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Je vais peut-être commencer par me présenter. Je me nomme Karen Tonks, comme vous l'avez dit. Je suis diététiste d'entreprise chez Tesco. Je ne sais pas ce que vous savez sur Tesco, une chaîne de distribution au Royaume-Uni. Nous sommes le plus gros distributeur, avec quelque 800 magasins dans tout le Royaume-Uni, mais nous en avons aussi en Europe centrale, en Asie, en Thaïlande, en Malaisie et au Japon, et nous venons d'annoncer que nous allions ouvrir également des magasins en Californie, sur la côte Ouest des États-Unis, et de ce point de vue nous avons donc une envergure mondiale.
Pour ce qui est d'une alimentation saine et de la santé, nous nous intéressons de longue date à cet aspect au Royaume-Uni. Lorsque je suis entrée en fonction comme diététiste d'entreprise chez Tesco il y a une vingtaine d'années, cet intérêt était encore récent. On commençait à se rendre compte au Royaume-Uni qu'une mauvaise alimentation contribuait à la maladie et à la mortalité précoce et nos clients se tournaient vers nous et nous demandaient d'agir.
D'aucuns pourraient dire que la vente au détail est un curieux endroit pour informer et conseiller en matière d'alimentation et de santé, mais c'est dans les magasins que les clients font leurs choix alimentaires, et ils s'adressaient à nous avec des produits et demandions ce que nous pouvions faire.
En 1985, nous avons lancé tout un programme de vie saine. Il comportait quatre aspects. L'un consistait à donner des renseignements nutritionnels au dos de nos produits. Personne ne le faisait jusque-là, si bien que nul ne savait exactement ce que contenaient les produits alimentaires achetés. Les consommateurs voulaient également des renseignements sur ce que signifiait la composition nutritionnelle et ce qu'était un régime alimentaire sain, et cela nous a amené à produire un grand nombre de brochures et d'information pour aider les clients à comprendre les matières grasses et les graisses saturées et le sel et le sucre et les quantités à consommer.
Les additifs sont un autre aspect que nous avons considéré. Nos clients, il y a 20 ans et encore aujourd'hui, considèrent les additifs comme quelque chose d'important dans le régime alimentaire, et il est bon de les éviter, surtout pour les enfants.
Ils voulaient également que nous améliorions les produits. Ils voulaient des produits plus sains — contenant moins de matières grasses, moins de sel, moins de sucre — et c'est pourquoi nous avons lancé toute une gamme de produits « santé » en 1985. Nous avons continué à travailler sur ces quatre volets tout au long des 20 dernières années.
Il existe aujourd'hui une législation européenne qui régit la nature et le format de l'information nutritionnelle à donner sur les emballages. L'application de ces mesures reste facultative en Europe et au Royaume-Uni. Cette législation est en cours de révision, mais nous l'appliquons volontairement à la totalité de nos 6 500 produits. Nous fournissons également des renseignements par portion. En outre, vu que la législation nous demande de déclarer le « sodium » sur les étiquettes et que ce terme n'est pas familier à la plupart des consommateurs, nous traduisons « sodium » par « sel » et indiquons les quantités de « sel » au dos des emballages.
L'évolution la plus importante sur le plan de l'information nutritionnelle est réellement intervenue au cours des deux dernières années, lorsqu'il est devenu de plus en plus évident que les consommateurs ne comprenaient pas ce qui peut être une information réellement complexe sur nos étiquettes, même si elle probablement plus simple que l'équivalent américain qui énumère quantité de substances.
Pour régler ce problème et aider les consommateurs à comprendre l'information nutritionnelle, nous plaçons sur le devant de l'emballage les données AQR, apport quotidien recommandé. En gros, cela signifie que nous indiquons sur le devant du produit les quantités de calories, de matières grasses, de graisses saturées, de sucre et de sel par portion, et nous indiquons en regard la proportion en pourcentage de l'apport quotidien recommandé pour un adulte typique. Cela donne aux consommateurs un point de repère et leur permet de positionner le produit à l'intérieur du régime et de comprendre s'il a des teneurs fortes ou faibles selon leurs propres règles approximatives.
Cela figure maintenant sur tous nos produits. Il nous a fallu juste un peu moins de deux ans pour refaire toutes les étiquettes de front de nos produits. Un certain nombre de grands fabricants de produits alimentaires que vous connaissez peut-être — Unilever, PepsiCo, Kraft, Masterfoods, Nestlé, Coca-Cola et Kellogg's — ont tous adopté le même format, si bien que dans le magasin nous avons probablement 10 000 produits portant cet étiquetage, soit environ 40 p. 100 de tous les contenants alimentaires vendus au Royaume-Uni.
Des fabricants à travers toute l'Europe ont adopté un régime similaire et l'on commence donc à voir cette information à travers l'Europe, non seulement sur les produits de marque, mais aussi sur ceux d'importants détaillants européens: Carrefour, METRO, Casino, Delhaize et Ahold.
Voilà donc où nous en sommes sur le plan de l'étiquetage. Ce sont là les innovations les plus importantes sur le plan de l'étiquetage nutritionnel. Mais, bien sûr, l'étiquetage ne va pas régler tous les problèmes de santé, dont l'obésité en est un. Outre l'étiquetage, d'autres mesures s'imposent. Il en est une que nous prenons très au sérieux, c'est l'amélioration et la reformulation des produits. Au cours des 12 derniers mois, nous avons réduit la teneur en sel de plus de 500 produits. Nous avons réduit la teneur en matières grasses dans plus de 125, celle des graisses saturées dans 143, celle du sucre dans environ 53. Cette année, nous revoyons 2 000 produits de plus pour assurer qu'ils ne contiennent pas des quantités excessives de nutriments. S'il n'est pas nécessaire de mettre autant de sel dans une sauce pour la rendre savoureuse et satisfaire le consommateur, nous réduisons la quantité. Nous poussons nos créateurs de produits à réellement cibler ces ingrédients clés et à en réduire la quantité.
Les consommateurs réagissent à l'étiquetage frontal et choisissent des produits plus sains. Nos chiffres de vente montrent que lorsque les gens voient une hauteur teneur en sel ou en gras, ils cherchent un substitut plus sain. Alors que les nombres peuvent paraître plutôt modestes — réduire le gras dans 125 produits ou le sel dans 500 — si vous regardez les quantités que nous avons effectivement retirées, rien qu'en réduisant d'un tiers le sel dans le pain blanc et brun, cela fait 200 tonnes de sel que nous avons retranché du régime alimentaire de nos clients. Nous l'avons retranché d'un grand nombre de produits typiquement très salés comme les soupes en boîte, etc.
Nous pensons que cela fait une réelle différence au niveau de la santé de nos consommateurs. Comme je l'ai dit, leur comportement d'achat démontre que c'est vrai. Bien sûr, il faut en parallèle une éducation et une information pour aider les gens à comprendre les étiquettes. Il ne suffit pas d'imprimer des chiffres sur un emballage et compter que les gens pourront les utiliser. Nous avons fait beaucoup de publicité, une publicité très simple qui aide juste les gens à comprendre ce que sont les chiffres sur le devant de l'emballage, comment les utiliser et les interpréter. Cela comprend la distribution de quantité de brochures, de fiches de la taille d'une carte de crédit que les gens peuvent mettre dans leur porte-monnaie pour s'y référer afin qu'ils connaissent également les apports quotidiens recommandés. Comme nous savons que les gens aiment bien ramener de l'information à la maison, nous continuons la distribution de brochures. Nous avons également des magazines et des clubs de vie saine afin que les gens puissent lire des articles sur le sujet, sur l'étiquetage, sur l'alimentation et les maladies liées à l'alimentation et ce qu'il convient de changer dans leur régime alimentaire.
Parallèlement, nous avons l'un des plus gros systèmes d'achat en ligne — je crois que c'est le plus gros du monde, mais je ne le garantis pas — qui permet de faire ses achats en ligne et de se faire livrer chez soi. C'est le marché alimentaire à domicile. Nous avons maintenant placé toute l'information en ligne, si bien que si vous êtes devant votre ordinateur à faire vos courses chez vous, vous voyez la même information à l'écran que si vous aviez le produit en main. Le consommateur a accès à la même information en ligne et nous espérons le voir faire des choix plus sains par voie de conséquence.
Par ailleurs, nous avons conscience qu'il y a un torrent d'information sur ce qui est sain, n'est pas sain, ce qu'il faut faire et ne pas faire. Nous cherchons réellement à simplifier cela pour nos clients. Nous avons lancé cette année un calendrier santé sur lequel apparaît un message différent chaque mois. Nous y demandons à nos clients de changer, avec nous, une chose par mois dans leur régime et leur mode de vie, ce qui permet d'avancer pas à pas.
En janvier, le message tournait autour d'un petit-déjeuner sain, l'importance pour la santé de manger un bon petit-déjeuner. En février, le message c'est de manger suffisamment de poisson, en particulier du poisson gras. Dans les mois suivants, le conseil est de boire suffisamment d'eau et d'être actif. En avril, au moment où se tient le marathon de Londres et où tout le monde commence à se dire qu'il faudrait sortir et courir et que le temps tourne au beau, nous avons beaucoup d'activités prévues dans les magasins et d'information pour encourager les consommateurs à avoir des activités de plein air et à se mettre en forme.
Nous travaillons aussi avec des groupes communautaires, si bien que nous sommes présents dans la collectivité — et je parlerai un peu de nos programmes d'activité — mais nous sommes en rapport avec le National Children's Home et aussi la Pre-school Learning Alliance, pour vraiment agir auprès des jeunes. Dans le cas du National Children's Home, nous parlons de jeunes placés en foyer et qui se préparent à s'établir de manière autonome et il s'agit de leur donner les connaissances et les aptitudes pour acheter et cuisiner sainement. Dans le cas de la Pre-school Learning Alliance, nous parlons d'enfants d'âge préscolaire et de leur régime et de la façon de leur apporter le soutien et l'information.
Sur le plan de l'accès, pour assurer que les consommateurs aient l'accès, nous avons cette année notre « Promesse fruits et légumes »: pendant toute l'année, nous aurons au moins cinq types de fruits et légumes vendus à moitié prix, c'est-à-dire que nous les rendons très bon marché.
Dans le programme « Soyez actifs » — vous disiez que vous revenez du Yukon — nous cherchons à inspirer deux millions de personnes à entreprendre une activité physique quelconque en préparation des Jeux olympiques de 2012. Nous avons donc toutes sortes d'activités autour de ce thème. Nous avons lancé notre système de bons d'échange pour les écoles et clubs, qui signifie que si vous dépensez un certain montant dans nos magasins, dix livres, vous obtenez un bon d'échange. Les écoles et les clubs peuvent recueillir les bons et les échanger pour du matériel d'activité physique, depuis des ballons et des buts jusqu'à des sessions de formation pour les encourager à proposer des sports.
La « Grande course scolaire » est un programme très populaire et nous sommes même dans le livre des records de Guinness. Nous avons amené 750 000 enfants à courir. Nous offrons un plan de cours sur la santé et la condition physique, et puis ils font un circuit de deux kilomètres autour de leur terrain d'école, le même jour. Cela se fait partout le 21 juin. Nous recommençons cette année et nous espérons avoir la participation d'un demi-millions de jeunes.
Nous parrainons aussi la campagne « Faites du vélo » qui se déroule en Grande-Bretagne et là encore il s'agit d'encourager les jeunes à faire de la bicyclette. Et nous parrainons aussi les grandes courses juniors et minimes qui se déroulent avant les « grandes courses », la grande course du nord et la grande course du sud au Royaume-Uni. Et en particulier, toujours dans le domaine de l'activité physique -- et je suis ravie d'y participer personnellement-- et en rapport avec la recherche sur le cancer, nous avons un programme intitulé « La course pour la vie », qui encourage les femmes à couvrir un parcours de cinq kilomètres en courant, mais elles peuvent aussi marcher ou se faire pousser si elles sont en fauteuil roulant. Tout le monde peut participer et le but est de lever des fonds pour la recherche sur le cancer. Nous parrainons ces courses depuis plusieurs années. Il s'en est tenu 240 l'an dernier, avec trois quarts de millions de participantes. Nous parrainons aussi des courses de dix kilomètres auxquelles nous encourageons les hommes à participer aussi.
Ainsi, comme vous pouvez le voir, nous avons toute une série d'activités, que ce soit sur le plan de l'étiquetage, de la création des produits ou de la communication à destination des clients de tous âges et de tous milieux.
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Pour répondre d'abord à votre dernière question, oui, nous le voyons aussi; c'est le même problème. Il est réellement déterminé par l'obésité chez les jeunes enfants et leur mauvaise alimentation. C'est ce qui cause le diabète de type 2, chez les jeunes et dans la population plus âgée aussi. L'obésité est le facteur clé sur lequel il faut agir.
Vous avez tout à fait raison, chez les enfants il faut combiner un régime alimentaire sain mais aussi l'activité physique, surtout chez les plus jeunes. Il ne s'agit pas de trop restreindre les nutriments et ralentir leur croissance, mais il faut veiller à ce qu'ils mangent bien et sainement.
Aux États-Unis, le programme scolaire comprend l'éducation physique et ils vont donc avoir une certaine mesure d'activité physique. C'est de ce point de vue que nous avons des programmes d'appui aux écoles, pour les encourager à faire quelque chose et à faire en sorte que ce soit amusant et en leur proposant des plans de leçon équilibrés; en effet, il s'agit de faire comprendre aux élèves pourquoi ils ont besoin d'activité physique. Il ne s'agit donc pas seulement de leur en faire faire, mais de leur faire comprendre pourquoi, afin qu'ils soient actifs aussi en dehors du milieu scolaire.
Pour ce qui est des lignes directrices diététiques pour les repas scolaires, il existe des lignes directrices obligatoires en Écosse. Elles ont été introduites il y a quelques années. En Angleterre et aux Pays de Galles cela commence tout juste. Elles sont entrées en vigueur au début de l'année, c'est tout nouveau. Elles consistent à essayer d'équilibrer le régime alimentaire des enfants au fil de probablement un mois. Ce n'est pas un équilibre quotidien, il s'agit de faire en sorte que sur un mois ils absorbent une quantité suffisante des bons nutriments dont ils ont besoin — les vitamines et les minéraux nécessaires à la croissance. Mais il s'agit aussi de veiller à ce qu'ils ne mangent pas trop de sel, de sucre et de gras et donc de leur proposer des aliments sains mais les amener à comprendre aussi pourquoi ils devraient manger sainement.
Tout cela fait partie du programme d'enseignement. C'est une approche globale et c'est certainement, d'après les recherches, celle qui donne les meilleurs résultats: l'enseignement en salle de classe, ce qu'ils mangent pour le déjeuner et ce qu'ils font lorsqu'ils rentrent chez eux.
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Pour ce qui est de savoir qui contrôle l'information, nous avons tous un devoir de diligence envers les consommateurs et même si nous sommes une société privée, nous sommes clairement sous le regard du public. Au Royaume-Uni, nous avons des autorités locales qui font appliquer la législation sur l'étiquetage.
Il y a beaucoup de lois régissant l'étiquetage et la plupart existent au niveau européen et se répercutent en cascade par des lois des États membres. Mais le principe est que nous avons le devoir ne de pas induire en erreur et nous ne devons pas tromper le consommateur par notre description de l'aliment, par l'image placée sur l'étiquette ou par l'information nutritionnelle ou autre figurant sur nos produits.
Nous avons donc des obligations de diligence que vont contrôler les autorités compétentes. Elles viennent chez nous parler des procédés mis en place, des essais, vérification de nos spécifications de produits, et donc vont nous parler de nos méthodes mais elles vont effectuer des contrôles au hasard. Elles vont prélever des produits sur les rayons et les analyser en laboratoire. Si elles trouvent des anomalies, elles reviendront nous en parler.
Il peut y avoir des anomalies dues à de simples variations naturelles et nous pouvons en parler. D'autres peuvent être dues à d'autres raisons, par exemple une erreur d'impression de l'étiquette, ou quelque chose du genre.
Nous sommes donc tout à fait placés sous l'oeil du public et des organismes de contrôle pour tout élément d'information inscrit sur les étiquettes et nous faisons très attention à leur exactitude.
Pour ce qui est de la réduction de certains nutriments et de savoir si nos objectifs sont différents de ceux des autorités — au Royaume-Uni, il s'agit de la Food Standards Agency — nous ne cherchons pas à les contrarier. Cela ne rimerait à rien. Nous avons tous pour principe fondamental d'encourager les consommateurs à manger plus sainement. Il n'est pas de notre intérêt que nos clients meurent jeunes. Nous aimerions les conserver et garder leur fidélité. Nous voulons être perçus comme membres de la collectivité locale. Nous parlons régulièrement avec la Food Standards Agency de ses recherches et de ce que devraient être les lignes directrices.
Inévitablement, l'industrie avance parfois plus vite que les pouvoirs publics car ces derniers doivent prendre en compte tout un éventail de considérations; c'est pourquoi, au Royaume-Uni, l'industrie elle-même — les détaillants et les fabricants — ont élaboré des lignes directrices sur les quantités. Et alors que le gouvernement s'en sert dans une certaine mesure, ce ne sont pas là des directives gouvernementales. Elles sont un simple guide qui aide tout le monde à aller dans la bonne direction, et le gouvernement les approuve même s'il n'y appose pas son nom.
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Bonjour. Je suis professeur de nutrition et de diététique au King's College de Londres. J'ai 30 années d'expérience en science nutritionnelle.
Mon observation concernant l'obésité juvénile est que l'épidémie est apparue au Royaume-Uni et dans d'autres pays indépendamment de tout changement dans les proportions relatives de matières grasses ou de sucre dans les régimes alimentaires. Les données provenant d'enquêtes sur les rations alimentaires pesées indiquent que l'énergie alimentaire totale a baissé de 20 à 30 p. 100 au cours des 30 ou 40 dernières années, alors que la fréquence de l'obésité a augmenté.
L'une des questions fondamentales est de savoir si les proportions relatives de matières grasses et d'hydrates de carbone sont primordiales ou si c'est plutôt l'apport énergétique total. Je considère que le déterminant majeur est l'apport énergétique total, que cette énergie provienne principalement de matières grasses ou d'hydrates de carbone. À l'appui de cela je cite les résultats d'essais cliniques récents avec groupes témoins aléatoires. L'un des plus longs essais s'inscrivait dans une initiative de santé féminine qui a montré que si l'on conseille aux gens de réduire la proportion de leur énergie alimentaire dérivée du gras il n'en résulte pas de modification de poids à long terme.
Je fais valoir que l'accent en matière d'alimentation devrait être mis sur l'alignement de l'apport calorique sur la dépense énergétique. Il est clair que la dépense énergétique a chuté, mais que la baisse de l'apport calorique n'a pas été suffisante pour compenser.
L'un des problèmes qui se pose au Royaume-Uni est de savoir comment informer au mieux les consommateurs afin qu'ils changent leurs habitudes alimentaires de manière à éviter l'obésité — en mettant particulièrement l'accent sur les enfants.
Deux aspects, à mon avis, méritent considération. Le premier est la façon dont l'information est transmise, à savoir si l'on opte pour une information numérique ou une information qualitative avec une cote haute, moyenne ou basse, ou un système de codage couleur tel que les feux de circulation avec rouge, jaune et vert.
Je ne veux pas réellement passer beaucoup de temps sur les méthodes d'étiquetage, dont je pense qu'elles vont varier selon les cultures, mais un peu plus de temps sur la façon de déterminer ce qui est haut, moyen ou faible, une méthode pouvant potentiellement être utilisée comme instrument réglementaire visant à restreindre la publicité ou conseiller les consommateurs.
La Food Standards Agency du Royaume-Uni s'est prononcée en faveur d'un étiquetage utilisant la méthode des feux de circulation, en fonction du nombre de grammes par 100 grammes d'aliments. Un code couleur est attribué sur les étiquettes à la matière grasse, au sucre, au sel et au gras saturé. Malheureusement, les calories ne sont pas chiffrées.
Le problème majeur de l'emploi de la composition nutritionnelle par 100 grammes est que cela ne vous apprend rien sur la quantité de nourriture consommée, et donc vous qualifiez un aliment comme élevé aussi bien pour une petite portion que pour une grosse portion. Or, la taille de la portion, je crois, est un facteur majeur d'obésité. Il est devenu assez clair que les portions consommées ont augmenté, particulièrement au cours des dix dernières années. Il suffit de voir la taille des gobelets de café ou de boissons gazeuses. Ils sont plus grands chaque année.
L'autre façon d'exprimer l'apport alimentaire est en fonction d'un repère et le plus largement utilisé est l'apport quotidien recommandé. Il s'agit là d'un repère arbitraire que l'on peut utiliser pour donner une idée de la quantité de calories dont une personne a besoin et de la proportion de l'apport total que représente l'aliment étiqueté.
Je pense que les apports quotidiens recommandés pour les groupes appropriés sont la meilleure information à inscrire sur les étiquettes d'aliments, plutôt que la quantité par 100 grammes. Parfois, les quantités par 100 grammes utilitées par la Food Standards Agency deviennent particulièrement sources de confusion. Par exemple, si vous prenez un produit comme la moutarde, celle-ci serait codée comme rouge, comme élevée, parce qu'elle a une haute teneur en gras, mais vous ne consommerez jamais 100 grammes de moutarde. De même, il faut savoir que certains aliments qu'il faut encourager les enfants à consommer modérément — par exemple le fromage — seraient présentés comme néfastes si on exprimait la teneur en montant par 100 grammes.
En conclusion, si vous réfléchissez à un format d'étiquetage alimentaire, je vous conseillerais fortement d'opter pour la quantité contenue dans une portion, et je mettrais l'accent sur une seule chose: les calories. Je ne crois pas que nous ayons d'indication scientifique disant que la proportion des calories provenant des matières grasses ou du sucre soit particulièrement utile. La donnée la plus utile c'est la prise calorique totale.
C'est tout ce que j'ai à dire.
Je suis Jane Holdsworth. Je suis consultante et j'ai travaillé pour divers fabricants de produits alimentaires au cours de mes 20 années de carrière commerciale et technique au Royaume-Uni et à l'étranger. J'ai travaillé le plus récemment avec la U.K. Food and Drink Federation pour l'aider à façonner son approche de l'étiquetage frontal et créer et gérer une campagne pour encourager les consommateurs à utiliser ce système.
J'aimerais dire quelques mots pour situer la Food and Drink Federation et indiquer comment les membres en sont venus à adopter le système d'étiquetage fondé sur l'apport quotidien recommandé et expliquer pourquoi nous pensons qu'il permet de mieux informer les consommateurs sur les aliments qu'ils mangent et faire des choix alimentaires plus éclairés.
La FDF représente au Royaume-Uni les intérêts des plus gros fabricants, lesquels totalisent un chiffre d'affaires de 70 milliards de dollars. On compte au Royaume-Uni quelque 7 000 entreprises produisant des aliments et des boissons, dont la vaste majorité sont de taille petite ou moyenne. La Food and Drink Federation privilégie fortement les connaissances scientifiques dans toutes ses activités. Son manifeste comprend un engagement en sept points qui met l'accent sur un certain nombre d'aspects clés, dont l'étiquetage des aliments en est un.
Le Livre blanc du gouvernement britannique intitulé « Choosing Health », a été publié en novembre 2004 et spécifiait, entre autres, les priorités gouvernementales sur le plan de l'étiquetage alimentaire. Sur cette toile de fond, l'industrie alimentaire, par le biais de la Food and Drink Federation, a réfléchi à un mécanisme d'étiquetage alimentaire qui permettrait aux consommateurs d'opérer de meilleurs choix. Vers le milieu de 2005, Tesco, le plus gros détaillant de produits alimentaires du Royaume-Uni, qui détient environ 30 p. 100 du marché, a opté pour un système d'étiquetage frontal axé sur l'apport quotidien recommandé. La compagnie avait mis à l'essai précédemment un système de type feu de circulation mais a conclu que les consommateurs préférent la méthode AQR, principalement parce qu'elle leur apporte plus de renseignements et autorise un choix plus éclairé.
Les apports quotidiens recommandés sont largement utilisés et respectés au Royaume-Uni. Ils ont été élaborés par l'Institute of Grocery Distribution en partenariat avec les pouvoirs publics et sont fondés sur les recommandations de la COMA. Ces AQR sont indiqués au dos d'un large éventail de produits alimentaires et visent à fournir une information alimentaire en contexte. Ils sont aussi le fondement des limites du niveau supérieur de la méthode des feux de circulation de la FSA. Les AQR sont similaires aux valeurs quotidiennes en pourcentage qui sont largement utilisées au Canada.
Parallèlement à l'introduction de l'étiquetage frontal indiquant l'apport quotidien recommandé par Tesco en 2005, divers autres fabricants ont effectué leurs propres recherches sur les réactions à un système de type Tesco et constaté des réactions positives similaires de la part des consommateurs. Ils ont constaté également un désir des consommateurs de voir des indications plus claires sur tous les produits alimentaires et pas seulement sur les cinq catégories composites retenues pour étiquetage frontal par la Food Standards Agency.
À la fin de 2005, Tesco était en possession de données d'enquête montrant que le public réagissait bien au système, et le chiffre précoce montrant qu'il donnait lieu à des choix alimentaires plus sains dans la catégorie sandwich. Nous avons mis à l'épreuve le système auprès de 700 consommateurs et relevé que 87 p. 100 d'entre eux le jugeaient clair et simple. Ils aimaient la méthode, et l'avantage le plus couramment cité, choisi par 38 p. 100 d'entre eux, était qu'il les aidait à opérer des choix alimentaires plus sains.
Sur cette toile de fond d'un mécanisme à la fois utile et instructif pour les consommateurs et dont les premiers résultats indiquaient qu'il modifiait le comportement des consommateurs, un certain nombre de fabricants d'aliments et de boissons se sont engagés à adopter un système d'étiquetage axé sur l'AQR. Afin d'offrir aux consommateurs une présentation uniforme, un gabarit fondé sur le modèle Tesco a été mis au point. Le système a d'abord été introduit pour certains produits en milieu d'année 2006 et le rythme d'adoption s'est considérablement accéléré, à tel point qu'aujourd'hui quatre détaillants l'utilisent, qui représentent presque la moitié du secteur du détail britannique, ainsi que 24 fabricants. Plus de 10 000 produits portent déjà ces étiquettes, qui représentent environ 40 p. 100 des produits alimentaires conditionnés, et c'est le système le plus répandu sur le marché britannique.
Les consommateurs réagissent très positivement. Le système jouit d'un haut niveau de reconnaissance et d'utilisation dans toutes les couches sociales et, surtout, les données de Tesco montrent qu'il continue à produire des choix plus sains. Le système amène également les détaillants et fabricants à reformuler leurs produits de manière à en améliorer le profil nutritionnel. Certains détaillants fixent également des repères AQR pour la composition des produits nouveaux mis au point. Je crois savoir que Santé Canada a fait savoir à votre comité que le système d'étiquetage nutritionnel obligatoire du Canada entraîne un effet similaire sur le profil nutritionnel des produits vendus au Canada.
Nous avons appuyé l'introduction du système avec notre campagne publicitaire qui visait à sensibiliser le public à son existence et à mieux faire comprendre comment l'utiliser en vue d'un mode de vie plus sain.
Notre site Internet, à l'adresse www.whatsinsideguide.com, est un élément crucial de cette action.
Nous pensons que le mécanisme d'étiquetage est efficace et présente un large attrait pour le consommateur pour six raisons principales.
La première est qu'il donne aux consommateurs les faits, leur permettant d'opérer des choix éclairés. Notre recherche initiale avait montré que c'était là un ingrédient essentiel de tout système.
Deuxièmement, il aide les consommateurs à percevoir les aliments individuels dans le contexte de leur régime d'ensemble, leur donnant un meilleur aperçu de ce qu'ils mangent.
Troisièmement, il leur fournit l'information par portion, avec une indication claire sur l'emballage de ce que représente la portion.
Quatrièmement, le système n'est pas moralisateur, il se contente d'indiquer les faits. Encore une fois, notre recherche initiale montrait que c'est réellement important pour les consommateurs.
Cinquièmement, il est applicable uniformément à toutes les catégories d'aliments et il est largement disponible.
Le sixième attribut est qu'il établit directement le lien avec les renseignements plus détaillés au dos de l'emballage.
Autre élément important, le système montre également les calories, en sus des quatre ingrédients clés — sucre, matières grasses, graisses saturées et sel. Nous pensons que c'est là un élément indispensable à tout étiquetage frontal conçu pour combattre l'obésité.
Nous avons convenu de mener des recherches conjointes avec la Food Standards Agency du ministère de la Santé britannique et les détaillants afin de déterminer quels systèmes d'étiquetage frontal actuellement employés au Royaume-Uni sont efficaces. Nous ne doutons pas que cette recherche indépendante confirmera l'efficacité de la méthode d'étiquetage AQR.
Pour résumer, il existe au Royaume-Uni une méthode d'étiquetage frontal fondée sur des repères qui fournit des renseignements d'apports quotidiens recommandés par portion et en pourcentage. Il est largement employé par les fabricants et les détaillants britanniques. Les résultats initiaux de son introduction sont très prometteurs, montrant que les consommateurs y sont déjà sensibilisés et l'utilisent pour mieux s'informer sur les aliments qu'ils mangent. Les premières indications donnent également à penser qu'ils modifient les comportements d'achat.
L'industrie alimentaire travaille avec la FSA, le ministère de la Santé, les détaillants et d'autres pour évaluer l'efficacité du système AQR parallèlement au système de type feu de circulation. Les résultats de ce travail seront probablement disponibles dans 12 à 18 mois.
Merci.
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Bonjours, mesdames et messieurs.
Mon intérêt pour ce domaine a commencé avec un projet que nous avons réalisé pour le ministère des Transports britannique. Nous cherchions des façons de réduire le nombre de déplacements courts en voiture. L'un des constats effectués était qu'un très grand nombre des déplacements étaient faits pour les enfants, pour les emmener et les chercher à l'école et les transporter pour des activités multiples. Nous avons ensuite entrepris un projet pour rechercher des façons de réduire l'effet des déplacements en voiture sur la quantité d'activité physique des enfants, entre autres.
Pour cette étude, nous avons équipé 200 enfants âgés de 10 à 13 ans de moniteurs d'activité, des petits dispositifs de la taille de radio messageurs qu'ils portaient au poignet. Nous leur avons demandé également de tenir un journal de toutes leurs activités et déplacements sur une période de quatre jours. Cela nous a permis de tirer un certain nombre de conclusions. Par exemple, nous avons constaté que la marche et le jeu leur donnaient plus d'exercice que la plupart de leurs autres activités. Nous avons constaté que certains enfants dépensent davantage de calories pour les trajets à pied entre le domicile et l'école pendant une semaine qu'en deux heures d'éducation physique et de jeu. Cela a fait les grands titres de la presse nationale ici, au Royaume-Uni.
Le jeu libre tend à brûler davantage de calories que des activités équivalentes organisées. Par exemple, un enfant tapant dans un ballon de football va consommer davantage de calories que s'il participait à une activité organisée normale pendant la même durée.
Les enfants tendent à marcher lorsqu'ils vont jouer, mais lorsqu'on les emmène à des activités organisées, c'est le plus souvent en voiture, et donc non seulement brûlent-ils plus de calories pendant leur jeu libre, ils en consomment aussi plus en chemin que lorsqu'ils s'adonnent à une activité organisée. Bien sûr, la tendance aujourd'hui est à ces activités organisées, plutôt que de laisser les enfants simplement jouer dehors.
Nous avons constaté également que les enfants qui marchent plus qu'ils ne se déplacent en voiture tendent à être plus actifs dans d'autres aspects de leur vie, alors que ceux qui se déplacent plus en voiture ont moins d'activités autres.
Nous avons constaté également que nombre des déplacements pour emmener les enfants à l'école s'inscrivaient dans un déplacement plus long du parent — souvent, mais pas toujours, de la mère — si bien que même si les enfants se rendaient à pied à l'école il n'y aurait pas une réduction équivalente du nombre de déplacements en voiture.
Dans le cadre de ce projet nous avons également étudié des interventions telles que les bus pédestres. Il s'agit là d'un groupe d'enfants qui sont escortés jusqu'à l'école. C'est aujourd'hui une pratique assez courante dans maints pays du monde. Nous avons constaté que cela encourage les enfants à marcher mais exige beaucoup d'efforts d'organisation, particulièrement pour en maintenir l'existence. Environ la moitié des déplacements effectués par les autobus pédestres dans le secteur étudié étaient auparavant effectués en voiture; il y avait un transfert assez important de la voiture vers la marche à pied, mais comme je l'ai indiqué, cela n'entraîne pas une réduction équivalente du nombre des voitures dans les rues.
Les enfants passant de la voiture à la marche ou au bus pédestre passaient environ 22 minutes par jour à marcher. Autrement dit, cela pourrait représenter 110 minutes d'activité physique supplémentaire par semaine. Les enfants tendent à abandonner le but pédestre lorsqu'ils atteignent l'âge de huit ans, parce que tout le concept cesse de les intéresser; leurs mères, qui sont habituellement bénévoles, laissent tomber à peu près en même temps, ce qui explique ce problème de la continuité.
Plus récemment, nous avons entrepris un autre projet, que nous avons nommé CAPABLE: activités, perceptions et comportement juvénile dans l'environnement local. Nous avons équipé les enfants d'appareils GPS — système de positionnement global — qu'ils portent au poignet. Ces émetteurs communiquent avec les satellites GPS dans le ciel et nous pouvons ainsi savoir avec une précision raisonnable où se trouvent les enfants et comparer avec les journaux personnels qui nous indiquent ce que font les enfants. Le moniteur GPS nous dit où ils vont et le moniteur d'activité nous indique leur niveau d'activité, ce qui nous donne une grande foison de données sur un certain nombre d'enfants.
Nous avons également effectué des enquêtes par questionnaire auprès tant des enfants que des parents, en nous intéressant particulièrement à des aspects tels que les effets de l'autorisation donnée aux enfants de sortir sans un adulte.
Les facteurs suivants semblent avoir une corrélation avec l'autorisation de sortir seuls: vivre avec un seul parent; avoir un frère ou une soeur plus âgé, particulièrement dans le cas des filles; l'absence de voiture dans la famille; une maison avec jardin — ce que nous supposons être associé a une catégorie de quartier — et l'accès à un parc ou un terrain communal. Ce sont là les facteurs qui contribuent à l'autorisation donnée aux enfants de sortir seuls.
Nous avons constaté que les enfants autorisés à sortir seuls voient une plus grande diversité d'endroits, ont davantage l'occasion de faire de l'exercice et davantage l'occasion de retrouver des amis et d'avoir leur propre réseau social. Mais, bien entendu, il existe de nombreux facteurs de complexité, par exemple la nature du voisinage, les facteurs culturels, etc. Par exemple, nous avons suivi des enfants à Londres qui étaient autorisés à sortir, mais pas à un âge aussi précoce que ceux vivant en banlieue ou à la campagne.
Nous avons relevé également que les enfants tendent à marcher plus vigoureusement en compagnie d'adultes qu'autrement, ce qui reflète à notre sens la tendance des enfants à musarder lorsqu'ils sont seuls. Il leur arrive souvent de s'asseoir et de bavarder avec leurs amis en l'absence d'adultes alors que lorsque l'enfant marche avec un parent, il est forcé de marcher assez vite, ce qui à première vue semble être une assez bonne idée. Néanmoins, nous aimons voir les enfants dehors à jouer, apprendre, explorer et utiliser l'environnement.
Les apparents GPS nous ont permis d'améliorer la qualité des résultats tirés des journaux. Nous analysons actuellement les conclusions qui s'en dégagent du point de vue du niveau d'activité et des lieux où ils se rendent. C'est une recherche qui est encore en cours et nous en sommes encore à analyser ces résultats, et je pourrais vous les communiquer plus tard, si vous le souhaitez.
Le troisième point sur lequel j'aimerais revenir brièvement est la dépendance automobile des enfants car c'est un point qui nous intéresse beaucoup. Notre conclusion est que pour réduire la dépendance automobile des enfants il faut réduire celle des parents, car l'emploi de la voiture par les enfants tend à refléter celui des parents.
Un grand nombre de parents dans ce pays hésitent à laisser les enfants sortir sans un adulte. Il y a là une crainte très vive, souvent irrationnelle, qu'il faut surmonter, à l'idée de laisser les enfants sortir seuls ou avec juste des amis. Il faut trouver des moyens de rendre l'environnement local plus plaisant pour les enfants, et par extension pour tout le monde. Il faut faire comprendre aux parents le risque que le manque d'exercice pose pour la santé de leurs enfants à long, moyen et même court terme. Et enfin, nous devons insister sur l'avantage qu'il y a à utiliser les activités quotidiennes pour faire davantage d'exercice.
C'est tout ce que je souhaitais dire pour le moment, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et de vous apporter des compléments d'information le cas échéant.
Merci.
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Merci de m'avoir invitée à prendre la parole aujourd'hui.
Je vais vous faire part des résultats d'une analyse systématique de la documentation internationale sur les effets des interventions visant à promouvoir l'activité physique et l'alimentation saine chez les enfants et adolescents et d'une analyse systématique complémentaire des opinions des enfants et adolescents à cet égard.
Les fourchettes d'âge étaient de quatre à dix ans pour les enfants et de 11 à 16 ans pour les adolescents. Toutes ces études portaient sur la population générale d'enfants et adolescents plutôt que des enfants et adolescents obèses.
Les sondages sur les opinions des enfants et adolescents ont tous été réalisés au Royaume-Uni et je peux donc pas vous dire dans quelle mesure ils reflètent les points de vue de leurs homologues canadiens. Cependant, lorsque je décrirai les résultats, vous pourrez déterminer par vous-mêmes s'ils sonnent vrai à la lumière de ce que vous savez des enfants et adolescents de votre pays.
Je vais décrire à tour de rôle chacune des analyses, en commençant avec l'activité. Cette étude documentaire a été publiée en 2001, l'étude la plus récente couverte ayant été faite en 2000. Les résultats sont fondés sur 12 évaluations des effets des interventions et sur 16 enquêtes d'opinions auprès des jeunes portant sur les aspects de la collectivité ou société d'ensemble qui promeuvent ou entravent l'activité physique.
Nous avons relevé que les interventions scolaires à composantes multiples ont connu quelque succès dans certaines circonstances. Il y avait une légère amélioration des connaissances et les jeunes filles britanniques disaient que les interventions influençaient leur comportement.
La plupart des jeunes gens considéraient l'activité physique comme bénéfique pour des raisons tant sanitaires que sociales. Les jeunes filles en particulier appréciaient la contribution de l'activité physique au maintien de leur poids et de leur silhouette, mais contrairement aux garçons, elles trouvaient que l'activité physique s'insérait difficilement dans leurs loisirs.
Les idées avancées pour promouvoir l'activité physique consistaient à améliorer ou aménager les ressources pratiques ou matérielles, tel qu'un plus grand nombre de pistes cyclables; rendre les activités moins onéreuses; accroître l'accès à des clubs de danse et combiner le sport avec les installations de loisirs; offrir des options plus novatrices d'éducation physique à l'école, telles que danse, bicyclette et gymnastique aérobique. Cela signifie que des interventions sont nécessaires pour accroître l'éventail des activités gratuites, améliorer les installations scolaires, offrir un plus grand choix d'activités dans les écoles et privilégier les aspects distrayants et sociaux du sport.
Il existe d'importantes lacunes dans la recherche-développement, particulièrement dans le domaine des contraintes parentales et de l'interaction avec la santé mentale.
Parallèlement à ces études, nous en avons cherché sur l'alimentation des jeunes gens. Nos résultats sont tirés de sept études faites dans divers pays sur les aspects de la collectivité ou de la société d'ensemble qui promeuvent ou entravent une alimentation saine et huit enquêtes d'opinions auprès des jeunes du Royaume-Uni. Nous avons trouvé un petit nombre d'évaluations bien conçues faisant apparaître des effets mitigés sur le plan de l'efficacité des interventions. Toutes les études ont décelé au moins quelques effets positifs sur l'alimentation. Les interventions étaient à volets multiples, soit des activités pédagogiques complétées par des initiatives au niveau de l'école et la modification de l'environnement des jeunes, notamment au niveau des installations d'activité physique. Les interventions mettaient également en jeu les parents. L'efficacité semblait plus grande chez les filles que les garçons.
Les jeunes gens avaient des opinions très marquées sur l'alimentation. Les entraves à une alimentation saine étaient le coût et la faible disponibilité d'aliments sains et le fait que ces aliments étaient associés aux adultes et parents. Par contraste, les repas-minute étaient largement disponibles, plus savoureux et associés aux plaisirs, à l'amitié et à la liberté de choix. Les idées pour promouvoir la nutrition étaient une meilleure information sur le contenu nutritionnel des repas scolaires — préconisée particulièrement par les filles — et un meilleur étiquetage.
Les interventions évaluées négligeaient souvent les opinions des jeunes, particulièrement pour ce qui est du goût, du coût et de la disponibilité d'aliments sains. Cela signifie que les interventions prometteuses sont celles qui répondent à des préoccupations telles que le coût élevé des aliments sains, la préférence pour le goût des plats minute ou le manque de volonté d'éviter les plats minute, ainsi que l'étiquetage des aliments.
Les interventions, et leurs évaluations, doivent également tenir compte des différences entre les sexes, des inégalités sur le plan de la santé et des interrelations entre l'alimentation, l'activité physique et la santé mentale.
Nous avons entrepris ensuite une analyse d'une revue documentaire sur les enfants et l'activité physique en dehors de l'école réalisée en 2003, l'étude la plus récente couverte ayant été publiée en 2002. Cette revue est fondée sur cinq évaluations des effets d'interventions, toutes aux États-Unis, et cinq enquêtes sur les opinions des enfants et parents. Nous avons relevé qu'il existe peu d'évaluations de programmes de promotion de la santé portant sur l'activité physique en dehors du milieu scolaire, et encore moins qui aient été rigoureusement évalués.
Les interventions jugées efficaces comprennent l'éducation et la fourniture de matériel pour mesurer l'utilisation de la télévision ou des jeux vidéo, amener les parents à favoriser et encourager l'activité physique de leurs enfants, ainsi que des interventions à composantes et sites multiples utilisant une combinaison d'éducation physique en milieu scolaire et d'activités à domicile.
Les approches britanniques qui semblent prendre en compte les opinions des enfants mais qui exigent davantage d'évaluations et de développement comprennent celles qui offrent aux enfants un choix ouvert d'activités physiques, privilégient les aspects de l'activité physique que les enfants apprécient, tel qu'être avec leurs amis, offrent le transport gratuit ou à faible coût et réduisent les frais, et celles qui visent à établir un environnement local sûr dans lesquels les enfants puissent se déplacer et jouer activement.
Les résultats signifient qu'il n'est pas encore clairement établi quels types d'interventions vont toujours produire des changements de comportement positifs, quels éléments sont indispensables au succès ou dans quelle mesures elles sont adaptées aux enfants dans un contexte particulier.
En même temps que nous recherchons des études sur les enfants et l'activité physique, nous en avons cherché sur les enfants et l'alimentation saine, en particulier la consommation de fruits et légumes. Nos conclusions sont fondées sur 19 évaluations des effets d'interventions de promotion de la santé et huit enquêtes sur les opinions des enfants et parents. Nous avons relevé que les interventions étaient principalement basées à l'école et combinaient souvent des leçons sur les bienfaits des fruits et légumes avec des travaux pratiques consistant à préparer et goûter des aliments. La majorité enrôlaient également les parents à côté des enseignants et spécialistes de la santé. Certaines comprenaient la modification des plats proposés à l'école et certaine ciblaient davantage d'activité physique en sus d'une alimentation saine.
Les résultats de notre analyse montrent que ce type d'interventions a un effet positif réduit mais statistiquement significatif. Les effets les plus importants sont associés à des interventions ciblant les parents présentant des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire. Rien ne prouvait l'efficacité d'interventions à composante unique telles que des leçons pédagogiques seules ou la distribution de fruits.
Six grands enjeux émergent des enquêtes d'opinions auprès des enfants: premièrement, les enfants ne considèrent pas qu'il est de leur rôle de s'intéresser à la santé; deuxièmement, les enfants ne considèrent pas que les messages sur leur santé future les concernent ou sont crédibles; troisièmement, les fruits, les légumes et les confiseries revêtent des significations très différentes pour les enfants; quatrièmement, les enfants cherchent activement des façons d'exercer leur libre choix en matière d'alimentation; cinquièmement, les enfants considèrent manger comme une activité sociale; sixièmement, les enfants perçoivent la contradiction entre ce que l'on promeut en théorie et ce que les adultes font dans la pratique.
Les enquêtes d'opinions auprès des enfants donnent à penser que les interventions devraient traiter de manière différente les fruits et les légumes et ne devraient pas mettre l'accent sur les risques sanitaires. Les interventions respectant ces conditions tendent à être plus efficaces que les autres. Cela signifie que la promotion d'une alimentation saine peut être une partie intégrante et acceptable du programme scolaire; que l'intervention dans les écoles, pour être efficace, exige un savoir-faire, du temps et le soutien d'une grande diversité de personnes; il est plus facile d'amener les enfants à manger plus de fruits qu'à manger plus de légumes; des stratégies simples peuvent consister à présenter les fruits et légumes comme savoureux plutôt que sains, ou bien à promouvoir les fruits et légumes de manière différente; des stratégies plus difficiles peuvent consister à rendre les messages sanitaires pertinents et crédibles aux yeux des enfants et à créer des situations où les enfants maîtrisent leurs choix alimentaires.
Les conclusions relatives à l'efficacité tirées de ces quatre analyses documentaires restent incertaines en raison du petit nombre d'évaluations rigoureuses que nous avons trouvées. La plus grande partie des études ignoraient les jeunes socialement exclus ou ceux qui fréquentent peu l'école.
Les quatre analyses documentaires ont fait apparaître que si les enfants et adolescents ont souvent des opinions claires sur ce qui favorise ou freine leur comportement sain, leurs opinions sont rarement prises en compter pour la mise au point des interventions. Nous recommandons d'élaborer et évaluer rigoureusement des interventions ayant comme point de départ les points de vue des enfants ou adolescents.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Permettez-moi de commencer par vous, monsieur Sanders. Vous venez d'évoquer le sujet que je veux aborder, soit l'inquiétude parentale. J'ai un problème avec l'étiquetage alimentaire. J'y viendrai dans un moment, mais vous d'abord, lorsqu'il s'agit de promouvoir une alimentation saine dans les écoles, on a plus souvent, comme on dit, davantage manié le bâton que la carotte, autrement dit on interdit certains types d'aliments dans les écoles pour des raisons évidentes: ils sont tout simplement mauvais pour la santé. Donc, on promeut une vie saine et en même temps on donne aux écoles les moyens de bannir les aliments les plus pernicieux.
Et pourtant, cette règle ne s'applique plus dès lors qu'ils sont de retour à la maison. Aussi, lorsqu'il s'agit d'étiquetage, je ne pense pas que le secteur privé — en tout cas pas en Amérique du Nord — soit totalement franc pour ce qui est du produit qu'il vend et de la manière dont il le présente. Par exemple, un produit à faible teneur de matière grasse n'est pas nécessairement bon pour vous, vous l'admettrez. Un grand nombre des enfants appartenant — disons — aux couches socio-économiques inférieures montrent les signes de l'obésité et seront atteints plus tard de diabète. C'est un énorme problème, certainement pour le gouvernement et pour le système de santé et la prestation des soins de santé universels.
Cela étant, j'aimerais que vous parliez de la situation au domicile. Nous savons ce que nous entreprenons dans les écoles et nous aimerions faire beaucoup plus. Mais où en sont les choses sur le front domestique, lorsque les enfants sont de retour à la maison et que leurs deux parents, mettons, travaillent? Il est beaucoup plus difficile pour eux de faire des choix sains.
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Cela me convient parfaitement.
Pour ce qui est de mes antécédents, j'ai consacré toute ma vie à l'éducation. Le Health Education Trust a été fondé en 1993, lorsque j'étais conseiller principal au département de l'éducation de Birmingham.
Le trust se veut l'avocat des enfants. Il milite pour les pratiques exemplaires, il milite pour des approches cohérentes en matière d'éducation et de santé et pour que les enfants soient au centre de tout ce qui se fait dans une école. Il milite également pour leur engagement et participation à la prise de décision et accorde une grande importance à la notion de partenariat.
Pour ce qui est des services alimentaires, de l'enseignement de la nourriture et de la distribution d'aliments et conseils nutritionnels dans le contexte scolaire, il nous semble que le processus compte presque autant que certains des résultats.
Les dix dernières années ont vu l'adoption d'un grand nombre des principes que nous avons formulés dès 1993, 1994 et 1995, lorsque nous avons publié les premières approches d'un programme alimentaire et nutritionnel scolaire global: les groupes d'action nutritionnelle et scolaire et la notion que tout ce qui se fait à l'école doit être cohérent, faire participer les enfants et contribuer à leur santé optimale.
Face à la crise croissante de l'obésité juvénile, nous assistons à une explosion d'activités dans tout le Royaume-Uni, avec probablement les meilleures perspectives de changement positif que nous ayons vues en 25 ans. Nous avons en place trois programmes nationaux: Hungry for Success, qui est écossais; Appetite for Life, qui est gallois; et Turning the Tables, qui est anglais. J'ai travaillé à la conception et intervient directement dans l'exécution des programmes de changement national gallois et anglais.
Ce changement est cohérent sur le plan des principes. Il s'agit de considérer l'ensemble du service alimentaire tout au long de la journée. En effet, il n'y a pas que le déjeuner servi, mais aussi — un domaine dont je sais qu'il vous intéresse — les goûters et les produits distribués dans les machines — l'offre des machines distributrices a été particulièrement scandaleuse au Royaume-Uni au cours des 10 ou 15 dernières années — et tous les aspects de l'enseignement, y compris ce que nous enseignons aux enfants sur la théorie de l'alimentation et de la nutrition et aussi le fait que pendant très longtemps nos enfants arrivaient en fin d'études sans la capacité de cuisiner et sans notion élémentaire d'hygiène alimentaire. Nous considérons le tableau d'ensemble.
L'un des rôles du Health Education Trust dans le cadre de ces programmes a été de résoudre des problèmes — par exemple, sur le plan de la distribution automatique, trouver des produits à distribuer dans les machines qui soient appropriés pour les enfants, des produits que ces derniers vont consommer et qui seront commercialement viables.
Le pays le plus en pointe en ce moment est sans doute le pays de Galles, car son action combine l'alimentation et l'activité physique, un sujet qui vous intéresse. Je suis occupé actuellement à rédiger quelques documents d'orientation pour le gouvernement gallois qui prévoit de combiner l'alimentation et la nutrition, l'activité physique et les loisirs dans toutes les écoles du pays de Galles.
Vous trouverez sur notre site Internet des renseignements sur un ou deux sujets sur lesquels nous avons particulièrement travaillé. Notre initiative Best in Class recense les écoles qui ont les meilleures pratiques, qui opèrent des changements et sont prêts à partager avec d'autres écoles les bienfaits produits par leurs politiques en matière d'alimentation et de nutrition.
Nous avons, en Angleterre et au Royaume-Uni en général, un très fort réseau d'organisations non gouvernementales comme nous-mêmes — mais je crois que je vais conclure en disant que l'action la plus passionnante à laquelle j'ai participé depuis longtemps est le gros prix de loterie de 17 millions de dollars que nous avons gagné et partageons avec trois autres partenaires. Cet argent va transformer 180 de nos écoles, dans neuf régions d'Angleterre, en modèle pour tout ce qui concerne l'alimentation et la nutrition au cours des cinq prochaines années. Nous sommes actuellement en train de jeter les bases de ce programme qui va être déployé dans les premières écoles en septembre.
Voilà un tour d'horizon rapide de la situation. Je me ferais un plaisir de vous en dire plus sur tout sujet qui vous intéresse.
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Je crois que Best in Class est déjà en train d'être rendu désuet par notre Food for Life Partnership, le prix de loterie que je viens de vous décrire car cela va produire, dans la pratique, 180 écoles Best in Class. Mais elles ne s'appelleront pas Best in Class, elles auront la cote or de Food for Life.
Best in Class était une initiative propre à notre organisation et n'oubliez pas que nous sommes d'envergure relativement petite. Nous avons un budget de bouts de ficelle. Il se trouve simplement que nous étions connus comme experts d'un volet relativement étroit de l'éducation.
Il s'agissait simplement de prouver que les écoles peuvent adopter une politique globale en matière d'alimentation et nutrition, en y englobant un peu d'activité physique, mais toutes ne le font pas, certainement pas en Angleterre. Malheureusement, l'alimentation reste trop souvent séparée de la politique relative à l'activité physique et à la récréation. J'espère que cela va changer très vite au cours des trois à cinq prochaines années avec l'exemple du travail qui va se faire au pays de Galles. Et nous avons déjà quelques indications que les gouvernements de l'Angleterre et de l'Écosse souhaitent aller dans la même direction.
Mais Best in Class n'était qu'un petit ballon d'essai pour montrer à tous ceux qui étaient suffisamment intéressés pour visiter notre site Web que lorsqu'une école a le courage de prendre le temps de fixer des principes axés sur la participation des élèves à la prise de décision, il est possible de travailler au niveau de toute l'école pour faire le point de la situation, définir des objectifs propres et travailler en ce sens et obtenir d'énormes résultats.
Nous avons fixé des paramètres relativement souples pour ce qui est des résultats d'ensemble. Nous voulions des paramètres respectant les dernières lignes directrices du gouvernement, qui sont rigoureuses, des paramètres qui fassent participer les enfants au processus décisionnel par l'intermédiaire des conseils d'école et la création d'un groupe de travail sur la politique alimentaire ainsi que, bien entendu, la collaboration étroite avec un traiteur et, si possible, des liens avec la société externe et réaliser ainsi un soutien mutuel.
Nous voulions aussi faire en sorte que tout ce processus concernant l'alimentation et la nutrition soit utilisé comme un canal non seulement pour faire participer les élèves mais aussi les valoriser. Le principe à la base est la réalisation que tout ce qui est mal fait dans une école va se répercuter sur la perception que les enfants ont d'eux-mêmes et certainement sur leur comportement et leur éducation sociale.
Lorsqu'une école voit la période du déjeuner comme un problème plutôt que comme une opportunité, je vois une école qui a une mauvaise équipe de direction, une école où je demanderais, en tant qu'ex-inspecteur, si vous faites mal le travail dans ce domaine, de quoi d'autre vous fichez-vous encore?
Il s'agit donc de mettre en place un système de valeurs tel que tout ce qui se fait à l'école est fait aussi bien que possible en l'intégrant dans un processus de maturation des enfants tel qu'ils puissent assumer une plus grande responsabilité pour le fonctionnement de l'école.
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C'est une question intéressante. Elle présume presque que c'est soit l'un soit l'autre et je ne vois pas les choses ainsi.
Je vois les enfants dans les écoles travailler avec le personnel et les traiteurs à l'intérieur d'un ensemble de contraintes, car à l'heure actuelle nous avons... Nous voudrons peut-être revenir là-dessus lorsque nous parlerons des machines distributrices, des collations, des effets de la publicité et des grosses compagnies.
J'ai assisté au scandale que représentait la mainmise par les gros fabricants multinationaux de boissons gazeuses et de friandises sur tous les distributeurs automatiques dans les écoles, comme aux États-Unis, ce qui leur permettait de réaliser des profits très considérables au prix de la santé, à toutes fins pratiques, des enfants.
Manifestement, il y avait un cynisme facilement détectable ou, si vous voulez, une contradiction entre le fait d'enseigner l'importance des fruits et légumes frais et d'un régime équilibré en salle de classe et puis de vendre dans tous les couloirs de l'école des produits, des boissons et des friandises pleins de matières grasses et de sucre.
C'est inconciliable. Il me semble donc qu'il s'agit d'établir un modèle de meilleures pratiques, de bons services de traiteurs et autres services tels que la distribution automatique. Ensuite, à l'intérieur de ce paramètre, vous vous assoyez avec vos enfants et vos traiteurs pour décider comment opérer ces changements. Quelle est la meilleure façon de s'y prendre? Quel est l'échéancier et quelle marge de négociation y a-t-il?
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Oui. Je ne suis pas sûr que notre gouvernement ait vraiment de quoi se vanter de sa cohérence et de l'établissement de modèles ou de processus particulièrement efficaces.
À plusieurs reprises, récemment, le gouvernement s'est même prostitué en acceptant les parrainages de grosses sociétés qui fournissaient des paniers et des ballons de basket-ball en échange d'une grosse quantité d'emballages de barres de chocolat.
Lorsque j'entends un ministre faire des déclarations que j'approuve en principe, je dis qu'il faut en même temps regarder les commanditaires des sports que pratiquent la plupart de nos héros. Par exemple, si vous prenez notre sport numéro un, le soccer, et que vous regardez les commanditaires des joueurs de première division, il s'agit principalement des fabricants de boissons alcoolisées, de Coca-Cola et de Pepsi.
Il me semble qu'une action gouvernementale visant à restreindre la domination totale des manifestations sportives par ces compagnies... et vous pouvez aussi considérer les grosses multinationales comme McDonald's qui consacrent beaucoup de temps, d'efforts et d'argent pour que les sports les plus suivis par les hommes et les femmes, qui sont sans cesse sous le regard du public, soient associés à leurs produits.
Si cela pouvait être endigué, ce serait beaucoup plus utile que d'avoir un athlète venant visiter une école ici et là et offrir une heure ou deux d'entraînement gratuit.
Un autre élément est que nous avons un gros problème au Royaume-Uni sur le plan de notre infrastructure sportive et récréative, s'agissant de l'accès des enfants à des installations sportives en raisonnablement bon état à un prix raisonnable et abordable.
Donc, lorsque je vous entends dire cela, j'ai l'impression que c'est un peu faire joujou dans une flaque d'eau. Il y a tout un lac qu'il faudrait considérer, sur le plan des influences réellement importantes qui s'exercent sur les jeunes du point de vue de l'activité.
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Ce genre de question risque de me tenir occupé pendant pas mal de temps, n'est-ce pas? Commençons avec le mandat.
Notre mandat ne nous est pas donné par le gouvernement ni, en fait, par personne d'autre. Nous avons énoncé les principes et les objectifs qui nous paraissent importants à titre d'association caritative indépendante. Ils sont consacrés dans notre charte et nous les poursuivons au mieux de notre capacité, en partenariat avec d'autres qui sont animés des mêmes idées. Ainsi donc, lorsque le gouvernement fait quelque chose de bien, nous l'appuyons passionnément. Lorsqu'il fait quelque chose mal, nous le critiquons aussi durement que nous le pouvons. Nous collaborons avec ceux qui partagent nos idéaux et notre désir passionné d'assurer les meilleurs résultats possibles aux enfants à l'école et au-delà. Aussi, lorsque nous voyons de la méchanceté, ou de l'incohérence, ou de l'hypocrisie, ou une influence excessive d'une grosse société multinationale qui s'intéresse aux profits plutôt qu'à la santé des enfants, nous nous lançons dans l'action et exerçons autant d'influence que nous le pouvons.
Nous sommes une très petite organisation, et c'est pourquoi nous nous associons le plus souvent que nous le pouvons à d'autres.
Pour ce qui est du budget et du financement, nous avons un budget très mince; nous n'avons que très peu de moyens, nous travaillons avec des bouts de ficelle et moi-même je gagne ma vie en faisant tout autre chose.
L'argent dont nous disposons tend à être efficace. Ce document que je tiens en main est la boîte à outils pour la distribution automatique de produits sains que nous avons rédigée pour le gouvernement gallois. Il nous avait accordé une subvention pour cela. En voici un autre qui énonce la politique alimentaire scolaire globale; voici un autre document sur la distribution automatique et en voici un sur une politique de l'eau.
Je suis également président du Caroline Walker Trust, et voici des lignes directrices, des lignes directrices de santé publique et de diététique, à l'intention d'autres institutions. Celui-ci s'adresse aux personnes âgées.
Ainsi donc, notre travail se fait habituellement au moyen de subventions spécialement accordées. Notre lobbying se fait normalement au moyen de revenus autres.