[Français]
Monsieur le président, je vous remercie de nous avoir invités à vous parler du Programme commun d’évaluation des médicaments.
[Traduction]
J'ai l'honneur d'être accompagnée de mes collègues des ministères de la Défense nationale et de la Santé, que vous présenterez un peu plus tard.
Vous avez demandé aux partenaires fédéraux s'occupant des soins de santé de vous donner leur opinion sur le Programme commun d'évaluation des médicaments. À mon avis, il fonctionne à merveille.
Vous vous rappellerez que dans son rapport publié en novembre 2004, la vérificatrice générale avait fait état de différences entre certains régimes d'assurance-médicaments administrés par le gouvernement fédéral. Ces différences seraient inexistantes si les listes de médicaments autorisés par ces régimes étaient établies selon une formule qui se fonde sur des preuves. Les ministères membres du Partenariat fédéral ont donc décidé de proposer une formule plus rigoureuse reposant sur des preuves pour examiner et modifier leurs listes de médicaments autorisés. Je vous dirais que, depuis 2003, soit l'année de son lancement, le Programme commun d'évaluation des médicaments nous aide énormément en ce sens.
[Français]
Avant d'aller plus loin, j'aimerais vous donner un aperçu du Partenariat fédéral pour les soins de santé. Ce partenariat fut créé en 1994. Il portait alors le nom d'Initiative de coordination des soins de santé. Il compte six membres permanents : le ministère de la Défense nationale, Santé Canada, Anciens Combattants Canada, la Gendarmerie royale du Canada, le Service correctionnel du Canada et Citoyenneté et Immigration Canada.
[Traduction]
Son rôle est de déterminer, favoriser et mettre en oeuvre des programmes de soins de santé plus efficaces. Sa mission est de réaliser des économies d'échelle tout en améliorant la qualité des traitements.
Le Partenariat fédéral pour les soins de santé est le cinquième régime d'assurance-médicaments en importance au Canada financé à même les fonds publics. Notre but est d'offrir aux clients les médicaments à la fois plus les plus efficaces pour eux et les plus rentables pour nous. Pour ce faire, nous avons besoin d'appliquer une formule rigoureuse et fondée sur des preuves pour évaluer les médicaments, et nous croyons l'avoir trouvée avec le Programme commun d'évaluation des médicaments.
Mon exposé compte deux volets. Le premier porte sur notre évaluation des objectifs du Programme commun, et le deuxième, sur les résultats de l'évaluation menée par EKOS Research Associates. Essentiellement, il s'agit du point de vue du Partenariat fédéral pour les soins de santé.
Comme vous le savez, le PCEM vise quatre objectifs : trouver une formule d'évaluation uniforme et rigoureuse des médicaments d'ordonnance et faire des recommandations fondées sur des preuves pour décider lesquels seront autorisés; réduire les doubles emplois des régimes fédéraux, provinciaux et territoriaux; faire une meilleure utilisation des ressources limitées et de l'expertise; et fournir le même accès à toujours autant de preuves et d'avis d'experts.
Le Programme commun nous propose-t-il une formule d'évaluation uniforme et rigoureuse? Oui, car il compte dans ses rangs un joueur important : le Comité consultatif canadien d'expertise sur les médicaments. Il s'agit d'un organisme indépendant composé des meilleurs spécialistes au Canada en matière de pharmacothérapie et d'évaluation des médicaments. Ces experts recommandent quels produits ajouter aux listes des médicaments autorisés par les régimes d'assurance-médicaments. Leurs recommandations se fondent sur des preuves et tiennent compte des connaissances médicales et scientifiques et des pratiques cliniques actuelles.
Le processus tient également compte de l'aspect économique. Autrement dit, les bienfaits d'un nouveau médicament justifient-ils son coût? Dans bien des cas, les nouveaux médicaments, plus coûteux, traitent des problèmes de santé pour lesquels il existe des traitements pharmaceutiques dont l'efficacité est déjà prouvée. Le Programme commun en tient compte dans ses recommandations.
En partant de ce principe, le PCEM recommande environ 50 p. 100 des médicaments qui lui sont soumis. Nous croyons que c'est raisonnable. Sachez que le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés soutient lui-même que seulement 6 p. 100 des médicaments évalués entre 1990 et 2003 étaient considérés comme des découvertes importantes.
Au nom de nos partenaires fédéraux, je peux vous assurer que nous recevons tous les mêmes recommandations fondées sur des preuves pour établir nos listes de médicaments. Chacun des ministères étudie ces recommandations et en tient compte dans ses décisions. Étant donné la diversité de nos groupes cibles, nous n'appliquons pas tous les recommandations de la même façon. Je crois que cela constitue une force dans le processus, et non une faiblesse.
Par exemple, un ministère pourrait, à l'occasion, autoriser pour un client donné un médicament qui ne figure pas sur sa liste de médicaments autorisés. En ce qui concerne Anciens combattants, cette situation pourrait se produire dans le cas d'un client ayant essayé d'autres médicaments autorisés sans obtenir de résultats, ou qui aurait subi des effets indésirables. Un médicament ne figurant pas sur la liste pourrait donc mieux fonctionner pour ce client, mais la décision se prend au cas par cas.
Il s'agit là d'un moyen de nous assurer que les clients reçoivent les soins qui répondent le mieux à leurs besoins particuliers, lorsque les médicaments les plus courants et les moins chers ne sont plus efficaces. Ce genre de flexibilité permet aux partenaires d'offrir les soins qui conviennent le mieux aux clients, tout en tirant le maximum du travail effectué par le PCEM.
Le Programme commun nous permet-il d'atteindre notre deuxième objectif, celui de réduire les doubles emplois? De toute évidence, oui. De notre point de vue, il accélère également les choses. Il fournit des recommandations à six régimes fédéraux d'assurance-médicaments à tous les régimes provinciaux et territoriaux, sauf un. Le PCEM sert d'organisme central d'expertise, évitant ainsi que chacun des participants tente de créer son propre mécanisme d'examen.
Auparavant, les ministères fédéraux devaient attendre les décisions rendues tous les trois mois par le Comité fédéral de pharmacothérapie. Depuis l'établissement du Programme commun, le Comité consultatif canadien d'expertise sur les médicaments se réunit mensuellement et formule des recommandations chaque mois. Ces recommandations sont envoyées directement aux régimes d'assurance-médicaments, sans passer par le Comité fédéral de pharmacothérapie. Ceci nous permet d'autoriser l'utilisation de nouveaux médicaments beaucoup plus rapidement qu'auparavant. Nous gagnons temps et argent.
Le Programme commun nous permet-il d'atteindre notre troisième objectif, qui est de faire une meilleure utilisation des ressources limitées et de l'expertise? Encore une fois, les six régimes fédéraux d'assurance-médicaments et 12 régimes provinciaux et territoriaux qui font affaire avec un seul organisme central ont accès aux meilleurs spécialistes en pharmacothérapie et en évaluation des médicaments au pays. Anciens combattants Canada n'a pas, à lui seul, les moyens d'obtenir ce niveau d'expertise et je ne crois pas que les autres les aient non plus. Donc, en mettant nos ressources en commun, nous pouvons offrir de meilleurs services à nos clients tout en étant plus responsables sur le plan des dépenses en médicaments.
De plus, tous les régimes d'assurance-médicaments sont mis à contribution dans ce processus. Le Comité consultatif de pharmacothérapie compte un représentant de chaque province et territoire associés, d'Anciens combattants, de la Défense nationale et de Santé Canada. Le Partenariat fédéral pour les soins de santé représente les trois autres ministères fédéraux.
En dernier lieu, le programme atteint-il son quatrième objectif, qui est de fournir à chaque participant le même accès à autant de preuves et de conseils d'experts? J'ai presque répondu à cette question, mais je vous répéterai que tous les participants du Programme commun reçoivent les mêmes conseils. Par exemple, l'Île-du-Prince-Édouard, la plus petite province du Canada, reçoit des conseils de même qualité que les plus gros joueurs, que ce soit l'Ontario ou la Défense nationale. Sans le PCEM, ce serait impossible.
Laissez-moi vous parler brièvement d'une évaluation menée par EKOS Research Associates en 2005. Selon cette évaluation, les participants fédéraux, provinciaux et territoriaux sont satisfaits des résultats du Programme commun, qu'ils trouvent efficace, adapté et rapide. Ils s'entendent tous pour dire qu'il leur fournit des examens et des recommandations de qualité.
Par contre, l'évaluation révèle certaines lacunes — mais aucun processus n'est parfait. Si nous recherchons la perfection, nous devrons dépenser sans compter pour l'atteindre. Mais nous croyons que le PCEM est un outil très utile qui aurait peut-être besoin de quelques ajustements, comme n'importe quel d'autre.
Les points à améliorer sont les suivants: la participation du public; la transparence; les retards des régimes d'assurances dans l'application des recommandations du Comité consultatif canadien d'expertise sur les médicaments; et l'adaptation des examens à la complexité d'un médicament. Je sais que ces problèmes vont bientôt être réglés. Je suis certaine qu'on abordera cette question plus tard cet après-midi ou cette semaine.
En terminant, je dirais qu'il est tout à fait légitime pour les gouvernements de veiller à ce que les deniers publics soient bien utilisés. Dans le cas des médicaments subventionnés, il faut vérifier la valeur de ces produits par rapport aux bienfaits d'autres traitements existants. Les pays membres de l'OCDE, sauf les États-Unis et la France, ont adopté un genre d'examen post-autorisation des bienfaits thérapeutiques et de la rentabilité.
Je le répète, le Programme commun d'évaluation des médicaments fonctionne très bien. Les partenaires fédéraux des soins de santé sont très contents et veulent continuer à participer à cet exercice fort utile.
Merci.
:
Merci, monsieur le président et membres du comité.
[Français]
Je vous remercie, au nom de Santé Canada, de me donner l'occasion de m'adresser au comité au sujet de l'examen du Programme commun d'évaluation des médicaments.
[Traduction]
Je suis accompagné de mes collègues Abby Hoffman, coordonnatrice exécutive des Stratégies de gestion des produits pharmaceutiques à Santé Canada, et de Scott Doidge, gestionnaire du Groupe de pharmacie de la Direction des services de santé non assurés.
Les membres du comité se souviennent peut-être que la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits administre un programme destiné aux membres inscrits des Premières nations et des Inuits, appelé Programme des services de santé non assurés, ou programme des SSNA, qui offre un éventail restreint de services médicaux nécessaires à environ 790 000 bénéficiaires admissibles. Le programme offre des services de pharmacie et de dentisterie, de lunetterie et autres soins de la vue ainsi que le transport des malades devant recevoir certains traitements médicalement nécessaires. Le programme des SSNA remplit une fonction importante en aidant Santé Canada à atteindre son objectif de réduire les disparités qui existent, au chapitre des soins de santé, entre les Autochtones et les autres Canadiens.
Environ 80 p. 100 de la clientèle est composée de gens à fable revenu souvent plus malades que la moyenne nationale. Pour bon nombre d'entre eux, le programme des SSNA est le seul moyen dont ils disposent pour obtenir des services de santé complémentaires.
[Français]
Le programme des SSNA est le plus gros programme fédéral de prestations pharmaceutiques non destinées aux employés, faisant état de dépenses de 368 millions de dollars pour l'année 2006-2007.
[Traduction]
L’an dernier, le programme a traité plus de 13 millions de demandes de remboursement de médicaments. Au total, plus de 500 000 bénéficiaires inuits et des Premières nations ont présenté une demande de remboursement.
Pour gérer ce service, le programme des SSNA tient à jour une liste ou un formulaire de médicaments qui lui permet de déterminer quels médicaments sont remboursables. La liste regroupe environ 6 000 médicaments distincts. Les médicaments de la liste sont classés en deux catégories : ceux d’usage général — aucune restriction s'il y a une ordonnance valide — et ceux d’usage restreint. D’autres médicaments peuvent être remboursés, au cas par cas. La liste des médicaments couverts change constamment, en fonction de l'entrée sur le marché de nouveaux produits, de la découverte de nouvelles utilisations d’anciens médicaments ou de l’arrivée de versions génériques de médicaments de marque. L’an dernier, plus de 600 changements ont été apportés à la liste.
Santé Canada approuve presque tous les jours de nouvelles concentrations ou de nouvelles formules de médicaments existants. Les fabricants changent souvent, et des versions génériques de médicaments de marque apparaissent sur le marché. Pour obtenir des conseils au sujet de médicaments existants sur la liste, le programme des SSNA fait appel à un comité consultatif d’experts indépendants, le Comité fédéral de pharmacothérapeutique. Ce comité transmet des avis cliniques aux six régimes fédéraux et oriente les décisions qui doivent être prises au sujet de la désinscription de médicaments ou de l’inscription de nouvelles utilisations de médicaments. Ce comité indépendant comprend des médecins en exercice, dont trois sont Autochtones, et des pharmaciens travaillant dans la communauté ou des hôpitaux.
Le programme des SSNA a également un Comité consultatif sur l’utilisation des médicaments, qui lui transmet des avis indépendants et spécialisés sur la consommation appropriée des médicaments de la liste et sur la sécurité des bénéficiaires. Ce comité examine les tendances en matière de consommation de certains médicaments ou de certaines classes de médicaments et, si nécessaire, fait part de ses préoccupations au programme des SSNA. Par exemple, en raison de craintes suscitées par l’utilisation potentiellement abusive du Duragesic, un opiacé à longue durée d’action administré par voie transdermique, le programme des SSNA a modifié le statut d’utilisation générale de ce médicament pour le reclasser dans la catégorie utilisation « restreinte ».
En ce qui concerne les produits qui constituent de nouvelles entités chimiques sur le marché canadien ou de nouvelles combinaisons de produits médicamenteux existants, le programme des SSNA suit les recommandations issues de l’Examen commun des médicaments fédéral-provincial-territorial. Depuis 2003, ce dernier a permis d'évaluer 68 nouveaux médicaments d’ordonnance. Sur les 32 médicaments recommandés en vertu de l’Examen commun, le programme remboursera les coûts des médicaments de nos clients. On en a inscrit 25 sur la liste, et 7 seront disponibles, après examen au cas par cas.
Le programme des SSNA évalue toujours les recommandations en vertu de l’Examen commun en tenant compte du mandat du régime et des besoins uniques de ses bénéficiaires autochtones. À cause de la situation unique de nos clients, certaines exceptions sont justifiées.
Il peut arriver, quoique rarement, que le programme rembourse un médicament qui n’est pas recommandé par l’Examen commun, par exemple lorsque l’analyse d'un cas particulier le justifie. Ainsi, pour permettre à la proportion élevée de ses clientes en âge de procréer d’avoir accès à un contraceptif oral, le programme a inscrit au formulaire un produit anticonceptionnel qui n’avait pas été recommandé par l’Examen commun. Notre comité pharmaceutique l'a évalué, a pris en compte le profil de notre clientèle, puis a tranché que ce produit était bénéfique pour elle et devrait être disponible.
Grâce au travail de l’Examen commun, le programme des SSNA a permis d'éliminer le retard accumulé dans l’examen des nouveaux médicaments.
En tant que programme national qui permet de prodiguer des services de santé dans 10 provinces et 3 territoires, le programme des SSNA profite également de l’homogénéité croissante des listes de médicaments entre les gouvernements et de normes claires et objectives.
Nous sommes également en mesure de prendre plus rapidement des décisions concernant les nouveaux médicaments qu’il convient d’inscrire sur les listes, ce qui a réduit d’environ 25 p. 100 le temps requis pour inscrire un médicament. Auparavant, le délai était en moyenne de 500 jours à compter du moment où l’autorisation de mise sur le marché était délivrée; il est maintenant de 334 jours.
Comme les spécialistes des produits pharmaceutiques du programme consacrent maintenant moins de temps à l’examen des demandes d’autorisation de mise en marché, le programme peut se concentrer sur d’autres tâches essentielles ayant permis des améliorations sensibles, telles les mesures visant à améliorer la sécurité des bénéficiaires.
Étant donné que le Comité s’est montré intéressé, dans le passé, par le travail effectué en vue d’améliorer la sécurité des bénéficiaires, je me suis permis de distribuer, avant le début de la réunion, une publication intitulée Report on Client Safety, qui met en lumière quelques-unes des améliorations apportées à ce chapitre.
[Français]
J'ai pris la liberté de faire circuler, avant la présente réunion, une publication intitulée « Rapport sur les améliorations apportées à la sécurité des bénéficiaires », qui met en lumière quelques-unes des améliorations.
[Traduction]
Merci infiniment.
Je suis le pharmacien clinique en chef des Forces canadiennes. Je suis responsable de l'administration et de la gestion de notre centre d'acceptation des médicaments, qui chapeaute notre régime d'assurance-médicaments. Au nom du chef d'état-major de la Défense et du directeur général des Services de santé des Forces canadiennes, je désire vous remercier de l'occasion qui m'est offerte de m'adresser à vous aujourd'hui sur le programme commun d'évaluation des médicaments, le PCEM.
Vous savez déjà probablement que la Loi constitutionnelle de 1867 attribue au Parlement fédéral la compétence exclusive en ce qui concerne toutes les matières à caractère militaire. Le paragraphe (7) de l'article 91 de cette loi est le fondement constitutionnel du mandat des Forces canadiennes en matière de santé. En outre, la Loi canadienne sur la santé exclut les membres des Forces canadiennes de la définition des assurés, tout comme les régimes de soins de santé et de soins dentaires de la fonction publique.
Il incombe au directeur général des Services de santé des Forces canadiennes de fournir des soins de santé complets, conformément à leurs conditions d'emploi, à tous les membres de la Force régulière et de la Force de réserve, ainsi qu'à toute autre personne désignée par le ministre. Dans tous les cas, malgré l'exclusion, les Services de santé des Forces canadiennes sont tenus d'observer les principes énoncés dans la Loi canadienne sur la santé de 1984.
En avril 2000, les Forces canadiennes ont adopté, pour la gestion de leur formulaire pharmaceutique, une approche fondée sur une médecine factuelle, l'objectif visé étant d'améliorer les résultats pour la santé des militaires. Le programme repose sur trois principes fondamentaux : la capacité opérationnelle, l'équité et l'égalité.
Lors de la mise en place du Programme commun d'évaluation des médicaments en 2003, les Forces canadiennes ont jugé, comme les autres partenaires fédéraux en matière de santé, que le PCEM offrait des avantages importants. Elles ont donc décidé de participer volontairement et activement au processus du PCEM. Actuellement, je représente les Forces canadiennes auprès du comité consultatif du PCEM sur les produits pharmaceutiques, et je suis observateur auprès du Comité consultatif canadien d'expertise sur les médicaments.
Pour les Forces canadiennes, le processus du PCEM a éliminé les répétitions et réduit les délais d'examen et de prise de décisions d'inscription en ce qui concerne les nouvelles entités chimiques. Enfin, il a permis au Comité de pharmacologie et de thérapeutique fédéral et aux Forces canadiennes de porter leur attention sur d'autres questions relatives au programme de médicaments fédéral. Dans la majorité des cas, les Forces canadiennes ont tenu compte des recommandations du PCEM. Cependant, les données qui vous ont été fournies auparavant indiquent qu'il y a certaines variations, dont beaucoup découlent tant des caractéristiques très différentes de notre groupe de patients que de notre mandat.
Par exemple, les membres des Forces canadiennes sont à 85 p. 100 masculins, âgés de 17 à 60 ans et relativement en bonne santé par rapport à la population du Canada. En raison du mandat qu'a le Groupe des Services de santé des Forces canadiennes de fournir des soins de santé à nos militaires au Canada et en opérations, on peut comprendre facilement que nos conditions de service exercent un effet direct sur nos décisions d'inscription sur notre liste de médicaments. Nous devons pouvoir surmonter les obstacles tels que les restrictions de chargement et les possibilités de réapprovisionnement, qui vont de pair avec les opérations en déploiement. Nous devons aussi tenir compte des problèmes de stabilité des produits dans le contexte de chaque théâtre d'opération. Vous pouvez être assurés que chaque décision d'inscription est étudiée avec soin, de manière à garantir le maintien de nos capacités opérationnelles.
Actuellement, nos inscriptions sont réparties en quatre catégories : inscription, inscription avec critères, inscription refusée et non considérée comme prestation. Si un militaire a essayé tous les produits assurés sans que son état se soit amélioré de façon manifeste, on peut demander un produit qui n'est pas assuré en s'adressant au Comité de révision de la gamme des soins médicaux du Groupe des Services de santé des Forces canadiennes pour qu'une décision soit prise fondée sur l'évaluation du cas spécifique.
En conclusion, j'espère que j'ai pu mettre en relief les différences entre les membres des Forces canadiennes et le reste de la population du Canada. Enfin, je désire réitérer, comme mes collègues l'ont fait avant moi, que le Programme commun d'évaluation des médicaments fonctionne très bien et qu'il nous a permis de réaffecter nos ressources déjà maigres à d'autres questions urgentes relatives à la liste des médicaments.
Je vous remercie.
:
Bonjour, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
Madame Bruce, j'aimerais simplement reprendre certains de vos propos. Effectivement, nos anciens combattants se sont battus pour notre pays et, maintenant, c'est à nous d'être là pour eux. J'espère donc qu'en cas de doute nous favorisons la santé des anciens combattants.
À mon avis, que ce soit dans ce qui se passe en coulisses ou dans ce que le comité a entendu, il y a quelque chose de frustrant. Il arrive que des parties concernées n'inscrivent pas un médicament approuvé par le PCEM et en inscrivent d'autres que le programme n'a pas approuvé. Il ne semble pas vraiment y avoir de mécanisme clair ou transparent pour déterminer ce qui rend un médicament recommandable ou non.
C'est bien frustrant pour les intéressés, qu'il s'agisse des fabricants de médicaments ou des particuliers qui ont besoin de ces médicaments. Je me demande si vous pouviez nous parler de la transparence du programme et nous dire si vous estimez qu'il fonctionne de façon transparente.
Vous avez parlé de plusieurs autres comités d'examen dans votre exposé, le CFPT et le CCEUM. Votre programme fait-il double emploi avec le travail du PCEM en faisant réévaluer les recommandations du programme par ces comités? Je reprends ce que Bonnie Brown a dit, je pense. Il semble y avoir double emploi, mais ce n'est peut-être pas le cas. Pourriez-vous nous donner des précisions là-dessus?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Espérons que nous aurons le temps de revenir à Mme Priddy, parce que ses questions sont toujours très pertinentes.
Ma première question s'adresse à Mme Bruce.
Tout d'abord, j'aimerais faire un commentaire, rapidement. À la suite de la dernière réunion, nous avons reçu plusieurs commentaires selon lesquels le PCEM fait obstacle à l'accès pour les patients. J'aborde cette étude sous l'angle suivante : Qu'est-ce qui permettra d'améliorer l'accès des patients aux produits pharmaceutiques?
Nous avons entendu que le PCEM fait obstacle à l'accès. Il fait double emploi, inutilement, puisque les provinces font leurs propres examens. Il y a d'importants retards. Il y a manque de transparence, un véritable manque de redditions des comptes, et nous apprenons aujourd'hui que le processus n'est pas uniforme.
Madame Bruce, si le PCEM est aussi efficace que vous le dites, pourquoi fait-il l'objet d'autant de critiques?
Les décisions ne seront certainement pas unanimes. Une recommandation positive du PCEM ne signifie pas nécessairement une recommandation positive du régime provincial. Il ne semble pas y avoir d'uniformité entre les niveaux.
J'aimerais reprendre là où Mme Brown s'est arrêtée, au sujet de l'étude qu'a faite Wyatt Health Management, laquelle avait été commandée par CARP. Elle portait sur 73 médicaments qui avaient été soumis, en vue d'une recommandation positives du PCEM. Sur ces 73 présentations, le PCEM a fait 26 recommandations négatives. Un médicament a été retiré par le fabricant, ce qui laisse les participants avec 25 recommandations négatives.
En dépit des recommandations négatives, le gouvernement fédéral a remboursé l'ensemble des 25 médicaments aux anciens combattants, que vous représentez pour le ministère des Anciens combattants. Par contraste, seulement 3 médicaments sont remboursés par les régimes d'assurance-médicaments accessibles aux Premières nations, aux Inuits et aux Forces canadiennes.
J'ai deux ou trois commentaires à faire.
Nous avons 73 médicaments qui sont étudiés. C'est censé être une démarche médicale axée sur les preuves, qu'exécutent des experts. Il est recommandé de ne pas rembourser 25 des médicaments. Ce sont donc des recommandations négatives, et pourtant ils sont tous remboursés aux anciens combattants. Je ne peux pas le comprendre. Je suis curieux d'entendre votre explication.
De plus, si j'étais assis à votre droite ou à votre gauche, je me sentirais un peu lésé par tout ce processus, bien que je suppose qu'il semble faire ce qu'il est censé faire pour eux.
Pouvez-vous expliquer au comité les différences dans les décisions relatives à la liste en ce qui concerne les régimes d'assurance-médicaments fédéraux à la suite des recommandations du PCEM? Plus particulièrement, pouvez-vous expliquer pourquoi le programme fédéral pour les Anciens combattants jouit d'une protection plus ample que les autres programmes fédéraux?
Pour terminer, pouvez-vous expliquer pourquoi le régime des Anciens combattants permettrait le remboursement de médicaments que le PCEM a recommandé de ne pas rembourser? J'aimerais avoir des exemples des médicaments dont il s'agit.
Monsieur le président, la question est grave. Nous avons 25 recommandations négatives, et les Anciens combattants financent ces 25 produits. J'aimerais aussi avoir des exemples de ces médicaments.