:
Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je me présente, Richard Aucoin, chef de l'homologation à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada. Je suis honoré d'être ici aujourd'hui en compagnie de mon collègue, Peter Chan, directeur général de la Division de l'évaluation sanitaire de l'Agence.
[Français]
À titre de chef de l'homologation, je suis responsable du processus de réglementation des pesticides mis en place par Santé Canada. Mon rôle vise à assurer que les décisions relatives à l'homologation soient prises d'après les plus récentes et les plus rigoureuses données scientifiques, et ce, de la façon la plus efficace possible.
J'apprécie que le public et les membres du comité nous aient transmis leurs inquiétudes au sujet de la sécurité des résidus de pesticides dans les aliments qu'ils consomment, d'autant plus que cette question a fait couler beaucoup d'encre au cours des dernières semaines. Pour cette raison, il nous fait plaisir, à M. Chan et à moi, d'être parmi vous aujourd'hui afin de faire part aux Canadiens et aux membres du comité de renseignements additionnels sur la collaboration internationale en matière de réglementation des pesticides et l'établissement des limites maximales de résidus pour les aliments canadiens.
Aujourd'hui, nous ferons une brève description de notre mandat dans le cadre de la réglementation des méthodes employées par les scientifiques de Santé Canada pour établir les normes sanitaires associées aux pesticides décelés sur les aliments, et nous parlerons de la conjonction internationale entourant la réglementation des pesticides ainsi que de la façon dont les Canadiens en tireront profit.
[Traduction]
Santé Canada assume avec grand sérieux ses responsabilités envers la protection de la santé humaine et la salubrité de l'approvisionnement alimentaire au Canada. Dans le cadre de la réglementation des pesticides, notre mandat consiste à homologuer uniquement les produits qui respectent les normes strictes en matière de santé et de sécurité des humains et de l'environnement, conformément à la Loi sur les produits antiparasitaires.
Mon collègue, M. Peter Chan, va maintenant vous renseigner sur les limites maximales de résidus de pesticides au Canada, et plus précisément sur la façon de les établir.
:
Monsieur le président, la méthode scientifique à laquelle nous avons recours pour protéger la santé humaine comprend deux éléments principaux. Le premier définit les effets possibles sur la santé, et le second caractérise l'exposition découlant de l'ingestion de résidus de pesticides sur les aliments. On conjugue ces deux éléments afin de déterminer les risques potentiels pour la santé humaine et les mesures de protection requises.
[Traduction]
Avant d'autoriser la vente ou l'utilisation de pesticides au Canada, les produits doivent être rigoureusement réglementés selon des méthodes d'évaluation des risques scientifiques, modernes et reconnues à l'échelle internationale. La méthodologie scientifique permettant d'établir les limites maximales de résidus de pesticides sur les aliments est également très bien admise au sein de la communauté internationale.
Le Règlement sur les aliments et drogues en vigueur au Canada définit la limite à ne pas dépasser de résidus, comme la concentration maximale de résidus de pesticides permise sur les aliments importés et produits au Canada. Avant d'homologuer un pesticide pour permettre son utilisation au pays, Santé Canada établit les limites maximales de résidus parallèlement aux évaluations approfondies réalisées sur chaque produit antiparasitaire. En fait, on établit une limite maximale de résidus pour chaque combinaison de culture-pesticide.
Une limite maximale de résidus est une prévision de la quantité maximale de résidus qu'on peut retrouver sur les aliments récoltés après un traitement avec la dose d'application permise. Ces limites sont établies seulement après que l'évaluation des risques alimentaires eut confirmé qu'il est peu probable que des résidus de pesticides sur les aliments consommés présentent des risques préoccupants pour la santé de l'ensemble de la population.
Santé Canada accorde beaucoup d'importance au fait de garantir aux personnes les plus vulnérables, comme les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées, qu'elles ne courent aucun danger. Autrement dit, l'exposition aux résidus de pesticides par le biais de la consommation alimentaire pendant toute une vie ne doit pas être plus élevée que l'exposition jugée acceptable.
Il importe de souligner qu'une limite maximale de résidus ne représente pas une concentration au-delà de laquelle les résidus peuvent nuire aux humains. La norme actuelle relative à la santé humaine s'appelle la dose journalière admissible, c'est-à-dire la quantité de pesticides qui est sans danger pour l'être humain, même si elle est consommée quotidiennement pendant toute une vie.
Par ailleurs, si la limite maximale de résidus de pesticides sur un aliment est dépassée, le processus d'évaluation est à nouveau déclenché. Si on détecte sur un aliment une quantité de résidus plus élevée que la limite maximale établie, l'Agence canadienne d'inspection des aliments nous le signale afin de procéder à l'évaluation des risques alimentaires, qui déterminera finalement si ces résidus en trop grande quantité constituent un risque pour la santé humaine.
M. Richard Aucoin va maintenant vous entretenir de la conjoncture internationale concernant la réglementation des pesticides.
Merci.
:
Monsieur le président, Santé Canada travaille depuis plus de dix ans avec ses homologues des autres pays, comme ceux des États membres de l'Union européenne, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Japon et des États-Unis dans le but d'améliorer la collaboration encadrant la réglementation des pesticides.
Une telle collaboration internationale procure de grands avantages au Canada et à ses partenaires, mais le plus important est que cela permet aux organismes de réglementation d'être au fait des percées scientifiques et de rechercher des approches réglementaires soutenant les normes les plus strictes pour protéger la santé des humains et leur environnement. De plus, les organismes de réglementation gagnent en efficacité grâce au partage du travail dans le cadre de l'examen des nouveaux pesticides et de la réévaluation des produits plus anciens. Pour le secteur agricole, les avantages de la collaboration internationale comprennent la réduction des obstacles au commerce des aliments, un meilleur accès aux pesticides les plus récents et les plus sûrs ainsi qu'une capacité concurrentielle accrue.
Permettez-moi, monsieur le président, d'insister sur le fait que la protection de la santé humaine représente pour Santé Canada la priorité numéro un. La collaboration internationale en matière de réglementation des pesticides a sans doute entraîné la convergence des démarches réglementaires, mais il faut plutôt s'attarder sur le fait que le Canada prend ses propres décisions d'homologation en vertu des lois nationales et des vastes consultations menées auprès de la population canadienne.
[Français]
Au cours des années, certaines inquiétudes ont été soulevées à savoir que les efforts déployés menaient à l'établissement de normes nationales moins strictes, ce qui n'est pas le cas. Nos efforts de collaboration internationale en matière de réglementation ont permis au Canada d'adopter des normes plus sévères pour régir les pesticides.
Aux États-Unis, par exemple, lorsque la Food Quality Protection Act a été promulguée, en 1996, la United States Environmental Protection Agency a été tenue d'évaluer les effets cumulatifs liés aux pesticides ayant un mode d'action commun et d'étudier les populations vulnérables telles que les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées, dans le cadre de l'évaluation des risques pour la santé humaine.
Santé Canada travaillait à ce moment-là coude à coude avec ses homologues de la United States Environmental Protection Agency dans le but d'appliquer cette norme plus stricte pour protéger la santé humaine des Canadiens en apportant des modifications aux lois. Depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur les produits antiparasitaires, en juin 2006, ces normes sont légales au Canada.
[Traduction]
La proposition actuelle de Santé Canada visant à abroger la norme générale relative à la limite maximale de résidus établie par défaut à 0,1 partie par million est un autre exemple du renforcement des normes en faveur de l'établissement de limites maximales de résidus spécifiques aux aliments, tant importés que produits au pays, comme cela se fait aux États-Unis. La limite maximale de résidus générale a permis d'importer des aliments américains pourvu qu'en l'absence d'une limite distincte, leur teneur en résidus de pesticides soit inférieure à 0,1 partie par million. L'abrogation de la limite maximale de résidus générale fera en sorte que toutes les limites canadiennes seront établies d'après les conclusions scientifiques de l'évaluation des risques, dont le processus vient d'être décrit par mon collègue. Cela signifie que les limites maximales de résidus propres à chaque pesticide permettront de mieux protéger la santé humaine.
En ce qui concerne les limites maximales de résidus de pesticides sur les aliments, il n'y a eu aucune modification à ce jour. Le Canada est en train d'examiner avec ses partenaires partout dans le monde s'il est possible d'harmoniser les limites maximales de résidus. Dans l'éventualité où le Canada juge qu'il est dans son intérêt de changer une limite maximale de résidus, cette modification sera apportée seulement si elle obéit aux critères canadiens relatifs aux normes strictes qui protègent la santé, et après la tenue de consultations publiques. Les priorités de Santé Canada s'appliquent à la santé et à la sécurité des Canadiens, de même qu'à leur approvisionnement alimentaire, ce qui constitue le principe directeur de la réglementation sur les pesticides utilisés au Canada.
En bref, la protection de la santé des Canadiens est primordiale. En matière de réglementation, la collaboration internationale offre bien des avantages; cependant, il est inacceptable que cela mette en péril la santé de la population canadienne. Malgré les conclusions tirées des discussions sur une collaboration accrue, le Canada n'a pas l'intention de modifier ses normes élevées ni la priorité qu'il accorde à la protection de la santé humaine.
Merci.
Je tiens à remercier les membres du comité pour l'occasion qui m'est donnée de parler en faveur des changements réglementaires envisagés par le Conseil de contrôle des renseignements relatifs aux matières dangereuses. De fait, le Conseil a finalisé récemment l'ébauche des amendements aux règlements qui sont corrélatifs à l'ancien projet de loi présenté devant votre comité et qui constitue maintenant le chapitre 7 des Lois du Canada (2007).
À titre de directrice générale adjointe des Services ministériels et de l'Arbitrage du conseil de contrôle des renseignements relatifs aux matières dangereuses, je suis responsable de l'élaboration des politiques à la fois réglementaires et législatives.
[Français]
J'aimerais vous donner un bref aperçu du conseil et des amendements réglementaires proposés, après quoi je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
[Traduction]
Je vais d'abord vous donner un bref aperçu du rôle du Conseil. Comme vous vous rappelez peut-être, le Conseil a pour rôle de gérer le volet des secrets commerciaux du Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail, communément appelé SIMDUT. Ce dernier est un système fédéral, provincial et territorial de communication des risques, fruit d'un consensus entre l'industrie, les travailleurs syndiqués et les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.
Le système exige, entre autres, que les étiquettes des produits et les documents de sécurité indiquent les ingrédients dangereux contenus dans un produit, les risques précis posés par le produit, les précautions à prendre pour le manipuler et les premiers soins à prodiguer en cas d'exposition. Le SIMDUT a pour objectif de s'assurer que les travailleurs utilisant des matières dangereuses possèdent les renseignements nécessaires pour minimiser les risques de maladie ou de blessure.
Le Conseil fonctionne comme un organisme quasi-judiciaire indépendant ayant pour mandat d'accorder des dérogations à l'obligation de divulguer de bonne foi les ingrédients qui sont des secrets commerciaux, tout en s'assurant que la documentation fournie aux travailleurs canadiens, au sujet de l'utilisation sécuritaire des produits dangereux, est précise et complète.
[Français]
Le conseil assume un rôle double qui garantit un équilibre entre le droit des travailleurs de connaître la composition des produits avec lesquels ils travaillent ainsi que le risque encouru et le droit de l'industrie de protéger ses secrets commerciaux. On peut ventiler les activités du conseil en fonction des trois volets clés de son mandat.
[Traduction]
Premièrement, nous effectuons une analyse pour déterminer si les renseignements du demandeur constituent vraiment un secret commercial et si leur divulgation aura des conséquences économiques. Deuxièmement, nous effectuons une analyse scientifique pour nous assurer que les renseignements sur le produit en matière de santé et de sécurité, qui sont fournis aux employeurs et aux travailleurs, sont précis et complets. Le troisième volet de notre mandat est l'administration d'une procédure d'appel. Lorsqu'un demandeur ou une partie touchée, par exemple un représentant des travailleurs, conteste une décision du Conseil, une commission d'appel indépendante est nommée pour entendre cette contestation.
La gouvernance du Conseil de contrôle des renseignements relatifs aux matières dangereuses est unique par le fait que la surveillance de son mandat à trois volets est effectuée par un bureau de direction. Parmi les 18 membres qui le composent, on trouve deux représentants des travailleurs syndiqués; deux représentants de l'industrie, soit un des employeurs des personnes qui manipulent les matières dangereuses et un des fournisseurs de ces matières; un représentant de chaque gouvernement provincial et territorial; et un représentant du ministre fédéral responsable de la santé et de la sécurité au travail.
En vertu de la loi, le bureau de direction a pour mandat de formuler des recommandations au ministre sur les modalités d'examen des demandes, les procédures d'appel, les modifications des droits et les questions connexes. Les amendements réglementaires proposés actuellement ont été rédigés sous les auspices de notre bureau de direction afin de respecter les engagements pris à l'égard des intervenants, tel que prévu au chapitre 7. Ces propositions bénéficient de l'appui unanime de nos intervenants, qui sont représentés au bureau de direction du Conseil.
[Français]
J'aimerais maintenant passer au sujet qui nous amène ici aujourd'hui, à savoir les amendements réglementaires proposés corrélatifs au chapitre 7 des Lois du Canada de 2007.
La dernière fois que j'ai eu le plaisir de m'adresser aux membres de ce comité, c'était à propos des amendements législatifs à la Loi sur le contrôle des renseignements relatifs aux matières dangereuses énoncés dans le projet de loi . Le projet de loi a reçu l'appui unanime des membres de votre comité et a été renvoyé en troisième lecture à la Chambre des communes où il a obtenu l'appui unanime de tous les partis avant de recevoir la sanction royale le 29 mars. C'est alors que le projet de loi est entré en vigueur en tant que chapitre 7 des Lois du Canada.
[Traduction]
J'aimerais passer brièvement en revue les trois amendements énoncés au chapitre 7. Tout d'abord, ils permettent à un demandeur de faire une déclaration selon laquelle les informations faisant l'objet d'une demande de protection contre la divulgation constituent un secret commercial, et que les renseignements justificatifs sont disponibles au besoin; ensuite, ils permettent à un demandeur de prendre un engagement avec le Conseil en vue d'apporter volontairement les correctifs nécessaires aux documents touchant la santé et la sécurité, sans l'émission officielle; et enfin, ils permettent au Conseil de fournir des renseignements factuels aux commissions d'appel indépendantes.
Comme vous vous souvenez probablement, ces amendements ont été conçus pour réduire le fardeau administratif imposé aux demandeurs et au personnel du Conseil lors de l'examen des demandes de dérogation à l'obligation de divulguer des secrets commerciaux, pour accélérer la correction des informations dont les travailleurs ont besoin pour manipuler les matières dangereuses en toute sécurité et pour activer les procédures d'appel.
[Français]
Cependant, pour que ces changements soient pleinement mis en oeuvre, il faut également apporter certains amendements au règlement. Les amendements réglementaires proposés touchent chacun des trois domaines d'activité du conseil.
[Traduction]
Pour ce qui est du premier amendement réglementaire concernant les renseignements nécessaires pour justifier une demande de protection, cela relève du volet économique du mandat du conseil. En vertu de l'approche axée sur la déclaration qui est présentée au chapitre 7, les demandeurs déclarent que les informations pour lesquelles ils demandent une dérogation — le secret commercial — constituent effectivement un secret commercial et ils fournissent un récapitulatif des documents justificatifs. Cependant, le conseil exigera qu'un demandeur soumette les documents complets à l'appui d'une demande dans les cas suivants: premièrement, lorsqu'une partie touchée présente des observations au conseil; deuxièmement, lorsque la déclaration du demandeur a été choisie à des fins de vérification dans le cadre du processus de vérification du conseil; troisièmement, lorsque l'agent de contrôle a des raisons de croire que les renseignements ne sont peut-être pas exacts.
L'amendement réglementaire proposé précise les renseignements de base qui seront exigés dans une demande de dérogation avec l'approche axée sur la déclaration, en plus des renseignements détaillés que certains demandeurs seront tenus de fournir lorsque le conseil choisira leur demande à des fins de vérification.
Il est donc précisé, dans un premier temps, qu'il y a une nouvelle demande de dérogation en vertu de l'approche axée sur la déclaration et, dans un second temps, qu'il y a une deuxième demande exigeant la production des documents complets.
[Français]
En vertu de ce processus de vérification, les agents de contrôle, au conseil, seront en mesure de vérifier que les renseignements fournis par les demandeurs avec leur déclaration sont précis et de s'assurer qu'il n'y a pas de demandes futiles ou fallacieuses.
Je vais maintenant préciser les amendements concernant l'examen par le conseil des renseignements de santé et de sécurité.
Vous vous rappellerez sans doute que le deuxième amendement à la loi permettait au demandeur de corriger volontairement les documents en matière de sécurité. Permettre d'apporter volontairement ces correctifs accélérera le processus visant à transmettre aux travailleurs des renseignements complets et précis, parce que les informations corrigées seront disponibles immédiatement après leur correction. Il ne sera donc plus nécessaire d'attendre la publication des ordres et l'expiration de la période d'appel à la suite de laquelle les ordres deviennent exécutoires.
[Traduction]
Pour garantir le caractère transparent et ouvert de ce processus, nous proposons deux amendements réglementaires. Le premier, dans l'intérêt de la transparence, propose de publier le contenu de l'engagement de conformité dans la Gazette du Canada avec un lien partant du site Web du conseil. De cette façon, les travailleurs sauront quelles informations ont été corrigées et jugées conformes par l'agent de contrôle. Ils auront ainsi accès aux renseignements corrigés et pourront vérifier que ces informations sont disponibles au travail.
Le deuxième amendement réglementaire permettra aux parties touchées d'en appeler des engagements pour s'assurer qu'une partie touchée a un droit de recours si elle conteste le contenu d'un engagement.
Il est important de faire remarquer, comme nous l'avons noté dans nos discussions concernant le projet de loi S-2, qu'un ordre officiel sera émis si le demandeur choisit de ne pas apporter les correctifs volontairement ou si l'engagement n'a pas été respecté à la satisfaction de l'agent de contrôle. Autrement dit, on obtiendra une conformité totale dans tous les cas.
En ce qui concerne le processus d'appel, le chapitre 7 permet au conseil de fournir des éclaircissements factuels du dossier de l'agent de contrôle aux commissions d'appel lorsque cela s'avère nécessaire pour faciliter le processus.
[Français]
Les appels sont entendus par des commissions indépendantes composées de trois membres qui représentent l'industrie, les travailleurs et le gouvernement, ce dernier assumant la présidence. La majorité, voire la totalité, des appels entendus jusqu'à ce jour par les commissions d'appel du conseil auraient tiré profit de renseignements explicatifs supplémentaires de la part du conseil, ce que ne permettait pas la législation antérieure.
[Traduction]
Les amendements réglementaires proposés précisent le processus en vertu duquel une partie à un appel peut faire une demande de clarification auprès du conseil. Une telle requête exige l'appui unanime de la commission d'appel et, dans ce cas, le conseil sera prié de fournir une réponse écrite à la commission d'appel.
En outre, les amendements proposés permettent à une partie de demander la comparution d'un membre du conseil, si la réponse de ce dernier exige d'autres éclaircissements ou si, en raison de l'urgence de l'affaire, la comparution d'un dirigeant du conseil favoriserait la résolution des problèmes.
Rien de tout cela ne viendra interférer avec l'indépendance légale de nos commissions d'appel, car cette indépendance est absolument cruciale pour l'acceptation des décisions des commissions d'appel.
Il y a également d'autres amendements qui relèvent de la régie interne.
[Français]
D'autres amendements proposés au règlement sont sans rapport avec le chapitre 7. Parmi ces amendements, citons des mises à jour rédactionnelles, y compris les modifications nécessaires pour se conformer au projet de loi visant à moderniser le régime d'avantages et d'obligations dans les Lois du Canada, les dispositions pour permettre le dépôt électronique des demandes et quelques amendements mineurs pour rationaliser le processus d'appel.
[Traduction]
En conclusion, j'aimerais insister à nouveau sur le fait que les amendements au Règlement proposés par le conseil ont été élaborés de la même façon que le projet de loi , c'est-à-dire à la suite de vastes consultations auprès des intervenants. Ces consultations ont d'ailleurs débuté il y a plusieurs années lorsque les amendements législatifs ont été proposés pour la première fois. Les membres du bureau de direction du conseil ont exprimé tout récemment leur appui à ces amendements réglementaires, soit vendredi dernier lors de leur assemblée annuelle. Je vous rappelle que le bureau de direction représente les travailleurs syndiqués, les fournisseurs, les employeurs et les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Lors de cette réunion, le message de nos intervenants est ressorti clairement. Ces modifications réglementaires s'inscrivent dans la droite lignée du projet de loi S-2, qui bénéficie de l'appui unanime de nos intervenants ainsi que des membres de ce comité et de tous les partis.
Ces amendements ne compromettent pas la santé et la sécurité des travailleurs. En fait, ils réduiront le délai nécessaire pour examiner les informations économiques à l'appui des demandes, ce qui permettra de réaliser des gains d'efficience qui seront réinvestis dans le volet santé et sécurité des activités du conseil. Lorsque les changements seront mis en oeuvre, ils accéléreront la correction des renseignements en matière de santé et de sécurité qui doivent être mis à la disposition des travailleurs.
Nous sommes d'avis que ces changements constituent un net progrès pour la santé et la sécurité en milieu de travail au Canada. Merci beaucoup.
:
Je vous remercie pour votre question. Vous m'offrez l'occasion d'essayer de donner des explications succinctes. Comme il s'agit d'un sujet très complexe, je vais tenter de l'expliquer rapidement.
Comme je l'ai mentionné durant mon exposé, l'évaluation du risque alimentaire comporte généralement deux grands volets. Premièrement, nous procédons à une évaluation de l'exposition. Dans ce cas-ci, il s'agit de l'exposition aux résidus qui se trouvent sur les aliments. Cette évaluation vise tous les groupes de la population, y compris les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes. Nous tenons compte de leurs habitudes alimentaires futures, c'est-à-dire du type d'aliments qu'ils consommeront, etc. Voilà un premier volet de l'évaluation du risque.
Deuxièmement, comme je l'ai expliqué, nous examinons les études sur la toxicité potentielle afin de déterminer si l'exposition au pesticide en question pourrait poser un risque pour la santé. Nous vérifions ensuite ce qui est considéré comme étant un apport quotidien acceptable. Il faut voir si le fait de consommer pendant toute une vie certains produits qui contiennent ce résidu ne suscite aucune préoccupation du point de vue de la santé. Essentiellement, l'évaluation consiste à comparer le danger que peut présenter pour quelqu'un l'exposition au produit chimique en question par rapport au risque que comporte la consommation d'aliments qui contiennent cette substance.
En effectuant cette comparaison, nous examinons les différences. Si nous déterminons que, jusqu'à un certain niveau, il n'y a pas de risque pour la santé, alors nous concluerons qu'il s'agit de résidus acceptables en ce qui concerne l'alimentation.
Ainsi, lorsque l'Agence nous avise qu'un aliment a un taux de résidus plus élevé que la limite maximale, nous procédons immédiatement à une évaluation du risque alimentaire. Si nous disposons de toutes les données nécessaires, le processus peut être très rapide, mais, dans le cas contraire, ce sera plus long, car nous devrons recueillir toutes les données nous permettant de comparer l'exposition à ce résidu en particulier par rapport à ce que nous considérons être un apport quotidien acceptable.
Si cette comparaison nous permet de conclure que c'est acceptable, nous jugerons qu'il n'existe aucun risque pour la santé.
:
Je vous remercie pour votre question.
Je tiens d'abord à vous signaler qu'un système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques, le SGH, a été créé. Il s'agit d'un système qui a été adopté par les Nations Unies. Les États-Unis participent à cette initiative.
S'agissant de nos voisins du sud justement, je dois dire que le système américain concernant la protection des secrets commerciaux et la divulgation des ingrédients des produits est tout à fait différent du nôtre, car il est fondé sur la contestation. Autrement dit, si un fournisseur au sein du marché américain déclare que certains renseignements constituent un secret commercial, il a à en faire la preuve uniquement si une partie touchée conteste cette affirmation, habituellement devant les tribunaux.
En Australie, qui est un autre pays où il existe un système de divulgation des ingrédients, il est impossible de demander la protection d'un secret commercial s'il s'agit d'un produit qui contient un certain type de matière dangereuse, comme une substance carcinogène. Contrairement au Canada, l'Australie ne procède pas systématiquement à un examen de la documentation.
En Europe, une initiative appelée REACH a été mise sur pied. Il s'agit d'une sorte de système de protection des secrets commerciaux. Il n'est toutefois pas aussi rigoureux que le nôtre. Certains types de matières dangereuses ne peuvent faire l'objet d'une exemption, mais, encore une fois, on ne procède pas systématiquement à un examen de tous les documents à l'appui d'une demande de dérogation.
Avant de créer le SGH, une étude des divers systèmes de protection des secrets commerciaux dans le monde a été effectuée. L'équipe canadienne appuie vivement le système en place au Canada. En effet, les représentants syndicaux que nous avons rencontrés la semaine dernière ont pris la parole lors de la rencontre à Genève pour affirmer que notre système devrait servir de modèle international.
De grands principes clairs que doivent respecter tous les pays ont été définis. Ces principes permettent au système canadien de demeurer rigoureux et, en fait, unique.
On peut donc affirmer qu'aucun effort n'est fait en ce moment pour harmoniser les systèmes de protection des secrets commerciaux.
:
Merci de votre question.
Bien souvent, l'identification des dangers à partir de modèles animaux se fonde sur une norme reconnue à l'échelle internationale, comme je l'ai dit tout à l'heure. Il y a des lignes directrices et des interprétations précises qui sont reconnues par tous les pays, dont les États-Unis et l'Australie.
Quand nous exposons des animaux à certains produits chimiques en vue de déterminer leurs effets sur l'être humain, nous nous fondons sur le principe de précaution, comme vous le dites, et nous appliquons ce que nous appelons le facteur d'incertitude ou de sécurité parce que nous ne sommes pas certains; nous prévoyons donc une certaine marge d'erreur ou de conversion pour tenir compte du fait que les données sur les animaux peuvent être différentes dans un contexte humain. Il s'agit habituellement d'un facteur d'environ 100, seulement pour cette incertitude ou le principe de précaution auquel nous adhérons.
Ensuite, pour évaluer les risques ou identifier les dangers d'un produit, nous vérifions à quel niveau d'exposition nous observons un certain effet sur les animaux ou les rats. Nous faisons effectivement des expériences sur plus d' une espèce d'animaux; ce peut être des rats, des souris ou des chiens, parfois. Nous examinons donc les variables pour différentes espèces avant que les produits ne soient mis sur le marché.
Nous nous demandons également si l'âge des animaux peut avoir une incidence. Le produit a-t-il un effet plus marqué ou plus évident sur les vieux animaux? Faut-il se préoccuper de ses effets sur les gens âgés, les femmes enceintes, etc.? Quand nous repérons des risques de ce genre pour la santé, nous prévoyons un autre facteur d'incertitude ou de sécurité par mesure de protection; conformément au principe de précaution, nous ajoutons un autre facteur d'incertitude pour cela.
Nous calculons tous ces éléments d'incertitude, ou ces marges de sécurité comme nous les appelons, ainsi que le degré de variabilité interspécifique, c'est-à-dire les différences qui peuvent exister entre les espèces animales et humaines, et le degré de variabilité intraspécifique, soit chez les êtres humains entre eux, compte tenu des différences d'âge, de race ou autres; ce facteur de protection est pris en considération.
De cette façon, la marge de sécurité, ou marge d'incertitude est suffisante; elle se fonde sur le principe de précaution de façon à assurer une zone de confort qui nous permettra de déterminer ce que nous appelons la dose journalière admissible.