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Merci infiniment, monsieur le président. Je remercie également les membres du comité.
Je vous sais gré de m'avoir invité à comparaître au sujet des modifications proposées à l'article 34 dans le cadre du . À titre de médecin hygiéniste de la province, je suis le médecin hygiéniste en chef pour la Colombie-Britannique. Aujourd'hui, je ne parlerai pas seulement en mon nom mais aussi au nom des médecins hygiénistes en chef des trois régions sanitaires de la Colombie-Britannique qui sont adjacentes à la frontière des États-Unis. Il s'agit du Dr John Blatherwick de Vancouver, du Dr Paul Hasselback de la Région sanitaire de l'intérieur et du Dr Roland Guasparini de la Région du Fraser.
J'aimerais commenter les modifications proposées dans le projet de loi C-42. J'ai lu le compte rendu de votre dernière réunion et je comprends votre volonté de rehausser la sécurité et de mieux protéger les Canadiens contre la propagation de maladies transmissibles importées dans notre pays. Toutefois, à mon avis, on n'améliorera nullement le système déjà en place en imposant aux conducteurs de véhicules terrestres l'obligation de prévenir les autorités compétentes de cas suspects. Cette mesure pourra peut-être donner l'impression d'une plus grande diligence à cet égard, mais elle risque de détourner les ressources de santé publique qui seraient normalement consacrées à d'autres tâches.
Pour améliorer la sécurité dans son ensemble du point de vue de la santé publique et contrer l'importation de maladies, il faudrait accroître la capacité d'intervention d'urgence dans les provinces et territoires ainsi qu'achever la mise en place d'un système électronique de dossiers médicaux et d'un système de surveillance des maladies transmissibles, ce qui est en cours d'élaboration. En toute franchise, à la lumière de la crise du SRAS et de notre expérience des maladies importées, je crois que c'est dans les salles d'urgence et les hôpitaux que nous sommes susceptibles d'identifier ou d'avoir besoin d'identifier des cas de maladies importées ou de nouvelles maladies. La possibilité de repérer ces cas à la frontière est infinitésimale.
Pour être efficace, notre système de santé publique devra nous permettre de reconnaître et de diagnostiquer rapidement les cas, pour ensuite intervenir et adresser ces cas à un système de santé publique actif qui pourra faire le nécessaire pour retracer les personnes exposées de manière à pouvoir les isoler ou à mettre les malades en quarantaine. Malgré l'intense surveillance qu'on a exercée pendant la période du SRAS, aucun cas de SRAS n'a été détecté grâce au mécanisme de surveillance mis en place dans les aéroports et les ports.
Historiquement, la mise en quarantaine se justifiait à bord des bateaux parce que les temps de déplacement étaient beaucoup plus longs que la période d'incubation des maladies qui nous préoccupent. Or cela n'est plus tout à fait vrai pour les temps de déplacement en avion puisqu'ils sont souvent plus courts que la période d'incubation de la plupart des maladies les plus inquiétantes. Il est relativement peu probable qu'un passager à bord d'un avion tombe malade et présente des symptômes cliniques permettant de diagnostiquer sa maladie pendant le trajet en avion. C'est pourquoi nous interceptons les personnes malades avant qu'elles montent à bord d'un avion et nous les empêchons de le faire ou encore, ou encore nous les repérons plusieurs jours après leur arrivée à leur destination, au moment où elles se présentent à l'hôpital.
Je m'inquiète aussi de l'obligation de prévenir concernant toute personne qui pourrait présenter des symptômes, particulièrement en hiver. S'il fallait signaler tous les cas de symptôme grippal, de bronchite, de toux ou de fièvre, on alourdirait beaucoup le système et on prendrait forcément à d'autres secteurs les ressources nécessaires, sans pour autant pouvoir détecter les signes d'une véritable maladie.
Voilà, en gros, ma position à ce sujet et les conseils que je pourrais soumettre à l'attention de votre comité. Vous avez peut-être déjà reçu de mes collègues qui sont médecins hygiénistes des lettres allant dans le même sens.
[Français]
Votre comité étudie actuellement le projet de loi afin de se conformer au Règlement sanitaire international qui entrera en vigueur bientôt. Il y a certaines interrogations concernant l'intention du gouvernement de corriger les problèmes posés par le libellé actuel de l'article 34 de la Loi sur la mise en quarantaine, qui a trait à l'obligation des conducteurs de véhicules commerciaux de signaler le décès ou la maladie de tout passager lors d'un passage frontalier. Je vous fais grâce de la lecture de cet article, mais on pourra s'y référer s'il y a lieu.
L'Institut national de santé publique du Québec, dont la mission comporte notamment le soutien aux décideurs de santé publique, a été sollicité pour comparaître devant vous afin d'émettre une opinion sur le projet de loi , notamment sur la pertinence d'un signalement des personnes dès que possible et celle d'inclure ou non dans l'obligation de signalement les véhicules terrestres, tels les autobus et les trains. Je vous donne donc l'opinion de l'Institut national de santé publique du Québec.
Je voudrais ouvrir une parenthèse pour vous dire que je suis médecin-conseil à l'Institut national de santé publique du Québec. Je suis également médecin spécialiste en santé publique et je travaille à la surveillance et au contrôle des maladies infectieuses.
On voudrait que le signalement soit fait dès que possible par un intermédiaire, aux agents de quarantaine, avant l'arrivée du véhicule à sa destination. On pense qu'il pourrait être judicieux de signaler toute situation problématique dès que possible, avant l'arrivée à destination, puisque cela nous permettrait peut-être de guider l'intervention à bord afin de minimiser la transmission, lorsque c'est possible, et de préparer l'arrivée adéquatement. C'est surtout à cet égard qu'il y a peut-être un gain à faire.
Quant à la limitation du type de transport visé, je sais qu'on a proposé un amendement pour remplacer les mots « tout véhicule » par les mots « bateau ou aéronef [...] ou tout autre véhicule visé par règlement ». On veut donc exclure les véhicules terrestres tels les autobus et les trains. Par conséquent, lorsqu'on parle d'autobus et de trains, on parle seulement de transport transfrontalier entre les véhicules en provenance du Canada et des États-Unis.
On pense que l'obligation de signalement devrait s'étendre à l'ensemble des véhicules commerciaux, dans la mesure où cela s'avère possible. J'élaborerai un peu plus à ce sujet — car on est allés un peu plus loin dans l'opinion qu'on vous soumet — en vous parlant de la pertinence de la présence de services de quarantaine aux postes frontaliers Canada/États-Unis. S'ils sont offerts dans les aéronefs et dans les trains, faut-il absolument qu'ils le soient aux postes frontaliers?
D'abord, j'irai dans le sens de mon collègue Perry Kendall en ce qui concerne l'évaluation du risque de transmission d'une maladie ciblée au Canada, à partir des États-Unis. Il faut comprendre que le libellé de la Loi sur la mise en quarantaine est peu spécifique quant aux types de problèmes visés. Il concerne le signalement de tout motif raisonnable qu'il [le conducteur] a de soupçonner qu'une personne, des marchandises ou d'autres choses à bord du véhicule risquent de propager une maladie transmissible inscrite à l'annexe, qu'une personne à bord est décédée ou encore qu'une circonstance prévue par le règlement existe. Permettez-moi de dire que n'est pas très clair.
L'annexe 2 du Règlement sanitaire international est un peu plus précise quant aux choses qu'il faut regarder. J'ai donc inclus cette annexe dans le document, pour qu'on sache très bien de quoi on parle. Même si vous ne l'avez pas devant vous, je parlerai de ces maladies. Donc, vous pourrez vous y retrouver.
En fait, il s'agit de maladies à déclaration obligatoire dans toutes les juridictions de l'Amérique du Nord. Parmi les maladies citées dans cette annexe, certaines, comme la variole, la polio, la grippe aviaire — c'est écrit “pandémique” dans mes notes, mais ce devrait être « aviaire » —, le choléra, la peste pulmonaire, la fièvre jaune, la fièvre hémorragique, ne constituent pas un risque majeur, dans la mesure où il s'agit la plupart du temps de maladies dont la transmission est à toutes fins pratiques infiniment rare, sinon inexistante en Amérique du Nord, compte tenu soit de l'absence de l'agent causal ou de la qualité des mesures sanitaires qui sont déjà en place. On ne peut imaginer que cela se produirait de la même façon chez nous.
D'autres maladies visées par le règlement sont peu fréquentes, bien qu'existantes en Amérique du Nord et susceptibles de propagation. Les autorités sanitaires des États-Unis et du Canada sont bien entraînées pour diagnostiquer et prendre en charge tous les cas, de même que les contacts de méningococcémie, par exemple, puisqu'on en parle dans le document. La fièvre à virus du Nil occidental ne se transmet pas d'humain à humain. Elle se transmet seulement par l'entremise d'un contact avec le sang ou les organes d'un individu infecté ou par le lait maternel, et on ne parle pas de cela ici.
Enfin, il y a peut-être de nouvelles entités à fort potentiel de contagiosité qui pourraient émerger et être ajoutées à la liste. Je suis certaine que les maladies les plus préoccupantes sont sans doute celles qui peuvent se transmettre par voie respiratoire puisque, compte tenu de la transmission élevée par voie respiratoire, c'est probablement celles qui sont le plus susceptibles d'être incriminées relativement à ce dont on parle. Il faut comprendre que l'épisode du syndrome respiratoire aigu sévère, le SRAS, et les efforts actuellement en cours pour préparer le Canada à une épidémie d'influenza éventuelle, ont permis de renforcer considérablement la surveillance de ces entités. On a mis en place des mécanismes de surveillance de maladies respiratoires aiguës sévères, tant aux États-Unis qu'au Canada. En anglais, on les appelle
[Traduction]
SRI, severe respiratory infections, c'est-à-dire des maladies respiratoires sévères.
[Français]
Advenant l'arrivée d'un patient présentant de tels symptômes à l'urgence d'un hôpital, ce patient est isolé et les autorités de santé publique sont contactées dans les minutes qui suivent.
Parlons maintenant de la capacité de détection et de prise en charge. Pour qu'un problème de santé de cette nature puisse être détecté, il est nécessaire de disposer d'un temps d'observation assez long — je vais vous référer aux commentaires du Dr Kendall à ce sujet — et de la présence manifeste d'une symptomatologie clinique évocatrice. Les types de symptômes recherchés sont la fièvre, les difficultés respiratoires et la diarrhée persistantes et autres. Il nous semble que ces symptômes ne sont pas très spécifiques, ce qui fait qu'on ne peut attester d'emblée une maladie à potentiel contagieux d'une gravité telle qu'elle justifierait à elle seule la présence d'agents de quarantaine à tous les postes frontaliers. Il faut comprendre qu'il s'agit de symptômes qui sont communs. Le Dr Kendall a parlé de la grippe saisonnière, par exemple, etc., et c'est effectivement le cas.
Par ailleurs, il est plus probable qu'un individu dans un état déjà très précaire ne puisse monter inaperçu à bord. Lorsqu'il est évident que l'état d'un passager se détériore soudainement, il est probable que l'on arrêtera le véhicule et que l'on organisera un transport vers l'hôpital le plus proche. Compte tenu de la non-spécificité des symptômes et des capacités diagnostiques disponibles, l'intervention des agents de quarantaine est donc limitée, d'autant plus que les services se situent à une multitude de points d'entrée frontaliers. Dans la majorité des cas, un diagnostic médical sera nécessaire, ce qui rendra obligatoire le transfert des malades dans des installations spécialisées.
Il y a un filet de sécurité qui a fait ses preuves. Les maladies qui nous préoccupent sont toutes à déclaration obligatoire et les autorités médicales canadiennes sont bien au fait de la nécessité de déclarer aux autorités de santé publique, dans les plus brefs délais, toute suspicion de ce type de problème de santé. En effet, un système de garde couvre toutes les urgences de santé publique 24 heures sur 24. Ce système existe à l'échelle nationale de même que dans chacune des provinces et territoires.
Vous me direz que j'ai entendu les nouvelles d'hier, mais j'ai rédigé mon texte avant cela. De fait, il arrive parfois que quelqu'un souffrant de méningite ou de tuberculose en phase aiguë ait des contacts significatifs, par exemple avec les passagers d'un avion. Lorsque le cas est diagnostiqué à l'urgence, il est signalé immédiatement aux autorités de santé publique. Les contacts significatifs sont alors mis en évidence, retracés, et une médication prophylactique leur est prescrite afin d'arrêter la transmission. Les cas peuvent être référés au niveau interprovincial et du Canada vers les États-Unis, ou même ailleurs le monde. Le système renforcé de surveillance pancanadien des maladies respiratoires sévères, les MRS, constitue un autre rempart contre la transmission d'une maladie respiratoire en émergence.
Des agents de quarantaine sont placés dans les points frontaliers qui nous apparaissent les plus significatifs, soit les aéroports et les ports pouvant recevoir des passagers internationaux provenant directement de l'extérieur de l'Amérique du Nord. Ce choix nous apparaît plus judicieux, compte tenu des risques plus évidents de la présence de ce type de maladies transmissibles, du volume important d'individus provenant directement des pays à risque et de la capacité de développement d'une situation épidémique au cours d'un long voyage, par exemple sur un bateau.
Il ne nous apparaît pas que la situation soit comparable dans le cas des transports terrestres étant donné la nature du risque que posent les passagers impliqués et le plus court temps d'exposition. Il s'agit là de mesures coûteuses dont le rendement reste souvent modeste, surtout lorsqu'il s'agit, comme dans le cas qui nous préoccupe, d'un risque minime.
En résumé, nous ne pouvons qu'appuyer le signalement rapide des problèmes de santé survenant à bord des véhicules commerciaux, quel que soit le type de véhicule, mais lorsque cela est possible. Une telle mesure pourrait permettre de limiter la transmission et d'organiser la prise en charge des services. Les risques de transmission de maladies qui nous préoccupent existent lorsqu'un individu franchit un poste frontalier intercontinental. Cela est cependant très rare. Les risques de transmission sont d'autant plus minimes s'il s'agit d'un poste frontalier entre le Canada et les États-Unis. La capacité de détection et de prise en charge des services de quarantaine est limitée.
Compte tenu de la rareté de cas significatifs, de la multitude de postes frontaliers devant être couverts, de la capacité de détection et de prise en charge et du coût engendré, l'installation de services de quarantaine aux postes frontaliers nous apparaît injustifiée. Une garde de santé publique est disponible 24 heures sur 24 partout au Canada et aux États-Unis et peut répondre à cette rare demande. L'établissement d'un mécanisme de communication entre les responsables des transports en commun terrestres et les services d'urgence canadiens permettrait aux responsables d'avoir accès à ce service de garde si cela s'avérait nécessaire.
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Dans un autobus, le conducteur est seul à bord. Il est à l'avant et il conduit. Il n'a pas le temps de vérifier comment se portent ses passagers. Il faut que le passager soit très mal en point pour que quelqu'un dise qu'il y a une personne qui ne va vraiment pas bien ou qui est en train de mourir à bord.
Dans un train, si jamais on constate que quelqu'un ne va pas bien, il faudrait un lien, un mécanisme. Ça pourrait être le service de garde de la santé publique canadienne à qui on pourrait rapporter le cas d'un passager qui ne va vraiment pas bien, décrire les symptômes, etc. afin de prévoir à l'avance son transfert éventuel vers un endroit où il pourra être diagnostiqué. Cela me semblerait bien correct.
Toutefois, il est clair qu'à la frontière, même si le passager ne va pas très bien, la capacité de diagnostiquer ne sera pas très grande. Cela va prendre éventuellement des médecins et même davantage, probablement des tests.
Il y a aussi la question du type de problème potentiel. Si quelqu'un est atteint d'une fièvre causée par le virus Ebola, cela va paraître parce qu'il n'ira pas bien du tout. Probablement qu'il n'arrivera même pas à entrer au pays. S'il entre, il n'ira vraiment pas bien parce que la période d'incubation de la maladie sera déjà écoulée. Elle n'aura certainement pas eu lieu durant le transport. Je le répète, ces transports sont rapides.
À mon avis, de toute façon, cela va prendre un diagnostic accompagné de soins spécialisés. Le système existe déjà avec la garde en maladies infectieuses effectuée dans l'ensemble du Canada par le service de santé publique.
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Il s'agit de consensus, et non pas d'unanimité, madame.
On semble s'inquiéter que quelque chose qui nous avait semblé utile comme outil... Pourquoi ne pas simplement laisser cet outil dans la trousse, même si on ne l'a jamais utilisé, plutôt que de s'en débarrasser et qu'il s'avère nécessaire?
Je comprends que, quand on arrive par voie terrestre, on peut descendre avant la frontière. Mais pourrait-il arriver que quelqu'un descende effectivement avant la frontière mais que le reste du train ait été exposé à la maladie?
Je ne comprends toujours pas pourquoi le règlement sanitaire international n'est pas, comme je le croyais, considéré comme une norme minimum plutôt que comme une norme maximum. Même si le règlement international ne nous oblige pas à le faire, qu'est-ce qui a changé entre le projet de loi initial et aujourd'hui pour que, tout à coup, nous décidions que ce n'est plus nécessaire?
Je comprends les préoccupations du Dr Kendall quant aux ressources: si c'est prévu, ce ne doit pas simplement être sur le papier mais exister de façon concrète. Y aurait-il toutefois un moyen, comme l'a demandé le secrétaire parlementaire, qu'il s'agisse d'une stratégie communications ou d'une infrastructure, qui permettrait...? Y aurait-il un compromis ou quelque chose qui pourrait nous rassurer que, s'il arrivait qu'une situation exige cet outil, nous ne regretterons pas de l'avoir éliminé de la trousse à outils?
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Si le comité m'y autorise, j'aimerais poser une petite question.
J'essaie de comprendre exactement ce que cela représente. Dans le cas du SRAS, la Loi fédérale sur la quarantaine n'a pas été invoquée; on n'a invoqué que la loi provinciale. Chaque province a sa propre loi. Je ne sais pas exactement si toutes ces lois sur la quarantaine sont différentes ou si elles sont plus strictes les unes que les autres.
En tout cas, nous avons ce projet de loi fédéral devant les yeux. J'essaie d'imaginer un véhicule de transport terrestre. Prenons un autocar Greyhound qui irait de Seattle à Vancouver en pleine pandémie — et nous le savons, les experts du monde entier nous le disent, la question n'est pas de savoir s'il y aura une pandémie, mais quand — et supposons que quelqu'un soit mortellement malade. Je pense que l'on invoquerait la Loi sur la quarantaine, pas nécessairement pour cette personne malade mais pour s'assurer que la maladie est limitée aux passagers de l'autocar, soit à la frontière, soit à l'hôpital. C'est comme cela que je vois les choses.
Ce qui m'inquiète ici, c'est qu'il faut songer au du pire des scénarios. Pourquoi affaiblir nos moyens et partant ne pas nous donner la possibilité de contenir la maladie dans un tel scénario? La Loi sur la quarantaine n'a jamais, à ma connaissance, fait l'objet d'abus, même dans les pires situations que nous ayons connues au pays.
C'est ma position. Évidemment, en tant que président, je suis neutre, mais l'un de vous voudra peut-être me répondre et essayer de me convaincre du contraire.
Je vais parler en français pour être plus précise.
[Français]
Si on parle de la grippe pandémique, il est très clair que l'on parle d'une maladie infiniment transmissible, par définition. S'il y a une pandémie possible et un type de virus qui peut entraîner une pandémie, ce sera quelque chose de virulent qu'il sera possible de transmettre très facilement. Dans ce cas, actuellement, on sait qu'à l'apparition des premiers cas, on pourra peut-être tenter de déclarer une quarantaine pour ces personnes et ainsi arrêter la transmission. Mais, à un certain moment, il est fort possible que malgré tout ce qu'on tente, cette transmission se fera.
Je reprends votre exemple. On est dans l'autobus et il y a à l'intérieur quelqu'un qui couve la grippe pandémique. Peut-être qu'il ne sera pas encore très, très malade, mais il sera pourtant contagieux. C'est cela, la grippe pandémique.C'est ce qui arrivera. Le patient ne présentera pas nécessairement beaucoup de symptômes mais il sera déjà contagieux. Alors, il y a quelque chose qu'on peut faire, oui, mais dans le cas d'une maladie aussi contagieuse, c'est très difficile.
Dans le cas du SRAS, on a fini par s'apercevoir que ce n'était pas très contagieux à moins de se trouver très près de la personne atteinte. De fait, quand on examine les endroits où il y a eu beaucoup de transmission, on se rend compte que ce sont des endroits où on a eu beaucoup de problèmes d'hygiène, à l'intérieur même des hôpitaux. Lorsqu'on considère les résultats, par exemple, des tentatives de dépistage de la fièvre afin de détecter le SRAS, on s'aperçoit que la rentabilité de cette démarche dans les aéroports, dans les trains... Dans les trains et dans les autobus, cela n'a rien donné.