La Food Standards Agency a été établie en 2000 par une loi du Parlement après une série de crises alimentaires au Royaume-Uni, notamment celles de l'ESB et de la fièvre aphteuse. Ces crises alimentaires ont eu pour conséquence principale que le public a perdu toute confiance en la façon dont ses aliments étaient réglementés. Dans l'ensemble, le public pensait qu'ils étaient réglementés dans l'intérêt des entreprises plutôt que dans le sien.
Notre agence a donc été établie pour que nous repartions à neuf après ces problèmes, dès l'adoption d'une loi très claire ayant un objectif : celui de protéger la santé du public et les autres intérêts des consommateurs relativement aux aliments. Nos attributions englobent l'innocuité des aliments, la nutrition et le choix des aliments.
Lorsque l'agence a été mise sur pied, ses membres étaient très déterminés à fonctionner d'une façon totalement différente de tout autre organisme de réglementation auparavant, afin de montrer très clairement au public qu'ils le mettaient vraiment à l'avant-plan de leurs priorités. Depuis le tout début, l'agence fonctionne de façon complètement ouverte et transparente. Par exemple, toutes les réunions de notre conseil d'administration sont publiques, il y a toujours des membres du public qui y assistent et ces réunions sont diffusées sur le Web. L'agence s'est engagée à ce que chacune des ses décisions politiques découle de discussions publiques pour que la population voie comment nous les prenons et de quoi nous tenons compte.
Cette ouverture et cette transparence sont également très utiles pour assurer notre indépendance, la deuxième qualité essentielle de l'agence. Nous sommes indépendants du gouvernement, et nous illustrons cette indépendance par l'ouverture et la transparence de notre fonctionnement.
La structure de l'agence favorise aussi cette indépendance. Au lieu d'un ministre, il y a à la tête de l'agence une présidente et un conseil d'administration, dont tous les membres sont nommés par concours public et entrevue, soit tout le processus de dotation normal.
La loi nous donne la liberté de publier les conseils et les renseignements que nous donnons aux ministres. L'idée de base, c'est que nous sommes une agence indépendante qui agit en toute transparence.
Notre personnel se compose de fonctionnaires. Nous avons des bureaux à Londres, ainsi qu'en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. Nous avons environ 700 employés. Nous avons également un organisme de direction qui s'occupe des questions entourant la viande et qui compte 1 700 employés.
La chose la plus importante que je devrais dire sur nous, c'est probablement que tout ce que nous faisons se fonde sur la science. C'est le fondement même de notre façon de travailler. Pour nous aider dans cette tâche, nous avons neuf comités consultatifs scientifiques indépendants composés d'environ 150 scientifiques, qui conseillent l'agence sur les données scientifiques dans chaque domaine.
Notre budget équivaut à environ 260 millions de dollars canadiens. Nous avons la responsabilité de l'évaluation et de l'élaboration de politiques pour le gouvernement du Royaume-Uni dans son ensemble, ainsi que de la communication sur ces politiques et de la gestion du risque. Nous prodiguons des conseils au gouvernement et au public, et par la structure des autorités locales du Royaume-Uni, nous prenons des règlements et les faisons appliquer. En fait, nous établissons le cadre réglementaire, et les autorités locales le font appliquer pour nous.
Nous dépensons énormément d'argent en recherches scientifiques, que nous confions à des chercheurs à l'issue de concours ouverts. Nos projets peuvent être très courts ou aller jusqu'à trois ans. Nous dépensons environ 60 millions de dollars canadiens en recherches chaque année, et c'est pour nous qu'il se fait le plus de recherches nutritionnelles au Royaume-Uni.
Si vous me demandez si ce système fonctionne, je vous répondrai que la confiance que nous accorde le public en est une bonne mesure. Nous évaluons chaque année la confiance du public grâce à un sondage sur les attitudes des consommateurs à l'égard des aliments. À l'heure actuelle, environ 80 p. 100 des consommateurs connaissent l'existence de l'agence et 66 p. 100 d'entre eux affirment faire confiance à la Food Standards Agency pour protéger la santé. Ces chiffres augmentent constamment depuis notre fondation. À mes yeux, c'est là un indicateur extrêmement important de la façon dont nous fonctionnons. Il semble que cette indépendance, cette transparence et cette ouverture soient le pilier de la confiance du public.
Je pense que je vais maintenant céder la parole à Gill. Je pourrais vous parler de l'innocuité des aliments, mais je sais que ce n'est pas le sujet qui vous préoccupe et que vous voulez surtout parler de l'alimentation et de la santé. Si vous voulez nous poser des questions sur la création de l'agence, n'hésitez pas à le faire.
Comme Deirdre l'a dit, l'un de nos rôles consiste à améliorer l'alimentation et la santé au Royaume-Uni. Nous avons donc pour objectif d'aider les consommateurs à choisir des aliments sains pour réduire l'incidence des maladies liées à l'alimentation, comme l'obésité.
J'aimerais souligner que nous travaillons surtout sur trois fronts : premièrement, la sensibilisation des personnes, des consommateurs. Par exemple, nous nous efforçons d'améliorer l'étiquetage et d'accroître la sensibilité des gens à une question en particulier, comme le fait que trop de sel n'est pas bon pour le coeur. Nous travaillons aussi beaucoup à l'amélioration des produits; nous essayons d'influencer les autres pour qu'ils modifient leurs produits ou de les inciter à reformuler l'information qu'ils donnent aux consommateurs pour leur permettre, notamment, de réduire leur consommation de sel ou de gras saturés. Enfin, nous prenons beaucoup de mesures pour influencer l'environnement dans lequel les gens vivent et travaillent. Pour cela, nous travaillons avec les écoles, nous examinons les lois et nous contribuons à éliminer les obstacles à des choix sains.
Je tiens vraiment à mettre en relief le fait que nous mettons beaucoup l'accent sur les partenariats pour que les gens adhèrent à nos objectifs, mais aussi pour faire en sorte que ces rêves et ces mesures deviennent réalité. L'un des morceaux du casse-tête consiste à nous concentrer sur l'étiquetage sur le devant de l'emballage. Nous allons d'ailleurs vous en parler dans un instant, et c'est Rosemary qui va prendre la parole.
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Nous avons commencé à favoriser l'étiquetage sur le devant de l'emballage après la publication du rapport d'un comité spécial de la Chambre des communes, ici, qui s'est penché sur l'obésité. En mai 2004, après avoir entendu beaucoup de témoignages de personnes qui trouvaient l'organisation de l'information d'alors, au dos de l'emballage, trop compliquée et inutile, ce comité a recommandé dans son rapport qu'on présente de l'information simplifiée sur le devant de l'emballage.
En juillet 2004, nous avons consulté les intervenants pour bien cibler les options. Nous avons retenu environ cinq ou six méthodes différentes que les intervenants jugeaient appropriées. Nous avons ensuite participé, encore en partenariat avec les intervenants, à un programme de recherche sur les consommateurs pour étudier les mérites de ces différentes méthodes. Nous avons effectué des études qualitatives pour déterminer les préférences des consommateurs pour ces différentes formules. Lorsque nous avons terminé, nous avons rencontré les intervenants de nouveau, pour partager les résultats de cette étude avec eux, analyser quelles étaient les formules privilégiées et discuter de la façon dont nous pourrions en évaluer l'efficacité, parce qu'il est clair que s'il importe que les consommateurs aiment un certain format, il est encore plus important qu'ils puissent l'utiliser efficacement.
Après de longues discussions avec les intervenants et d'autres recherches sur les différentes formules, pour nous assurer d'en tirer le maximum, nous avons consulté les intervenants sur la façon d'en évaluer l'efficacité et d'étudier les préférences, puis nous mené nos recherches en 2005. C'était toute une entreprise. Nous avons parlé à plus de 2 500 consommateurs afin d'avoir une bonne étude quantitative qui nous permettrait d'étudier l'incidence de ces formats sur différents groupes de la population. Comme je l'ai dit, nous avons fait nos recherches en 2005, puis vers la fin de la même année, nous avons mené des consultations sur les propositions issues des résultats de nos recherches.
En mars 2006, le conseil de l'agence a examiné tous les résultats de recherche sur les consommateurs, ainsi que toutes les réponses aux consultations publiques, puis a fait la recommandation que nous faisons valoir aujourd'hui. Celle-ci se fondait sur quatre principes de base. Le conseil recommandait que les entreprises inscrivent volontairement sur le devant de l'emballage de l'information nutritionnelle conforme à ces quatre principes de base, que je vais vous présenter à l'instant.
Le premier était de divulguer de l'information sur quatre nutriants : le gras, les gras saturés, le sucre et le sel. Le deuxième, était d'indiquer sur le devant de l'emballage la quantité de chacun de ces nutriants par portion du produit. Le troisième principe était d'utiliser un code de couleur rouge, jaune ou vert pour chacun de ces nutriants, afin d'indiquer si la teneur du produit en ce nutriant est élevée, moyenne ou faible. Le quatrième principe était d'utiliser les critères adoptés par la Food Standards Agency pour déterminer la couleur à utiliser.
L'agence recommande qu'on mette de l'information sur le devant de l'emballage pour sept catégories d'aliments. Encore une fois, ce sont les recherches auprès des consommateurs qui nous ont permis de savoir pour quelles catégories d'aliments les consommateurs semblaient avoir le plus besoin de ces renseignements. Ces catégories comprennent surtout des aliments transformés plutôt complexes comme des repas préparés, des sandwichs, des pizzas, etc.
Depuis la publication de cette recommandation, en mars 2006, nous sommes très contents de constater que plus de 30 p. 100 du marché du détail au Royaume-Uni a dorénavant adopté l'étiquetage sur le devant de l'emballage, conformément à ces quatre principes de base, et qu'il y a de plus en plus de fabricants de produits alimentaires qui adoptent cette méthode.
Il serait probablement bon que nous nous arrêtions maintenant pour répondre à vos questions.
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C'est une très bonne question, vraiment.
La première chose à mentionner, c'est que ce système est tout nouveau. Il y a un supermarché en particulier qui propose beaucoup de produits portant les étiquettes des feux de signalisation, mais il y a d'autres supermarchés et d'autres fabricants qui commencent à peine à participer au programme. Il est donc encore trop tôt pour avoir de l'information vraiment solide sur ses effets.
Nous entendons dire qu'il y a des gens qui modifient leurs comportements d'achat et qu'il y a des changements dans les ventes des produits à forte teneur en gras, par exemple, qui ont chuté, alors que les ventes de produits meilleurs pour la santé ont augmenté. Mais il importe surtout de souligner, comme vous le savez peut-être (je suis certaine que vous en avez entendu parler) que Tesco et la majorité des fabricants ont adopté un système d'étiquetage sur le devant différent de celui que l'agence souhaite. Ainsi, plutôt que de nous battre les uns contre les autres, nous avons convenu de prévoir des recherches qui permettront d'évaluer, au bout de 18 mois de présence sur le marché, quelle forme d'étiquetage a changé le plus le comportement des consommateurs, et cette étude sera réalisée par un groupe indépendant dirigé par le scientifique social en chef du gouvernement.
Cette démarche vise précisément l'objectif que vous mentionnez, soit de recueillir des preuves probantes de ce qui fonctionne ou de ce qui fonctionne moins bien. Je pense que ce sera très excitant, parce que d'une certaine façon, nous sommes en train de faire participer 55 millions de consommateurs du Royaume-Uni à une immense recherche sur le comportement des consommateurs.
Voulez-vous ajouter quelque chose, Gill?
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D'abord et avant tout, je tiens à vous dire un grand merci pour la clarté de vos exposés, comme Mme Brown l'a fait valoir en renonçant à son premier tour de questions. Vous avez très bien présenté votre situation en exposant clairement tous les éléments et les réponses que vous nous avez fournies nous aideront beaucoup dans la préparation de notre rapport.
Nous n'avons plus de questions pour l'instant, mais nous allons certes surveiller de près les progrès que vous réaliserez dans la mise en oeuvre du système de poteaux indicateurs pour l'étiquetage pour voir dans quelle mesure cela permet vraiment de réduire l'obésité dans votre pays.
Nous tenons donc à vous remercier pour votre participation. Nous allons maintenant mettre fin à la communication. Nous sommes très heureux d'avoir pu vous accueillir comme témoins.
Mme Deirdre Hutton: Merci beaucoup.
Le président: Je ne sais pas si cela figure à l'ordre du jour que vous avez — en fait, je suis sûr que non. Nous avons un autre témoin, Richard Caborn, ministre d'État aux Sports, et ministre responsable de l'obésité au sein du ministère de la Culture, des Médias et des Sports du Royaume-Uni qui sera avec nous par vidéoconférence à 11 h 30. Nous pouvons donc prendre une pause. C'est un arrangement de dernière minute, mais il sera très intéressant pour nous d'entendre le point de vue du ministre responsable de ces questions.
Il y a un point dont nous devons traiter maintenant. Mme Gagnon m'a appelé vendredi. Elle s'inquiétait un peu du fait que nous allions discuter du rapport. Je crois qu'elle vous en a parlé. C'est du moins ce qu'elle m'a dit. Je comprends bien ses préoccupations. Il s'agit de permettre à tous les nouveaux membres qui ont pris connaissance du rapport seulement la semaine dernière de pouvoir en discuter et poser toutes leurs questions à ce sujet. Je peux donc autoriser certaines questions concernant le rapport, mais je ne crois pas, par souci d'équité, que nous devrions entrer trop dans les détails, étant donné que Mme Gagnon n'est pas ici et que le NPD n'est pas représenté lui non plus. Je ne m'oppose donc pas à ce que l'on réponde à certaines questions, si c'est ce que vous désirez mais, sinon, nous pouvons reporter cela à une autre fois. Qu'en pensez-vous?
Je vous signale également qu'un repas nous sera servi à midi.
Je suis maintenant ministre, mais j'ai été président du comité spécial du commerce et de l'industrie il y a de nombreuses années, alors j'ai déjà joué le même rôle que vous.
Puis-je tout d'abord vous remercier d'avoir invité la Chambre des communes du Royaume-Uni, parce que ce problème touche de nombreux pays partout dans le monde, et je parle du problème de l'obésité et de l'embonpoint.
En Angleterre, la moitié des adultes ont un excès de poids ou sont obèses et, qui plus est, environ un enfant sur quatre a un excès de poids ou est obèse. Si la tendance actuelle se poursuit, on prévoit qu'environ 20 p. 100 de nos enfants seront obèses d'ici 2010. Il s'agit, en fait, d'un million de jeunes au Royaume-Uni.
Le coût global de cette obésité pour le service national de santé — et vous avez peut-être ces statistiques — est évalué à environ 1 milliard de livres par année, et le coût pour l'économie se situerait entre 2,3 et 2,6 milliards de livres par année. On s'attend à ce que ce chiffre augmente compte tenu des tendances que nous observons à l'heure actuelle; si c'est le cas, ce coût se chiffrera à 3,6 milliards de livres d'ici 2010.
Nous voyons donc que l'obésité risque de créer de véritables problèmes dans nos deux pays, le Canada et l'Angleterre, et ce n'est pas seulement vrai dans le monde développé, mais aussi dans le monde en développement. Toutes les données dont nous disposons à l'heure actuelle montrent que personne n'a réussi à freiner sa progression; il semble que nous devions faire face aux mêmes défis.
Bien que la progression de l'obésité juvénile ne puisse être attribuable à un seul facteur, il y a un déséquilibre entre les calories absorbées et les calories dépensées. C'est sur quoi nous voulons nous attaquer au Royaume-Uni. En outre, les facteurs peuvent être liés même à l'architecture et à la planification urbaine, puisque les dernières villes qui ont été planifiées en Angleterre — que nous appelons les « nouvelle villes » — ont été conçues en fonction de l'automobile. Nous mettons maintenant nos architectes au défi de ne plus concevoir des escaliers à l'extérieur des immeubles et des escaliers roulants et des ascenseurs à l'intérieur. En effet, nous devons maintenant revenir là où nous étions auparavant.
Nous savons donc très bien qu'il faut emprunter ce virage culturel et nous croyons qu'il est important de le faire comprendre à toute la collectivité. C'est pourquoi plusieurs ministères — le ministère de la Santé et le ministère de l'Éducation et des Compétences — s'unissent pour essayer d'enrayer le problème d'obésité, et je n'assume qu'une partie de cette responsabilité, comme vous l'avez dit.
Le gouvernement s'est engagé à freiner la progression annuelle de l'obésité chez les enfants de moins de 11 ans et nous espérons atteindre cet objectif d'ici 2010. Il s'agit d'un objectif conjoint, comme je l'ai dit, que poursuivent trois ministères : le mien, c'est-à-dire le ministère de la Culture, des Médias et des Sports, le ministère de la Santé et le ministère de l'Éducation et des Compétences.
Je crois que nous faisons des progrès dans ce sens. Vous avez parlé de l'organisme indépendant chargé de la réglementation de la radiodiffusion au Royaume-Uni, l'Ofcom, qui a maintenant publié ses propres restrictions en matière de publicité et de promotion des aliments et des boissons à haute teneur en gras, en sel et en sucre destinés aux enfants. Cela signifie qu'il est totalement interdit d'annoncer des aliments à forte teneur en gras, en sel et en sucre durant tous les programmes pour enfants et sur toutes les chaînes spécialisées pour enfants. Nous surveillons la chose de près pour voir quel sera l'impact des mesures de l'Ofcom dans tous les médias et voir s'il y aura un véritable changement dans la nature et le dosage de la promotion des aliments. Lorsque nous aurons ces données, nous déciderons des mesures à prendre — et ce pourrait être également des mesures législatives.
La publicité n'est qu'un volet de cette démarche. Comme je l'ai dit, nous voulons réimplanter la notion d'activité physique dans la vie de nos enfants. Nous avons ciblé deux domaines. Premièrement, il y a l'activité physique et le jeu non structurés de la petite enfance, où nous favorisons le développement d'habilités physiques qui serviront plus tard dans la vie. Par ailleurs, nous croyons que ce virage culturel s'articule aussi autour des avantages que procurent l'activité physique et le jeu non structurés sur le plan de la santé et de la participation, ce qui est important.
En août dernier, nous avons publié un document intitulé Time for Play: Encouraging greater play opportunities for children and young people. On y décrit les initiatives que le gouvernement a lancées et soutenues par un investissement d'environ 150 millions de livres.
Cet argent provient de la généreuse caisse de loterie du Royaume-Uni et est investi dans le développement de projets de jeu gratuit et accessible qui visent les secteurs les plus démunis et les plus nécessiteux, en particulier ceux qui sont touchés par le chômage et les problèmes sociaux.
Nous avons également fait d'excellents progrès dans les écoles, et je crois que c'est là une de nos réussites. En avril 2001, nous avons lancé des partenariats de sport scolaire. Notre objectif était d'offrir à chaque enfant, de 5 à 16 ans, deux heures de sport ou d'activité physique de qualité chaque semaine. En 2001, environ 20 à 25 p. 100 de nos écoliers faisaient deux heures de sport ou d'activité physique de qualité. L'an dernier, en 2006, nous avons dépassé l'objectif de 75 p. 100 que nous nous étions fixé. Nous avons atteint 80 p. 100.
En chiffres, cela signifie que le nombre d'écoliers recevant deux heures de sport ou d'activité physique de qualité est passé de deux millions à cinq millions. Ce sont six millions d'heures par semaine de plus que nos jeunes reçoivent dans les écoles.
Ces résultats ont été rendus possibles grâce à nos 450 partenariats de sport scolaire. Un collège à vocation sportive, huit écoles secondaires et une moyenne de 40 écoles primaires forment un partenariat de sport scolaire, avec pour résultat ces deux heures par semaine.
D'ici 2010, nous espérons passer de deux à quatre heures, c'est-à-dire deux heures à l'intérieur du programme éducatif et deux heures à l'extérieur de l'école. En effet, nous nous engageons et nous investissons présentement dans cette avenue par les structures de club, par les organismes régissant les structures de club, et nous investissons également dans les installations qui seront utilisées à l'extérieur des écoles.
Nous développons également des modèles de rôle pour les écoles. Par exemple, Kelly Holmes, notre double médaillée d'or aux Jeux olympiques d'Athènes, fait maintenant partie de nos champions de l'activité sportive. Je dois admettre qu'un effet extraordinaire est créé dans le réseau scolaire lorsque des gens comme Kelly Holmes vont dans les écoles et se mettent à parler aux jeunes de la nécessité de pratiquer des sports et d'avoir une éducation physique de qualité.
Nous essayons donc de nous attaquer au problème sur plusieurs fronts. Il y a évidemment le régime alimentaire. Certaines initiatives préconisent la consommation de cinq portions de fruits par jour, etc. Nous veillons également à ce que la publicité n'encourage pas les jeunes, en particulier les enfants, à consommer des aliments qui ne sont pas bons pour eux. Nous le faisons par l'intermédiaire de l'Ofcom.
Nous nous sommes penchés sur le jeu et l'activité physique non structurés des enfants, en particulier jusqu'à l'âge de cinq ans. Dans notre structure scolaire, grâce à nos 450 partenariats de sport scolaire, nous procédons à un changement de culture où les jeunes pratiquent des sports et des activités physiques au moins deux heures par semaine. Nous croyons que cette mesure a eu un effet important ces derniers temps.
Voilà donc les mesures prises jusqu'à présent, mais nous observons d'autres pays également — le Canada, la Scandinavie, l'Europe — pour voir si d'autres bons projets sont mis sur pied et voir si nous pouvons partager ces expériences afin de nous attaquer collectivement à ce qui nous paraît être un problème majeur : l'embonpoint et l'obésité.
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C'était, sans contredit, une initiative du premier ministre pour commencer, qui a reconnu qu'on pouvait s'attaquer non seulement aux problèmes de santé, mais aussi à ceux d'inclusion sociale, d'éducation et de rendement scolaire chez nos jeunes, notamment en amenant ces derniers à faire plus d'activité physique et de sport. C'est ainsi que nous avons amorcé un dialogue interministériel. Le ministère de l'Éducation et des Compétences et le mien travaillent en collaboration depuis six ans maintenant, pour piloter les partenariats de sport scolaire.
Si je peux expliquer très brièvement ce dont il s'agit, les partenariats de sport scolaire touchent environ 100 000 personnes. On compte 450 partenariats en Angleterre. Chaque partenariat est formé d'un collège à vocation sportive, de huit écoles secondaires et d'une moyenne de 30 à 40 écoles primaires. On compte 3 000 coordonnateurs de sport scolaire. Un coordonnateur est un enseignant qui consacre deux ou trois jours par semaine à l'organisation des sports intrascolaires et interscolaires et qui élabore l'ensemble du programme d'activité physique. Un autre enseignant le remplace pendant ce temps, et c'est là où l'argent est investi.
En ce qui a trait à la liaison entre les écoles primaires et leur école secondaire — les écoles affiliées — nous avons 18 000 enseignants responsables de la liaison dans les écoles primaires, qui ont 24 jours par année — pendant lesquels ils sont rémunérés et remplacés temporairement par d'autres enseignants — pour organiser des sports et des activités physiques intrascolaires et interscolaires. Comme je l'ai dit, l'objectif est d'offrir à chaque enfant de 5 à 16 ans deux heures de sport ou d'activité physique de qualité par semaine.
Ce que nous avons observé, c'est que les rendements scolaires se sont améliorés. Nous croyons avoir maintenant réglé la question de la santé chez nos jeunes, en particulier ceux atteints de diabète de type 2. Troisièmement, nous constatons que lorsque les jeunes pratiquent un sport et une activité physique, ils sont moins enclins à s'adonner à des activités indésirables, comme le crime et le désordre social.
Nous travaillons donc sur trois plans : la santé, l'éducation et l'inclusion sociale.
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Ils prennent de plus en plus conscience des problèmes de surpoids et d'obésité chez les enfants. Cela ne fait aucun doute. Dans l'ensemble, la société se préoccupe désormais de l'obésité et appuiera des mesures visant à agir sur ce plan.
Durant la période quinquennale de 2001 à 2005, notre population scolaire est passée de deux à cinq millions, de sorte que trois millions de jeunes qui ne faisaient pas de sport ou d'activité physique en 2001-2002 en font maintenant deux heures. C'est là un changement majeur. Nous souhaitons nous en servir comme tremplin.
Je crois que cela commence à avoir un effet sur les parents également. Ce qui s'est dit fut très intéressant, il y a quelques semaines, quand j'ai demandé à Weight Watchers et à Slimming World de s'attaquer au problème de l'obésité et du surpoids. Au cours des deux ou trois dernières années, ils sont passés de simples programmes de pertes de poids à d'autres programmes. Désormais, la moitié des programmes de Weight Watchers et de Slimming World sont des programmes de perte de poids, mais l'autre moitié concerne l'activité physique. Ce qui est aussi fort intéressant, c'est de voir que les deux travaillent maintenant auprès de toute la famille, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années.
Il y a donc un changement d'attitude générale, dicté en partie par les médias et en partie par ce que nous faisons dans les écoles, mais les familles commencent à régler ces problèmes de manière plus collective.
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Nous avons, de concert avec notre organe directeur national, investi dans plusieurs domaines. Tout d'abord, le changement d'attitude recherché, c'est que lorsqu'un jeune a fait l'expérience — et avec un peu de chance elle aura été agréable — d'un sport, il souhaitera continuer de le pratiquer à l'extérieur de l'école et s'inscrira donc dans une équipe locale de cricket, un centre multi-sports, une équipe de foot ou je ne sais trop quoi encore. Nous estimons qu'il importe de pouvoir le faire.
Un des problèmes dont j'ai hérité en tant que ministre des Sports était que 70 p. 100 de nos jeunes, quand ils quittaient l'école, ne s'adonnaient pas activement à un sport. Nous tentons d'y voir tout d'abord en offrant à tous les jeunes une expérience à l'école. Par là, j'entends que nous les exposons à 12 ou 14 sports différents dans les écoles pour qu'ils puissent en faire l'expérience, dans l'espoir qu'ils y prendront plaisir. À l'extérieur de l'école, nous tenons à faire en sorte qu'ils continuent de le faire, pas juste à l'école, mais bien après les études, de sorte que nous tentons de les encourager à s'inscrire à des centres sportifs.
Nous avons lourdement investi dans deux domaines. Ainsi, nous l'avons fait par l'intermédiaire de l'organe directeur, de la structure des clubs et du volontariat, et ensuite, dans l'entraînement. Nous avons maintenant investi quelque 60 millions de livres sur trois ans dans la formation de 3 000 entraîneurs communautaires qui travaillent au sein de leur collectivité — à l'extérieur des écoles, dans la communauté, auprès des équipes sportives — pour essayer de mettre en place une infrastructure plus durable du sport après les études. Nous mesurerons l'atteinte de ces objectifs par l'intermédiaire d'un organisme appelé Sport England, qui est entièrement financé par le gouvernement.