:
Merci, monsieur Merrifield.
Bonjour.
C'est avec plaisir que je comparais pour la première fois devant vous à titre de président du CEPMB. J'ai été nommé président l'été dernier, mais je suis membre du conseil depuis maintenant près de deux ans. Aujourd'hui, nous allons traiter du budget principal des dépenses et certainement aussi d'autres sujets qui intéressent les membres du comité, notamment le prix des médicaments et l'environnement des produits pharmaceutiques au Canada.
Il s'est passé environ deux ans depuis la dernière comparution du CEPMB devant votre comité. Le conseil était alors représenté par M. Réal Sureau, qui assumait la présidence à titre intérimaire.
Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Barbara Ouellet, la directrice exécutive du CEPMB. Après mes observations préliminaires, je serai heureux de répondre à vos questions.
Pour commencer, permettez-moi de vous présenter brièvement le contexte dans lequel le CEPMB joue son rôle et exerce son mandat. Ce n'est pas l'organisation la plus connue du gouvernement du Canada, mais nous croyons qu'elle accomplit du travail important.
Notre organisme a été créé par le Parlement en 1987 en vertu de la Loi sur les brevets et fait présentement partie du portefeuille de la santé. Cependant, à titre d'organisme quasi judiciaire indépendant, nous exerçons notre mandat en toute indépendance du ministre de la Santé.
Le mandat du CEPMB comporte deux volets, à savoir la réglementation et la préparation de rapports. Concernant le premier de ces deux volets, le CEPMB passe en revue les prix de plus de 1 000 médicaments brevetés existants assujettis à sa compétence pour s'assurer qu'ils ne sont pas excessifs.
Le CEPMB travaille actuellement à l'examen des prix de 100 nouveaux médicaments qui sont devenus assujettis à sa compétence au cours de l'année 2006. Dans l'exercice du volet réglementation du mandat, le personnel du CEPMB fait enquête sur les cas de non-conformité qui ont été décelés. Quand nous disons non-conformité, nous nous reportons aux lignes directrices qui ont été élaborées, et je reviendrai là-dessus tout à l'heure.
Au cours des 18 derniers mois, le CEPMB a émis huit avis d'audience sur les prix de médicaments brevetés qui semblaient excessifs. À l'heure actuelle, le personnel du conseil mène quelque 33 autres enquêtes.
[Français]
Quant au deuxième volet de notre mandat, il porte sur la préparation de rapports. Le conseil rend compte annuellement au Parlement de ses activités et des tendances des prix de tous les médicaments, par le truchement du . Il fait également rapport des dépenses en recherche et développement au Canada effectuées par les titulaires de brevets pharmaceutiques.
Notre rapport pour l'année 2006 sera transmis au ministre de la Santé le 31 mai prochain. En vertu de l'article 90 de la Loi sur les brevets, ce dernier peut aussi confier au Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, le CEPMB, la tâche de faire enquête sur d'autres sujets. Toujours en vertu de cet article, le ministre de la Santé a chargé à deux reprises le conseil de s'occuper de nouvelles initiatives.
En 2001, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé ont annoncé la mise en oeuvre du Système national d'information sur l'utilisation des médicaments prescrits et, au titre de ce système, ont confié au conseil la charge d'effectuer des analyses sur les tendances de l'utilisation des médicaments et des coûts des médicaments d'ordonnance, et ce, en partenariat avec l'Institut canadien d'information sur la santé, l'ICIS, qu'on connaît aussi sous le sigle anglais CIHI.
[Traduction]
Voici quelques exemples des activités que nous menons actuellement dans le domaine du système national d'information sur l'utilisation des médicaments prescrits, dont le sigle est SNIUMP: un rapport analytique sur les tendances dans le domaine des médicaments; une étude estimative des coûts des produits pharmaceutiques; l'élaboration d'une méthodologie et la formulation de lignes directrices pour aider l'industrie pharmaceutique à satisfaire aux exigences des régimes d'assurance-médicaments fédéral, provinciaux et territoriaux qui souhaitent avoir accès à des analyses plus transparentes de l'incidence des coûts; et le suivi des nouveaux médicaments qui seront bientôt lancés et qui sont susceptibles d'avoir une incidence importante sur la pharmacothérapie et sur les budgets des régimes d'assurance-médicaments.
Le 2 novembre 2005, ce rôle a été élargi davantage après que le ministre fédéral de la Santé ait demandé au conseil, au nom des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé, de faire rapport des prix des médicaments non brevetés distribués sous ordonnance, généralement appelés médicaments génériques.
Cette nouvelle responsabilité à l'appui de la stratégie nationale dans le domaine des produits pharmaceutiques a débouché sur deux rapports publiés à ce jour par le CEPMB. Le premier est intitulé Tendances des prix pratiqués au Canada et dans les pays de comparaison, et le deuxième est Tendances de la valeur des ventes au Canada et structure du marché. En avril de cette année, le conseil publiera son troisième rapport sur la commercialisation des médicaments dont le brevet est récemment arrivé à échéance. Ce rapport fera état de l'évolution sur le marché des médicaments dont le brevet vient tout juste d'arriver à échéance. Essentiellement, nous voulons savoir si ces médicaments seront repris par les fabricants de génériques ou simplement abandonnés. Le quatrième rapport de cette série trimestrielle portera sur les prix des médicaments non brevetés distribués par une source exclusive.
Je voudrais maintenant porter à votre attention quelques points qui, dans le budget principal des dépenses, témoignent de la nature changeante de l'environnement dans lequel évolue actuellement le CEPMB et de la manière dont cette évolution influe sur notre travail. Les chiffres de 2007-2008, comparés à ceux de la précédente année financière, l'année 2006-2007, montrent que le budget total du CEPMB a augmenté, passant de 6,5 millions de dollars à 11,5 millions de dollars, soit près du double. C'est une augmentation frappante qui mérite des explications. Il n'est pas déraisonnable de demander pourquoi un changement aussi considérable s'est produit.
Plusieurs facteurs ont contribué à une telle augmentation du budget. Ces crédits additionnels ont été accordés au CEPMB pour lui permettre de tenir un plus grand nombre d'audiences publiques pour déterminer si certains médicaments brevetés sont vendus ou ont été vendus au Canada à des prix qui pourraient être excessifs. De plus, ces fonds étaient nécessaires pour permettre au conseil de faire un examen en profondeur de ses lignes directrices sur les prix excessifs et de tenir des consultations sur celles-ci.
Ces lignes directrices ont été révisées pour la dernière fois en 1994, il y a donc une quinzaine d'années. Même si le conseil et les brevetés ne sont pas tenus de les suivre à la lettre, les lignes directrices sur les prix excessifs fournissent de l'information claire, prévisible et transparente sur le processus d'examen du prix des médicaments brevetés et, historiquement, elles ont grandement facilité la conformité volontaire à la pratique de prix non excessifs.
[Français]
En ce qui concerne les audiences publiques, j'ai personnellement émis, au cours des 18 derniers mois, huit avis d'audience. À titre de comparaison, entre 1987, l'année de sa création, et 2005, le conseil a émis autant d'avis d'audience qu'en 2006 seulement. De plus, de ces huit avis d'audience émis entre 1987 et 2005, un seul a donné lieu à une audience complète, cinq ont débouché sur des engagements de conformité volontaire et deux demeurent en instance.
Cette augmentation relativement récente du nombre d'avis d'audience ne constitue pas nécessairement une tendance à long terme, mais elle cause néanmoins un schisme avec le passé. C'est la réalité à laquelle le CEPMB est confronté aujourd'hui, alors qu'il cherche à maintenir à des prix non excessifs les médicaments brevetés vendus au Canada par les brevetés.
[Traduction]
On pourrait faire des conjectures sur les raisons qui expliquent l'augmentation du nombre d'audiences, par exemple les médicaments qui arrivent aujourd'hui sur le marché sont moins de nouvelles substances chimiques révolutionnaires, mais plutôt des améliorations à des substances existantes. En partie à cause d'avis de tierces parties relativement à des hausses de prix après une période de stabilité considérable des prix, et en raison de notre propre expérience quant à l'augmentation du nombre des audiences, le conseil a entrepris un examen en profondeur de ses lignes directrices sur les prix excessifs. Je voudrais vous rappeler qu'au cours des dernières années, ces lignes directrices ont été très efficaces pour assurer la conformité; il y a eu très peu d'audiences. Les fabricants de produits pharmaceutiques semblaient les suivre.
Cet examen a donné lieu à un processus par lequel nous tentons de régler un certain nombre de problèmes vastes et complexes. Ce processus ne peut être accompli du jour au lendemain ni en faisant les coins ronds. L'analyse exige une approche par étapes qui reflète l'ampleur de l'examen.
L'objectif premier de l'examen est de faire en sorte que nos lignes directrices sur les prix excessifs reflètent adéquatement l'interprétation que fait le conseil des facteurs de fixation des prix mentionnés dans la Loi sur les brevets, et que notre processus d'examen du prix demeure pertinent et sensible à l'environnement pharmaceutique actuel.
En même temps, nous devons investir tous les efforts requis pour mener cet examen avec autant de transparence et d'efficacité que possible tout en tenant compte des points de vue de tous les intervenants intéressés. Il s'agit d'un examen important et opportun qui porte directement sur des questions liées à la détermination des prix des médicaments.
En voici deux exemples parmi d'autres. Le premier est le classement des nouveaux médicaments. Nous établissons des critères de prix en fonction de la catégorie à laquelle appartient un médicament donné. Certains intervenants considèrent que le classement des médicaments ne reconnaît plus adéquatement le caractère innovateur des nouveaux médicaments. Ensuite, les critères de prix servent à déterminer si le prix d'un médicament breveté est excessif. Certains sont d'avis que ces critères ne donnent pas nécessairement le juste prix pour la valeur du médicament, alors que d'autres estiment que ces critères peuvent être la source d'une augmentation des coûts des régimes publics d'assurance-médicaments.
[Français]
Aux fins de l'exercice de ses fonctions de réglementation et de présentation de rapports, de son mandat d'analyse qui lui a été confié par les ministres de la Santé et de ses grands projets tel l'examen des lignes directrices sur les prix excessifs, le conseil doit mener de front différentes activités qui ont une incidence sur la vie de tous les Canadiens. Le conseil s'efforce d'exercer ses responsabilités d'une façon transparente, efficace et responsable.
[Traduction]
Voilà qui met fin à ma déclaration d'ouverture au nom du CEPMB. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions — et si je ne connais pas la réponse, nous espérons qu'elle la connaîtra.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Cela me fait plaisir de me retrouver encore une fois devant votre comité.
[Traduction]
Ma dernière présence ici remonte à mai 2005, lorsque le comité a recommandé ma nomination au poste de président des IRSC pour un second mandat de cinq ans.
[Français]
Je vous remercie.
[Traduction]
J'aimerais d'abord vous présenter deux collègues des IRSC qui m'accompagnent aujourd'hui: Jim Roberge, chef des Services financiers des IRSC; et le Dr Pierre Chartrand, vice-président à la recherche des IRSC. Je leur demanderai peut-être de répondre à l'une ou l'autre des questions difficiles que vous pourrez me poser aujourd'hui.
Lundi, j'ai pris la parole au Canadian Club à Toronto. J'ai parlé de la révolution actuelle en sciences de la santé, de l'importance de la recherche et notamment de la recherche en santé pour l'avenir du Canada, et des possibilités nouvelles et excitantes de réaliser des progrès en santé.
Ces changements nous obligent à voir autrement la santé et les soins de santé au XXIe siècle et c'est dans le contexte de cette transformation que les IRSC ont été créés par le Parlement en juin 2000. Depuis, les IRSC ont connu une évolution rapide et délibérée, rompant avec leurs origines de conseil subventionnaire de la recherche biomédicale peu enclin à prendre des initiatives pour devenir une organisation de recherche stratégique fondée sur l'excellence et orientée vers les résultats, capable de mener cette révolution et de capitaliser sur celle-ci. Je pense qu'il est juste de dire que nous ne sommes plus un conseil subventionnaire.
Aujourd'hui, les IRSC sont composés de 13 instituts de recherche en santé, chacun dirigé par un directeur scientifique de renommée internationale et guidé par un conseil consultatif d'institut formé de 18 membres du Canada et de l'étranger. Au cours de la dernière année, bon nombre de nos directeurs scientifiques ont comparu devant votre comité et d'autres comités parlementaires pour contribuer à la promotion de politiques fondées sur des données factuelles en réponse aux défis de santé qui se posent aux Canadiens.
Par exemple, la Dre Diane Finegood, que les membres du comité connaissent bien, et qui est directrice scientifique de l'Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC, est venue vous entretenir de la plus récente recherche et des activités d'application des connaissances sur l'obésité et notamment, et surtout l'obésité infantile — je reviendrai bien sûr sur ce sujet.
La Dre Anne Martin-Matthews, directrice scientifique de l'Institut du vieillissement des IRSC, a pris la parole sur les implications du vieillissement de la population canadienne, notamment pour le système de soins de santé.
Le Dr Rémi Quirion, directeur scientifique à notre Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies, a comparu pour aborder des questions comme l'autisme, le syndrome d'alcoolisation foetale et la santé mentale.
Comme vous le savez peut-être, les IRSC ont adopté un plan stratégique aux termes de vastes consultations nationales avec les chercheurs et les autres intervenants en matière de santé. Dans le cadre de ce plan, chacun de nos instituts possède son propre plan stratégique assorti de programmes de recherche mis en oeuvre dans des domaines aussi variés que l'obésité, les délais d'attente, les soins palliatifs, la santé des Autochtones, la formation de la prochaine génération de chercheurs, la santé des enfants, le cancer et les questions environnementales.
En plus de croître comme organisation, les IRSC ont exercé un impact profond sur la recherche en santé au Canada et surtout, de plus en plus, sur les Canadiens. Aujourd'hui, les chercheurs subventionnés par les IRSC touchent à toutes les disciplines liées à la santé, allant des sciences biologiques aux sciences humaines et sociales, en passant par le génie et la bioinformatique.
Nous parvenons à multiplier l'impact du financement des IRSC grâce à de nombreux et importants nouveaux partenariats nationaux et internationaux — j'en mentionnerai un tout à l'heure — qui ont rapporté au-delà de 500 millions de dollars pour la recherche sur des priorités de santé nationales et internationales.
De nouveaux programmes en application des connaissances et en innovation, comme le programme « Du savoir à l'action », le programme de démonstration des principes et le programme « Des sciences aux affaires » ont été créés pour faciliter l'acheminement du savoir du milieu universitaire au système de santé, à la clinique, au marché et aux Canadiens.
De nouvelles entreprises et de nouvelles politiques de santé sont déjà en place grâce à ces programmes novateurs. Dans les écoles de Saskatoon et de Kahnawake, des enfants participent à des travaux de recherche et d'intervention sur le régime alimentaire et le diabète. J'ai constaté avec grand plaisir que vous avez mentionné le travail qui se fait à Kahnawake dans votre récent rapport publié il y a deux jours.
Autre exemple: l'entreprise Amorfix Life Sciences a été nommée récemment « Pionnier technologique 2007 » par le Forum économique mondial, la seule compagnie canadienne à recevoir un tel honneur. Amorfix tire profit des découvertes de chercheurs financés par les IRSC, les Drs Neil Cashman de l'Université de la Colombie-Britannique et Marty Lehto de l'Université de Toronto. Le plan d'affaires de Amorfix prévoit que la compagnie va aider à diagnostiquer de façon précoce et à traiter des maladies comme l'Alzheimer.
Hier encore, une recherche financée par les IRSC faisait la une du New York Times et de presque tous les quotidiens du Canada, comparant l'efficacité des endoprothèses coronaires aux médicaments pour cardiopathies. Aujourd'hui, dans le Vancouver Sun, le ministre de la Santé de Colombie-Britannique, George Abbott, a annoncé que, sur la foi de cette recherche, il allait réexaminer le besoin de l'angioplastie pour traiter les coronaropathies.
Nous avons fait ce matin de petits calculs approximatifs et je voudrais vous faire part de quelques chiffres.
Nous avons consacré 2,7 millions de dollars en six ans à cet essai clinique. C'était un partenariat avec des homologues américains, qui ont investi 22 millions de dollars dans la recherche. Voici le fruit de mes calculs: le Canada fait environ 80 000 angioplasties par année et elles coûtent environ 10 000 $ chacune; donc, au bas mot, si nous pouvions prévenir ne serait-ce que le tiers de ces opérations, nous ferions économiser environ 300 millions de dollars par année au système canadien de soins de santé.
Je suis certain que la raison pour laquelle le ministre de la Santé de Colombie-Britannique se penche sur cette question, c'est d'abord les problèmes de sécurité des endoprothèses, et deuxièmement, la question du coût.
Aujourd'hui, environ 30 p. 100 de notre budget est consacré à des initiatives stratégiques reflétant les défis de santé les plus pressants pour les Canadiens. Ces initiatives sont élaborées et menées par les 13 instituts des IRSC suite à de vastes consultations avec les intervenants et sont mises sur pied avec la participation de ministères fédéraux, d'organismes de recherche en santé provinciaux, des ministères provinciaux et territoriaux de la santé, de partenaires internationaux, comme je viens de le dire, de l'industrie et d'organismes caritatifs dans le domaine de la santé.
Ces initiatives sont lancées en temps opportun, s'alignent sur les grandes priorités du gouvernement, consolident les forces scientifiques du Canada et promettent d'apporter les améliorations urgentes dont a besoin le système de soins de santé.
Par exemple, après consultation de nombreux intervenants, l'Institut du métabolisme, de la nutrition et du diabète a fait de l'obésité sa priorité. C'est pourquoi nous dépensons maintenant environ 20 millions de dollars par année pour appuyer la recherche examinant tous les aspects de l'obésité, depuis les dimensions sociales et culturelles jusqu'aux aspects génétiques, physiologiques, métaboliques, comportementaux et psychologiques.
Je sais que votre comité s'intéresse également à la politique pharmaceutique — nous venons tout juste d'avoir une discussion là-dessus —, domaine dans lequel nous avons investi près de 20 millions de dollars depuis 2000. Nous finançons par exemple le Dr Steve Morgan à l'Université de Colombie-Britannique, qui a produit un recueil canadien des médicaments d'ordonnance très novateur qui aidera à comprendre et à contenir la montée des coûts des médicaments d'ordonnance. C'est comme un atlas et on y présente le coût des médicaments d'ordonnance dans tous les codes postaux d'un bout à l'autre du pays. Cet atlas révèle des tendances différentes au Canada quant à la consommation de médicaments d'ordonnance, offrant un outil puissant aux représentants des ministères de la Santé qui s'efforcent de contenir la montée des coûts des médicaments.
En 2006, nous nous sommes lancés dans une vaste évaluation par un comité d'examen international prestigieux. Le comité a félicité les IRSC pour leur travail accompli à ce jour, soulignant que le Canada servait d'exemple au reste du monde.
Je voudrais maintenant diriger votre attention vers le budget principal des dépenses des IRSC pour 2007-2008.
La valeur nette de notre budget principal des dépenses a augmenté de 36,9 millions de dollars par rapport à l'année dernière. Le crédit des subventions aux IRSC a augmenté de 35,7 millions de dollars par rapport à la précédente année financière, et le crédit des dépenses de fonctionnement a augmenté de 1,2 million de dollars.
Cette augmentation est en partie attribuable aux 17 millions de dollars supplémentaires prévus pour les IRSC dans le budget fédéral de 2006, dont 16,3 millions ont été affectés au programme de subventions et bourses pour 2007-2008 et 0,7 million, c'est-à-dire 700 000 $, aux dépenses de fonctionnement.
L'augmentation du budget de subventions et bourses couvre aussi ce qui suit: 11,6 millions de dollars pour la maladie de Fabry, deux millions de dollars pour l'initiative fédérale sur le VIH-sida, une augmentation de cinq millions de dollars du programme canadien de bourses aux étudiants diplômés, et de nouveaux fonds, à hauteur de 3,8 millions de dollars, pour la recherche sur la capacité d'intervention en cas de pandémie et la formation connexe.
En outre, les IRSC sont très reconnaissants des 37 millions de dollars supplémentaires reçus dans le dernier budget fédéral de 2007. Notre conseil d'administration débat en ce moment de la meilleure façon d'affecter ces fonds.
Comme je l'ai indiqué, des progrès impressionnants ont été réalisés par la recherche en santé. Néanmoins, il subsiste toujours une longue liste de maladies, états pathologiques et troubles de santé pour lesquels nous n'avons aucun remède et qui requièrent plus de recherche pour en comprendre les origines et la progression. De plus, la nature et les changements sociaux produisent constamment de nouvelles menaces pour notre santé: l'émergence de nouvelles maladies comme le sida ou le SRAS; la réapparition de la tuberculose; le cancer; l'obésité — que votre comité a étudiée; le dilemme grandissant posé par la démence chez les personnes âgées; et l'autisme. Et le plus important, ou en tout cas tout aussi important: il faut bâtir un système de soins de santé durable, accessible et établi en fonction des données scientifiques, ce qui est évidemment une priorité pour les Canadiens.
Je sais que votre comité est très préoccupé par l'épidémie d'obésité qui sévit parmi nos jeunes enfants et je vous félicite pour le rapport que vous venez de publier il y a quelques jours. Selon moi, l'obésité est un exemple parfait de concordance entre les préoccupations du gouvernement et le programme de recherche et d'application des connaissances des IRSC. Ce dossier illustre l'importance de preuves solides issues de la recherche comme moteur de changement sur le plan des politiques, des pratiques et du comportement individuel. C'est pourquoi je crois que votre soutien aux IRSC et à la recherche en santé a été et à mon avis va demeurer si important.
Merci. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Vous me posez une question à deux volets et je vais tenter de répondre à chacun d'eux.
Nous n'exigeons pas de partenariats pour la quasi totalité de nos programmes. En fait, nous dénichons nous-mêmes des partenaires. Nous sollicitons par exemple la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile Canada, la Fondation des maladies du coeur ou une société pharmaceutique pour qu'ils participent à nos programmes. Voilà ma réponse à la première partie de la question.
La seconde partie portait sur la commercialisation. Il s'agit d'un dossier compliqué qui fait appel à de nombreux acteurs évoluant dans un écosystème complexe. Une foule de paramètres entrent en jeu: le capital de risque, les institutions locales, les locaux nécessaires pour lancer une entreprise, l'expertise en gestion, les capitaux de démarrage, etc.
Au départ, nous nous sommes demandés quel était notre rôle dans cet écosystème très complexe. À mon avis, notre rôle est multiple. Premièrement, financer la recherche — c'est un peu comme injecter du pétrole dans le sol pour qu'il soit logique d'avoir un pipeline — et, deuxièmement, fournir à un stade précoce des capitaux de démarrage pour permettre à certains de ces travaux de recherche d'avoir des débouchés commerciaux intéressants.
Nous avons lancé un nouveau programme dont je n'ai pas parlé dans mon exposé. Il s'agit du programme de démonstration des principes ou PDP. Ce programme a été fort bien accueilli par le milieu de la recherche et par l'industrie, qui l'ont jugé très novateur. Le but de ce programme n'est pas de financer davantage de travaux de recherche mais d'ajouter une valeur à ceux qui sont déjà en cours pour que le chercheur puisse faire des démarches pour trouver un partenaire commercial. Nous n'exigeons pas un partenaire pour le PDP.
À titre d'exemple, je peux vous citer un autre programme que j'ai mentionné. Il s'agit du programme « Des sciences aux affaires », lui aussi très novateur. Nous avons constaté qu'il n'y avait pas suffisamment de gens ici qui étaient à l'aise à la fois dans le domaine des sciences et des affaires. Ce sont deux filières. Grâce au programme « Des sciences aux affaires », nous prenons de jeunes diplômés de troisième cycle possédant un doctorat en recherche et en sciences et, en partenariat avec des écoles d'administration des affaires au Canada, nous leur permettons d'acquérir une maîtrise en administration des affaires, pourvu que ce soit en biotechnologie. Ce programme a démarré il y a deux ans.
En fait, j'ai rencontré un certain nombre de ces étudiants à la Rotman School, à Toronto, et à la Ivey School, à London, en Ontario. C'est un groupe de jeunes extraordinaires. Je pense qu'à mesure que nous pourrons compter sur un groupe de gens capables de chevaucher les deux mondes, nous aurons fait un grand pas vers la résolution de certains des problèmes d'écosystème auxquels j'ai fait allusion.
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D'accord. Sans ordre particulier, j'essaie de réfléchir à ce qui serait le plus important pour moi et pour donner suite au rapport du groupe d'étude internationale.
Tout d'abord, on a recommandé davantage de clarté au niveau de la gouvernance. Qui prend les décisions en matière de financement? Est-ce un conseil d'administration? La décision est-elle prise par l'ensemble des directeurs scientifiques?
Nous avons accepté cette recommandation sur la clarté. Nous avons déjà réorganisé la structure des comités qui relèvent du conseil d'administration. Nous avons créé un nouveau comité appelé le comité de la recherche et de l'application des connaissances, où seront prises les décisions ultimes en matière de financement et d'octroi des subventions, après que le conseil d'administration aura pris ses décisions quant à la répartition de l'enveloppe.
On a également recommandé que le conseil délègue aux gestionnaires la ligne de démarcation entre la gouvernance et les décisions de gestion, de manière que le conseil devienne davantage une instance de gouvernance. Le conseil se réunit pendant l'été pour en discuter et il l'a déjà accepté et nous allons de l'avant. Je trouve que c'est une recommandation très importante.
Sur ces deux points, j'ajoute qu'il faut tenir compte du contexte historique. Comme c'était une nouvelle organisation, le conseil d'administration s'occupait de tous les détails dans les premières années, ce qui n'est pas étonnant, pour s'assurer que cette importante nouvelle organisation s'orientait dans la bonne voie.
Donc, le groupe d'étude internationale a dit que tout allait bien. Le temps est venu pour le conseil de déléguer davantage aux gestionnaires. Voilà donc deux recommandations.
Au sujet de l'examen par les pairs, le groupe d'étude a également recommandé qu'on réexamine notre manière de procéder à cet égard. L'examen par les pairs consiste à réunir autour d'une même table d'autres scientifiques qui examinent les subventions qui sont accordées.
C'est un problème qui se pose partout dans le monde. C'est particulièrement important pour nous parce que nous avons insisté sur l'importance de la recherche axée sur les résultats, et nous avons mis l'accent sur la recherche multidisciplinaire et l'application des connaissances, et tout cela est plus complexe à examiner. Nous avons donc constitué un comité de planification et d'examen par les pairs qui va se pencher sur la question et revoir la manière dont nous faisons l'examen par les pairs dans notre pays.