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Bonjour, monsieur le président. Bonjour, messieurs et mesdames les membres du comité.
Je tiens tout d'abord à vous remercier de nous avoir permis de nous adresser à vous aujourd'hui concernant le projet de loi C-3, la Loi sur les ponts et tunnels internationaux. Je vais vous entretenir de l'historique du projet de loi et de son importance pour les ponts et tunnels internationaux du Canada.
Notre pays compte 24 ponts et tunnels routiers, et neuf ponts et tunnels ferroviaires qui le relient avec les États-Unis. On a fait mention de cinq ponts et tunnels ferroviaires; toutefois, il semble maintenant y en avoir neuf.
Des ponts qui accueillent la circulation routière, 14 se trouvent en Ontario, neuf au Nouveau-Brunswick et un au Québec. Les ponts et tunnels ferroviaires sont tous en Ontario, sauf un, situé au Nouveau-Brunswick.
La plupart des ponts et tunnels ont vu le jour en vertu de lois spéciales du Parlement, adoptées depuis longtemps. Ces lois servent principalement à incorporer l'entreprise chargée de construire le pont ou le tunnel, et à définir les conditions de la construction. Elles visent exclusivement le pont ou le tunnel en question, et la plupart, sinon toutes, ne tiennent pas compte des préoccupations d'aujourd'hui, notamment en ce qui concerne la sécurité et la sûreté.
Le projet de loi à l'étude porte sur bon nombre de questions qui nous préoccupent. Que ce soit le renforcement des corridors commerciaux que nous partageons avec les États-Unis, ou encore la protection de nos frontières nationales. L'intention de ce projet de loi est que nous atteignions un juste équilibre entre ces deux réalités. La portée générale de ce projet de loi est très simple. Elle est d'assurer un courant de circulation efficace des personnes et des marchandises aux passages frontaliers. Il s'agit d'un moyen de donner au gouvernement fédéral les outils nécessaires pour régler les problèmes, le cas échéant.
[Français]
Nos ponts et tunnels internationaux sont des éléments très précieux de notre réseau de transport national. Ils sont indéniablement importants pour le commerce international, car c'est par eux que se réalise la majorité de nos échanges commerciaux avec les États-Unis. Directement ou indirectement, ils font en sorte que bon nombre de Canadiens et de Canadiennes obtiennent des emplois dans les industries du transport et du tourisme.
Les ponts et tunnels internationaux sont de compétence fédérale. Aucune loi n'a jamais été adoptée et appliquée uniformément à tous les ponts et tunnels internationaux ni établi la manière dont le gouvernement fédéral pouvait exercer sa compétence relativement à ces ouvrages. Cette situation fait en sorte qu'aujourd'hui, et jusqu'à ce que le projet de loi entre en vigueur, le gouvernement fédéral n'a que des pouvoirs limités lorsque vient le temps de déterminer : qui peut construire un nouveau pont ou tunnel international; où les ponts et tunnels peuvent être construits; l'usage qu'on veut en faire; la façon dont ils seront entretenus et finalement, le niveau de sûreté qui s'appliquera à l'ouvrage en question.
[Traduction]
Ce projet de loi est le point culminant des efforts du passé visant à modifier la Loi sur les transports au Canada afin d'insérer des dispositions sur les ponts et tunnels internationaux, et pour renforcer, peaufiner et améliorer ces dispositions.
Il emprunte des parties des anciens projets de loi C-26 et C-44, tous deux morts au Feuilleton. Comme le projet de loi est désormais autonome, le sujet des ponts et tunnels internationaux occupe maintenant bel et bien l'avant-scène.
Le projet de loi propose les mêmes pouvoirs que ceux de l'ancien projet de loi C-44 sur les questions d'entretien et de réparation, d'exploitation et d'utilisation, ainsi que de sécurité et de sûreté. Avec ce projet de loi, le gouvernement pourra veiller à ce que les ponts et tunnels internationaux soient convenablement entretenus et, le cas échéant, exiger que certaines réparations soient faites afin que l'ouvrage reste en bon état. Il pourra en outre s'assurer que les mesures de sûreté appropriées soient mises en place et que l'information en matière de sûreté lui soit communiquée.
Tout comme le prévoyait l'ancien projet de loi C-44, le projet de loi C-3 propose également le même processus d'agrément pour la construction de nouveaux ponts et tunnels internationaux et pour la réfection des ouvrages actuels. Il se pourrait qu'en établissant des lignes directrices pour régir le processus d'agrément, le gouvernement s'inspire des États-Unis — plus spécifiquement de leur processus de permis présidentiel, institué depuis déjà bon nombre d'années, pour la construction de nouveaux ponts internationaux. De cette façon, on s'assure que le demandeur obtienne tous les permis requis et consulte l'ensemble des ministères concernés, y compris le gouvernement canadien.
[Français]
Permettez-moi d'attirer votre attention sur les nouvelles dispositions. Elles sont réparties en deux catégories, soit la construction de ponts internationaux au-dessus du fleuve Saint-Laurent et l'approbation des transactions affectant le titre des propriétés ou de contrôle ou encore l'exploitation des ponts et tunnels internationaux.
La partie portant sur la construction de ponts au-dessus du fleuve Saint-Laurent est de nature technique et sert à corriger une erreur ou un oubli dans la loi actuelle. M. Harvey, avocat au ministère de la Justice affecté à Transports Canada, sera en mesure de vous expliquer cette disposition et de vous guider à travers les questions juridiques.
En vertu de cette nouvelle partie, il ne sera pas obligatoire d'obtenir une loi spéciale du Parlement à l'égard des nouveaux ouvrages internationaux au-dessus du fleuve Saint-Laurent comme c'est le cas à l'heure actuelle. Ce projet de loi propose également que toutes les transactions qui ont une incidence sur les titres de propriété ou de contrôle, ou encore sur l'exploitation des ponts et tunnels internationaux, soient approuvées par le gouvernement.
[Traduction]
La décision de principe derrière cette mesure est simple. Le gouvernement a le devoir d'assurer la sécurité et la sûreté de ses citoyens, et par conséquent, il doit savoir qui est propriétaire et qui exploite ces ouvrages.
Enfin, au moment du dépôt de l'ancien projet de loi C-44, nous avons tenu des consultations auprès d'intervenants en matière de ponts et de tunnels, bon nombre desquels vous entendrez probablement parler au cours des présentes audiences. Depuis que le projet de loi C-3 a été déposé, nous avons approfondi les discussions auprès des intervenants. Comme ce fut le cas avec le projet de loi C-44, nous croyons que les intervenants appuient d'une façon générale le projet de loi et la participation du gouvernement fédéral concernant la question des ponts et tunnels internationaux.
Toutefois, l'étendue de cette participation deviendra évidente lors de l'élaboration de la réglementation. Nous prévoyons pertinemment travailler de concert avec les intervenants au processus réglementaire, au cours duquel ils seront encore une fois consultés afin qu'on tienne compte de leurs points de vue et de leurs préoccupations. À Transports Canada, nous nous sommes engagés à collaborer avec ces intervenants et les autres pour faire en sorte que tous les ponts et tunnels internationaux soient sécuritaires et sûrs, et exploités de façon à assurer l'efficacité de la circulation lorsqu'elle franchit nos frontières.
Merci.
Ma question concerne les articles 23 à 28, à savoir les nouvelles dispositions relatives au changement concernant la propriété, l'exploitation ou le contrôle. Elle a pour but d'obtenir quelques éclaircissements sur la portée de ces nouvelles dispositions.
Cette partie contient une disposition qui précise que l'agrément du gouverneur en conseil est essentiel pour la construction, la vente ou la cession d'un pont ou tunnel... Est-ce pour l'avenir? Comment cela s'applique-t-il? C'est un peu vague en ce qui concerne le passé. Est-ce rétroactif? Et dans quelles circonstances cette disposition serait-elle appliquée?
À qui ou à quoi s'applique-t-elle? Est-ce à une municipalité ou à une province? Je voudrais quelques éclaircissements à ce sujet.
En outre, en ce qui concerne la portée de l'information à divulguer, comment serait traitée l'information confidentielle sur les entreprises? Serait-elle accessible par le biais de l'Accès à l'information et protection des renseignements personnels? Qui aura accès à cette information? Les Services frontaliers des douanes, l'Office des transports du Canada ou le ministre? J'aimerais avoir des éclaircissements sur la divulgation de ces renseignements et savoir si cette disposition est rétroactive.
Revenons à l'article 15, intitulé « EXPLOITATION ET USAGE », par lequel sont accordés des pouvoirs pour régir l'usage des ponts, régir les droits que peuvent exiger les propriétaires, etc. J'ai eu la chance de vous poser cette question déjà, mais j'aimerais vous entendre à nouveau.
Avez-vous discuté avec vos partenaires, notamment les provinces, qui opèrent et gèrent plusieurs de ces ponts? Je crois qu'il y a immixtion. Cela vous accorde un pouvoir qui va au-delà des questions de sécurité. En effet, vous pourrez intervenir et limiter, régir l'usage du pont et du tunnel en tout temps, en fonction du type de véhicule. Vous pourriez donc, par exemple, ordonner aux opérateurs d'interdire la circulation aux camions sur un pont ou un tunnel donné.
Ai-je bien compris le sens de cet article?
À l'heure actuelle, vous avez sans doute conclu des ententes qui vous permettent de négocier avec vos partenaires. Toutefois, si le projet de loi est adopté tel quel, vous serez en mesure de leur imposer votre volonté. En avez-vous discuté avec eux et sont-il d'accord là-dessus?
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Oui, ils ont signalé qu'ils étaient préoccupés au sujet de cet article. Comme vient de l'expliquer Éric, cet article... Nous négocierons pour déterminer la signification de cet article et jusqu'où nous irons dans le cadre des processus de prise de règlements.
Actuellement, l'objectif est d'être réactif et pas proactif. Nous ne comptons pas dire aux propriétaires ou exploitants de ponts combien ils doivent faire payer mais s'ils augmentent leurs tarifs, nous voulons le savoir. Nous voulons en être informés, et si la hausse des droits de péage dans une région engendre des problèmes — soit dit en passant, il pourrait s'agir aussi bien d'une diminution que d'une augmentation, qui aurait une incidence sur la fluidité de la circulation et irait à l'encontre de l'esprit de la présente loi —, le gouvernement tient à pouvoir avoir une conversation avec l'exploitant.
C'est l'objectif de cette disposition. Je le répète, elle doit être réactive et ne doit pas être imposée d'emblée.
Nous avons expliqué tout cela aux exploitants. Ils le comprennent. Ils ont des préoccupations au sujet des incidences que cela pourrait avoir sur leur cote de crédit. Nous espérons que la question pourra être résolue s'ils ont des conversations avec leurs banquiers, mais je pense qu'il serait peut-être nécessaire qu'ils exposent également leurs vues au comité. Nous sommes disposés à discuter des changements qu'ils voudraient que l'on apporte éventuellement.
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Il semblerait qu'il convient de se demander, à propos des questions de sécurité relatives aux déraillements et à la catastrophe maritime sur la côte ouest, par exemple, à propos de tous ces risques, et des questions de sécurité aérienne, si cela englobe les agents de bord ou d'autres aspects de la sécurité des transports aériens...
Je voudrais simplement m'assurer que lorsqu'on discute de questions comme celle des loyers et des redevances d'aéroport, ou que, dans le cas de ports, en ce qui concerne la capacité de rendre les ports plus durables et plus concurrentiels, et surtout en ce qui concerne la question de la concurrence avec les ports américains, c'est une question à laquelle nous nous attaquerons. Je ne m'attends pas à ce que nous... Ces questions seraient les grandes priorités.
À la réflexion, j'aurais aimé que ce soit précisé — pas dans l'intention que ce soit fait, comme l'a mentionné M. Julian, pour les vacances d'été, mais pour que l'on reconnaisse que c'est un sujet important, un point c'est tout.
C'est pourquoi je suggérerais que l'on ajoute un numéro au bas de la liste et que l'on reconnaisse que c'est une priorité car quelqu'un qui examinerait ce plan de travail, même si nous avons indiqué « pas limités à », se demanderait si nous examinerons la question de la compétitivité. Nous pourrions toujours répondre que oui, mais si c'est indiqué, il ne serait pas nécessaire de poser la question.
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Je ne sais pas ce qu'en pensent mes collègues et je suis peut-être un peu trop précis, mais je suis d'accord avec M. Bell. J'aime avoir une cible et un programme, et me baser sur un programme; il est à mon avis préférable d'être trop précis que pas assez, même s'il n'est pas essentiel de spécifier que nous devons examiner ces questions.
Je pense que la compétitivité est une question importante. Je pense que la sécurité devrait également être incluse. Il serait peut-être bon que le paragraphe — et je reviens au commentaire sur la question de la sécurité — indique « les problèmes sur les questions de sécurité pour tous les modes de transport — Sécurité ferroviaire, sécurité maritime, sécurité aérienne ainsi que la sécurité routière », en n'oubliant pas la compétitivité et la sécurité, ainsi que d'autres questions qui pourraient y être associées, mais en reconnaissant par ailleurs que la sécurité est le point le plus important de ce programme, en dépit du fait qu'elle puisse les rendre non compétitifs. De toute évidence, la compétitivité est une question secondaire pour nous, car la sécurité est la priorité principale.
Je ne tiens pas à me retrouver dans la même situation qu'au cours de la dernière séance de comité à laquelle j'ai assisté. Sans vouloir les offenser, je pense que parfois les commentaires des témoins n'ont aucun rapport avec le sujet à l'étude. Je n'apprécierais pas du tout que l'on invite des témoins qui puissent donner des informations sur un navire qui a coulé ou un train qui a déraillé sans nous faire la moindre suggestion sur les possibilités de prévenir ce type d'accident et avec lesquels nous discuterions du problème plutôt que de la solution.
Mon humble avis est qu'il faut discuter de solutions par la sécurité, sans oublier les questions de la compétitivité et de la sécurité, et toutes les autres questions que mes collègues jugent pertinent de ne pas oublier, car cela ne nous limite pas. Les personnes qui lisent ceci, les témoins et les experts qui se présentent seraient certainement en mesure de dire que c'est le sujet sur lequel porteront leurs commentaires — avec la sécurité comme thème principal —, tout en n'oubliant pas les autres questions.
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Je voudrais mettre mon grain de sel.
En premier lieu, l'idée des solutions me plaît. Examinons les solutions plutôt que les questions. La sécurité est la priorité principale.
Je considérerais la compétitivité comme un sujet distinct, car compte tenu de l'essor de la Chine et de l'essor de l'Inde, il est préférable de s'assurer que nous saisissons ces opportunités commerciales et que nous avons en place les investissements, les ressources et les infrastructures nécessaires pour en tirer parti, pour ne pas perdre nos investissements ou nos marchés à l'étranger.
Je pense que c'est un sujet assez important pour qu'il soit essentiel de lui consacrer une ligne particulière dans le rapport. Il est possible que nous ne l'examinions pas tout de suite, mais il ne faudrait pas oublier cette question.
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La date du 1er juin convient-elle à tous?
Je voudrais que nous adoptions le premier rapport avec les amendements qui ont été apportés. Est-ce d'accord?
Des voix: D'accord.
Le président: Il y a deux ou trois questions dont je voudrais discuter et sur lesquelles je voudrais avoir des éclaircissements. Au cours de la première réunion, nous avons discuté de la façon de procéder pour les tours de questions. J'ai vérifié le procès-verbal et j'ai constaté que la procédure que nous avons suivie était correcte, mais on m'a signalé par ailleurs que la façon dont cela avait été noté n'était pas correcte ou ne reflétait pas nos intentions.
Je pense que l'intention était d'avoir des tours de questions jusqu'à ce que tous les membres aient eu la parole une fois, puis que nous accorderions les cinq dernières minutes aux représentants du Bloc et du Nouveau parti démocratique. D'après la façon dont c'est présenté dans la formule, nous aurions un tour de sept minutes pour chaque parti, puis un autre de cinq minutes pour chaque parti, puis nous donnerions la parole pour cinq minutes à chaque personne qui n'aurait pas encore eu l'occasion de s'exprimer.
Je vous demande conseil. Lorsque j'ai vu cela pour la première fois, ce n'est pas ainsi que je l'avais interprété et, par conséquent, je vous demande des éclaircissements et des conseils.
Allez-y, monsieur Jean.