En outre, dans ces opérations, il y a des cas où c'est tellement rodé, les gens connaissent tellement bien ce qu'ils font que c'est plus facile pour nous de leur accorder un peu plus de surveillance. On est toujours là pour intervenir.
D'ailleurs, des amendements ont été proposés pour renforcer les pouvoirs — je devrais dire que les pouvoirs étaient toujours là —, mais du point de vue de la perception, pour bien montrer que malgré la désignation d'organisme, le ministre est toujours là, responsable d'approuver les règlements et les normes. Vous allez voir, ce sont des amendements à venir. On a voulu faire cela pour renforcer cette disposition.
Maintenant, je sais qu'on parlait d'une mise en application dans trois ans, mais comme ça va prendre deux ou trois ans pour élaborer les règlements de toute façon, on aurait peut-être aimé qu'elle soit plus rapide. De plus, si les membres de certaines associations étaient désignés, par exemple la Canadian Business Aviation Association, cela leur permettrait d'avoir un recours pour se présenter devant un tribunal. À l'heure actuelle, ils n'ont pas de recours. Alors, si jamais l'association refuse de les reconnaître pour quelque raison que ce soit, ils n'ont pas de recours.
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Je propose que le projet de loi C-6, à l'article 12, soit modifié par adjonction, après la ligne 9 en français — après la ligne 11 en anglais —, page 14, de ce qui suit:
5.381 (1) À l'expiration d'un délai de trois ans à compter de l'entrée en vigueur de la présente loi, les articles 5.31 a 5.38 sont déférés au comité de chaque chambre du Parlement qui est habituellement chargé des questions de transport aérien.
(2) Chaque comité visé au paragraphe (1) procède, dès que cela est matériellement possible, à l'analyse exhaustive des articles 5.31 à 5.38 et des conséquences de leur application. II dispose de six mois pour exécuter son mandat et présenter au Parlement son rapport, en l'assortissant de ses recommandations quant au maintien en vigueur de ces articles et aux modifications à y apporter.
C'est pour dire que tous les trois ans, les articles 5.31 à 5.38 devront être soumis à l'analyse des comités responsables de l'application. Cela veut donc dire, compte tenu que la première partie entre en vigueur trois ans après l'entrée en vigueur de la loi, donc dans six ans, soit trois ans après l'entrée en vigueur de ces articles, qu'on en rediscuterait ou qu'ils seraient soumis de nouveau à une analyse. Le but visé est de répondre aux questions que je vous posais tout à l'heure, monsieur Reinhardt, c'est-à-dire de s'assurer qu'il n'y a pas d'organismes désignés qui, selon l'analyse, ne seraient pas sujets à inspection.
Je ne veux présumer de rien. Je veux seulement m'assurer qu'on ne confie pas à des organisations qui... Ce n'est pas Transports Canada. Je veux que vous le compreniez bien. Pour nous, vous êtes une sécurité pour la population. Dès qu'un intermédiaire s'ajoute, même si votre objectif est louable, c'est-à-dire avoir un niveau de sécurité supérieur et essayer de responsabiliser ces gens, peut-être que sur le terrain, c'est perçu autrement par la clientèle qui utilise ces services ou par certains membres qui pourraient avoir des questions à nous soumettre en comité à l'effet que l'organisme désigné qu'on a nommé ne fonctionne peut-être pas comme on l'aurait souhaité dès le départ. Nous voulons donc nous assurer qu'à tous les trois ans, une analyse sera faite. Si tout va bien, l'analyse sera rapide. Dans le cas contraire, l'analyse sera plus compliquée.
Tel est l'objectif de cet amendement.
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À ma connaissance, cette question a été soulevée par rapport à un autre projet de loi adopté à la Chambre, envoyé au Sénat et qui pourrait nous revenir. Il s'agit de distinguer entre le moment où la loi entre en vigueur et celui où elle a été promulguée, ce qui me semble être à l'origine du désaccord ici.
J'aimerais donc que Mme Stanfield nous éclaire là-dessus. Notre comité a envisagé de tout mettre en vigueur d'ici trois ans. Nous en avons justement discuté la semaine dernière, et la disposition portant la mise en vigueur est censée tenir compte de tous les délais d'exécution prévus d'ici le moment où tous les organismes désignés seront en mesure de démarrer.
J'aimerais savoir si, à votre avis, tant sur le plan juridique que celui de la procédure, le nouveau paragraphe 5.381(1) prévoit un délai de trois ans après l'entrée en vigueur de la loi, ou s'il s'agit en fait seulement de la promulgation de la loi. Si j'ai bien compris, une loi est édictée une fois qu'elle a été adoptée dans l'autre endroit, qu'elle nous est revenue et jugée satisfaisante et que le feu vert est donné.
Par conséquent, si l'objectif des deux amendements, celui du gouvernement et celui du Bloc, est de faire décaler l'entrée en vigueur de certaines dispositions afin qu'on ait le temps de systématiser certaines choses, alors je ne vois pas de contradiction entre les deux. Je vais demander à M. Laframboise de le confirmer.
Madame Stanfield, quelle est votre interprétation des deux?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais résumer la situation, parce que je pense qu'il est ici question de deux niveaux différents.
Je suis favorable à l'amendement G-3 et je pense que la plupart de mes collègues le sont également. Le G-3 apporte une précision importante à la disposition concernant le mécanisme de déclaration. En revanche, faut-il que la protection des employés qui déclarent les infractions — ce qui est indispensable, évidemment, pour obtenir l'information — reste du ressort de la compagnie de transport? Il pourrait y avoir désaccord sur ce point.
Nous avons ici le processus simplifié d'examen par le gestionnaire de l'entreprise d'une situation de non-conformité concernant le SGS, et la liaison avec l'application de la loi. Si nous considérons le troisième triangle jaune, c'est là que nous rencontrons des difficultés. L'infraction a-t-elle été signalée à l'interne et documentée au sein de l'entreprise? Dans la négative, le gestionnaire de l'entreprise signifie dans les 12 mois un avis de détection à l'application de la loi en aviation. L'entreprise a-t-elle commis l'infraction intentionnellement? Dans l'affirmative, le résultat est le même. L'entreprise a-t-elle pris des mesures correctives? Dans la négative, le résultat est le même.
Les représentants de la sécurité ferroviaire nous ont dit que la difficulté consistait à faire appliquer le SGS. Les témoins nous ont signalé qu'en général, le gouvernement devait poursuivre les compagnies de chemin de fer en justice avant qu'elles ne prennent des mesures correctives.
Manifestement, c'est là une faiblesse du système. Dans les cas où il y a eu infraction délibérée, action négligente ou absence d'action de la part de la compagnie, le gestionnaire doit signifier dans les 12 mois un avis de détection à l'autorité chargée de l'application de la loi, et ce, dans un contexte où l'information ne peut pas être publiée, à moins d'une décision contraire du juge ou du ministre. Et l'information divulguée ne peut pas être utilisée contre les titulaires de documents. Voilà le problème.
Nous convenons tous, je pense, de la nécessité d'une protection pour les employés. Je suis tout à fait d'accord et je pense que la plupart des témoins ont dit la même chose, à savoir qu'on ne peut pas donner de certificat d'impunité à des compagnies qui peuvent se rendre coupables de négligence, même si elles sont très minoritaires dans le secteur des transports. Mais je pense qu'on ne peut pas non plus laisser les voyageurs canadiens dans l'ignorance à cause du secret entourant éventuellement des infractions répétées aux normes de sécurité de la part d'une compagnie de transport, pas plus qu'on ne peut accorder à la compagnie une protection contre les mesures et les sanctions réglementaires qui devraient accompagner toute infraction. Voilà le problème.
Dans ce contexte, j'estime qu'il faut évidemment adopter l'amendement G-3, mais il faudrait également considérer sérieusement l'amendement BQ-16, qui supprime les mauvais aspects de cette disposition et renforce la protection des employés, sur laquelle nous sommes tous d'accord.
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J'apprécie les efforts du gouvernement en ce qui a trait à la clarification pour les employés. Mais l'article 5.392, où on traite de la protection du public, me pose un problème.
Le principe du système de gestion de la sécurité est d'assurer un suivi, avoir de la documentation et permettre aux employés de divulguer la négligence. Or, selon moi, une fois que tout cela aura été fait, quand le rapport aura été remis, le ministre le classera comme étant confidentiel en vertu de la loi. Il ne pourra même pas le rendre public, sauf s'il « [...] estime qu’il est nécessaire de le faire dans le cadre de l’application de l’article 7.1. » Cela reste à voir, car il est passible de poursuites, et le gouvernement risque d'avoir plusieurs complications.
Je pense à la protection du public. De toute façon, lorsque le rapport est rendu public en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, il contient plusieurs ratures. Mais au moins, on a accès à l'information. Maintenant, lorsque le ministre recevra le rapport, ce sera parce que quelque chose d'important s'est produit, probablement un accident ou une négligence. Les petites choses qu'on ne voit pas et qui ne passent pas à la télévision ne feront pas l'objet d'une enquête et il n'y aura pas de demande pour accéder à l'information. Ce sera fait lorsqu'il y aura eu un accident médiatisé. Parfois, ce n'est pas grand-chose, comme on l'a vu dans le domaine ferroviaire. Il n'y a pas toujours des décès. C'est tellement gros que si on ne les voit pas et qu'on n'essaie pas de les prévenir, il risque d'y avoir des catastrophes.
Donc, à cause du système de gestion de la sécurité, toutes les informations deviendront confidentielles et le public n'y aura pas accès. J'ai de la difficulté à accepter cela. Je veux bien qu'on protège les employés, mais on protège les employés, et à l'article 5.392, on protège surtout la compagnie et le ministre. À partir d'aujourd'hui, il pourra dire que c'est confidentiel, qu'il ne rend absolument rien public. C'est ce qui se produira.
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On pourra en reparler quand il sera question de l'imposition du SGS, mais ce n'est pas de cela que nous parlons ici.
Je vous vois lire ce document, et je souhaitais que vous le lisiez. J'essaie d'expliquer la communication volontaire n'entraînant pas de mesures disciplinaires ainsi que la protection dans le cadre du SGS. Si vous me permettez de fournir des explications, vous verrez toute l'importance de la collecte de l'information de sécurité.
Je vais vous expliquer. Il y a deux systèmes. Chaque compagnie régie par le SGS applique une procédure de communication interne qui invite les employés à signaler les problèmes de sécurité. Reportez-vous à la page où figure la mention « Processus de communication interne ». L'article 5.392 vise les organismes régis par le SGS. Le processus est accessible aux employés de l'organisme, qui sont invités à signaler les problèmes de sécurité. Ils peuvent même signaler une infraction qu'ils ont eux-mêmes commise sans crainte de représailles. Les renseignements sont signalés à l'organisme, et non à Transports Canada.
Transports Canada ne reçoit pas de rapport, monsieur Laframboise. Les renseignements sont signalés à l'organisme. Ils sont utilisés aux fins de l'analyse des dangers potentiels et de la prise de mesures correctives. Si l'on ne dit pas aux employés que les renseignements sont protégés et qu'ils ne feront pas les manchettes le lendemain, les employés ne déclareront rien. Si un employé fait une gaffe ou enfreint une procédure normalisée, il a besoin de protection. Avant le projet de loi , les renseignements n'auraient pas forcément été portés à la connaissance de l'organisme. Si les employés ne sont pas protégés, ils ne signalent rien. Le projet de loi C-6 favorise les communications internes en protégeant l'information ainsi que l'employé qui signale un problème.
À la deuxième page, si vous voulez bien vous y reporter avec moi, vous verrez que les renseignements communiqués à l'interne sont protégés, même si Transports Canada en prend connaissance, notamment dans le cadre d'inspections, de vérifications et d'évaluations. Notre intention n'est pas d'obtenir ces renseignements, mais il se peut que nous en prenions connaissance à l'occasion. Nous devons nous rendre sur place pour valider les systèmes, pour faire des inspections et des vérifications. Transports Canada affirme ainsi que si des renseignements sont portés à sa connaissance, le ministère ne s'en servira pas à des fins d'application de la loi. Nous voulons que les employés signalent les problèmes à leurs employeurs et nous leur garantissons que les renseignements communiqués ne seront pas utilisés contre eux.
Par ailleurs, les renseignements sont protégés en matière d'accès à l'information. Actuellement, les employés ne signalent pas les problèmes parce qu'ils n'ont aucune protection. Ils veulent les signaler, et c'est donc la garantie que nous leur donnons.
Les renseignements ne peuvent être utilisés en vue de la prise de mesures disciplinaires envers les employés qui les ont signalés, sauf conformément à la politique de communication n'entraînant pas de mesures disciplinaires prévue dans le cadre du SGS. Chaque compagnie impose ses propres conditions. Elle dit à ses employés que s'ils commettent des actes délibérés, ils seront évidemment sanctionnés. S'il s'agit d'une erreur involontaire, ils ne le seront pas.
Vous allez voir qu'il y a des mesures de protection supplémentaires pour l'employé qui communique des renseignements sur un autre employé. On veut éviter qu'il fasse l'objet de représailles.
Les renseignements obtenus par Transports Canada ne peuvent être divulgués en vertu de l'accès à l'information. En revanche, ils peuvent être utilisés dans le but d'améliorer la sécurité, mais pas avant d'avoir été dépersonnalisés. Nous voulons assurer la protection des voyageurs et promouvoir la sécurité. Nous pouvons le faire. Nous n'avons pas besoin du nom de l'auteur du signalement; nous voulons utiliser l'ensemble de l'information de sécurité.
Les tribunaux peuvent toujours obtenir les renseignements par l'entremise d'une assignation. Le Bureau de la sécurité des transports est investi de ce pouvoir. Généralement, ce n'est pas ce type de renseignement qu'il cherche à obtenir, car il dispose de preuves et d'autres... Mais s'il veut obtenir ces renseignements pour une raison quelconque, il en a le pouvoir.
Par ailleurs, si le ministère estime que la sécurité des opérations est compromise, il peut utiliser les renseignements pour justifier la prise de mesures administratives en vertu de l'article 7.1. Le ministre peut délivrer un document d'aviation canadien, ou DAC. Il peut annuler un document d'aviation canadien si son titulaire ne se conforme plus aux conditions de la délivrance du document ou s'il y va de l'intérêt public. Parfois, la seule façon d'établir l'existence d'un problème est de disposer de preuves. Dans ce cas, le ministre peut se servir des renseignements. Il ne peut pas s'en servir à des fins d'application de la loi, car nous avons pris des engagements; cependant, lorsque la situation est flagrante au point qu'il faille absolument faire référence à ces éléments, le ministre peut s'en servir. Nous avons donc le meilleur des deux mondes.
Voilà le premier système de signalement dans le cadre du SGS. Je vous le répète, à défaut de ces protections, les renseignements ne seront pas transmis. Les compagnies ne pourront pas analyser les tendances, elles ne pourront pas faire d'évaluation du risque, elles ne pourront pas prendre de mesures correctives, parce que les problèmes ne seront pas signalés. Vous avez ici la protection des dénonciateurs et la protection des renseignements en matière d'accès à l'information.
L'autre système, c'est le programme universel de communication volontaire n'entraînant pas de mesure disciplinaire, proposé à l'article 5.395 de la Loi sur l'aéronautique, qui fait l'objet de l'article 12 du projet de loi . C'est une mesure universelle et volontaire. Tout le monde peut s'en prévaloir. Il est applicable et accessible à tous, en tout temps et en tout lieu et sert à signaler tout type de renseignement concernant la sécurité ou la sûreté aériennes. Les renseignements peuvent être communiqués à un agent de bord, un pilote ou un copilote. Il peut aussi s'agir d'un agent de maintenance au sol qui constate un problème de sécurité et qui éprouve le besoin de le signaler.
Le programme est établi et financé par le ministre, mais il doit être géré par une tierce partie objective et indépendante, en l'occurrence un organisme gouvernemental, par exemple, le Conseil national de recherches du Canada ou le Bureau de la sécurité des transports. Il est semblable à l'Aviation Safety Reporting System des États-Unis, qui est financé par la FAA mais administré par la NASA. J'ai ajouté ici un hyperlien et si vous voulez obtenir des renseignements complémentaires, ceci peut vous donner une bonne idée de ce qu'il advient de l'information recueillie. La NASA obtient des quantités de bons renseignements auxquels il est donné suite, mais le régime américain comporte aussi des mesures de protection.
Chez nous, les personnes peuvent même signaler une infraction qu'elles ont elles-mêmes commise sans crainte de représailles. Les renseignements sont signalés à une tierce partie, en l'occurrence un organisme gouvernemental, et non pas à Transports Canada, qui n'intervient donc pas à ce niveau.
Les renseignements sont utilisés pour rassembler autant de données sur la sécurité que possible aux fins d'analyse des tendances, d'études et d'examens des dangers et des incidents dans le but d'améliorer la sécurité, d'informer les autres des dangers potentiels en matière de sécurité et de sûreté et d'éviter que de telles situations ne se reproduisent. Les renseignements ne seraient jamais signalés si ce n'était de la protection assurée à la personne qui les signale. Les renseignements signalés sont dépersonnalisés dans un très court délai. Généralement — et cela sera précisé dans le règlement — ce délai est de 24 à 48 heures. La personne inscrit son nom sur une bande détachable qui lui est renvoyée pour lui montrer que le document a été dépersonnalisé. Mais avant cela, l'organisme va essayer de contacter la personne pour obtenir le plus d'information possible, après quoi elle va dépersonnaliser le document.
Les renseignements ne peuvent être utilisés dans le cadre de la prise de mesures d'application de la loi, de procédures judiciaires ou disciplinaires, ou de toute autre procédure contre la personne qui les signale. Les renseignements ne peuvent être communiqués en vertu des dispositions à l'égard de l'accès à l'information avant d'avoir été dépersonnalisés. Évidemment, une fois qu'ils sont dépersonnalisés, ils sont publiés et le ministre ou l'organisme gouvernemental peuvent s'en servir pour promouvoir la sécurité. Les renseignements regroupés peuvent être utilisés par l'organisme gouvernemental qui les conserve et par Transports Canada, comme je viens de le dire, afin d'améliorer la sécurité, mais seulement après avoir été dépersonnalisés.
La protection offerte à la personne qui signale les renseignements s'applique même si des poursuites sont entreprises contre cette personne à la lumière de preuves indépendantes ne découlant pas du programme. Je vais vous donner un exemple. Quelqu'un signale un problème et déclare: « Ce n'était pas intentionnel. C'est moi qui l'ait fait », et reçoit ensuite un accusé réception qu'il pourra opposer à toute tentative de poursuite judiciaire. Il pourra dire qu'il a signalé un problème et, comme aux États-Unis, il obtiendra l'impunité, à condition que
1) la personne ait signalé les renseignements par l'entremise du programme;
2) les renseignements ne concernent pas un accident ou un incident à signaler;
3) la présumée infraction n'ait pas été commise de façon délibérée;
4) la personne n'ait pas été trouvée coupable par un tribunal d'une infraction en vertu de la législation aéronautique au cours des deux années précédentes;
5) la personne n'ait pas eu recours à la protection devant un tribunal au cours des deux années précédentes;
6) la personne ait déjà signalé l'événement par l'entremise du processus de communication interne prévu par le SGS, lorsqu'elle travaille pour le compte d'un organisme régi par un SGS.
Voilà des renseignements abondants et intéressants. Le site Web américain vous montrera tout l'intérêt des renseignements recueillis que l'on ne pourrait pas obtenir sans accorder de protection. Cette protection est de la plus haute importance si l'on veut que les gens signalent des problèmes. Autrement, ils ne les signaleront pas.
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Voilà le maillon faible du projet de loi. Je pense que nous avons fait du bon travail et que le gouvernement a bien répondu aux problèmes que nous avons signalés au cours de l'étude du projet de loi. Mais nous avons ici le maillon faible du projet de loi, et il faut régler ce problème.
Du côté des employés, je pense qu'il existe un large consensus, mais s'il s'agit de protéger un patron récalcitrant qui commet délibérément des infractions ou qui refuse de prendre des mesures correctives, nous allons essentiellement... Et cela nous ramène aux conséquences, parce qu'en matière de sécurité ferroviaire, on a constaté une augmentation de la fréquence des accidents lorsque les infractions restent sans conséquence.
Supposons un instant qu'une compagnie, qu'on appellera RCN, décide de se soustraire aux exigences en matière de sécurité parce qu'elle s'estime protégée par le processus du SGS. Dans l'article visé par l'amendement BQ-16, il est dit que le ministre ne doit pas divulguer les renseignements dont il dispose, sauf par l'intermédiaire d'un tribunal ou s'il estime que ces renseignements doivent être divulgués. Autrement dit, nous conférons au ministre le pouvoir de décider s'il va les divulguer ou non. Sans ce pouvoir, il devra passer par un tribunal.
Deuxièmement, les renseignements divulgués dans le cadre de ce processus ne peuvent pas être utilisés pour intenter des poursuites contre le titulaire du document ou pour lui imposer une autre mesure. C'est là qu'est le problème, et non pas au niveau des employés. Nous sommes bien d'accord.
Le problème, c'est que comme l'a dit M. Reinhardt, on accorde l'impunité aux compagnies, dont la plupart se comportent de façon responsable, mais ce n'est peut-être pas le cas de toutes les compagnies, et je ne suis pas prêt à dire aux Canadiens qui voyagent que tout est parfait et qu'on a mis en place ce processus qui comporte un mécanisme d'application obligeant le gestionnaire de l'entreprise à signifier dans les 12 mois un avis de détection à l'organisme chargé de l'application de la loi en aviation. Je ne pense pas que les Canadiens l'acceptent et je ne pense pas qu'ils acceptent de s'en remettre à une compagnie aérienne qui enfreint manifestement la loi alors que l'information ne peut pas être publiée.
Les gens qui voyagent ont le droit de savoir qu'une compagnie commet systématiquement des infractions et qu'elle ne prend pas de mesures correctives. Les Canadiens ont le droit de savoir, et nous ne pouvons pas nous contenter d'entériner ce projet d'article. Il faut régler le problème.
Je pense que l'amendement G-3 apporte une partie de la solution, comme l'a dit M. Volpe. La motion de M. Laframboise constitue elle aussi une partie de la solution, mais il faut régler le problème de cet article. On ne peut pas accorder l'impunité à la compagnie, ni permettre que des renseignements essentiels à la sécurité des voyageurs soient tenus secrets, sauf décision contraire d'un tribunal ou du ministre.
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Monsieur le président, je ne suis pas tout à fait d'accord avec le secrétaire parlementaire lorsqu'il dit que nous avons tout entendu. Je dois reconnaître, comme je l'ai déjà fait à plusieurs reprises, la volonté du gouvernement de présenter des amendements. Je pense que le processus législatif exige un échange continu jusqu'à ce que l'on soit certain de bien comprendre la situation, et ce n'est qu'ensuite que l'on prendra une décision. Tant qu'il y a des questions légitimes, je crois que ce débat est utile.
[Français]
C'est, après tout, du choc des idées que jaillit la lumière, si vous me permettez l'expression.
Je suis très réticent à l'idée qu'on m'impose un bâillon ou qu'on prolonge les heures de façon inconsidérée. C'est ce qui s'en vient, j'en ai bien l'impression. Pour ma part, je pense que la discussion commence. Je l'espère pour M. Laframboise.
Je vais vous faire part des circonstances qui m'ont amené là où j'en suis maintenant. Au cours d'une rencontre avec les fonctionnaires, j'ai posé toutes les questions que j'ai pu. Je suis satisfait de ce que M. Preuss vient de dire, en l'occurrence que le gouvernement n'aurait pas normalement les renseignements dont on parle dans ces dispositions, sauf dans les trois circonstances énumérées, c'est-à-dire les cas où les renseignements seraient dépersonnalisés, où des tribunaux ou d'autres organismes imposeraient la divulgation ou dans les cas où l'article 7.1 s'appliquerait. Ce sont donc des renseignements qui peuvent être rendus publics dans certaines circonstances, mais qui n'existeraient pas de toute façon s'il n'y avait pas les systèmes de gestion de la sécurité.
J'accepte donc cet argument, et je peux vous dire que je le fais en fonction d'un amendement que vous avez proposé et qui a été accepté par le comité. On y dit que dans les trois ans suivant l'entrée en vigueur de ces dispositions, une révision devrait être faite. C'est peut-être la condition qui mettrait tout le monde à l'aise. Je me rends compte, dans le cas de cette révision, qu'il s'agit des articles 5.31 et 5.38. Peut-être faudrait-il introduire une disposition stipulant qu'il doit y avoir, de façon obligatoire, une révision dans cinq ans. Le ministère va forcément disposer d'une foule de renseignements à la suite de tous les reportages traitant des systèmes de gestion de la sécurité. On pourrait alors déterminer si ou comment ces renseignements ont été divulgués.
Pour l'instant, je pense que ce qui m'a aidé à comprendre et à accepter les amendements — et j'espère ne pas me leurrer moi-même à ce sujet —, c'est le fait qu'on traite de renseignements dont le gouvernement ne disposerait pas autrement. Outre la possibilité de rendre les renseignements publics, d'autres lois obligent à faire des rapports sur ces renseignements. Cela a peut-être comme effet d'augmenter encore davantage la sécurité aérienne. C'est en ce sens que je me rallie à cette idée. Je voulais vous le dire. Dans ces circonstances, je suis satisfait et prêt à aller de l'avant. Je pense aussi qu'il faut respecter les parlementaires autour de cette table. Si certains ont des questions légitimes à poser, je pense qu'ils devraient pouvoir le faire, quitte à ce qu'on siège plus tard ou plus souvent, monsieur le président.
Merci.
Si on m'informe d'une infraction au code de maintenance par RCN, et si après vérification je constate qu'elle n'a pas été signalée à l'interne, eh bien, nous ne sommes pas très indulgents. Nous enclenchons directement l'ancien mécanisme d'application de la loi, portons une accusation et intentons une poursuite.
Si l'infraction a été signalée à l'interne, nous cherchons à établir si elle a été commise intentionnellement par l'entreprise. Il pourrait s'agir d'une erreur. Ou ce pourrait être quelque chose d'évident — surcharger un appareil de 2 000 livres — et il est évident qu'elle savait ce qu'elle faisait. Je peux vous dire que nous avons alourdi des peines.
Si ce n'est pas intentionnel et si cela a été signalé à l'interne, nous sommes satisfaits, parce que nous savons qu'il s'agit d'une entreprise adulte et responsable qui s'occupe de ses affaires et règle ses problèmes. Il se peut que l'on revienne plus tard en disant que ce n'est pas suffisant et qu'il faut faire plus. Si l'entreprise nous présente des mesures correctives satisfaisantes, nous poursuivons.
On pose la question de savoir si la nature de l'infraction exige que l'entreprise présente un plan de mesures correctives. Dans l'affirmative, on le lui demande. On examine le plan et s'il est acceptable, c'est là que se termine le processus de contrôle de la qualité. Nous faisons une vérification. Si nous ne sommes pas satisfaits, nous prenons encore une fois des mesures pour faire appliquer la loi.
C'est ce qu'il y a de mieux comme SGS parce que nous pouvons porter une accusation contre la compagnie. Nous disposons de tous les outils ainsi que de sanctions alourdies pour faire appliquer la loi. Si la compagnie collabore avec nous et prend les mesures correctives qui s'imposent, c'est ce que nous voulons. Nous voulons promouvoir la sécurité. Nous ne voulons pas que la compagnie ferme ses portes et paie une amende de 100 000 $ si ce n'est pas justifié.
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Merci, monsieur le président.
Le genre de réponse qu'on nous fait maintenant me fait revenir en arrière de trois quarts d'heure, au moment où j'avais demandé que tous ces points soient regroupés afin que nous puissions les examiner d'une manière qui soit un peu logique du point de vue de la procédure.
Ce que je pensais à ce moment-là — et vous voudrez bien m'excuser si je me répète — c'est que l'amendement G-3 nous donnait l'occasion de discuter de la teneur profonde et de l'orientation de tout cet article qu'on nous propose. Même si, sur le principe de base, mes collègues ne pouvaient pas se rallier à mon intervention précédente tel que je venais de la faire, on nous dit par contre maintenant que si nous procédons plus avant, ce serait au risque de nous contredire nous-mêmes. Ainsi, la discussion que nous pourrions avoir, par exemple, sur un nouvel amendement G-3 pourrait nous obliger à revenir en arrière pour rouvrir celui-ci.
Si c'est bien cela que nous dit M. Reinhardt, je pense que le greffier législatif et le greffier pourraient être enclins à nous aider à décider s'il ne faudrait pas peut-être regrouper le reste de ces amendements, qui auraient pu être mis en délibération avec l'amendement BQ-16, puisque ce serait la meilleure façon de procéder. Au cas contraire, à chaque fois que nous ouvrirons un amendement, nous entendrons à nouveau les mêmes arguments philosophiques. Tous ces amendements pris individuellement ont du sens, mais ils sont tous regroupés pour nous permettre de comprendre une fois pour toutes un article en particulier, pas le projet de loi, mais un article particulier de celui-ci.
Je vais donc vous demander de consulter le greffier législatif et le greffier afin de voir s'il ne vous serait pas possible d'aider les membres du comité réunis ici à assumer leurs obligations démocratiques en faisant les choses d'une façon qui respecte la procédure de manière à nous permettre d'arriver à une décision qui ne nous amène pas à en contredire une autre.
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Je me demande, monsieur le président, si mes collègues n'accepteraient pas ce que j'ai déjà proposé à deux autres reprises, en l'occurrence que l'on regroupe certains de ces amendements étant donné leur similitude. La seule façon de le faire serait que quelqu'un qui a la compétence voulue les examine du point de vue de la procédure. Si l'on veut plutôt parler d'intention, et c'est ce que je pense vous avoir entendu dire, je ne pense pas qu'on puisse jamais aboutir à un consensus. J'ignore les intentions de mes collègues pour ce qui est des phases de l'étude article par article et je ne suis pas certain non plus que mes collègues soient sur la même longueur d'onde que moi.
Personnellement, je serais favorable à ce qu'on décide d'aller jusqu'à ce que nous puissions nous entendre sur les dispositions qu'on nous demande d'adopter. J'ai lu tous les amendements. Personnellement, je me suis déjà fait une idée de ceux qui pourraient être regroupés et d'ailleurs, c'est ainsi que j'ai moi-même procédé pour les étudier. Tout le monde a sa propre façon de travailler, mais dans l'état actuel des choses nous n'arrêtons pas de nous adresser soit aux représentants du ministère, soit au président pour nous aider à comprendre tel ou tel amendement.
Et même si cette façon de faire est utile pour le législateur, il est beaucoup plus efficace, étant donné la responsabilité que nous avons, de pouvoir décider aussi rapidement que possible de ce qui sera utile et de ce qui sera productif. Je ne dis pas cela par naïveté ou par faux-semblant, mais parce que j'ai l'intime conviction que, pour que le projet de loi C-6 soit effectivement une loi destinée à assurer la sécurité et le bien public, tous ces articles et tous les amendements doivent être examinés sous cet angle. Je ne vois rien qui soit plus improductif pour un législateur que d'avoir sans cesse à se demander si tel ou tel amendement, si tel ou tel article s'inscrit dans la définition générale de la responsabilité du législateur à ce sujet.
Si le comité ne tient pas à examiner le projet de loi C-6, tant pis. Mais à ce moment-là, il le sera point par point. Alors je vous en prie — et peut-être mes collègues ne seront-ils pas d'accord — demandez donc d'ici 24 heures à votre greffier législatif et à votre greffier de regrouper cela pour nous, vous voulez bien? Tous les membres du comité ont la même information que moi. Je ne suis pas sûr qu'il faille que vous nous teniez la main, mais à tout le moins si vous regroupiez ces amendements, nous pourrions les examiner en un plus grand bloc. Nous savons tous ce que nous voulons obtenir avec ces amendements.
Sans donner l'impression que je suis vraiment fâché, il n'en reste pas moins que nous pourrions utiliser l'heure et demie qu'il nous reste de façon plus productive que la façon dont nous avons utilisé la première heure. Et tout le monde a un droit. M. Laframboise l'a fort bien dit, je crois: nous avons tous nos droits démocratiques qu'il faut respecter. Mais à ces droits démocratiques s'ajoute une responsabilité, qui nous incombe à tous, d'être pertinents dans nos interventions pendant l'étude article par article.
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Effectivement, vous avez parfaitement raison. Et je m'en remets d'ailleurs à ce que disait M. Bélanger à ce propos, mais plus nous parlons, plus nous pouvons circonscrire les choses.
Par contre, lorsque vous dites qu'il n'y a pas eu de consultation, je ne suis pas d'accord. La semaine dernière, nous avons eu une nouvelle mouture du G-3, et le gouvernement, depuis lors, y a encore travaillé. Je ne lui en rends pas encore hommage pour autant, parce que nous n'avons pas encore voté sur ce point, mais il n'en reste pas moins que nous avons déjà eu trois variantes du G-3 et la dernière en date, celle qu'on nous a présentée aujourd'hui, sera jugée pour ce qu'elle vaut.
Je pense que nous savions déjà tous de quoi il retournait dans le G-3. Le gouvernement a présenté la version un, puis la version deux, de sorte que nous connaissons tous le contexte et nous connaissons aussi les arguments qui ont amené cette discussion. Je pense maintenant que si nous reportons une décision sur certains de ces amendements parce que nous voulons les examiner l'un après l'autre, alors que certains d'entre nous vont vous demander...
Il va falloir à un moment donné que vous décidiez, monsieur le président, si ces amendements ont un impact corrélatif sur d'autres amendements ou sur des amendements antérieurs, nous forçant à y réfléchir, comme nous l'avons fait par exemple pour l'amendement BQ-16 lorsque M. Laframboise, après que nous en ayons discuté, a déclaré qu'il allait le retirer. Je l'en avais remercié d'ailleurs, comme la plupart des membres du comité. C'était de sa part une réaction authentique. Mais je pensais avoir lu cette réponse...
Vous savez, si vous m'aviez dit plus tôt que nous allions regrouper certains de ces amendements, j'aurais pu présenter un argumentaire beaucoup plus contraignant contre l'amendement principal qui aurait eu un impact sur le mien. Et c'est tout ce que je vous demande.