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Merci, et bon après-midi à tous.
C'est la seizième séance du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités. Conformément à l'ordre du jour, nous étudions le projet de loi .
Nos témoins aujourd'hui sont Gilles Dufault, Joan McDonald et Seymour Isenberg, de l'Office des transports du Canada.
Comme nous sommes à l'heure, je vous demanderais de faire votre exposé préliminaire puis le comité vous posera quelques questions.
Monsieur Dufault, la parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, messieurs les membres du comité, je m'appelle Gilles Dufault et je suis président par intérim de l'Office des transports du Canada depuis le 1er juillet dernier. Il me fait plaisir d'être ici cet après-midi pour répondre aux questions des membres de ce comité relativement au projet de loi . Je suis accompagné aujourd'hui de M. Seymour Isenberg, directeur général des transports ferroviaires et maritimes, et de Mme Joan MacDonald, directrice générale du transport aérien et des transports accessibles.
Je prendrai d'abord quelques minutes pour vous expliquer brièvement qui nous sommes et quelles sont nos responsabilités. Je vous signale d'emblée que l'Office des transports du Canada est l'incarnation actuelle du plus ancien tribunal administratif du Canada, dont le mandat et le champ d'application a évolué au rythme de l'évolution des transports au pays.
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Aujourd'hui, l'Office des transports du Canada est un tribunal administratif indépendant qui a pour mandat d'interpréter et d'appliquer la législation touchant les transports ainsi que les politiques du gouvernement fédéral en la matière, d'en réglementer les aspects économiques, si nécessaire, et d'assurer que les lois du marché prévalent, en vue de rendre le système de transport fédéral efficace et accessible à l'aide, notamment, d'éducation, de consultations et de réglementation essentielle.
Selon la loi actuelle, l'office se compose de sept membres permanents et de trois membres temporaires. Les membres, tous nommés par décret, sont originaires de toutes les régions du pays et apportent à la prise de décision une expérience personnelle variée. Le gouverneur en conseil choisit un président et un vice-président parmi les membres nommés. Le premier agit comme membre à temps plein et dirige l'office, le second le remplace en son absence. Présentement, l'office compte six membres permanents qui travaillent à temps plein.
En raison de son mandat et de l'étendue de son champ d'intervention, l'office s'est doté d'un personnel multidisciplinaire aux expériences et compétences professionnelles variées. Quelque 260 employés appuient tous les membres dans la prise de décision et la résolution de conflit entre transporteurs, entre expéditeurs et transporteurs ou entre consommateurs et transporteurs.
À titre de tribunal quasi judiciaire, l'office rend des décisions sur une vaste gamme de questions économiques se rapportant aux transports aérien, ferroviaire et maritime au Canada, et possède les attributions d'une cour supérieure pour exercer son autorité. Nous aidons ainsi les fournisseurs et les utilisateurs des services à régler leurs différends hors des tribunaux, dans la mesure du possible, en ne recourant à la réglementation que lorsque celle-ci est nécessaire.
Dans le domaine ferroviaire, l'office délivre des certificats d'aptitude permettant la construction et l'exploitation d'un chemin de fer. Il se prononce sur les plaintes se rapportant aux taux et aux services, ainsi que sur les différends entre un chemin de fer et d'autres parties sur des questions d'infrastructure ferroviaire et d'accès. Nous établissons également les taux d'interconnexion, la valeur nette de récupération dans les cas de cession de ligne et le niveau de revenu maximum des chemins de fer pour le transport des céréales.
Dans le domaine maritime, l'office est notamment l'instance d'appel pour les tarifs des administrations de pilotage. Il a aussi pour mandat de protéger les armateurs canadiens en s'assurant que toute activité maritime entre deux ports situés au Canada s'effectue prioritairement par des bâtiments battant pavillon canadien.
Dans le domaine aérien, l'office délivre les licences aux transporteurs aériens canadiens et étrangers, applique les exigences se rapportant à la délivrance de ces licences et délivre les permis d'affrètement. L'office participe aussi à la négociation des accords aériens internationaux et en assure la mise en oeuvre, en plus de traiter des plaintes des consommateurs liées au transport aérien.
Enfin, l'office s'occupe de cas d'infraction à la loi dans divers domaines ainsi que de l'accessibilité au réseau de transport canadien. L'élimination des obstacles abusifs au déplacement des personnes handicapées est un élément important de notre mandat. Par ses décisions à la suite de plaintes, l'office contribue à l'élimination progressive de ces obstacles. Il peut imposer des règlements mais préfère une approche plus flexible et plus efficace, c'est-à-dire la consultation, l'éducation et le développement de codes de pratiques volontaires en collaboration avec la communauté des personnes handicapées et les représentants de l'industrie.
[Traduction]
Puisque plusieurs de nos processus sont dictés par les plaintes, l'Office a mis au point des mécanismes pour traiter les plaintes rapidement, efficacement et équitablement. Un comité d'examen d'au moins deux membres doit entendre toutes les causes et rendre des décisions. Nos décisions découlent d'un processus intègre, transparent et juste à l'égard de tous. Chaque année, des milliers de cas, d'envergure variable, mais tous ayant de l'importance pour les personnes touchées, sont traités par l'Office. En 2005, nous avons statué sur environ 3 800 cas. À tout moment, la charge de travail moyenne de chaque membre est d'au moins 100 dossiers. Nous constatons également un recours de plus en plus fréquent à la médiation et à la facilitation comme mode de règlement des différends.
Je suis persuadé que dans l'avenir, nous ferons davantage appel à ces autres formes de règlement en réponse aux exigences des entreprises et des citoyens qui s'attendent à ce que le gouvernement du Canada remédie plus efficacement et plus rapidement à leurs préoccupations. Nous continuerons de nous acquitter de notre mission en faisant appel à des méthodes modernes, axées sur le client et le citoyen, y compris le règlement des différends et le traitement des plaintes par Internet.
Rester à l'écoute de l'industrie des transports, de ses usagers et des citoyens canadiens, tout en fonctionnant de manière efficace, demeurent nos priorités.
[Français]
Voilà qui conclut cette brève présentation de l'office. Je vous remercie de votre attention.
Monsieur le président, il nous fera maintenant plaisir de répondre aux questions des membres du comité.
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Merci beaucoup, monsieur Dufault. Merci beaucoup. Tout d'abord, j'ai quelques questions, si vous le permettez.
Pour situer cette question dans son contexte, le projet de loi va élargir considérablement votre mandat, si j'ai bien compris. Peut-être que vos responsabilités ne seront pas élargies comme je le suppose. Mais j'aimerais établir le contexte avant de vous poser quelques questions, car je crains toujours que vous ne soyez pas capables et en mesure d'assumer les responsabilités qu'on s'apprête à vous transférer. N'importe lequel d'entre vous pourrait peut-être répondre à cette préoccupation, afin de calmer les craintes que mes collègues et moi avons.
J'aimerais vous poser quelques questions précises.
Premièrement, comment l'OTC fera-t-elle pour déterminer les règles visant la clarté de la publicité sur les tarifs aériens? Comment ferez-vous pour déterminer si ces règles sont utiles ou non dans notre société, étant donné ce que le projet de loi vous oblige à faire?
Deuxièmement, j'aimerais parler du commissaire aux plaintes relatives au transport aérien. M. Hood, l'ancien commissaire — ancien arbitre de la LNH également — a fini par se rendre compte que le CPTA n'est pas simplement un processus d'examen des plaintes; il est devenu le champion des passagers. Il a sévèrement critiqué l'idée d'éliminer l'indépendance du commissaire et de confier ses tâches à un organisme de réglementation. Ça me rappelle un peu les sociétés du barreau qui sont censées régir la profession et discipliner ses membres tout en faisant la promotion de la profession.
J'essaie de comprendre ce que devra faire un citoyen ordinaire qui a un problème. S'il doit s'adresser à l'OTC, le public saura-t-il s'il y a une tendance? Comment le public pourra-t-il savoir que l'OTC est déjà saisi de 15 plaintes semblables, chose dont il aurait été informé en s'adressant à un commissaire aux plaintes indépendant?
Voilà mes deux questions. Premièrement, pensez-vous qu'il y a lieu d'avoir un règlement sur la clarté des tarifs aériens? Ma deuxième question concerne le commissaire aux plaintes relatives au transport aérien dont la fonction sera intégrée à l'OTC.
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Je vais répondre d'abord à votre deuxième question.
Le poste de commissaire aux plaintes relatives au transport aérien a été créé pour traiter les plaintes pour lesquelles il n'existe aucun remède dans la loi. Les plaintes étaient réglées de manière informelle par la facilitation ou la médiation et tout le travail était effectué par les employés de l'OTC sous la direction du commissaire. Si, au bout du processus, le commissaire devait intervenir, il le faisait. Parfois, les plaintes que nous recevons comportent de nombreux éléments. Si une partie de la plainte ne peut pas être réglée de manière informelle par les personnes chargées de traiter les plaintes, elle est renvoyée à l'agence qui suit son processus officiel normal et nous rendons une décision fondée sur la preuve fournie par les deux parties.
Il y a deux ans, le poste de commissaire aux plaintes relatives au transport aérien n'a pas été aboli, mais la titulaire n'a pas été remplacée lorsque son mandat s'est terminé. Parallèlement, suite à l'examen des dépenses, le gouvernement a demandé à l'agence de maintenir son programme d'examen des plaintes relatives au transport aérien, tout en réduisant le budget du commissaire aux plaintes relatives au transport aérien ainsi que le financement du programme.
Depuis, nous avons assumé la même responsabilité pour les plaintes relatives au transport aérien. En 2005, nous avons traité plus de 1 300 plaintes.
La disparition du poste de commissaire aux plaintes relatives au transport aérien n'a pas créé de vrai problème. Nous avons simplement perdu un employé de niveau supérieur à l'agence. Nous continuons à traiter les plaintes. Nous continuons à assumer cette responsabilité. Nous continuons à régler les plaintes concernant les tarifs et d'autres questions en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés par l'OTC.
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Ma prochaine question s'adresse à M. Isenberg.
L'article 29 du projet de loi apporte toute une modification au dossier ferroviaire, notamment au paragraphe 95.1 de la loi, soit à la réglementation sur le bruit. Jusqu'à présent, en cas de plainte, vous ne pouviez pas intervenir. La nouvelle réglementation vous le permettra.
Pouvez-vous me donner un exemple d'intervention que vous pourrez faire?
Je sais que dans certains dossiers, vous assistez aux réunions, mais vous disiez ouvertement que vous ne pouviez pas imposer de réduction du bruit aux exploitants.
Quelle nouvelle façon de faire pourrez-vous maintenant utiliser?
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La loi nous donne maintenant le pouvoir d'ordonner à une compagnie de chemin de fer de changer ses opérations de temps en temps, si c'est possible. L'ancienne loi ne nous accordait pas ce pouvoir, mais dans ce cas, nous l'avons.
Si vous me le permettez, je vais continuer de répondre en anglais.
[Traduction]
Dans sa forme actuelle, la loi nous accorde le pouvoir de dernier recours. En d'autres mots, il est prévu que les parties essaient de régler elles-mêmes leurs problèmes. Nous intervenons seulement si les parties ne peuvent régler la question. Maintenant, la loi nous donnera le pouvoir d'élaborer un processus et une solution en vue de régler le problème, tout en tenant compte du fait que les chemins de fer doivent fonctionner.
Le bruit est une question complexe qui fait intervenir les perceptions, les problèmes individuels, l'histoire, etc. Je suis convaincu que cette loi contribuera grandement à aider les gens à résoudre le problème.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup, messieurs Dufault et Isenberg, ainsi que madame MacDonald, d'être venus ici aujourd'hui.
J'aimerais revenir, après les questions de M. Laframboise et M. McGuinty, au fonctionnement de l'Office des transports du Canada. Combien d'employés avez-vous? Vous avez parlé du nombre de membres de l'Office des transports du Canada, mais j'aimerais bien savoir à quel moment les dossiers sont traités par des employés et à quel moment ils le sont par les membres.
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Les membres interviennent dans tous les dossiers à un moment ou à un autre, parce que dès qu'un dossier exige une signature de l'office, il faut la signature des membres.
Les employés sont là pour traiter les dossiers. Ils font la recherche, ils analysent les dossiers et ils recommandent aux membres des approches et diverses alternatives.
Les dossiers diffèrent beaucoup. Certains relèvent de la routine, comme la délivrance d'une licence, par exemple. Au cours de la dernière année, nous avons délivré 1 800 licences à des compagnies aériennes. Ces dossiers sont tous traités par un personnel spécialisé. Quand toute la recherche a été faite et que le demandeur répond à toutes les exigences pour obtenir une licence, celle-ci est émise par les membres.
Par contre, quand il y a un problème, quand une compagnie ne répond pas à toutes les exigences, ce sont les membres qui décident de la voie à suivre et des informations additionnelles à demander. Le personnel travaille très fort à la préparation des dossiers, de sorte que les membres peuvent se concentrer sur l'essentiel, et non sur les détails.
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Il y en a donc eu une dizaine par jour, en moyenne.
M. Gilles Dufault: Oui, si vous voulez.
M. Peter Julian: Vous avez dit que vous ne croyez pas qu'il soit désavantageux d'éliminer deux postes de membres. Effectivement, vous opérez avec cinq membres. Avec le nombre de dossiers que vous avez, il me semble que ce serait une entrave à la capacité de faire le travail, n'est-ce pas?
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Les plaintes relatives au transport aérien qui étaient traitées auparavant par le commissaire sont traitées de façon informelle. En fait, ce sont les parties qui influencent la durée des délais.
On a des normes de rendement quant à la façon de traiter les plaintes. Par exemple, quand quelqu'un téléphone au centre d'appels, on retourne l'appel tout de suite. S'il téléphone après les heures de travail, on rappelle le lendemain. Si la plainte est faite par Internet, on envoie un accusé de réception par Internet. S'il s'agit d'une plainte écrite, on envoie un accusé de réception dans les jours qui suivent. De cette façon, le plaignant sait que la plainte a été reçue et que l'Office s'en occupe. Il s'agit des plaintes qui sont traitées de façon informelle et qui étaient traitées auparavant par le commissaire aux plaintes.
Dans le cas des plaintes formelles, les procédures habituelles de l'office prévalent. Nous avons un délai de 120 jours, en vertu de la loi, pour rendre une décision. Nous écrivons immédiatement au plaignant et à la partie concernée, pour leur fixer des délais et donner des directives quant à la façon de fournir l'information.
Ensuite, il y a un échange de correspondance jusqu'à ce que les plaidoiries soient entendues. Quand elles sont terminées, après environ 60 jours, on en fait l'analyse et on discute du fond de la plainte. Enfin, on rend une décision qu'il a fallu rédiger, faire traduire et produire. C'est ainsi qu'on fonctionne.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous les trois d'être venus aujourd'hui.
J'aimerais, moi aussi, parler du processus de règlement des différends, mais d'une autre partie du projet de loi, soit l'article 44, qui ajoute plusieurs articles traitant de l'établissement des tarifs des services publics de trains de banlieue qui souhaitent utiliser les installations des propriétaires des voies principales. Il s'agit des articles 152.1 et 152.2, qui sont de nouvelles dispositions.
Ma question découle de l'expérience d'une collectivité située de l'autre côté de la rivière d'où je viens, la ville de Mission, qui se trouve à un bout de la ligne du West Coast Express qui se rend à Vancouver. Cette ligne traverse un certain nombre de collectivités où elle prend des passagers. Pendant les négociations visant à établir le tarif qui serait versé aux propriétaires de la ligne principale, certains membres du public étaient mécontents d'être obligés de payer si cher.
Je constate que le projet de loi prévoit encore un processus de négociation initial, mais si les deux parties, le transporteur public et l'exploitant de la ligne principale, n'arrivent pas à s'entendre, c'est à vous qu'il appartiendra de trancher. Il n'est plus question d'arbitrage; vous rendrez simplement une décision en tenant compte d'un certain nombre de facteurs.
Si c'était un propriétaire de ligne principale, je m'inquiéterais un peu de cette intrusion dans le processus normal d'un marché libre. Avez-vous consulté l'industrie, et quelle a été sa réaction?
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Les villes qui commencent à manquer de place pour les automobiles — soit Vancouver, Toronto et Montréal — s'intéressent aux trains de banlieue. Il s'agit de leur fournir un soutien. Ainsi, si la négociation entre les parties n'aboutit pas, celles-ci peuvent demander à l'Office d'établir un tarif juste, en tenant compte de ce qu'il en coûte pour fournir ce service ainsi que des répercussions sur le transport de marchandises. C'est d'ailleurs un problème nord-américain. Vous imaginez bien que le transport de marchandises et le transport de passagers ne vont pas toujours de pair.
Nous allons essayer de déterminer un coût juste pour ce que le train de banlieue demande au chemin de fer et de donner aux services de trains de banlieue l'accès à ces lignes de chemin de fer contre rémunération. Chaque cas devra être traité séparément. Les analystes devront s'efforcer de comprendre chaque cas. Le mécanisme a été conçu de manière à ce que les chemins de fer obtiennent un taux de rendement normal contre l'accès à leurs lignes, mais pas un taux de rendement déraisonnable. Ce sera certainement l'objectif des membres qui rendront cette décision et nos analystes des coûts, qui connaissent bien les coûts du transport ferroviaire, fourniront une partie des données.
Nous fonctionnons selon un principe de justice naturelle et les deux parties auront l'occasion de faire valoir leurs arguments, sur lesquels nous nous appuierons pour rendre une décision. C'est le sens du projet de loi.
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Oui, j'aimerais poser une question après un bref préambule.
Monsieur Dufour, si vous le permettez, j'aimerais dire quelque chose aux fins du compte rendu.
Mon collègue, Wayne Easter, s'intéresse beaucoup à la question des agriculteurs canadiens et leur utilisation des wagons-trémies. J'ai une seule question et j'espère que vous y répondrez par un oui ou un non.
Est-ce que l'OTC a contribué à l'élaboration de la méthodologie qui a abouti au tarif de deux dollars la tonne annoncé en mai par le ministre? Dans l'affirmative, pouvez-vous nous fournir une analyse de cette décision? Pouvez-vous nous fournir l'analyse sur laquelle cette décision est fondée? Est-ce possible?
J'ai deux questions. L'une porte sur les plaintes en ce qui a trait au bruit causé par les chemins de fer. Chez moi à North Vancouver, nous avons un problème. Le CN a repris l'exploitation de BC Rail et il y a eu un changement dans le niveau du bruit. Il y a des manoeuvres d'aiguillage et des trains qui sifflent la nuit à des passages à niveau alors que ce n'était jamais le cas auparavant. On fait valoir qu'étant donné que le CN est un chemin de fer fédéral, les trains doivent siffler, mais c'est à deux ou trois heures du matin que les collectivités se font déranger par des manoeuvres d'aiguillage excessives et les trains qui sifflent. Il y a des règlements municipaux pour régler le problème, et auparavant la règle était, dans le cas de BC Rail, que si la municipalité adoptait un règlement disant qu'il n'était pas nécessaire que le train siffle aux passages à niveau, alors il ne sifflait pas et cela ne les dérangeait pas. C'est ce qui se passe à West Vancouver et à North Vancouver.
Je sais que l'une des questions est la façon dont on mesure le bruit. Habituellement, on mesure le bruit à la limite de la propriété pour obtenir le relevé de décibels. Le problème avec les trains qui sifflent et qui font des manoeuvres d'aiguillage, c'est qu'il s'agit d'un bruit intermittent, ce qui peut être déraisonnable. Lorsque j'étais maire de North Vancouver, je recevais des appels téléphoniques à deux heures du matin de gens qui me demandaient si je pouvais entendre le bruit. J'habitais à plusieurs milles du chemin de fer, et oui, je pouvais l'entendre. C'est tout simplement ce que je voulais dire. J'aimerais bien savoir combien de temps il faut attendre, lorsqu'on tente de régler ces problèmes, pour que quelqu'un s'en occupe? Pendant combien de temps les gens doivent-ils en souffrir, en d'autres termes?
Avant que vous tentiez de répondre à la question, j'aimerais soulever un autre point dont M. Fast a parlé également. J'étais membre du conseil d'administration de TransLink lorsque nous examinions la question de l'accès du chemin de fer de banlieue West Coast Express au CP. Ce qui nous préoccupait, c'était que l'information anecdotique que nous avions — car tout est sensé être confidentiel — révélait que la marge brute du CP était de plus de 1 000 p. 100. Quel est le coût marginal qui est ajouté lorsqu'un chemin de fer de banlieue est ajouté à une ligne, et qu'est-ce qui constitue un pourcentage de profit raisonnable? Est-ce 1 000 p. 100? Je crois que le pourcentage est maintenant descendu à 700 p. 100.
La West Coast Express a versé 65 millions de dollars au CP pour la mise en place d'un service de contrôleur de train centralisé, pour le doublement de la voie — des choses nécessaires — mais une fois qu'on a payé pour tout cela... J'ai l'impression qu'ils se font avoir, si on peut dire, par rapport aux autres pourcentages que les chemins de fer de banlieue doivent payer. Nous avons posé la question et on nous a dit qu'on ne peut savoir quels sont ces pourcentages. J'espère que ce projet de loi permettra d'obtenir cette information.
Enfin, le projet de loi à l'étude garantira-t-il un certain accès aux voies? J'ai remarqué qu'un article stipule que si un chemin de fer est vendu et que quelqu'un d'autre le reprend, le nouveau propriétaire doit protéger la continuité des services ferroviaires aux voyageurs. Est-ce que cela s'applique aux lignes urbaines rapides? Seraient-elles protégées? Est-ce qu'il y a une garantie d'accès aux voies? Si ce n'est pas le cas, on a l'impression que le projet de loi dit que les chemins de fer peuvent tout simplement refuser d'accorder l'accès, et nous en avons besoin. Cela fait partie du problème des collectivités.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Dufault.
La population a beaucoup d'attentes en ce qui concerne la résolution du problème de bruit. Au Québec, il y a beaucoup de plaintes de citoyens qui se sentent démunis devant le gouvernement, qui ne peut contrôler cet aspect. Donc, ils fondent beaucoup d'espoir dans notre projet de loi.
Par contre, il est écrit que les compagnies de chemins de fer sont tenues « de ne pas faire de bruit déraisonnable », ce qui est déjà ambigu. Tout le monde se pose des questions à savoir ce que constitue un bruit déraisonnable. Pour l'opérateur posté sur la voie ferrée, ce pourrait être un bruit bien important, mais pour les citoyens qui habitent et qui dorment près de la voie ferrée, ce pourrait être très exagéré.
Un peu plus loin, on dit que :
95.2(1) L’Office peut établir — et publier de la manière qu’il estime indiquée — des lignes directrices :
Cela veut dire que vous pourrez faire quelque chose, mais que vous n'y êtes pas forcé.
J'aimerais savoir comment vous allez appliquer cette directive. Vous préparez-vous déjà à établir des lignes directrices? Si vous commencez à établir des normes une fois la loi promulguée, seront-elles pancanadienne ou seront-elles établies selon chaque municipalité? Cela pourrait prendre un certain temps pour le faire, étant donné qu'il y a plusieurs provinces et localités. Quel est votre avis à ce sujet?
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L'office produira des lignes directrices. Il est indiqué dans la loi que l'office doit préparer des lignes directrices en consultation avec les différentes parties prenantes. On a déjà commencé à préparer le cadre général des lignes directrices, et lorsque la loi sera promulguée, on devrait être en mesure de commencer les consultations avec les compagnies de chemins de fer et les municipalités. On ne peut évidemment pas consulter chaque individu affecté par un problème de bruit, mais on fera les consultations nécessaires.
On dit aussi dans la loi que tous les efforts de collaboration doivent avoir été épuisés et que tous les efforts de médiation ou de facilitation doivent avoir échoué. Alors, quand il y aura des plaintes, l'office pourra les prendre en considération, écouter les plaignants, entendre les parties et recevoir leurs soumissions. Par la suite, l'office rendra une décision en fonction des lignes directrices et des critères qui sont inclus dans la loi. L'office aura la possibilité d'ordonner des mesures correctrices. Il aura un pouvoir d'intervention, alors qu'actuellement, il n'en a pas.
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C'est un bon outil pour vous, c'est logique.
L'article 42 du projet de loi stipule que :
146.2(1) La compagnie de chemin de fer est tenue d’établir et de mettre à jour la liste des voies d’évitement et des épis à démonter qui sont situés dans les régions métropolitaines [...]
Tout cela est relié aux administrations de transport de banlieue qui seront considérées pour la première fois dans le transfert de ces voies.
Selon ce qui est écrit, on dépend entièrement de la compagnie de chemin de fer pour établir cette liste. Si on se rend compte qu'une ligne de chemin de fer n'est plus utilisée, mais que la compagnie ne l'inscrit pas sur sa liste, malgré qu'elle soit tenue de le faire — c'est un droit qu'elle a et que lui donne la loi —, sera-t-il possible pour l'office d'intervenir, à la suite de représentations des administrations de transport de banlieue, afin que telle ligne de chemin de fer non utilisée soit inscrite sur la liste?
Il y a un problème actuellement concernant le transfert de ces voies qui sont conservées par les compagnies, mais la loi actuelle dit que c'est la compagnie qui rédige elle-même sa liste.
Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire?
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Monsieur le président, j'en prends bonne note. Merci.
Je souhaite la bienvenue aux membres de l'Office des transports du Canada.
J'ai deux questions à vous poser. La première s'adresse à Mme MacDonald et a trait au secteur aérien, un sujet qu'on a peut-être moins abordé aujourd'hui. Il s'agit d'une question générale et plutôt ouverte. Voyez-vous des amendements ou des améliorations à apporter au libellé actuel projet de loi?
Je sais qu'on veut assurer une transparence accrue en ce qui concerne le prix des billets d'avion. Il y a également l'intégration du service des plaintes au sein de votre service. Comment voyez-vous le projet de loi par rapport à votre champ d'activité dans le secteur aérien? Y a-t-il des enjeux ou des éléments qui vous apparaissent plus importants, qui pourraient être bonifiés?
Deuxièmement, je reviens à la question du bruit, puisqu'il s'agit d'un des éléments clés de ce projet de loi. Vous avez indiqué dans vos réponses antérieures que vous étiez en train d'élaborer des lignes directrices. Beaucoup de groupes nous ont fait part de leurs préoccupations à ce sujet, et nous les entendrons de nouveau. Ils nous proposeront des amendements pour donner plus de mordant au projet de loi.
Dans vos lignes directrices, avez-vous prévu inclure des normes de décibels? Avez-vous des modèles d'inspiration européenne ou américaine? Y a-t-il des précédents dans le type de lignes directrices que vous souhaitez établir? Il s'agit tout de même d'un service ferroviaire nord-américain.
C'étaient mes deux questions: l'une concerne le transport aérien et l'autre concerne le bruit dans le transport ferroviaire.
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Monsieur Blaney, je n'ai pas dit que l'office était en train d'élaborer des lignes directrice. L'office est en train de d'élaborer les paramètres qui serviront au développement des lignes directrices, en consultation avec les parties prenantes.
Nous n'en sommes pas rendus là. Nous ne pourrons nous adresser aux compagnies de chemins de fer, à la Fédération canadienne des municipalités ou aux associations municipales et provinciales, tant et aussi longtemps que la loi ne sera pas adoptée.
Lorsque la loi sera adoptée, nous enclencherons le processus. Nous discuterons avec les parties pour savoir ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas. Nous aurons alors de la rétroaction de la part de tous les participants.
Mais à ce jour...
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D'abord, il est très important de préciser que nous sommes indépendants de Transports Canada. La relation que nous entretenons avec le ministre est de nature administrative, puisque c'est par son entremise que nous rendons des comptes au Parlement. Il reste que nous sommes complètement indépendants.
Lorsque Transports Canada prépare un projet de loi, des gens de ce ministère font appel aux connaissances de certaines personnes de l'office, généralement des membres du personnel, afin de voir si les recommandations du ministère sont pratiques, opérationnelles et applicables.
L'office tient aussi des rencontres avec le comité qui a revu la loi. Il y a six ans déjà, l'office a fait des recommandations concernant la révision de la loi. Tous les ans, l'office doit faire rapport, dans son rapport annuel, du fonctionnement de la loi. Bref, les relations entre ces deux organismes se limitent à cela.
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Cela peut paraître compliqué parce qu'on commence à débroussailler le tout. Dans un premier temps, nous allons établir des paramètres, puis nous allons entreprendre les consultations auprès de toutes les parties intéressées.
L'office a beaucoup d'expertise. Il connaît bien les chemins de fer, étant donné qu'il travaille à des questions relatives au domaine ferroviaire depuis longtemps. Jusqu'en 1996, le bruit était de la compétence de l'office. Il y a donc, à cet égard, une culture d'entreprise qui existe encore chez nous. Elle ne s'est pas perdue.
Nous prendrons tous les moyens possibles pour élaborer une série de lignes directrices appropriées qui répondra aux besoins de toutes les parties prenantes.
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Je nous souhaite en effet qu'il y ait une culture d'entreprise, parce que nous recevons beaucoup de plaintes à ce sujet.
Je vais revenir à la question de mon collègue. Vous avez dit plus tôt que si une compagnie privée ne voulait pas se départir d'une voie ferrée, vous n'interveniez pas. On parle ici de biens publics et de l'intérêt public. Alors même qu'on développe des réseaux de transport public, ne croyez-vous pas qu'il serait temps, si une compagnie n'exploite pas un tronçon donné, que vous agissiez à titre de médiateur et qu'on demande à cette compagnie pourquoi elle conserve ce tronçon?
Beaucoup de questions se posent à l'intérieur du réseau. Les villes sont toutes en train d'évaluer comment elles peuvent développer des réseaux de transport public. Souvent, quand il existe des secteurs désaffectés, ce sont ceux-ci qu'on considère d'abord. Ne trouvez-vous pas qu'à l'aube de 2007, il serait temps que l'office ait le pouvoir de demander aux entreprises d'expliquer pourquoi elles veulent conserver ces tronçons? Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de tenir un débat transparent à ce sujet?
C'est le cas en ce qui concerne le président du comité d'examen. Pour sa part, le président de l'office affecte les membres à des comités. Il demeure membre et premier dirigeant. S'il fait partie d'un comité, donc s'il s'y est lui-même affecté, il entend la cause et, à l'instar de l'autre ou des deux autres membres du comité, entérine la décision.
D'habitude, le quorum est de deux membres, mais dans le cas des causes controversées, il y en a généralement trois, de façon à s'assurer qu'il y ait toujours une majorité.
Évidemment, vous aurez compris que cette comparution a comme but de constater des problèmes de sécurité à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, mais que la situation pourrait aussi s'appliquer à d'autres aéroports canadiens. M. Duchesneau a fait des déclarations très importantes. D'abord, il n'a pas mis l'accent uniquement sur son service. Il a dit, cependant, que la biométrie allait être appliquée dans son service et qu'on allait, de cette façon, essayer de régler les problèmes de sécurité.
Un comité du Sénat a été chargé d'analyser cette situation. Il y avait, d'ailleurs, dans le Journal de Montréal de ce matin, des déclarations selon lesquelles la biométrie ne serait pas la meilleure solution. D'autres moyens devraient apparemment s'y ajouter pour garantir la sécurité à l'intérieur du service. M. Duchesneau a parlé de crime organisé à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal. Cette situation s'applique probablement à d'autres aéroports canadiens. Il a aussi abordé la sécurité, non seulement à l'intérieur de l'aéroport, mais aussi dans l'aire de trafic et partout sur le territoire de l'aéroport.
Quatre organisations s'occupent de sécurité à Montréal, et on me dit qu'il y en a environ 20 à l'aéroport international Lester B. Pearson. Il est peut-être temps de poser des questions à M. Duchesneau, qui a osé parler des problèmes touchant non seulement l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, mais aussi d'autres aéroports.
Il serait temps de le faire comparaître. J'espérais que ce soit possible dans le cadre de la prochaine réunion, mais à ce sujet, je suis ouvert à la discussion.