:
Évidemment, vous avez compris que j'allais maintenir l'amendement qui a été déposé, soit le BQ-6. D'abord, je pense que les dispositions du Code canadien du travail priment sur cette loi. Même le parti libéral a présenté un amendement en ce sens. En ce qui concerne les lois qu'ajoute l'amendement BQ-6, il s'agit de la Loi sur le transport des marchandises dangereuses et de la Loi sur le Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports.
Je pourrais présenter quelques arguments supplémentaires pour faire valoir le maintien de cette condition dans l'amendement. Il serait important, entre autres pour des questions d'accès à l'information, que le projet de loi C-6 n'entre pas en contradiction avec la Loi sur le Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports. Il est en effet important pour nous, en tant que législateurs, de démontrer à Transports Canada et à tous les intervenants, en vertu du projet de loi C-6, que la Loi sur le Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports prime sur le projet de loi C-6, entre autres en termes d'accès à l'information. Certaines dispositions du projet de loi C-6 limitent l'accès à l'information.
Pour nous, il est très important que l'accès à l'information soit toujours autorisé au Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport. Malgré certains commentaires qui ont été émis, on sait que le projet de loi C-6 peut limiter certains pouvoirs de la loi, entre autres en matière d'accès à l'information.
Par ailleurs, même si on stipule dans la Loi sur le transport des marchandises dangereuses de 1992 que l'autorité de ladite loi est exclusive, il est important qu'on la maintienne. En effet, Transports Canada a publié en février 2006 un énoncé de politique qui limitait, entre autres, une partie de la Loi sur le transport des marchandises dangereuses. Il est important qu'à Transports Canada, on comprenne que la Loi sur le transport des marchandises dangereuses prime toujours sur le projet de loi . Le transport des marchandises dangereuses est une activité qui doit être réglementée. C'est pourquoi le Parlement a décidé d'adopter une loi à cet effet en 1992.
C'est ce que j'avais à ajouter à ma présentation, monsieur le président. Je maintiens l'amendement qui a été déposé, soit le BQ-6.
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Monsieur le président, j'ai écouté attentivement et je me rallie plus ou moins aux arguments contre l'amendement BQ-7 dans la mesure où la confusion qu'il risque de créer en introduisant dans la loi un renvoi à l'Organisation de l'aviation civile internationale puisque, si cette dernière a des normes moins élevées, etc. Je suis donc prêt à voter contre l'amendement BQ-7, ce qui nous amènerait donc à l'amendement NDP-3.1.
J'ai également entendu d'une oreille assez favorable les arguments de la représentante du ministère de la Justice, au sujet de la dernière phrase où on dit « il peut, par règlement » — et peut-être le ministre peut-il également le faire « par décret », « par décision du Conseil privé », « par accord », etc., de sorte que peut-être il y a d'autres interventions que celles faites par « règlement » pour que les activités aéronautiques soient gérées en tout temps selon les plus hautes normes de sécurité.
Cela me convient parfaitement, et c'est précisément là où je ne suis plus l'argument de la représentante du ministère de la Justice. Pour ma part, je crois assez normal que la loi dise quelque chose comme « Le ministre veille à ce que les... soient gérées en tout temps selon les plus hautes normes de sécurité ». Cela ne me dérange pas du tout, et il faudrait que la loi le dise. Le problème, je commence à m'en rendre compte, se trouve dans la dernière partie de la phrase, et j'aimerais bien trouver une façon de dire les choses autrement. Peut-être faudrait-il proposer quelque chose ici.
D'après les arguments et les discussions que j'ai entendus, voilà donc où je me situe. Peut-être pourrions-nous nous débarrasser du BQ-7 pour passer plutôt au NDP-3.1. En fait, j'essaie de faire avancer un peu les choses.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous sommes ici pour répondre à l'intérêt exprimé du comité d'explorer le sujet de la sécurité ferroviaire au Canada.
Je vais prendre le temps de vous expliquer le fondement général de la sécurité ferroviaire au Canada, puis les mesures prises par Transports Canada pour répondre à des questions de sécurité soulevées récemment et qui ont incité le ministre à amorcer un examen indépendant de la législation clé qui régit la sécurité ferroviaire au Canada.
[Français]
M. Luc Bourdon, directeur général de la sécurité ferroviaire, m'accompagne aujourd'hui. Luc a une très grande expérience dans le domaine ferroviaire. Après avoir passé 19 années dans l'industrie, il s'est joint à Transports Canada, d'abord dans la région du Québec, puis ici.
Il est important de noter que les compagnies de chemin de fer, comme les compagnies d'autres modes de transport de l'industrie, sont responsables de prendre des décisions appropriées afin de s'assurer de la sécurité de leurs opérations et de respecter les règlements, les normes et les règles du fédéral, y compris les exigences relatives aux infrastructures, à l'équipement, aux opérations et aux compétences des employés.
Le règlement sur les systèmes de gestion de la sécurité ferroviaire est entré en vigueur le 31 mars 2001. Il exige que toutes les compagnies de chemin de fer sous réglementation fédérale documentent, mettent en oeuvre et maintiennent un cadre officiel pour intégrer la sécurité à leurs opérations quotidiennes, y compris des objectifs de rendement et de sécurité, des évaluations des risques et des processus d'entretien et d'évaluation.
[Traduction]
La mise en oeuvre d'un système de gestion de la sécurité permet à une compagnie de chemin de fer de démontrer son engagement relativement à la sécurité en s'assurant qu'elle constitue une priorité dans toute l'organisation. Ce système ajoute un niveau de sécurité qui vient renforcer le programme de surveillance de Transports Canada.
Transports Canada effectue une surveillance active des chemins de fer et, lorsqu'un inspecteur de la sécurité ferroviaire constate que la sécurité des opérations ferroviaires est immédiatement menacée, il a la responsabilité et l'autorité légale d'émettre une ordonnance pour restreindre les opérations d'une compagnie de chemin de fer. Il peut également imposer des restrictions quant à l'utilisation des passages à niveau s'il décèle un problème qui compromet la sécurité.
[Français]
En raison de l'intérêt du comité relativement aux plus récents déraillements du CN, j'aimerais souligner les mesures d'intervention immédiates prises par le gouvernement à la suite de l'augmentation des déraillements en voie principale du CN en 2005. Dans le cadre de ces mesures, Transports Canada a effectué des inspections ciblées d'envergure et une vérification du système de gestion de la sécurité dans l'ensemble du CN.
[Traduction]
Pour vous donner une idée, les inspections portant sur les opérations du CN dans tout le pays ont visé 230 locomotives, 3 000 wagons de marchandises, 1 900 milles de voie ferrée, 900 passages à niveau et 160 systèmes d'avertissement. La vérification du système de gestion de la sécurité du CN qui a duré quatre semaines, soit du 14 novembre au 10 décembre 2005, était surtout concentrée sur l'évaluation des pratiques de gestion de la sécurité pour l'ensemble du CN.
[Français]
À la suite de cette activité initiale de surveillance ciblée, le ministre a rencontré le président et chef de la direction du CN à deux occasions en 2006 pour discuter des questions de sécurité. Transports Canada a effectué une série additionnelle d'inspections ciblées sur les propriétés du CN au cours de la semaine du 17 juillet 2006. Ces inspections ont révélé qu'il y avait un besoin immédiat d'apporter des corrections au système de gestion de la sécurité du CN.
[Traduction]
Le ministère a également pris 54 mesures d'exécution en 2005-2006 et 75 en 2006-2007. Ces mesures comprennent l'émission de 24 ordonnances concernant les opérations du CN et de 52 avis sur un grand éventail de questions de sécurité.
Par exemple, pendant que le Bureau de la sécurité des transports enquêtait sur les causes du déraillement du CN au bord de la rivière Cheakamus en Colombie-Britannique, en août 2005, Transports Canada a immédiatement émis une ordonnance pour limiter la longueur des trains qui circulaient sur les voies ferrées ayant une courbe très prononcée ou une forte pente dans ce secteur. Les autres mesures prises par le ministère comprenaient l'émission d'un avis et d'une ordonnance visant à imposer au CN, et ce, dans les plus brefs délais, des restrictions opérationnelles aux locomotives circulant dans la subdivision Lillooet, en raison d'un déraillement survenu près de Lillooet en Colombie-Britannique, le 29 juin 2006, lors duquel deux membres de l'équipage ont malheureusement trouvé la mort.
[Français]
Le 24 juillet 2006, le a imposé au CN un ordre ministériel en vertu de l'article 32 de la Loi sur la sécurité ferroviaire. Il a ordonné ainsi à la compagnie de chemin de fer de prendre les mesures correctrices nécessaires pour régler les défaillances de son système de gestion de la sécurité. Tandis que, dans un premier temps, le CN en a appelé de la décision du ministre auprès du Tribunal d'appel des transports du Canada, les cadres supérieurs du CN ont rencontré les fonctionnaires de Transports Canada pour s'entendre sur un plan de mesures correctrices qui permettrait au CN de se conformer à l'ordre ministériel. Le 18 octobre 2006, le CN a soumis à Transports Canada son plan, et le 15 novembre 2006, à la suite d'un examen au cours duquel les parties ont convenu que le plan respectait les exigences de l'ordre ministériel, le ministre a écrit au CN pour l'informer que l'ordre ministériel pouvait désormais être considéré comme caduc.
[Traduction]
Comme vous le savez sans doute en raison de la couverture médiatique suscitée par l'événement, et comme c'est la pratique courante dans de telles situations, le ministère n'a publié aucun document relatif à l'ordonnance ministérielle, que ce soit les résultats de la vérification ou le rapport, avant de s'être assuré du respect des dispositions applicables de la Loi sur l'accès à l'information. Cette étape maintenant terminée, le ministère affiche sur son site Internet les résultats de l'inspection finale et les rapports de vérification.
Dans le cadre de nos discussions en matière de sécurité, il est important de souligner que, selon les chiffres transmis par le Bureau de la sécurité et des transports du Canada, les déraillements en voie principale au CN ont chuté de 28 p. 100 en 2006 comparativement à 2005. À cette donnée s'ajoute une baisse supplémentaire de 4 p. 100 pour le premier trimestre de 2007 par rapport au même trimestre de 2006.
Comme vous venez de le constater, au cours des dernières années Transports Canada a pris des mesures d'application importantes pour régler des problèmes de sécurité ferroviaire d'un bout à l'autre du Canada, mais il est devenu évident que le cadre réglementaire actuel n'est plus en mesure de fournir les outils nécessaires pour en assurer l'efficacité. On s'accorde à dire que ce cadre doit être modernisé pour mieux s'intégrer aux dispositions actuelles prises en matière de sécurité dans les autres modes de transport au Canada.
[Français]
Voilà pourquoi en décembre 2006 le gouvernement a annoncé l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire afin d'améliorer la sécurité ferroviaire au Canada et de promouvoir une culture de sécurité au sein de l'industrie ferroviaire, tout en préservant et en renforçant le rôle vital que cette industrie joue dans l'économie canadienne.
Plus récemment, le ministre a annoncé la constitution d'un comité consultatif indépendant composé de quatre personnes pour réaliser cet exercice d'envergure. Les membres du comité consultatif consulteront un large éventail d'intervenants, y compris le public, les sociétés ferroviaires, les associations de l'industrie, les employés, les compagnies de chemin de fer et leurs syndicats, les utilisateurs des services ferroviaires, par exemple les voyageurs, les expéditeurs et leurs associations, les provinces et les territoires, les municipalités, les groupes autochtones et environnementaux ainsi que les ministères et organismes du gouvernement fédéral. Des efforts ont été réalisés pour s'assurer d'une vaste gamme d'accès, y compris un site Web pour faciliter la rétroaction de la part du public.
[Traduction]
J'ai également appris que M. Doug Lewis, président, et Tim Meisner, directeur exécutif, avaient rencontré le président du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités le 1er mai dernier, et que le comité consultatif tiendra prochainement une séance d'information à son intention. Le comité consultatif doit également rédiger un rapport assorti de conclusions et de recommandations qu'il présentera au ministre des Transports dans le but d'améliorer la sécurité ferroviaire et peut-être même d'apporter d'éventuelles modifications à la Loi sur la sécurité ferroviaire. Ce rapport devra être présenté au plus tard en octobre 2007.
Je vous remercie de votre attention et nous répondrons maintenant avec plaisir à vos questions.
Bienvenue à nos deux invités de Transports Canada.
Pour commencer, monsieur le président, je voudrais signaler au comité que j'ai moi-même assisté aux audiences du comité consultatif à Vancouver. À l'invitation de M. Lewis, j'ai pu ainsi expliquer au comité quelles étaient à mon avis les différences entre le travail que nous faisons nous ici et celui que fait le comité consultatif de son côté, en précisant que les deux étaient complémentaires, et en précisant pourquoi notre comité avait donné suite à la décision prise en octobre dernier de procéder à cet examen.
À l'intention de M. Grégoire, au mois d'avril je vous le rappelle, le comité avait entendu le témoignage de Gord Rhodes, l'un des membres de l'équipage du train qui avait déraillé à Lillooet. Ses deux confrères avaient trouvé la mort dans cet accident. Il nous avait dit qu'à son avis, si les vérifications effectuées par Transports Canada en matière de sécurité avaient été rendues publiques plus tôt — et j'en viens précisément à ce dont vous avez parlé, c'est-à-dire que l'information n'avait pas été rendue publique — comme l'avait promis auparavant Jean Lapierre, qui était à l'époque ministre des Transports, certains de ces accidents auraient pu être évités.
Lorsque notre comité s'est réuni en décembre, j'avais demandé au sous-ministre Louis Ranger de rendre ces vérifications publiques. Il nous avait répondu que le ministère avait pour politique de ne pas divulguer les résultats de ces vérifications parce qu'elles comportaient des informations concernant des tierces parties. J'imagine que c'est ce que vous me dites à votre tour en réponse à la question qui figure à la page trois de votre texte.
Pensez-vous qu'il soit logique que des vérifications, qui sont après tout payées par le contribuable et effectuées dans le but avoué d'améliorer la sécurité publique, que ce soit dans les chemins de fer, l'aviation ou peu importe, que tout ce que nous faisons nous en comité parlementaire, ne soit rendu public que par le biais d'une demande d'accès à l'information et que ces éléments ne soient pas communiqués aux députés élus que nous sommes et qui siégeons ici au comité?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
D'abord, je vais me servir de votre présentation, mais aussi des commentaires entendus dans le cadre de témoignages précédents. Ce qui m'ébranle, c'est qu'on fait face à une industrie qui était quand même soumise au système de gestion de sécurité depuis 2001. Finalement, ce sont les accidents de 2005 qui ont fait en sorte que vous vous êtes penchés encore plus sur l'état de la situation du CN. Vous dites vous-mêmes que vous avez commandé une enquête plus spécifique à compter de 2005.
Lorsque j'ai demandé au représentant du Bureau de la sécurité des transports si les systèmes de gestion de la sécurité avaient amélioré la sécurité dans le milieu ferroviaire, il n'a pas pu me le confirmer. Je comprends qu'il n'ait pas pu me le confirmer: en 2005, il y a eu des accidents mortels. Lorsque je regarde cela froidement, je constate qu'il y eu un accident à Montmagny, au Québec, en 2002 ou 2003, et un autre en 2007, soit après que vous ayez tout analysé au CN et que vous ayez passé à travers tout ça.
J'essaie de comprendre. Il y a sûrement quelque chose quelque part qui ne se fait pas correctement. Vous direz certainement que ce n'est pas vous, mais il se passe quelque chose. Je constate qu'il y a autant d'accidents; vos statistiques bougent à peine. Il y a peut-être une petite amélioration.
Que doit-on faire pour discipliner cette industrie?
:
Monsieur le président, M. Fast a eu l'obligeance de me céder son tour et je l'en remercie.
Je voudrais poursuivre dans la même veine que mon ami M. Julian, en l'occurrence en parlant des accidents et des statistiques. J'ai fait ma petite enquête à ce sujet. Comme la majorité des membres du comité le savent déjà, les normes américaines en matière de rapports sont très différentes des normes canadiennes. D'ailleurs, lorsqu'on les consulte, on se rend compte sans cesse, et c'est ce que nous avons vu au comité, que le Canada a le meilleur régime de sécurité ferroviaire au monde, or lorsqu'on se penche sur le cas des États-Unis, on constate que le nombre d'accidents signalé a chuté de près de 20 p. 100 depuis 1989, passant de 4,7 accidents par million de trains-milles, à 3,5 en 2006 — et cela, c'est entre 1989 et 2006. Au Canada, nous sommes passés de 12,4 à 11,9 soit à peine une diminution de 5 p. 100 pendant le même laps de temps.
Je me demande donc dans un premier temps pourquoi nous n'avons pas obtenu le même résultat, et ensuite si on a effectué des études ou pris une autre initiative en vue d'adopter une norme internationale en matière de rapports d'accidents. Je sais que la norme américaine est fondée sur une référence financière, c'est-à-dire qu'il faut qu'un accident ait occasionné une dépense d'au moins 8 700 $, et que cela est prescrit par la réglementation. Pourquoi le Canada n'adopterait-il pas une norme semblable, afin que nous puissions comparer ce qui est comparable et déterminer pourquoi notre industrie qui, soyons francs, est pour l'essentiel un duopole puisqu'il n'y a que deux grandes compagnies de chemin de fer — se compare à son homologue américaine? Pourquoi ne pas adopter une norme internationale, comme l'Australie et le Royaume-Uni, ainsi que la plus grande partie des pays européens et des États-Unis, afin de pouvoir comparer ce qui est comparable et pouvoir ainsi déterminer ce qui se passe au juste?
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Je vais commencer et Luc complétera ma réponse.
Votre première question est de savoir s'il est possible d'éliminer tous les accidents. Non, ce n'est pas possible, dans aucun des modes de transport que nous supervisons. Ce n'est pas possible dans le transport aérien, dans le transport routier, dans le transport maritime ou dans le transport ferroviaire.
Existe-t-il des normes ou des pratiques exemplaires, si l'on veut? Il faut pour cela que les pratiques exemplaires soient communiquées entre différents pays. J'estime que nous avons de très bonnes normes ici, au Canada. En fait, le secteur ferroviaire faisait très bonne figure avant 2002, puis le nombre des accidents a commencé à augmenter chaque année pour atteindre un nombre record en 2005, et la situation s'est dégradée. Contrairement à l'aviation, et cela répondra à votre question précédente — ou à la marine, pour lesquels il existe des organismes internationaux sous l'égide des Nations Unies — l'OACI pour l'aviation et l'OMI pour la marine —, nous n'avons pas de mécanisme officiel pour le partage des méthodes exemplaires.
J'ajouterai qu'il en va de même dans les transports routiers, car il n'existe pas d'organismes semblables à cet égard non plus. Des discussions sont en cours en vue d'en créer un.
Mais Luc est peut-être en mesure de vous en dire davantage.
:
Je veux bien, monsieur le président, mais ce qui m'inquiète, c'est que tout d'abord, une telle motion risque de retarder les mesures que le ministre prendra dans ce dossier. Et nous savons que l'échéancier est très serré. La motion prévoit une date finale au 31 décembre de cette année.
Si vous me permettez de terminer, je dirai que ce qui me préoccupe, c'est que des milliers d'emplois sont menacés au Canada — et je crois qu'un certain nombre de députés de l'opposition le reconnaissent au sein de notre comité — et nous voulons tous éviter que ces emplois soient perdus.
Dans un esprit non partisan, nous nous sommes entendus sur une certaine forme de motion, grâce à M. Bélanger, à M. Volpe et à M. Bell. Avec vos collègues, vous avez rédigé une motion que nous avons jugée acceptable.
Mais nous ne voulons pas nous enliser. Le ministre a clairement déclarer qu'il fera un examen de Postes Canada, et nous voulons nous assurer que la partie de cet examen qui portera sur les réexpéditeurs et leurs employés sera effectuée de façon accélérée. Je ne voudrais pas que les choses tournent comme la dernière fois, où nous nous sommes trouvés pris de court et nous avons dû agir rapidement parce que sinon, cela aurait eu des conséquences graves pour ce secteur.
Voilà ce que j'avais à dire, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Effectivement, j'ai entendu les questions que plusieurs membres du comité ont soulevées. À mon avis, M. Bélanger demande quelque chose de raisonnable, mais je propose que nous procédions d'une autre façon. Tout d'abord, le ministre n'a pas déclaré qu'il allait effectuer un examen. Il a dit « un éventuel examen », et il s'agit donc d'une hypothèse.
Mais nous n'avons pas besoin des pouvoirs du ministre ou de quiconque pour proposer des modalités qui nous semblent applicables. Puisque notre comité est maître de sa procédure, il pourrait rédiger les modalités que le ministre devrait appliquer à tout examen, si cet examen a lieu. Pour commencer, il y a la question des réexpéditeurs. Nous savons déjà ce qu'il convient de faire et nous devons prendre des mesures.
Mais ce qui me préoccupe, tout comme la plupart des membres du comité, c'est la possibilité que cette motion provoque des retards. Pour cette raison, je propose qu'on y apporte certains raffinements.
Ensuite, il y a la question de la livraison du courrier dans les régions rurales et des bureaux de poste dans les zones rurales. Il y a des problèmes partout au pays à cet égard, en ce moment-même. Ce que je crains, c'est que si nous adoptons une motion comme celle-ci, cela retardera — en raison de la bureaucratie, à mon avis — les mesures que le ministre pourrait prendre à l'égard de ces éléments du dossier de Postes Canada.
Je recommande donc que l'on modifie le libellé de la motion afin que nous effectuions un examen avant la fin de mois de décembre. Nous pourrions réserver à cette fin deux ou trois réunions et fournir au ministre les modalités de l'étude qu'il devrait réaliser. Je crois que ce serait une meilleure façon de procéder, surtout que, comme vous l'avez dit, il s'agit d'un examen éventuel. Il n'est pas prévu encore de le faire. Et cela pourrait même inciter le ministre à entamer cet examen de Postes Canada, s'il savait que notre comité collaborera avec lui dans cet examen.