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Merci, monsieur le président, de nous offrir l'occasion de témoigner devant vous au nom de la Division du transport aérien du SCFP.
Vous avez sans doute tous reçu notre mémoire, qui est un volume un peu plus mince, dont la version anglaise est en rouge et la version française en bleu. Nous vous avons aussi remis des documents plus épais à l'appui de notre mémoire, présentés de la même manière, en rouge et en bleu.
La Division du transport aérien du SCFP représente environ 8 500 chefs de cabine et agents de bord de 26 compagnies aériennes. Avec les pilotes et nos passagers, ces membres sont les premières victimes en cas de défaillance des systèmes de sécurité. Notre mémoire est assez long et je vais simplement présenter les points saillants.
Le projet de loi constitue une révolution dans la manière dont on gérera à l'avenir la sécurité aérienne au Canada. Comme nous l'indiquons aux pages 2 et 3, nous avons de sérieuses préoccupations au sujet du projet de loi C-6 et des SGS.
Nous avons communiqué nos préoccupations directement au ministre Cannon le 7 novembre 2006 en l'implorant de revoir le projet de loi avant d'aller plus loin. Si les modifications clés que nous proposons ne sont pas adoptées, le projet de loi devrait être rejeté, à notre avis. D'ailleurs, notre préférence serait que le gouvernement le retire mais, s'il tient absolument à aller de l'avant, nous vous implorons de la manière la plus vigoureuse possible d'apporter les modifications requises pour que le projet de loi C-6 devienne une législation fiable et efficace améliorant réellement la sécurité du transport aérien. Permettez-moi d'expliquer pourquoi.
Tout d'abord, comme nous l'indiquons aux pages 4 à 7 de notre mémoire, le rôle de Transports Canada en matière de supervision réglementaire est en train de changer à l'ère des SGS. Malgré les efforts déployés pour discréditer le juge Moshansky et les syndicats des inspecteurs, le rôle de TC à l'égard du transport aérien est en train de changer. Nous n'en sommes qu'à la deuxième année d'un plan de mise en oeuvre en trois ans des SGS dans les grandes compagnies aériennes. Par contre, il faudra encore cinq à 20 ans pour que les SGS deviennent pleinement fonctionnels. Des inspecteurs professionnels et dévoués ont exprimé leurs préoccupations à ce sujet, tout comme le juge Moshansky, les agents de bord et les pilotes.
On aurait tort de croire que le projet de loi oblige Transports Canada à réduire son rôle de supervision et d'inspection à l'ère des SGS. C'est plutôt le ministère qui pense pouvoir réduire son rôle en l'absence d'une supervision parlementaire efficace ou d'une obligation législative. Voilà le vrai problème et nous en proposons une solution dans nos recommandations 1 et 2 de la page 7.
Aux pages 8 et 9 de notre mémoire, nous examinons le mythe voulant que les règlements actuels resteront inchangés avec les SGS. Il s'agit là du cadre réglementaire dont le gouvernement vous a parlé, de la fondation sur laquelle on veut bâtir le château des SGS — c'est mon poing que je vous montre. Le mythe est que les SGS sont un palier de sécurité supplémentaire, le parapluie protégeant mon poing. Cette vision est trop simpliste, pour deux raisons.
Premièrement, comme le ministère vous l'a déjà dit, ce cadre réglementaire connaît des changements considérables. Nous indiquons à la page 8 qu'il sera davantage axé sur le rendement, qu'il sera plus vague et plus souple, et qu'il sera sujet à interprétation. Nous vous en donnons un exemple récent à la page 9 et à l'onglet 1. La nouvelle réglementation donnera plus de latitude aux exploitants de services aériens et aux autres pour décider de ce qui est sûr. Autrement dit, la fondation du château s'effondre.
Deuxièmement, ce que le gouvernement et le ministère ne vous disent pas mais que vous ont dit des témoins comme le Conseil des aéroports du Canada, comme nous l'indiquons à la page 9, c'est que le cadre réglementaire va aussi rétrécir. Transports Canada se retire complètement de vastes domaines touchant l'établissement de règles de sécurité. Le cadre disparaît. Comme il se rétrécit, le niveau réel de sécurité sera déterminé de plus en plus par les compagnies aériennes elles-mêmes, avec les SGS. Voilà pourquoi elles sont si enthousiastes. Comme nous l'indiquons aux pages 10 à 13 de notre mémoire, à mesure que mon poing devient de plus en plus petit et plus vague, les SGS prennent de plus en plus le contrôle de la sécurité dans le secteur. Ensuite, on jette un peu de poudre de perlimpinpin, comme dans les jeux d'enfants, et on sait tous qui finit par arriver.
Voilà pourquoi vous, nos élus, devriez être inquiets. À notre avis — et nous vous avons présenté des documents à ce sujet aux onglets 2, 3, 4 et 5 —, les règlements de SGS au Canada transfèrent explicitement la détermination du niveau de sécurité aux exploitants des services aériens qui décideront eux-mêmes comment gérer les risques, y compris le niveau de risque qu'ils sont prêts à accepter dans leurs activités. Or, leur niveau de risque sera différent de celui fixé par Transports Canada.
Dans sa documentation, Transports Canada affirme que les SGS ne représentent pas une déréglementation de la sécurité mais c'est précisément ce qu'ils sont car ils transfèrent aux compagnies aériennes la responsabilité qui appartenait à Transports Canada de déterminer les niveaux de risque acceptables, c'est-à-dire qu'ils la transfèrent du secteur public à des actionnaires privés.
À partir de là page 12 de notre mémoire, nous vous donnons plusieurs exemples. Ainsi, on réduit les exigences relatives aux réserves de carburant, qu'on remplace par une évaluation du risque. Les exploitants peuvent maintenant faire des évaluations du risque pour décider délibérément de ne rien faire. Le niveau de risque acceptable est redéfini à la hausse.
Nous donnons d'autres exemples simples. Les blessures légères des agents de bord ne feront plus l'objet d'investigations. L'insecticide DEET contre le paludisme, qu'on donnait autrefois aux agents de bord, est disparu à la suite d'une évaluation du risque effectué par les gestionnaires seulement. La compagnie aérienne concernée a décidé que le fait ses agents de bord puissent être victimes de paludisme est un risque acceptable.
Veuillez lire la citation du juge Moshansky à l'onglet 7, reproduite à la page 13, concernant l'émergence d'un environnement plus permissif à l'égard du risque acceptable, ce qui a contribué directement à l'écrasement de Dryden.
La sécurité coûte cher et les gestionnaires décideront parfois de ne pas payer pour ça. Comme le niveau de risque acceptable aura été relevé avec les SGS, ils ne seront plus obligés de payer.
Les députés peuvent-ils encore faire quelque chose? Je vous ai apporté une brochure de Transports Canada indiquant le plan de mise en oeuvre des SGS. Tout le système sera en place dès 2010, quoi que vous fassiez. La seule manière pour vous de forcer Transports Canada à vous écouter est de modifier le projet de loi pour en renforcer les dispositions.
Nos recommandations 3 à 11 destinées à améliorer les SGS commencent à la page 15.
Comme je sais que mon temps de parole est limité, tout comme la patience du président, je passe au concept des organisations désignées, qui a légitimement retenu votre attention. Nous en faisons l'analyse aux pages 17 à 19 de notre mémoire et nous proposons deux options à votre réflexion. Toutefois, après avoir parlé lundi à l'auteur de l'onglet 10 — l'étude concernant les hélicoptères —, nous avons appris que, quelle que soit la décision du législateur, Transports Canada estime pouvoir déléguer ces pouvoirs sans même avoir à invoquer cette disposition de désignation, c'est-à-dire même si vous la retirez du projet de loi. Nous pourrons y revenir pendant la période des questions.
Nous nous inquiétons également de l'empiètement des SGS sur nos droits au titre du Code canadien du travail, question qui fait l'objet d'une longue analyse aux pages 20 à 26. Nous croyons qu'il serait possible d'harmoniser les deux législations. Comme le montre l'onglet 11, Transports Canada et RHDCC ont trouvé le moyen de le faire mais, malheureusement, l'ACAA et les exploitants de services de transport aérien veulent que la législation soit modifiée pour l'empêcher.
En ce qui concerne la santé et la sécurité au travail, les agents de bord commencent à comprendre que les SGS constituent un renoncement à la sécurité. Nous vous invitons à vous pencher sur les recommandations 17 à 23 pour régler ce problème. Aux pages 27 à 29, nous vous demandons de vous pencher sur les questions d'immunité et de confidentialité, qu'il importe de dissocier.
Finalement, vous devez vous pencher sur la protection des dénonciateurs. À la page 32 de notre mémoire, nous indiquons que, selon Transports Canada, le SSQAC sera la réponse au problème. Le SCFP a récemment utilisé le SSQAC pour signaler l'exploitation d'un avion avec un nombre d'agents de bord inférieur à ce qui est légalement exigé — question importante à nos yeux. Notre plainte a fait l'objet d'un simple accusé de réception. Il n'y a pas eu d'autre réponse. Il semble que la question a simplement été transmise à la compagnie aérienne en infraction. Depuis lors, il y a eu deux ou trois autres incidents similaires.
Même si le SSQAC fonctionnait, ce ne serait qu'une moitié de solution. Ce qu'il nous faut, c'est l'équivalent des règles de la FAA sur la protection des dénonciateurs, et nous formulons une recommandation à ce sujet.
Je pourrais continuer mais je constate que le président s'impatiente.
Comme nous l'indiquons à la page 42, il faut apporter les modifications qui suivent au projet de loi. Il nous faut ces modifications au projet de loi et aux pratiques actuelles concernant les SGS; il faut protéger les employés dénonciateurs; il faut abolir ou limiter les pouvoirs d'autoréglementation; il faut coordonner le projet de loi C-6 avec la partie II du Code et avec les autres dispositions législatives pertinentes; il faut revoir les dispositions excessives de confidentialité et de secret; il faut rétablir notre droit de limiter la durée des vols; et il faut préserver une supervision adéquate de la sécurité.
Pour ce faire, nous vous proposons 37 recommandations qui sont regroupées à la fin de notre mémoire.
Je vous remercie de votre attention et je suis prêt à répondre à vos questions.
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Je vous remercie de nous donner la parole aujourd'hui. Je m'excuse, nous avons peu de documentation à vous remettre parce que nous n'avons appris que très récemment que notre demande de comparution avait été acceptée.
Nous sommes ici pour vous parler de notre expérience avec le système de réglementation actuel et des problèmes qu'il nous cause.
Je m'appelle Kirsten Brazier et je suis accompagnée de mon associé, Gerry Whalen. Ensemble, nous possédons et exploitons Dax Air, un service de taxi aérien ayant le RAC 703 et un service de maintenance approuvé. Nous utilisons un hydravion Beech 18 pour dispenser des services de tourisme et des services de transport de marchandises et de passagers dans les collectivités du nord et les collectivités isolées.
Nous sommes représentatifs d'un grand nombre de petits exploitants de services aériens de tout le pays qui dispensent des services similaires et, comme nous l'avons dit dans notre lettre au comité, nous sommes le groupe le plus sous-représenté mais le plus touché par le projet de loi C-6.
Avant de lancer notre entreprise, mon associé et moi-même avions occupé des postes de gestion opérationnelle et nous sommes donc de tous les deux familiers avec la réglementation. Bien que nous estimions que le RAC n'était qu'une nouvelle mouture du 705 et non pas une version spécialement adaptée au 703, la réglementation est généralement juste et logique. C'est seulement quand nous avons entamé la procédure de certification de notre OMA et de notre service aérien et que nous avons commencé à travailler pour d'autres sociétés que nous avons constaté des divergences profondes entre les RAC et la manière dont ils sont interprétés et appliqués par Transports Canada.
Pour certifier notre société, nous voulions un ensemble de manuels clairs et concis répondant aux exigences du RAC, la norme qu'il faut respecter pour travailler. Comme ces manuels sont des documents légaux, nous ne voulions ni la responsabilité supplémentaire ni la confusion qui résulteraient de politiques et procédures inutiles. À notre avis, il ne peut pas y avoir de marge dans les RAC. Ou on respecte la norme ou on ne la respecte pas.
D'autres exploitants se sont intéressés à notre démarche et nous ont demandé notre aide pour éliminer les politiques et procédures inutiles et excessives de leurs propres manuels.
Il semblait y avoir une confusion générale au sujet des normes. Nous avons découvert que des inspecteurs de diverses régions interprètaient différemment les règlements et appliquaient donc des politiques différentes. Nous avons découvert que les règlements ne sont pas appliqués également ni équitablement dans tout le réseau.
Quand nous avons voulu régler les problèmes qui se posaient, nous avons découvert une absence complète de procédure standard à Transports Canada. Le système actuel de règlement des plaintes est inefficace et inaccessible et ne comporte pas d'arbitre indépendant. Nous avons aussi découvert qu'il n'y a pas de protection pour les exploitants, qui se font souvent intimider par les inspecteurs ou, dans certains cas, par des fonctionnaires voulant les forcer à respecter des politiques individuelles et régionales que n'exige pas la loi.
Quand nous avons créé notre société, nous avons décidé d'un commun accord de faire tout notre possible pour respecter les normes et fournir un service sûr et responsable. Nous savions que nous aurions des difficultés parce que la conjoncture de notre secteur n'était pas favorable et qu'on essayait fréquemment de rogner les angles. Comme nous faisons tous face à des coûts plus élevés et à un marché en déclin, beaucoup d'exploitants, pour être concurrentiels, continuent de surcharger leurs avions, de rogner les tarifs et de faire fi du mauvais temps, c'est-à-dire qu'ils essayent de faire plus pour moins.
Cette pratique du plus pour moins est peut-être attrayante pour le consommateur payant les services mais elle s'accompagne d'un risque qu'il ne comprend peut-être pas. Elle ne fait que rendre le marché de plus en plus difficile.
Par exemple, pendant notre deuxième année, Dax Air a été confrontée à cette situation de ce genre quand l'un de nos clients nous a présenté un ultimatum : ou nous acceptions de charger toutes ses marchandises ou il s'adresserait à quelqu'un d'autre. Comme nous avons refusé, il a trouvé quelqu'un d'autre.
Nous nous trouvons aujourd'hui dans la même situation que beaucoup d'autres : ou nous rognons les coins pour survivre et être concurrentiels ou nous mettons la clé sous la porte. Certes, nous nous attendions à devoir relever des défis quand nous avons établi nos principes opérationnels mais nous nous attendions aussi à ce que notre approche respectueuse des règlements recevrait l'appui de Transports Canada. Ça n'a pas été le cas.
Pour essayer de comprendre cette situation, nous avons pris contact avec d'autres exploitants et avons découvert qu'il existe des problèmes similaires dans beaucoup d'autres régions et que beaucoup d'exploitants s'inquiètent parce qu'on n'y fait rien. La plupart hésitent à se plaindre par peur de représailles de Transports Canada. Nous-mêmes, considérant notre expérience passée avec Transports Canada, nous craignons des représailles parce que nous nous exprimons publiquement sur ces questions.
À titre d'exploitant ayant un RAC 703, nous estimons qu'un système de gestion de la sécurité est un outil commercial utile. Toutefois, considérant l'état du RAC 703 tel que nous l'avons décrit, nous pensons qu'il y a des problèmes très profonds. Tant qu'ils n'auront pas été réglés, les services de taxi aérien ne seront pas prêts aux SGS. On ne peut pas imposer une culture de la sécurité par la loi.
Nos recherches nous ont montré que Transports Canada utilise des statistiques aseptisées pour justifier ses affirmations en matière de sécurité, comme nous l'avons indiqué dans notre lettre du 22 avril. Transports Canada nous dit que nous avons le système de transport aérien le plus sûr au monde. Il disait la même chose il y a 10 ans dans le rapport final SATOPS mais les problèmes évoqués dans ce rapport existent encore aujourd'hui.
Si la sécurité nous tient vraiment à coeur et que nous voulons vraiment avoir le service le plus sûr au monde, nous devons commencer à partager les informations dans le but d'analyser nos erreurs et d'en tirer les leçons. Au lieu d'aseptiser les statistiques et de limiter les informations sur la sécurité — comme les rapports sur les difficultés de service, les rapports d'accidents et d'incidents du Bureau de la sécurité des transports, et les CADORS —, nous devrions rendre toutes ces informations plus accessibles afin que les exploitants puissent en tirer les leçons.
À l'heure actuelle, ces informations sont difficiles, voire impossibles, à obtenir de Transports Canada et du BST qui invoquent continuellement la protection des renseignements personnels pour ne pas les divulguer. À notre avis, dès qu'un exploitant obtient le droit de dispenser des services au public, il devient redevable devant le public, devant le gouvernement, devant le secteur et devant lui-même de la manière dont il exploite son entreprise.
En conclusion, il y a beaucoup d'autres questions que nous voudrions aborder pour justifier notre position mais, comme le temps nous est compté, nous avons préparé le document d'information qui vous a été remis afin de présenter les préoccupations prioritaires d'un exploitant de 703. Si l'on nous donne des règlements clairs et concis à respecter, et si Transports Canada applique les règlements de manière juste et équitable, nous croyons que le secteur deviendra plus sécuritaire par défaut.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
En tant que chercheur d'intérêt public et d'utilisateur fréquent de l'accès à l'information, j'ai passé 15 ans à me battre pour obtenir l'accès aux divers rapports sur la sécurité du transport aérien, en allant même parfois jusqu'en cour d'appel.
Mon argument est que la divulgation des rapports sur la sécurité du transport aérien est menacée et va même à toutes fins utiles disparaître avec le projet de loi . L'argument avancé est qu'il est nécessaire de garder les rapports confidentiels dans un système de gestion de la sécurité et les responsables des compagnies aériennes estiment donc qu'il faut mettre fin à la divulgation des rapports d'inspection. Cette manie du secret doit être immédiatement contestée et renversée dans l'intérêt du public et des voyageurs.
Si le projet de loi n'est pas modifié, le public en arrivera à douter de la sécurité du transport aérien. Il n'y aura plus de vérifications accessibles au public au sujet d'Air Canada, de WestJet ou de n'importe quelle autre compagnie. Les rapports d'accident du Bureau de la sécurité des transports seront tendancieux et, pis encore, ils risquent d'être inexacts car il y aura une relation de confidentialité trop étroite entre les compagnies aériennes et Transports Canada.
Il y va du droit du public à être informé sur la sécurité du transport aérien, ce qui concerne tout : la maintenance, les problèmes techniques, les erreurs humaines. Les usagers doivent se sentir en toute sécurité dans les avions et pouvoir choisir le meilleur transporteur sur la base de données fiables et à jour.
Le fait que Transports Canada choisisse d'imposer le secret sur le transport aérien, sur les aéroports et sur les services de réparation est extrêmement grave.
En vertu de l'article 43 du projet de loi , les rapports de sécurité tomberont dans une catégorie de secret permanent par le truchement de l'annexe II de l'article 24 de la Loi sur l'accès à l'information. Ils seront dans la même catégorie que les informations fiscales. Même les documents secrets du Cabinet ne sont protégés que pendant 20 ans, et les informations du renseignement de sécurité ne sont pas protégées pour l'éternité.
Il y a des exemptions, il y a des exceptions reliées à l'intérêt public, il y a des critères de préjudice, mais pas dans ce cas et c'est inacceptable.
L'article 2 de la Loi sur l'accès à l'information dispose que les lois du Canada doivent être conçues pour favoriser la transparence et la divulgation des renseignements. L'article 24 élimine toute possibilité d'avoir jamais accès à ces informations.
Lors du débat relatif à la Loi sur la responsabilité auquel j'ai participé en tant que témoin, on s'était demandé s'il faudrait prévoir une exception d'intérêt public dans la Loi sur l'accès à l'information et même si l'article 24 devrait être aboli. Il ne l'a pas été et ceci est le résultat auquel vous pouvez vous attendre si vous allez dans cette voie.
Les SGS ont déjà des conséquences sur l'accès à l'information car on a déjà refusé de me donner le premier rapport de SGS sur Air Transat produit en 2003. J'ai obtenu de Transports Canada des documents datés de novembre indiquant qu'il y a déjà eu 200 rapports d'enquête secrets de SGS que le public ne verra jamais, quelle qu'ait pu être la gravité des infractions.
J'ai constaté que le ministre et ses collaborateurs sont venus dire au comité qu'il n'y avait que 100 dossiers. Où sont les centaines de rapports de SGS? Quand seront-ils rendus publics?
Des douzaines de vérifications réglementaires que moi-même ou n'importe qui aurait pu demander ont déjà été stoppées net et seront maintenant inaccessibles puisqu'elles ont été transférées en partie au SGS. Il y a là un jeu de pouvoir de la pire espèce.
Tout cela m'est cependant très familier car, dans les années 90, Transports Canada avait essayé de mettre en oeuvre un système de rapports confidentiels en collaboration avec les compagnies aériennes. Quand j'ai découvert qu'il y avait eu entre 1990 et 1994 des douzaines d'études de cette nature avec l'industrie et que j'ai demandé à y avoir accès, le ministère y a immédiatement mis fin, en octobre 1994. J'ai remis l'ordre de cessation au greffier.
Maintenant, Transports Canada vient d'ordonner que toutes les vérifications publiques soient annulées afin que le travail puisse continuer « en toute confiance ».
La gravité des modifications apportées par le projet de loi peut être illustrée par une autre expérience passée, monsieur le président. Transports Canada a tenté de m'empêcher d'avoir accès à un autre rapport confidentiel sur la sécurité du transport aérien produit après un accident, ce qui m'a obligé à aller jusqu'en Cour d'appel fédérale, procédure qui a duré sept ans. Il s'agissait du rapport sur Nationair où 14 membres d'équipage canadiens et 240 pèlerins musulmans du Nigéria avaient perdu la vie à Djeddah, en Arabie saoudite, le 11 juillet 1991. L'écrasement s'était produit peu après le décollage parce qu'il s'agissait d'un DC-8 de Nationair mal entretenu.
À l'époque, Transports Canada a prétendu que divulguer le rapport de Nationair nuirait à la relation de confiance avec toutes les compagnies aériennes et éliminerait toute possibilité d'obtenir des informations confidentielles à l'avenir.
Eh bien, quand ce rapport a été divulgué — et je l'ai communiqué aux parents des victimes et aux médias —, j'y ai vu une liste de nombreuses entorses graves aux règles de maintenance chez Nationair. J'y ai découvert aussi qu'il y avait des problèmes que les organismes de réglementation connaissaient depuis longtemps.
Avec le projet de loi , je ne pourrais jamais avoir accès au rapport de Nationair. En vertu des dispositions exhaustives de confidentialité du projet de loi, je ne pourrais jamais obtenir d'informations sur le système de rapports proposé. Je ne pourrais jamais obtenir les bandes du cockpit de l'avion de Swissair qui s'est écrasé au large de la Nouvelle-Écosse — qui sont tellement cruciales pour comprendre ce qui s'est passé — ni d'aucune autre boîte noire.
Il y a quatre idées fausses fatales dans ce système de confidentialité totale des rapports de SGS que le gouvernement Harper et beaucoup d'autres participants de l'industrie du transport aérien semblent vouloir appuyer, pour des raisons que j'ignore, et qui leur reviendra un jour en pleine figure.
La première consiste à croire que le secteur du transport aérien fera toujours rapport et dira toujours la vérité dans un système de rapports volontaires confidentiels. Je pense que c'est le juge Dubin qui a pulvérisé ce mythe il y a de nombreuses années.
La deuxième est qu'on suppose que Transports Canada maintiendra une saine indépendance par rapport au secteur, fera preuve de diligence et fera toujours son travail d'exécution des règlements en secret.
La troisième est qu'il n'est pas nécessaire de protéger les dénonciateurs parce que les prétendus avantages d'un système de rapports en coopération industrie-gouvernement fondé sur l'immunité éliminera toute nécessité pour quiconque de dire la vérité.
Finalement, on suppose à tort que le passage à ce système confidentiel débouchera sur des rapports plus exhaustifs. Toutefois, on y trouvera seulement des listes de normes de rendement à cocher et non pas de vraies analyses approfondies.
Le problème fondamental — je conclus, monsieur le président — est que le ministre des Transports joue un double rôle en vertu de la Loi sur l'aéronautique. Il doit d'une part protéger le public empruntant les transports aériens et, d'autre part, promouvoir le commerce associé au transport aérien. À mon avis, la fonction première du ministre des Transports en vertu du projet de loi — qui devrait donc être révisé en conséquence — doit être d'assurer la sécurité dans les airs.
Il faut faire des vérifications régulières, beaucoup plus approfondies et sérieuses sur la sécurité du transport aérien et les divulguer dans des délais raisonnables. Il faut que les rapports soient transparents, soient rendus publics sous une forme sommaire objective par le gouvernement, et soient assujettis à la Loi sur l'accès à l'information. Il faut également inclure dans le projet de loi C-6 des garanties de protection des dénonciateurs.
Le ministre des Transports ne peut prétendre, comme il l'a fait avec ses collaborateurs devant votre comité, qu'il ajoute simplement, par le truchement du système de rapports de SGS confidentiel et non punitif industrie-gouvernement, un niveau de sécurité supplémentaire pour rehausser la sécurité du transport aérien, et qu'il met en place un système n'ayant rien à voir avec l'autoréglementation par les compagnies aériennes. Il essaye bien plutôt d'échapper à la surveillance du public et de renoncer à son devoir public de réglementation.
Je ne réagirais pas avec autant de vigueur si je n'avais pas obtenu le rapport de vérification réglementaire d'Air Ontario un mois après l'écrasement de Dryden qui avait révélé les mauvaises pratiques de maintenance de cette compagnie. Si l'on avait pu avoir connaissance à l'avance de cette situation, personne n'aurait peut-être perdu la vie. Mais vous savez quoi? Avec le projet de loi , je n'aurais jamais accès à ce genre d'information.
Il importe de modifier profondément le projet de loi pour y intégrer des politiques proactives de divulgation et des exigences plus rigoureuses de communication à Transports Canada des rapports d'inspection et d'exécution sur la sécurité du transport aérien.
Je vous remercie de votre attention.
Je crois qu'il y a un certain malentendu car il faut bien comprendre ce que signifie l'article 43 du projet de loi . Il faut retourner à l'article 24 de la Loi sur l'accès à l'information. Cette Loi énonce certains principes qu'on doit appliquer, et il y a une série d'exemptions aux articles 12 à 26. Il y a la confidentialité des informations commerciales et les avis relatifs aux politiques. L'article 24 dispose qu'il y a certaines dispositions législatives — et celle-ci en est une — comportant des règles de confidentialité, comme celles de l'article 43, concernant le système de rapports confidentiels, le système des enregistrements magnétiques, le système des avions militaires et le système des médecins, ce qui me pose moins de problèmes. Ces éléments représentent des interdictions de confidentialité législatives qui sont totalement exclues de la Loi. Il y a pas de critères du préjudice, il n'y a pas de limite de temps et il n'y a pas d'exception d'intérêt public car tout tombe dans cet article.
C'est très différent d'un système de contrepoids. J'obtiens… des vérifications de réglementation que j'accepte ou non. J'ai interjeté appel dans certains cas, lorsqu'il y avait des données commerciales confidentielles, des informations personnelles, etc. Au moins, j'obtiens un rapport séparé, j'obtiens quelque chose. C'est peut-être acceptable en ce qui concerne l'impôt sur le revenu mais pas en ce qui concerne les questions de sécurité. C'est à ça que je m'oppose. Il faut mettre ça dans les dispositions ordinaires de la Loi.
Ils mettent tout ça sur un piédestal comme si c'était sacré en disant que la confidentialité est tellement importante qu'ils en sont obsédés et qu'il n'y aura plus de confiance. Ce n'est pas vrai. J'ai vu beaucoup de demandes d'accès à l'information où les parties avaient d'abord un accord de confidentialité, ou prétendaient en avoir un mais, en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, ce n'était pas le cas car il y a d'autres dispositions qui priment.
En fin de compte, on peut avoir des discussions franches et complètes et on peut faire des choses mais dire dès le départ que tout sera caché et que nous n'entendrons plus jamais parler de rien, c'est un peu excessif, me semble-t-il.
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Nous avons comparu devant le comité le 20 juin au sujet du nombre d'agents de bord dans les avions, c'est-à-dire de ce que j'appelle la question du 1 sur 50. Trois semaines plus tard, nous avons reçu une lettre de Transports Canada indiquant que notre comportement n'était pas professionnel et que notre accès aux représentants de Transports Canada serait limité à l'avenir. Nous en avons parlé au ministre et cette décision a été levée peu après, en novembre. Nous nous attendons à une réaction aussi glaciale de Transports Canada à notre comparution d'aujourd'hui. De fait, nous ne sommes pas accompagnés aujourd'hui d'un représentant élu des employés d'une compagnie aérienne parce que nous soupçonnons qu'il ferait l'objet de représailles à la suite de notre témoignage.
Nous avions même songé à cacher les noms des compagnies aériennes dans notre mémoire pour protéger nos membres mais, comme le disait M. Rubin, cela aurait été à l'encontre du but visé. Nous avons donc désigné nommément Air Canada, Transat, Calm Air, et nous y défendrons nos membres si c'est nécessaire avec tous les moyens à notre disposition. Nous l'avons fait dans le passé et nous continuerons de le faire.
Dans un cas, concernant une employée d'une compagnie aérienne critiquant sévèrement les SGS, nous avons dû nous adresser au Conseil canadien des relations industrielles pour préserver son emploi. Elle l'a conservé mais elle n'est pas ici aujourd'hui précisément pour cette raison, parce que nous ne voulons pas en faire une cible.
Quand on passe de la théorie à la pratique, quand on passe du château théorique à la production pratique, ce dont Dax Air et d'autres sont venus vous parler, c'est là que les gens se mettent à parler.
Je peux d'ailleurs ajouter que j'ai reçu beaucoup de courriels et d'enveloppes brunes d'inspecteurs m'implorant de soulever ces questions car ils craignent de perdre leur emploi s'ils le font eux-mêmes. Pensez-vous que nous vivons dans une culture non punitive quand les gens n'osent pas évoquer publiquement les problèmes? Nous en sommes très loin.
Je suis tout à fait prêt à répondre à d'autres questions à ce sujet, si c'est nécessaire, mais j'aimerais que mes collègues donnent également leur point de vue.
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Je vous remercie de cet éclaircissement.
Nous avons déjà accueilli un certain nombre de témoins et, évidemment, tout le monde a un avis différent. Il y a ceux qui n'aiment absolument pas les SGS et il y a ceux qui y sont très favorables. Il y en a qui appuient le projet de loi C-6 et les SGS. Il y en a qui aiment les SGS et qui voudraient que le projet de loi soit modifié pour imprimer un peu plus de rigueur au cadre réglementaire, pour garantir qu'il y aura des inspecteurs, etc.
Quand je pense à tous les témoins qui se sont présentés, j'ai tendance à accorder plus de crédit à ceux qui ont le plus à perdre dans l'affaire. À mon avis, ce sont les pilotes dont les avions risquent de s'écraser et qui risquent de perdre la vie si les SGS ne marchent pas. Nous avons entendu les représentants de l'Association canadienne des pilotes de ligne et de l'Association des pilotes d'Air Canada qui ont exprimé un avis très favorable sur les SGS et sont satisfaits que leurs employeurs les aient adoptés. Certes, ils ont exprimé certaines préoccupations et ils ont parlé de supervision réglementaire. Je pense que nous traiterons de ces questions dans les amendements que nous présenterons.
Toutefois, l'une des choses importantes qu'ils nous ont dite est qu'ils ne sont pas favorables à une loi protégeant les dénonciateurs car, selon eux, une telle loi irait à l'encontre des SGS. Par contre, ils sont très favorables aux dispositions d'immunité du projet de loi C-6.
Comme vous êtes l'un de ceux qui ont exprimé un avis assez général sur tout le système des SGS, monsieur Rubin, c’est à vous que je vais m'adresser. Que répondez-vous aux gens mêmes qui pilotent les avions et qui sont à l'évidence des experts? Ils ont fait beaucoup de recherches sur ce système. Ils ont participé à sa mise en œuvre. Or, ils y sont favorables alors que vous n'êtes pas très chaud.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais revenir sur la question de M. Fast au sujet des pilotes. Je pense que les agents de bord sont dans les mêmes avions, et parfois aussi des passagers, voyez-vous. Je pense que les agents de bord sont très bien représentés aujourd'hui. Notre rôle à nous est de nous assurer que les passagers le sont autant, du point de vue de la sécurité. Ce ne sont pas seulement les pilotes qui sont concernés.
Une voix: Ce n'est pas ce que je voulais dire.
L’hon. Mauril Bélanger: Moi non plus, c'est simplement quelque chose que j'ajoute.
Le fait que le représentant des agents de bord nous dise que ceux-ci ont de sérieuses réserves me semble mériter autant d'attention que l'opinion des pilotes.
Je vous remercie, monsieur Rubin. Je sais que vous connaissez bien le système. Je me suis penché attentivement sur l'article 43 et l'article 24 et sur la manière dont ils sont reliés. Si c'est nécessaire, je soupçonne que certains partis d'opposition présenteront peut-être un amendement si le gouvernement ne le fait pas. Merci de ce que vous avez dit.
Madame Brazier, si jamais vous faites l'objet de représailles à la suite de votre comparution, j'aimerais que vous vous engagiez à en parler à certains des membres de ce comité qui seront peut-être encore ici à ce moment-là. Je ne suis pas sûr de partager votre opinion à ce sujet mais, si jamais il y a des représailles, j'espère que vous prendrez la peine de réagir de manière appropriée et d'alerter les membres du comité, individuellement ou par le truchement du président.
Puis-je avoir votre engagement à ce sujet?
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Merci, monsieur le président.
Je dois dire tout d'abord que le rôle du comité est à mon avis d'examiner objectivement ce projet de loi, tous ensemble, en essayant de nous concentrer sur ce que beaucoup de témoins ont appelé la création d'une culture de la sécurité — pas vraiment sa création, d'ailleurs, puisqu'elle existe déjà dans le secteur du transport aérien au Canada, mais son renforcement — afin de faire de nous des chefs de file mondiaux sur ce plan, comme disait l’OACI.
Je dois admettre que je suis un peu surpris. Comme l'a dit M. Fast, nous avons entendu plusieurs types de témoins. Je conviens que certains ont exprimé un avis négatif sur les SGS mais, même parmi eux, certains ont dit qu'ils les approuvaient en théorie, comme le juge Moshansky.
Nous avons entendu des représentants des associations de pilotes qui sont tous en faveur des SGS. Je reçois continuellement des messages et des courriels d’associations de pilotes et de pilotes individuels. J'ai malheureusement l'occasion de prendre assez régulièrement l'avion. Je parle régulièrement aux agents de bord et aux pilotes d'Air Canada et de WestJet qui semblent tous penser que c'est une bonne idée.
Évidemment, certains ne sont peut-être pas aussi au courant que d'autres des détails mais ceux à qui j'en parle semblent penser que c'est un bon système, au moins en théorie, surtout si l'on conserve les règlements en vigueur actuellement, qui font du Canada l'un des pays les plus sûrs au monde sur le plan du transport aérien.
Cela dit, je veux savoir comment vous réagissez à cela.
Monsieur Rubin, je serai à vous dans un instant.
Madame Brazier, je veux vous demander quelque chose qui ne laisse pas de me préoccuper, les menaces de représailles. Je suis peut-être naïf à ce sujet mais de quel type de représailles voulez-vous parler? Avez-vous déjà fait l'objet de telles menaces dans le passé?
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Non, c'est la lettre d'origine où nous parlons du cas test pour les SGS des grandes compagnies.
Je peux préciser aussi que nous avions demandé à ce que notre région participe aux essais. Nous étions d'accord car nous pensions que, si ce nouveau règlement devait nous être imposé, nous devrions participer à sa mise en application.
En fin de compte, le ministère a décidé, pour des raisons que j'ignore, que d'autres compagnies seraient préférables. Pourtant, quand on voit quelles compagnies ont participé aux essais, on constate d'après nos statistiques qu'elles ne sont pas représentatives de notre secteur qui est tellement vaste.
Nous avons appris de plusieurs sources que vous avez tous reçu un très gros document. Il ne nous a pas été adressé mais je suis sûr que vous l'avez vu et il est très gros.
On y affirme que Transports Canada a mené des consultations auprès du secteur pendant des années et des années, par le truchement du CCRAC, etc. Notre position est que les petits exploitants ne sont pas représentés par le CCRAC. On n'a pas tenu de réunions dans les petites collectivités du Nord. Nous ne sommes généralement pas informés quand il y a des réunions. Nous n'avons pas de budgets pour aller n'importe où au pays. Nous sommes dispersés partout au pays. Nous ne sommes pas dans les grandes villes comme Ottawa, Toronto ou Vancouver.
Donc, quand Transports Canada dit avoir consulté les deux plus grands secteurs au sujet des règlements, permettez-nous d'être sceptiques car nous savons que nous n'avons pas été consultés.
Je vais poursuivre dans le même veine, madame Brazier, parce que le gouvernement aurait tendance à implanter ses fameux organismes désignés. Or, dans le projet de loi, un organisme désigné est un organisme autorisé à agréer des personnes qui exercent des activités aéronautiques et, en conformité avec les normes, il peut à cet égard modifier, annoter, renouveler, suspendre ou annuler des agréments. Donc, le gouvernement aurait tendance à imposer à l'industrie la création de tels organismes.
Pensez-vous que dans votre industrie, dans votre secteur, il y a des organismes assez compétents qui pourraient agir comme des organismes désignés? Ou pensez-vous plutôt, comme moi, que Transports Canada devrait augmenter la surveillance, quitte à ce qu'il y ait un genre d'ombudsman pour vous, puisque ce que vous souhaitez, finalement, c'est qu'il y ait quelqu'un de neutre qui soit capable de transiger? Augmentons la surveillance, les inspections, créons un poste d'ombudsman, mais ne créons pas d'organismes désignés. C'est ce que j'aurais tendance à suggérer, parce que autrement, dans votre industrie, on vous imposerait quelqu'un. Pensez-vous qu'il y a dans votre secteur quelqu'un d'assez compétent pour être un organisme désigné?