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L'amendement est à la page 21. Je vais discuter, en même temps, de l'amendement BQ-5 qui se trouve à la page 22. On propose d'ajouter les autres nuisances au mot « bruit », pour que l'Office des transports ait vraiment le pouvoir d'émettre des directives sur tous les types de nuisances. On ne s'est pas concentré uniquement sur le mot « bruit »; c'est pour cette raison que le titre du paragraphe est « Bruit, vibrations et émanations ».
L'amendement BQ-4, à la page 21, modifie l'article 95.1, qui se lirait comme suit : « La compagnie de chemin de fer limite au minimum les nuisances — notamment celles causées par le bruit, les vibrations et les émanations [...] » Ainsi, l'office aurait le pouvoir de discuter de tous les types de nuisances. C'est pour cette raison qu'on ajoute les mots « notamment celles causées par le bruit, les vibrations et les émanations ».
La différence entre l'amendement BQ-4 et l'amendement BQ-5, lequel se trouve à la page 22, c'est que le BQ-5 ne comporte pas le mot « notamment »; il dit uniquement « les nuisances causées par le bruit, les vibrations et les émanations ». On aurait souhaité discuter de toutes les nuisances et que l'office puisse recevoir les plaintes relatives aux différentes nuisances, notamment celles causées par le bruit, les vibrations et les émanations liées aux chemins de fer.
Par la suite, par substitution, on modifie comme suit les alinéas b), lignes 10 et 11, et c), lignes 23 et 24 : « limiter au minimum les nuisances — notamment celles causées par le bruit, les vibrations et les émanations ». Le but est d'ajouter au mot « bruit » les autres nuisances, notamment celles causées par le bruit, les vibrations et les émanations. On donne ainsi le pouvoir à l'office de discuter de toutes les plaintes concernant les nuisances qui pourraient être causées à la communauté.
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Merci, monsieur le président, de bien vouloir me donner la parole.
Mon intervention concerne les amendements du Bloc québécois. À notre initiative, le ministère nous a transmis une proposition qui représenterait à certains égards un compromis et qui, peut-être, irait dans le sens voulu par le Bloc québécois, même si le proposition de ce dernier est irrecevable, et je dirais même qu'elle s'inscrit essentiellement dans le cadre de votre décision, monsieur le président.
À mon avis, il devrait être tout à fait possible que le regroupement des amendements que nous proposons et le compromis que cela représente aillent dans le droit fil de ce que voulait faire le Bloc québécois et, donc, puissent satisfaire ce dernier, pourvu que, suite à votre prochaine décision concernant l'amendement BQ-5, je puisse les soumettre au comité. Je pense que ces propositions pourraient répondre à certaines des questions posées et pourraient nous permettre de progresser un peu plus rapidement vers notre objectif qui est de conclure aujourd'hui l'examen de ce projet de loi, monsieur le président.
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Je vais vous faire un petit historique de ces dispositions en vous expliquant comment elles ont été intégrées et dans quel but. Ce que nous essayons vraiment de faire ici, c'est d'arriver à un juste milieu entre les plaintes et les préoccupations qui nous ont été exprimées par les collectivités et les citoyens, et les besoins en matière d'exploitation de la compagnie de chemins de fer.
Comme vous le savez, dans les parties de la loi qui concernent le transport ferroviaire, en l'occurrence à l'article 3, on impose aux compagnies de chemins de fer de nombreuses obligations, notamment en ce qui concerne le niveau de service.
La semaine dernière, une motion a été déposée au comité, motion qui concernait précisément ces obligations imposées aux compagnies de chemins de fer. Pour que ces compagnies puissent se conformer à ces prescriptions de la loi, il faut qu'elles puissent mener leurs activités avec une certaine souplesse parce que, vous le comprendrez fort bien, elles essaient de respecter les besoins et les impératifs d'un très grand nombre de chargeurs un peu partout au Canada, ainsi que les besoins des ports, surtout ceux de la côte-ouest, qui sont de plus en plus achalandés, notamment en raison des échanges commerciaux avec la Chine. Lorsqu'on songe à ces dispositions donc, il faut absolument tenir compte de ce contexte et de ce juste milieu.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier non plus que les voies de chemins de fer au Canada sont ce que j'appellerais une infrastructure commune, une infrastructure partagée. Je pense que vous avez reçu une lettre de Gary McNeil, le président de GO Transit, dans la foulée de sa comparution, lettre dans laquelle il exprimait au comité certaines préoccupations suite aux questions qui lui avaient été posées au sujet de l'impact que les restrictions imposées aux activités de la compagnie aurait sur les services de train de banlieue.
Dans nos trois plus grandes villes, Montréal, Toronto et Vancouver, ces services de train de banlieue utilisent essentiellement les voies du CN, et dans une mesure moindre les voies du CP, et si nous commençons à limiter les heures d'activités des trains de marchandises, les trains de banlieue seraient aussitôt affectés. Les trains de banlieue ne sont pas exemptés. À ce moment-là, si les convois de marchandises sont obligés de circuler à certaines heures seulement ou en fonction de certains paramètres, quand les trains de banlieue pourront-ils utiliser les mêmes voies?
Nous savons que le bruit occasionné par les activités ferroviaires est un énorme problème. L'origine de ce problème, comme vous le savez tous, remonte à l'année 2000, lorsque la Cour fédérale d'appel a rendu une décision dans laquelle elle disait à l'office que la Loi sur les transports au Canada ne lui donnait pas explicitement le pouvoir de traiter les plaintes concernant le bruit dans le secteur ferroviaire. Depuis lors, le gouvernement a reconnu qu'il existait un genre d'hiatus. Aucune autre loi ne peut être invoquée pour faire quelque chose suite à ces plaintes, et pourtant ces plaintes, nous les prenons très au sérieux. C'est la raison pour laquelle nous avons ajouté cette disposition au projet de loi, et c'est la raison pour laquelle, je crois que même les témoins que vous avez entendus sont favorables à cette disposition et souhaitent qu'elle soit adoptée dans les meilleurs délais.
Les trois dispositions de l'article 29 vont nous permettre de remédier à cette lacune qui n'existe pas depuis 2000. L'objectif que nous essayons d'atteindre ici est de préciser très clairement les pouvoirs de l'office et les obligations des compagnies de chemins de fer, mais nous voulons également la certitude que l'office a suffisamment de latitude pour traiter ce genre de problèmes et nous ne voulons certainement pas limiter ses interventions en ne lui permettant d'agir que dans certains cas. Voilà donc l'objet de cette disposition.
La disposition en question trouve sa genèse dans le projet d'article 95.1 qui énumère les obligations des compagnies de chemins de fer. Dans le texte que vient de distribuer M. Jean, nous acceptons d'ajouter une obligation supplémentaire qui s'inspire des motions qui ont été proposées mais c'est essentiellement cela que l'office va s'employer à faire, que les compagnies de chemins de fer respectent les obligations imposées dans la disposition 95.1.
Si quelqu'un a une plainte, il s'adresse à l'office et l'office s'en saisit. La première chose qu'il fera, c'est de déterminer si le plaignant a essayé de trouver une solution au problème de bruit en s'adressant directement à la compagnie de chemins de fer. Nous voulons encourager ce genre d'initiative volontaire. Vous avez entendu le témoignage de l'Association des chemins de fer du Canada. Ses représentants vous ont dit qu'ils travaillaient de concert avec la Fédération canadienne des municipalités et qu'ils avaient d'ailleurs lancé une initiative très active pour trouver une solution aux litiges concernant le bruit et autre problème de voisinage. Nous voulons encourager ce genre de choses. Le CP fait la même chose. Cette compagnie a un programme volontaire avec la fédération et nous voulions continuer à encourager ce genre d'initiative.
Cela dit, nous savons aussi que bien souvent, une solution sera impossible. Et c'est précisément là qu'intervient l'office. Ce que l'office va faire, en deux mots, si nous conservons cette disposition en l'état, c'est se rendre sur place. Les gens de l'office vont aller sur place, à l'origine de la plainte. S'il s'agit par exemple d'une gare où les manoeuvres sont nombreuses, ou s'il y a des locomotives dont le moteur tourne au ralenti, ou si c'est sur une voie, les gens de l'agence vont se rendre sur place pour voir comment les choses se passent. Ils devront peut-être se pencher sur des choses comme les impacts provoqués par le bruit, les niveaux sonores en décibel, ou encore déterminer s'il y a des émissions ou des vibrations. L'office examine l'ensemble du dossier puis détermine les mesures à prendre pour apporter une solution au problème de bruit qui a donné lieu à la plainte.
Ces mesures peuvent être très rigoureuses, en ce sens que l'office reçoit ici le pouvoir d'ordonner à la compagnie de chemins de fer en cause — et j'insiste sur le mot « ordonner » — de prendre toute mesure nécessaire, pendant ses activités ou pendant la construction, pour remédier aux problèmes de bruit faisant l'objet de la plainte. Il peut par exemple exiger de la compagnie qu'elle déplace certaines activités ailleurs dans la gare, à interdire aux conducteurs de laisser tourner leur moteur au ralenti dans certains secteurs, ou encore de faire les manoeuvres dans une zone différente de la gare. Voilà donc les pouvoirs que nous donnons à l'office.
Je ne saurais insister suffisamment sur le fait qu'il s'agit là d'un outil extrêmement puissant. Aucun autre mode de transport n'est assujetti à ce genre de choses. C'est la première fois en fait que nous donnons à l'office le pouvoir d'intervenir auprès d'une compagnie de transport et de lui ordonner de faire quelque chose de ce genre.
L'autre élément important qu'il ne faut pas oublier, c'est que l'office a également des pouvoirs comparables à ceux d'une cour supérieure. Je sais que certains témoins se sont inquiétés de ce qui pourrait se produire si les compagnies de chemins de fer ne se conformaient pas aux ordres de l'office. Mais l'office est un véritable tribunal et il a les pouvoirs d'un tribunal. Il peut ordonner à une compagnie de chemins de fer de se conformer. Les ordres de l'office ont force de loi, et nous ne saurions insister suffisamment sur l'importance qu'il y a de donner à l'office ce genre de latitude parce qu'en la lui donnant on l'outille mieux pour régler précisément le genre de problèmes dont vous ont parlé les témoins.
Plusieurs députés ont demandé aux témoins si, à leur avis, nous pourrions imposer un remède en particulier. Je ne pense pas que vous ayez obtenu une réponse. Les cas sont extrêmement variés, et selon qu'il s'agit d'une voie, d'une gare, d'un quartier résidentiel ou d'un secteur davantage rural, l'office aura la latitude nécessaire pour pouvoir se saisir de tous ces problèmes. Les pouvoirs que nous lui accordons par ce projet de loi sont extrêmement étendus.
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Je voudrais dire à M. Julian et aux autres membres du comité qu'en ce qui me concerne en particulier, tout comme en ce qui concerne d'autres membres de notre caucus, le problème du bruit est un gros problème. Nous en avons beaucoup entendu parler, et pas uniquement par les membres du comité, par à peu près tout le monde. Nous avons déjà rencontré trois ou quatre fois les gens du ministère pour parler de cet article. Nous l'avons modifié plusieurs fois déjà, et nous avons discuté de certains compromis possibles avec M. Julian, les représentants du Bloc et les libéraux.
Plusieurs députés conservateurs étaient d'ailleurs préoccupés jusqu'à ce que nous commencions à parler de ce qu'on entendait vraiment faire dans ce dossier. Jadis, avant le jugement 2000, lorsqu'ils recevaient une plainte concernant le bruit, il leur arrivait d'aller sur place, dans la gare de triage, et de dire à la compagnie de chemins de fer qu'elle ne pouvait plus faire de manoeuvres à cet endroit-là, ou alors qu'elle devait les faire dans un autre secteur de la gare, ou encore qu'elle devait aménager une berme ou encore souder les rails parce qu'il y avait trop de bruit et de vibration.
Les représentants de l'office se rendent sur place et déterminent ce qui pourrait être fait à tel ou tel endroit étant donné que tous les cas sont différents selon l'endroit au Canada. C'est donc la première fois que nous avons une loi sur le bruit et que nous donnons des pouvoirs à l'office. C'est la raison pour laquelle il y a cette latitude. Maintenant, à moins qu'il y ait autre chose...
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Le terme « déraisonnable » a été choisi parce qu'il est couramment utilisé par l'office. Avec les expressions « le moins de bruit possible » ou « réduire au minimum », j'entrevois un problème sur le plan juridique. Par exemple, le mot « minimum » est très subjectif. Qu'est-ce qu'on entend par « réduire au minimum le bruit »? Il faut comprendre que peu importe ce que fait l'office, l'article 95.1 établit une norme que l'entreprise de chemins de fer doit prendre en considération dans le cadre de ses activités. La norme doit être claire et compréhensible pour l'entreprise. Le terme « minimum » causerait un problème juridique du fait qu'il a un sens large, ambigu. Il est peut-être très difficile pour une entreprise de chemins de fer de déterminer ce qu'est le minimum de bruit possible.
Nous sommes conscients du fait que l'expression « le moins de bruit possible » était celle qui figurait dans le projet de loi précédent. Le problème, en ce qui concerne ce terme, est que la jurisprudence canadienne fait état de très peu de décisions, pour ne pas dire aucune, traitant de la signification de l'expression « le moins possible ». Ce concept n'est pas fréquemment utilisé pour établir une norme, alors que « déraisonnable » est un concept qu'on retrouve dans presque toutes les lois fédérales existantes. C'est en outre un concept que l'office a le devoir d'appliquer de façon quotidienne. Il est inclus dans les dispositions sur le transport aérien, principalement.
La jurisprudence traitant de ce que signifie le terme « déraisonnable » est très abondante. Au moment où cette loi entrera en vigueur, il sera facile pour le secteur ferroviaire de savoir s'il respecte ses obligations. Il n'y aura pas d'ambiguïté. Parallèlement, quand une plainte sera déposée, l'office n'aura pas de difficulté à déterminer ce qui est déraisonnable et ce qui ne l'est pas. C'est la raison pour laquelle le terme « déraisonnable » a été utilisé.
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Il est clair que ce qui me préoccupait, en particulier quand nous avons entendu des témoins par téléphone... Nous avons eu des témoins de la région de Québec, si je me rappelle bien, et ensuite nous avons entendu par téléphone des témoins de Colombie-Britannique, de Langley, New Westminster, Richmond. Si je me rappelle bien, les témoins ont indiqué que leurs problèmes dans le passé étaient que les compagnies de chemins de fer ne collaboraient pas pour régler les problèmes de bruit, en particulier les manoeuvres d'aiguillage dans les gares de triage.
Je comprends le problème. Je pense qu'on a fait remarquer que dans un cas, à New Westminster, en Colombie-Britannique, des immeubles d'appartement avaient été construits à 100 verges des voies ferrées. Je constate que dans l'amendement NPD-13, il est fait mention de 300 mètres, ce qui représente environ 1 000 pieds.
Ce qui m'inquiète, c'est que tout comme à Vancouver-Nord, les problèmes de bruit ont été considérables et continus. Ce sont des problèmes graves dans un secteur résidentiel. Dans un quartier densément peuplé ou même résidentiel... je songe au quartier Norgate à Vancouver-Nord où, à titre de maire et de député, j'ai reçu dans le passé des appels de résidents qui étaient irrités par les manoeuvres d'aiguillage.
Il semble que l'intensité du bruit ait changé, premièrement lors du changement de propriété de la voie ferrée, dans une certaine mesure. C'était lorsque BC Rail a repris l'exploitation. Le problème de bruit tenait en partie à l'époque à l'obligation de siffler au passage à niveau. Quand la compagnie de chemins de fer était de réglementation provinciale, les conseils municipaux pouvaient adopter des résolutions donnant instruction à la compagnie de ne pas actionner le sifflet, si la municipalité choisissait de donner une telle instruction, ce qui avait été fait partout à Vancouver-Ouest; on l'avait fait aussi à Vancouver-Nord.
Quand c'est devenu une compagnie ferroviaire de réglementation fédérale, les règlements municipaux n'étaient plus applicables. Les motions municipales n'avaient plus aucun effet. Et non seulement a-t-on recommencé à siffler, mais le nombre de plaintes relatives à l'aiguillage a augmenté également.
Je comprends donc l'importance, l'obligation pour les compagnies ferroviaires d'offrir le service. Nous avons une lettre des dirigeants de Sky Train qui traite du transport en commun ferroviaire urbain, et aussi d'une autre proposition dont on discutera plus tard, mais il y est question des conflits et des aspects pratiques de l'exploitation.
Je me demande seulement si le terme « déraisonnable »... Je suis heureux de constater que, dans le paragraphe proposé 95.1d), il est fait mention des incidences possibles sur les personnes qui résident en des liens adjacents aux chemins de fer — je suppose que c'est un élément nouveau. On reconnaît donc cette réalité.
On a parlé de santé auparavant. Nous avons entendu des témoins qui se demandaient si nous pouvions utiliser une norme de l'Organisation mondiale de la santé ou européenne relativement au bruit. J'ignore si le ministère a fait de la recherche là-dessus, mais il me semble que nous devons mettre l'accent sur... l'objectif devrait être de créer le moins de bruit possible tout en continuant d'exploiter un chemin de fer, au lieu de laisser les compagnies continuer de s'en tirer en disant qu'elles ont un chemin de fer à exploiter et que, par conséquent, elles n'ont pas besoin de se pencher sérieusement sur le problème du bruit.
Peu importe que l'on fasse appel à de nouvelles technologies, de nouveaux accouplements, des roues différentes, ou d'autres types de rails, ou de graissage, ou même qu'on mette en place des politiques sur les procédures à suivre dans la gare de triage, ou encore que les rails soient soudés, comme vous l'avez dit dans un exemple, ou qu'on prenne d'autres mesures, l'objectif doit être de réduire le bruit et de le ramener au niveau le plus bas possible, tout en reconnaissant que la compagnie doit exploiter un chemin de fer.
J'ignore si c'est implicite dans ce libellé, et c'est ce qui m'inquiète.
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Vous avez soulevé de nombreuses questions et je vais essayer d'y répondre.
Je pense que la réponse de M. Langlois à M. Laframboise au sujet du mot « déraisonnable » est vraie. C'est vrai que dans une version précédente du projet de loi, on disait: le moins de bruit possible. Quand les rédacteurs ont révisé le projet de loi, comme ils le font normalement quand ils en ont le temps... Dans la plupart de nos lois, nous utilisons le mot « déraisonnable ». Si vous voulez plus de détails sur la jurisprudence, il peut vous donner d'autres références.
Le mot « déraisonnable » est utilisé traditionnellement. Le fardeau de la preuve incombe à l'office. C'est l'office qui devra déterminer si l'activité et le bruit sont déraisonnables. On dit à la compagnie de chemins de fer de ne pas faire de bruit déraisonnable. C'est à l'office d'en juger. Il peut envoyer quelqu'un sur place pour vérifier ce qui se passe et ordonner qu'on apporte des solutions au problème. L'office sera chargé d'interpréter la loi. Il aura la souplesse voulue pour s'attaquer à ces problèmes.
Vous avez évoqué la question des sifflets de train. Je pense que vous avez entendu des témoins vous dire que le sifflet est en fait une exigence fédérale aux termes de la Loi sur la sécurité ferroviaire. C'est une règle de sécurité.
Des mesures sont déjà en place et une municipalité peut se mettre d'accord avec une compagnie de chemins de fer pour éliminer le sifflet aux passages à niveau. Il existe un processus et je vais vous le décrire rapidement. Essentiellement, la municipalité communique avec la compagnie de chemins de fer pour examiner les problèmes relatifs aux passages à niveau. Les deux parties — la municipalité et la compagnie de chemins de fer — effectuent une évaluation de sécurité. Si les deux parties s'entendent pour dire que l'on peut réduire ou éliminer l'usage du sifflet, elles envoient un rapport à nos inspecteurs de la sécurité ferroviaire à Transports Canada.
Nos inspecteurs de la sécurité ferroviaire examinent ce qui est proposé. Souvent, on installe des dispositifs aux passages à niveau. Il existe des systèmes, notamment des feux clignotants, des sonnettes d'alarme, des barrières, etc. Normalement, le gouvernement fédéral aide à payer tout cela. Nous avons un programme de passage à niveau et nous payons jusqu'à 80 p. 100 de ces améliorations.
Tout cela existe déjà. Mes collègues de la sécurité travaillent actuellement à une nouvelle norme pour les sifflets de train. Actuellement, c'est fondé sur la distance. On envisage de calculer plutôt l'usage du sifflet en fonction du temps. Aux États-Unis, on a déjà adopté cette façon de faire. On se penche actuellement sur de nouvelles règles qui devraient réduire le nombre de coups de sifflet; ce serait dorénavant calculé selon la distance. Il faut espérer que cela permettra d'atténuer les préoccupations à cet égard.
Je pense que vous avez aussi entendu, par téléphone, le maire de Langley, M. Fassbender. Son problème, c'est le sifflet. Comme vous le savez, je travaille en étroite collaboration avec les gens de Langley. Le problème là-bas est que la voie ferrée passe en plein milieu de la ville. Il y a très peu de sauts de mouton dans cette ville. On en construit un actuellement.
Nous mettons actuellement la dernière main à une étude sur le corridor ferroviaire de Deltaport à Abbotsford, afin d'établir un ordre de priorité pour les passages à niveau, selon la fréquence des passages, et pour voir s'il y aurait lieu de construire des ouvrages de franchissement ou même de fermer certains passages, dans un effort pour atténuer le problème du sifflet. Enfin, c'est plutôt le bruit du sifflet qui pose problème et non pas la sécurité.
Nous espérons qu'au début de l'an prochain, nous serons en mesure d'annoncer une série de projets — de concert avec les municipalités, la province, le TransLink et les compagnies de chemins de fer — et que l'on pourra obtenir l'accord de tous dans le cadre de cet effort mutuel.
Je peux vous dire que ce sera très coûteux. Les sauts de mouton coûtent très cher. Mais pour nous, c'est une amélioration sur le plan de la réduction du bruit du sifflet, de l'amélioration de la sécurité à la fois pour les voitures et les trains, et d'une plus grande efficience des mouvements dans un secteur qui est passablement achalandé. Sept municipalités vont en bénéficier.
Nous travaillons à toute une série de mesures, et pas seulement dans ce secteur. Nous avons amorcé des efforts semblables dans la région de Toronto, à Montréal et même à Winnipeg. On verra de plus en plus de chantiers de construction et d'ouvrages de franchissement. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'apporter ces améliorations.
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C'est une terminologie qui a été interprétée des milliers de fois par les tribunaux. C'est facile à comprendre pour tout le monde.
La jour où ce projet de loi va entrer en vigueur, le chemin de fer aura l'obligation de répondre à cette norme. Alors, c'est facile pour le chemin de fer, compte tenu de la panoplie de jurisprudences qui existent, de savoir ce qu'est un « bruit déraisonnable ». Ce sera également facile pour l'office, dans la mesure où il y a une plainte, de déterminer si le chemin de fer a répondu à son obligation, parce que la jurisprudence établit ce qu'est un bruit déraisonnable.
Quant aux autres termes, ce n'est pas que ce serait impossible pour l'office de décider du bien-fondé d'une plainte si on utilisait les mots « le moins de bruit possible », c'est seulement que pendant une période de peut-être un an, deux ans ou trois ans, soit le temps que l'office établisse une jurisprudence qui établit ce que veut dire « le moins de bruit possible », il va y avoir un peu d'incertitude.
Alors, cela crée une certitude qui n'existait pas dans le projet de loi précédent.
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J'ai une dernière observation à adresser à Mme Borges. Je suis par ailleurs porte-parole pour l'initiative de la porte d'entrée du Pacifique qui, espérons-le, va permettre d'augmenter le volume transitant par nos ports sur la côte ouest, ce qui signifie implicitement une augmentation du trafic routier et ferroviaire.
À l'heure actuelle, on s'attend à une augmentation de peut-être 50 p. 100 du trafic conteneurs. On envisage que le pourcentage du commerce sur la côte ouest passera de 9 p. 100 à 14 ou 17 p. 100, ce qui donnerait donc une augmentation d'environ 50 p. 100 de notre trafic conteneur. Or les conteneurs sont transportés à la fois par camion et par train.
L'initiative de la porte d'entrée du Pacifique, que nous avions lancée sous le gouvernement libéral et qui est reconduite dans une certaine mesure par l'initiative du corridor du gouvernement conservateur consistait notamment à construire des sauts de mouton, en particulier dans la vallée du Fraser. Chose certaine, il devrait y avoir de l'argent disponible dans le cadre de ce programme. Vous avez dit que cela coûtait cher. Les avantages sont nombreux, non seulement la réduction du bruit, mais aussi une plus grande sécurité et aussi un nombre réduit de conflits.
On a vu par exemple, à l'occasion de la grève des autobus dans l'agglomération de Vancouver il y a un an ou deux, quelle était l'incidence du transport des biens et services en termes de congestion routière. Tout le monde allait travailler en voiture et les camions qui pouvaient faire peut-être cinq livraisons par jour — des semi-remorques de 40 pieds de long qui vont par exemple dans les supermarchés — étaient limités à une ou deux livraisons par jour. Il y avait donc un coût, une incidence sur l'économie. La grève a fait obstacle au transport des biens et services.
Récemment, j'ai passé en revue le dossier de la porte d'entrée du Pacifique, que je connais bien, et il est important de savoir qu'il y a de l'argent dans ce programme. C'était ciblé et nous devrions nous assurer que l'on puisse avoir accès à cet argent. Cela pourrait également comporter des avantages sur le plan du bruit et des inconvénients.
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Merci, monsieur le président.
Je vais un peu sauter dans l'inconnu en partant du principe que l'argument dont vous vous êtes servi pour juger l'amendement de M. Laframboise irrecevable peut être utilisé pour les autres amendements concernant le bruit.
Dans la même veine que M. Hubbard, il se peut que j'interprète mal le règlement, mais je pars du principe qu'il faut manifestement croire que lorsque ce genre de texte est préparé par le commis législatif de la Chambre des communes, qui après tout a préparé tous ces amendements, ceci résisterait à tout le moins à la première volée d'avis et de critiques juridiques.
En second lieu, j'ignore ce que M. Laframboise aurait dû faire pour satisfaire le comité. Je lis ceci en français, et d'après ce que je crois comprendre, l'auteur de cette note est M. Francis DesCôteaux, qui est un employé de la Chambre mais n'est pas l'employé d'un député...
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Merci... qui confirment que les amendements seraient recevables. Il faut donc pour nous, qui siégeons en comité, comprenions parfaitement cela, parce que nous parlons maintenant de quelque chose de tout à fait différent, si j'ai bien compris M. Laframboise, qui se prévaut de son droit d'interjeter appel de votre décision.
Je tiens simplement à ce que nous comprenions bien ce que cela voudrait dire en français et en anglais. Je pense que c'est ceci que dit le texte. Le texte dit qu'une tierce personne — et vous avez raison, monsieur le président, je vous remercie — un employé de la Chambre des communes, a apparemment fait part de l'opinion de deux conseillers juridiques, à savoir que ces amendements seraient admissibles.
Mais je voudrais également revenir sur quelque chose qu'a dit M. Hubbard, parce que ce serait la seconde ou la troisième fois que mes amendements ont été proposés ici, j'arrive au comité, et ils sont rejetés sans autre forme de procès parce qu'ils sont irrecevables, et je ne suis pas sûr que le président ait le droit de faire cela.
Nous devions peut-être envoyer un message jusqu'aux hautes instances, le Comité de la procédure de la Chambre des communes, en lui disant qu'il faut trouver une autre façon d'avancer, en en faisant une recommandation du comité. Mais que les choses soient claires, avant même de commencer à discuter de l'éventualité d'un nouveau débat, ou de poursuivre ce débat, il faut que je sache, sur le plan de la procédure, où nous risquons de nous retrouver.
Si nous discutons maintenant de la recevabilité de votre décision ou de la possibilité d'interjeter appel de votre décision, vous pourriez peut-être nous aider à comprendre où nous nous situons sur le plan du Règlement.
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Sur cette question et au sujet de l'avis que nous avons reçu du greffier, la question que j'ai mise par écrit est celle-ci: est-ce que l'intervention du conseiller législatif aurait fait une différence? Autrement dit, si nous faisons de la rédaction, avec l'aide du conseiller législatif, par opposition à un rédacteur...?
Votre décision portait sur le fait qu'un rédacteur législatif nous faisait part de commentaires de deuxième ou de troisième main, ou de ouïe-dire, si l'on peut dire, enfin de l'opinion de quelqu'un d'autre. Nous n'avions pas l'avantage de l'entendre directement.
En tant que membre du comité, si je voulais proposer un amendement, est-ce qu'il est nécessaire de procéder, comme vous me le dites, en nommant une personne en particulier qui est approuvé exclusivement pour notre comité?
Deuxièmement, ai-je bien compris que la question porte sur les fumées? M. Laframboise critique-t-il la décision parce qu'il trouve inacceptable le mot « fumée »?
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Merci, monsieur le président.
Je veux seulement parler de ce que les Canadiens veulent. Les Canadiens assistent actuellement à de l'obstruction systématique.
Nous avons de 35 à 40 minutes pour adopter ce projet de loi et en débarrasser la Chambre. Il reste trois articles à étudier. On nous a proposé des compromis, un bon libellé, et encore d'autres compromis ont été proposés. Pouvons-nous discuter de la question à l'étude, à savoir un projet de loi que le secteur ferroviaire et les Canadiens veulent voir adopter par notre comité et par la Chambre?
Il nous reste 35 minutes pour le faire avant d'avoir à attendre encore deux mois pour passer à l'étape suivante. J'aimerais que cela se fasse, mais la réalité est que je ne crois pas que nous aurons le consentement unanime pour rouvrir la question.
Nous pouvons le faire en appliquant la procédure, mais nous avons vraiment sous les yeux le noeud de toute l'affaire, monsieur le président. Nous avons tenté d'en arriver à des compromis.
Monsieur McGuinty, je dirais qu'aucun de vos amendements libéraux ne sont irrecevables. Ils seront étudiés plus tard et pourraient peut-être être intégrés ici même. Nous sommes certainement ouverts à tout amendement que vous pourriez proposer relativement à la consolidation que nous avons faite avec le Bloc, le NPD et vous-mêmes.
Mais entrons dans le vif du sujet. C'est ce que nous avons sous les yeux. Faisons notre travail. Agissons pour le bien du Canada.
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Monsieur le président, je vous ai remis ce document. Tout à l'heure, vous avez lu la décision de votre greffier législatif. Vous l'avez lue, vous ne m'en avez pas remis une copie dans les deux langues, et je ne vous l'ai pas demandée. Je vous ai lu le document. J'en ai apporté des exemplaires pour que les gens puissent le lire. Je peux vous lire le document que j'ai reçu du légiste qui a écrit mon amendement et qui avait demandé une opinion au greffier législatif. Je vous le lis pour éclairer le débat.
Je ne suis pas d'accord sur la position que vous avez présentée. J'ai demandé expressément à celui qui a rédigé mon amendement de vérifier qu'il avait bien été déposé, car cela change mon travail. Je veux que vous compreniez cela. Si je ne travaille pas à cet amendement, je dépose un autre chose au sujet des mots « minimum », « raisonnable », etc.
Quelqu'un m'a induit en erreur. Est-ce le légiste qui a rédigé mon amendement? J'ai demandé un avis, car je voulais que mon amendement soit jugé recevable; sinon, je ne l'aurais jamais déposé.
Vous me dites aujourd'hui qu'il n'est pas recevable. Vous ne m'avez pas avisé trois jours à l'avance, vous me le dites aujourd'hui. J'avais déjà la certitude, depuis le mois de novembre, que cet amendement était recevable. C'est pourquoi j'ai interpellé , la dernière fois, sur un amendement: je savais que j'avais demandé des avis sur la recevabilité de mes amendements. Vous me dites maintenant qu'ils ne sont pas recevables. C'est pourquoi je mets en doute, non pas votre décision, mais l'avis qui a été émis par le greffier. Ce n'est pas votre décision. C'est votre greffier qui a émis cet avis. Pourtant, le légiste qui a rédigé mon amendement a vérifié auprès du greffier.
On pourra faire ce qu'on voudra de mon amendement par la suite. On pourra le défaire, on pourra en faire ce qu'on voudra. Cependant, en tant que représentant élu, je me sens lésé par l'appareil gouvernemental. Je ne me sens pas lésé par vous ni par le comité et je ne veux pas faire de l'obstruction. J'ai justement dit que je voulais adopter le projet de loi aujourd'hui. Cela m'intéresse.
J'ai une série d'amendements à proposer, et on fera sans doute des propositions si on ajoute le mot « vibrations ». Si ce n'est pas recevable par votre légiste, je ne suis pas plus avancé, monsieur Jean. Si on s'entend tous sur l'ajout du mot « vibrations » et que le greffier dit que ce n'est pas valide, cela revient à dire qu'on conteste la décision du greffier.
Je veux bien qu'on évolue et qu'on en ajoute. Cependant, je ne suis pas sûr que l'avis que votre greffier vous a émis est bon. C'est ce qui me pose un problème. Vous devriez, vous aussi, avoir un problème face au fait que votre greffier ait émis un tel avis.
Je serai probablement d'accord avec M. Jean sur des modifications, mais qu'arrivera-t-il si elles ne sont pas recevables, monsieur Jean?
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Merci, monsieur le président. Je voudrais tout simplement ajouter quelques observations.
Le secrétaire parlementaire a utilisé deux ou trois fois maintenant le mot « obstruction ». Je veux qu'il soit bien clair que le Parti libéral ne fait pas d'obstruction ici. Nous faisons tous un très bon travail depuis des mois, alors il est déraisonnable de laisser entendre une telle chose. Je suis certain que M. Laframboise pourrait dire la même chose — il vient juste de le dire.
Deuxièmement, monsieur le président, je dirais qu'il y a une différence entre ce que vous avez dit tout à l'heure pour ce qui est de parler au nom de notre comité et le fait qu'un fonctionnaire et employé de la Chambre des communes transmette l'avis juridique de deux collègues. Nous serons d'accord pour ne pas être d'accord là-dessus, j'en suis certain. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un tiers ou de ouïe-dire.
Je ne suis pas certain si nous allons faire des progrès à cet égard, mais nous voudrons peut-être laisser la question de côté jusqu'à ce que nous ayons l'occasion d'entendre les deux parties nommées dans cette note.
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Cela pourrait en fait faciliter les choses si nous entendions... Je suis préoccupé par la façon dont cela a été compris. Je pense que M. Laframboise, d'après ce que j'ai pu comprendre ici dans la correspondance, a pris toutes les mesures raisonnables pour tenter de s'assurer que ces documents seraient acceptés au comité, et il est clair que ce n'est pas le cas.
En tant que député, je ne sais pas exactement quel critère on s'attend à ce qu'il respecte. Tout à l'heure, le commis législatif a précisé quel était le rôle d'un rédacteur et celui d'un conseiller législatif, mais c'est une zone grise ici et je ne pense pas que ce soit aussi noir sur blanc que ce que l'on prétend.
Je propose que nous mettions cette question de côté, non pas pour retarder le processus, mais pour s'assurer que nous prenions la bonne décision.
Monsieur Jean, je ne crois pas que les préoccupations que M. Laframboise a soulevées dans son amendement se reflètent dans les amendements omnibus du gouvernement. Je crois qu'on propose le même critère—ne pas causer un bruit déraisonnable—et je vous rappellerai à tous que nous avons eu au moins huit témoins qui sont venus ici et qui nous ont remis des mémoires écrits et présenté des exposés oraux en disant que le principal problème dans ce projet de loi était le critère de bruit déraisonnable.
Monsieur le président, je m'en remets à vous pour ce qui est de la procédure, et je sympathise avec vous. Vous avez mon appui. Je ne sais pas exactement où nous en sommes à l'heure actuelle, mais je pense que nous débattons toujours l'amendement de M. Laframboise... de la possibilité d'en appeler de votre décision.
Je m'en remets à vous entièrement pour ce qui est de la procédure. Qu'allons-nous faire maintenant et comment allons-nous régler cette question d'en appeler de votre décision quant à la recevabilité ou l'irrecevabilité de cet amendement?
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Monsieur le président, je pense que nous en sommes arrivés à un compromis raisonnable avec certains autres députés, et je me demande si plutôt que ce soit M. Laframboise qui propose cette motion, je puisse lire aux fins du compte rendu ce qui constitue à mon avis un accord entre certains des membres du comité, au sujet du paragraphe 95.1, qui serait satisfaisant.
Je vous demanderais de regarder les modifications consolidées du gouvernement, « la compagnie de chemin de fer qui construit ou exploite un chemin de fer fera le moins de bruit ou causera le moins de vibrations possible, compte tenu des éléments suivants », et le reste, soit les alinéas a), b), c) et d) resteraient les mêmes, monsieur le président.
Le paragraphe se lirait donc comme suit :
95.1 La compagnie de chemin de fer qui construit ou exploite un chemin de fer fera le moins de bruit et causera le moins de vibrations possible, compte tenu des élément suivants
En fait, je dirais « et/ou causera le moins de vibrations » plutôt que de dire tout simplement « et causera le moins de vibrations ».
Après avoir parlé aux rédacteurs, monsieur le greffier, je remplacerais le mot « ou » par le mot « et ».
Le paragraphe se lirait donc comme suit :
La compagnie de chemin de fer qui construit ou exploite un chemin de fer fera le moins de bruit et causera le moins de vibrations possible, compte tenu des éléments suivants
Les alinéas a) à d) ne seraient pas changés.
J'aimerais parler de l'amendement L-3.3, monsieur le président, si vous me le permettez. Je pense qu'il serait intéressant de combiner le nouveau libellé proposé par M. Jean: « La compagnie de chemins de fer qui construit ou exploite un chemin de fer est tenue de faire le moins de bruit et de causer le moins de vibrations possible ou les deux ».
Je propose que nous envisagions d'ajouter à cette phrase ce qui suit :
La compagnie de chemins de fer qui construit ou exploite un chemin de fer est tenue de faire le moins de bruit et de causer le moins de vibrations possible ou les deux, pour la santé humaine, selon la recherche scientifique moderne et les normes nationales et internationales en la matière.
On pourra ensuite tout simplement ajouter : « Elle doit par ailleurs tenir compte des éléments suivants », et suivre les alinéas a), b), c) et d).
Je propose cela, monsieur le président, car je suis préoccupé par la portée de ce qui constitue une exigence opérationnelle aux termes du paragraphe 95.1b). Ce n'est pas défini. Est-ce que cela constitue une exigence opérationnelle économique? Est-ce que cela constitue une exigence opérationnelle sur le plan technique? Est-ce que cela constitue une exigence opérationnelle en ce qui concerne les voyageurs ou le fret? Est-ce que cela constitue une exigence opérationnelle en ce qui a trait au revenu brut? Qu'est-ce que cela signifie?
Je voudrais revenir sur deux questions. La première est celle des six ou huit témoins qui ont présenté les mémoires à notre comité en disant que cela était une question problématique pour nous, et c'est pour cette raison que nous en parlons.
Deuxièmement, je voudrais revenir sur l'entente entre la Fédération des municipalités canadiennes et l'Association des chemins de fer du Canada. Monsieur le président, ces deux parties ont signé un protocole d'entente. Ce protocole d'entente a été long à élaborer et il était très détaillé. Pour ceux d'entre vous qui se rappellent peut-être l'avoir lu, il établit des critères très précis en ce qui a trait au niveau de décibels pour le bruit dans les gares de triage et à proximité de ces dernières. Il va même jusqu'à dire je crois que si on est dans son salon le soir les fenêtres fermées, le bruit ne peut pas dépasser 37 décibels précisément.
Je pense que cela rassurerait les citoyens canadiens de savoir que les critères qui seront utilisés pour déterminer ce qui constitue le moins de bruit ou de vibrations possible seront en fait des critères scientifiques qui tiennent compte également
a) des obligations qui lui incombent au titre des articles 113 et 114, le cas échéant;
b) ses besoins en matière d'exploitation;
c) le lieu de construction ou d'exploitation du chemin de fer;
d) les incidences possibles sur les personnes qui résident en des lieux adjacents aux chemins de fer.
Je ne sais pas si quelqu'un s'en souvient, mais lorsque j'ai posé cette question aux représentants de l'Association des chemins de fer du Canada, ils ont répondu que ce n'était pas nécessaire et que le comité et les législateurs ne devraient pas tenter de donner trop de détails quant à la façon dont nous pourrions mesurer le bruit ou les critères utilisés pour mesurer le bruit.
Je pense que nous pourrions en fin de compte combiner l'amendement L-3.3 et celui qui a été proposé par M. Jean qui regroupe la plupart des éléments proposés par M. Laframboise en ce qui concerne les vibrations. C'est ce que je propose, monsieur le président.
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Je comprends le sens de l'amendement de M. McGuinty, mais je suis contre. J'ai pu poser des questions aux représentants du ministère. Je suis issu du milieu municipal, je sais donc qu'il est d'usage courant d'y utiliser des compteurs de décibelmètres. On utilise des moyens technologiques pour faire respecter les normes en matière de bruit. M. Langlois a fait une belle présentation. Je suis maintenant convaincu que l'office devra de toute façon trouver des moyens pour réglementer l'industrie et qu'il devra se servir inévitablement des nouvelles technologies pour ce faire.
D'après ce que j'ai cru comprendre des propos de M. Langlois, il faut éviter d'arriver à une norme minimum-maximum, qui équivaudrait, en quelque sorte, à un permis de polluer ou de faire du bruit. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose. Je préfère laisser toute latitude à l'office de recourir aux nouvelles technologies, au besoin. Ainsi, dans une situation donnée, il pourrait déterminer, après analyse, que le bruit est trop élevé et, par conséquent, imposer une limite au niveau de bruit.
Monsieur Langlois, j'aimerais que vous poursuiviez votre explication.
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C'est une question d'équilibre. La loi impose des obligations aux chemins de fer. Elles sont énoncées aux articles 113 à 116; les compagnies de chemin de fer ne peuvent pas refuser des marchandises. Si un expéditeur leur demande d'en transporter, elles ne peuvent pas refuser. C'est l'obligation du transporteur public; il est obligé de transporter.
Il faut équilibrer cette obligation de transporter et de faire rouler les trains avec l'autre élément de l'équation, qui est de mener ces activités en faisant le moins de bruit possible. Il s'agit de parvenir à cet équilibre.
Le danger dont je parle, c'est que si l'on fixe une norme applicable à toutes les activités ferroviaires au Canada, on court le risque... Tout d'abord, il va falloir hausser un peu la barre, puisque la norme est susceptible de s'appliquer dans tout le pays. Aux États-Unis — et Mme Borges pourra vous en parler — les normes sont fixées par règlement et elles sont très exigeantes en ce qui concerne le niveau de décibels autorisé. Si on fixe une norme au Canada, on court le risque de voir les chemins de fer ne se conformer qu'à ces exigences.
Cette loi a pour effet d'accorder une certaine souplesse à l'office. Même si une compagnie de chemin de fer se conforme aux normes qui lui sont imposées au niveau international ou national, l'office peut dire : « Ce n'est pas suffisant. Vous devez vous conformer à d'autres normes. Vous devez aller au-delà de ce que les normes exigent. »
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Est-ce que je peux vous répondre, M. McGuinty?
Votre amendement vise à modifier l'article 95.1 du projet de loi, qui définit l'obligation des chemins de fer. La question que vous venez de poser concerne l'article 95.3, où l'on lit ceci :
L'Office peut... ordonner à celle-ci (une compagnie de chemin de fer) de prendre les mesures qu'il estime raisonnables en vue de prévenir le bruit déraisonnable...
Les choses dont vous parlez — les mesures prises par l'Association canadienne des chemins de fer et la Fédération canadienne des municipalités, les lignes directrices de l'Organisation mondiale de la santé et les règlements en vigueur aux États-Unis — relèvent toutes de cet élément. C'est ce que vous demandez à l'office de considérer pour décider des mesures à prendre. C'est déjà dans cet article.
Ce que nous demandons, c'est qu'on laisse de la marge de manoeuvre à l'office; de toutes façons, il va tenir compte de tous ces éléments. Ce que nous pouvons vous dire, c'est qu'il n'y a pas consensus au niveau international. Laissons l'office décider des mesures à prendre.
Ce que vous imposez ne concerne pas les chemins de fer; il faut que l'office dispose de souplesse pour décider des mesures, des lignes directrices, des règles et des règlements qu'il va inclure dans la formule qu'il préconise.
Je crains que la partie du projet de loi que l'on cible ici ne soit pas la bonne. En réalité, ce dont vous parlez est couvert par les obligations de l'office et par les éléments qu'ils doivent prendre en compte.
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Non. Je peux vous dire ce que signifie l'exploitation. Vous ne m'avez pas posé la question. C'est moi l'experte en matière ferroviaire.
Les exigences opérationnelles ne concernent pas les finances. Elles désignent ce dont une compagnie de chemin de fer a besoin pour exploiter son réseau.
Elle doit atteler des wagons à une locomotive. Pour cela, il faut que les wagons passent d'un train à un autre, ce qui provoque des bruits de manoeuvre, dont nous avons beaucoup entendu parler. Elle doit faire rouler ces wagons sur les voies. Vous avez entendu parler de ces très longs trains qui, maintenant, font souvent deux ou trois kilomètres de long. Cela fait partie des exigences opérationnelles.
La compagnie de chemins de fer doit « manoeuvrer par la butte », comme on dit dans l'industrie. Elle le fait dans la gare de triage, pour trier les wagons qui vont former un train. Ces wagons descendent une pente et sont dirigés vers le train qu'ils doivent former. C'est encore de l'exploitation ferroviaire.
L'exploitation comporte également l'inspection du train avant son départ. Lorsque le train est assemblé ou sur le point de partir, la locomotive est à l'arrêt, moteur en marche. Il peut donc y avoir le bruit du moteur au ralenti et, éventuellement, des vibrations. Mais une fois que le train est formé, la compagnie de chemins de fer est tenue par la Loi fédérale sur la sécurité des chemins de fer d'inspecter tout le train avant qu'il ne quitte la gare. Cela faite également partie de l'exploitation ferroviaire.
De façon très générale, tout ce qui concerne le déplacement d'un train de son point d'origine, où les marchandises sont chargées, jusqu'à sa destination, où elles sont livrées, relève des exigences opérationnelles. Cela n'a rien à voir avec le bilan financier. C'est effectivement de cette façon que la compagnie gagne de l'argent, mais ses exigences financières ne sont pas du même ordre. Je pense que nous l'avons vu lorsqu'il était question des compagnies aériennes et de ce dont elles doivent faire rapport; ce sont deux choses différentes. Ici, il s'agit de ce qu'une compagnie de chemins de fer doit faire pour exploiter son réseau. Toutes les activités dont nous avons entendu parler font effectivement partie de ces besoins en matière d'exploitation, et c'est pourquoi elles sont évoquées dans cette disposition. La compagnie doit s'efforcer de prévenir le bruit déraisonnable. Je pense que nous sommes d'accord sur la limite minimale. Mais tout cela relève des exigences opérationnelles. Une compagnie ne peut pas fonctionner sans se livrer à ces activités.
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C'est en effet ce que je pense, et je voudrais vous lire quelque chose. Des témoins vous ont dit, je crois, que l'OMS avait adopté des règlements. L'OMS n'a pas de règlement. Je voudrais vous lire un document. Voici exactement ce que dit l'OMS :
L'OMS a réagi au problème de deux façons: en développant et en faisant valoir la notion de gestion du bruit et en élaborant des lignes directrices pour le bruit ambiant.
Il n'y a pas de règlement, mais des lignes directrices.
Certains témoins vous ont dit, je crois, qu'ils préféreraient que le niveau sonore se situe entre 50 et 55 décibels. Je voudrais vous citer les chiffres des lignes directrices de l'OMS pour la catégorie intitulée « zones industrielles et commerciales et aires de circulation ». L'OMS autorise dans ce cas un niveau de 70 décibels pour des activités menées 24 heures sur 24.
Voilà les lignes directrices de l'OMS.
En ce qui concerne la réglementation, je voudrais comparer la réglementation de l'Union européenne et la réglementation américaine. Vous devez savoir que les besoins canadiens en matière d'exploitation sont conformes aux besoins américains, car nos deux industries sont intégrées.
Pour le bruit à l'arrêt, pour une locomotive à l'arrêt dont le moteur tourne au ralenti, pour les locomotives diesel dont on se sert ici au Canada et aux États-Unis, ainsi qu'en Europe, d'ailleurs, le niveau sonore autorisé en Europe est de 75 décibels. Aux États-Unis, il est de 70 décibels.
Pour une locomotive en mouvement — il s'agit toujours d'une locomotive diesel — le niveau autorisé en Europe est de 85 décibels. En Amérique du Nord, il est de 88 à 93 décibels, selon l'âge de la locomotive.
Je vous ai dit tout à l'heure qu'on est en train de concevoir de nouvelles locomotives. Elles vont être mises en service au cours des prochaines années. Donc, je le répète, on va devoir mettre à jour ces règlements pour l'Amérique du Nord en tenant compte des technologies de pointe.
Si l'on commence à fixer des niveaux de décibels dans la loi, au lieu de permettre à l'office de déterminer...
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Merci, monsieur le président.
Je propose effectivement cet amendement. Compte tenu de l'heure, je n'en parlerai pas pendant très longtemps. Néanmoins, tous les témoignages que nous avons entendus au cours de l'automne permettent d'affirmer que les gens qui vivent en secteur urbain s'inquiètent beaucoup du bruit ambiant. On peut dire également qu'ils ont essayé de s'entendre avec les compagnies de chemins de fer, comme l'ont dit M. Allen et M. Wright de New Westminster. Ils ont essayé de collaborer avec elles et de mettre en place des éléments qui auraient permis d'empêcher les activités très bruyantes en milieu urbain, comme les décrochages, les accrochages et les franchissements d'aiguillage.
Les compagnies de chemins de fer sont au courant. Elles se sont engagées à éviter les franchissements d'aiguillage, les décrochages et les accrochages au milieu de la nuit, mais elles n'ont pas tenu leurs engagements, et nous avons donc toujours le même choix : il y a la question de l'activité, et la question des niveaux sonores.
Madame Borges a affirmé à juste titre qu'il ne fallait pas inscrire des niveaux de décibels dans la loi. Que l'office adopte ou non des règlements concernant le matériel à utiliser, nous savons qu'il faudra obligatoirement attendre des années avant que les compagnies de chemins de fer n'intègrent les nouvelles technologies; donc, la seule possibilité pour nous d'apporter un soulagement immédiat dans les quartiers résidentiels urbains à forte densité situés à proximité d'une gare de triage, c'est d'imposer certaines restrictions à l'activité des compagnies ferroviaires.
C'est ce que nous proposons ici, c'est-à-dire des restrictions à l'activité dans les zones urbaines à forte densité. Dans le cas de la région du Grand Vancouver, par exemple, il y aurait davantage d'activité dans la gare de triage de Port Mann, et moins d'activité dans la gare de triage de Westminster Quay.
Évidemment, on peut être d'accord ou non en ce qui concerne les heures indiquées ici, et se demander si 300 mètres ou 100 mètres constituent une distance raisonnable — ces éléments pourraient faire l'objet d'amendements — mais le principe consiste à limiter l'activité. Les compagnies de chemins de fer ont déjà implicitement reconnu l'existence du problème en acceptant de ne pas effectuer ces opérations au milieu de la nuit. C'est l'objectif de l'amendement, d'éviter que des gens ne soient réveillés à 11 heures du soir ou à 3 heures ou 4 heures du matin par des franchissements d'aiguillage, des accrochages, des décrochages ou des moteurs diesel tournant au ralenti.
J'aimerais que les membres du comité envisagent des sous-amendements s'ils s'inquiètent des périodes ou des distances proposées. C'est un bon principe que de restreindre ces activités au bénéfice des zones urbaines à forte densité qui, actuellement, sont exposées la nuit à des niveaux de bruit très élevés. On ne peut pas s'attendre à ce que l'office puisse régler chaque cas individuellement; nous savons qu'il faut obligatoirement restreindre l'activité. C'est pourquoi je propose cet amendement.
Je suis assez favorable à la motion de M. Julian, mais il y a deux choses à dire. Tout d'abord, je crois que nous avons tous reçu une lettre de Sky Train et West Coast Express expliquant les conséquences du projet de loi pour le service passager de ces compagnies. J'ai remarqué en particulier que l'article 95.4 du projet de loi prévoit que les articles 95.1 à 95.3 s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, aux sociétés de transport publiques.
Avec les changements proposés à l'article 95.1 puis, pour assurer l'uniformité, aux articles 95.2 et 95.3, nous parlons maintenant du bruit et des vibrations. Voyons donc tout d'abord si le système fonctionne bien avant d'aller plus loin. Si nous constatons à l'expérience que le problème n'est pas résolu, nous pourrons revenir sur la question soit par le dépôt d'un projet de loi du gouvernement, soit par l'intermédiaire d'une mesure d'initiative parlementaire.
Je pense qu'une telle action serait très bien accueillie si le niveau des plaintes se maintient. Mais dans la mesure où le système le permet actuellement, il faudrait adopter les amendements proposés et non pas ce qui est proposé dans l'amendement NPD-13.
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Pour que les articles 95.2 et 95.3 soient conformes aux changements apportés à l'article 95.1, il faudrait parler à l'alinéa 95.2
b) des « conflits concernant le bruit ou les vibrations liés à la construction ou à l'exploitation de chemins de fer ».
Dans le premier paragraphe de l'article 95.3, à la cinquième ligne, après les mots « en vue », il faudrait supprimer les mots « de prévenir le bruit déraisonnable résultant », et les remplacer par « d'assurer que la compagnie fasse le moins de bruit ou de vibrations possible ».
J'ai donc repris le libellé de l'article 95.1, que j'applique à l'article 95.3.
Vous m'excuserez, je suis incapable de traduire cela en français, mais la formule est la même. C'est celle qui figure dans ma motion.
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Monsieur le président, ce que nous voulions faire en présentant l'amendement BQ-8, c'était élargir la définition d'une société de transport de banlieue.
Maintenant, le gouvernement nous propose de revenir à la définition contenue à l'article 28 du projet de loi, qui dit ce qu'est une administration de transport de banlieue, mais en ne se limitant pas uniquement aux territoires des régions métropolitaines de recensement, les fameuses RMR. Le problème, c'est qu'il y a des systèmes d'exploitation de transport de banlieue qui débordent des régions administratives qui sont déterminées par le gouvernement canadien. Donc, on veut permettre à ces entreprises, qui pourraient couvrir un territoire plus grand qu'une RMR, d'être capables de le faire. Cela permettrait aussi à des entreprises qui sont en région, qui ne sont pas dans des régions métropolitaines, d'exploiter des services de transport public et de pouvoir profiter aussi des avantages de cette loi.
Je pense que la position du gouvernement et la nôtre reviennent au même. Nous nous rallions à ce qui est déposé. Vous voyez, si on ajoute à l'article 28 du projet de loi les mots : « dans une région métropolitaine ou sur le territoire desservi par une administration de transport de banlieue », cela pourrait inclure une entreprise qui est différente et qui exploite des services ailleurs que dans une région métropolitaine de recensement.