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Je déclare ouverte la onzième séance du Comité permanent des finances.
Je tiens à souhaiter la bienvenue à tous les témoins qui comparaissent cet après-midi.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous poursuivons l'étude exhaustive de la sécurité du revenu de retraite des Canadiens et des Canadiennes, en mettant l'accent sur les pensions et d'autres questions afférentes.
Nous accueillons aujourd'hui deux personnes représentant une organisation et trois personnes témoignant à titre personnel. Nous entendrons d'abord Serge Cadieux, président national, et Pierre Gingras, conseiller juridique de la direction nationale, du Syndicat canadien des employées et employés professionnels et de bureau. Témoigneront à titre personnel Lee Lockwood, Mme Norma Nielson, professeure et titulaire d'une chaire en assurances et en gestion des risques de l'Haskayne School of Business de l'University of Calgary, et enfin, Tony Wacheski.
Je vous remercie tous d'être présents cet après-midi. Nous débuterons par les exposés, qui dureront jusqu'à sept minutes, puis passerons aux questions des membres du comité.
M. Cadieux, voulez-vous commencer?
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Merci, monsieur le président.
Au nom de ses 40 000 membres, le Syndicat canadien des employées et employés professionnels et de bureau, affilié au CTC, tient à vous remercier de l'invitation à comparaître devant ce comité. Le SEPB représente des membres provenant des secteurs privé et public. Plusieurs d'entre eux travaillent dans des milieux de travail de compétence fédérale, notamment tous les employés de la Banque Laurentienne du Canada.
Notre organisation syndicale, préoccupée de la sécurité financière de ses membres, a su, au fil du temps, négocier des régimes de retraite privés pour environ 80 p. 100 de ses effectifs. La crise financière a cependant fortement ébranlé ce que nous considérions comme des acquis. Malgré tous les efforts déployés, les négociations difficiles, les compromis et les sacrifices, nous constatons des reculs importants sur le plan du remplacement des revenus à la retraite. La détérioration de la situation financière des régimes a accentué les attaques patronales contre les régimes à prestations déterminées, contribuant à l'insécurité des travailleuses et des travailleurs, car ils seront seuls à faire face aux risques du marché et à la volatilité des taux d'intérêt.
Nous tenons à souligner le fait que nos régimes ne comportent pas, comme dans la plupart des régimes de retraite privés, des dispositions protégeant les personnes retraitées contre l'inflation. Nous sommes d'avis que nos perspectives d'améliorer la protection du pouvoir d'achat des futures personnes retraitées sont, pour le moins, compromises. Nous pensons toujours qu'il est important de créer, de maintenir et d'améliorer nos régimes de pension agréés malgré les difficultés rencontrées. Les employeurs sont loin d'avoir l'intérêt et la capacité de soutenir individuellement des régimes dont le volume et la volatilité peuvent constituer une entrave à leurs perspectives de profits.
Le problème réside beaucoup plus dans l'incapacité des régimes publics, le RPC et le RRQ, d'offrir plus que 25 p. 100 du maximum des gains admissibles. Nous sommes convaincus qu'un régime public et universel offrant une meilleure couverture serait une solution réalisable dans le contexte actuel. La pleine indexation, la couverture universelle, le partage des risques à l'ensemble de la société, la transférabilité et la protection en cas d'insécurité d'emploi ou de discontinuité d'activités de travail de même que les économies d'échelle relativement aux coûts d'administration militent en faveur d'une telle réforme.
En ce sens, nous appuyons pleinement les orientations proposées par le Congrès du travail du Canada, lesquelles visent à doubler les prestations du RPC et du RRQ. Nous sommes également d'avis que l'amélioration des conditions économiques à la retraite ne passe définitivement pas par l'ajout d'un deuxième palier au RPC et au RRQ, des contributions volontaires de type REER. Les facteurs obligatoires et de rente prévisible indexée nous semblent incontournables pour atteindre nos objectifs. Nous considérons également que le MGA doit être révisé à la hausse, ce qui permettrait à plusieurs travailleuses et travailleurs de bénéficier d'un revenu de remplacement plus acceptable par rapport au salaire qu'ils gagnaient avant leur retraite.
En ce qui a trait à la sécurité financière de nos membres actifs et retraités, nous revendiquons une plus grande protection des sommes investies dans les régimes de pension à titre de salaire différé, ainsi que la protection des rentes des personnes retraitées. Nous n'avons pas les moyens de ne pas garantir les économies de toute une vie face aux aléas de la santé financière d'une entreprise. L'insécurité plane chez les travailleuses et travailleurs du secteur des pâtes et papiers, de même que pour toutes celles et tous ceux qui travaillent dans des entreprises en difficulté financière, en restructuration ou menacées par la mondialisation. Nous devons revoir la sécurité sociale.
Enfin, pour l'ensemble de la population canadienne, nous croyons qu'un régime de sécurité sociale digne de ce nom se doit d'accorder aux personnes les plus démunies de la société une protection financière qui les élèvera au-dessus du seuil de la pauvreté. Malheureusement, tous n'ont pas eu la chance de contribuer à un régime de retraite. Il est de notre devoir de veiller, par la pension de la sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, au bien-être de ces personnes qui ont contribué à l'avancement de notre société. Une bonification immédiate et significative s'impose.
Notre organisation syndicale a tenu des consultations auprès de ses instances et adopté des résolutions visant à appuyer les propositions du CTC. Ces propositions ont été accueillies avec enthousiasme car elles constituent en soi une réforme accessible pouvant être implantée graduellement. Nous pouvons faire mieux et nous devons faire mieux.
Le SEPB propose de doubler les prestations définies du RPC et du RRQ afin d'assurer une meilleure pension minimale à toutes les Canadiennes et à tous les Canadiens. Elle serait financée à l'aide d'une légère et graduelle augmentation des cotisations échelonnée sur sept ans. La majoration des cotisations doublerait le montant moyen des gains de remplacement des prestations de pension du RPC, portant la prestation maximale à 1 635 $ pas mois, en dollars de 2009, mais échelonnés sur sept ans. Les prestations du RPC étant indexées au coût de la vie, stables et transférables d'un emploi à l'autre, elles offriraient un revenu de retraite minimal pour tous sous forme de prestations définies.
On propose aussi de hausser les prestations du Supplément de revenu garanti de 15 p. 100 pour sortir toutes les personnes âgées de la pauvreté. Cette mesure permettrait de stimuler les économies canadienne et locales en ces temps si difficiles. Cela se ferait de façon continuelle du fait que les personnes âgées à faible revenu, à qui est versée chaque mois cette somme supplémentaire, seraient plus susceptibles de la dépenser pour répondre à des besoins essentiels.
Nous revendiquons aussi une assurance sur les retraites obligatoires, comme les autres assurances sur les biens essentiels au Canada. La retraite est l'un des plus importants avoirs qu'un travailleur puisse posséder. Cette assurance serait financée par les régimes de retraite ainsi que par une taxe de 0,1 p. 100 imposée aux transferts financiers sur les titres au Canada. Les spéculateurs qui ont été au coeur du récent chaos financier seraient ainsi obligés de protéger les caisses de retraite.
De plus, le SEPB estime qu'il est nécessaire d'adopter d'autres mesures en plus des trois propositions précédentes. D'abord, en ce qui concerne les régimes de retraite privés, il y aurait lieu d'amender la Loi sur la faillite et l'insolvabilité afin de conférer aux travailleuses et travailleurs qui ont contribué à un régime de retraite le statut de créanciers garantis.
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Je m'appelle Lee Lockwood et je demeure à Langley, en Colombie-Britannique. Je suis bénéficiaire depuis 14 ans d'un remplacement de salaire pour cause d'invalidité de longue durée chez Nortel.
Le ministre de l'Industrie, M. Clement, a déclaré lundi à la Chambre que les gouvernements ne devraient pas annuler une entente intervenue entre des parties du secteur privé. Comme je suis directement touché par ce qui s'est passé, je considère que le gouvernement doit savoir que Nortel a imposé une entente en menaçant de cesser de payer les médicaments prescrits en cas d'ILD à compter du 31 mars. Un contrat conclu avec un fusil sur la tempe est une extorsion et ne peut être considéré valide.
Le juge a rejeté l'approbation de l'entente le 26 mars, après avoir pris la cause en délibéré pendant trois semaines. Le dimanche 28 mars, les 93 bénéficiaires d'ILD ont reçu un courriel du comité directeur auto-proclamé dans lequel on lui donnait quatre heures pour accepter ou rejeter une nouvelle entente, qui devait être approuvée par le tribunal avant le 31 mars. Je n'ai rien vu qui laisse penser que cette entente ait reçu un appui notable. Le conseil n'a pas publié d'avis à ce sujet.
Cette nouvelle entente m'accorde neuf mois de prestations médicales; pourtant, nous avons dû abandonner tous nos droits de recours concernant un montant de plus de 100 millions de dollars disparu de la fiducie sur la santé et le bien-être. Cette entente m'empêche également de profiter d'une modification potentielle de la LFI qui aurait permis de résoudre le problème de pauvreté à laquelle les membres de notre groupe sont acculés en raison de l'argent disparu. Si la LACC et la LFI avaient protégé les demandes relatives aux incapacités à long terme, nous aurions été à l'abri de telles tactiques.
Le ministre de l'Industrie, M. Clement, doit rejeter cette entente qui nous a été imposée en appliquant les modifications reportées de la LACC et de la LFI afin d'accorder un statut privilégié aux demandes de prestations d'ILD.
Je tiens à donner un visage humain aux employés qui touchent des prestations pour invalidité de longue durée. Ces employés sont déjà gravement diminués des points de vue de la santé et du revenu. Ils ne devraient avoir à s'inquiéter de l'intégrité financière du régime de prestations d'ILD de l'employeur dont ils dépendent pour vivre.
Je me suis joint à une filiale de Nortel en qualité de gestionnaire de comptes stratégiques en février 1990 et ce n'est que depuis que l'entreprise a fait appel aux dispositions de la LACC que j'ai appris que mon revenu de remplacement de salaire pour cause d'ILD est payé par un assureur tierce partie de bonne foi. Mes 400 collègues qui reçoivent un remplacement de salaire et des prestations de santé pour cause d'ILD n'ont pas autant de chance que moi.
En octobre 1996, la dégradation rapide de mon état de santé a inexorablement signifié que mes années de guerrier chez Nortel étaient révolues. À cette époque de ma carrière chez Nortel, mon revenu dépassait les 140 000 $ par année, j'exploitais une ferme d'élevage de bovins de race et j'avais aussi une entreprise fournissant des solutions de rechange en matière de financement aux petites entreprises. Mes revenus ont immédiatement fondu de 64 p. 100. En outre, il m'a fallu retenir les services d'un conseiller juridique et menacer d'intenter des poursuites contre Nortel pour obtenir la communication d'un exemplaire de la politique en matière d'ILD, même si j'étais implicitement partie de cette entente.
Imaginez la situation de mes collègues employés chez Nortel et qui touchent des prestations de remplacement du salaire pour cause d'ILD; ils seront privés de la plus grande partie de leurs paiements venant de Nortel à compter de décembre de cette année. Pour subsister, honorer leurs obligations familiales et acquitter leurs frais médicaux et de soins dentaires, ils n'auront que 1 100 $ par mois du RPC. La plupart de ces personnes prennent des médicaments d'ordonnance qui coûtent beaucoup plus que cela tous les mois.
Un examen plus attentif des documents d'inscription aux prestations en place en 1996 permet de constater qu'alors que les troubles déficitaires de l'attention et l'assurance-vie étaient pris en charge par la compagnie d'assurance La Mutuelle, tous les éléments d'ordre médical ou dentaire étaient auto-assurés, l'entreprise s'acquittant l'intégralité des coûts. La protection en cas d'ILD était offerte par l'entreprise, mais on ne trouve nulle part dans la documentation le mot « assurance » ni le nom d'un assureur. Cela représente-t-il une divulgation complète des faits pertinents permettant à un candidat prospectif à l'embauche ou à un employé actuel de prendre une décision éclairée quant au véritable fournisseur de cette indemnisation d'une importance cruciale?
Mes camarades de chez Nortel avaient adhéré par leur signature à un régime de prestations d'ILD alors qu'ils ignoraient tout du camouflage délibéré des vrais détails de la part de Nortel par l'emploi de mots équivoques. Ces gens-là ont été embauchés pour leurs talents en matière d'ingénierie et de gestion; ils n'avaient pas à déterminer s'ils avaient potentiellement été trompés par l'emploi ou s'ils étaient victimes d'une fraude de sa part. Si, en ma qualité de personne qui avait l'habitude de s'occuper de contrats et d'ententes complexes, et de recours juridiques au nom de l'entreprise, je n'ai rien décelé qui soit contestable, quelle possibilité l'employé non sophistiqué sur le plan juridique avait-il d'y parvenir?
La seule retombée positive qu'un désastre de grande ampleur sur le plan humain peut avoir est de fournir la motivation et la volonté de changement afin de faire en sorte que ce genre de catastrophe ne se reproduise jamais. Par exemple, l'enquête sur le naufrage du Titanic a débouché sur l'obligation d'avoir à bord des gilets de sauvetage et des canaux appropriés pour toutes les personnes à bord. En outre, la faillite de nombreuses banques pendant la Grande Crise a rendu obligatoire la formation de la société d'assurance-dépôt du Canada, qui garantit un minimum de protection pour chaque compte se trouvant dans toutes les banques et toutes les caisses populaires du Canada.
Nous devons combler immédiatement les besoins actuels des employés retirant des prestations de remplacement de salaire d'ILD auto-assurées qui sont sur le point de voir disparaître ces prestations en raison de l'insolvabilité de l'employeur. Nous devons prendre conscience du fait que les entreprises en Amérique du Nord recourent de plus en plus à la LACC comme étant des tactiques commerciales efficaces permettant de redresser leurs bilans. Ce processus de redressement consiste généralement, sans que la liste qui suit ne soit exhaustive, à balayer les fournisseurs créanciers, à répudier leurs obligations liées à des dettes et à des locations à long terme, et à tenir des négociations musclées avec les syndicats récalcitrants. Il va sans dire que les programmes autogérés de remplacement du salaire en cas d'ILD sont éliminés tout comme les autres obligations.
Le scénario de Nortel est unique en son genre en raison du fait inhabituel qu'il n'existe pas de créanciers garantis. Les créanciers non garantis sont des fournisseurs, les employés à qui des indemnités de départ sont dues, les détenteurs d'obligations de pacotille bien placés pour engranger un cumul d'avantages, le déficit du régime de pension à prestations déterminées, les bénéficiaires de remplacement du salaire en situation d'ILD et la future prestation médicale et dentaire pour les retraités et les employés en ILD.
Pour compléter le tableau, on s'attend à ce qu'un montant de 6 milliards de dollars et plus provenant des opérations et de la vente de divisions commerciales soit disponible, tandis que la vente de la propriété intellectuelle n'a pas encore été faite. Il est inconcevable que tant de liquidités soient tout simplement là en attente alors que 400 employés invalides sont sur le point de sombrer dans un trou noir économique en décembre 2010.
Si l'on veut être réaliste, le seul espoir de ces gens tient à un apport de ce comité pour inciter le gouvernement à user d'une certaine forme acceptable d'action positive pour forcer Nortel et d'autres employeurs bénéficiant actuellement de protection contre la faillite à verser toutes les prestations d'invalidité qui sont promises; et à l'adoption du projet de loi S-216 déposé au Sénat par le sénateur Art Eggleton ou l'adoption du projet de loi de Wayne Marston, au moyen de sa réintroduction à la session en cours de la Chambre des communes.
La modification de la LACC et de la LFI en ce qui concerne le statut privilégié des demandes de prestations d'ILD ne fait pas que répondre à la crise humanitaire en cours pour les employés de Nortel, elle met en place une mesure permanente de sauvegarde qui permet de protéger toute personne handicapée à venir.
Après avoir adopté la modification de la LACC et de la LFI au bénéfice des personnes handicapées, les gouvernements devraient se pencher à nouveau sur la question d'obliger les employeurs à assurer les montants qu'ils affectent au remplacement des salaires pour une longue durée et aux prestations médicales. La notion d'autoassurance sûre fournie par les employeurs parce qu'ils sont trop gros pour qu'on les laisse faire faillite n'a aucun sens, lorsqu'on songe à l'implosion de GM, Chrysler, Abitibi-Bowater, Canwest, Nortel et de nombreux autres qui n'ont fait l'objet que d'une mention de 20 secondes au journal télévisé The National.
Sachez que l'exigence voulant que les prestations d'invalidité de longue durée soient assurées émane du secteur privé et ne vient pas grever les finances publiques. Les compagnies d'assurances viennent à la rescousse les unes des autres en période de crise et jamais, dans le secteur de l'assurance, n'a-t-on assisté au non-paiement de demandes légitimes, ce qui est attribuable au fonds de protection de ce secteur d'activité, le fonds Assuris.
En guise de conclusion, monsieur le président, la raison pour laquelle nous nous retrouvons dans cette situation difficile, c'est la cupidité caractérisée des entreprises. Pour rogner quelques points de base sur le coût de l'assurance d'ILD légitime fournie par les assureurs qui connaissent ce champ d'activité depuis des décennies, elles sont disposées à sacrifier la sécurité financière des personnes handicapées.
Je fonde mon seul espoir sur le fait que le comité et notre gouvernement prendront les mesures qui s'imposent et réagiront sans tarder aux nombreux plaidoyers écrits faits en faveur du traitement juste et compatissant des Canadiens handicapés à l'occasion des faillites d'entreprises. Tous les Canadiens applaudiront nos députés pour les remercier de leur volonté de s'attaquer, au-delà des clivages partisans, à cette crise humanitaire touchant les Canadiens handicapés.
Merci.
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Bonjour. Merci de m'avoir invitée à comparaître ici devant vous.
Pour en arriver à tout dire en sept minutes, j'ai emprunté une formule à David Letterman. Voici, en ordre décroissant, les 10 mesures que le gouvernement fédéral pourrait prendre pour améliorer le système de revenu de retraite offert aujourd'hui aux Canadiens... Voici comment je vois les choses de 30 000 pieds dans les airs.
Étant du milieu universitaire, je dois commencer par le numéro 10: soutenir la recherche qui permettra d'établir de meilleurs liens entre les sources de données relatives aux régimes enregistrés de retraite, aux REER collectifs et individuels et aux éléments d'actifs. Cette recherche doit également porter sur la suffisance du revenu de retraite des familles, et pas seulement de celui des personnes. Le travail de l'automne dernier était un important premier pas dans cette direction, mais il nous reste de nombreuses questions sans réponses, auxquelles il est en fait impossible de répondre.
Numéro neuf: modifier les conventions fiscales, surtout celles conclues avec les États-Unis, de manière à assurer la reconnaissance réciproque des instruments d'épargne-retraite. Pour le moment, les Canadiens qui, parce qu'ils sont aussi citoyens d'un autre pays, doivent faire une déclaration d'impôt là-bas autant qu'ici, n'ont en fait pas accès aux mesures d'épargne-retraite à régime fiscale préférentiels. L'argent placé dans un REER peut réduire leur impôt au Canada, mais cette réduction d'impôt se traduit parfois par une augmentation d'impôt dans l'autre pays.
Le régime fiscal canadien autorise les dons de charité faits à des organismes reconnus par la loi des États-Unis, dans certaines limites. Pourquoi ne pas reconnaître les cotisations faites à un régime américain reconnu de la même façon qu'une cotisation faite à un régime enregistré canadien? Pourquoi le résident de Windsor qui travaille à Detroit ne pourrait-il pas adhérer à un régime de 401(k) en bénéficiant des mêmes avantages fiscaux qu'un Canadien qui travaille à Windsor et qui participe à un RPA à cotisations déterminées? Ce serait également une excellente idée d'autoriser les transferts libres d'impôt de part et d'autre de la frontière.
Numéro huit: revoir certaines restrictions gouvernementales imposées — mais pas toutes par le fédéral — à l'achat et à la vente de rentes viagères. Il serait peut-être possible de confier à un fournisseur externe et compétent, par exemple une compagnie d'assurance-vie, la gestion de l'actif et du passif d'un régime en cours de liquidation, en mode services de gestion seulement, avec pour seule garantie un petit nombre de régimes de rentes collectives. De cette façon, le capital de l'assureur serait moins immobilisé, les coûts seraient moindres et, par conséquent, les sommes versées seraient plus élevées. De même, les restrictions en vertu desquelles seules les entreprises canadiennes sont autorisées à desservir ce marché empêchent les vendeurs compétents — succursales de sociétés étrangères réputées — de vendre leurs produits chez nous, ce qui limite la concurrence et résulte en des prix plus élevés.
Numéro sept: en ce qui concerne sans contredit les finances, commencer graduellement à émettre des obligations d'épargne du Canada de plus longue durée. Des titres ayant une durée de 40, voire de 50 ans, aideront ceux qui cherchent à couvrir le risque de longévité, qu'il s'agisse de régimes de retraite ou de vendeurs de rentes viagères, à mieux faire concorder leurs éléments d'actifs et de passifs. En éliminant une partie du risque associé aux réinvestissements, on pourra à terme favoriser le développement d'un marché des rentes viagères plus compétitif.
Numéro six: équilibrer les cotisations fiscales correspondant aux diverses formes d'épargne-retraite. À l'heure actuelle, les versements à un RPA n'appellent pas de cotisations d'AE ou de RPC, alors que les versements à un REER collectif le font. De telles divergences de traitement fiscal rendent les décisions de placement plus complexes et risquent de nuire à la croissance des REER collectifs — pas tant de l'employeur que des employés —, qui sont pourtant un important instrument d'épargne-retraite. La question restée sans réponse que, je l'admets, je vous laisse, serait la suivante: si ce changement est apporté, quel traitement fiscal réserver aux contributions versées aux REER individuels?
Numéro cinq: étendre la super-priorité accordée aux régimes de retraire en cas de faillite d'entreprises aux versements spéciaux échus mais non versés, aux versements de solvabilité et aux passifs non capitalisés, c'est-à-dire aux obligations supplémentaires et non aux seuls coûts normaux. Les détails de cette proposition et sa justification se trouvent dans les recommandations du Comité mixte d'experts chargé d'étudier les normes régissant les régimes de retraite de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Je ne m'attarderai pas sur cette question aujourd'hui.
Numéro quatre: tenir compte des difficultés particulières auxquelles font face les immigrants. Ceux qui arrivent au Canada au mi-temps de leur vie ou plus tard ont moins de temps que les autres pour se constituer un capital de retraite au titre de la SV ou du RPC-RRQ. Ils disposent également de moins de temps pour se constituer une épargne-retraite individuelle, ayant peut-être même dû abandonner des actifs dans un pays où ils n'étaient plus en sécurité. Les récents changements apportés au RPC, qui ont éliminé un plus grand nombre d'années de faibles revenus, vont sans doute améliorer un peu le sort de cette population, mais il y aurait sans doute aussi beaucoup d'autres retouches à faire pour que les prestations versées par notre système correspondent au degré de soutien que nous souhaitons donner à notre population immigrante.
Numéro trois: envisager de créer l'infrastructure qui permettrait au secteur privé d'offrir des instruments de placement efficaces en amalgamant les fonds de promoteurs multiples. Il pourrait s'agir de créer un nouveau régime enregistré de placement, mais le plus probable serait d'y arriver en modifiant la définition de promoteur en établissant des règles précises de divulgation adéquate.
Numéro deux: si vous apportez les changements au RPC — et j'hésite encore un peu à ce sujet —, mettez d'abord l'accent sur une augmentation graduelle du maximum des gains annuels ouvrant droit à pension, aussi appelé MGAP, du revenu annuel moyen à peut-être 125 p. 100 des revenus annuels. Même si l'on maintient le pourcentage actuel de remplacement de 25 p. 100, un tel changement résultera graduellement à une augmentation des prestations du RPC de 25 p. 100 de 25 p. 100 ou une augmentation d'environ 6,25 points de pourcentage du pourcentage de remplacement. Selon les chiffres de Statistique Canada, cette mesure permettrait de combler en grande partie l'écart entre les personnes qui ont un RPA et celles qui n'en ont pas. Ce mécanisme serait aussi automatiquement intégré aux systèmes de rémunération existant et aux règles d'intégration du RPA, ce qui réduirait d'autant les coûts administratifs de la mise en place et de la transition.
Numéro un: autoriser les promoteurs de régimes à inclure des modalités telles l'inscription automatique, où il faut demander l'exclusion plutôt que la participation. Proposer une option « épargnez plus demain », qui permet aux gens de s'inscrire immédiatement et de ne subir aucun retrait sur leur chèque de paie avant un an, et autoriser les régimes à offrir des options d'investissement par défaut dans les régimes de retraite enregistrés qui pourraient être axés sur l'âge; ou la prestation de conseils d'experts judicieux comme option par défaut au lieu de ne rien proposer. Ces types de changements permettront d'atténuer en large partie les effets néfastes de l'inertie humaine qui est si évidente dans ce genre de documents.
En conclusion, notre système actuel fonctionne assez bien et répond aux besoins d'une part raisonnable de la population canadienne. Mais il y a place à l'amélioration, les retouches à faire étant surtout de l'ordre de la mise au point. Les solutions que je vous ai présentées aujourd'hui sont une série de moyens qui peuvent contribuer à corriger graduellement les aspects où les problèmes les plus criants ont été détectés. Il y a aussi beaucoup de place à la simplification et à l'harmonisation des lois et règlements qui régissent le secteur du revenu de retraite. Je suis parfaitement consciente du fait qu'en cela, le gouvernement fédéral ne pourra agir seul. Je vous exhorte toutefois de prendre les devants dans ce domaine.
Je vous remercie de votre attention aujourd'hui et je me réjouis à l'avance d'avoir avec vous une discussion intéressante au cours de la prochaine heure et demie.
La législation actuelle sur l'insolvabilité a des conséquences catastrophiques pour la sécurité du revenu de retraite de milliers de Canadiens. Vous devez insister pour que la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies et la Loi sur la faillite et l'insolvabilité soient modifiées maintenant de façon à protéger équitablement ceux qui n'ont aucune influence sur les procédures de faillite et à alléger la charge fiscale de tous les Canadiens.
Le 30 avril 2009, après 18 ans d'un service très dévoué, j'ai été remercié. Le versement de mon salaire et de mes prestations a pris fin immédiatement. Pas la moindre indemnité de départ. J'ai dû faire des pieds et des mains pour survivre. J'ai dû payer une pénalité pour refinancer mon prêt hypothécaire, suspendre mes cotisations aux REEE de mes trois filles et à mon REER, et il m'est devenu impossible de conserver une assurance-maladie ou une assurance-vie. Je suis devenu un chercheur d'emploi à temps plein et j'ai touché des prestations d'assurance-emploi pour la première fois de ma vie.
La LACC est exploitée et manipulée par les avocats chargés des restructurations et les détenteurs d'obligations de pacotille qui permettent aux dirigeants des sociétés de se soustraire à leurs obligations prévues par la loi au détriment des plus vulnérables. Les détenteurs d'obligations précipitent les faillites pour réaliser des profits importants, les avocats empochent des millions et les dirigeants touchent des bonus scandaleux. Tous s'en sortent gagnants, sauf les anciens employés, les actionnaires et les contribuables.
La LACC va à l'encontre de la Loi provinciale sur les normes d'emploi. Moi et des milliers d'autres personnes qui ont été remerciées auront de la chance si nous obtenons un jour 15 cent par dollar de l'indemnité de départ que nous accorde la loi et les déficits de notre caisse de retraite. Il semble que ce soit vrai: plus la transgression est scandaleuse et sort de l'ordinaire, plus il est facile de la commettre au grand jour.
La faillite de Nortel est l'une des affaires d'insolvabilités internationales les plus complexes de l'histoire. Vous devriez confier cette histoire aux vérificateurs et aux juricomptables pour trouver la vérité.
Je suis un Canadien moyen qui a essayé de tout faire correctement. J'ai travaillé pour fréquenter l'université et j'ai décroché un diplôme d'ingénieur. Cinq jours après l'avoir obtenu je me suis joins à une société de premier ordre qui offrait un régime de retraite à prestations déterminées. Nous avons travaillé très forts afin de créer des produits, de déposer des brevets et d'acquérir un droit propre de la société.
Tout allait très bien. Nortel était l'entreprise chérie du Canada, avec ses profits énormes et son action qui s'appréciait de façon vertigineuse. Puis les dirigeants sont devenus cupides, ils ont sollicité des règles, ils se sont remplis les poches, et c'est alors que le déclin a commencé. L'action de Nortel a plongé et l'épargne retraite de milliers de Canadiens s'est envolée en fumée.
En 2004, le PDG a été congédié à juste titre et a été inculpé de fraude, ce qui a eu des conséquences sur le marché public en 2008. Mais cette fois, le tort causé à la réputation et aux activités de Nortel s'est avéré irréparable.
Vous devez renforcer la capacité du Canada de faire enquête, d'appliquer la loi et de décourager la criminalité des cols blancs. Ces crimes abjects coûtent trop cher à trop de personnes innocentes pour que l'on continue de les tolérer.
J'ai reçu 69 p. 100 de la valeur de rachat de ma pension et je n'ai pas récupéré mes droits de cotisation à un REER. J'ai vidé mon CELI et j'ai vu s'alourdir mes dettes. L'épargne retraite et la retraite elle-même sont devenues un rêve plutôt qu'un plan, et conserver ma maison est devenu une priorité. Des milliers de Canadiens qui ont travaillé pour des centaines d'entreprises sont dans la même situation.
Au départ, je croyais que la loi ferait en sorte que tous les créanciers doivent leur juste part aux produits de la vente des actifs de Nortel. Mais tous les créanciers ne sont pas égaux, même s'ils occupent le même rang de priorité.
Les fournisseurs ont un certain poids, car on a toujours besoin de leurs biens et services, ils siègent au comité des créanciers et ils utilisent cette influence pour resquiller. Par exemple, Airvana a déjà touché 40 millions de dollars pour ses factures impayées de chez Nortel.
Les détenteurs d'obligations sont des investisseurs dont le métier suppose qu'ils assument un risque. Pourtant, ils peuvent utiliser les swaps sur défaillance pour assurer leurs pertes de crédit dans une faillite. Ces détenteurs d'obligations de pacotille couverts influencent les procédures de faillite par l'entremise du comité des créanciers non garantis et ils tirent d'importants profits à la liquidation.
Tout cela est légal, et cela se fait maintenant. Mais ce n'est pas tout.
Les actifs de Nortel au Canada sont pillés par des créanciers étrangers qui contrôlent le processus au dépends du Canada. Les exemples abondent. Ainsi, les installations de Carling ont été hypothéquées en faveur des Américains pour que les activités se poursuivent au Canada. Vous devez veiller à ce que les tribunaux canadiens aient le pouvoir de combattre les intérêts étrangers pour les empêcher de soutirer de l'argent au Canada et de l'accumuler dans leurs actifs. Il existe des dispositions dans l'ALENA pour imposer des règles équilibrées.
Il y a plus encore.
Les retraités, les employés congédiés et les travailleurs en invalidité de longue durée sont représentés collectivement par une étude d'avocats choisie par la société. Cette étude est comptable à une seule personne de chaque groupe, et ces représentants sont portés à faire disparaître de l'information et à limiter les consultations auprès de ceux qu'ils sont censés représenter.
Les employés, les employés congédiés et les travailleurs en invalidité de longue durée n'ont pas tardé à prendre conscience de l'injustice des lois et ils ont commencé à faire des démarches pour les faire modifier. Notre seule force, c'est la possibilité que le gouvernement modifie ces lois archaïques. Les créanciers comprennent que les lois peuvent et doivent être changées, et ils ont négocié une entente avec nos représentants, nous privant du faible espoir que vous corrigiez ces injustices.
Nos représentants n'ont pas tenu compte de notre opposition à un accord déséquilibré qui éliminait tout notre pouvoir de négociation. Un groupe de travailleurs en invalidité de longue durée en appelle de cet accord catastrophique. Le plus important groupe ayant droit de vote a été divisé et conquis par nos propres représentants.
S'il vous plaît, expliquez-moi pourquoi ces lois préjudiciables seraient maintenues. Elles sont exploitées de façon à rendre certaines personnes très riches tout en plongeant les Canadiens qui travaillent fort dans la misère et en les privant de la possibilité de prendre un jour leur retraite.
Selon un plan récent, le principal responsable de la stratégie de Nortel touchera un bonus de 4 millions de dollars, alors que des milliers de personnes ne recevront même pas le minimum que leur garantissent les normes d'emploi. Le versement rapide d'indemnités de départ aurait permis à ces gens d'éviter des mesures radicales pour survivre et de garder en vie leurs rêves de retraite.
Il y a 34 autres pays qui accordent dans leur législation sur la faillite un statut privilégié ou supérieur aux réclamations liées à l'emploi, et qui ont un marché du crédit qui marche bien. Toutes les études dont j'ai pris connaissance montrent que l'effet négatif sur le coût des capitaux est un mythe.
Les faillites coûtent cher aux contribuables. Dans le seul cas de Nortel, le coût refilé au gouvernement est estimé à 355 millions de dollars, à quoi il faut ajouter 500 millions de dollars que le gouvernement ontarien a injecté dans le Fonds de garantie des prestations de retraite.
La voie à suivre est claire: modifier la LFI et la LACC immédiatement et l'appliquer de façon rétroactive à toutes les procédures en cours aux termes de la LACC et de la LFI.
Je vous demande également de considérer ceci. Les électeurs ont peut-être la mémoire courte lorsqu'il s'agit de proroger le Parlement, et ils deviennent complaisants devant l'opacité d'un gouvernement qui a promis la transparence, mais ils n'oublieront jamais ce que le gouvernement a fait ou omis de faire, permettant par le passé et maintenant encore la destruction de leur sécurité financière et de leurs rêves de retraite.
Pour protéger le revenu de retraite des Canadiens, il faudra plus que des programmes particuliers qui aident les travailleurs à faire des économies. Il faudra une surveillance constante qui ne faiblit jamais dans tous les ministères canadiens, et des lois solides qui protègent les rêves de retraite des Canadiens.
Mais il reste que nous pouvons prendre dès maintenant une mesure qui va dans la bonne direction. Vous pouvez protéger les Canadiens qui travaillent fort afin de bâtir des entreprises et de créer la richesse au Canada en modifiant la LACC et la LFI et en prenant des mesures pour protéger les actifs au Canada dans les cas d'insolvabilités internationales. Vous avez le pouvoir, le mandat et la responsabilité d'apporter ce changement dès maintenant. Écoutez vos électeurs et faites ce qui s'impose pour corriger cette grave injustice.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Je remercie également tous les témoins de comparaître cet après-midi.
Je pourrais peut-être commencer par MM. Lockwood et Wacheski. Essentiellement, je vous dirai comment je vois la situation, après quoi je vous poserai une question.
Nous sommes, bien sûr, parfaitement au courant du problème. Comme vous le savez probablement, monsieur Lockwood, le sénateur Art Eggleton a déposé un projet de loi au Sénat afin de corriger définitivement la situation des personnes atteintes d'une invalidité de longue durée. Nous appuyons pleinement cette mesure législative, dont l'objectif consiste initialement à améliorer la position des personnes ayant une invalidité de longue durée dans la LACC, à la demande de ces dernières. Je crois que cette mesure devrait suffire.
À moyen terme, je crois que nous devrions également modifier la loi un peu plus pour qu'à l'avenir, les entreprises soient obligées de financer ou d'assurer leur régime d'invalidité de longue durée, pour que des problèmes comme celui auxquels est confronté Nortel ne se posent plus. Nous avons soigneusement étudié le dossier, et je suis conscient de la gravité de la situation.
Nous n'avons pas présenté de projet de loi concernant les retraités, mais le NPD l'a fait, et nous y sommes favorables.
Au cours de la période de questions, nous avons demandé au gouvernement s'il appuiera notre projet de loi sénatorial, car je sais qu'il est important d'agir vite. Jusqu'à présent toutefois, rien ne semble indiquer qu'il l'appuiera. Pour autant que je sache, c'est là où nous en sommes rendus.
J'aimerais vous poser une seule question. Est-ce que vous ou l'un des représentants des personnes atteintes d'une invalidité de longue durée ou des retraités avez, à ce que vous sachiez, parlé de cette question à un membre du gouvernement, et quelle réponse avez-vous reçu?
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais simplement dire à M. McCallum que, lorsqu'il parle de 1963 et des grands titres de l'époque, il doit se rappeler que c'est Stanley Knowles qui a proposé le RPC. Ce régime a pu être mis sur pied avec la collaboration du gouvernement libéral de l'époque. On peut arriver à des résultats ensemble lorsque la volonté de travailler ensemble y est.
Je suis inquiet actuellement parce que, dernièrement, le gouvernement semble avoir changé de position sur les caisses de retraite. Nous avons eu des conversations avec les gens du gouvernement. M. Menzies et moi avons eu des conversations très cordiales. Mais la tendance actuelle me rend nerveux. Je me réconforte en me disant que le gouvernement tenait à peu près le même genre de discours avant le ralentissement économique. Il prétendait que tout allait bien. Puis, tout à coup, il était prêt à venir en aide aux entreprises, ce à quoi je ne m'oppose pas, soit dit en passant. Je ne leur fais pas de reproches. Je leur reconnais un certain mérite.
Cependant, je crois que nous devons examiner la situation dans laquelle se trouvent de nombreux Canadiens aujourd'hui. Monsieur Cadieux, je voudrais féliciter votre syndicat et les autres, qui ont obtenu des régimes à prestations déterminées et qui jouissent aujourd'hui de cette protection, pour avoir proposé des modifications au RPC parce qu'ils en voient l'utilité non seulement pour leurs membres, mais aussi pour les gens qui, partout au pays, ont des problèmes.
La proposition du NPD, dont nous avons parlé lorsque nous avons présenté une motion en juin dernier, lors d'une journée de l'opposition, et dont nous avions parlé auparavant, consiste à doubler les prestations du RPC. Le taux est de 4,5 p. 100, et vous avez indiqué moins de 6 p. 100. Nous disons 5 p. 100. Le total est de 13,9 p. 100 pour y arriver.
La semaine dernière, nous avons entendu une jeune femme qui venait de la société Manuvie, si je me souviens bien. Elle nous a dit que les frais de gestion de cette société étaient de 2,5 p. 100. Cela nous donne un ordre d'idée.
Nous ne souscrivons pas notamment à la proposition du Parti libéral et de certaines provinces de créer un RPC supplémentaire, avec de nouvelles dépenses de gestion et de mise sur pied. Nous croyons que l'argent devrait plutôt servir à enrichir les actifs du RPC. Il n'y aurait ni frais de gestion nouveaux, ni dépenses de mise sur pied. Mais je suis d'accord avec vous pour dire que la question cruciale consiste à déterminer si les cotisations doivent être obligatoires ou volontaires. Comme des témoins sont venus nous le dire, les Canadiens sont en train, plus que jamais auparavant, de reporter leurs dettes dans leur caisse de retraite.
Nous devons, à certains égards, changer le vocabulaire que l'on entend dans ce dialogue. Je vous ai entendu parler, dans votre exposé, d'une taxe sur la masse salariale. Il faut cesser d'employer cette expression et bien comprendre qu'il s'agit d'un salaire différé. L'argent n'appartient pas à l'entreprise. C'est un salaire différé qui est dû aux employés. Voilà qui nous ramène tout droit à la situation de Nortel.
Je pose une question ouverte pour ceux qui voudront bien répondre. J'essaie de vous donner une piste à suivre, comme on disait dans le milieu où je travaillais.
Madame Nielson, personne ne vous a posé une question. En voici une qui est très simple. Vous avez parlé des gens qui veulent continuer de gérer des caisses de retraite au lieu d'acheter des rentes dès maintenant, si j'ai bien compris votre exposé. Or, nous avons parlé d'une proposition selon laquelle, si une entreprise veut renflouer la caisse de retraite de ses employés, au lieu d'acheter des rentes pour les plus jeunes, elle pourrait confier la gestion de cette caisse à l'Office d'investissement du RPC. Je vous soumets cette idée pour savoir ce que vous en pensez.
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Je suis certain qu'il faudrait apporter des changements pour y arriver.
Je suis frappé de voir qu'une question importante n'a pas été abordée dans la conversation. Ce matin, à 11 heures, je discutais avec une députée du Bloc, , de la nécessité d'augmenter immédiatement les prestations de sécurité de la vieillesse et le supplément de revenu garanti. Nous en avons déjà parlé auparavant. Notre position ne me semble pas tellement différente de celle des conservateurs puisque nous disons qu'il faut agir immédiatement dans le dossier de la sécurité de la vieillesse. Mon parti a présenté le projet de loi , qui porte sur la faillite et l'insolvabilité. Au Sénat, les sénateurs libéraux ont proposé des mesures. Ce sont des dossiers prioritaires qui doivent avancer.
J'ai entendu encore une fois, dans l'exposé de M. Cadieux, un appel à tenir un sommet national sur les pensions. Il y a deux étapes. Certaines choses sont urgentes. Mais, lorsqu'il est question de doubler les prestations du RPC et d'étudier les conséquences de cette mesure, nous pouvons nous donner une période raisonnable. Personne ne souhaite que l'on agisse avec précipitation.
Monsieur Wacheski, je vous ai entendu vous exprimer, au cours de votre exposé, à propos de la faillite qui vous a touché. J'aimerais en savoir davantage sur ce problème et entendre vos suggestions, si vous voulez bien. Je crois qu'il s'agit principalement de l'accord qui a été conclu.
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Bonjour et bienvenue à notre comité.
Parmi l'ensemble des témoignages présentés, il y en a un qui détonne un peu: c'est celui de Mme Nielson, qui parle beaucoup d'entreprises privées et d'assurances de régimes de retraite.
D'ailleurs, madame Nielson, vous êtes titulaire d'une chaire en assurances et en gestion de risques. Il est normal que c'est ce dont vous parliez. De notre côté, comme parlementaires, on reçoit des gens depuis plusieurs semaines dans le but d'améliorer le régime des retraites de l'ensemble des travailleurs du Canada. Nous sommes confrontés à des cas comme celui des anciens travailleurs de Nortel et d'autres cas qu'on connaît, dont la mine Jeffrey d'Asbestos, Aciers Inoxydables Atlas, etc. Les travailleurs de ces entreprises cotisaient à des régimes de retraite non garantis et ont perdu l'ensemble de leurs revenus de retraite.
Plus tôt, M. Marston semblait dire que notre démarche ne s'éloigne pas tellement de celle des conservateurs. J'espère bien qu'on se rapproche d'eux parce que l'automne dernier, le Bloc Québécois a présenté le projet de loi pour au moins assurer un crédit d'impôt remboursable à ceux qui perdent leurs prestations de retraite à la suite d'une faillite d'entreprise. Cela ne répond pas à tous les problèmes, mais les conservateurs ont même voté contre cette petite protection.
M. Lockwood mentionnait plus tôt avoir de l'espoir en ce qui concerne le projet de loi actuellement à l'étude au Sénat, le S-216. Si le gouvernement voulait apporter une aide rapide dans les cas mentionnés — surtout qu'il s'est assuré d'une majorité au Sénat —, il pourrait faire en sorte d'en accélérer l'étude pour régler les quelques cas de gens qui perdent leur assurance invalidité et qui se retrouvent devant rien.
Personnellement, je considère que l'ensemble des partis a un bon travail de rapprochement à faire afin d'apporter une amélioration. Je demanderais à Mme Nielson ce qu'elle pense de ce que M. Cadieux proposait, soit de doubler le Régime de pensions du Canada afin de s'assurer que l'ensemble des travailleurs aient au moins un système de sécurité de retraite sûr, qui ne dépend pas de la rentabilité d'une entreprise ou de la façon dont l'assurance a été gérée. Il est prouvé que la gestion du Régime de pensions du Canada est quand même assez sécuritaire.
J'aimerais avoir votre opinion à ce sujet. Il pourrait quand même y avoir des assurances de régimes de retraite privés.
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On n'a pas besoin d'augmenter jusqu'à 50 p. 100 le taux de remplacement du revenu. C'est comme utiliser un canon pour tuer une mouche. L'intention est bonne, mais la mesure est exagérée.
Selon l'étude faite par mon collègue Jack Mintz en collaboration avec M. Menzies et son cabinet, à l'automne, le taux de remplacement du revenu est de l'ordre de 90 p. 100 ou même plus élevé encore parmi les Canadiens appartenant aux 30 centiles inférieurs de la population, pour ce qui est du revenu, et en particulier parmi ceux qui n'ont pas contribué à une caisse de retraite et qui constituent 60 p. 100 de ce groupe. Ce taux élevé de remplacement du revenu est attribuable à l'excellent effet des prestations de sécurité de la vieillesse et du supplément de revenu garanti, conjointement avec le RPC. Alors, il y a un écart qu'il faut combler parmi les revenus moyens, mais il n'est pas aussi important qu'on le croyait à l'automne.
Avant tout, je dirais qu'on doit revoir une prémisse. Depuis 12 ans, je demande aux gens comment ils ont décidé que le taux de remplacement devait être de 70 p. 100. J'ai eu quelques réponses de nature politique, mais aucune réponse d'actuaire. Néanmoins, on commence à obtenir des données qui montrent que, pour être suffisant, le taux de remplacement du revenu devrait se situer plutôt entre 50 et 60 p. 100.
Des éléments d'information qui ne sont pas encore prêts à être publiés nous indiquent que les couples dont le revenu se situe juste au-dessus du maximum des gains annuels ouvrant droit à pension, c'est-à-dire le décile médian, pour employer le jargon de Statistique Canada, ont des taux de remplacement se situant entre 40 et 55 ou 60 p. 100. Un taux de 40 p. 100 est un peu trop bas, et il serait préférable que le taux se rapproche de 50 p. 100, ce qui, selon moi, résoudrait la partie la plus urgente du problème. Une augmentation de 25 p. 100 du maximum des gains annuels ouvrant droit à pension réduirait peut-être de moitié le problème.
En tant que président, je vais poser la prochaine série de questions.
Je commence par une question pour M. Lockwood. J'ai apprécié votre exposé. Vous y avez adéquatement décrit la difficulté concernant le régime d'invalidité de longue durée de Nortel, à savoir qu'il était financé avec une caisse établie par l'entreprise.
Je n'en suis pas certain, mais si je me fie aux témoignages que le comité a entendus, j'en conclus qu'à titre d'employé de Nortel, vous aviez l'impression que la caisse était gérée par l'entreprise. Elle n'était pas gérée par un tiers, comme Sun Life ou Manuvie, ce qui lui aurait permis d'être dans un bien meilleur état. Une fois la faillite déclarée ou l'entreprise placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, vous ne vous seriez pas retrouvé dans la situation où vous êtes aujourd'hui. Je comprends cela.
Or, Manuvie et Sun Life nous ont indiqué que, si l'on modifiait la Loi sur la faillite et l'insolvabilité ou la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, on risquerait d'encourager plus d'entreprises à prendre le risque de se constituer leur propre caisse. Donc, dans cinq ou sept ans, on pourrait se retrouver non pas avec un seul gros problème comme Nortel, mais avec sept ou huit entreprises sur les bras qui seraient dans une situation semblable.
Que répondez-vous à cette objection?
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à vous tous d'être ici aujourd'hui. J'ai bien apprécié la discussion jusqu'à présent.
Ces dernières semaines, nous avons entendu plusieurs témoins nous faire part de leurs points de vue très variés, mais je crois qu'ils s'entendaient sur plusieurs points, le premier étant l'importance de la consultation.
Monsieur Cadieux, je vous ai entendu parler aujourd'hui de l'importance et de la nécessité d'un sommet sur la réforme des pensions. Vous avez même évoqué l'empressement avec lequel nos collègues d'en face essaient de trouver des solutions avant qu'on ait terminé le processus.
Madame Nielson, vous avez mentionné que notre système fonctionne assez bien. En fait, certains des témoignages que nous avons entendus jusqu'à présent viennent étayer ce fait.
Enfin, vous avez également dit qu'il y a beaucoup de place à la simplification et à l'harmonisation des lois et des règlements, et vous êtes très consciente du fait que le gouvernement fédéral ne pourra agir seul. C'est donc dire que nous devons travailler avec nos homologues provinciaux pour trouver des solutions.
Je me demande si c'est bien ce que vous voulez dire par là. Pourriez-vous en parler plus longuement?
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Volontiers. En ce qui concerne recherche menée à l'automne pour le ministère, c'était la première fois qu'on utilisait les bases de données actuelles pour analyser les régimes de retraite et les REER collectifs dans une même étude. C'est l'une des premières études qui portent sur d'autres éléments d'actif que possèdent les gens, par exemple un investissement dans une ferme familiale, dans une petite entreprise ou dans la valeur nette d'un logement. Il est très difficile de tenir compte des éléments d'actif dans le revenu parce que cela dépend beaucoup des choix que fait un individu. Une telle approche devient beaucoup plus complexe, mais le NBER — le National Bureau of Economic Research — a accompli un excellent travail aux États-Unis et ailleurs pour essayer de créer des modèles de ce genre.
Comme je l'ai dit, des travaux sont en cours à Statistique Canada afin d'examiner, pour la première fois, le ratio de remplacement non pas au niveau des individus, mais des couples. Très souvent, les décisions de retraite et d'épargne-retraite ne se prennent pas seul, mais à deux. Alors, si l'un des conjoints possède un très bon régime de retraite à prestations déterminées, l'autre personne n'aura peut-être pas besoin de passer autant de temps à s'inquiéter des placements de retraite. Le couple pourrait inscrire le régime d'épargne-étude au nom du conjoint qui n'a pas de régime de retraite.
Par conséquent, tout nous porte à croire que les gens prennent des décisions de retraite en couple; nous commençons à avoir des données sur le revenu, les placements de retraite et les ratios de remplacement du point de vue des ménages plutôt que des individus. Pour ce qui est des données au niveau individuel, prenons le cas d'une personne au foyer; même si elle n'a pas de revenu, elle pourrait être désignée dans un REER pour conjoint pendant des années ou encore, les prestations de retraite du conjoint pourraient être suffisantes, de sorte que le couple décide que ce n'est pas nécessaire.
Beaucoup de raisons expliquent pourquoi le chiffre zéro pourrait être pertinent quand on examine le revenu d'un individu plutôt que d'un ménage. Voilà donc le genre de questions qui restent sans réponse, à cause de l'état des données.
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Je suis d'accord, et c'est justement l'argument que je voulais faire valoir. Nous avons parlé, plus tôt durant la réunion, de la nécessité de prendre des mesures dès maintenant pour la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti afin d'aider les gens qui vivent actuellement dans la pauvreté. Par ailleurs, nous examinons une solution à moyen terme pour l'évolution d'un régime.
M. Cadieux a parlé de doubler les prestations du RPC sur sept ans avant que ça commence à rapporter; il a fallu 40 ans pour que le régime soit entièrement capitalisé. C'était au taux de 5 p. 100.
Si on envisage un processus national — le RPC —, on se libère de toutes ces différentes lois provinciales, sous réserve qu'on apporte cet ajustement. Ce processus ne serait-il pas logique pour les employeurs privés qui doivent se débrouiller dans les dédales du régime de retraite, surtout si leur entreprise compte une présence dans deux ou trois provinces?
D'ailleurs, vous avez vous-même un régime national. On considère cela comme une base, et non pas une solution à tous les problèmes. Que Dieu bénisse ces gens; si quelqu'un possède un régime de retraite à prestations déterminées, tant mieux pour lui. Si quelqu'un est un entrepreneur qui arrive à investir en plus, c'est formidable aussi. Ce n'est pas censé être un obstacle à l'investissement futur; le but, c'est de bâtir cette base pour l'avenir afin de s'assurer que nous tenons compte des moins favorisés qui sont actuellement laissés pour compte.
Alors, je suis ravi d'entendre que vous avez tenu compte de ces gens, mais encore là, comme vous l'avez dit, 90 p. 100 du salaire minimum ne vaut toujours pas grand-chose.
En ce qui concerne la LACC, monsieur Lockwood, il y a le projet de loi , que M. Rafferty a déposé pour le compte de notre parti et dont j'étais le parrain initial. Savez-vous que, d'après une étude australienne réalisée en 2005, le fait d'avoir un statut privilégié pour les pensions a très peu d'impact sur le climat d'investissement?
Vous en êtes au courant.