:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. Mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de nous avoir invités à venir vous parler aujourd'hui.
Je suis accompagnée de deux collègues du Bureau du Conseil privé: M. Ward Elcock et Mme Karen Cahill. Comme vous le savez peut-être, M. Elcock est conseiller spécial en matière de passage de clandestins et de migration illégale. À ce titre, il assure la coordination de la stratégie et de la réponse du gouvernement du Canada en matière de passage de clandestins. Mme Karen Cahill est directrice exécutive de la Division des finances et de la planification ministérielle, laquelle relève des Services ministériels du BCP. À ce titre, elle agit également comme adjointe du chef principal des finances du ministère.
Mes observations préliminaires portent sur le Budget principal des dépenses de 2014-2015 du Bureau du Conseil privé, de même que sur son Rapport sur les plans et les priorités de la même année.
[Traduction]
Le BCP demande un montant de 118,8 millions de dollars dans le Budget principal des dépenses de 2014-2015. Ce montant correspond à une réduction globale de 4,6 millions de dollars par rapport aux 123,4 millions de dollars demandés l'an passé pour le BCP dans le Budget principal des dépenses.
Le Budget principal des dépenses du BCP pour cette année s'explique principalement comme suit.
Une diminution de 4,4 millions de dollars en économies résultant de l'examen des dépenses du Budget de 2012. La contribution du BCP à cet exercice totalisera 9,2 millions de dollars d'économies, à compter d'aujourd'hui, en 2014-2015. Le BCP compte parmi les nombreuses organisations fédérales qui ont mené cet examen avec l'objectif de ramener le gouvernement à l'équilibre budgétaire et d'accroître l'efficacité et l'efficience de ses opérations et programmes.
Pour atteindre ces objectifs, le BCP a mis en place plusieurs mesures visant à réduire le déficit, notamment: la transformation des processus opérationnels dans l'ensemble du ministère afin de dégager des économies sur le plan administratif; une meilleure intégration de la fonction liée aux affaires intergouvernementales au sein du ministère; la modernisation et la simplification de la fonction de communication du gouvernement; et la simplification du système du cabinet pour accroître l'efficience et l'efficacité du processus décisionnel.
La majorité des dépenses du BCP est liée aux salaires et aux coûts de fonctionnement connexes. Par conséquent, nous avons dû réaliser la majeure partie des économies en réduisant le nombre d'employés au sein du ministère. Cette réduction s'est faite au terme d'un processus transparent et équitable de réaménagement des effectifs dans le cadre duquel les employés concernés ont été traités avec respect et tous les efforts ont été déployés afin de trouver la meilleure solution possible pour chacun d'eux.
[Français]
Il y a également une réduction de 1,4 million de dollars liée à des autorisations législatives ayant principalement trait à la cotisation des employés au régime d'avantages sociaux des employés, cette réduction étant conforme aux instructions du Secrétariat du Conseil du Trésor.
En outre, il y a une réduction de 0,3 million de dollars liée à trois exercices d'amélioration de l'efficience. Le premier d'entre eux est la continuation du regroupement des services de paie vers le Centre d'expertise de TPSGC, situé à Miramichi, au Nouveau-Brunswick. Les deux autres exercices d'amélioration de l'efficience touchent des mesures annoncées dans le Plan d'action économique de 2013, notamment le regroupement de l'achat d'appareils technologiques en milieu de travail et la réduction des coûts de déplacement.
[Traduction]
Ces compressions sont contrebalancées en partie par une augmentation de 1,2 million de dollars destinée à des activités visant à poursuivre la mise en oeuvre de la stratégie canadienne de prévention du passage de clandestins, dirigée par M. Elcock. Comme je l'ai déjà dit, le mandat de M. Elcock consiste à assurer la coordination de la stratégie et de la réponse du gouvernement du Canada au passage de clandestins.
Au cours des deux dernières années, le Canada a réussi à établir une coopération avec des pays de transit en Asie du Sud-Est et en Afrique de l'Ouest. Le BCP collabore étroitement avec quatre autres organismes fédéraux en vue d'atteindre les objectifs du Canada relativement à cette importante initiative. Un financement de 1,2 million de dollars a été demandé en 2013-2014 dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2013-2014 et soumis au comité durant la dernière comparution du BCP, et le financement pour l'année 2014-2015 est maintenant compris dans le Budget principal des dépenses de 2014-2015.
Une augmentation de 0,4 million de dollars représente la part des augmentations de traitements et salaires devant être versée aux employés durant l'exercice financier 2014-2015, conformément à des conventions collectives spécifiques ayant été ratifiées l’année dernière.
[Français]
Cela conclut les explications relatives au Budget principal des dépenses de 2014-2015 du BCP.
Je vais maintenant vous parler du Rapport sur les plans et les priorités du BCP pour l'année financière 2014-2015 afin de vous fournir un aperçu des faits saillants de la planification du BCP.
[Traduction]
D'abord, il est important de souligner que l'unique résultat stratégique du BCP consiste à appuyer et à mettre en oeuvre le programme et les décisions du gouvernement et à soutenir les institutions et leur fonctionnement.
À cet égard, le BCP continuera de jouer un rôle central de coordination et de conseil au sein de la fonction publique pour appuyer le gouvernement dans l'atteinte des objectifs énoncés pour l'année en cours. Le BCP compte réussir à atteindre ce résultat stratégique en se concentrant sur quatre priorités organisationnelles clés durant l'année. Aucune de ces priorités n'est nouvelle, mais certaines ont récemment fait l'objet d'une mise à jour afin de souligner davantage l'importance de certains domaines d'activités du ministère. Par exemple, vous remarquerez qu'à la priorité 1, le BCP indique qu'il assume un rôle consultatif et de soutien à l'égard des ministres responsables du portefeuille, en plus d'assumer ce rôle pour le .
Nous avons toujours exercé ce rôle dans le passé; il a toujours été énoncé dans les plans sous cette priorité, mais cette priorité révisée précise maintenant que le BCP appuie le premier ministre et les ministres chargés du portefeuille dans l'ensemble de leurs responsabilités, en leur offrant des avis et un soutien professionnels, en toute impartialité, en ce qui touche l'ensemble des priorités du gouvernement en matière de politiques, de dispositions législatives et d'administration publique. Cela englobe notamment les conseils liés aux affaires sociales et économiques, au développement régional, aux affaires étrangères, à la sécurité nationale, à la défense, aux nominations par le gouverneur en conseil, aux relations intergouvernementales et à l'environnement.
[Français]
La deuxième priorité du BCP consistera à appuyer les délibérations du Cabinet et de ses comités relativement à des initiatives liées à des politiques clés et à coordonner la planification de politiques à moyen terme. L'énoncé de cette priorité a également fait l'objet d'une mise à jour cette année afin de mieux refléter l'importance des rôles de conseil et de soutien que le BCP a toujours joués auprès du Cabinet et de ses comités.
Plus précisément, le BCP assure la gestion d'activités quotidiennes visant à appuyer les travaux du Cabinet et de ses comités, comme l'établissement d'horaires et les services de soutien relatifs aux réunions, ainsi que la distribution des documents du Cabinet.
Le BCP travaillera tout au long de l'année en vue de fournir aux ministères des orientations et une fonction d'examen critique rigoureuse afin de favoriser la présentation, en temps opportun, de propositions de haute qualité en matière de politiques, de lois et d'administration publique axées sur les secteurs prioritaires ciblés par le gouvernement.
[Traduction]
La troisième priorité du BCP consiste à contribuer à la bonne gestion et à la responsabilisation du gouvernement. Le BCP fournit des conseils stratégiques relativement aux initiatives de transformation pangouvernementales, au renouvellement de la fonction publique et à d'autres réformes de gestion, ce qui, au final, contribuera à la bonne administration du gouvernement, à l'augmentation de la productivité de la fonction publique et à l'amélioration des services offerts aux Canadiens.
À cette fin, le BCP appuiera le greffier du Conseil privé et le Conseil sous-ministériel de gestion et du renouvellement de la fonction publique dans la détermination de propositions pangouvernementales afin d'aider le gouvernement à concrétiser sa priorité visant une efficacité et une efficience accrues. De plus, le BCP assurera une communication et une collaboration actives avec les ministères concernés et d'autres organismes centraux pour mettre en oeuvre ces propositions.
[Français]
En 2013, le greffier du Conseil privé a lancé l'exercice de mobilisation Objectif 2020. Comme vous le savez peut-être, ce processus visait à obtenir le point de vue de tous les fonctionnaires afin de définir une vision claire de la fonction publique de demain et de déterminer les changements nécessaires pour concrétiser cette vision. Le BCP continuera d'appuyer le greffier à cet égard, à la fois dans l'ensemble de la fonction publique et au sein même du BCP.
De plus, le BCP continuera à fournir des conseils et du soutien au premier ministre et au greffier du Conseil privé relativement à la gestion des ressources humaines aux échelons supérieurs de la fonction publique. Cela englobe l'appui aux activités d'apprentissage et de perfectionnement des hauts dirigeants, la planification de la relève et la gestion du rendement, de même que l'appui au Comité sous-ministériel des hauts fonctionnaires.
Conformément aux importantes initiatives de transformation qui ont lieu dans l'ensemble de la fonction publique, la quatrième et dernière priorité du BCP consiste à améliorer les pratiques de gestion interne du ministère lui-même.
[Traduction]
Durant l'année, le BCP continuera d'appuyer l'Initiative de modernisation de la gestion des ressources humaines du gouvernement du Canada, qui vise à consolider et à améliorer la prestation de services de ressources humaines dans l'ensemble du gouvernement. Cet objectif sera atteint en grande partie grâce à l'adoption de processus opérationnels communs relativement aux ressources humaines et à la mise en oeuvre d'autres améliorations aux processus en vue d'offrir aux clients de meilleurs services de ressources humaines.
De plus, le BCP poursuivra ses efforts de mise en oeuvre de la nouvelle directive sur la gestion du rendement afin de s'assurer que ses effectifs offrent un rendement élevé et sont capables de s'adapter. Le BCP appuiera aussi les efforts du gouvernement en vue d'améliorer la technologie de l'information par la modernisation des ordinateurs de bureau, la mise en oeuvre de l'Initiative de transformation des services de courriels, la mise sur pied d'une connectivité réseau sécurisée pangouvernementale et la consolidation des centres de données du gouvernement du Canada. À cette fin, le BCP travaillera en étroite collaboration avec Services partagés Canada, son partenaire clé en matière de TI.
[Français]
Enfin, le BCP assurera la mise en oeuvre de l'Initiative des services de voyage partagés du gouvernement du Canada, en plus d'entreprendre l'examen des processus financiers du ministère afin de les harmoniser avec l'initiative de modernisation du processus de fonctionnement financier du gouvernement du Canada.
En somme, c'est au moyen de ces initiatives et de ces activités, réalisées à l'appui des quatre priorités organisationnelles du BCP, que le ministère parviendra à atteindre son résultat stratégique global.
[Traduction]
J'aimerais vous remercier de m'avoir donné l'occasion d'expliquer les initiatives liées au Budget principal des dépenses et au Rapport sur les plans et priorités du BCP pour 2014-2015. Nous répondrons à vos questions avec plaisir.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame Doucet. Ce fut un exposé très utile, je pense, car je ne suis pas sûr que tous les députés et le grand public comprennent bien toutes les fonctions et les pouvoirs du BCP. Il a été utile d'avoir au moins un aperçu de ce que vous considérez comme vos priorités.
J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi M. Elcock est avec vous pour un si petit aspect des fonctions du BCP, mais il est le bienvenu, et nous sommes certes intéressés par ce qu'il fait.
L'une des choses inquiétantes au sujet du budget des dépenses, en général — et j'aimerais que vous nous en parliez un peu —, c'est qu'il semble se dessiner une tendance voulant qu'il y ait de plus en plus de crédits législatifs et de moins en moins de crédits votés, ce qui fait que de plus en plus de dépenses gouvernementales échappent à l'examen et à la surveillance des comités parlementaires, et qu'il est de moins en moins possible de modifier et de diminuer les dépenses ou de se prononcer à ce chapitre.
J'aimerais vous poser une question notamment sur le Budget supplémentaire des dépenses (B), et je remercie nos analystes de l'avoir souligné, dans lequel on mentionne que l'on transfère au BCP la responsabilité du Bureau de l'infrastructure du Canada. C'est ce que je crois comprendre. C'est un transfert massif, un budget de 3,3 milliards de dollars, dont 2 milliards constituent des dépenses législatives et seulement 1,3 milliard, des dépenses votées.
En tout respect, c'est ce que je voulais dire lorsque j'ai parlé du fait que M. Elcock est avec vous. Son budget est de 1,2 million de dollars, alors que ni dans votre rapport sur les plans et priorités, ni dans votre Budget principal des dépenses, vous n'avez mentionné qu'on a maintenant transféré au BCP...
Voyons le libellé:
Conformément à une décision du « pouvoir exécutif » de placer le Bureau de l'infrastructure du Canada dans un portefeuille distinct au nom de « Infrastructure, Collectivités et Affaires intergouvernementales », le décret C.P. [...] transfère au président du Conseil privé de la Reine pour le Canada la responsabilité à l'égard du secteur de l'administration publique fédérale connu sous le nom de Bureau de l'infrastructure du Canada, à compter du 15 juillet 2013.
Je ne suis pas certain que nous étions au courant ou que le grand public était au courant de cet important transfert au BCP, au ministère du premier ministre. Pourriez-vous nous dire où vous en parlez dans votre rapport sur les plans et priorités, si cela a eu une incidence sur le BCP, et où toutes ces dépenses pourront faire l'objet de l'examen et de la surveillance que nous souhaitons?
[Traduction]
C'est une excellente question. Je vous remercie de me donner l'occasion d'en parler.
Comme vous le savez tous très bien, nous avons la chance, dans ce pays, d'avoir un gouvernement élu et un système démocratique.
Mais les gouvernements changent. Ils reflètent la volonté de la population. La fonction publique sert à assurer la stabilité et la continuité du gouvernement et à offrir la meilleure expertise possible. Il est absolument essentiel que la fonction publique soit impartiale pour continuer d'assurer la stabilité du pays et de respecter la volonté de la population.
Je pense que l'une des choses que les gens ont peut-être du mal à comprendre, c'est la façon dont le BCP fonctionne. Que fait le ministère qui soutient le avec plus de 800 employés? Je vais prendre quelques minutes pour vous l'expliquer.
Notre fonction principale est de conseiller. Tous les ministères conseillent les ministres. C'est la même chose pour nous. Les ministres peuvent choisir de suivre les conseils ou de ne pas en tenir compte. C'est à eux de décider. Nous donnons donc des conseils. Je dirais que c'est ce que font beaucoup de personnes au BCP, et elles se spécialisent dans divers domaines. Nous avons des gens qui se spécialisent dans tous les domaines dont j'ai parlé dans ma déclaration préliminaire. Par exemple, nous avons un groupe de personnes qui fournit du soutien au sur les questions relatives aux affaires étrangères et à la défense.
Nous avons un groupe qui fournit du soutien au en ce qui concerne la prise de décisions économiques. Cela comprend notamment les portefeuilles des Transports, de l'Agriculture et d'Industrie Canada. Lorsque des décisions doivent être prises par l'intermédiaire du Cabinet, le premier ministre a besoin de conseils sur les questions qui sont soumises. Le Bureau du Conseil privé lui fournit ces conseils.
De plus, nous sommes organisés de façon à ce que ces spécialistes soutiennent les fonctions des divers comités du Cabinet et des sous-comités. Il y a un groupe qui fournit du soutien au Comité du Cabinet chargé des priorités et de la planification et au sous-comité qui prend les décisions sur les questions économiques, comme celles dont je viens de vous parler. Il y a aussi le sous-comité qui prend les décisions relatives aux questions sociales. Je crois que certains des meilleurs et des plus brillants fonctionnaires du gouvernement travaillent au BCP; ils appuient ces comités et travaillent avec d'autres ministères pour s'assurer que nous effectuons une analyse critique des idées que ces ministères veulent proposer au gouvernement.
Il y a deux autres choses intéressantes que nous faisons au BCP. D'abord, il y a les choses uniques. Nous donnons des conseils au sur l'appareil gouvernemental, les nominations gouvernementales et les nominations par décret, et nous sommes spécialisés dans les formalités administratives pour traiter les décisions prises à ce chapitre. C'est une fonction propre au Bureau du Conseil privé. Et il y a ensuite, bien sûr, la fonction qu'assume ma direction générale, soit les services internes. Ils sont tous centralisés au Bureau du Conseil privé. Nous n'avons pas de bureaux satellites des services internes dans le reste du ministère. Ils sont centralisés dans le groupe que je dirige.
:
Monsieur le président, le problème du passage de clandestins dans le monde est considérable. À certains égards, le problème est moins grave au Canada que dans la majorité des autres pays. Dans certains pays de l'Asie du Sud-Est, des centaines de milliers de gens se déplacent; certains pays comptent même deux ou trois millions de sans-papiers.
Beaucoup de personnes se déplacent. Par exemple, prenons ce que l'Australie a connu jusqu'à tout récemment. Au cours de la dernière année, l'Australie a vu arriver par bateaux quelque 20 000 personnes et environ 350 bateaux. Je ne me souviens plus des chiffres exacts, mais il y a eu environ 20 000 personnes au cours de l'année. C'est beaucoup de gens qui immigrent de manière clandestine par la voie maritime.
Des gens essayent aussi d’immigrer illégalement au Nord par la Méditerranée. D’autres ont tenté d’entrer au Canada par la voie maritime, et c’est toujours le cas. Vous vous souvenez des deux bateaux qui sont arrivés au Canada en 2009 et en 2010. Nous avons concentré nos efforts en vue de nous assurer qu’il n’y a plus de passages de clandestins par la voie maritime, mais nous nous sommes aussi intéressés à d'autres domaines, comme l’immigration illégale par la voie terrestre et d'autres moyens.
En gros, mon travail consiste à essayer de coordonner les initiatives d'un certain nombre d'organismes et de ministères. Nous collaborons quotidiennement avec quatre d'entre eux, mais nous avons collaboré au fil du temps avec 5, 6, 8 ou 10 organismes ou ministères. Tout dépend des sujets dont nous traitons à un moment précis. Parfois, nous collaborons avec le ministère des Transports, mais ce n’est pas tout le temps le cas. Nous pouvons collaborer avec les Forces canadiennes, et parfois ce n'est pas le cas. Cependant, nous nous concentrons sur la GRC, l’ASFC et les autres en vue d'essayer de soutenir leurs initiatives et de les coordonner avec divers autres organismes pour en avoir pour notre argent, si vous me permettez l’expression. En plus de ce que ces organismes font normalement, pouvons-nous travailler ensemble? Peuvent-ils collaborer en vue d’optimiser les résultats?
Évidemment, il faut pour cela collaborer avec des ministères et des organismes au Canada, mais aussi avec des organismes d'autres gouvernements. Nous travaillons très étroitement avec les Australiens, par exemple. Nous avons des problèmes communs, mais le problème du passage de clandestins est très loin d'être aussi grave au Canada qu’en Australie.
Nous collaborons également avec d'autres pays de l’Asie du Sud-Est en ce qui concerne la question du passage de clandestins dans cette région, ce qui pourrait un jour avoir des conséquences au Canada, et aussi en Afrique de l'Ouest, en particulier.
Puisqu'il y a consentement unanime, je vais regrouper tous les crédits dans un seul vote.
ÉCOLE DE LA FONCTION PUBLIQUE DU CANADA
ç
Crédit 1—École de la fonction publique du Canada—Dépenses du Programme.......... 39 921 868 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
SECRÉTARIAT DES CONFÉRENCES INTERGOUVERNEMENTALES CANADIENNES
ç
Crédit 1—Secrétariat des conférences intergouvernementales canadiennes—Dépenses du Programme.......... 5 548 958 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
BUREAU CANADIEN D'ENQUÊTE SUR LES ACCIDENTS DE TRANSPORT ET DE LA SÉCURITÉ DES TRANSPORTS
ç
Crédit 1—Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports—Dépenses du Programme.......... 25 757 380 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1—Gouverneur général—Dépenses du Programme, subventions inscrites au Budget des dépenses et dépenses faites à l'égard des anciens gouverneurs généraux.......... 17 150 426 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSARIAT À L'INTÉGRITÉ DU SECTEUR PUBLIC
ç
Crédit 1—Commissariat à l'intégrité du secteur public—Dépenses du Programme et contributions.......... 4 923 694 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1—Conseil privé—Dépenses du Programme.......... 105 754 626 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION DE LA FONCTION PUBLIQUE
ç
Crédit 1—Commission de la fonction publique—Dépenses du Programme.......... 71 676 677 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION DES RELATIONS DE TRAVAIL DANS LA FONCTION PUBLIQUE
ç
Crédit 1—Commission des relations de travail dans la fonction publique—Dépenses du Programme.......... 12 501 779 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
TRIBUNAL DE LA DOTATION DE LA FONCTION PUBLIQUE
ç
Crédit 1—Tribunal de la dotation de la fonction publique—Dépenses du Programme.......... 4 891 908 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
TRAVAUX PUBLICS ET SERVICES GOUVERNEMENTAUX
ç
Crédit 1—Travaux publics et Services gouvernementaux—Dépenses de fonctionnement pour la prestation de services de gestion des locaux et de services communs et centraux.......... 1 786 071 771 $
Crédit 5—Travaux publics et Services gouvernementaux—Dépenses en capital.......... 759 963 628 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
GREFFE DU TRIBUNAL DE LA PROTECTION DES FONCTIONNAIRES DIVULGATEURS D'ACTES RÉPRÉHENSIBLES
ç
Crédit 1—Greffe du Tribunal de la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles—Dépenses du Programme.......... 1 664 105 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1—Services partagés Canada—Dépenses de fonctionnement.......... 1 176 098 834 $
ç
Crédit 5—Services partagés Canada—Dépenses en capital.......... 216 592 917 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
ç
Crédit 1—Sénat—Dépenses du Programme.......... 57 532 359 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
SECRÉTARIAT DU CONSEIL DU TRÉSOR
ç
Crédit 1—Secrétariat du Conseil du Trésor—Dépenses du Programme.......... 231 214 433 $
ç
Crédit 5—Éventualités du gouvernement—Sous réserve de l'approbation du Conseil du Trésor, pour suppléer à d'autres crédits et pour payer des dépenses diverses, urgentes ou imprévues.......... 750 000 000 $
ç
Crédit 10—Initiatives pangouvernementales—Sous réserve de l'approbation du Conseil du Trésor, pour suppléer à d'autres crédits pour appuyer la mise en oeuvre d'initiatives de gestion stratégique.......... 3 193 000 $
ç
Crédit 20—Assurances de la fonction publique—Paiements à l'égard de programmes d'assurance, de pension, d'avantages sociaux ou autres.......... 2 260 002 208 $
ç
Crédit 25—Report du budget de fonctionnement—Sous réserve de l'approbation du Conseil du Trésor, pour suppléer à d'autres crédits en raison du report du budget de fonctionnement de l'exercice précédent.......... 1 600 000 000 $
ç
Crédit 30—Besoins en matière de rémunération—Sous réserve de l'approbation du Conseil du Trésor, pour suppléer à d'autres crédits pour des besoins relatifs aux prestations parentales et de maternité.......... 1 450 000 000 $
ç
Crédit 33—Report du budget des dépenses en capital—Sous réserve de l'approbation du Conseil du Trésor, ce crédit s'ajoute à d'autres crédits aux fins du report du budget des dépenses en capital de l'exercice précédent.......... 600 000 000 $
(Les crédits 1, 5, 10, 20, 25, 30 et 33 sont adoptés avec dissidence.)
:
Bonjour. Merci de me donner l'occasion de m'adresser à vous tous, ce matin. J'ai beaucoup de contenu à livrer, alors je vais tout de suite sauter dans le vif du sujet.
Je vais parler de certaines des questions qui semblent être importantes pour le programme du comité.
D'abord, un petit mot à mon sujet. J'ai eu ce que l'on pourrait appeler une carrière à l'envers. J'ai commencé sur Wall Street et dans la Silicon Valley, au service d'une firme appelée Credit Suisse First Boston. Je suis ensuite revenu au pays, à Toronto, où j'ai travaillé pour BMO Nesbitt Burns et JMP Securities. De là, j'ai bifurqué dans le monde des entreprises en démarrage. Je vais passer rapidement là-dessus — je ne parlerai même pas des choses que j'ai vécues sur Wall Street et Bay Street — et je vais mettre davantage l'accent sur certaines de mes activités entrepreneuriales et d'investissement dans ce domaine.
J'ai contribué au capital de lancement de toutes les entreprises dont vous voyez les logos à l'écran. Plusieurs d'entre elles sont entrées en bourse. La seule entreprise qui a fait exception a été cette entreprise d'Ottawa, Bridgewater. J'ai participé au capital de lancement de cette entreprise. Par le biais de Extreme Venture Partners, nous avons eu plusieurs débouchés. Nous avons vendu une entreprise à Google. Au cours des cinq dernières années, Google a fait l'acquisition de cinq entreprises dans la seule région de Toronto. Nous avons vendu une entreprise à Apple. C'était la première acquisition d'Apple au Canada au cours des 10 dernières années. Nous avons vendu une entreprise à Salesforce.com, l'une des firmes milliardaires de Facebook. En tout, ces activités ont permis de créer environ 1 000 emplois de pointe au centre-ville de Toronto, totalisant environ 75 à 80 millions de dollars en salaire par année.
Je vais maintenant parler un peu de l'économie des applications. C'est un sujet dont j'ai eu la chance de parler partout dans le monde, y compris à l'Institut Milken, l'an dernier.
Au Canada, un rapport récemment publié par le Conseil des technologies de l'information et des communications a indiqué que l'économie des applications avait permis de créer 64 000 emplois et des revenus d'environ 1,7 milliard de dollars, un chiffre dont on prévoit qu'il atteindra 5,2 milliards de dollars d'ici 2019. ce qui est intéressant avec cette statistique, c'est que l'on parle souvent de la vigueur de l'industrie des jeux au Canada et du fait qu'elle est le troisième employeur en importance dans le monde, alors que le nombre d'emplois associés à l'économie des applications éclipse déjà celui du secteur des jeux dans l'économie canadienne.
Le et moi avons eu la chance de nous rencontrer par le biais d'une tierce partie. Au bout d'un certain temps, le ministre a trouvé le courage pour reconnaître qu'il y avait là une occasion de faire en sorte que ces données deviennent ouvertes au monde entier par le biais d'une sorte de marathon de piratage ou, si vous préférez, d'un « hackathon ». Il fallait quand même un peu de courage de la part du gouvernement du Canada pour s'engager dans quelque chose ayant trait à quelque forme de piratage que ce soit — même dans le descriptif de l'événement, un hackathon, qui est un peu étrange, mais qui coule de source.
Ce que nous avons cherché à faire par le biais de ce projet appelé EDOC, pour Expérience des données ouvertes canadienne, c'était de créer un événement pour annoncer au monde que ces données existent — c'est-à-dire, celles qui sont à data.gc.ca — et de parler des possibilités qu'elles ouvrent.
Nous avons eu le bonheur d'être associés à d'autres organisations comme OpenText, Colin de Google ainsi qu'IBM — quelques marques très en vue. XMG participait elle aussi, parce qu'elle faisait partie des entreprises que j'avais aidées à démarrer, et que c'est celle qui me tient probablement le plus à coeur, que j'aime le plus.
XMG avait déjà créé un marathon de piratage, appelé le Great Canadian Appathon. Le Great Canadian Appathon a connu quatre différentes moutures. Nous en sommes à la cinquième version. C'est une compétition nationale. C'est la seule en son genre à s'adresser à tous les collèges d'enseignement postsecondaire et à toutes les universités. Lors de la dernière édition, plus de 35 collèges et universités ont participé à l'échelle du pays. XMG et moi-même participons à cet événement pour redonner quelque chose à la collectivité pour ces quelque 1 000 emplois. Nous devons beaucoup au formidable système d'enseignement de ce pays. Le seul objectif de cet événement était de montrer aux étudiants à programmer dans le cadre d'une compétition de 48 heures. Nous ne nous attendions jamais à remporter un tel succès. Une recherche rapide vous permettra de constater que nous avons eu des centaines et des centaines de mentions dans les médias. C'est sur cette base qu'EDOC a été créé.
Nous avons une courte vidéo, mais je crois que nous pouvons nous abstenir de la montrer. Elle n'a jamais été traduite. Elle ne fait que donner une idée de ce qui s'est passé de week-end là. Vous y verriez des programmeurs qui interrompent leur programmation de nuit pour faire un somme. Je vais vous montrer des photos dans un instant, lesquelles, je l'espère, rendront justice à l'événement.
Lorsque le ministre et moi avons décidé de sauter dans l'aventure d'EDOC, nous espérions réunir 100 participants à la grandeur du pays et faire connaître ce phénoménal filon de ressources que sont les données ouvertes.
Résultat: le Great Canadian Appathon n’est plus le plus important hackathon de l’histoire canadienne, puisque c’est maintenant l’EDOC qui occupe cette place au pays, avec plus de 930 participants, 290 équipes et 110 applications créées en une fin de semaine.
Comme vous le voyez sur le prochain graphique, qui est une représentation géographique, nous avons accueilli des participants de partout au Canada: de la Colombie-Britannique jusqu’à Terre-Neuve. Je suis très heureux du résultat.
La prochaine diapositive a trait à un événement que nous avons tenu le vendredi de cette même fin de semaine. Nous avons invité des experts — de nos entreprises commanditaires et de partout dans le monde — pour informer les participants au sujet des données ouvertes et des diverses possibilités. J’ai moi-même fait un exposé sur la visualisation des données, puisque les données brutes sont très difficiles à utiliser, mais l’interface humaine est très importante. Vous voyez ici des instantanés des divers participants de McKinsey et d’ailleurs.
Au 111, rue Richmond au centre-ville de Toronto — où se trouvent également les bureaux de Google — se trouve un grand accélérateur de données. C’est là où les participants, ou du moins une centaine d’entre eux, se sont rassemblés pour une fin de semaine de programmation intensive, qui a donné lieu à la création de produits et d’applications intéressants. Cela a été une période assez intense pour tout le monde.
J’aimerais parler des raisons pour lesquelles les données ouvertes ont, à mon humble avis, tant de potentiel. La prochaine diapositive présente un graphique de McKinsey. Il illustre l’incidence économique possible des données ouvertes. Vous l’avez peut-être déjà vu. Il a été publié en septembre ou en octobre, l’année dernière. On parle ici de retombées économiques mondiales de 3 billions de dollars pour les données ouvertes. Ce sont des milliers de milliards, c’est énorme. J’aimerais vous parler des moteurs de ces possibilités.
La prochaine diapositive, intitulée « Le pouvoir des sources ouvertes », présente divers graphiques et images. Je voulais vous les expliquer. Linux est le noyau sur lequel se fonde Android. C’est un projet ouvert qui a été créé par des développeurs du monde entier. MySQL est la composante de base de données la plus populaire au monde. Environ 25 % des bases de données du monde utilisent MySQL. Le « W » représente WordPress. Un très grand nombre de sites Web dans le monde utilisent WordPress. Mozilla est un produit ouvert; le DPT de l’entreprise habite à Toronto. Nous connaissons tous très bien Wikipédia.
La prochaine diapositive porte sur le pouvoir de l’externalisation ouverte. Vous connaissez peut-être Kickstarter, un phénomène axé sur le capital de risque qui permet à la collectivité de financer certains produits. Vous ne le savez peut-être pas, mais Twitter a grandement tiré profit du phénomène de l’externalisation ouverte. Par exemple, les sujets chauds et les mots-clics et même le mot « tweet » ont tous été créés par la communauté.
À un certain moment, Twitter a tenté d’empêcher les gens d’utiliser le mot « tweet ». L'entreprise disait « Ce n’est pas “tweet”, c’est “Twitter” ». Elle a finalement laissé tomber et a déposé le mot « tweet », et les choses sont ce qu’elles sont aujourd’hui. Twitter est un bénéficiaire inhabituel. Le produit est tellement populaire que ses utilisateurs sont en grande partie responsables de son succès.
Goldcorp est un exemple local. Vous en avez peut-être entendu parler, mais c'est une histoire incroyable. De 2005 à 2006, l'entreprise a accumulé une quantité importante de données géologiques, mais elle manquait de fonds. La capitalisation boursière de l'entreprise était d'environ 100 millions de dollars à cette époque. Elle a lancé un concours d'un demi-million de dollars et a publié toutes ses données géologiques sur le Web. Des développeurs de l'Australie ont réussi à trouver l'emplacement de l'or. Aujourd'hui, Goldcorp est la deuxième plus importante société d'exploitation aurifère du Canada.
L'entreprise Locationary a été achetée par Apple l'année dernière. Mon meilleur ami à l'université était le PDG de cette entreprise. Lorsqu'Apple a acheté Locationary, l'entreprise détenait 6,5 milliards d'ensembles de données sur l'information de position. Non seulement ce service permet, par exemple, d'identifier l'immeuble du Parlement et d'en déterminer la latitude et la longitude GPS, mais il peut également vous dire s'il offre un accès Wi-Fi et un stationnement accessible, et vous donner tous les autres renseignements détaillés que vous ne trouverez pas dans les Pages jaunes.
Si vous avez suivi le cas de Malaysian Airlines, vous avez vu que les gens du monde entier ont tous aidé à passer en revue l'information satellite pour tenter de déterminer le lieu de la tragédie.
Les données ouvertes combinent le meilleur des sources ouvertes et de l'externalisation ouverte. Ce qui est intéressant, c'est que les deux expressions contiennent le mot « source »; c'est pourquoi les données ouvertes ont, à mon avis, beaucoup de potentiel. Toutefois, avant de passer à la prochaine diapositive — mes deux diapositives préférées de la présentation approchent —, je tiens à souligner une chose: si on a toutes ces données, mais qu'on n'a pas d'applications pour les présenter, alors malheureusement... Comment peut-on les utiliser?
Si l'on considère le divertissement selon une moyenne horaire, on comprend pourquoi les applications connaissent un si grand succès: pour voir un film au cinéma, il faut payer 12,50 $ ou 13,50 $. C'est 6,25 $ l'heure. On peut faire le calcul pour toutes sortes d'activités. Si l'on prend par exemple une application comme Angry Birds — que l'on paie 1 $ — et qu'on y passe 20 heures, le coût du divertissement revient à quelques sous l'heure.
Je vais passer très rapidement la prochaine diapositive, mais elle montre... Si vous regardez le graphique du bas, vous voyez qu'AOL a mis neuf ans pour atteindre un million d'utilisateurs; Facebook y a mis neuf mois, et l'application Draw Something, neuf jours.
La semaine dernière, j'ai pris part à un comité formé pour préparer un rapport sur l'initiative de données ouvertes du gouvernement de l'Ontario. Je serai heureux de vous faire part des résultats dans le cadre des séries de questions. Il s'agit du rapport le plus récent et le plus complet sur les données ouvertes. Il a été publié jeudi dernier, et l'adresse URL est indiquée ici. Je vous encourage à examiner le rapport. Nous avons étudié les pratiques exemplaires de partout dans le monde, et je tenterai de répondre aux questions à ce sujet plus tard, afin de ne pas prendre trop de temps.
Pour conclure, je dirais que le gouvernement canadien fait partie des leaders mondiaux du domaine des données ouvertes. Certains dominent, comme la ville d'Edmonton et le gouvernement de la Colombie-Britannique. J'ai étudié les gouvernements du Royaume-Uni, de l'Australie, et l'Inde, et de nombreux autres gouvernements à travers le monde pour voir quelle était notre situation.
Enfin, je sais que la transparence est très importante pour nombre d'entre vous, et pour les Canadiens, mais je crois que les conséquences se feront surtout sentir sur la productivité. Nous pourrons en discuter plus en profondeur pendant la période de questions.
Je vous remercie de votre temps.
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Merci beaucoup, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité. Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui.
Je tenais tout d'abord à souligner le travail de Ray pour l'avancement des données ouvertes au Canada. Il a parlé du succès de l'EDOC et de son hackathon, mais son équipe y a vraiment mis beaucoup d'efforts. C'est grâce à son dévouement que le hackathon a été une telle réussite et que nous avons pu progresser. Je suis fier d'être assis à la même table que lui.
Ray a conclu son exposé en parlant de productivité, et ce sera le principal sujet que j'aborderai aujourd'hui: l'utilisation des données ouvertes et des données du gouvernement par les particuliers et les membres du secteur privé pour créer des entreprises et accroître leur productivité. L'accès des particuliers, des groupes et des entreprises aux données ouvertes du gouvernement est très prometteur. Comme Ray l'a dit, s'ils ont accès aux bonnes données et à une analyse efficace, les personnes peuvent faire de meilleurs choix quant à leur éducation, à leurs soins de santé, à l'achat d'une maison, aux investissements dans leur entreprise, et même quant à des activités aussi banales que le choix d'un restaurant.
Nous vivons aujourd'hui dans un monde où l'Internet libre et ouvert permet à tous les Canadiens d'avoir accès aux données, services, communautés et clients importants, peu importe où ils se trouvent dans le monde. C'est important. On parle de technologies et de réseaux qui permettent aux entreprises et aux citoyens canadiens de communiquer avec leurs collègues et leurs homologues partout dans le monde. Nous pouvons tous tirer profit de l'innovation axée sur les données, et de la possibilité d'analyser les données et d'influer sur les décisions. Les données du gouvernement peuvent nous informer et orienter les décisions des particuliers, des entreprises et des gouvernements, surtout lorsqu'elles sont associées à l'expérience des autres pays et comparées aux données des autres gouvernements.
Je suis très heureux de voir que votre comité s'intéresse à rendre les données du gouvernement ouvertes et accessibles pour tous. Je vous remercie de me donner l'occasion de participer à votre discussion.
Prenons un moment pour nous rappeler la vie avant ces réseaux, ces outils et ces données. On n'a qu'à penser aux prévisions météorologiques. On y avait accès de trois façons: dans le coin droit d'une page du journal du matin, aux nouvelles locales du soir à la télé, et à la radio plusieurs fois par jour. Pensez-y: quand avez-vous été réellement surpris par la pluie ou par la neige dernièrement — la tempête de dimanche dernier étant une exception?
Qu'en est-il des cartes? On se souvient des vacances mémorables de la famille Griswold, avec sa carte routière et la confusion quasi quotidienne quant aux sorties d'autoroute à prendre. Qui n'a pas aujourd'hui un accès immédiat aux données sur la circulation et les travaux de construction de toutes les routes qu'on prévoit emprunter le jour même ou le lendemain?
De toute évidence, les prévisions météorologiques et les cartes routières sont des exemples parfaits de la façon dont les données du gouvernement — lorsqu'elles sont utilisées avec imagination et en tirant pleinement parti de la technologie d'aujourd'hui — peuvent avoir une grande incidence sur notre vie quotidienne. Il ne faut pas oublier une chose importante: je viens de vous décrire les expériences des consommateurs, mais la technologie a une grande incidence sur les entreprises qui dépendent des bulletins météorologiques et des rapports de circulation pour gérer des chaînes de logistique très efficaces, et leur permet de réaliser des économies.
Au Canada, nous nous fions souvent au passé pour établir des objectifs économiques. Nous sommes des exportateurs céréaliers mondiaux, des barons du bois, des magnats du nickel; nous sommes des fabricants d'automobiles et des géants des télécommunications. Grâce aux données, aux technologies et à Internet, ces industries se transforment, et de nouvelles industries se créent, comme l'a fait valoir Ray. Vous n'avez qu'à demander à un agriculteur de quelle façon les prévisions météorologiques, la cartographie locale, l'analyse des sols au mètre carré et les prévisions du marché ont transformé son entreprise.
J'aimerais vous parler du système d'alerte rapide aux risques de famine, un projet vieux de 25 ans mis sur pied par des organisations comme la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis et la NASA. On utilise des données recueillies par satellite pour prévoir les sécheresses, l'effondrement subséquent des marchés des produits agricoles et les conditions de famine de 35 pays en développement, en analysant des ensembles de données gouvernementales; on offre ensuite publiquement et gratuitement les données à ces pays en développement.
De façon similaire, des chercheurs ont utilisé 10 téraoctets de données sur l'utilisation des téléphones portables au Rwanda pour comprendre le rôle des paiements par téléphone cellulaire dans l'économie rwandaise et les modèles sociaux de partage des coûts dans ces collectivités.
Ray vous a donné quelques chiffres pour montrer l'incidence que peuvent avoir les données ouvertes sur notre économie. Les données ouvertes fournies par le service national de prévisions météorologiques des États-Unis appuient une industrie privée de plus de 1,5 milliard de dollars par année. Ici au Canada, l'entreprise Pelmorex et d'autres offrent des services similaires aux consommateurs et aux entreprises.
Lorsque le gouvernement permet la consultation de ses données à des fins d'examen public, d'analyse et de réinvention — et la réinvention est importante —, il demande à la communauté comment ces données peuvent être mieux utilisées.
Les entrepreneurs locaux utilisent les données pour créer des applications relatives au transport en commun, pour suivre les investissements dans les infrastructures — ou, dans de nombreux cas, l'absence d'investissements dans les infrastructures — et pour mieux comprendre les difficultés économiques, sociales et sécuritaires auxquelles leurs quartiers font face.
Grâce à l'accessibilité des données économiques, sectorielles et scientifiques, les entreprises peuvent prendre des décisions plus éclairées par rapport à leurs investissements, leurs produits, et les marchés auxquels elles décident d'accéder, à l'échelle tant nationale qu'internationale. Les données ouvertes contribuent à concrétiser les initiatives des personnes du genre de celles qui participent de manière obsessive à des marathons de codage ou de piratage, qui ont des idées relatives à l'élaboration de politiques sociales ou à la résolution d'un problème en matière de politique économique ou qui souhaitent utiliser les données disponibles pour s'inspirer et livrer des produits à leurs clients. Ils transforment ces initiatives en débouchés, en emplois et en le plus intangible des moteurs économiques, à savoir l'innovation. Après tout, c'est la raison pour laquelle nous sommes tous très emballés par les marathons de codage et de piratage. Ils sont l'image même d'un esprit novateur et d'une énergie concentrée.
Quelle incidence réelle les données ouvertes ont-elles sur l'économie? La commission européenne estime que l'ensemble des bénéfices directs et indirects, attribuables aux applications reposant sur des données ouvertes qui sont utilisées dans les pays de l'UE, s'élève à 140 milliards d'euros par année. Il est important de se souvenir qu'il s'agit des bénéfices directs et indirects, parce qu'ils tiennent compte de l'incidence directe que les données ouvertes ont sur les consommateurs, les entreprises et les gains de productivité, ainsi que sur les gains d'efficacité des applications destinées aux consommateurs et aux entreprises.
Les données ouvertes préparent également le terrain pour accroître l'efficacité des autres programmes gouvernementaux. Tant au Royaume-Uni qu'aux États-Unis, le gouvernement s'inspire des données sur la santé pour mieux gérer ses programmes et améliorer des services aux citoyens. Comment peut-on comparer les données liées aux taux d'infection observés dans les cliniques à celles relatives aux durées de séjour dans les hôpitaux et à la fréquence des infections virales, et comment peut-on en tirer des réflexions sur la façon dont on peut anticiper les défis en matière de santé à relever dans la société et réduire ainsi les coûts à long terme des interventions requises pour régler ces problèmes de soins de santé, au lieu de gérer un système de santé réactif?
Comme je l'ai mentionné plus tôt, l'innovation et l'entrepreneuriat sont au coeur de toutes les stratégies fondées sur les données ouvertes. Le temps est révolu où, lorsqu'il était aux prises avec un problème politique donné, le gouvernement gardait pour lui ses données, élaborait un éventail d'options et plaidait dans ses propres couloirs à Ottawa en faveur de la meilleure solution. Si on leur donne accès aux mêmes renseignements, les membres des collectivités peuvent souvent résoudre le problème d'une façon plus efficace, novatrice et économique que le gouvernement lui-même.
Par conséquent, à mon avis, le rôle du gouvernement consiste à élaborer des politiques en matière de données ouvertes dont bénéficient le plus les personnes hors du gouvernement qui sont les mieux placées pour utiliser ces données et maximiser la valeur qu'elles ont pour le public. À mon sens, trois principaux aspects garantiront la robustesse et l'efficacité d'une politique en matière de données ouvertes.
Premièrement, les initiatives liées aux données ouvertes qui jouissent d'un appui politique et bureaucratique solide ont une longévité supérieure et donnent de meilleurs résultats. Ray a indiqué qu'il travaillait à l'élaboration du plan du gouvernement de l'Ontario en matière de données ouvertes, et il a cité des exemples dans d'autres pays. Mon avis diffère légèrement du sien, en ce sens que je constate que les États-Unis et le Royaume-Uni sont considérés comme des chefs de file sur le plan des politiques en matière de données ouvertes. Les deux pays ont consacré des ressources substantielles à la libéralisation des données ouvertes et ont confié la responsabilité de promouvoir ces politiques aux membres de la branche exécutive de leur gouvernement. Ils font preuve de transparence à l'égard de leurs objectifs et de la mesure dans laquelle ils les atteignent.
Comme Ray l'a mentionné, la bonne nouvelle, c'est que le Canada est en train de se rattraper dans ce domaine. Bien que nous ayons commencé plus tard que le Royaume-Uni et les États-Unis, nous parvenons graduellement à encourager les secteurs privé et public à tirer parti des données ouvertes. Le portail du gouvernement fédéral héberge près de 200 000 ensembles de données, et le gouvernement fédéral participe au Partenariat pour un gouvernement transparent à l'échelle internationale et a signé la Charte du G8 sur les données ouvertes. Le mois dernier, il s'est engagé à investir trois millions de dollars dans le nouvel Institut des données ouvertes. À Vancouver, Edmonton, Ottawa et Montréal, nous remarquons que les données municipales donnent du pouvoir aux activistes dans le domaine des infrastructures de transport en commun et de la démocratie. De plus, les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l'Ontario prennent des mesures concrètes pour élaborer des stratégies en matière de données ouvertes qui sont pertinentes pour leurs citoyens.
Le deuxième aspect essentiel de la politique en matière de données ouvertes est plutôt simple: il faut rendre les données utiles. J'ai mentionné qu'il y avait 200 000 ensembles de données. Vous auriez du mal à en repérer un certain nombre que les gens trouvent appropriés pour régler leurs problèmes de politiques. Les données ouvertes doivent être pertinentes et accessibles. Le gouvernement doit concentrer ses efforts à distinguer et à rendre accessible le genre de données qui intéresse le plus les utilisateurs et qui aura une incidence.
Il vaut certainement la peine de souligner que toutes les données ouvertes doivent être mises à jour régulièrement. Qu'ils soient issus des collectivités ou des entreprises, les innovateurs doivent savoir que les données de base sur lesquelles ils fondent leurs projets ne deviendront pas lentement désuètes.
Enfin, le troisième aspect consiste à encourager la participation des utilisateurs en organisant des marathons de codage et de piratage. Toutefois, ce qui importe le plus, c'est de veiller à ce que les gens qui utilisent les données soient en mesure de contribuer aux discussions qui ont une incidence sur leur vie à long terme.
Pendant que votre comité examine la valeur des données ouvertes et la façon dont le Canada devrait faire progresser sa politique en matière de données ouvertes, je vous encourage à ne pas perdre de vue ces principaux aspects. Il va de soi que je pourrais parler des données ouvertes pendant des heures, mais, comme votre temps est compté, je vais conclure mes observations en vous communiquant une dernière réflexion.
Selon moi — et manifestement, je représente Google et, dès lors, un point de vue un peu exceptionnel —, l'économie du Canada est en train de se transformer. L'innovation dans le domaine des données alimente l'innovation dans tous les secteurs de notre économie, depuis les industries primaires les plus traditionnelles jusqu'à nos fournisseurs de soins de santé de calibre mondial. Au cours des six derniers mois, deux plates-formes en ligne canadiennes ont été évaluées à plus d'un milliard de dollars. Ces entreprises n'existaient pas il y a six ans de cela. Le gouvernement a toujours eu les ressources et l'intérêt nécessaires pour investir dans des ensembles de données ayant une pertinence économique et sociale pour tous les Canadiens et dans des données spécialisées qui sont extrêmement précieuses pour certaines industries. Le gouvernement doit reconnaître qu'en affectant des ressources à la libération de ces données et qu'en facilitant leur accès par tous les Canadiens, il pourrait stimuler l'innovation dans nos foyers, nos collectivités et tous nos milieux des affaires.
Merci.
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Je vous remercie infiniment. Je suis désolé du rythme auquel j'ai transmis toute cette information.
Je pourrai aussi faire le lien avec la question de M. Martin au sujet de la façon dont nous pouvons tirer le maximum de bienfaits de toute cette initiative pour le gouvernement et pour les citoyens.
L'une des choses que je voulais dire à propos de l'externalisation ouverte — le principe selon lequel on fait tout connaître à tout le monde —, c'est que tant que vous pouvez donner l'information et les données, les gens trouveront une façon de les exploiter et de les utiliser. C'est le pouvoir de l'externalisation ouverte. C'est le pouvoir des hackathons, car vous n'avez aucune idée de ce qu'ils vont inventer.
J'aimerais vous parler de certaines des applications qui sont issues de l'EDOC.
Une jeune femme de l'Université de Toronto a créé une application qui mesure la qualité de l'air, la quantité de dioxyde de carbone, etc., dans chaque ville du pays. Une autre personne a créé une application s'adressant aux immigrants. Elle leur permettait de décider du meilleur endroit où s'installer au Canada, compte tenu de leur instruction et de leurs caractéristiques démographiques. J'ai travaillé à une autre application qui portait sur les droits de scolarité partout au pays. Vous pouviez voir combien coûte un diplôme en psychologie à l'Université de Calgary et dans une autre université de la côte Est, ainsi que les salaires moyens des étudiants qui obtenaient leur diplôme, ce qui vous permettait d'établir le rendement de votre investissement dans les frais de scolarité.
Colin a donné quelques exemples d'occasions. Je souriais, pendant sa présentation. Il a dit des choses très profondes qu'il pourrait mieux expliquer s'il en avait le temps. Les données ouvertes peuvent donner lieu à de nombreuses petites idées qui dépassent de loin l'imagination de quiconque dans la pièce en ce moment. Je vous en assure. Nous devons faire quelque chose pour faire émerger cela.
Colin a aussi mentionné que certains jeux de données ne sont pas si utiles, et c'est vrai. Nous avons parcouru des milliers de jeux de données pour en faire ressortir de 50 à 60 qui seraient utiles. Plus les jeux de données sont en temps réel, plus ils peuvent servir aux utilisateurs.
Le gouvernement travaille déjà à d'autres choses comme l'intégration des normes. Ce sont des choses essentielles.
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Nous nous trouvons encore une fois devant une énigme typiquement canadienne. Un petit nombre d'entreprises comprennent déjà cela et se tournent vers le portail de données pour s'améliorer et pour obtenir de l'information qu'elles peuvent utiliser dans leurs activités commerciales. Elles le font de bien des façons. Mais il y a aussi un grand nombre de particuliers et d'entreprises au Canada qui ne comprennent réellement pas le potentiel du recours aux outils et aux technologies qui s'offrent à eux.
Ray a mentionné à quel point il est simple de rehausser vos services de technologie de l'information sans devoir investir beaucoup, et ce, grâce aux logiciels libres, aux services en ligne et à l'accès facile à Internet. Ils n'ont pas saisi toute la valeur des données quand vient le temps de prendre des décisions, que ce soit sur le plan gouvernemental ou commercial.
Je vous souligne l'interaction la plus fréquente que nous avons avec le gouvernement en matière de données ouvertes avec Google, dans un produit que nous appelons « carte de crise ». C'est un service que nous offrons en cas de crise grave. Vous avez mentionné le rayonnement nucléaire, comme après Fukushima. Notre équipe locale de googleurs a saisi l'occasion de donner de l'information aux victimes et aux familles des personnes qui ont souffert à cause de cette crise. Dans le cas de Fukushima, nous avons pris notre produit et y avons superposé nos images Street View et nos images géospatiales, de sorte que les premiers répondants aient une idée très utile des endroits où aller ou ne pas aller.
Nous avons ensuite superposé à cela les données obtenues du gouvernement japonais concernant l'exposition au rayonnement. Nous avons superposé les données des répondants au sujet des endroits où se réfugier et des centres de sauvetage où les évacués avaient été dirigés, et pour les particuliers, nous avons créé un site de recherche de personnes, le « Person Finder ». Vous pouviez taper le nom d'un parent et voir s'il était dans un centre de sauvetage en particulier ou s'il comptait malheureusement parmi les victimes identifiées du tsunami.
C'est quand se produit ce genre de crise et que vous avez cinq ou six jours pour aller aux entreprises de production d'électricité, aux municipalités locales, aux autorités du secteur nucléaire pour obtenir les données qui sont disponibles immédiatement, concernant la crise, et que vous pouvez superposer sur la carte et mettre à la disposition du public. C'est « en temps réel », comme Ray l'a dit. C'est à ce moment-là que les gens sont obligés de constater à quel point ces données ont une incidence sur leur vie au quotidien.
Après de telles crises, nous constatons un engagement à long terme. C'est le genre de chose qui encourage Calgary à passer à l'ouverture des données. C'est le genre de chose qui a dans le passé encouragé les États-Unis à ouvrir leurs données: une dure épreuve.