[Traduction]
Merci, Monsieur le président, de me permettre de rencontrer le Comité pour discuter de mon rapport annuel au sur la fonction publique du Canada.
Comme indiqué, j'occupe le poste de greffier du Conseil privé, secrétaire du Cabinet et chef de la fonction publique fédérale. Janice Charette, sous-greffière du Conseil privé, m'accompagne aujourd'hui.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, laissez-moi dire que nos prières et nos pensées accompagnent les familles des membres de la GRC décédés dans l’exercice de leurs fonctions, la nuit dernière à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Comme vous êtes nombreux à le savoir, la GRC fait partie de la famille de la fonction publique. Nous compatissons avec les familles victimes de cette terrible tragédie et nous espérons que la personne ayant commis ces actes sera appréhendée sans autre manifestation de violence.
Je vous remercie, monsieur le président de m'avoir donné l'occasion de faire cette déclaration.
[Français]
Comme les membres du comité le savent déjà, le Bureau du Conseil privé doit remplir un vaste mandat qui touche trois catégories. D'abord, nous apportons notre aide au , aux ministres du portefeuille du premier ministre et au Cabinet, notamment en donnant des conseils professionnels et non partisans. De plus, nous contribuons au bon déroulement du processus décisionnel du Cabinet et nous facilitons la mise en oeuvre du programme du gouvernement.
[Traduction]
Aujourd'hui, j'aimerais me concentrer sur le troisième élément de mes responsabilités. En tant que chef de la fonction publique, c'est pour moi un privilège et un honneur de diriger les femmes et les hommes qui composent la fonction publique du Canada. Je collabore avec les cadres supérieurs de la fonction publique fédérale pour veiller à ce que le gouvernement du Canada dispose des ressources humaines, des systèmes et des processus nécessaires pour concevoir à l'intention des Canadiens des politiques, des programmes et des services de haute qualité, et leur en assurer la prestation. Cette responsabilité consiste également à veiller à ce que la fonction publique puisse toujours fournir aux Canadiens les services attendus aujourd'hui et, ce qui est encore plus important, dans l'avenir.
À cette fin, nous menons actuellement un processus de transformation et de renouvellement dans l'ensemble de la fonction publique. Le mois dernier, nous avons présenté deux documents au coeur de ce processus. Il y a d'abord le 21e Rapport annuel au Premier ministre sur la fonction publique du Canada, qui constitue le cinquième rapport annuel que j'ai déposé depuis mon entrée en poste. Le temps file!
La fonction publique fédérale est le plus important employeur du pays: elle compte environ 262 000 personnes qui travaillent dans 1 600 endroits au Canada. Elle déploie aussi du personnel dans plus de 180 pays. Il s'agit aussi de l'effectif le plus diversifié du pays, qui englobe une multitude de professions associées à une myriade de secteurs d'activité, notamment des scientifiques, des ingénieurs, du personnel médical, des avocats, des économistes et, bien sûr, des professionnels de l'application de la loi, pour n’en nommer que quelques-unes.
Le rapport de cette année souligne quelques-unes des réalisations notables de la fonction publique fédérale qui ont été accomplies au cours de la dernière année, par exemple l'intervention à la suite de la catastrophe de Lac-Mégantic et des inondations en Alberta ou le retrait des forces canadiennes en Afghanistan. Les employés de la fonction publique ont conclu des accords de libre-échange avec l'Union européenne et la Corée, et ils ont mis en ligne un site Web unique pour l'ensemble du gouvernement: www.canada.ca.
[Français]
Au cours de la dernière année, nous avons réalisé des progrès importants quant à l'amélioration de la gestion de la fonction publique, y compris en lançant un nouveau processus de gestion du rendement, et nous avons modernisé les systèmes de pension et de rémunération du gouvernement du Canada.
De plus, nous avons tenté de réduire les coûts de façon importante et de simplifier les opérations grâce à la consolidation des courriels, entre autres, et d'autres technologies.
[Traduction]
Le rapport décrit les avancées réalisées par la fonction publique fédérale dans de nombreux domaines, notamment en ce qui concerne l'accroissement du rendement et de la productivité à l'échelle des ministères et des organismes, et l'amélioration du bien-être des employés fédéraux en harmonisant notre mécanisme de gestion des congés de maladie et d'invalidité avec les pratiques exemplaires les plus reconnues.
Il décrit par ailleurs les défis auxquels est confrontée la fonction publique. Il s'agit d'une période charnière pour la fonction publique du Canada et l'environnement dans lequel nous travaillons continue de subir de profonds changements. Les institutions de services publics de partout sur la planète sont d'ailleurs confrontées aux mêmes défis. Dans un monde branché sur la technologie et transformé par la mondialisation, les enjeux transcendent les frontières et s'étendent de par le monde en une nanoseconde. Les Canadiens s'attendent de plus en plus à recevoir des services intégrés en continu et ils veulent que ces services leur soient offerts d'une façon pratique, que ce soit selon les modes de prestation habituels ou à l'aide des nouvelles technologies. Dans un contexte si complexe et en évolution si rapide, il faut s'engager à transformer notre mode de fonctionnement si l'on veut rendre la fonction publique plus agile et bien l'outiller pour lui permettre de servir les Canadiens et le gouvernement.
La modernisation de la fonction publique a été jusqu'ici un processus continu qui s'est caractérisé par la modification graduelle et constante de nos façons de faire. Cela ne suffira pas à nous permettre de relever les types de défis auxquels nous faisons face. Ce sont d'ailleurs ces défis qui ont donné lieu à une initiative appelée Objectif 2020. Monsieur le président, toutes les organisations performantes doivent régulièrement s'arrêter pour réfléchir au contexte en constante évolution — celui que nous venons d’évoquer —, à la façon dont elles doivent s'y prendre pour fonctionner différemment et pour s'assurer de pouvoir répondre aux attentes de ceux et celles à qui elles offrent leurs services. La fonction publique du Canada ne fait pas exception. Elle évolue avec les Canadiens et a l'habitude de répondre avec succès aux besoins du Canada et de s'adapter à cette fin, dans le respect du code de valeurs et d'éthique qui contribue à maintenir la confiance de la population dans l'intégrité de la fonction publique.
[Français]
Le monde dans lequel la fonction publique mène ses activités continue de subir des changements fondamentaux. Notre institution doit garder le rythme pour répondre aux besoins actuels et futurs du Canada et des Canadiens.
[Traduction]
Dans le cadre de mon rapport annuel au premier ministre de l'an dernier, j'affirmais qu'il fallait se doter d'une vision claire et commune de la forme que devrait prendre la fonction publique, et formuler de nouvelles idées pour concrétiser cette vision. J'ai demandé aux sous-ministres d'entamer une conversation sur l'avenir de la fonction publique et j'ai invité tous les fonctionnaires du pays à participer à cet important dialogue sur notre futur commun. Comme vous êtes nombreux à le savoir, environ 60 % des fonctionnaires vivent hors de la région de la capitale nationale. Cette discussion a mené au lancement officiel d'Objectif 2020, le 7 juin 2013, alors que j'ai présenté cette initiative aux fonctionnaires de l'ensemble du pays, par webdiffusion.
Objectif 2020 est une vision, conçue par et pour les fonctionnaires, qui encourage une approche pangouvernementale afin de s'assurer que nous servons les Canadiens à l'aide d'une main-d'oeuvre compétente et performante qui est ouverte à l'innovation et à la transformation. L’initiative est fondée sur quatre principes. Laissez-moi les passer en revue rapidement.
Premier principe? Un environnement axé sur l'ouverture et la collaboration qui mobilise les citoyens et les partenaires dans l'intérêt public. Le moyen de le mettre en oeuvre? Le second principe: une approche pangouvernementale qui améliore la prestation des services et l'utilisation des fonds publics. Ce qui le rend possible? Le troisième principe: un milieu de travail moderne qui utilise intelligemment les nouvelles technologies pour faciliter le réseautage, l'accès aux données et le service à la clientèle. Le quatrième principe, combiné au précédent? Un effectif compétent, confiant et très performant qui adopte de nouvelles méthodes de travail et qui met à contribution la diversité des talents pour répondre aux besoins du Canada qui évoluent sans cesse.
Pour Objectif 2020, j'ai voulu assurer la mobilisation, la participation active et la contribution de l'ensemble des employés de la fonction publique, à tous les niveaux, puisque c'est par leurs réalités et leurs expériences professionnelles que nous pourrons trouver les ingrédients permettant de garantir que la fonction publique demeure une institution de calibre mondial axée sur l'avenir.
[Français]
Pour cette raison, l'initiative Objectif 2020 se distingue de nombreuses façons marquantes.
[Traduction]
Il s'agit du plus important exercice de mobilisation jamais entrepris dans la fonction publique, le premier à se servir des médias sociaux pour obtenir directement les commentaires des fonctionnaires.
Elle adopte une approche ascendante: les fonctionnaires offrent leurs opinions, leurs idées et leurs solutions pour améliorer leur propre milieu de travail et mieux servir les Canadiens. Les cadres et les gestionnaires devaient écouter ces avis et apprendre de ces points de vue.
Enfin, elle est transparente: les ministères, organismes et communautés fonctionnelles affichent leurs rapports sur les médias sociaux internes, permettant à tous les fonctionnaires de les consulter, d'une façon qui était impossible il n'y a pas si longtemps.
Nous avons utilisé les technologies comme jamais auparavant, y compris les plateformes de médias sociaux, de façon à recevoir les commentaires d'un très grand nombre de fonctionnaires de tous les niveaux. Nous avons utilisé des outils collaboratifs, comme GCpedia (notre propre wiki gouvernemental), GCconnex (notre plateforme de réseau social professionnel à l'échelle du gouvernement) et les GCForums (page Web de forums gouvernementaux créés pour permettre aux équipes travaillant sur des projets similaires d'interagir et d'échanger des fichiers sur le Web) afin de favoriser l'échange d'idées et de pratiques exemplaires entre les ministères et les organismes et au sein des communautés fonctionnelles.
Monsieur le président, plus de 110 000 fonctionnaires provenant de plus d'une centaine de ministères et d'organismes ont participé directement aux activités d'Objectif 2020. Voilà pourquoi nous pouvons dire qu'il s'agit du plus important exercice de mobilisation jamais entrepris dans la fonction publique. Des communautés de fonctionnaires, comme le Réseau des jeunes fonctionnaires fédéraux, le Bureau de la collectivité des communications et la Communauté nationale des gestionnaires, ont également fait part de leurs opinions.
Par leur apport, on voit que les employés ont vraiment adopté la vision proposée et ont présenté des idées, des suggestions et des pratiques exemplaires. Les employés ont contribué à classer les idées par ordre de priorité et à déterminer des mesures concrètes pour atteindre notre vision. Les ministères et les organismes ont élaboré des plans pour apporter des changements à leurs organisations respectives.
Monsieur le président, le mois dernier, nous avons publié Destination 2020, rapport important qui souligne les idées engendrées par le dialogue connexe à Objectif 2020 et qui regroupe les mesures initiales du gouvernement en cinq thèmes qui présentent le plus grand intérêt, soit: premièrement, les pratiques novatrices et le réseautage; deuxièmement, les processus et l'habilitation; troisièmement, la technologie; quatrièmement, la gestion des ressources humaines et cinquièmement, les principes fondamentaux de la fonction publique.
[Français]
Le rapport porte sur la mise en oeuvre et les résultats. Il confirme que l'engagement continu sera essentiel au cours des prochaines étapes. En fait, il lance la prochaine étape du processus Objectif 2020.
[Traduction]
On peut donner suite à la majorité des idées au sein des organismes et des bureaux locaux. Ce sont des idées que nous ont présentées des fonctionnaires. Nous les estimons capables de les mettre en oeuvre eux-mêmes. D’ailleurs, ils y parviennent déjà.
Outre ces mesures, Destination 2020 annonce des initiatives qui seront entreprises à l'échelle de la fonction publique. Par exemple, dans le cadre du thème Pratiques novatrices et réseautage, des initiatives en cours comme l'événement Dans l'oeil du dragon permettent aux employés de proposer des solutions créatives aux défis opérationnels et stratégiques. C’est une activité adoptée par de nombreux ministères, dont le Bureau du Conseil privé. Il en est ressorti des idées vraiment intéressantes, parce qu’elles proviennent directement des employés, qui sont particulièrement bien placés pour connaître la réalité du travail.
À l'avenir, les ministères et les organismes regrouperont diverses ressources en « équipes spéciales » afin d'accélérer l'adoption de bonnes idées. Par exemple, le Secrétariat du Conseil du Trésor a une équipe multidisciplinaire qui mobilisera les fonctionnaires et divers ministères pour cerner et régler les irritants administratifs internes touchant les utilisateurs finaux — une observation récurrente, durant notre collaboration avec les fonctionnaires — et mettra à l'essai des solutions qui pourraient être reproduites à l'échelle du gouvernement.
Le Bureau du Conseil privé dirigera la création d'un carrefour de l'innovation qui fournira une expertise et des conseils pour aider les ministères à appliquer de nouvelles démarches visant à éliminer les défis liés aux politiques, aux programmes et aux services.
Dans le cadre du thème Processus et habilitation, nous allons simplifier les formalités administratives qui entravent les processus internes et compliquent la tâche des fonctionnaires. Nous allons également trouver des moyens par lesquels les employés peuvent communiquer plus directement avec les cadres supérieurs — autre thème récurrent de nos collaborations.
Dans le cadre du thème Technologie, nous vivons désormais dans un monde connecté. Tout le domaine de la technologie et de l’usage que nous en faisons intéresse particulièrement les nouveaux venus de la fonction publique. Nous allons élaborer une nouvelle version des Services d'annuaires gouvernementaux électroniques dans laquelle seront affichés des profils détaillés des employés et une fonction de recherche axée sur les compétences. Nous allons faire une meilleure utilisation de la vidéoconférence et de l'accès sans fil et d'autres outils pour soutenir une main-d'oeuvre mobile.
Nous allons enfin nous inspirer des plateformes GCpédia et GCconnex — qui ont été très utiles dans le processus de consultation d'Objectif 2020 — pour mieux travailler ensemble au service des Canadiens.
Dans le cadre du thème Gestion des personnes, nous allons simplifier les descriptions de travail, accélérer nos processus de dotation axés sur les pratiques exemplaires. Plusieurs ministères ont en effet élaboré des pratiques de dotation axée sur les risques. Nous estimons qu’ils sont applicables à l’ensemble de la fonction publique. En outre, nous entendons offrir de nouvelles possibilités d'apprentissage continu, y compris en langue seconde.
Enfin, dans le cadre du cinquième thème — Principes fondamentaux de la fonction publique — nous allons permettre à nos employés de nous aider à définir l'image de la fonction publique, soit de faire connaître qui nous sommes et ce que nous faisons dans nos collectivités pour les Canadiens. J'estime que notre fonction publique est l'une des meilleures au monde. Malheureusement, de nombreux Canadiens ne savent pas ce que nous faisons, même si le travail accompli par les fonctionnaires touche leur vie quotidienne.
Il s'agit là d'exemples de certaines des initiatives que nous entreprendrons à la suite du rapport Destination 2020. Une fonction publique agile, souple et efficace apporte une contribution essentielle au mieux-être des Canadiens. Elle stimule la productivité et favorise la prestation de services de grande qualité.
La fonction publique de l'avenir ne se bâtira pas du jour au lendemain. Les transformations prennent du temps, mais je peux vous assurer, monsieur le président, que je suis — tout comme la haute direction — fermement résolu à voir ces transformations se réaliser.
[Français]
Notre objectif est de veiller à ce que la fonction publique du Canada demeure une institution de calibre mondial professionnelle et impartiale, qui respecte son code de valeurs et d'éthique.
Le dialogue se poursuivra alors que nous bâtissons la fonction publique de demain, pour permettre au Canada d'avoir une fonction publique très performante pour les années à venir.
[Traduction]
Objectif 2020 nous rappelle que les fonctionnaires sont fiers des nombreux rôles qu'ils jouent dans la vie quotidienne des Canadiens. Des agents qui protègent nos frontières au personnel de Service Canada qui répond aux questions des Canadiens, des analystes qui établissent des politiques aux diplomates qui font la promotion des valeurs du Canada à l'étranger, les fonctionnaires ont à coeur l'avenir de la fonction publique et du pays.
Ils ont répondu avec enthousiasme au processus Objectif 2020, et ont affiché leur fierté et leur engagement en formulant des milliers d'idées avant-gardistes visant à améliorer notre institution. Le niveau d'engagement des fonctionnaires au cours de cette initiative est une célébration de la résolution de la fonction publique à continuer de chercher des moyens pour mieux servir la population canadienne.
Sur ce, je vous remercie. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie pour ce commentaire.
Oui, nous adoptons un nouveau système de gestion. Je pense qu'il a évolué depuis trois ou quatre ans.
Peut-être devrais-je faire quelques commentaires à ce sujet. Si vous regardez la fonction publique du Canada, la structure du gouvernement du Canada, elle a été plus ou moins constituée un ministère après l'autre depuis une cinquantaine d'années. Nous avons adopté une technologie dans chaque ministère, chaque organisme, et pour cette raison, chacun a créé son propre système. Nous avions des systèmes de gestion des ressources humaines, de gestion des finances et de l'approvisionnement différents, avec 65 systèmes de courriel différents. Non seulement nous les avons créés dans chaque ministère, mais en raison de l'immensité du pays, il a aussi fallu créer tout cela dans tout le pays.
Vous savez, ça a été efficace; la technologie a été le moteur de l'adaptation, de l'habilitation. Mais ce qu'on constate maintenant, dans les organisations, dans le secteur privé et d'autres administrations publiques, c'est qu'on n'a pas l'efficacité qu'on pourrait avoir. Bon nombre de ces fonctions font double emploi. Prenez, par exemple, les comptes créditeurs. A-t-on vraiment besoin d'un service des comptes créditeurs dans chaque ministère quand on pourrait en fait les fusionner? La technologie le permet.
Je pense que l'objectif global de la direction, c'est de commencer à tout consolider. Tout d'abord, on standardise pour ne pas avoir tous ces systèmes informatiques. Il devrait n'y avoir qu'un système informatique de gestion des ressources humaines. Il devrait y en avoir un seul pour les finances. Nous en sommes à tout standardiser pour n'en avoir qu'un.
Une fois cela fait, on peut regrouper toutes ces fonctions répétitives. Le personnel stratégique des ressources humaines devra toujours rester dans les ministères. Ces gens sont indispensables. Par contre, la rémunération, par exemple, a déjà été consolidée. Nous avons modernisé notre système de rémunération. Il avait 40 ans. Nous avons maintenant un tout nouveau système, et savez-vous pourquoi? Quand les gens ne reçoivent pas leur paye, ils ne sont pas contents. C'est ce qui commençait à se passer avec l'ancien système.
Non seulement avons-nous changé le système, mais nous avons aussi regroupé au Nouveau-Brunswick toutes les fonctions de consultation en matière de paye. C'est à Miramichi. Nous avons fait de même pour les pensions. Nous avons maintenant un nouveau système des pensions, et nous avons réuni les conseillers en pension à Shediac, au Nouveau-Brunswick. Ce sont d'excellents emplois dans cette partie du pays. Nous avons des gens qui vivent là-bas et qui veulent ces emplois.
Et vous savez quoi? Cela permet des économies d'échelle dans l'offre de conseils sur les pensions. En regroupant les services, on tire parti d'économies d'échelle. C'est plus efficace et efficient, et c'est, je pense, un modèle qu'on doit viser.
Oui, nous mettrons cela en oeuvre. Nous avons modernisé la rémunération. Nous avons achevé les démarches pour ce qui est des pensions et nous sommes sur le point d'achever celles qui touchent la rémunération. L'autre élément, c'est Services partagés Canada, qui rassemble tous nos centres de courriel et de données. Saviez-vous que nous avions quelque 400 centres de données, comme on les appelle? J'ai probablement un centre de données, j'ai un serveur dans mon bureau. Nous pensons pouvoir en arriver à six ou sept seulement. Là encore, c'est la consolidation et la standardisation des services d'appui qui nous permettront de gagner en efficacité et en efficience.
Je pourrais parler de la structure de gestion du service de clientèle aussi, la prestation des services aux Canadiens, le fait qu'il soit moins compliqué pour eux de traiter avec leur gouvernement.
:
Merci infiniment, monsieur le président.
L'intégrité de la dotation au sein de la fonction publique a récemment été examinée minutieusement dans deux organismes fédéraux partenaires, soit l'APECA et la SECB. Le problème aurait commencé dès 2010, et peut-être même encore plus tôt. On a découvert que certaines décisions relatives à la dotation laissaient sérieusement à désirer et n'étaient pas à la hauteur — visiblement pas à la hauteur de l'intégrité de la fonction publique. Cette conclusion n'est pas mienne, mais plutôt celle à laquelle sont arrivés, de manière indépendante, à la fois la Commission de la fonction publique et le commissaire à l'intégrité du secteur public.
Ce qui rend l'affaire encore plus troublante, c'est qu'il semblerait ne pas s'agir d'un événement isolé, mais plutôt d'une série d'événements à connotation politique claire. En 2011, l'APECA de l'Île-du-Prince-Édouard a fait l'objet d'une enquête par la Commission de la fonction publique. Dans le cadre de cette enquête, la plus longue de l'histoire de la Commission de la fonction publique, on a découvert que le processus d'embauche de Kevin MacAdam et Shawn Masterson, directeur général régional et directeur général de l'APECA de l'Île-du-Prince-Édouard, avait été biaisé.
La Commission de la fonction publique a publié des rapports demandant la révocation de ces nominations. Par conséquent, on a adressé des réprimandes à Pat Dorsey et Kent Estabrooks, et l'on a même retiré les pouvoirs d'embauche du président de l'APECA pendant trois ans. Kevin MacAdam, Kent Estabrooks et Pat Dorsey ont fait une demande de révision judiciaire qu'ils ont perdue.
Plus récemment — et voilà pourquoi il s'agit ici d'une suite d'événements — John Lynn, le vice-président de la Société d'expansion du Cap-Breton, a participé au processus d'embauche de Nancy Baker, Ken Langley, Rob MacLean et Allan Murphy.
Monsieur Wouters, Nancy Baker et Ken Langley ont, depuis, pris leur retraite ou encore intégré les rangs du personnel politique du gouvernement actuel, mais Rob MacLean et Allan Murphy se joignent à la fonction publique. Ils maintiennent leurs postes au sein de la SECB puisque cette dernière n'a fait l'objet d'une enquête que par le commissaire à l'intégrité du secteur public, la Commission de la fonction publique n'ayant aucun pouvoir sur la SECB, qui est une société d'État. Ils sont encore en poste, et sont sur le point de se joindre à la fonction publique, puisque la SECB sera sous peu démantelée et intégrée à l'APECA.
Que pensez-vous du processus d'embauche de ces deux fonctionnaires, qui auraient autrement été congédiés, ou vu leur nomination révoquée? Rob MacLean et Allan Murphy devraient-ils, selon vous, intégrer la fonction publique?
:
Je vous remercie infiniment de cette question.
Je dois admettre que mes cinq années en tant que greffier du Conseil Privé ont été fascinantes. Il s'agit selon moi d'un des meilleurs emplois, sinon le meilleur emploi au Canada, même si les Canadiens d'un peu partout au pays ne me connaissent pas vraiment, ce qui peut également être une bonne chose, du moins lorsque je suis à l'extérieur d'Ottawa. Je trouve ce mandat fort fascinant, et comme juste avant j'étais secrétaire du Conseil du Trésor, j'ai une vision du monde à partir du centre depuis un certain temps déjà. J'ai également assumé des fonctions de sous-ministre pendant bon nombre d'années.
Mon objectif principal était de veiller à ce que la fonction publique continue à être pertinente pendant de nombreuses années. Je ne suis pas impartial. Je crois que notre fonction publique est l'une des meilleures, sinon la meilleure au monde. Mais nous devons continuer d'adapter, ajuster et moderniser nos activités afin de rester pertinents à la fois pour les Canadiens et, évidemment, pour le gouvernement.
Nous nous intéressons à de nombreux aspects. Par exemple, j'ai beaucoup parlé des services et des services internes. Un autre des domaines qui retient notre attention est celui des conseils politiques généraux, soit les conseils que nous offrons aux ministres au quotidien et, dans mon cas, au . Comment bien y parvenir dans un monde où tous sont si connectés?
Il y tellement d'experts. Au Canada, il y a des laboratoires d'idées. Des universitaires. Il y a tellement d'experts. Comme je me plais à le répéter, quand je suis arrivé à la fonction publique, je détenais un monopole, en quelque sorte. Je disposais des meilleures données au pays. Nous avons toujours eu d'excellentes données, grâce à Statistique Canada notamment. J'avais l'expertise. Je détenais une maîtrise en sciences économiques, alors je me sentais qualifié. J'avais également le monopole sur mon ministre.
De nos jours, on peut faire un excellent travail en matière de politiques stratégiques, élaborer les différentes options, et les présenter au ministre. Ensuite, le ou la ministre peut rentrer à la maison, faire des recherches dans Internet, et découvrir une étude de Berkeley consacrée au même sujet que je lui ai présenté à la séance d'information matinale, et me demander pourquoi je n'ai pas pensé à telle ou telle chose. Voilà un important défi que nous aurons à relever. Comment devenir de meilleurs adaptateurs et intégrateurs de connaissances? Il nous faut aller au-delà de nos connaissances, car nous élaborerons toujours des politiques stratégiques, mais nous devons également être capables de tendre la main aux laboratoires d'idées, de mieux collaborer, et d'exploiter les outils du Web 2.0 afin de mieux intégrer toutes ces connaissances, d'établir des liens. Voilà ce que nous faisons de plus en plus.
Peu importe de quelle politique stratégique il s'agit, la fonction publique aura toujours un avantage, celui de pouvoir mettre ces politiques en contexte canadien. Nous résidons dans presque toutes les localités du pays. Nous comprenons le Canada. Nous définissons le Canada. Nous le connaissons. Pour n'importe quel enjeu de politique publique, nous sommes à même de recenser les conseils pertinents, sans se limiter au Canada, mais en s'inspirant également des pratiques exemplaires de par le monde — ce qui est absolument nécessaire — de tout replacer en contexte canadien afin d'offrir ces conseils. C'est un merveilleux défi pour nous.
Dans mes discours, je dis souvent qu'en arrivant à la fin de ma carrière dans la fonction publique, je souhaiterais plutôt qu'elle ne fasse que commencer. Le Canada vit une période stimulante, et les années à venir seront extrêmement palpitantes au sein de la fonction publique du Canada.