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Je vais essayer d'être concis, monsieur le président. Je ne veux pas me lancer dans un long mot de bienvenue, mais je souhaite remercier les membres du comité de me donner l'occasion de prendre la parole au sujet du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2014-2015 et bien sûr, du Budget principal des dépenses 2015-2016.
[Français]
Je parlerai aussi brièvement du Budget principal des dépenses 2015-2016 du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada.
[Traduction]
Je mentionne que je suis accompagné aujourd'hui de responsables du Secrétariat du Conseil du Trésor, notamment Yaprak Baltacioglu, secrétaire du Conseil du Trésor; Brian Pagan, secrétaire adjoint du Secteur de la gestion des dépenses; Daniel Watson, qui est dirigeant principal des ressources humaines du gouvernement du Canada; ainsi que Bill Matthews, qui est contrôleur général du Canada.
Bien sûr, après ma brève déclaration, je serai heureux de répondre à vos questions.
[Français]
Je commencerai par le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2014-2015 pour l'exercice se terminant le 31 mars 2015.
Comme vous le savez, la série de budgets supplémentaires des dépenses, dont le Budget supplémentaire des dépenses (C) est le dernier à être déposé chaque année, fait partie du processus normal d'approbation parlementaire.
Ces documents permettent aux ministères et aux organismes de recevoir le financement nécessaire pour aller de l'avant en ce qui concerne les initiatives qu'ils prévoient prendre afin de répondre aux besoins des Canadiens.
[Traduction]
Le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2014-2015, qui a été déposé à la Chambre des communes le 19 février, fournit l'information dont le Parlement a besoin pour étudier la demande d'autorisation de dépenser du gouvernement à l'approche de la fin de l'exercice. Il fait état des dépenses que le gouvernement a présentées dans le budget de 2014 ou les budgets précédents. Plus particulièrement, le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2014-2015 fournit de l'information sur les crédits votés de 1,8 milliard de dollars pour 41 organisations, ainsi que de l'information sur une diminution des dépenses législatives nettes de 1,3 milliard de dollars.
À titre de président du Conseil du Trésor, je peux assurément vous fournir des détails sur les fonds demandés par le Secrétariat du Conseil du Trésor dans le Budget supplémentaire des dépenses (C). Dans l'ensemble, mon ministère demande de lui accorder 646,2 millions de dollars. Ce montant comprend 400 millions de dollars destinés à financer les augmentations du crédit 30, qui est un crédit pangouvernemental géré par le Secrétariat du Conseil du Trésor pour remplir les obligations légales du gouvernement en matière de paie.
Cette augmentation découle principalement du paiement des indemnités de départ des employés, qui ont été accumulées jusqu'en 2010. Comme vous le savez ou vous vous en souvenez sans doute, l'élimination de l'accumulation des indemnités de départ en cas de départ volontaire est un élément clé de l'engagement du gouvernement de s'assurer que la rémunération dans le secteur public est raisonnable et abordable. Nous prévoyons que l'élimination des indemnités de départ permettra de réaliser des économies financières permanentes d'environ 500 millions de dollars par année.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses (C), le Secrétariat du Conseil du Trésor demande aussi 246,2 millions de dollars pour le crédit 20. Ce montant est en partie lié à l'augmentation des coûts du Régime d'assurance-revenu militaire, qui a subi certaines pressions financières. Il s'agit notamment des faibles taux d'intérêt actuels. Il s'agit aussi de l'augmentation du nombre de membres des forces armées, libérés pour des raisons médicales après la mission en Afghanistan, qui sont admissibles aux prestations du régime.
À l'approche de la fin de l'exercice, les budgets des dépenses votées, notamment le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses (A), (B) et (C), totalisent 93,4 milliards de dollars. Ce budget des dépenses continue donc de témoigner du succès de l'exercice de réduction des dépenses que le gouvernement a entrepris. Celui-ci, évidemment, repose sur notre engagement permanent de maintenir les impôts à un bas niveau et de rétablir l'équilibre budgétaire d'ici 2015.
Permettez-moi de vous parler brièvement du Budget principal des dépenses, monsieur le président.
[Français]
Monsieur le président, j'aimerais maintenant parler du Budget principal des dépenses 2015-2016 de l'ensemble du gouvernement, qui a été déposé à la Chambre des communes le 24 février. Ce budget principal des dépenses indique les priorités du gouvernement en matière d'affectation des ressources pour l'exercice 2015-2016 qui commence le 1er avril.
Le Parlement devra approuver les dépenses votées. Ces montants représentent les prévisions ou les plafonds maximaux, et il se peut qu'ils ne soient pas totalement dépensés au cours de l'exercice. Les dépenses réelles sont indiquées dans les Comptes publics du Canada qui sont publiés chaque année, à l'automne.
[Traduction]
Ce document budgétaire, conjointement avec les rapports sur les plans et les priorités, les comptes publics et les rapports ministériels sur le rendement, permet d'informer le Parlement et de tenir le gouvernement responsable de l'affectation et de la gestion des fonds publics.
Pour ce qui est de ce Budget principal des dépenses, il fournit de l'information sur les dépenses budgétaires prévues de 241,6 milliards de dollars pour le prochain exercice. Ce montant comprend les dépenses votées prévues de 88,2 milliards de dollars et les dépenses législatives de 153,4 milliards de dollars. Les crédits votés comprennent 499 millions de dollars dans le cadre du Fonds canadien pour l'emploi et de la Subvention canadienne pour l'emploi visant à aider les Canadiens à acquérir les compétences et la formation nécessaires pour occuper les postes vacants; presque 448 millions de dollars au titre de la stratégie de défense Le Canada d'abord pour la modernisation des Forces canadiennes; un financement de 315,6 millions de dollars pour l'exploitation, la réparation et l'entretien des ponts Jacques-Cartier et Champlain; et une augmentation de 203,2 millions de dollars pour le Fonds Chantiers Canada d'Infrastructure Canada.
Voilà pour les projets déjà en cours qui pourront continuer de bénéficier du financement requis. Bien sûr, toutes les dépenses prévues qui seront annoncées dans le prochain budget ne figurent pas dans ce Budget principal des dépenses, mais seront présentées dans les futurs documents budgétaires à la Chambre des communes.
[Français]
Monsieur le président, encore une fois, le Budget principal des dépenses 2015-2016 témoigne du succès continu des mesures de réduction des coûts mises en place par le gouvernement. Il y a aussi d'importantes augmentations statutaires des prestations aux aînés et du Transfert canadien en matière de santé. Les nouvelles dépenses sont axées sur la création d'emplois.
[Traduction]
En fait, les grands transferts aux personnes devraient augmenter de 9 milliards de dollars en 2015-2016, pour atteindre 148 milliards de dollars. Comme je l'ai déjà dit, ces sommes comprennent l'augmentation des prestations aux aînés, dont celles de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément du revenu garanti, ainsi que les allocations familiales, mais également la Prestation fiscale canadienne pour enfants et la Prestation universelle pour la garde d'enfants, afin d'offrir aux familles des ressources pour faire leurs propres choix en matière de garde d'enfants.
Par respect pour les membres du comité, je ne présenterai pas le Budget principal des dépenses 2015-2016 du SCT, mais je pourrai bien sûr répondre à toute question à ce sujet.
Permettez-moi de dire en conclusion qu'une gestion financière solide est cruciale pour la prospérité à long terme de notre pays. À titre de président du Conseil du trésor, je suis fier des mesures que notre gouvernement a prises pour gérer ses dépenses pendant le ralentissement économique afin d'assurer la prospérité à long terme du Canada. Nos nombreuses réalisations dans ce domaine figurent dans ce budget des dépenses.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je voudrais parler du financement de la Défense nationale. Cependant, étant donné que j'en ai l'occasion, j'aimerais d'abord présenter mes sincères condoléances à la famille du sergent Andrew Doiron, qui a perdu la vie dans un théâtre d'opérations en Irak.
Le ministère de la Défense demande 138 millions de dollars pour les deux opérations auxquelles les Forces canadiennes participent actuellement, c'est-à-dire l'opération Impact, en Irak, et l'opération Reassurance, qui se déroule principalement en Europe et en Ukraine.
Pouvez-vous nous confirmer que ces montants sont prévus dans le Budget supplémentaire des dépenses (C)?
Prévoyez-vous une augmentation ou une diminution des fonds qui seront octroyés pour les opérations à l'étranger?
Y aura-t-il un réajustement à la suite de cette tragédie, par exemple une modification du nombre de militaires affectés en Irak, sur le terrain?
Je ne parle pas de ceux qui, dans le domaine de l'aviation, sont actuellement en fonction au Koweït, mais bien des troupes canadiennes qui sont en service en Irak dans le cadre d'opérations sur le terrain.
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Merci pour la question.
Pour revenir à ce que disait tout à l'heure le ministre quant au positionnement du budget des dépenses par rapport au budget lui-même dans l'exercice financier, le fait est que le règlement de la Chambre des communes nous oblige à déposer le Budget principal des dépenses au plus tard le 1er mars de chaque année. Depuis plusieurs années, l'usage veut que l'on présente le budget lui-même en février, mars ou avril.
Si l'on considère que le budget est le principal énoncé de politique présentant les visées du gouvernement, il n'est pas rare qu'il faille un certain temps par la suite aux ministères pour mettre en place les programmes annoncés. Il faut en établir les modalités et travailler avec les partenaires, que ce soit les provinces, des ONG ou des intervenants internationaux, pour que le programme satisfasse aux exigences du président et de ses collègues du Conseil du Trésor.
Une fois l'approbation du Conseil du Trésor obtenue, le programme est soumis à celle du Parlement dans un Budget supplémentaire des dépenses. Suivant le moment où cela se produit au cours de l'exercice, il est possible qu'il ne reste que quelques semaines au ministère pour dépenser les sommes allouées. À ce titre, on peut penser au Budget supplémentaire (C) de cette année qui vient d'être déposé le 19 février.
Nous ne croyons pas que ces crédits votés de 1,8 milliard de dollars pour les programmes pourront être approuvés par le Parlement avant la troisième semaine de mars ou à peu près. Vous comprenez donc qu'il puisse arriver que les ministères manquent simplement de temps pour mettre en oeuvre les initiatives approuvées. Il y a alors certaines options disponibles pour le report des fonds alloués.
Je pourrai peut-être vous expliquer plus en détail le processus lors de la deuxième heure de séance, mais il y a possibilité de reporter les fonds ou de les faire réaffecter par le ministère des Finances. Il y a en quelque sorte deux étapes. Nous nous assurons auprès du ministère qu'il a un motif valable de ne pas mettre en oeuvre le programme. Si le ministère des Finances est d'accord, les sommes prévues sont réaffectées à l'intérieur du cadre financier pour ensuite être soumises à l'approbation du Parlement dans le contexte d'un Budget supplémentaire des dépenses.
Cela ne se fait pas automatiquement. Il faut qu'il y ait collaboration entre le Secrétariat du Conseil du Trésor et le ministère des Finances avant que le tout soit soumis au Parlement. Nous avons d'ailleurs quelques exemples en ce sens dans le Budget principal des dépenses. Affaires autochtones...
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Bien sûr. Je serai heureux de répondre à votre question.
On peut certainement observer à quelques reprises que comparativement à l'année précédente, les montants liés aux dépenses législatives dans le Budget principal des dépenses de 2015 ont augmenté de presque 4,5 milliards de dollars, je crois. C'est seulement un exemple. Cette augmentation est attribuable à des enjeux que notre gouvernement prend très au sérieux et qu'il a déjà communiqués, par exemple, l'augmentation de presque 2 milliards de dollars dans le Transfert canadien en matière de santé, qui se trouvait dans le budget 2012. Il y a une augmentation de 2 milliards de dollars pour les prestations versées aux personnes âgées, notamment la Sécurité de la vieillesse, le SRG — le Supplément de revenu garanti — et les versements de l'Allocation. Cela fait partie de la somme totale.
Comme j'y ai fait allusion dans mon exposé, nous avons le Fonds du Canada pour la création d'emplois, notamment la Subvention canadienne pour l'emploi, afin de veiller à former des Canadiens pour les emplois qui s'offrent à eux. Il y a plus d'argent pour la Stratégie de défense Le Canada d'abord, et plus d'argent pour les ponts Jacques-Cartier et Champlain. Malheureusement, dans notre pays, il se produit toujours une catastrophe causée par un phénomène météorologique ou environnemental — des inondations, des incendies, etc. —, et on a donc prévu 250 millions de dollars pour ce genre de choses.
Comme vous pouvez le constater, c'est généralement là que vous allez observer des écarts.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais remercier le ministre et les fonctionnaires d'être ici aujourd'hui.
Avant de poser ma question principale, j'aimerais vous donner la chance, monsieur le ministre, d'expliquer encore une fois pour le compte rendu la façon dont fonctionne la temporisation des programmes. Je crois qu'on soutient, à tort, que ces programmes font l'objet de compressions.
Pourriez-vous, encore une fois, apporter des éclaircissements sur les dispositions de temporisation? L'un des fonctionnaires a dit que certains de ces programmes étaient conçus pour durer cinq ans et qu'ils étaient ensuite interrompus. J'aimerais vous donner l'occasion d'expliquer très clairement, pour le compte rendu, ce que signifie la temporisation des programmes, et que cela ne signifie pas que ces programmes font l'objet de compressions. En effet, ces programmes ont pris fin, car ils ont atteint leur objectif ou ils ont accompli ce qu'ils étaient censés accomplir dans cette période.
Je tenais seulement à vous offrir cette occasion.
Monsieur le ministre, je fais également partie d'un autre comité, c'est-à-dire le Comité permanent du développement des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, qui relève maintenant d'Emploi et Développement social Canada. Il exécute toute une série de programmes.
Étant donné que je suis devenu membre de ce comité peu après avoir été élu au Parlement en 2011, je dois mentionner la transformation à laquelle j'ai assisté au sein du ministère et plusieurs programmes et services qui ont mieux reflété, à mon avis, la réalité du marché de l'emploi: la nouvelle Subvention canadienne pour l'emploi, les prêts d'apprentissage, certains des changements que nous avons apportés au programme d'assurance-emploi, et d'autres choses qui, selon moi, sont importantes et reflètent la réalité de la vie en 2015 au Canada comparativement à 20 ou 30 ans passés.
Une somme de 2,6 milliards de dollars a été affectée à EDSC dans le Budget principal des dépenses. Pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie? Quels sont les effets de cette somme?
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Merci. Je suis content que vous me donniez cette chance, car cela me permettra de renseigner les députés au sujet de ce processus et, peut-être, de dissiper certains mythes et certaines faussetés à ce sujet.
Tout à l'heure, je parlais du Budget principal des dépenses (C) et du fait qu'il était déposé à un certain moment de l'année, conformément au Règlement, ce qui ne laisse aux ministères que quelques semaines dans l'exercice pour exécuter leurs programmes en fonction des autorisations reçues du Parlement.
Si l'on se reporte au début des années 1990, cet ordonnancement provoquait le phénomène des « folles dépenses de mars » en vertu duquel les ministères se mettaient à dépenser tout l'argent dont ils disposaient, sachant que ces fonds seraient perdus s'ils ne les dépensaient pas. Cette façon de faire était critiquée par le vérificateur général et les comités parlementaires. Le concept du report a donc été présenté en 1993 pour donner une certaine marge de manoeuvre aux ministères. C'est une façon de reconnaître que l'approbation du financement arrive très tard dans l'exercice financier et qu'il est difficile pour cette raison de dépenser les fonds, notamment en ce qui a trait à la passation de marchés, à l'embauche de personnel, etc.
Je crois que c'est un concept qui a très bien marché. Le vérificateur général s'est montré favorable à une augmentation des montants pouvant être reportés. Ces montants ont été augmentés à 5 % en 1994-1995 et sont à ce niveau depuis.
Plus récemment, en 2007, on a adopté le principe d'un crédit central pour rendre l'utilisation de ces fonds plus transparente aux yeux du Parlement. Aujourd'hui, par l'intermédiaire du Budget principal des dépenses, le Parlement crée un crédit central de 1,6 milliard de dollars qui sera administré par le Conseil du Trésor. Au terme de l'année financière, nous ferons rapport sur la façon dont ces 1,6 milliard de dollars ont été affectés, ministère par ministère, conformément à leurs besoins et au report auquel ils sont autorisés. Nous devons suivre un processus très strict pour établir si chaque ministère est autorisé ou non à reporter des fonds.
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Je vous remercie de me poser la question.
La transparence et la responsabilisation à l'égard des fonds octroyés aux ministères sont des choses que nous prenons très au sérieux. Je crois que nous avons travaillé de façon très constructive avec ce comité, avec le Comité sénatorial permanent des finances nationales et avec le Bureau du vérificateur général. Nous avons compris leurs besoins et nous avons amélioré substantiellement l'information que nous soumettons au Parlement, et pas seulement en ce qui a trait aux budgets, mais aussi pour une foule d'autres documents. Le rapport financier trimestriel fournit un portrait en cours d'exercice de la situation de chaque ministère en ce qui a trait aux autorisations reçues.
Dans une semaine environ, le président du Conseil du Trésor déposera les rapports sur les plans et les priorités des ministères, qui contiennent une foule de précisions sur les fonds demandés aux termes des Budgets supplémentaires des dépenses. Nous travaillons depuis plusieurs années avec les ministères afin d'améliorer la transparence de leurs documents. À cette fin, nous cherchons à cerner les résultats stratégiques et les activités de programme qui permettront aux comités parlementaires de mieux comprendre la façon dont les programmes sont regroupés et comment ces programmes s'inscrivent dans les mandats des ministères et les priorités du gouvernement.
Je crois que cela vous donne une idée générale du travail que nous avons fait, et je peux vous assurer que c'est un processus perpétuel. J'estime que le Canada peut être très fier de la façon dont les finances publiques sont administrées, mais nous nous efforçons constamment de trouver de nouvelles façons de nous améliorer et, dans cette optique, les recommandations sont les bienvenues.