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Ce matin, je propose qu'on reprenne le débat sur la motion, qui a été ajourné à la dernière rencontre. J'aimerais prendre un moment pour expliquer pourquoi il est important de le faire maintenant. Je m'excuse auprès des témoins qui sont ici.
Je croyais que nous nous étions entendus la dernière fois pour débattre de la motion relative à la Loi sur l'aéronautique, qui avait été amendée. Après une intervention, on a clos le débat tout de suite, alors que c'est une motion extrêmement importante pour les municipalités canadiennes, et pas seulement pour la municipalité de Neuville, dans ma circonscription. Je parle souvent de cette municipalité, car c'est un exemple criant du problème que pose la Loi sur l'aéronautique présentement.
Nous avons amendé la motion que nous avions présentée. Le gouvernement nous a fait part de ses préoccupations, et je les comprends. Avec cette motion, nous ne cherchons pas du tout à nuire à l'économie. Je peux comprendre que le fait de laisser le pouvoir absolu aux municipalités et aux provinces de refuser tout aéroport sur le territoire soit problématique. Nous sommes prêts à négocier et à discuter de cet aspect. Nous avons d'ailleurs déjà enlevé cette partie dans la motion qui a été présentée à l'origine pour être accommodants et faire un compromis là-dessus. Cependant, l'essentiel du problème demeure, et la motion qui a été amendée ne le règle toujours pas.
On demande ici qu'on respecte les champs de compétence des provinces et des municipalités, c'est-à-dire qu'elles puissent assurer la gestion de leur territoire, la protection des terres agricoles et la planification municipale comme c'est le cas. Ce dont je parle maintenant sera abordé en fin de semaine au congrès de la Fédération canadienne des municipalités. Cet enjeu ne touche pas seulement quelques citoyens de ma circonscription, mais également les municipalités de tout le pays. Elles n'ont pas le pouvoir de réglementer dans les champs de compétence qui sont les leurs.
Présentement, la Loi sur l'aéronautique permet à n'importe quel promoteur privé de s'installer sur le territoire canadien, à n'importe quel endroit...
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Monsieur le président, membres du comité, merci de m'avoir invité à comparaître devant le comité dans le cadre de son étude sur les technologies innovatrices en matière de transport.
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour vous parler de l'excellent dossier de NAV CANADA dans ce domaine, ainsi que des technologies que nous croyons être les plus prometteuses et les plus révolutionnaires de notre industrie.
Depuis qu'elle a pris en charge le système de navigation aérienne civile du Canada en 1996, notre société a mis en oeuvre un programme de modernisation dynamique qui a grandement contribué à améliorer la sécurité et le service. De fait, l'ensemble des initiatives axées sur la technologie et les services que nous avons lancés depuis 1997 a permis à nos clients d'économiser jusqu'à présent 1,7 milliard de dollars en carburant, un chiffre qui devrait s'élever à 7 milliards de dollars d'ici 2020. À leur tour, ces économies de carburant donneront lieu à une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'ordre de 20,6 millions de tonnes métriques.
Notre structure d'administration interne nous permet de prendre rapidement des décisions en matière d'investissement technologique et de concrétiser ces investissements de façon à ce qu'ils apportent des gains à nos clients et soient bénéfiques pour l'environnement. L'un des principaux avantages de la privatisation a été notre rapidité d'action et notre capacité de demeurer à l'avant-scène de l'innovation, en particulier dans des domaines qui touchent nos clients directement.
Aujourd'hui, j'aimerais vous présenter trois technologies que je crois cruciales pour l'amélioration du système de navigation aérienne et des services offerts à nos clients. La première est la navigation fondée sur les performances. Cette technologie repose sur la navigation satellitaire améliorée et comprend des spécifications de fonctionnement et de précision rigoureuses. L'application de la navigation fondée sur les performances dans la conception des procédures de départ et d'arrivée, des voies aériennes et de l'espace aérien aidera NAV CANADA à améliorer la sécurité, la capacité et l'accessibilité des aéroports tout en rehaussant l'efficacité des opérations aériennes, ce qui se traduira par une réduction de la consommation de carburant et des émissions de gaz à effet de serre. Elle réduira également les coûts d'entretien d'un vaste réseau d'aides à la navigation terrestres. Une grande partie de la mise en oeuvre de cette technologie fait appel à la collaboration avec les clients en ce qui a trait à l'avionique, et avec Transports Canada pour ce qui est des changements à la réglementation.
L'évolution du système exige en effet que la réglementation relative aux normes de conception, à l'équipement embarqué et aux exigences en matière de formation soit en place. Je suis convaincu que cette technologie apportera des avantages considérables, surtout une fois que nous aurons passé le point critique du nombre d'aéronefs équipés de l'avionique nécessaire.
Nous collaborons étroitement avec nos clients en vue de déterminer où il serait avantageux de mettre en oeuvre cette technologie compte tenu des nombreux environnements d'exploitation différents qui composent les 18 millions de kilomètres carrés d'espace aérien dont nous sommes responsables. Conformément à cette approche, nous lancerons la navigation fondée sur les performances par phases pour permettre aux exploitants d'aéronefs d'équiper leurs appareils conformément aux spécifications de navigation de l'espace aérien dans lequel ils prévoient évoluer.
La deuxième technologie révolutionnaire qui apportera des avantages considérables à nos clients mise sur des percées rattachées aux technologies de surveillance. Par le passé, les contrôleurs de la circulation aérienne ont toujours utilisé les radars pour surveiller les mouvements d'aéronefs. Aujourd'hui, de nouvelles options s'offrent à eux, dont la multilatération à couverture étendue, la surveillance dépendante automatique en mode diffusion, ou ADS-B, et la surveillance vidéo. Ces technologies peuvent être plus rentables et plus appropriées pour certains types de déploiements.
Nous avons investi des sommes considérables dans l'ADS-B, une alternative rentable au radar, qui fournit une couverture de surveillance pour les aéronefs équipés de l'avionique nécessaire. Nous avons commencé par déployer l'ADS-B dans l'espace aérien au-dessus de la Baie d'Hudson il y a trois ans. Auparavant, cette vaste étendue d'espace aérien, qui se trouve au carrefour des vols polaires et du trafic international de l'Amérique du Nord vers l'Europe, était gérée par des méthodes moins efficaces de contrôle non radar.
Aujourd'hui, 15 stations ADS-B au sol installées en Ontario, au Québec, au Manitoba, à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nunavut et au Groenland assurent une couverture de surveillance additionnelle de 4 millions de kilomètres carrés d'espace aérien intérieur et d'espace aérien océanique international sous la responsabilité de Nav Canada. Cette couverture supplémentaire a grandement rehaussé le service à la clientèle puisqu'elle a permis de réduire en toute sécurité l'espacement de 80 à 5 milles entre les aéronefs équipés de l'ADS-B, qui ont dorénavant accès à des routes plus souples et économiques en carburant. Plus de 1 000 aéronefs de 40 lignes aériennes sont équipés de l'ADS-B et sont homologués pour ce type d'exploitation Canada; leur nombre ne cesse d'augmenter.
Nav Canada travaille également avec Searidge Technologies, une entreprise d'Ottawa, à la conception d'une technologie prometteuse de surveillance vidéo appelée IntelliDAR. Cette technologie a le potentiel d'améliorer la sécurité et l'efficacité aux aéroports en fournissant aux contrôleurs de la circulation aérienne une meilleure conscience situationnelle des mouvements d'aéronefs, et de véhicules et des autres mouvements au sol.
Tandis que les progrès en matière de surveillance nous donnent un portrait plus précis des aéronefs qui évoluent dans notre espace aérien, notre Système automatisé d'observations météorologiques, ou AWOS, permet une surveillance plus vaste de l'espace aérien et donne aux pilotes un aperçu plus complet des conditions météorologiques. Comme les décisions de vol reposent en grande partie sur les conditions météorologiques, l'AWOS figure donc parmi nos trois principaux systèmes essentiels.
Même si ces systèmes existent depuis des décennies, des améliorations récentes ont accru la précision et la fiabilité des comptes-rendus météorologiques partout au pays. De plus, l'ajout de caméras météo permet maintenant aux pilotes d'utiliser Internet pour prendre connaissance des conditions météorologiques qui prévalent à leur aéroport de destination ou de dégagement.
Actuellement, nous étendons l'utilisation de cette technologie, en remplacement de l'ancien AWOS. Par conséquent, Nav Canada est maintenant en mesure d'offrir des renseignements météorologiques additionnels en tout temps, ce qui devrait accroître la sécurité et l'efficacité des vols, en particulier dans les régions nordiques et les régions éloignées.
Les technologies qu'adopte Nav Canada — telles que la PBN, l'ADS-B et le nouvel AWOS — aident grandement notre industrie à relever certains défis auxquels elle est confrontée. Il s'agit, notamment, d'améliorer la sécurité et l'efficacité dans l'espace aérien et aux aéroports, qui sont tous de plus en plus achalandés, de renforcer les capacités d'exploitation dans le Nord canadien, d'améliorer la rentabilité des opérations de nos clients et de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l'aviation.
Notre personnel d'exploitation gère 12 millions de mouvements d'aéronefs par année. Je m'en voudrais de ne pas mentionner au moins quelques-unes de nos technologies de gestion de la circulation aérienne émergentes qui aident nos employés à faire ce travail. À titre d'exemple, prenons la mise en oeuvre récente des communications contrôleur-pilote par liaison de données dans l'espace aérien intérieur canadien. Il s'agit d'un mode de communication directe par voie électronique semblable aux messages textes qui permet aux pilotes et aux contrôleurs de communiquer entre eux. Les communications vocales étant plus nécessaires, tout comme la relecture et une deuxième écoute des instructions, d'ailleurs, les risques d'erreur de communication entre le pilote et le contrôleur sont moindres.
Les contrôleurs de nos centres de contrôle régional ont maintenant aussi accès à une fonction qu'on appelle l'avertissement d'altitude minimale de sécurité. Cette fonction ajoute des cartes de relief électroniques à notre système de gestion des vols, de sorte que les contrôleurs sont alertés lorsque la trajectoire extrapolée d'un aéronef prévoit un conflit avec le relief environnant.
Un bon nombre des technologies que nous utilisons ont été conçues par nos ingénieurs et nos contrôleurs. Je voudrais profiter de l'occasion pour les féliciter, ainsi que pour féliciter tous nos employés de leur travail dans ce domaine. Leurs efforts ont permis à Nav Canada de suivre le rythme des nombreux progrès réalisés dans l'industrie de l'aviation et de se tailler une place de chef de file mondial dans plusieurs secteurs clés. Nous commercialisons nos solutions ATM à l'échelle mondiale depuis plus de 10 ans. Nos technologies sont en service dans des aéroports au Royaume-Uni, au Danemark, en Australie, aux États-Unis, dans les Caraïbes, à Dubaï et à Hong Kong. Voilà notamment pourquoi Nav Canada est considérée comme faisant partie des fournisseurs de services de navigation aérienne les plus avancés au monde sur le plan technologique.
De plus, comme la société n'a pas d'actionnaires, les recettes des ventes de la technologie sur la scène internationale sont toutes réinvesties au Canada et contribuent à maintenir nos redevances peu élevées. Je suis extrêmement fier de nos employés et de notre bilan, mais nous ne pouvons pas nous asseoir sur nos lauriers si nous voulons rester à l'avant-garde. Nous devons nous assurer que la réglementation et les programmes appuient l'élaboration et le déploiement de technologies prometteuses qui peuvent rendre notre système plus sécuritaire, efficace et rentable.
Transports Canada a instauré une méthode axée sur la collaboration pour l'élaboration de la réglementation que les intervenants comme Nav Canada aiment bien. Toutefois, l'ensemble du processus d'établissement de la réglementation est parfois long et rigide. Nous appuyons le passage de Transports Canada vers un modèle de réglementation fondée sur la performance qui s'harmonise avec les normes mondiales. Il s'agit, essentiellement, de rédiger la réglementation de façon à ce que l'accent soit mis sur la performance à atteindre plutôt que sur la méthode à suivre en vue de réaliser l'objectif de rendement.
La multilatération et l'ADS-B en sont de bons exemples. En effet, puisque la réglementation mentionnait spécifiquement le mot « radar », nous ne pouvions pas, pour la surveillance, utiliser l'ADS-B et la multilatération dès le début. À l'issue d'un processus visant à prouver à Transports Canada que ces technologies fonctionnaient même mieux que le radar, le ministère nous a enfin accordé une exemption qui stipulait que nous pouvions les utiliser comme équivalents du radar afin d'assurer l'espacement entre les aéronefs. Nous croyons qu'un modèle de réglementation fondé sur la performance serait plus viable et permettrait à Transports Canada de créer une réglementation axée sur la performance en matière de sécurité qui n'aurait pas besoin d'être modifiée pour tenir compte de toutes nouvelles technologies émergentes.
En terminant, je proposerai au comité d'étudier attentivement l'approche utilisée dans le cadre des programmes de financement des infrastructures et l'importance du rôle que peuvent jouer ces programmes en ce qui a trait à la facilitation du partage des coûts pour le déploiement de technologies dans des régions du pays où il serait autrement impossible de justifier de tels investissements.
L'exemple parfait serait l'installation de l'AWOS, le système automatisé d'observations météorologiques, dans le Nord. Cet équipement serait d'une valeur inestimable pour les exploitants d'aéronefs dans ces régions nordiques peu clémentes, car il accroîtrait la sécurité et l'efficacité des opérations aériennes, assurerait aux collectivités nordiques un service aérien plus fiable et améliorerait les comptes-rendus d'observations météorologiques pour toutes les parties concernées. Or, les coûts d'installation de cette technologie dans le Nord canadien sont élevés en raison des coûts de construction. En conséquence, il pourrait être impossible de déployer cette technologie à grande échelle sans le soutien financier du gouvernement.
Relativement aux technologies dans le domaine des transports, l'approche du gouvernement devrait viser à encourager le développement de nouvelles technologies, à en faciliter l'adoption et à appuyer leur déploiement dans les cas précis où le financement ferait défaut. Au Canada, en raison des grandes distances, le transport aérien est un atout stratégique important qui assure un lien essentiel avec les collectivités et les marchés du Canada et du monde entier. Autrement dit, le transport aérien est essentiel à la qualité de vie de nombreux Canadiens et c'est un élément vital pour la santé économique et les perspectives de croissance de notre pays. Je remercie le comité d'examiner ce qui peut être fait à cet égard.
Sur ce, monsieur le président, c'est avec plaisir que je répondrai aux questions.
Monsieur le président, dans un premier temps, je veux tout simplement souligner que notre comité fonctionne assez bien et que nous sommes capables de bien nous entendre. Je peux comprendre que l'on puisse ajourner un débat parce que certains membres du comité pourraient faire de l'obstruction ou parce que, par courtoisie, on veut entendre un témoin. Je comprends ça, car je l'ai fait moi-même à l'occasion. Cependant, cela devrait être une exception; il ne faut pas que ce soit la règle.
Prenons l'exemple du dossier de Neuville. Non seulement cela touche-t-il l'aéroport, mais cela va toucher l'ensemble des municipalités. Si on sait pertinemment que le gouvernement va voter contre ce genre de motion alors que nous y sommes favorables, nous procéderons simplement au vote en sachant comment cela va finir. On ne doit pas laisser traîner le dossier, parce qu'on perd du temps. On peut gagner des batailles, mais au bout du compte, on ne gagnera pas la guerre. Cela ne va que jeter de l'huile sur le feu et créer une situation qui engendrera ou bien un problème de confiance, ou bien des choses qu'on qualifie à l'aide de termes extraordinaires comme « obstruction systématique ».
Autrement dit, cela se joue à deux. Il faut faire attention parfois dans le choix de nos batailles. Je ne dis pas cela de façon paternaliste. Je vous le dis simplement et humblement, en partageant avec vous mes 15 années d'expérience parlementaire. J'ai siégé au sein de plusieurs comités. Cela a été parfois virulent, mais on a toujours joué franc-jeu et procédé de façon ouverte. On ne s'embarquait pas dans la « procédurite ».
C'est pour cette raison que je veux que l'on ramène le débat sur la motion pertinente de ma collègue Élaine Michaud. C'est pertinent, en effet. Je vais voter en faveur de cette motion. Vous devez comprendre qu'on a affaire à une situation causée par un problème d'interprétation. Je connais bien le ministre. C'est un ancien maire, alors il devrait comprendre cela. Selon l'article 4.9, tout ce qu'il a à faire, c'est appliquer la loi. Appliquer la loi, cela veut dire que le ministre a un rôle à jouer, lequel n'est pas strictement lié à la sécurité. Souvenez-vous: quand les fonctionnaires ont comparu, j'ai moi-même posé des questions. Du point de vue de la cour, le résultat donnait lieu à un vide juridique. On ne peut pas vivre dans un vide juridique qui pourrait laisser les citoyens et l'ensemble des municipalités face à une démesure ou à un déséquilibre. Notre rôle est d'appliquer la loi. Si elle n'est pas appliquée de façon adéquate, nous devons trouver des solutions de rechange.
Pour ma part, je suis d'accord et je vais voter en faveur de la motion, parce que c'est une solution qui peut devenir intéressante. Toutefois, mon rôle en tant que député fédéral ne se limite pas à une simple question de respect de l'autre champ de compétence. Dans le cas présent, ce n'est pas une question de respect de champ de compétence. Il est plutôt question d'un ministre comme celui des Transports — et je n'en fais pas un cas personnel — qui doit appliquer une loi lui donnant les pouvoirs de poser des gestes. L'article 4.9 est clair: il n'agit pas strictement sur le plan de la sécurité, mais également sur le plan de la supervision de la mise en place d'un aéroport.
Contrairement à ce que mon collègue M. Poilievre a dit l'autre jour, il n'est pas question ici du syndrome de « pas dans ma cour ». Ce vide juridique pourrait causer des problèmes aux citoyens et dans l'application de la loi. Cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur le plan même de la sécurité et de l'environnement dans lequel on vit.
Comme la séance est publique, je demande encore une fois au ministre Lebel de jouer son rôle et d'appliquer la loi comme il se doit, et ce, malgré le résultat. Nous l'avons fait quand nous formions le gouvernement. Nous avons déjà réglé un problème semblable à Saint-Augustin. Il existe des mesures réglementaires et un pouvoir directionnel.
Si le ministre, pour toutes sortes de raisons, par exemple l'interprétation qu'il fait de cette loi, croit qu'il ne doit s'occuper que de sécurité, le minimum qu'il doit faire est de conclure une entente administrative. Il a déjà rencontré des ministres à Québec, mais cela va se vivre dans d'autres provinces, je vous le garantis. On n'a pas besoin de s'embarquer dans le domaine constitutionnel, dans la « constitutionnalite ». On doit s'assurer que le ministre va s'asseoir avec ses pairs dans une conférence fédérale-provinciale-territoriale. Pour l'instant, on peut le faire de façon très rapide, notamment avec le Québec. Cela peut se faire de façon asymétrique ou symétrique, mais on a très certainement besoin de combler ce vide juridique, car cela peut causer trop de problèmes aux municipalités et aux citoyens. Cela aura également un impact sur le plan économique et sur la quiétude des gens.
Nous avons déjà donné notre point de vue, tant du côté du gouvernement que du côté de l'opposition officielle et de mon parti. Nous devrions procéder au vote immédiatement, pour envoyer un message, et pas seulement aux gens de Neuville. S'il y a d'autres personnes qui parlent, je n'ai pas le pouvoir de poser la question préalable au comité. Je connais ma procédure, je l'ai vérifiée.
C'est un débat qui est sain et important. En ce qui concerne la vie publique, on a le mandat de protéger la qualité de vie des gens et d'assurer une certaine quiétude, tout en respectant la réalité économique. Il ne s'agit pas ici de s'opposer à des choses, mais de s'assurer que tout le monde peut jouer pleinement son rôle.
Monsieur le président, je vais voter en faveur de la proposition, mais je voulais que mes propos figurent au compte rendu. La loi existe et peut être appliquée telle quelle. Je réitère mon souhait, comme je l'ai fait devant les gens de Neuville, accompagné de certains de mes collègues qui ont parlé de façon éloquente de la conclusion d'une entente administrative.
On ne peut pas laisser ce vide juridique. À un moment donné, mes collègues d'en face subiront le même genre de pression dans leur municipalité. Ils poseront encore des gestes et les citoyens réagiront en conséquence, et il y aura des promoteurs et tout cela. Alors, il faut nous assurer de bien jouer notre rôle.
Tôt ou tard, il faudra qu'on réfléchisse à cette loi, parce qu'elle peut créer des problèmes. On pourra le faire au sous-comité. Je salue ma collègue Mme Michaud pour la pertinence de sa motion. J'ai moi-même parlé à certains membres de la Fédération canadienne des municipalités, et ils vont adopter la résolution. Ils sont tout à fait d'accord sur la façon dont la ville de Neuville demande l'intervention du gouvernement du Québec ou de celui du Canada.
Au palier fédéral, on a très certainement un rôle à jouer. En ce sens, on doit appuyer cette motion pour envoyer un signe. Si le gouvernement ne joue pas son rôle, il faudra trouver une solution de rechange, et l'entente est, à mon avis, la façon de faire.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je voudrais remercier mon collègue M. Coderre d'appuyer la motion. Il y a longtemps que ce dossier a été présenté à la Chambre des communes. On essaie d'exposer les préoccupations, très valables, des municipalités. Je le remercie du travail qu'il fait à ce sujet.
Comme cela a été mentionné auparavant et répété aujourd'hui, il est clair que, dans le cas de Neuville, il y a présentement possibilité d'agir pour tenir compte des préoccupations des citoyens et de celles du conseil municipal.
Le ministre pourrait agir maintenant en vertu de l'article 4.9. On pourrait agir directement sur l'emplacement de l'aérodrome ou encore sur le type d'exploitation qui y est fait. Présentement, le protocole d'entente si souvent utilisé par le ministre ne garantit aucun respect des demandes de la municipalité. S'il tente de contrôler au moins les atterrissages, les décollages et les heures vol, ce n'est pas nécessairement pour empêcher le projet d'aérodrome à 100 %. Toutefois, si une quelconque municipalité tente de faire des arrangements comme celui-là, il n'y a aucune garantie que les promoteurs respecteront ce genre de choses.
Il faut vraiment que le geste soit posé par le ministre, qui a le pouvoir d'agir maintenant. Il a le pouvoir de régler la situation problématique que vivent les citoyens de Neuville et qui sera vécue ailleurs au Canada. Elle est déjà vécue par certains citoyens. En fait, on pense au Lac-à-la-Tortue, où des hydravions de touristes décollent et atterrissent à tout moment. Jour et nuit, les citoyens subissent ce bruit infernal. Les aînés ont de la difficulté à dormir, tout comme les enfants et les familles. Cela a des répercussions majeures sur la qualité de vie et la santé des gens.
La municipalité tente d'aider les citoyens en imposant une certaine réglementation. Elle n'interdit pas à 100 % le trafic des hydravions, mais elle propose un certain cadre réglementaire. Elle n'a pas la possibilité de le faire, à cause des jugements de la Cour suprême qui confirment la préséance des lois fédérales sur les réglementations municipales et les lois provinciales. En fait, ici, il y a un vide juridique clair.
Le gouvernement fédéral, présentement, n'occupe pas son champ de compétence exclusif, soit celui de l'aéronautique. De leur côté, les municipalités et les provinces ne sont pas en mesure d'agir. Elles ont les mains liées, alors qu'elles voudraient parfois collaborer pour essayer d'en arriver à un aménagement équitable. C'est le but visé ici. Il faut absolument que des démarches soient prises pour combler ce vide et permettre une implication des municipalités. Comme cela a été mentionné, ce sujet sera abordé au congrès de la Fédération canadienne des municipalités en fin de semaine, à Saskatoon. Je crois que cela sera fortement appuyé.
La motion qui y sera présentée demande que le gouvernement fédéral consulte les municipalités pour ce qui est des décisions qui touchent l'utilisation du sol pour l'emplacement d'aéroparcs privés. Cela demande simplement une implication des municipalités, ce que l'on n'a pas présentement. Je crois que le comité est l'endroit idéal pour étudier la question et voir quels aménagements sont possibles. Les provinces, en général, ont une responsabilité quant à la gestion du territoire et à la protection des terres agricoles, qui sont de plus en plus rares. Il faut reconnaître cet aspect, qui est très important.
De plus, je trouve un peu particulier que n'importe quel autre type de promoteur, sauf peut-être les gens qui travaillent dans le domaine des télécommunications, se doit de respecter les règlements municipaux et les lois provinciales lorsqu'il fait des projets. Les promoteurs immobiliers, entre autres, doivent respecter les règlements municipaux, et l'économie se développe quand même, les projets se réalisent quand même. Il y a possibilité d'en arriver à des compromis.
Personnellement, j'ai parlé à des promoteurs qui ne comprenaient pas cette lacune dans la loi et qui se sentaient lésés, parce qu'ils ont les mains liées lorsqu'ils essaient de réaliser certains projets, certains développements dans les municipalités. Ils n'y arrivent pas parce qu'ils ont des contraintes à respecter.
De leur côté, les promoteurs qui travaillent dans le domaine de l'aéronautique ont le champ libre. Ils peuvent faire absolument tout ce qu'ils veulent. Les citoyens doivent obtenir un permis pour construire un cabanon dans leur cour, à Neuville, mais les promoteurs n'ont pas besoin de permis de construction sur leur chantier, étant donné que c'est fédéral. Il y a tout de même des incohérences majeures, ici, et c'est pourquoi je demande qu'on étudie la question.
La motion qui est présentée est très claire. On demande au gouvernement de modifier toutes les dispositions de la Loi sur l'aéronautique liées à la construction de nouveaux aérodromes. Il s'agit d'exiger qu'il y ait une consultation à l'échelle locale et un respect de la réglementation. L'idée n'est pas d'empêcher quoi que ce soit, mais simplement de s'assurer que les processus d'établissement d'aérodromes sont équitables, qu'on tient compte de tous et qu'on les respecte.
Pour qu'une fédération fonctionne, une certaine flexibilité est nécessaire. Dans le cas présent, il est possible d'aménager les divers champs de compétence et de les harmoniser, tout simplement. C'est vraiment le coeur de cette motion et j'espère que ce sera compris en ce sens. Comme on l'a si bien dit, tous mes collègues risquent d'avoir à faire face à ce problème un jour ou l'autre. Si on refuse d'étudier la motion, il va être difficile de vivre avec cette décision.
Comme mes collègues ici présents, je compte appuyer cette motion et j'espère que mes collègues du parti gouvernemental seront ouverts à l'idée d'étudier cette question. Pour ce qui est de la situation de Neuville, je vais profiter de cette tribune publique pour demander de nouveau au ministre d'agir, par voie de réglementation, pour régler ce problème. Le maire a certaines solutions à proposer pour améliorer la situation. Il mérite d'être consulté. Il demande depuis longtemps une rencontre. Il serait temps qu'on lui accorde ce qu'il demande.
Je vous remercie de m'avoir accordé de votre temps. J'invite tous mes collègues à appuyer cette motion.
J'ai deux préoccupations concernant la motion. Si les municipalités pouvaient refuser la présence d'un aéroport, il n'y aurait pas d'aéroports, parce qu'aucune collectivité ne veut un aéroport à proximité. Tout le monde veut un aéroport à 45 minutes de chez lui, mais personne n'en veut un tout près. Tout le monde veut un aéroport dans une autre municipalité que la sienne.
Si une ville en particulier ne veut pas d'aéroport et que nous en empêchons la construction, il n'y aura simplement pas d'aviation au Canada. Nous serons le seul pays développé où les avions restent au sol, sauf si on trouve une façon de les utiliser sans l'aide d'aéroports; je n'en connais pas. Dans notre étude actuelle sur l'innovation et la technologie, un témoin nous dira peut-être comment faire voler les avions sans décollage ou atterrissage, mais jusqu'ici, personne ne nous a dit comment y arriver.
Mon autre préoccupation concernant la motion, c'est la tendance des députés de proposer l'étude de questions qui portent sur des régions très précises. Le fait d'en discuter au comité génère une certaine couverture médiatique dans leurs collectivités locales, même si nous ne pouvons pas influencer la question. Par exemple, notre comité ne peut pas décider s'il y aura ou non un aéroport à Neuville ou ailleurs. Nous ne pouvons pas fermer l'aéroport international d'Ottawa ou déplacer celui de Calgary. Nous ne pouvons pas empêcher l'ouverture d'un aéroport, exiger la fermeture d'un autre ou influencer l'emplacement des aéroports.
Un député peut diffuser un communiqué de presse dans sa collectivité et dire qu'il va soumettre la question au Comité des transports. Les médias peuvent ensuite titrer à la une que le député local a présenté la question au comité à Ottawa, avant qu'un deuxième communiqué signale qu'il n'y aurait pas d'aéroport dans les environs si le comité avait accepté la demande du député.
C'est une excellente couverture médiatique pour le député, mais c'est inexact de dire que le comité peut choisir l'emplacement des aéroports ou empêcher la construction d'un aéroport. De tels propos nous éloignent de notre mandat qui consiste à étudier des questions qui relèvent de notre compétence.
Ce sont mes deux préoccupations quant à la motion. Je pense que c'est pourquoi l'ajournement du débat a été demandé tout à l'heure. C'est adéquat d'indiquer que nous n'avons pas de contrôle sur l'emplacement des aéroports. Pour être franc, ni le comité, ni aucune collectivité ne profitent des affirmations selon lesquelles nous avons ce pouvoir. Tout le monde ici sait que c'est faux.
Monsieur le président, maintenant que nous avons entendu tous les partis sur la question, je proposerais d'ajourner le débat...
Des voix: Oh, oh!
M. Pierre Poilievre: ... mais en fait, nous aurons l'occasion d'examiner la question en sous-comité. En temps normal, c'est dans ce contexte que...