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Bonjour, tout le monde.
Je déclare la séance ouverte. Le Comité permanent de la justice et des droits de la personne entame sa 33e séance en ce jeudi 17 septembre 2009. À titre d'information, la réunion d'aujourd'hui est télévisée.
Vous avez l'ordre du jour sous les yeux. La séance d'aujourd'hui se poursuivra à huis clos durant les 20 dernières minutes en vue de planifier les travaux futurs et d'examiner le rapport du sous-comité de direction, qui a tenu sa réunion mardi.
Encore une fois, je vous rappelle d'éteindre vos cellulaires et vos Blackberry, ou de les mettre en mode vibration. Si vous comptez prendre des appels, veuillez le faire à l'extérieur de la salle par courtoisie envers nos témoins.
Cela dit, revenons maintenant à notre ordre du jour; conformément à l'ordre de renvoi, nous allons étudier le projet de loi . Pour nous aider, nous accueillons une fois de plus le ministre de la Justice et procureur général du Canada, l'honorable Rob Nicholson. Bienvenue parmi nous, monsieur le ministre.
Le ministre est accompagné de Joanne Klineberg et de Marke Kilkie, tous deux avocats à la Section de la politique en matière de droit pénal. Bienvenue à vous deux.
Monsieur le ministre, vous connaissez le processus. Vous disposez de dix minutes pour faire une déclaration, après quoi nous passerons à la période des questions.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président et membres du comité.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour vous parler du projet de loi , qui vise à apaiser les inquiétudes au sujet des crimes liés à l'usurpation d'identité. Le projet de loi S-4 a été adopté par le Sénat, avec quelques amendements que je vais porter à votre attention. J'exhorte les membres du comité à étudier sérieusement ce projet de loi, mais j'espère également que les membres du comité termineront leur étude rapidement et qu'ils renverront le projet de loi à la Chambre des communes sans aucun amendement pour qu'il soit adopté dans les plus brefs délais. Le Canada a besoin de cette loi.
Les criminels ont toujours dissimulé leur vraie identité et en ont emprunté des fausses. Ce qui a changé au cours des dernières décennies, c'est qu'ils se fient de plus en plus à la technologie. La technologie nous permet de communiquer entre nous et de faire affaires de façon plus pratique et plus rapide, mais les criminels eux jouissent de nouvelles occasions pour obtenir de meilleurs avantages illicites à moindres risques. Le gouvernement estime que ces nouvelles menaces peuvent et doivent être contrées par des modifications au Code criminel.
Au Canada, le Code criminel a toujours prévu des infractions liées à l'utilisation abusive de l'identité. L'infraction la plus directement applicable est celle de la supposition de personne, une grave infraction punissable d'un maximum de dix ans d'emprisonnement. En effet, commet une infraction de supposition de personne quiconque se fait passer pour une vraie personne, morte ou vivante, avec l'intention d'obtenir un avantage pour lui-même ou de causer un désavantage à quelqu'un d'autre. Il existe de nombreuses infractions secondaires, comme la falsification de documents, notamment les pièces d'identité; la fraude; l'utilisation criminelle des cartes de crédit; et d'autres infractions qui touchent la protection de pièces d'identité précises, comme le passeport canadien.
Le projet de loi contient certaines réformes qui modernisent et mettent à jour ces infractions, mais son objectif principal est de créer de nouvelles infractions qui visent directement les étapes préparatoires au vol et à l'utilisation abusive de renseignements identificateurs. Les nouvelles mesures sont nécessaires pour combler les lacunes créées par les nouvelles technologies et les nouveaux crimes. S'approprier des documents peut être considéré comme un vol, mais la copie de ces renseignements, même dans le but de les utiliser ultérieurement pour commettre un crime, n'est pas visée par les infractions traditionnelles en matière de propriété ou par toute autre infraction, à moins que le Code criminel l'indique précisément. C'est la nature particulière des renseignements qui pose problème puisqu'ils ne sont pas considérés comme un bien en droit pénal.
L'avantage des nouvelles infractions, c'est qu'elles peuvent être appliquées avant que les délinquants aient l'occasion d'utiliser les renseignements personnels au détriment des autres — que ce soit du point de vue financier ou autre. Elles permettent aux organismes d'application de la loi d'intervenir plus tôt dans les étapes d'une combine criminelle. Cela pourrait avoir comme résultat de réduire les types plus graves de victimisation qui se produisent lorsque les identités sont utilisées frauduleusement.
Permettez-moi de passer maintenant à ce que je crois être les modifications principales dans ce dossier. Je vais également souligner certaines modifications adoptées par le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles, modifications qui ont ensuite été approuvées par le Sénat dans son ensemble. D'après moi, ces changements viennent améliorer le projet de loi.
En premier lieu, le projet de loi propose un nouvel article 56.1 qui criminalise l'appropriation, la possession, le transfert ainsi que la vente ou l'offre en vente d'une pièce d'identité émise par le gouvernement, sans excuse légitime. À l'heure actuelle, la simple possession ou le trafic des pièces d'identité d'une autre personne n'est pas un crime. Nous pensons que cela devrait l'être — bien sûr, avec certaines exceptions justifiées. À cette fin, le projet de loi prévoit plusieurs excuses légitimes particulières, comme la manipulation de documents avec le consentement de la personne à qui ils appartiennent ou dans l'exercice d'une fonction.
Pour rédiger la disposition, on s'était basé sur une liste fermée et bien précise de documents gouvernementaux visés par l'infraction, comme un numéro d'assurance sociale et un permis de conduire. Toutefois, le Sénat a craint qu'une liste fermée signifierait que certains documents créés ultérieurement par les gouvernements fédéral ou provinciaux, et pouvant servir à des fins d'identification, ne seraient pas couverts. Les sénateurs ont donc légèrement élargi la portée de la liste pour permettre l'inclusion de tout document semblable à ceux utilisés. Selon moi, c'est une amélioration minime mais importante.
La deuxième modification importante est l'établissement d'une nouvelle infraction de vol d'identité et d'une infraction correspondante de trafic de renseignements identificateurs. La nouvelle infraction de vol d'identité proposée s'attaque surtout à l'obtention ou à la possession de renseignements identificateurs dans des circonstances qui montrent une intention de commettre une série d'infractions connexes, comme la fraude ou la supposition de personne.
Une infraction connexe sera prescrite pour incriminer les personnes qui trafiquent des renseignements et qui savent que ces renseignements pourraient être utilisés à des fins criminelles ou qui ne s'en soucient pas. Chacune de ces infractions sera encadrée par une définition globale des renseignements identificateurs qui couvrent tout type de renseignements qui peuvent servir à identifier une personne.
D'après la définition, ces infractions visent la mauvaise utilisation de renseignements. Il ne s'agira pas de déterminer si les renseignements sont contenus dans un document officiel d'identification ou s'ils ont été simplement copiés ou stockés sous une autre forme.
Le projet de loi modifie également l'infraction de supposition de personne. Cette infraction sera désormais appelée « fraude à l'identité » pour que le Code criminel présente une image cohérente des diverses étapes d'un crime lié à l'identité. L'infraction liée au vol d'identité couvrira les premières étapes, c'est-à-dire la collecte et la manipulation de renseignements; l'infraction liée au trafic de renseignements identificateurs, pour sa part, couvrira les étapes intermédiaires; et, enfin, l'infraction de fraude à l'identité englobera les dernières étapes, c'est-à-dire l'usage trompeur des renseignements.
Le projet de loi S-4 clarifie également et élargit certaines infractions déjà prévues dans le Code criminel. Le projet de loi améliore la loi en ce qui a trait aux infractions liées aux cartes de crédit ou de débit, ainsi qu'à l'inconduite relative au courrier et à la contrefaçon.
Je profite de l'occasion pour souligner un autre amendement adopté par le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles relativement à la modification liée aux infractions concernant les cartes de crédit et de débit.
Le projet de loi a ajouté la notion de numéro d'identification personnel ou, comme on l'appelle habituellement, le NIP, à l'infraction concernant la possession ou l'utilisation illégitime des données relatives à une carte de crédit. Le Sénat a élargi cette notion pour inclure les renseignements liés à l'authentifiant personnel; en effet, les progrès technologiques étant ce qu'ils sont, on pourrait un jour avoir des cartes de crédit et de débit qui contiennent des formes d'authentification autres que le NIP — par exemple, des empreintes. Le changement apporté par le Sénat fait en sorte que la loi reflète ces progrès technologiques. Encore une fois, j'estime que ce changement est une amélioration.
Le gouvernement est conscient que les agents qui travaillent pour des organismes d'enquête légitimes doivent souvent cacher leur identité dans le cadre d'enquêtes d'infiltration. Pour faire en sorte que l'application de la loi continue de protéger les Canadiens contre le crime, le projet de loi S-4 exclut certaines infractions liées à la contrefaçon de documents qui sont commises dans le cadre de leur travail ou de leur emploi. Les organismes qui produisent des pièces d'identité sont également exemptés si, de bonne foi et à la demande d'un organisme gouvernemental, ils produisent de fausses pièces d'identité qui seront utilisées au cours d'opérations d'infiltration.
J'aimerais préciser que ces mesures n'excluent pas la police des infractions liées au vol d'identité, à la supposition de personne ou à la fraude. Elles ne font que permettre aux agents de police de produire, de posséder ou d'utiliser de faux documents pour prétendre une identité fictive — qu'on soit bien clair là-dessus.
Voilà qui conclut mon résumé de ce que je crois être les éléments clés du dossier. Je serai heureux de répondre à vos questions, tout comme les représentants du ministère qui ont été assez aimables pour m'accompagner aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre. Je veux d'abord vous féliciter, vous et le ministère de la Justice, pour ce projet de loi.
Évidemment, après les fleurs, le pot. Ça fait presque quatre ans que je suis ici, et je peux dire qu'il s'agit d'une nouvelle mesure législative. Elle ne vise pas tout simplement à ajouter un minimum obligatoire à une loi existante, tel un pansement, histoire de donner l'impression que la société est plus sûre. Il s'agit d'un véritable travail important, comme vous le savez. Le était presque rendu à l'étape finale lorsque le Parlement a été dissous.
Nous sommes donc déjà passés par là; mais selon moi, ce qui est assez intéressant et gratifiant, c'est de vous voir féliciter le travail du Sénat. J'espère que ce n'est pas simplement parce que les conservateurs sont sur le point d'avoir une majorité au Sénat que vous reconnaissez le bon travail du Sénat, mais...
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Merci beaucoup pour la question.
Quand on a attiré mon attention sur l'amendement, j'avoue que je l'ai bien aimé et ce, pour la raison suivante. Le Code criminel nous pose sans cesse un défi parce que nous devons nous assurer qu'il est à jour et qu'il reflète les changements technologiques. J'ai déjà présenté d'autres projets de loi devant le Parlement qui mettent à jour plusieurs dispositions à l'intérieur du Code criminel. Pourquoi? Parce que les dispositions actuelles sont restées figées dans une autre époque. Je veux dire qu'il y a des renvois à des télégraphes et des télégrammes; en fait, dans le Code criminel, le téléphone demeure le mode de communication le plus électronique. Ces références sont évidemment dépassées. À quand remonte la dernière fois que quelqu'un a reçu un télégramme? Quelqu'un ici se souvient-il de la dernière fois qu'il en a reçu un? Encore une fois, nous devons constamment faire des mises à jour.
Maintenant, il y a eu un certain nombre d'amendements. Vous avez parlé de celui lié à la liste des documents gouvernementaux. Il s'agit d'une disposition qui fera l'objet d'un examen après cinq ans. Une fois de plus, cette disposition ne se trouvait pas dans le projet de loi initial que j'ai déposé au Parlement, mais elle nous permet de faire en sorte que la technologie ne nous devance pas dans ce domaine.
Lorsque j'ai vu l'amendement, cela disait: « et de tout autre document semblable ». D'après moi, cette expression doit être lue conjointement avec les mots qui l'entourent, c'est-à-dire: « délivré ou paraissant délivré par un ministère ou un organisme public fédéral ou provincial ou un gouvernement étranger. »
Pour moi, c'est la disposition qui nous sauve. Si nous tombons sur un document semblable...
Par exemple, vous n'êtes pas sans savoir que je viens d'une localité frontalière. Nous avons assisté à plusieurs changements dans les types de documents émis par le gouvernement. Le dernier, c'est NEXUS, mais il ne date que de quelques années. Encore une fois, nous voulons nous assurer que ces documents sont couverts.
J'ai donc examiné l'amendement, et il m'a semblé raisonnable. Comme je l'ai dit, ces mots sont suivis d'une description précise qui indique que ces documents seraient des documents gouvernementaux délivrés par les différents paliers de gouvernement mentionnés. Je crois que c'est un bon libellé. C'est précis, mais pas trop, pour éviter qu'on soit pris au dépourvu devant des changements en matière de politiques ou de technologies.
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Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être présent parmi nous.
J'ai lu le projet de loi avec attention. Il reprend le précédent projet de loi C-27, que nous avons commencé à étudier dans le cadre du comité mais qui est mort au Feuilleton en 2008, rappelons-le. Comme ce projet de loi n'impose pas de peines minimales, vous allez probablement obtenir l'appui du Bloc québécois, de sorte que les choses avancent plus vite encore. C'est déjà une bonne nouvelle pour vous.
Cependant, deux choses me préoccupent. D'abord, vous dites, dans la version française, à l'article 56.1: « [...] délivré ou paraissant délivré par un ministère ou un organisme public [...] ». En anglais, on utilise le mot « purported ». Je ne sais pas comment cela a été interprété par les autorités du ministère, mais en anglais, c'est plus clair. Il me semble qu'en français, cette définition est extrêmement large. La photocopie d'une photocopie qui a été photocopiée. Je ne sais pas quel sens vous donnez à cette définition. J'aimerais savoir pourquoi ce mot s'y trouve.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, et merci aux fonctionnaires, pour votre présence ici ce matin. Encore une fois, merci, monsieur le ministre, de faire la promotion de votre programme énergique en matière de sécurité dans les rues et dans les collectivités.
Le présent comité a étudié un certain nombre de textes législatifs — le projet de loi C-14 concernant le crime organisé et le projet de loi C-15 prévoyant des peines minimales pour les personne coupables de trafic de stupéfiants. Nous traitons maintenant du vol d'identité, un projet de loi émanant du Sénat et qui se retrouve maintenant devant le comité de la justice de la Chambre des Communes.
En ce qui concerne votre programme global de lutte contre le crime organisé, vous avez certainement entendu, sous forme d'anecdote ou autrement, que le vol d'identité est le crime du XXIe siècle. Vous avez dit dans votre exposé que les organismes d'application de la loi éprouvent souvent de la difficulté à suivre l'évolution du crime organisé, en ce qui concerne la technologie et les dispositifs de haute technologie, l'Internet et ainsi de suite.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire précisément comment le s'inscrit dans la stratégie globale du gouvernement et dans sa volonté de lutter contre l'activité criminelle et le crime organisé?
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Je pense, monsieur Rathgeber, qu'il s'attaque directement à l'activité criminelle au pays. Et encore une fois, merci de votre participation à ce comité. Elle a été très précieuse et nous vous en sommes très reconnaissants.
Ceci dit, ce n'est pas seulement qu'il est difficile pour les policiers de contrôler cette activité, mais les corps policiers m'ont signalé à différentes occasions que dans de nombreux cas, ils n'ont pas les outils pour le faire. Par exemple, les dispositions que l'on retrouve ici concernant le fait de compiler ou de rassembler de l'information qui est immédiatement envoyée à l'extérieur du pays ne sont tout simplement pas encore couvertes. Ce n'est pas une question de ressources policières ni de volonté de la part des corps policiers de mettre fin à ce genre d'activité; cette activité n'est tout simplement pas décelée.
À vrai dire, ils me disent la même chose en ce qui concerne le vol de voiture. Vous avez étudié ce projet de loi, j'en suis certain. Les lois du pays sont périmées dans ces domaines. Et encore une fois, ce projet de loi ainsi que le projet de loi , qui est actuellement devant le Sénat et que nous aimerions voir adopter très rapidement, visent le crime organisé. Ce sont ces gens que nous essayons de combattre, les gens qui amènent des drogues au pays, les gens qui exploitent des ateliers de cannibalisation, les gens qui envoient votre identité à l'extérieur du pays à des fins illégales. C'est ça le crime organisé. C'est de ces gens dont nous parlons et nous devrions être très clairs à ce sujet, et nous devons nous attaquer directement à ces personnes et leur faire parvenir le message que le Code criminel de notre pays ainsi que les organismes de mise en application de la loi seront en mesure de faire face à ce genre d'activité.
C'est notre mission que de mettre à jour le Code criminel pour nous assurer de ne pas nous faire dépasser par les changements technologiques qui aident le crime organisé dans notre pays et de lutter contre le genre d'activité que pratiquent ces criminels. Ils ne devraient pas pouvoir profiter de lois qui ont été rédigées en 1892 — et je ne devrais même pas dire rédigées en 1892, mais compilée en 1892, et certaines d'entre elles n'étaient pas nouvelles à l'époque. Lutter contre des crimes du XXIe siècle avec des lois qui datent du XIXe siècle ne fonctionnera tout simplement pas; alors, cela fait partie d'une stratégie globale que vous, à juste titre, avez réclamée pour lutter contre le crime organisé au pays et lui faire parvenir le message que ce genre d'activité ne sera pas toléré.
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Je pense qu'ils sont raisonnables.
Le Sénat a étendu le sens du numéro d'identification personnelle. Il a remplacé cette expression par « authentifiant personnel ». Je pense qu'il s'agit d'une amélioration parce que le NIP pourrait changer, la technologie pourrait changer. Nous avons parlé de cela dans la réponse à M. Murphy. Nous avons également parlé de l'utilisation d'un document gouvernemental « semblable », et ces mots ont été ajoutés. J'ai pensé qu'il s'agissait d'améliorations.
De plus, l'autre amendement important qu'il a apporté, c'est qu'il voulait un examen parlementaire des dispositions de la loi après cinq ans, un examen qui pourrait porter sur d'autres changements technologiques que nous pourrions voir. Cela pourrait également être très utile.
Alors, oui, je pense que les amendements sont raisonnables. Encore une fois, j'aimerais que le présent comité et la Chambre adoptent ce projet de loi le plus rapidement possible.
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Monsieur le ministre, j'ai deux courtes questions.
Ces crimes feront intervenir, dans de nombreux cas, une perte financière. Un exemple rapide, à titre de préoccupation, serait la façon lugubre avec laquelle le Code criminel traite la perte civile. Je suppose que la demande après la déclaration de culpabilité s'appliquera, mais pour tous ceux d'entre nous qui le savons, c'est un peu inefficace. Est-ce que le ministère a fait quelque chose pour mettre à jour la question de la restitution aux victimes? Il est très courant maintenant dans notre système que des personnes subissent des pertes civiles par suite de l'activité criminelle.
Peut-être que les fonctionnaires du ministère pourraient me fournir la deuxième information qui m'intéresse.
C'est un processus liés à des plaintes. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui informe les autorités ou formule une plainte. Dans les crimes économiques, dans les crimes d'identité, il y a d'autres acteurs que la victime. Il y a les gens qui possèdent des banques d'information, etc. Y a-t-il un programme d'éducation publique quelconque pour inciter les autres acteurs à être plus disposés à formuler des plaintes à l'égard des crimes?
Comme vous le savez, beaucoup de victimes de crimes économiques hésitent à porter plainte, parce que dans certains cas elles ne font pas confiance au système. Je suppose que dans certains cas, elles sont gênées que leur carte de crédit ait été volée au moment où elles achetaient quelque chose au cours d'une émission de fin de soirée à la télévision, ou je ne sais quoi. Quel programme d'éducation publique existe-t-il pour ces gens qui pourraient hésiter?
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Votre question comportait deux parties.
En ce qui concerne les victimes, je vous demanderais de vous reporter à l'article 11 du projet de loi qui fait précisément allusion aux dépenses engagées par des personnes qui essaient de rétablir leur identité. Il y a maintenant des dispositions précises dans le Code criminel pour venir en aide aux personnes qui ont été victimes d'un vol d'identité.
En ce qui concerne les victimes en général, vous êtes au courant que j'ai annoncé récemment que nous allions déposer un nouveau projet de loi pour lutter contre les crimes en col blanc. Comme je l'ai dit, une des dispositions de ce texte législatif visera à rendre le système un peu plus convivial pour les victimes, pour faire une demande devant les tribunaux et se faire entendre. Nous étions très préoccupés par cette question. Comme vous le savez, nous avons créé le poste d'ombudsman fédéral pour les victimes d'actes criminels, qui représente une mesure très importante pour nous assurer que les droits des victimes sont respectés. Je pense que ce sont toutes des améliorations.
En ce qui concerne l'éducation publique, croyez-le ou non, monsieur Murphy, il y a des gens qui viennent me voir en provenance des bureaux d'assurances, des établissements de crédit, d'organismes de mise en application de la loi et qui demandent que ces lois soient mises à jour et améliorées. Encore une fois, nous sommes très heureux de travailler avec ces personnes.
Nous sommes heureux de faire de la publicité autour de toutes ces mesures. En fait, vous et tous les députés pouvez participer à cette campagne, pour porter ces questions à l'attention des gens par le biais des envois collectifs, et tout le reste, et leur laisser savoir que leur identité sera mieux protégée. Alors, nous sommes tous dans le même bateau.
Il s'agira certainement d'une grande amélioration.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, nous sommes favorables à cette loi. Nous reconnaissons qu'il était temps qu'il y en ait une. Cependant, c'était une loi inimaginable quand j'ai commencé à pratiquer le droit en 1966. Mais nous réalisons soudainement qu'il s'est passé bien des choses dans l'actuelle génération. En règle générale, nous y serons donc favorables.
La commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Mme Stoddart, était également favorable au projet de loi C-27 et allait même jusqu'à le louanger. Cependant, elle a souligné l'absence de deux dispositions, dans ce projet de loi. Notamment, vous avez décidé de ne pas vous attaquer au fléau des pourriels et de l'hameçonnage — l'hameçonnage étant cette technique d'approche des utilisateurs d'Internet, comme des banques, des instituts respectables ou des administrations gouvernementales, pour soutirer des informations de la personne à qui l'on s'adresse.
Je comprends que c'est très difficile de faire une loi contre les pourriels. Elle serait cependant vraiment la bienvenue chez les utilisateurs des courriers Internet. Pourriez-vous nous dire pourquoi vous n'avez pas corrigé cette lacune soulevée par Mme Stoddart?
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Encore une fois, monsieur Ménard, ce projet de loi est très focalisé sur une question particulière que nous essayons d'identifier. Mon collègue, le ministre de l'Industrie, et d'autres, se sont intéressés à la question des pourriels. Je vais leur transmettre vos observations selon lesquelles vous aimeriez qu'il y ait une loi à cet égard.
En ce qui concerne les personnes qui pratiquent l'hameçonnage, il me semblerait que cette pratique tomberait sous le coup de la définition que nous avons ici de tentative de vol d'identité. Encore une fois, je pense qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction.
De façon générale, lorsque je dépose un texte législatif, on me demande d'en déposer un autre. Vous savez, il s'agit maintenant du 10e projet de loi, ou à peu près, que je dépose devant le Parlement. Ce projet de loi est spécifique. Il répond aux préoccupations d'un certain nombre d'organismes et de personnes partout au pays. J'ai eu un certain nombre de réunions avec des organismes de mise en application de la loi à Montréal. Ils étaient très favorables à l'idée que quelque chose comme cela soit adopté. Ils ont eu la gentillesse de m'expliquer, et avec un certain détail, les défis qu'ils doivent relever dans ce domaine. Alors, ce projet de loi va répondre à ces préoccupations.
Encore une fois, en ce qui concerne les personnes qui se font passer pour une autre personne, je suis bien confiant que leur cas est traité par le Code criminel et par les amendements que nous apportons ici.
La loi vise aussi l'utilisation de fausses identités. Or, un certain nombre de personnes utilisent autre chose que leur nom, pour un tas de raisons qui peuvent paraître légitimes. Il peut s'agir, par exemple, d'un journaliste d'enquête qui veut pénétrer dans un milieu pour faire une enquête sur un sujet donné. Il y a aussi certains artistes qui n'aiment pas leur nom et qui voudraient être connus sous un autre nom. La plus connue au Québec, dans les années 1950, était Alys Robi; elle a eu une carrière internationale absolument extraordinaire. Elle s'appelait, en fait, Alice Robitaille.
Comme nous sommes une terre d'immigration, des gens ayant des noms étrangers extrêmement compliqués ont cru bon, au cours de leur développement, de simplifier leurs noms, n'en retenant parfois que les deux premières syllabes.
Les dispositions interdisant l'utilisation d'une autre identité toucheront-elles ces gens? Je pense connaître la réponse, mais il serait bon qu'elle soit exprimée par le ministre lui-même, de façon à ce qu'elle rejoigne le public.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, et merci aux fonctionnaires, d'être présents ici aujourd'hui.
Je ne veux pas avoir l'air d'un mercenaire, mais le Conseil canadien des bureaux d'éthique commerciale estime que le vol d'identité coûte aux entreprises canadiennes quelque 2 milliards de dollars par année. Malgré la désolation que cela entraîne dans une perspective personnelle, le sentiment de perdre son identité au profit d'un étranger et toutes les ramifications personnelles de cette situation, je pense que nous comprenons tous que ces coûts finissent par être refilés aux consommateurs. Alors, un coût additionnel de 2 milliards de dollars pour notre système économique est refilé aux gens au moment même où ils sont le moins en mesure d'absorber ce type de pertes. Par conséquent, ce n'est pas une question négligeable pour nous tous. Je me demande si vous auriez des observations à ce sujet.
Ce texte législatif contient plusieurs infractions qui interdisent l'utilisation de l'identité d'une autre personne, comme la fraude et la falsification, mais il comprend également de nombreux autres aspects. Je me demande si vous ne pourriez pas encore une fois — pour notre bénéfice et celui des personnes à la maison qui nous écoutent et qui espèrent beaucoup que ce projet de loi franchisse rapidement toutes les étapes de notre processus — expliquer les changements que ce projet de loi propose, et comment l'article 4 renforce le Code criminel, dans des mots que la plupart d'entre nous, qui n'avons pas d'antécédents ou de formation juridique, pouvons comprendre.
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Merci encore, monsieur Norlock. Je vous ai remercié, avant la séance, de votre participation et de votre adhésion au comité.
Vous avez mentionné le coût. J'en ai parlé à plusieurs reprises et j'ai utilisé ce chiffre de deux milliards de dollars, c'est-à-dire le montant qu'on m'a communiqué comme étant la valeur approximative des pertes directement causées par le vol d'identité et la fraude. Ce qui est intéressant à propos de ce chiffre, c'est qu'il pourrait augmenter de manière exponentielle. Compte tenu des changements technologiques et de l'habileté de l'élément criminel auxquels nous sommes confrontés, on m'a dit que ce chiffre pourrait grossir très rapidement. C'est pourquoi il est nécessaire de mettre à jour le Code criminel.
Comme je l'ai mentionné au comité, on ne peut pas utiliser une loi rédigée à une autre époque pour régler bon nombre des problèmes auxquels nous nous heurtons aujourd'hui. Certains d'entre eux n'ont pas changé. Lorsque M. Ménard a commencé à pratiquer le droit, voler la carte de crédit de quelqu'un était une infraction en 1966 et fabriquer une carte de crédit illégale était une infraction en 1966. Ce sont tous les autres éléments qui accompagnent ces crimes qui ne sont pas pris en compte, et c'est ce que nous essayons d'accomplir ici.
Une des meilleures façons d'expliquer cela à quelqu'un qui n'est pas avocat ou qui ne passe pas tout son temps à lire le Code criminel ou en à analyser les divers articles, c'est de leur révéler que nous n'obtenons pas les renseignements qui sont expédiés à l'extérieur du pays. Il y a des gens qui amassent les renseignements d'autres personnes. Ils prennent ces renseignements et les expédient à l'extérieur du pays, et cet acte n'est pas illégal en vertu de la loi canadienne actuelle. Ces renseignements sont utilisés pour exercer des activités illégales, puisque les gens qui sont à l'extérieur du pays y fabriquent des cartes de crédit illégales. Malheureusement, on n'attrape pas les personnes qui font partie de l'organisation.
La même chose se produit en ce qui a trait aux vols d'automobiles. Nous sommes coincés avec des lois qui parlent de possession de marchandises volées. Et bien, pénétrez dans un atelier de cannibalisation et dites-moi combien de personnes sont véritablement en possession de marchandises volées. Si vous essayez d'accuser une personne, elle déclarera que ce n'est pas elle la coupable, mais une autre personne. C'est très difficile entreprise. Il nous faut attraper tous les gens qui prennent part à ces activités très complexes, et c'est la difficulté que nous éprouvons. Si nous n'adoptons pas une mesure législative comme celle-là, les Canadiens peuvent s'attendre à ce que ces incidents augmentent de manière exponentielle, parce qu'il y a déjà des gens qui s'adonnent à ce genre d'activités et la situation n'ira pas en s'améliorant.
Comme je l'ai dit aux membres des organismes d'application de la loi de Montréal, je ferai de mon mieux pour que cette mesure législative vous fournisse les outils dont vous avez besoin pour enrayer ce genre d'activités. Nous honorons l'engagement que nous avons pris envers les membres des organismes d'application de la loi, ainsi qu'envers les victimes potentielles, afin qu'elles sachent que les lois sont actualisées et qu'elles sont là pour les protéger.
Donc, nous renforçons le Code criminel et nous le mettons à jour. La vie sera meilleure au Canada lorsqu'une mesure législative comme celle-ci sera adoptée.
Mes remarques portent sur l'article 10 et vont au-delà des documents pour se pencher sur les renseignements identificateurs et leur interaction avec la LPRPDE. Il y a un Commissaire à la protection de la vie privée et il y a la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques. Je dirais qu'ils jouissent de leur propre cadre réglementaire. Ils visent des renseignements personnels, et je saisis que nous avons défini les renseignements identificateurs comme étant moins inclusifs que les renseignements personnels qui concernent un individu identifiable.
J'ai deux questions à poser. Y aura-t-il une interaction entre les plaintes déposées auprès de la commissaire ou les plaintes fondées sur la collecte de renseignements personnels et ce qui constituera l'article 402.1 du code?
Voici la raison pour laquelle je pose la question. Supposons que ce que j'appellerai des renseignements sur les personnes sont recueillis. S'ils sont utilisés à des fins frauduleuses, déloyales ou mensongères, nous comprenons ce que cela veut dire. Cela signifie habituellement que certains gains monétaires sont escomptés. C'est habituellement ainsi que cela fonctionne. Mais au civil, la plupart des plaintes déposées en vertu de la LPRPDE sont liées à des atteintes à la vie privée, qui peuvent faire l’objet d’une sanction civile. Nous pouvons même aborder les questions de diffamation, lorsque des personnes utilisent des renseignements à des fins politiques, et c’est là que j’en viens à l’article 402.2 proposé, à l’endroit où le terme « mensonge » est stipulé. Je pense que nous savons tous ce qu’implique la fraude et la supercherie, mais il est ici question de « mensonge ». Une personne peut-elle prendre un nom et une date de naissance et s’en servir sciemment…? Et c’est tout ce que vous avez à faire. Il vous suffit de savoir que vous connaissez ces renseignements. Si vous disposez d’un courriel, vous connaissez la date de naissance et l’adresse de quelqu’un et vous utilisez ces renseignements dans un but quelconque, par exemple, pour prouver que M. Leblanc n’habite pas à l’adresse où il prétend habiter ou que quelqu’un ne porte pas le titre qu’il prétend porter, ou peu importe, et les renseignements sont vraiment utilisés dans un but civil, s’agit-il alors d’un « mensonge »? Ces cas relèvent-ils de l’article?
J’entends cela d’un point de vue général. Ne vous limitez pas à l’exemple que j’ai donné parce que nous nous fichons pas mal de l’endroit où M. Leblanc habite et de ce qu’il fait dans la vie. Mais nous voulons vraiment connaître la ligne de démarcation entre les poursuites civiles et les poursuites criminelles, et entre la LPRPDE et les articles 402 et 403.
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Vous posez là une question très complexe à laquelle je répondrai de mon mieux.
Je pense que les commissaires à la protection de la vie privée à l’échelle fédérale et provinciale, ainsi que les défenseurs de la vie privée, considèrent le vol d’identité comme une atteinte à la vie privée. Mais ce n’est pas vraiment la manière dont le droit criminel envisage le problème.
Si vous examinez l’article 402.2 proposé, vous verrez qu’il ne suffit pas de posséder les renseignements et de les utiliser d’une façon trompeuse. Il faut les utiliser pour commettre une infraction, une infraction criminelle indépendante et préexistante qui comporte un élément de supercherie. C’est donc ainsi qu’on peut distinguer assez facilement une atteinte à la vie privée ou une infraction liée au droit civil d’un acte relevant du droit criminel.
Plus tôt, vous avez fait allusion dans votre question à la définition des « renseignements personnels » en vertu de la LPRPDE. Je pense qu’ils sont définis comme étant « tout renseignement concernant un individu identifiable ». Je pense qu’à un moment donné, il y en a qui ont fait valoir que cette définition devrait également s’appliquer aux « renseignements identificateurs » aux fins du Code criminel. Mais, encore une fois, si vous envisagez le vol d’identité du point vue du droit criminel plutôt que comme une atteinte à la vie privée, cette définition devrait vraiment mettre l’accent sur le type de renseignements qui permettent d’identifier une personne, parce que c’est l’identification d’une personne qui mène à diverses formes de supercherie et de fraude.
La LPRPDE, par exemple, traitera de l’appartenance religieuse d’une personne, de ses préférences d’achat ou de son état civil. Tous ces renseignements peuvent être de nature privée, et une loi sur la protection de la vie privée devrait les protéger. Cependant, du point de vue criminel, ces renseignements ne permettent pas de commettre un vol d’identité. Bien que la définition de « renseignements identificateurs » laisse beaucoup de place à l’interprétation, elle est véritablement restreinte par le fait qu’elle s’applique uniquement aux renseignements permettant d’identifier une personne plutôt qu’aux renseignements concernant une personne, ce qui, je crois, permet également de distinguer ce qui relève du droit criminel de ce qui appartient au domaine de la protection de la vie privée.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame Klineberg et monsieur Kilkie.
Tout d'abord, je remercie M. Serge Ménard de sa présence. Il a été ministre de la Justice et de la Sécurité publique du Québec. Je reconnais ses compétences. Il a lutté contre le crime organisé au Québec. Il a mis tellement de membres de gangs en prison que nous ne les avons plus dans les jambes aujourd'hui. Nous pouvons le féliciter. Je crois que c'est un grand apport pour la justice, les victimes et peut-être pour le Parti conservateur, compte tenu de ses positions antérieures.
Cela étant dit, madame Klineberg, j'aimerais vous interroger sur un point particulier. La question de M. Ménard était très pertinente. Lorsqu'une personne vient de l'extérieur, qu'elle soit immigrante ou réfugiée, elle arrive parfois sans papiers, car dans son pays d'origine sévit une guerre, et les documents ont été détruits. Cela fait en sorte qu'après quelques années, on se rend compte qu'elle n'a pas la bonne identité ou qu'elle a pris l'identité de son frère, que les noms ne correspondent pas, etc. Cette personne obtient une résidence permanente et des droits sociaux au Canada. On trouve l'expression « autre document ».
S'il n'y a pas de document, comment faites-vous pour aller plus loin? Nous allons avoir de graves problèmes. Le Canada est un pays d'asile. Beaucoup de gens choisissent le Canada comme refuge. Comment allez-vous gérer la loi? Comment pouvez-vous exposer le vol d'identité? De quelle façon pouvez-vous en faire la preuve puisqu'il n'existe pas de document, dans bien des cas?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d’être venus aujourd’hui et d’avoir apporté leur témoignage. Je pense que ces exposés sont très utiles.
Pour que les gens qui regardent soient en mesure de comprendre, quelles sont, parmi les pièces d’identité stipulées dans la loi, celles qui sont utilisées le plus fréquemment à des fins illégales? Lorsque les gens pensent au vol d’identité, ils pensent parfois à leurs numéros de carte de crédit ou à d’autres renseignements volés qui permettraient à quelqu’un d’accumuler des factures en leur nom. Mais, quels sont certains des scénarios les plus typiques auxquels les Canadiens sont confrontés de nos jours? Quels sont certains des moins répandus? Que voyez-vous poindre à l’horizon que la loi prévoira?
Comme le ministre l’a déclaré, nous nous efforçons de rattraper les criminels là où ils en sont en ce moment, ainsi que là où ils en seront dans l’avenir. Je sais que les gens – certainement de ma circonscription et probablement de celles de tous les députés assis à cette table – craignent le vol d’identité. Lorsqu’on aborde la question, la plupart des gens ont une notion préconçue de ce que cela veut dire. Donc, j’aimerais savoir si ce projet de loi va plus loin que la simple résolution des cas de vol de numéros de carte de crédit des gens.
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D'un point de vue législatif, les problèmes liés au vol d'identité sont nombreux. L'un des plus gros problèmes est que, comme vous l'avez mentionné, les gens ont une idée préconçue de ce qu'est le vol d'identité. Les divers secteurs de l'industrie qui ont participé au processus de préparation des mesures législatives ont aussi leurs propres idées.
Les compagnies émettrices de cartes de crédit aiment généralement faire une distinction entre la fraude liée aux cartes de crédit et le vol d'identité. Il existe dans le Code criminel des infractions relatives à la fraude liée aux cartes de crédit et de débit. Il y aura chevauchement entre ces dispositions et les mesures législatives proposées, mais les infractions liées particulièrement aux cartes de crédit et de débit demeureront. Je crois comprendre que la fraude liée aux cartes de crédit et de débit forme la grande majorité des infractions liées au vol d'identité.
Viendraient ensuite la création de comptes et la prise de contrôle de comptes. Il peut s'agir d'un compte de téléphone cellulaire, ou même d'un compte de câblodiffusion ou de services publics, et cela peut comprendre la prise de contrôle du compte financier d'une personne, ou la création de nouveaux comptes relatifs à des services publics au nom d'une autre personne de sorte que les factures lui soient transmises sans qu'elle ne bénéficie des services. Il s'agit là de ce qui forme la plus forte proportion des problèmes de vol d'identité.
Il y a un bien plus petit groupe d'infractions, que M. Comartin a mentionné, et qui englobe la fraude visant les titres de propriété, la fraude immobilière, la fraude hypothécaire. Ce type de fraude représente une bien plus petite part de l'ensemble des fraudes à l'identité, mais les dommages, dans de tels cas, peuvent être bien plus grands.
On trouve donc de tout. Malheureusement, je n'ai pas les détails sous forme de statistiques, mais il ne fait pas de doute que les fraudes liées aux cartes de crédit et de débit forment la très grande majorité des vols d'identité. Ces infractions donneront aux policiers d'autres formes d'accusations à porter pour de tels crimes. Ces crimes sont convenablement couverts en ce moment. Il s'agirait des seules infractions pour lesquelles la possession de l'information, même avant son utilisation, est en ce moment criminalisée. Cela viendra s'y ajouter, et les policiers auront d'autres accusations à porter.
À quoi peut-on s'attendre pour l'avenir? Ce que je peux vous dire, d'après mes expériences et les rencontres que j'ai eues pour discuter de cette question avec des gens d'autres pays, surtout en Asie, c'est que l'une des principales formes de fraude à l'identité en Asie est en fait liée aux comptes de jeux vidéo. Le secteur des jeux vidéo là-bas est bien plus vaste qu'ici. Un plus fort pourcentage de la population joue à ces jeux. Les gens versent de l'argent sous toutes sortes de formes dans leurs comptes en ligne pour certains jeux vidéo. Si des gens peuvent obtenir leur identité, ils peuvent se connecter à leurs comptes et dépenser tout l'argent qui s'y trouve.
Je ne sais pas si c'est un phénomène qui prendra de l'importance au Canada, mais ailleurs dans le monde, on commence à voir —selon la culture et la société, et selon les types d'activités auxquelles les gens s'adonnent — qu'il y a place au vol d'identité, peu importe les activités en question.
Donc, toutes les hypothèses sont valables quant à ce qui nous attend.
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Merci. Il se peut que je n'utilise pas tout mon temps. Dans ce cas, je laisserai quelqu'un d'autre l'utiliser.
Premièrement, j'ai été content que soit mentionnée, plus tôt, la perte estimative de 2 milliards de dollars causée par le vol d'identité. Je sais que ce n'est pas la première fois que le gouvernement cherche à adopter des mesures de cette nature. J'ai été très content d'entendre aujourd'hui le degré de soutien qui vient de l'opposition. J'espère simplement que le soutien qui a été exprimé ce matin sera maintenu à la Chambre et que ce projet de loi sera adopté le plus rapidement possible, sans plus tarder. Je crois que ce projet de loi est pertinent pour les plus vulnérables de notre société, en particulier les aînés et les autres personnes parfois victimes d'infractions liées au vol d'identité.
Si vous me le permettez, j'aimerais me concentrer un court moment sur une disposition particulière, la clause 9. Je suppose que c'est une petite question pointue, mais j'aimerais comprendre. Si je ne me trompe pas, cette clause semble porter sur l'infraction liée aux instruments utilisés pour commettre un faux et modifie l'article 369 en ajoutant l'article 368.1. Il semble que l'un des principaux objectifs de cette mesure est de faire d'un acte criminel une infraction mixte. Ce n'est pas la première fois que je vois des infractions passer du statut d'acte criminel à celui d'infraction mixte, et je pense que l'on reconnaît peut-être ainsi qu'il est plus facile de poursuivre si les procureurs, les avocats de la Couronne, ont la possibilité de traiter une infraction autrement que par mise en accusation.
J'apprécierais donc que le ministère nous dise si oui ou non ce principe est reconnu. En sommes-nous à reconnaître que les infractions mixtes facilitent les poursuites et que c'est une bonne chose? C'est par cela que je commence. Merci.