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Bienvenue à la 19
e séance du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. À l'ordre du jour, et conformément au sous-alinéa 108(3)
h)(vi), nous étudions les allégations d'ingérence dans les domaines d'accès à l'information.
Devait comparaître ce matin, à titre personnel, Mme Jillian Andrews, ancienne conseillère en politiques du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux.
J'ai reçu ce matin un nouveau rapport du huissier, dont j'aimerais informer le comité. Le très bref rapport, daté du 8 juin — aujourd'hui — provient de Kilrea Bailiff and Process Servers. L'agent responsable est M. Jay Fox. Il rapporte que:
[Traduction]... Le 3 juin 2010, j'ai tenté de contacter Jillian Andrews pour fixer un rendez-vous afin de lui signifier l'assignation à comparaître du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. J'ai téléphoné trois fois à Mme Andrews entre le 3 et le 7 juin 2010. Je lui ai laissé trois messages dans lesquels je disais avoir une assignation à comparaître à signifier à Mme Andrews de la part de la Chambre des communes. Le 7 juin, la réception a confirmé que Mme Andrews était au bureau, mais qu'elle n'était pas disponible.
Mme Jillian Andrews n'a pas encore retourné mes appels, et je ne suis pas en mesure de signifier les documents.
Chers collègues, comme vous le savez, nous avons également reçu une lettre du ministre des Ressources naturelles avisant le comité qu'il comparaîtrait devant lui au nom, non seulement de M. Togneri qui devait être là à notre dernière séance, mais également de Mme Andrews, qui devait être ici aujourd'hui. Le comité a pris position à l'égard de la représentation d'un témoin et par une autre personne, alors je m'en remets au comité.
En l'absence de Mme Andrews, je propose qu'on ajoute cette note, ainsi que les détails de l'initiative du greffier et le rapport du huissier, à l'ébauche ou à la copie de motion proposée que nous avions distribuée pour M. Togneri. Je pense que vous avez tous obtenu ce document. Il s'agit du rapport et de la motion rédigés par la direction du greffier des comités permanents.
Passons alors au deuxième point à l'ordre du jour.
Mais tout d'abord, madame Freeman, vous aviez indiqué vouloir dire quelques mots à cet égard — et M. Easter également.
Madame, je vous remercie. Je reconnais que vous avez, comme il se doit, consulté le juriste pour connaître les faits, soit les éléments de droit civil portant sur la signification d'une assignation, et comprends que dans certaines circonstances, une assignation peut être considérée comme étant signifiée. La loi le permet, elle prévoit certaines pénalités en cas de refus. Je pense qu'il s'agit là de l'essence de votre motion.
J'ai les noms de quatre personnes sur ma liste d'intervenants.
Monsieur le ministre, pour que tous comprennent, je tiens à expliquer brièvement les règles qui s'appliquent lorsqu'un député qui n'est pas membre permanent du comité ni qui remplace l'un des, dans ce cas-ci, cinq membres se joint à nous. Ces députés ont des droits. Ils ont le droit de parole, à condition qu'aucun membre permanent du comité ne souhaite prendre la parole, ou à moins que le comité ne leur accorde le droit d'intervenir.
Vous figurez sur ma liste, mais vous ne pouvez prendre la parole tant que des membres permanents du comité y figureront également. C'est d'accord?
Je dois laisser la parole à M. Poilievre d'abord, puisqu'il invoque le Règlement.
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Bien sûr, je vous dirai d'où vient cette pratique.
Si un grand nombre de députés n'étant pas membres d'un comité se présentaient et décidaient qu'ils voulaient prendre la parole pour prolonger la discussion, vous comprenez que cela pourrait entraver les travaux du comité. Par conséquent, il est d'usage qu'un député qui n'est pas membre permanent puisse prendre la parole, mais seulement si les autres membres permanents ne souhaitent pas intervenir. Ce n'est pas la même chose lorsque vient le temps de poser des questions à un témoin, par exemple. Un député pourrait donner son temps de parole à un autre qui n'est pas membre permanent. Mais lorsqu'on tient un débat, et qu'on peut mettre son nom sur la liste autant de fois qu'on le désire, on doit imposer des limites.
Monsieur Poilievre, je comprends votre argument et je vous fournirai les pratiques et les précédents d'autres comités où cela s'est produit. Il me semble que ce fut notamment le cas lors du débat sur le mariage entre conjoints de même sexe, dans cette même salle. Pat O'Brien siégeait en tant qu'indépendant; il ne figurait sur la liste d'aucun parti, et le comité a dû voter pour lui permettre de prendre la parole.
Je vous remercie d'avoir soulevé cette question.
Monsieur Easter.
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Veuillez m'excuser, monsieur. Le président a rendu une décision.
M. Randy Hoback: Est-ce que le président peut...
Le président: Un instant.
M. Randy Hoback: Est-ce que le président a la liberté de...
Le président: Un instant s'il vous plaît. Pouvez-vous éteindre son microphone s'il vous plaît.
M. Randy Hoback: [Note de la rédaction: inaudible.]
Le président: Monsieur Hoback, s'il vous plaît. Veuillez écouter le président lorsqu'il a la parole.
M. Randy Hoback: [Note de la rédaction: inaudible.]
Le président: J'ai rendu une décision sur ce point — monsieur Hoback, je vous en prie.
J'ai fait de mon mieux pour fournir des justifications. Si un député estime que j'ai pris la mauvaise décision, alors il n'a qu'à contester la décision de la présidence. C'est tout. Vous ne pouvez pas en débattre. Il ne s'agit pas d'un rappel au Règlement. Vous êtes en train de débattre et de remettre en question ma décision. Vous ne pouvez pas poser des questions au président. Vous ne pouvez pas commencer à en poser au président. Le président est ici pour faire respecter l'ordre et je vais donc passer à autre chose.
Monsieur Easter était en train de débattre de la motion de Mme Freeman.
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Oui, mais, si vous me le permettez, monsieur le président, j'aimerais suggérer que M. Hoback puisse se faire remplacer par le ministre. Cela lui permettrait de pouvoir poser des questions. J'ai déjà vu cela à d'autres comités. Cela éviterait au ministre de faire une déclaration ministérielle et il pourrait s'asseoir autour de la table et siéger à titre de membre du comité.
Quoi qu'il en soit, monsieur le président, j'aimerais revenir à la motion. J'aimerais parler du tollé soulevé par M. Rickford il y a quelques instants parce que la motion n'avait pas été traduite et que c'était donc une atteinte aux droits du comité. Nous avons de l'interprétation simultanée et l'on pouvait donc entendre la traduction de la motion en question. J'ai pu l'entendre en anglais grâce à l'interprétation. Si M. Rickford souhaite réellement aborder les abus relatifs aux droits du comité, il devrait alors indiquer que, lorsque le comité décide des témoins à comparaître, ils devraient se présenter.
Ce qui m'amène à la motion qui explique très clairement, comme vous l'avez indiqué à propos du huissier, les choses suivantes. Je pense que vous avez dit aujourd'hui que dès le 3 juin, le huissier a essayé de signifier l'assignation à comparaître à Jillian Andrews à trois reprises en lui téléphonant trois fois entre le 3 juin et le 7 juin. Il a parlé à la réceptionniste qui a confirmé que Jillian Andrews était au bureau.
Je trouve qu'il est difficile de croire qu'un gouvernement qui revendique la loi et l'ordre remettrait en question le système juridique en refusant à un huissier la possibilité de signifier des documents à une personne sommée de comparaître devant un comité parlementaire canadien. Il s'agit d'un véritable affront à la justice perpétré par un gouvernement qui prétend promouvoir la justice. C'est tout simplement incroyable. Que ferions-nous si un simple citoyen se cachait sachant qu'un huissier veut lui signifier des documents?
Je suis tout à fait pour la motion. Cela permet d'exercer plus de pression sur les personnes qui semblent tenter d'éviter de comparaître devant un comité parlementaire. Il s'agit de personnes qui connaissent ces enjeux et qui sont véritablement les seules que l'on peut questionner à propos des activités portant sur des questions d'accès à l'information. Ce sont des personnes qui étaient impliquées dans ces enjeux. J'accueille donc favorablement cette motion et l'appuie entièrement.
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Très bien. Madame Davidson, je vais me répéter, car j'en ai même discuté avec les représentants de la Chambre ce matin, pour être absolument certain de ce que j'avançais. Un incident s'est produit dans un autre comité qui a connu des échanges similaires.
Quoi qu'il en soit, et si vous lisez le procès-verbal — veuillez me corriger si je me trompe — il y avait deux listes distinctes pour le temps de parole. Une liste portait sur les témoins. Comme vous le savez, nous avons approuvé, par l'entremise des motions de régie interne adoptées par le comité, dans quel ordre les partis prendraient la parole et combien de minutes chaque parti obtiendrait pour le faire. Dans ce cas, si nous étions en train de poser des questions à un témoin, un député pourrait céder son temps de parole à quelqu'un d'autre qui n'est pas membre permanent du comité. Cela permettrait de respecter les motions de régie interne... C'est la motion qui a été adoptée par le comité lors de sa formation.
La deuxième liste portait sur le fait de débattre d'une motion, comme nous sommes en train de le faire à l'heure actuelle. Rien ne définit l'ordre dans lequel les partis prendraient la parole et pour combien de temps. Les membres peuvent intervenir aussi souvent qu'ils le souhaitent et aussi longtemps qu'ils le veulent, à condition de ne pas se répéter et d'être pertinents.
Dans ce cas, madame Davidson, lorsqu'un député vient au comité et n'est pas un membre permanent du comité, il peut rajouter son nom à la liste. Il peut seulement intervenir si aucun autre membre permanent ne souhaite prendre la parole ou si le comité lui permet d'avoir la parole. Ce sont les deux cas de figure.
Je suis navré de voir que cela a engendré de la confusion. En revanche, je suis convaincu qu'il s'agit de la pratique et du précédent créés par les comités au cours des 17 années que j'ai siégé ici.
Vous avez toujours la parole, madame Davidson.
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Bien, parce que c'est très étrange. Il s'agit d'un scénario classique d'une brute qui s'acharne sur un enfant au terrain de jeux. Lorsque l'enfant vient accompagné de son grand frère, la brute ne veut plus jouer. Voilà ce qui se passe ici. Le député de l'opposition veut s'acharner sur le personnel. Tout d'un coup, le ministre se présente et ils ne veulent plus jouer.
C'est hilarant. C'est tellement hypocrite que s'en est irréel. Même M. Easter au Comité de l'agriculture se plaint toujours qu'il ne peut jamais voir le ministre, et que le ministre n'est jamais présent.
Nous avons ici un ministre prêt à parler, à discuter, à participer et à nous aider à aller au fonds de vos accusations — parce que ce sont des accusations. Elles n'ont pas été prouvées. Elles n'ont pas été prouvées par la commissaire à l'éthique ou par toute autre personne compétente. Alors quand se terminera cette chasse aux sorcières? Voilà ma question. Nous gaspillons le temps et l'argent des contribuables avec cette chasse aux sorcières. Quand se terminera-t-elle?
Vous pouvez présenter votre motion. Je me demande si cette motion sera valide en Chambre. Je ne sais pas si ce sont les lois de l'Ontario ou le Président qui ont préséance à la Chambre des Communes. Je voudrais que cela soit compris avant qu'une décision soit rendue au sujet de cette motion.
Je n'ai pas vu la motion en anglais, alors je ne peux même pas correctement l'analyser. Je fais toujours preuve de ce respect envers M. Bellavance au Comité de l'agriculture. Lorsqu'il demande de voir quelque chose en français, nous nous assurons de le présenter en français, ou nous remettons la motion à la prochaine séance pour qu'il ait l'occasion de l'avoir en anglais et en français, ou nous demandons son consentement avant de la déposer. Cela ne s'est jamais produit ici. Vous n'avez jamais demandé le consentement unanime du comité pour savoir si nous lui permettions de déposer sa motion. Vous avez procédé et rendu décision sur décision sur décision en vous fondant sur les lois de Paul Szabo.
Est-ce un rappel au Règlement?
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Monsieur Hoback, je suis le président.
Je veux vous avertir que si vous remettez en question la décision d'un président, vous devez contester sa décision ...
M. Randy Hoback: Est-ce que le président veut quitter la présidence?
Le président: Un instant. Commenter la décision et en débattre est inapproprié.
M. Randy Hoback: Je crois, monsieur le président, que je...
Le président: Un instant. Je n'ai pas terminé.
Il n'est pas approprié en comité de continuer à débattre de la décision d'un président. Le président n'a qu'une occasion pour examiner tous les faits et rendre sa décision. Il y a une marche à suivre si le comité n'est pas d'accord.
Je vous avertis de ne plus remettre en doute et contester le président sans contestation formelle, d'accord?
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Premièrement, étant donné que j'ai présenté ma motion en français, je voudrais rappeler à M. Hoback, s'il l'ignore, qu'il est normal et habituel qu'on puisse présenter une motion de façon orale, et que la traduction simultanée suffit lorsque cela concerne le sujet à l'étude. C'est dans l'ordre des choses, c'est conforme aux règles des comités. S'il n'est pas au courant de ce fait, c'est dommage pour lui.
D'autre part, M. Hoback nous accuse d'obstruction systématique. Je suis très étonnée de cela, parce que mon collègue, M. Easter, a déposé une motion qui demandait qu'on fasse enquête et qu'on se penche sur la question de l'ingérence politique par le gouvernement en matière d'accès à l'information. La motion demandait que comparaissent plusieurs témoins, dont M. Soudas. Les travaux du comité ont justement pour but de se pencher sur cette question d'ingérence politique. C'est le travail des comités du Parlement de se pencher et de travailler sur cela.
Je pense qu'il y a ingérence politique et obstruction systématique. Je pense aux mesures prises par le le 25 mai dernier, alors qu'il a demandé que le personnel politique ne se présente plus. Il s'agit d'ingérence, d'obstruction et de non-respect des règles du Parlement. Personne n'est au-dessus des lois et un leader, je l'ai déjà dit en ce comité, n'a pas la possibilité de changer les règlements, les lois des comités et les lois existantes. Personne n'est au-dessus des lois, et essayer de ne pas recevoir d'assignation à comparaître est bafouer les lois.
En envoyant une lettre indiquant que son employé, Dimitri Soudas, ne se présenterait pas, M. Harper donne tout un signal. On sait très bien — on le voit dans les journaux — qu'on cherche à joindre M. Soudas. Non seulement c'est un affront à la démocratie, mais on tente de se placer au-dessus des lois. C'est absolument abject et incompréhensible. C'est ce qu'on voit de plus en plus de la part du gouvernement conservateur actuel. Lorsque ça ne lui convient pas, il ferme le Parlement et essaie de changer les règles.
On entreprend le travail du comité qui porte sur l'ingérence politique en matière d'accès à l'information, et M. Soudas doit se présenter. On doit entendre M. Soudas et les autres témoins, et non pas les ministres qui veulent se substituer aux témoins qui ont été convoqués.
Je pense que ma motion devait être présentée. M. Dimitri Soudas refuse de recevoir son assignation à comparaître, mais la loi permet qu'on statue sur ce fait. Comme ma mention l'indique, il a dûment été assigné parce que c'est publicisé.
Voilà, monsieur le président.
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Merci monsieur le président.
Il semble y avoir deux institutions qui servent de très bon exemple pour certains des problèmes que nous avons de ce côté. Il y a l'exemple de la Chambre des communes et celui de la House of Lancaster.
À la Chambre des communes, nous avons des processus et des procédures à suivre et à respecter, et nous utilisons ce qui se passe à la Chambre des communes ou les enquêtes qui découlent de ces activités pour guider nos délibérations, nos discussions et notre travail en comité.
Je vais parler plus en détail du processus de la Chambre des communes, mais je veux expliquer cette autre tradition anglaise, ou cet autre endroit, qui s'appelle la House of Lancaster, où il était apparemment acceptable sous un gouvernement libéral et un ministre libéral de négocier des demandes de visas dans un club érotique. Pour expliquer ces actions, le ministre a dû venir témoigner en comité. Nous avons vu d'autres exemples déroutants lors du gouvernement précédent où les ministres ont refusé de venir, et on a beaucoup de mal à suivre ce qui s'est passé ensuite.
Malheureusement, il y a eu une instance des processus de la Chambre des communes qui auraient dû nous servir comme guide dans toutes ces circonstances, et il s'agit du rapport Gomery. Dans ce rapport, l'ancien juge Gomery traitait de questions très graves. Le Parti libéral du Canada a volé des centaines de millions de dollars des contribuables, et on n'a toujours pas retrouvé la trace de 40 millions de dollars. On les cherche toujours. Comme le juge Gomery l'a dit dans son rapport, et je veux le répéter clairement parce que je crois important que tous se fassent rappeler ce qui a été dit dans ce rapport sur la responsabilité gouvernementale, le problème est que:
Les ministres doivent bien comprendre qu'il leur appartient d'assumer la responsabilité de toutes les actions de leur personnel exonéré, de les expliquer et d'en rendre compte.
Et je souligne « exonéré » ici.
Il y a un autre document, Un gouvernement responsable: Guide du ministre et du Secrétaire d'État, qui énonce à la page 37:
Les ministres et les ministres d'État sont personnellement responsable de la bonne marche de leurs cabinets.
Je crois que ces deux citations sont assez claires — l'une sous forme d'une politique et l'autre provient d'un rapport officiel demandé par la Chambre des communes, plutôt que d'une autre sorte de chambre avec laquelle nous avons eu affaire ici ou à un autre comité. Pour ces raisons — il y en a d'autres, mais surtout pour ces deux raisons —, je n'appuie pas du tout cette motion.
Merci.
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Merci monsieur le président.
Je débuterai en disant que j'appuie évidemment la motion de Mme Freeman. Je crois que c'est une motion responsable, et je crois qu'elle permettra à notre comité de faire le travail qu'on lui a demandé de faire.
Je ne comprends pas pourquoi nos collègues d'en face ne saisissent pas l'idée ou les conséquences de ne pas permettre — ou que le premier ministre ou le cabinet ne permettent pas — au personnel exonéré de comparaître en comité. C'est un comité parlementaire, qui jouit de droits et de privilèges, comme celui de convoquer des témoins et de s'attendre à ce qu'ils comparaissent. Il est préoccupant que le ministre soit ici à la place d'un témoin, ce qui mènerait à croire que le ministre sait exactement ce qu'a fait Mme Andrews dans ce cas, dans le cadre d'allégations d'ingérences politiques systématiques, ce qui fait l'objet de l'étude du comité.
Mon expérience m'a démontré que lorsque quelqu'un fait quelque chose, il est responsable de ses propres actions. Sinon, cela peut faire croire qu'on cache quelque chose. Voilà ma question au sujet de cette situation. Nous sommes ici à titre de membres du comité qui cherchent des réponses. La personne de qui l'on aimerait obtenir ces réponses ne s'est pas présentée. C'est préoccupant, je crois, pour tout membre d'un comité, pour tout parlementaire, qui voit son droit de poser des questions à un témoin remis en question.
Cela me pose de graves problèmes. Je pense que ce n'est pas juste. Il est évident que ce que le premier ministre a fait, ce que le cabinet a fait, ce que le gouvernement a fait, c'est de vraiment s'ingérer dans un processus que nous avons parfaitement le droit de mettre en oeuvre.
Aujourd'hui, nous ne savons pas où se trouve Mme Andrews. Nous ne savons pas pourquoi elle n'est pas ici, mise à part la directive émise pour que le ministre parle à sa place. Malgré tout le respect que je porte au ministre, peut-être ne sait-il pas ce qui s'est produit. Peut-être lui a-t-il demandé de faire certaines choses, mais nous ne le savons pas. Le ministre est ici, mais on n'a pas demandé au ministre de comparaître à titre de témoin. Le ministre comparaîtra peut-être plus tard, mais le comité a la responsabilité d'appeler les témoins qu'il croit nécessaires pour aller au fond de cette soit-disant ingérence politique systématique. Mme Andrews est le témoin que nous voulions aujourd'hui. Elle n'est pas ici. Nous ne savons pas pourquoi, mis à part un ordre qu'on lui a donné pour qu'elle ne vienne pas.
Lorsque M. Togneri est venu, il a dit très clairement que Mme Andrews avait eu quelque chose à faire avec le document de 139 pages qu'on avait jugé approprié de diffuser aux médias suite à leur demande. Lorsque M. Togneri a décidé de ne pas divulguer ce document, et que l'on a plutôt diffusé aux médias un document de 30 pages, qui a pris la décision? Était-ce Mme Andrews? Nous avons besoin de Mme Andrews. Nous n'avons pas besoin du ministre qui se présente pour parler au nom de Mme Andrews. Nous avons besoin que Mme Andrews réponde elle-même de ses actes, et c'est exactement pour cette raison que ce comité convoque des témoins.
Que Mme Andrews ne soit pas là nous en dit probablement plus au sujet du premier ministre qui a clairement indiqué qu'il ne voulait pas qu'elle comparaisse comme il ne veut pas, ou comme le cabinet ne veut pas, que d'autres employés exonérés comparaissent à notre comité. Mais nous avons le droit de poser des questions au personnel exonéré. En fait, il est imprudent d'accepter qu'un ministre puisse parler au nom de ses employés. Cela nous porterait à croire, et nous n'aurions pas d'autre choix que de croire, qu'il s'agissait d'une directive du ministre, ce qui soulève de graves préoccupations. Quelle que soit l'angle sous lequel on aborde la situation, il s'agit d'ingérence politique.
Nous sommes ici aujourd'hui pour entendre Mme Andrews. Elle n'est pas ici. Nous voulons entendre Mme Andrews. Nous voulons entendre M. Soudas. Le comité doit entendre ces personnes et il en a le droit.
Il ne s'agit pas de s'en prendre à qui que ce soit. Il s'agit de poser des questions appropriées et d'obtenir les réponses auxquelles nous avons droit à titre de parlementaires et dans le cadre des travaux de notre comité parlementaire.
J'appuie complètement cette motion. Je crois qu'elle nous aidera à faire notre travail, et je souhaite que tous les membres du comité pensent de même.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme je le disais, je suis prêt à répondre des actions de ma conseillère politique, Mme Jillian Andrews. Comme vous le savez, monsieur le président, notre gouvernement a pris une décision au sujet de la comparution du personnel politique devant les comités parlementaires. Cette décision s'applique donc autant à M. Soudas qu'à Mme Andrews. Notre décision a été communiquée au Président de la Chambre des communes le 25 mai dernier, par le .
Je vous résume un extrait: étant donné que les comités parlementaires n'ont pas respecté la procédure, les ministres ordonneront dorénavant aux membres de leur personnel de ne pas comparaître devant les comités; ce sont les ministres qui comparaîtront à leur place pour rendre compte de leurs actions.
J'ai donc ordonné à Mme Andrews de ne pas comparaître devant le comité. C'est moi, à titre de ministre responsable et suivant le principe de la responsabilité ministérielle, qui est ici pour comparaître à sa place. C'est un modèle qui remonte au modèle de Westminster. Il n'y a rien de nouveau dans ça.
Je trouve ça triste que M. Togneri se soit présenté devant ce comité pendant trois heures et que ça se soit traduit par de l'intimidation et de l'humiliation. On peut se demander quelle sera la motivation du personnel politique à se présenter dorénavant devant un comité.
Je suis ici, monsieur le président, et je suis toujours prêt à répondre aux questions.
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D'accord. Un peu de silence, s'il vous plaît.
Je comprends. À titre d'information, votre rappel au Règlement est recevable dans la mesure où vous remettez en question la pertinence des propos du ministre sur la motion à l'étude. C'est tout ce que vous avez à dire. Sur ce point, la Chambre donne habituellement une assez grande latitude pour permettre la poursuite des discussions. À la Chambre, je fais beaucoup attention à la façon dont le Président traite ce genre de questions. Il n'y a aucun doute que le ministre compte, parmi son personnel politique, une personne qui a été invitée à témoigner devant le comité et qui fait l'objet de la motion. Je crois qu'il présente un argument dont on débattra à la Chambre des Communes lorsque le Président devra examiner la déclaration ministérielle. Cela se fera à la suite d'un rapport d'un comité.
Ici, il est indéniable que Mme Andrews fait l'objet d'une motion. Cette motion s'explique par le fait que le leader du gouvernement à la Chambre a annoncé une politique selon laquelle dorénavant, les ministres comparaîtront au nom du personnel politique pour diverses raisons et pour les besoins de la responsabilité. Nous n'allons pas résoudre cette question ici. Il s'agit des mêmes arguments qui ont été présentés lorsque M. Lee a présenté sa motion à la Chambre en ce qui concerne l'accès aux documents sur les détenus afghans; il s'agit des droits et des privilèges des parlementaires relativement à la convocation de personnes et la consultation de documents ou d'enregistrements.
C'est la même question qui se présente ici. Nous sommes déjà passé par là, mais notre comité ne peut pas prendre de décision à ce sujet. Il appartiendra à la Chambre de déterminer si les droits et les privilèges des comités, qui sont délégués par la Chambre, sont en conflit avec l'énoncé de politiques émis par le gouvernement il y a deux semaines. C'est à la Chambre de régler cette question.
Je dois donc établir que la référence faite par M. Paradis à ce dossier est pertinente, et que votre rappel au Règlement n'est pas recevable.
Poursuivez, monsieur le ministre.
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Merci, monsieur le président.
Je voulais justement soulever cet élément. Le raisonnement derrière la motion présentée par ma collègue s'appuie exactement sur cela. On cherche maintenant à amener d'autres contraintes relativement à ces employés politiques, alors que la question est que je suis ici, aujourd'hui, monsieur le président.
Ces gens devraient même être libérés de l'assignation à comparaître puisque je suis ici, à titre de ministre, pour répondre à leur endroit. Je prends acte de vos commentaires. Comme je vous ai dit, je veux le répéter, je suis ici et je suis prêt à répondre aux questions.
Il existe une règle de justice naturelle. En effet, on dit audi alteram partem. Je suis en mesure d'éclairer le comité et de lui fournir des faits significatifs sur lesquels je peux faire la lumière. Maintenant, cela sera au bon vouloir du comité. Je suis présent, aujourd'hui, monsieur le président.
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Je vais simplement vous lire le premier paragraphe de la déclaration de M. Hill, le leader du gouvernement à la Chambre:
Monsieur le Président, je prends la parole au nom du gouvernement pour aborder la question des membres du personnel des ministres qui sont assignés à témoigner devant des comités.
C'est la suite qui est très importante:
Nous reconnaissons au comité le pouvoir d'assigner des témoins et d'exiger le dépôt de documents. Ce n'est cependant pas parce qu'ils peuvent le faire qu'ils doivent exercer ce pouvoir sans arrêt.
Je crois, monsieur le président, que ce que dit vraiment le leader du gouvernement à la Chambre, c'est qu'il sait parfaitement bien que les comités ont le droit et l'autorisation de convoquer des témoins et d'exiger le dépôt de documents. C'est ce que nous avons fait ici. Nous avons demandé à certaines personnes de venir témoigner. Il s'agit de personnes qui connaissent le dossier à l'étude.
Dans ses remarques, le ministre a dit que des pressions étaient faites sur le personnel des ministres. Par le biais des médias, j'ai eu vent de certaines des discussions qu'ont tenues des membres du gouvernement qui tentent de couvrir ce que j'appelle leur position irresponsable. Ils disent que les membres du personnel sont jeunes et peu expérimentés. Cela est vrai pour une partie du personnel. Mais bon nombre de ces employés — et je pourrais en donner la liste — touchent un salaire de plus de 100 000 dollars. Les gens qui gagnent un tel revenu et qui occupent un poste principal dans un cabinet ministériel chargé d'élaborer des politiques ne devraient pas, de toute évidence, être là parce qu'ils ont de bons contacts. Ils devraient être là afin de travailler pour les Canadiens et pas seulement pour faciliter le favoritisme du ministre ou de la Couronne.
Il n'y a qu'une seule façon de savoir ce que font véritablement ces gens. Je rappelle que le gouvernement s'est fait élire en parlant de responsabilités et de reddition de comptes. Pourtant, nous n'avons jamais — jamais — vu, de notre temps, un gouvernement qui mise autant sur le secret et la dissimulation et qui manipule autant l'information que celui-ci.
Ce que je veux dire, monsieur le président, c'est que je crois que les propos du leader du gouvernement à la Chambre montrent qu'il sait très bien que les comités ont le droit et l'autorisation de convoquer des témoins...
Je supposerai qu'il s'agit d'un rappel au Règlement; vous vous demandez si nous suivons la procédure établie, étant donné ce qui s'est produit à la Chambre.
J'avais aussi songé à cette question. J'ai profité d'une consultation informelle auprès du juriste et du Président pour poser la question. Le leader du gouvernement à la Chambre a fait une déclaration ministérielle à la Chambre. Les leaders des trois autres partis ont répondu à la déclaration, et c'est tout.
Le président n'a pas à rendre de décision sur les déclarations des ministres. Ces déclarations sont simplement faites à titre d'information. Dans le cas présent, il s'agissait d'une politique du gouvernement qui n'a pas fait l'objet d'un vote à la Chambre.
En fait, nous n'avons trouvé aucune motion ni obligation qui exigerait une décision à la Chambre. Les personnes consultées m'ont dit que, à leur connaissance, le seul cas qui pourrait exiger la prise d'une décision à la Chambre serait le suivant: un ministre viendrait témoigner à la place d'un membre de son personnel politique qui avait été convoqué par un comité, et le comité aurait alors fait rapport à la Chambre. La Chambre serait alors saisie de la question que vous posez.
En fait, la Chambre ne fera rien tant qu'un comité ne lui aura pas présenté de rapport.
C'est d'accord?
Maintenant...
M. Randy Hoback: J'aimerais simplement poser une question.
Le président: Allez-y.
:
Il est impossible d'aviser le Président à moins qu'il y ait rapport du comité. Je peux cependant vous assurer que le Président suit très étroitement les travaux de notre comité et ceux du Comité des opérations gouvernementales.
Si le Président n'a pas été saisi de la question, c'est tout simplement parce qu'il n'y a pas eu rapport d'un comité. Il a peut-être quelque chose à dire sur la façon dont nous avons traité ce dossier, parce qu'il examine attentivement le compte rendu des réunions, les décisions, etc. C'est pourquoi je veux bien m'assurer que les choses se font selon les règles.
Avez-vous terminé, monsieur?
M. Randy Hoback: Oui.
Le président: Merci.
Comme personne d'autre ne veut prendre la parole, je mets la question aux voix.
(La motion est adoptée à six voix contre cinq.)
Le président: Nous passons maintenant au deuxième point à l'ordre du jour. Il s'agit, conformément aux articles 110 et 111 du Règlement, du certificat de nomination de Suzanne Legault au poste de Commissaire à l'information, dossier renvoyé à notre comité le jeudi 3 juin 2010.
Nous recevons aujourd'hui la personne nommée à ce poste, la Commissaire à l'information par intérim, Mme Suzanne Legault.
Madame Legault, vous avez la parole.
:
Un moment, s'il vous plaît.
[Traduction]
Si je peux me permettre, pour les besoins de la séance, je rappelle que deux points doivent être abordés avec la Commissaire à l'information, et que nous souhaitons parler d'abord de la nomination. Habituellement, cette question peut prendre passablement de temps, compte tenu surtout que nous ne connaissons pas très bien la personne nommée, mais nous avons eu la chance de pouvoir entendre la Commissaire à l'information par intérim à plus d'une reprise, et les membres du comité la connaissent bien. Je crois donc que nous pouvons convenir du fait que la discussion sur la nomination doit être brève, si je puis dire.
Nous aimerions aussi porter notre attention sur les responsabilités de la commissaire par intérim actuelle en ce qui concerne le rapport annuel, qui vient d'être déposé. Nous avons déjà passé en revue une bonne part du rapport annuel. En effet, nous avons tenu une séance sur le Budget principal des dépenses en compagnie du ministre, de même qu'une séance sur les fiches de rendement et une autre sur la divulgation proactive. Nous croyons être en mesure d'examiner, avant 13 heures, d'autres éléments ou sections du rapport annuel.
Madame Legault, avez-vous une déclaration préliminaire à faire?
:
Oui, j'ai une déclaration très brève à faire si vous me le permettez, monsieur le président.
Monsieur le président, c'est avec grand plaisir que je suis ici aujourd'hui pour répondre à vos questions sur ma nomination au poste de Commissaire à l'information et pour discuter du rapport annuel sur les activités du commissariat qui ont eu lieu au cours du dernier exercice. Je suis honorée d'avoir cet immense privilège d'être nommée au poste de Commissaire à l'information du Canada. Je suis enthousiasmée par les grandes responsabilités et les défis que propose le poste d'agent du Parlement, au service du Parlement et des Canadiens.
Il y a près d'un an, lorsque j'ai accepté ce poste de façon intérimaire, je me suis engagée à maximiser l'efficacité et l'opportunité de notre fonction d'enquête afin de répondre entièrement aux attentes et aux besoins actuels des Canadiens.
[Français]
Au cours de la dernière année, grâce à des efforts soutenus et constants, nous avons fait de grands progrès en vue d'atteindre cet objectif. Comme vous le constaterez dans le rapport annuel, cette année a été une année, à mon avis, sans précédent à de nombreux égards. C'est avec plaisir que je discuterai de ces réalisations plus en détail.
Auparavant, si vous me le permettez, monsieur le président, j'aimerais parler très brièvement du cheminement de carrière qui m'a menée jusqu'à cette nomination. Si je ne me trompe, vous avez devant vous mon curriculum vitae. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais je voulais simplement dire ceci.
[Traduction]
Je suis avocate de formation et j'ai passé les 20 dernières années à travailler dans divers milieux, notamment le secteur privé, la fonction publique et le milieu universitaire. Grâce à mes expériences de travail diversifiées, j'ai pu perfectionner mes compétences en médiation, en négociation et en règlement de litiges. Mon expérience à titre de fonctionnaire m'a permis de développer mes connaissances en élaboration de politiques sur des questions complexes et sur la relation privilégiée que nous entretenons avec le Parlement et ses comités.
Cette expérience m'a permis de mettre en œuvre de saines pratiques de gestion. Au cours des trois dernières années, le Commissariat a fondamentalement changé et je peux vous dire en toute honnêteté aujourd'hui qu'il a beaucoup avancé. II est maintenant plus fort, plus responsable et plus efficace. J'ai directement participé à I’établissement et à l'amélioration de la capacité organisationnelle dans des domaines comme les services intégrés, la gestion de l'information et la technologie de l’information, ainsi que les affaires parlementaires. Les efforts déployés par le Commissariat pour améliorer nos pratiques de gestion financière et notre gouvernance ont été reconnus l'an dernier par le Bureau du vérificateur général. J'ai également renforcé nos fonctions de vérification interne afin que nous soyons en mesure d'atteindre une efficacité maximale et d'apporter des ajustements en temps opportun.
En plus de toutes ces expériences de travail, la plus grande force que j'apporte au poste de commissaire à l'information est ma capacité de traiter des questions extrêmement complexes et de trouver des solutions créatives.
[Français]
J'aimerais également ajouter que, depuis mon arrivée au Commissariat à l'information en 2007, j'ai acquis une connaissance approfondie de la Loi sur l'accès à l'information et de l'institution qui la dessert. Depuis que j'ai commencé mon mandat intérimaire à titre de commissaire à l'information, je participe directement et de manière quotidienne à nos enquêtes. J'utilise pleinement les pouvoirs qui me sont conférés et les divers outils dont je dispose pour maximiser la conformité aux exigences législatives. Le commissariat a élaboré une stratégie avec toutes les parties intéressées pour trouver la meilleure façon de régler les plaintes.
Toutefois, au cours de la dernière année, j'ai fait preuve de fermeté lorsqu'il le fallait. J'ai également adopté une approche plus proactive et intégrée pour évaluer la conformité à notre loi, comme il est exprimé dans le plan triennal, dont vous avez aussi copie.
[Traduction]
Par conséquent, monsieur le président, nous avons réglé davantage de plaintes cette année comparativement aux deux dernières décennies et nous avons fait le plus grand progrès dans nos dossiers existants. Nous avons également réduit de près du tiers le temps moyen pour terminer les enquêtes à l'égard de nos plaintes récentes.
Si ma nomination est confirmée, mon leadership et ma vision seront régis par l'excellence: l'excellence du service aux Canadiens, l'excellence du service au Parlement, l'excellence dans l'administration du Commissariat et l'excellence à titre d'employeur.
Dans les faits, cela signifie que d'abord et avant tout, je consacrerai principalement mes énergies à nos enquêtes. Nous avons fait d'excellents progrès cette année pour réduire le nombre de cas en inventaire. Toutefois, nous continuons de traiter un nombre de dossiers important et, jusqu’à ce que nous ayons un nombre de dossiers raisonnable, la gestion des enquêtes demeurera ma plus grande priorité. Je travaillerai systématiquement à l'amélioration de l'accès à l'information dans l’ensemble, à tous les paliers, sur le plan des demandes, de la gestion des problèmes systémiques et du renforcement des normes juridiques.
[Français]
Je ne crois pas qu'il soit utile de dire que tout ce qui est lié au régime fédéral d'accès à l'information ne fonctionne plus. Comme mon expérience me l'a appris, il est beaucoup plus productif de régler des problèmes précis, avec les bonnes personnes, en fonction de la preuve qui est devant nous. Je suis convaincue qu'avec cette approche, le régime d'accès à l'information deviendra plus solide et plus efficace.
En tant qu'ombudsman, mon rôle est celui d'un catalyseur entre les différents intervenants pour provoquer l'avancement du régime d'accès à l'information. J'ai dit, dans le passé, que la Loi sur l'accès à l'information accuse du retard relativement aux lois de la plupart des instances canadiennes et étrangères. Mon objectif est d'arriver à une plus grande convergence entre les normes juridiques au Canada et celles des lois progressives sur le plan international.
Maintenant que l'information circule entre les différents ordres de gouvernement surtout sur des questions fondamentales pour les Canadiens telles que la santé et l'environnement, et que cette information circule également au delà des frontières nationales et internationales, les Canadiens ne devraient pas être confrontés à différentes normes et ne devraient pas recevoir des réponses différentes selon l'endroit de la demande.
[Traduction]
Monsieur le président, le 12 décembre 2006, quand I’ancien commissaire Marleau a comparu devant ce comité pour discuter de sa nomination, il a fait une déclaration que j’ai lue pour me préparer à ma comparution aujourd’hui:
Un agent du Parlement qui se voit attribuer un poste de confiance au nom de tous les Canadiens doit, à tout le moins, se montrer digne de cette confiance par ses actions.
Monsieur le président, cette nomination représente un grand honneur pour moi. Mon premier rapport annuel, qui a été déposé la semaine dernière, arrive en temps opportun car il aidera le comité à déterminer si j'ai démontré, de façon satisfaisante, que je peux diriger le Commissariat et remplir un mandat aussi complexe d'une manière digne de confiance.
Sur ce, monsieur le président, il me fera plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président, et bienvenue, madame la commissaire.
Je voulais essentiellement vous féliciter de votre nomination. Je pense que c'est un très bon choix. Elle a cela de particulier que vous avez été commissaire intérimaire, qu'un certain nombre d'entre nous vous ont rencontrée, que vous avez comparu devant le comité et que nous avons bien votre rapport sous les yeux. Comme vous l'avez dit dans votre déclaration, je crois que vous vous êtes efforcée de faire le meilleur travail possible dans vos fonctions et de faire fonctionner l'accès à l'information au nom de tous les Canadiens.
Comme vous l'avez sans doute constaté à entendre la discussion plutôt houleuse qui a eu lieu auparavant, il y a bien des domaines de l'accès à l'information que vous ne contrôlez peut-être pas.
Je n'ai pas de questions. J'ai examiné le rapport et constaté que certains ministères se sont améliorés, tandis que d'autres perdaient un peu de terrain. Mais, en ce qui concerne votre travail, j'estime que vous faites un excellent travail et je vous en félicite.
Monsieur le président, le moment venu, je serai heureux de déposer une motion vous permettant de faire rapport à la Chambre en indiquant l'approbation de cette nomination par le comité.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voulais moi aussi vous féliciter pour votre nomination, madame Legault. Nous avons été très heureux de l'apprendre de notre côté également. Il y a donc unanimité autour de la table sur la question, me semble-t-il.
J'allais vous demander s'il y avait parmi vos qualifications quelque chose qui vous semblait important et qui n'était peut-être pas ressorti dans le processus officiel, mais je crois que vous venez juste de répondre à ma question. Vous avez une réputation de « solutionneuse ». J'estime que c'est formidable, une excellente qualification.
J'ai été heureuse de vous entendre parler dans vos remarques liminaires de collaboration, de votre capacité à vous montrer ferme, si nécessaire, et de votre approche proactive et intégrée. Je sais que vous avez établi votre plan sur trois ans et que vous avez travaillé d'arrache-pied à réduire le nombre des dossiers dans l'arriéré. Je vous félicite de ce que vous avez accompli et je me fais vraiment un plaisir à la perspective de travailler avec vous à l'avenir. Une fois de plus, félicitations pour votre nomination.
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En ce qui à trait à la réforme législative, je soutiens les recommandations qui avaient été faites l'année dernière sous le leadership de M. Marleau. Il y avait 12 recommandations, si je me souviens bien, pour des matières urgentes, afin de modifier la loi. Je les appuie puisque je faisais partie de cette administration.
Le projet de loi de avait été déposé aussi et, en grande partie, j'appuie ce projet de loi également. Par contre, je crois que ce projet de loi devrait être mis à jour. Il a été fait avant la Loi fédérale sur la responsabilité. Il y a des modifications qui ont été apportées par l'entremise de la Loi fédérale sur la responsabilité.
Par ailleurs, concernant les grandes questions, je dirais que l'accès à l'information et les réformes en matière d'accès à l'information ont été étudiés en détail à maintes reprises. Je crois que les questions qui se posent maintenant au gouvernement sont des décisions politiques. On doit prendre certaines décisions. Veut-on avoir un test d'intérêt public? Veut-on avoir des pouvoirs d'ordonnance? Veut-on avoir, inscrits dans la loi, des temps limites pour certaines activités? Je crois que les recherches ont été faites très en détail. Il s'agit maintenant, pour le gouvernement, de décider si en effet il appuiera ces réformes ou non.
Quant à moi, je demeurerai toujours disponible pour le comité afin de présenter des perspectives plus précises sur chacune des modifications qui pourraient être proposées.
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Le comité m'avait demandé de l'inviter pour une heure pour chaque rapport. Il avait accepté.
Il y a eu deux lettres: une pour l'accès à l'information et une pour... Voilà pourquoi.
De toute façon, le ministre a indiqué qu'il sera disponible le 17 juin, mais il sera ici pour seulement une heure au lieu de deux. Le comité avait demandé une heure pour chaque rapport, mais le ministre est maintenant disponible pendant une heure seulement pour les deux rapports.
La seule façon de régler la situation serait peut-être d'appeler M. Darren Eke, directeur de la gestion des questions d'actualité et conseiller législatif auprès du ministre, pour qu'il comparaisse pendant la deuxième heure. Il est un employé politique, ce qui signifie que le ministre comparaîtra.
Non, je blague.
Dans ces circonstances, chers collègues, je crois que nous avons fait tous les efforts possibles. Le ministre comparaîtra, et nous devrons profiter le plus possible du temps qu'il sera ici. Je suis convaincu que nous avons d'autres travaux pour remplir le reste de cette séance.
Monsieur Easter, s'il vous plaît.