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À l'ordre, s'il vous plaît. La septième séance du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique est ouverte. Conformément à l'article 32(5) du Règlement, nous sommes saisis du rapport spécial de la commissaire à l'information par intérim, intitulé « Hors délais — Fiches de rendement 2008-2009 : Problèmes systémiques influant sur l'accès à l'information au Canada », qui a été renvoyé devant le comité le mardi 13 avril 2010.
Nous accueillons ce matin, du Commissariat à l'information du Canada, Suzanne Legault, commissaire à l'information par intérim, Andrea Neill, commissaire adjointe, règlement des plaintes et respect de la loi, et Josée Villeneuve, directrice, Affaire systémique, politique et relations parlementaires.
Je vous remercie d'avoir accepté notre invitation, madame la commissaire. Je crois comprendre que vous avez une déclaration liminaire et je vous donne donc la parole.
Il y avait eu d'autres rappels au règlement durant cette réunion. Nous en étions à la période des questions et il y avait un débat en cours. Tout d'abord, le président a toute latitude pour attendre le moment adéquat quand un député veut faire un rappel au règlement mais j'avais considéré que le problème qui était apparu et qui vous avait amené à exprimer votre préoccupation par un rappel au règlement s'était en fait réglé de lui-même.
Cela dit, je comprends votre point de vue. Le rôle du président est d'assurer le bon déroulement de la séance. Je sais que vous ne faites pas de rappels au règlement frivoles et que vous prenez votre travail au sérieux, ce dont je vous remercie. J'essaierai d'être un peu plus vigilant ou plus clair à l'avenir.
Nous étions également alors à la toute fin de la réunion et je voulais donner à tous les membres du comité la possibilité de s'exprimer. J'ai peut-être décidé trop vite de permettre la continuation du débat en cours, ce qui m'a probablement amené à user de mon pouvoir discrétionnaire à votre désavantage.
Soyez certain que je suis sensible à votre intervention et que j'apprécie votre compréhension.
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Merci, monsieur le président.
Je vous suis très reconnaissante de discuter plus en détail du rapport spécial de cette année, qui évalue les retards et examine la conformité des institutions fédérales avec la Loi sur l'accès à l'information.
Les fiches de rendement ne servent pas à critiquer les institutions. Il s'agit d'un processus à ma disposition pour assurer un plus grand respect des exigences de la Loi. Il me permet d'examiner les problèmes de conformité dans leur contexte et de proposer des solutions constructives.
Le rapport de cette année indique que, bien que le respect des délais soit la pierre angulaire de la Loi, les retards chroniques demeurent le talon d'Achille de celle-ci. En 2008-2009, le gouvernement fédéral a répondu à seulement 57 p. 100 des demandes dans un délai de 30 jours. Près de la moitié des plaintes reçues par le Commissariat dans la même période portait sur les retards, et trois plaintes sur quatre qui ont été réglées et qui ont donné lieu à une conclusion étaient fondées.
[Français]
Ce n'est manifestement pas ce que les législateurs avaient en tête lorsqu'ils ont fixé à 30 jours le délai approprié pour répondre à une demande. Il faut maintenant s'attaquer au fond du problème. J'ai donc annoncé l'été dernier un plan triennal axé sur l'évaluation des causes profondes des retards pour permettre de trouver des solutions. Les fiches de rendement de cette année constituent la première étape de ce plan.
Pour que l'évaluation soit rigoureuse et fondée sur les faits, j'ai fait passer l'échantillon de 10 à 24 institutions cette année. Étant donné que celles-ci ont reçu 88 p. 100 des demandes d'accès, l'évaluation dresse un portrait fiable de la situation globale. Nous avons évalué les institutions dans leur ensemble, c'est-à-dire que nous avons examiné les statistiques de conformité avec les exigences réglementaires, en plus des pratiques et des politiques qui ont une incidence sur le rendement des institutions. J'ai formulé des recommandations adaptées aux situations et défis propres à chacune des institutions. De plus, j'ai fait des recommandations au Secrétariat du Conseil du Trésor, qui est l'organisme central chargé d'appliquer la loi.
[Traduction]
Les données recueillies durant le processus nous ont permis de confirmer la persistance des problèmes systémiques cernés l'année dernière, dont le manque de leadership, l'utilisation inappropriée des prorogations de délai, les consultations prolongées, les ressources insuffisantes et les lacunes dans la gestion de l'information.
Nous avons aussi découvert que les ordonnances de délégation de pouvoir déficientes ou mal appliquées par les institutions nuisent grandement à l'accès à l'information en temps opportun. Une des principales causes de retard est l'utilisation fréquente ou inappropriée des prolongations de délais : le recours à celles-ci par les institutions fait l'objet de 31 p. 100 des plaintes déposées au Commissariat.
Je tiens également à souligner que les consultations fréquentes et prolongées posent un grave problème. Les institutions fédérales se consultent souvent pour déterminer s'il faut exempter, exclure ou divulguer l'information.
Le temps nécessaire à cette opération dépend en partie de l'efficience et de la bonne volonté de l'institution consultée, mais celle qui consulte est seule responsable, en vertu de la Loi, de répondre à la demande dans les délais réglementaires. Pour certaines institutions, comme Affaires étrangères et Commerce international, le ministère de la Justice et le Service canadien du renseignement de sécurité, ces consultations obligatoires représentent plus de la moitié de la charge de travail.
[Français]
Les consultations obligatoires constituent un problème persistant, mais leurs répercussions sont peu connues puisqu'il n'existe aucune statistique ou étude à ce sujet. Je crains que le manque de données empêche d'attribuer les responsabilités au bon endroit. Malgré des avertissements et des recommandations antérieures, nos constatations démontrent que peu de progrès ont été réalisés relativement au problème des retards dans l'ensemble du système. Des 24 institutions évaluées cette année, 13 affichent un rendement sous la moyenne ou pire. Les institutions qui affichent un piètre rendement ont reçu 27 p. 100 des demandes d'accès reçues par le gouvernement fédéral en 2008-2009, ce qui représente environ 9 000 demandes.
[Traduction]
Pour ce qui est des taux de présomption de refus, neuf institutions se situent entre 20 et 60 p. 100. Le délai de traitement moyen varie entre 34 jours pour Citoyenneté et Immigration et 163 jours aux Affaires étrangères et Commerce international.
Il y a néanmoins un aspect positif dans le rapport spécial de cette année. Deux institutions, Citoyenneté et Immigration et le ministère de la Justice, ont obtenu un excellent résultat attribuable au soutien continu de la haute direction à une culture qui tend vers la conformité. Depuis évaluation de l'année dernière, l'Agence des services frontaliers du Canada, la Gendarmerie royale du Canada et Travaux publics et Services gouvernementaux ont présenté des résultats très impressionnants.
Ces institutions ont adopté une stratégie d'accès à l'information qui leur a permis d'améliorer considérablement les services offerts aux Canadiens. Cela prouve que le système n'est pas irrémédiablement déficient.
Nous devons examiner plus attentivement les obstacles qui nuisent au rendement des institutions qui n'ont pas bien performé. Je crois également que le Secrétariat du Conseil du Trésor a compilé des statistiques plus détaillées pour surveiller et mesurer adéquatement la conformité de celles-ci. Ces mesures sont essentielles pour consolider la responsabilité des institutions en attendant une réforme législative.
[Français]
Monsieur le président, je tiens à prendre le temps de souligner la collaboration que m'ont offerte les institutions qui ont été étudiées cette année, notamment celle de leurs coordonnateurs de l'accès et de leur personnel.
[Traduction]
Avant de terminer, monsieur le président, j'aimerais clarifier les activités du Commissariat en ce qui a trait aux allégations d'ingérence politique.
Comme je l'ai annoncé le 2 mars dernier, nous avons amorcé trois enquêtes prioritaires sur les plaintes que nous avons reçues concernant des allégations d'ingérence politique dans le traitement des demandes qui ont été soumises en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. J'espère pouvoir terminer ces enquêtes dans les plus brefs délais.
Outre ces enquêtes, le Commissariat entreprendra une enquête systémique sur les retards et les prorogations de délai, conformément au plan triennal qui a été publié en juillet dernier. La portée et les éléments de cette enquête systémique seront élargis pour déterminer si l'ingérence politique dans le traitement des demandes d'accès occasionne des délais ou limite indûment la divulgation en vertu de la loi. Je compte clore cette enquête dans les prochains 18 mois.
[Français]
Je vous remercie, monsieur le président.
Mes collègues et moi sommes prêts à répondre à vos questions.
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C'est le chef de l'agence, le ministre, qui est responsable de l'accès à l'information, et il délègue son pouvoir dans son organisation. Avec ces fiches de rendement, cette année, nous avons constaté que les documents de délégation de pouvoir des institutions varient considérablement de l'une à l'autre.
Dans certains cas, les pleins pouvoirs sont délégués au coordonnateur de l'accès à l'information. Dans d'autres, ils sont délégués à de nombreuses personnes différentes qui sont donc toutes habilitées à décider. Dans d'autres encore, il existe une hiérarchie d'approbation verticale très rigoureuse remontant parfois jusqu'au cabinet du ministre. C'est la réalité. Rien dans la loi n'indique que la délégation de pouvoir doit se faire d'une manière ou d'une autre.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor vient juste de terminer un document sur les pratiques exemplaires concernant les délégations de pouvoir et nous verrons donc si celles-ci sont mises en oeuvre.
Dans certains cas, comme à Ressources naturelles Canada, nous pouvons voir que cela accroît les retards. Dans d'autres, comme à Sécurité publique, on nous dit que cela n'accroît par les retards mais nous n'en savons encore rien.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais d'abord poser une question sur deux aspects qui semblent ressortir de votre discours.
Comme je fais partie de ceux et celles qui font des demandes d'accès à l'information toutes les semaines et, probablement, qui se plaignent des prorogations de délai, la question des retards chroniques me préoccupe. Je peux témoigner du fait qu'on arrive passablement souvent à régler plusieurs des demandes d'accès à l'information assez rapidement une fois qu'elles ont été soumises au coordonnateur et qu'elles ont été précisées.
J'ai des questions, par contre, sur la priorisation des demandes d'accès à l'information. Actuellement, c'est le coordonnateur du ministère qui décide quelles demandes doivent être traitées et dans quel ordre. Il n'y a pas nécessairement de règles, de directives ou de cadre législatif bien précis. Le malaise que l'on ressent et que ressentent plusieurs professionnels lorsqu'ils font des demandes d'accès à l'information concerne la façon dont on peut, dans l'intérêt du public, obtenir des renseignements pour clarifier des situations, dénoncer des erreurs ou une mauvaise gestion ou encore aller au fond des choses lorsqu'un problème se manifeste.
J'aimerais avoir des clarifications sur le point suivant. Vous avez parlé de leadership. Certains employés, peut-être à cause d'un manque de formation, nous indiquent que les demandes d'accès à l'information ne faisant pas l'objet d'une controverse semblent être réglées plus rapidement. Pour ce qui est de la façon de déterminer la priorisation des demandes d'accès à l'information, il ne semble pas y avoir de cadre connu, précis et divulgué. Vous êtes-vous penchée sur la façon dont se prennent les décisions dans les divers ministères?
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Monsieur le président, je vais tenter de répondre à cette question.
En 2005 et jusqu'en 2008, le Commissariat à l'information a fait une enquête après avoir reçu une plainte du Book and Periodical Council. À la suite à cette enquête, nous avons déterminé que dans certains ministères, une priorisation se faisait à l'égard des plaintes considérées comme étant de haute visibilité ou sensibles — une lumière jaune ou rouge. Il y avait différentes façons de les classer. Nous avons déterminé qu'il n'y avait pas de priorisation spéciale ou négative concernant les médias, mais qu'il y en avait pour d'autres groupes, entre autres les parlementaires. Nous avons recommandé que même si, pour des fins de communication, les institutions identifiaient certaines demandes, il fallait s'assurer que ça n'occasionnait pas de délais supplémentaires.
Dans le cadre du suivi de cette enquête que nous avons fait l'année dernière, nous avons constaté que seul le ministère de la Santé du Canada avait dit qu'il y avait encore des délais supplémentaires relativement à certaines identifications de demandes d'accès. Cette année, par l'entremise des fiches de rendement, Santé Canada nous a affirmé qu'il n'y aurait plus de délais supplémentaires à partir de novembre 2009.
J'espère que ça répond à la question.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue, madame la commissaire. C'est un plaisir de vous revoir. Je vous remercie du travail que vous avez fait avec ces fiches de rendement.
Je reviens à la question de Mme Foote sur les retards occasionnés dans les cabinets des ministres. Je m'intéresse en particulier à ce que vous dites dans votre rapport au sujet de l'ACDI, c'est-à-dire à la question de savoir si c'est le cabinet du ministre qui approuve la divulgation des documents. Si j'en crois votre rapport, c'est clairement ce que vous dites au sujet de l'ACDI : « À l'exception des communications très rudimentaires, tous les documents à communiquer sont envoyés au cabinet du ministre » et, ceci est important, « aux fins d'approbation ».
Il me semble donc indispensable de préciser s'il s'agit d'envoi à titre d'information seulement, s'il y a une sorte de processus au cabinet du ministre, et ce que vous voulez dire par l'expression « aux fins d'approbation ».
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Ce dont nous sommes sûres, c'est que cela crée des retards supplémentaires à l'ACDI. Ce que je ne sais pas, c'est si cela a une incidence quelconque sur ce qui est divulgué.
C'est la même chose dans d'autres institutions dont je peux vous dire qu'elles ont de très longues listes internes, avec des bureaucrates de haut niveau. Quant à savoir si cela accroît les retards, certaines nous ont dit que oui, d'autres nous ont dit que non. Pour ce qui est de savoir si cela fait une différence dans ce qui est divulgué, certaines nous ont dit que oui et d'autres ont dit que non en termes des bureaucrates supérieurs.
Voilà pourquoi ce sera manifestement une chose à examiner dans l'enquête systémique, monsieur le président, parce que l'information nous a été donnée oralement. Nous ne l'avons pas vérifiée. Je n'ai pas examiné les dossiers de traitement. Je n'ai pas cette information. Cela me préoccupe suffisamment pour que je l'aie mentionné parce que nous avons constaté cela dans plus d'une institution. Dans certaines de celles où nous avons constaté cela, il y a de longs retards. Par conséquent, c'est quelque chose que nous devons vraiment examiner attentivement.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor, suite à notre recommandation dans l'enquête de l'ACJ, a publié les pratiques exemplaires de délégation de pouvoir. Elles sont censées être publiées aujourd'hui ou demain. J'en ai un exemplaire avec moi. Elles ont été publiées et l'on peut espérer qu'elles mettront un peu d'ordre dans ces délégations de pouvoir.
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L'un des éléments clés du succès en matière de transparence est évidemment un engagement ferme du ministre et des dirigeants de chaque organisation en faveur de la transparence.
Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international se trouve évidemment dans une situation particulièrement difficile avec le type d'informations qu'il détient mais, à mon avis, il manque sérieusement de ressources pour assumer sa charge de travail concernant non seulement les demandes mais aussi les consultations. Ce qui me préoccupe particulièrement à son sujet, c'est qu'il joue quasiment un rôle d'agence centrale parce qu'il reçoit ces consultations obligatoires.
La plupart des institutions que nous avons examinées cette année se plaignent de la longueur des consultations avec le ministère des Affaires étrangères et c'est donc une alerte rouge à cause de ces facteurs, mais aussi parce que son bilan, qui était déjà de niveau F l'an dernier, s'est tellement détérioré que je tenais à alerter le système que c'est une chose qu'on doit examiner. Parce que cela a vraiment un effet systémique sur tout le système.
S'il y a une chose à examiner et s'il y a une chose à régler durant cet exercice budgétaire, je recommanderais que le MAECI soit examiné en priorité.
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Très bien. Cependant, comme nous dérivons très loin de la question, si vous voulez replacer dans leur contexte certain des ministères qui ont un processus de réponse plus facile, je rétorque en mentionnant le fait évident qu'il y a des ministères qui auront nécessairement des difficultés à répondre.
Affaires étrangères doit souvent obtenir l'approbation de gouvernements étrangers parce que certaines informations leur appartiennent conjointement, ce qui fait baisser sa moyenne.
Il y a aussi des demandes d'accès qui sont rédigées de manière tellement vague qu'il est difficile pour le ministère concerné de produire une réponse exhaustive. Par exemple, quelqu'un pourrait demander à voir tous les courriels internes du programme écoÉNERGIE. Ou s'informer sur la semaine où 20 fonctionnaires ont essayé d'organiser une réunion et ont échangé 75 courriels pour en fixer la date, l'endroit, le lieu et l'ordre du jour. Tous ces courriels devront être examinés pour une éventuelle divulgation mais aucun n'aura en réalité d'intérêt pour le demandeur.
Donc, dans ces cas, il y a toute une complication qui n'a littéralement rien à voir avec le désir de divulguer mais a une incidence sur le temps qu'il faut pour ce faire. Si vous voulez donner des exemples de la manière dont la moyenne d'un ministère donné pourrait être améliorée, j'aimerais mentionner qu'il y a des facteurs qui amèneraient la moyenne à augmenter. À mon avis, si 88 p. 100 des 34 000 demandes obtiennent une réponse dans les 120 jours, je pense que c'est très bien.
J'aimerais cependant comparer cela aux années précédentes. Quelle est la comparaison entre ce score de 88 p. 100 et celui de la dernière année pour laquelle vous avez des données comparables?
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Monsieur le président, ce que je vois dans les statistiques depuis 2002, c'est que le pourcentage de demandes ayant obtenu une réponse dans les 30 jours était 69 p. 100 en 2002. Ce que nous avons constaté constamment au cours des années depuis 2002, c'est qu'il n'y a pas de plus grand écart ou de plus grand changement, sauf que constamment depuis 2002 le chiffre a baissé, jusqu'à 57 p. 100. Nous avons donc eu une baisse de 12 p. 100 du nombre de demandes ayant obtenu une réponse dans les 30 jours et j'ai des préoccupations à ce sujet en termes de rendement.
L'autre facteur qui est un point focal du rapport, je pense, c'est le facteur de prorogation et la question de savoir si les prorogations sont légitimes ou non en vertu de la loi. Si vous examinez les mêmes statistiques de 2002 jusqu'à maintenant, vous verrez qu'elles ne sont désagrégées qu'entre celles de moins de 30 jours et celles de plus de 30 jours. Ce sont là strictement les prorogations qui sont prises, qui sont un point focal important des fiches de rendement.
Ce que nous voyons, c'est que la quantité de prorogations pour plus de 30 jours, pour une recherche dans un grand volume de dossiers, ce qui est l'une des exceptions qui peuvent être prises, est passée de 58 p. 100 à 70 p. 100 année après année depuis 2002. Encore une fois, c'est une augmentation continue des délais. Pour les consultations, elles sont passées de 40 p. 100 en 2002 pour celles qui sont de plus de 30 jours à 81 p. 100 l'an dernier. Il y a eu une augmentation de plus de 40 p. 100 en termes de consultations. De même, les consultations de tierces parties ont augmenté de 10 p. 100.
Voilà vraiment où se manifestent les retards. En outre, comme je l'ai dit dans le rapport, cela engendre près de la moitié du volume de plaintes...
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Merci, monsieur le président.
Je vais passer au Bureau du Conseil privé mais, auparavant, je veux revenir à la question de l'approbation par rapport à l'information, qui a été soulevée par M. Siksay et par Mme Foote. À la page 12 de votre rapport, où vous faites le point sur les problèmes systémiques, vous mentionnez des préoccupations au sujet de risques « d'ingérence politique et de retard découlant d'ordonnances de délégation inadéquates ou mal exécutées ». Vous parlez ensuite des processus qui demandent beaucoup de temps de « la haute direction et des ministres sous forme d'examens et d'approbations », ce qui engendre également des retards.
Lorsque M. Giorno a comparu devant le comité, il a déclaré qu'aucun membre du personnel politique « n'a reçu de délégation de pouvoir en vertu de la loi » et que « les membres du personnel politique n'ont pas le pouvoir de prendre ces décisions, d'interpréter et d'appliquer la loi ». Mais, de plus en plus... L'une des raisons pour lesquelles nous avons devant ce comité une motion pour convoquer certains employés, comme M. Sparrow , et le chef de cabinet du premier ministre, M. Giorno, est que nous croyons de plus en plus qu'il y a effectivement de l'approbation plutôt que simplement de l'information.
Pouvez-vous clarifier? Je sais que vous vous êtes tournée vers Josée à un certain moment. Je ne saisis toujours pas ce qui se passe dans le système. Il y a deux agences, je crois, et un ministère qui utilisent un processus d'approbation, alors que les autres agissent correctement. Pouvez-vous nous donner un peu de précisions?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins de ce matin.
Vos fiches de rendement ont beaucoup retenu l'attention de la presse cette semaine — en tout cas les alertes rouges — et il y en a une qui m'intéresse particulièrement, celle de la GRC à qui vous avez décerné un C cette année, alors qu'elle avait obtenu un F en 2005 sous le gouvernement libéral précédent.
Vous avez d'ailleurs dit dans votre déclaration liminaire que « depuis évaluation de l'année dernière, l'Agence des services frontaliers du Canada, la Gendarmerie royale du Canada... ont présenté des résultats très impressionnants », et ensuite que « ces institutions ont adopté une stratégie d'accès à l'information... »
Pouvez-vous nous donner des détails sur ces stratégies? Pouvez-vous nous dire pourquoi il y a eu de tels changements et quels facteurs ont contribué à l'amélioration?
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Certainement. En fait, le bilan de cette année de l'Agence des services frontaliers du Canada m'a abasourdie. Elle a fait des progrès considérables. Elle est passée d'un taux de présomption de refus de plus de 60 p. 100 à un taux de 30 p. 100 puis, cette année, à un taux très bas, de 4,7 p. 100, je crois. Il y a donc de l'espoir pour le ministère des Affaires étrangères s'il peut suivre la même courbe puisque l'ASFC gère elle aussi des informations très complexes.
En fait, la recette du succès comprend essentiellement le leadership au niveau ministériel et au niveau de la haute direction de l'institution, l'octroi de ressources adéquates au service d'accès à l'information du ministère, la prestation d'une formation non seulement aux professionnels de l'accès de l'institution mais à l'ensemble de celle-ci pour y instaurer et consolider une culture de la transparence, et une pleine délégation de pouvoirs au coordonnateur de l'accès à l'information, ce en quoi nous croyons beaucoup. Nous n'attendons pas grand-chose des ordonnances de délégation diffuses. Voilà, selon nous, la recette du succès.
Je précise en passant qu'un des atouts de la GRC est d'avoir désigné comme personne responsable de la prise de décision quelqu'un qui a une connaissance approfondie de l'exécution des lois, c'est-à-dire quelqu'un qui n'est pas seulement un expert sur l'accès à la formation mais aussi un expert sur ce que fait l'institution. C'est aussi, d'après nous, une recette de succès.
Le devoir d'aider le demandeur fait partie intégrante de la culture du service d'accès. Les processus de consultation bénéficient d'un appui considérable et sont respectés. Autrement dit, on respecte l'institution qui consulte, on respecte les délais et on fait beaucoup d'efforts pour instaurer de saines pratiques de gestion de l'information.
Voilà la recette du succès. Quand toutes ces pratiques sont appliquées, les institutions obtiennent généralement de très bons résultats.
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Tout à l'heure, la déclaration du secrétaire parlementaire m'a fait réfléchir à un aspect de la question. Au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, on semble avoir la fâcheuse habitude de fermer des dossiers en vertu de l'article 13 et de l'article 15.
Pouvez-vous m'indiquer les mesures dans lesquelles on se livre à cette pratique? Les gens du ministère cherchent-il à clarifier à l'avance ce qui, dans la situation en question, pourra ou ne pourra pas être divulgué?
J'ai de l'expérience au sein de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Lorsqu'on discute avec les coordonnateurs, on obtient, à la suite d'une brève négociation, que certaines informations nous soient divulguées et que d'autres ne nous le soient pas, et les demandes sont clarifiées. Il semble y avoir un problème au ministère des Affaires étrangères.
Également, je remarque que l'encadrement n'est pas nécessairement identique pour tous les ministères. Pour certains ministères, cela fonctionne bien. Par contre, pour d'autres ministères, cela fonctionne mal.
Particulièrement au regard du ministère des Affaires étrangères, parlons des articles 13 et 15, l'article 13 portant sur les renseignements obtenus à titre confidentiel, et l'article 15 portant sur les renseignements obtenus de gouvernements étrangers.
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Monsieur le président, on observe qu'au ministère des Affaires étrangères, de même qu'aux autres ministères qui consultent le ministère des Affaires étrangères, lorsqu'il y a des demandes qui sont visées par l'article 13 ou l'article 15, soit concernant les affaires internationales, des pratiques se développent pour éviter que l'institution qui consulte n'obtienne un refus réputé. En effet, c'est celle-ci qui doit répondre de la performance — si elle en répond à temps. C'est pour cette raison qu'on est très inquiets au sujet des retards.
Dans une telle situation, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international et les autres ministères ferment une partie du dossier, ou même tout le dossier, et avisent les demandeurs qu'ils leur donneront ce qu'ils peuvent et que le reste fait l'objet d'une consultation par le ministère des Affaires étrangères. Si de l'information est divulguée plus tard, à ce moment, ils retournent aux demandeurs.
Ce sont des procédures qui nous inquiètent. Plus particulièrement pour nous, si on a des plaintes et qu'un dossier soit fermé, le processus commence à devenir compliqué. La difficulté, c'est que ce genre de consultation prend énormément de temps. Ce que l'on entend du côté du ministère des Affaires étrangères, c'est que lorsqu'il y a des consultations à faire avec des pays étrangers, ces derniers n'ont aucune obligation de répondre dans un temps précis. Pour eux, il est donc très difficile d'évaluer le temps que ça prendra pour répondre.
Ce qu'on ne sait pas, c'est quelle sorte de suivi font les gens du ministère des Affaires étrangères. Rappellent-ils? Disent-il aux gens des pays étrangers qu'ils vont divulguer l'information s'ils n'obtiennent pas de réponse à l'intérieur d'un certain délai? On n'a aucune information sur toute cette discipline relative aux consultations. C'est pour ça qu'il faudra étudier la question plus en détail. Comme je le disais dans mes notes d'allocution, il n'y a pas de statistiques disponibles ni de détails à ce sujet. Ce n'est pas entré dans le système technologique. Il n'y a donc pas de données relativement aux consultations.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame la commissaire, merci à nouveau de votre présence.
Nous attendions certainement avec impatience ces fiches de rendement. On y trouve certaines choses positives et aussi certaines choses qui ont besoin d'être améliorées. Je pense que tout le monde conviendra qu'avec l'accès à l'information et le ferme engagement du gouvernement à cet égard, il y a encore du travail à faire. Nous apprécions votre rapport.
Nous savons fort bien qu'avec ce gouvernement la Loi sur l'accès à l'information s'applique désormais à beaucoup plus d'institutions qu'auparavant. Nous en avons déjà discuté plusieurs fois avec vous.
En ce qui concerne les questions de ma collègue, vous avez déclaré qu'il y a eu environ un total de 34 000 demandes en 2008-2009 — c'est la période couverte par le rapport — dont 57 p. 100 ont été traitées dans le délai de 30 jours. Je note également il y avait eu 24 000 demandes en 2004-2005, ce qui veut dire qu'il y en a eu cette année 10 000 de plus qu'il y a quatre ans. Je pense que ce volume contribue à certaines des difficultés — certainement pas à toutes mais à certaines des questions de chiffres qui montrent l'augmentation des pourcentages.
On entend souvent dire que ce gouvernement est plus lent que d'autres à répondre aux demandes d'accès à l'information. Comment peut-on concilier cela... Nous savons que le nombre de celles qui sont traitées dans les 30 jours est légèrement plus bas mais nous savons aussi que le nombre de demandes a sensiblement augmenté. Pensez-vous qu'il y a une relation entre ces... Est-ce que ce sont les chiffres eux-mêmes qui causent certains des problèmes de pourcentages? Sinon, est-ce totalement dû à d'autres facteurs?
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Je pense que la meilleure réponse à cette question, monsieur le président — et c'est également de cette manière que nous avons tendance à aborder le problème — est qu'il est plus facile quand on se penche sur chaque institution à tour de rôle de voir comment elle réagit à l'augmentation du nombre de demandes ou comment elle réagit à un changement de circonstances.
Au MAECI, par exemple, l'un des éléments clés de ses problèmes est que ses demandes de consultation sont beaucoup plus élevées en termes de volume que ses demandes d'information en soi. Il reçoit environ 665 demandes lui-même mais il doit répondre à plus de 1 000 consultations. À mon avis, son niveau de ressources n'a probablement pas suivi l'accroissement de cette demande.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor oblige les autres ministères à consulter le ministère des Affaires étrangères qui est donc devenu une sorte d'agence centrale sur les questions d'accès à l'information. Je dirais donc à ce sujet, par exemple, que c'est un bon exemple d'institution où l'accroissement de la charge de travail n'a probablement pas débouché sur des ressources adéquates, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de corrélation.
Si vous prenez un autre organisme — est-ce que c'était RNCan? — qui a enregistré un taux de roulement élevé du personnel l'a dernier, à peu près, vous verrez que ça aura une incidence sur son rendement.
En ce qui concerne l'accroissement global du volume de demandes, il n'est pas passé de 20 000 à 30 000 en un an. Il y a eu essentiellement une augmentation progressive année après année et je ne pense donc pas que cela soit en soi un problème majeur. Je pense qu'il est préférable d'examiner la situation institution par institution et de voir comment chacune fait face à ses propres circonstances.
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Monsieur le président, je viens d'interroger Josée parce que c'est elle qui a mené les entrevues et je n'ai pas tous ces détails.
Durant la période de préparation de ces fiches de rendement, comme je l'ai déjà dit, j'ai eu une conversation avec le président de l'ACIA sur cette délégation de pouvoir car je pensais que cela causait des retards supplémentaires. En fait, cela a été changé immédiatement après cette conversation, alors que nous étions dans le processus des fiches de rendement.
Vous savez, sur la question de savoir si les affaires de listériose ou d'autres affaires sont allées jusqu'au président parce qu'elles auraient été de grand intérêt, je dirais que oui mais je n'ai pas cette information avec moi et je ne suis donc pas très à l'aise, monsieur le président, avec...
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Un autre comité doit nous suivre à 13 heures et je dois donc conclure. Je tiens simplement à souligner, madame la commissaire, que votre prédécesseur avait dit que 30 jours étaient devenus l'exception plutôt que la règle, ce qui était prophétique, me semble-t-il, puisque... Il avait fait d'autres remarques.
Vous étiez cependant tous les deux d'accord sur une chose, la nécessité d'un leadership de la part des ministères et des directeurs pour instaurer une culture de transparence. Je suppose que nous devrons continuer de surveiller la question mais j'apprécie beaucoup ce que vous et votre équipe avez fait avec ce rapport. Je pense que c'est un rapport utile pour nous permettre de suivre le dossier. Je sais que M. Poilievre a soulevé l'idée d'un suivi ou d'un examen de tendance. Je pense que ce sera important pour nous d'avoir une mémoire institutionnelle.
Pour l'information des membres du comité, voici ce qui est prévu pour les prochaines séances. La semaine prochaine, mardi, nous aurons la commissaire au lobbying et, jeudi, la commissaire à l'éthique, au sujet du budget principal. La semaine suivante, nous accueillerons la commissaire à la protection de la vie privée, le mardi 27. Ensuite, la commissaire à l'information reviendra nous voir, dans deux semaines exactement, pour nous aider à étoffer un peu nos discussions et nos projets sur la divulgation proactive. Je vais demander au greffier de vous distribuer cette information mais je voulais vous la communiquer maintenant pour que vous puissiez vous préparer aux audiences sur le lobbying, mardi, et sur l'éthique, jeudi.
En ce qui concerne Google Street View et l'ébauche de rapport, que vous avez reçue, ainsi que la question soulevée par Mme Freeman sur les nominations par décret, nous allons les maintenir à l'ordre du jour de chaque réunion future pour pouvoir en traiter lorsqu'il nous restera du temps.
Merci de votre attention. La séance est levée.