:
Monsieur le président, je tiens tout d'abord à remercier le comité de m'avoir invitée à lui parler de mon rapport annuel 2009-2010 ayant trait à la Loi sur les conflits d'intérêts.
Je suis accompagnée de Lyne Robinson-Dalpé et de Nancy Bélanger.
Je profite de l'occasion pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres du comité et je me réjouis à la perspective de travailler avec vous tous. Je suis ravie de la relation productive que nous avons établie depuis le début de mon mandat, il y a trois ans.
Je soulignerai aujourd'hui certaines des activités énoncées dans mon rapport annuel qui concernent notamment la sensibilisation et les communications, de même que les enquêtes et quelques-uns des défis que j'ai ciblés dans mon rapport. Je préciserai également des domaines où le commissariat a eu de la difficulté à faire appliquer la loi.
[Traduction]
À titre d'information, la Loi sur les conflits d'intérêts s'applique aux quelque 2 800 personnes nommées à temps plein et à temps partiel par le gouvernement du Canada. Elles sont toutes considérées comme des titulaires de charge publique en vertu de la loi, et elles sont assujetties aux règles générales visant à éviter les conflits d'intérêts.
Les personnes nommées à temps plein, dont le nombre s’établit à environ 1 100, sont également assujetties aux exigences de la loi en matière de divulgation et de dessaisissement des biens contrôlés. Ces titulaires de charge publique principaux comprennent les ministres, le personnel ministériel et les hauts fonctionnaires.
Tous les titulaires de charge publique principaux sont tenus de déclarer, de manière détaillée et confidentielle, leurs biens dans les 60 jours suivant leur entrée en fonction, et de mettre à jour leur déclaration chaque année. Dans les 120 jours suivant leur nomination, les titulaires de charge publique principaux sont tenus de vendre leurs biens contrôlés ou de les déposer dans une fiducie sans droit de regard. Ils doivent également déclarer publiquement certains autres biens et les postes d'administrateur ou de dirigeant qu’ils occupent au sein d’organismes extérieurs autorisés par la loi.
Dans certains cas, des déclarations publiques sont faites afin de tenir compte de mesures d’observation particulières, comme les filtres anti-conflits d’intérêts. J’en parlerai d'ailleurs plus tard. En outre, les titulaires de charge publique principaux doivent déclarer régulièrement, dans des délais relativement courts, tout changement important, tout cadeau et autre avantage reçus, de même que la réception et l’acceptation d’offres d’emploi fermes provenant de l’extérieur et les récusations.
La loi me permet d’imposer une pénalité administrative maximale de 500 $ aux titulaires qui ont manqué aux dates limites de déclaration. Au cours du dernier exercice, cinq dossiers ont abouti à des pénalités. J’ai souligné dans mon rapport annuel, toutefois, que la loi ne prévoit pas de pénalité dans le cas des infractions aux règles de base de la loi.
Les activités de sensibilisation et de communication sont des outils importants qui nous permettent d’aider les titulaires de charge publique à se conformer à la Loi sur les conflits d’intérêts. Au cours de la dernière année, nous avons continué de rencontrer individuellement les titulaires de charge publique sur une base régulière pour leur expliquer leurs obligations en vertu de la loi et répondre à leurs questions et préoccupations.
Nous avons amélioré nos processus d’observation, ce qui a permis de réduire considérablement le nombre de dépassements des échéances. Nous avons mis à niveau notre système électronique de gestion des cas, qui permet à nos conseillers de servir les titulaires de charge publique plus rapidement et plus efficacement.
Cette année, il y a eu plus de déclarations de cadeaux par les titulaires de charge publique principaux grâce, probablement, aux mesures de communication proactives que nous avons mises en place. Nous leur avons expliqué leurs obligations liées aux cadeaux, et avons élaboré de nouveaux formulaires et de nouvelles pratiques administratives pour aider ceux et celles qui reçoivent régulièrement des cadeaux. Nous avons également fait des exposés devant des groupes de titulaires de charge publique principaux.
Comme je l’ai mentionné dans mon rapport annuel, le commissariat a toujours eu très peu de contacts avec les titulaires de charge publique qui ne sont pas des titulaires de charge publique principaux. La plupart d’entre eux sont des membres à temps partiel de conseils, de commissions et de tribunaux fédéraux ou des employés ministériels à temps partiel. Cette situation découle du fait qu’ils ne sont pas assujettis aux exigences de la loi en matière de rapports et de dessaisissement ou à l’interdiction d’exercer des activités extérieures. En plus, bien qu’ils soient assujettis aux règles en matière de cadeaux, ils ne sont pas obligés de divulguer les cadeaux qu’ils acceptent.
Dans le passé, la pratique en vigueur consistait simplement à conseiller ces titulaires de charge publique à temps partiel sur leurs obligations en vertu de la loi au moment de leur nomination et au terme de leur mandat, sans engager aucune autre communication durant leur mandat. Je me suis engagée dans mon rapport annuel à changer cette pratique. Comme première étape, je suis sur le point d’envoyer aux titulaires de charge publique à temps partiel la première lettre d’une série de plusieurs que j’enverrai annuellement afin de leur rappeler leurs obligations en vertu de la loi et de les inviter à communiquer avec le commissariat s’ils ont des préoccupations particulières.
La dernière année a été particulièrement active au chapitre des enquêtes. J’ai publié quatre études en vertu de la Loi sur les conflits d’intérêts, dont trois ont été menées en parallèle en vertu du Code régissant les conflits d’intérêts des députés.
J’ai également interrompu une étude des allégations de partisanerie dans la publicité des initiatives du gouvernement de la part du premier ministre, de certains ministres ainsi que de leurs secrétaires parlementaires.
En juin 2009, j’ai publié un rapport sur mon étude portant sur des allégations selon lesquelles M. Colin Watson, un membre du conseil d’administration de l’Administration portuaire de Toronto, aurait favorisé les intérêts personnels d’un ami en prenant part à certaines décisions du conseil d’administration. J’ai conclu que M. Watson n’était pas un ami personnel de l’individu en question au sens de la loi. Il n’était pas en situation de conflit d’intérêts et n’a pas contrevenu à la loi.
Dans mes trois plus récents rapports d’étude, j’ai fait des commentaires sur divers points reflétant des préoccupations en matière d’éthique qui ne sont pas visées par la loi.
En avril 2010, j’ai publié un rapport d’étude concernant des plaintes déposées à l’égard de 25 ministres et secrétaires parlementaires soupçonnés d’avoir utilisé des identifications partisanes ou personnelles sur des chèques symboliques ou d'autres accessoires lors d'annonces de financement fédéral. J’ai estimé que le fait de rehausser l’image politique relève de l’intérêt politique partisan et non de l’intérêt personnel au sens de la loi. Je suis cependant arrivée à la conclusion qu’utiliser des identifications partisanes ou personnelles lors d’annonces de financement fédéral était inapproprié et que des mesures devaient être prises pour contrer cette pratique.
Mes deux autres rapports d’étude ont porté sur des activités de financement et de lobbying. En mai 2010, j’ai publié un rapport sur les activités de , alors ministre des Ressources naturelles, relativement à une activité de financement politique organisée par son association de circonscription. En septembre 2010, j’ai publié un rapport sur la participation de , secrétaire parlementaire du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, à une activité de financement organisée au profit de son association de circonscription.
Dans les deux rapports, j’ai proposé qu’on envisage des dispositions plus strictes sur les activités de financement des ministres et des secrétaires parlementaires. À cet égard, j’ai souligné que le prédécesseur de la loi actuelle, à savoir le Code régissant la conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts et l’après-mandat, interdisait aux ministres, secrétaires parlementaires et autres titulaires de charge publique à temps plein de solliciter personnellement des fonds, peu importe que cette activité les place ou non en situation de conflit d’intérêts.
J’ai aussi fait référence au document d’orientation du premier ministre qui énonce les pratiques exemplaires que les ministres et les secrétaires parlementaires sont tenus d’adopter dans le cadre d’activités de financement. Selon un récent rapport médiatique, le document sera rendu public bientôt.
Je conclurai en attirant votre attention sur différents domaines où le commissariat a eu de la difficulté à faire appliquer la loi et qui ont été abordés dans mon rapport annuel. L’un des domaines porte sur la notion de changement important. Les titulaires de charge publique principaux sont tenus d’informer le commissariat de tout changement important au contenu de leur rapport confidentiel, et ce, dans les 30 jours suivant ledit changement. Or, il arrive souvent que nous n’en soyons informés qu’à l’examen annuel suivant. Un changement important risque d’influer sur les obligations d’une personne en vertu de la loi. C’est pourquoi il importe de les déclarer sans tarder. Comme je l’ai mentionné précédemment, un manquement à ces échéances peut entraîner une pénalité administrative.
La notion de changement important n’est pas définie dans la loi. Afin d’améliorer le taux de déclaration, j’ai récemment mis à jour notre site Web en y ajoutant un avis d’information en vertu de la loi dans lequel on y décrit des changements importants.
Aux termes de la loi, les titulaires de charge publique doivent se récuser concernant une discussion, une décision, un débat ou un vote, à l’égard de toute question qui pourrait les placer en situation de conflit d’intérêts. Les récusations s’imposent dans des situations conflictuelles précises qui se présentent habituellement plus ou moins à la dernière minute.
Il paraît sensé de relever les situations où la récusation pourrait s’imposer dès qu’un titulaire de charge publique exerce ses fonctions et à ce moment-là établir un processus afin d’empêcher que des situations de conflit d’intérêts se produisent. La loi me donne le pouvoir de déterminer les mesures d’observation appropriées et, à ce titre, j’ai comme pratique de mettre en place des filtres anti-conflits d’intérêts qui prévoient des conflits éventuels et permettront ainsi d’éviter la récusation dans la plupart des cas. On qualifie souvent les filtres anti-conflits d’intérêts de sorte de « muraille de Chine ». Il s’agit d’une pratique courante dans le monde des affaires et la collectivité juridique.
Dès qu’un filtre anti-conflits d’intérêts est en place, les questions connexes, comme les dossiers, les réunions et les appels téléphoniques, sont redirigées par l’administrateur du filtre, de sorte qu’elles ne sont pas portées à l’attention du titulaire de charge publique.
La loi exige que toute récusation effectuée par un titulaire de charge publique principal doive être déclarée publiquement, mais il n’existe aucune exigence similaire dans le cas des filtres anti-conflits d’intérêts.
J’ai cependant le pouvoir de rendre tout autre document public lorsque je le juge approprié. Pour des raisons de transparence, depuis la fin de l’année dernière je rends publics les filtres anti-conflits d’intérêts de façon régulière.
Fait à noter, notre registre public ne contient aucune déclaration de récusation depuis l’entrée en vigueur de la loi. La principale raison est notre usage efficace des filtres anti-conflits d’intérêts. Il est possible qu’il y ait eu d’autres récusations, mais seulement une a été déclarée et celle-ci ne pourrait pas être rendue publique, parce qu’elle contenait un renseignement confidentiel du Conseil privé de la Reine pour le Canada.
Le dernier point que j’aimerais soulever concerne la confidentialité des études. Lorsque je reçois une demande d’étude qui a été rendue publique mais qui ne répond pas aux exigences de base, je ne peux pas expliquer publiquement mes raisons de ne pas aller de l’avant. Cette situation peut amener certaines personnes à présumer que je ne prends pas les demandes au sérieux ou que je privilégie un particulier ou un parti. Ces allégations peuvent nuire injustement à la réputation du commissariat, donc à son efficacité. De même, elles peuvent nuire de façon injuste à la réputation des personnes faisant l'objet des allégations.
[Français]
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration préliminaire. Je tiens à remercier le comité d'avoir pris le temps d'examiner mon rapport annuel 2009-2010 ayant trait à la Loi sur les conflits d'intérêts et de se pencher sur les questions qui y ont été soulevées.
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la commissaire.
J'ai siégé au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre et je suis très déçu de ne pas avoir l'occasion de vous entendre plus souvent depuis que je n'y siège plus.
Je vais essayer de poursuivre dans le même ordre d'idée que M. Easter. Sa confusion a créé une certaine confusion dans mon esprit.
Disons, par exemple, qu'un premier ministre est propriétaire d'une société de transport maritime, que cette société est enregistrée dans un autre pays et qu'elle s'occupe du transport de ressources naturelles. Le premier ministre devra-t-il alors se retirer des dossiers liés aux relations internationales, comme ceux qui concernent le Commonwealth ou la Francophonie, et prendre ses distances par rapport au pays dans lequel ses bateaux sont enregistrés? Lorsqu'un de ses bateaux transporte des ressources naturelles, doit-il se récuser concernant les discussions sur les ressources naturelles? Si quelqu'un tombe malade à bord, se retire-t-il du dossier sur les soins de santé? S'il survient un problème lié à l'immigration lorsque le bateau entre dans les eaux canadiennes, se récuse-t-il concernant les discussions sur les questions d'immigration? Si quelqu'un enfreint la loi, doit-il se retirer des discussions sur la sécurité publique? Nous pourrions continuer ainsi indéfiniment, pour bien plus que 10 ministères.
Pour revenir sur la confusion de M. Easter relativement à la façon dont cela fonctionne, je me demande comment, dans le passé, cela se traduisait pour le premier politicien du pays. Jusqu'à l'année dernière, comme vous l'avez dit, le filtrage n'était pas rendu public. Comment pourrait-on gouverner ce pays si nous appliquons ces règles si strictes, qui empêcheraient pratiquement quiconque de faire son travail, parce qu'à cause de la confusion ambiante, nous remettrions en question la capacité de quiconque d'accomplir son travail dans l'intérêt du pays?
:
Chers collègues, le prochain point à l'ordre du jour concerne, pour commencer, le procès-verbal du comité de direction. Ensuite, bien sûr, nous devrons examiner la motion de M. Easter, dont nous avions commencé à discuter à la fin de la dernière séance. Nous sommes aussi saisis de la motion de M. Poilievre. Je pense que ces deux motions sont liées et ont également à voir avec un des paragraphes du procès-verbal du comité de direction; tout est interrelié.
J'aimerais donc que nous examinions le procès-verbal du comité de direction, car certains points nécessitent peut-être une petite explication. Je vais y venir.
Ceci émane de la réunion du comité de direction qui s'est tenue un peu plus tôt aujourd'hui. Nous avons convenu de prendre trois mesures concrètes. La première est que dans le cadre de nos travaux futurs, nous voudrions inviter les représentants de deux ministères qui ont reçu un F sur la fiche de rendement établie par la commissaire à l'information. L'idée derrière cela, chers collègues, c'est que ces ministères ou agences ne respectent tout simplement pas la loi, et nous voudrions qu'ils nous expliquent pourquoi. Est-ce à cause d'un manque de ressources ou d'un manque de volonté? Est-ce dû à la confusion au sujet du cadre législatif? Est-ce que cela tient à l'orientation politique? Quel est le problème de ces ministères ou agences à l'égard de cette loi? Peut-être que les gens abusent de la loi. Je considère important que nous entendions ce qu'ils ont à nous dire parce qu'il semble y avoir un problème systémique au sein de certains ministères et agences.
En dernier — et je vais revenir sur le premier point plus tard —, nous allons demander à l'analyste de nous préparer un mémorandum sur l'opportunité d'un voyage à Washington pour nous occuper de toute la question de la divulgation proactive qui fera partie de notre étude.
Pour ce qui est du premier point se rapportant aux motions de MM. Easter et Poilievre, je pense qu'il faudrait que ce soit un peu plus précis; je vais justement faire une proposition dans ce sens. Voici ce que ça dit: « Jeudi 4 novembre: inviter Nigel Wright à comparaître pendant une heure devant le comité » — je ne pense pas que le sujet mérite qu'on y consacre plus de temps. La séance pourra être prolongée si le comité le décide le moment venu — « et lui demander de fournir les extraits des documents pertinents avant la tenue de cette réunion ».
Le terme « documents pertinents »... Ce que nous pourrions faire... M. Wright a remis une lettre au président plus tôt aujourd'hui dont je vais vous lire le dernier paragraphe. Au lieu de « documents pertinents », nous pourrions dire « documents dont il est question au quatrième paragraphe de votre lettre au président datée du 25 octobre ». Voici le paragraphe en question:
J'aimerais aussi profiter de ma comparution pour présenter les documents où sont expliquées les mesures de protection que moi et la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique avons l'intention de prendre en prévision de mon entrée en fonction pour que je puisse me récuser chaque fois qu'un dossier risque de me placer en situation de conflit d'intérêts, ainsi que la lettre exposant les détails de mon entente avec la Société Onex concernant mon possible retour en poste chez Onex.
Je pense que cela préciserait davantage les choses et, avec cette modification, si elle vous convient, je...
Eh bien, pour commencer, faisons les choses dans l'ordre. Je vais demander que quelqu'un propose l'adoption du procès-verbal.
Je sais que la motion présentée par le député est assez semblable à la lettre qui a manifestement circulé et que la plupart d'entre nous voient les deux propositions comme semblables. Je sais que, des fois, on paraît bien devant ses électeurs lorsqu'on se montre intransigeant ou lorsqu'on fait quelque chose du genre. Je ne sais trop. Mais, lorsqu'on écoute volontiers la voix du maître, par exemple dans le dossier du registre des armes à feu, au sujet duquel le chef d'un certain parti dit à ses députés comment voter, et lorsqu'on vote selon la consigne même si on n'est pas d'accord... parfois, on a peut-être tendance à feindre l'indignation au sujet d'un certain principe.
Ce que j'essaie de dire, monsieur le président, c'est qu'en toute honnêteté, si le comité se met à tout récrire chaque fois, même s'il dit exactement la même chose, simplement parce que nous voulons bomber le torse et avoir l'air d'un comité d'incorruptibles souhaitant faire la preuve de son incorruptibilité... autrement dit, peu importe si ce qui est écrit est exactement ce que nous voulons dire, nous allons le récrire et mettre notre nom au bas... si le député se sent mieux ainsi... je ne suis pas certain de bien comprendre le raisonnement des députés d'en face. Je sais qu'ils suivent les ordres venant du cabinet de leur chef et qu'ils en sont grandement stressés. Mais, dans le cas qui nous intéresse, nous avons l'occasion d'entendre le point de vue de celui qui deviendra éventuellement chef de cabinet avant son entrée en fonction, de manière à ce que nous puissions éviter les problèmes et peut-être faire des suggestions. Je pense que nous devons nous en réjouir plutôt que nous en désoler.
Selon moi, cet homme fait preuve d'une ouverture et d'une honnêteté hors du commun au sujet de ses engagements. Je crois aussi que son désir de témoigner devant notre comité est assez unique. Nous entendons tellement souvent les députés d'en face clamer leur déception ou leur désarroi lorsqu'ils ne sont pas capables d'obtenir les témoignages qu'ils souhaitent. Or, nous avons l'occasion d'apprendre ce que devraient être les conditions d'embauche du nouveau chef de cabinet, de manière à pouvoir faire des suggestions avant qu'il signe son contrat.
Je dirais au député que je suis bien conscient qu'il a reçu du cabinet de son chef la cassette qu'il doit faire jouer et qu'on lui a ordonné d'adopter la ligne dure pour pouvoir dire par la suite que c'est le Parti libéral qui a choisi le nouveau chef de cabinet du premier ministre. Vous êtes susceptible de faire volte-face dans les deux prochaines minutes, comme vous l'avez déjà fait au sujet d'un grand nombre dossiers...
Toutefois, cela dit, si c'est la pratique courante en pareil cas — et je ne peux pas en juger puisque je siège au Parlement depuis seulement deux ans et puisque je n'ai pas le savoir sur l'institution que possèdent d'autres députés qui siègent depuis trop longtemps —, s'ils se sentent mieux de cette façon et si c'est ainsi que le comité fonctionne, qu'ils ignorent donc ce que propose le sous-comité et qu'ils se donnent bonne conscience. Il est désolant de voir des députés se comporter de cette manière et choisir d'entreprendre sur ce ton la relation qu'ils auront avec un monsieur dont nous respectons, je l'espère, le titre et les fonctions, peu importe le parti auquel il adhère et les positions qu'il défend. Je ne pense certainement pas que nous ayons commencé du bon pied ici, aujourd'hui.