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Merci beaucoup de me recevoir. Je considère que je suis très chanceux, en fait, de pouvoir être à votre service aujourd'hui, alors j'espère que mes observations vont vous être utiles.
Mon emploi normal est celui de fonctionnaire au sein de la fonction publique de la Colombie-Britannique, comme le président l'a mentionné. Dans le cadre de ce poste, je me concentre sur la participation des citoyens à l'élaboration des politiques et à l'amélioration des services. Je veux cependant qu'il soit clair pour les membres du comité que, si mes remarques sont assurément le produit de mon expérience dans une certaine mesure, je suis ici aujourd'hui à titre personnel. J'ai pris des vacances pour venir, et je m'exprime en mon nom, ce qui veut dire que les points de vue que je vais exprimer sont les miens et non ceux du gouvernement de la Colombie-Britannique.
Cette précision apportée, permettez-moi de vous expliquer brièvement ce dont j'aimerais parler aujourd'hui.
D'abord il y a les raisons pour lesquelles la transparence du gouvernement est une chose importante, non seulement comme principe démocratique, mais aussi comme stratégie de gestion publique; un exemple de la façon dont les stratégies de transparence, fondées sur les approches de gouvernement transparent, peuvent permettre de régler les problèmes de nature publique par de nouveaux moyens; l'importance d'une réflexion qui porte non seulement sur la prestation de données et d'information, mais aussi sur un travail visant à faire en sorte que les gens utilisent ces données et cette information; enfin, quelques mots sur les exigences pour les dirigeants politiques du gouvernement transparent.
L'une des choses dont nous devons prendre conscience, c'est que les compétences nécessaires pour gouverner au XXIe siècle sont très différentes de celles qui étaient nécessaires au XXe siècle. Le gouvernement du Canada fait face à deux problèmes importants et grosso modo inévitables, comme c'est le cas dans le reste du monde, d'ailleurs: nous n'avons pratiquement plus d'argent, et, selon notre profil démographique, l'effectif du secteur public va probablement diminuer de façon spectaculaire très bientôt. Avec peu d'argent et très peu de gens, comment allons-nous faire pour arriver à faire des bonnes choses pour le pays?
Ma réponse simple à cette question, c'est que les gouvernements vont devoir apprendre à collaborer. Dans le passé, ils pouvaient se permettre de gouverner du haut vers le bas — « nous concevons, nous décidons, nous faisons »: voilà le genre d'organisation que les gouvernements étaient —, alors qu'aujourd'hui, les gouvernements se retrouvent aux prises avec des problèmes très complexes qu'ils ne peuvent pas régler seuls. On ne peut pas créer des lois pour faire disparaître des problèmes comme la pauvreté et les changements climatiques, pas plus qu'on peut simplement créer des collectivités saines et des rues sûres, peu importe à quel point c'est ce que nous souhaitons. Ces problèmes exigent plutôt que des mesures coordonnées soient prises en collaboration par de nombreux intervenants, y compris les citoyens, pour que nous puissions avancer.
Ce thème a été abordé récemment par les dirigeants politiques des États-Unis et du Royaume-Uni. L'une des versions de celui-ci, c'est le slogan de la campagne du président Obama: « Yes we can ». Le premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron, a abordé une autre version de ce thème, lorsqu'il a dit ce qui suit pendant le lancement de sa campagne:
Nous pouvons régler nos dettes. Nous pouvons réparer ce qui est brisé dans notre société. Nous pouvons rétablir la foi en notre régime politique qui a été réduit en miettes. Nous pouvons faire tout cela, mais seulement si des millions de personnes ont l'enthousiasme et l'inspiration nécessaires pour jouer un rôle dans [leur...] avenir.
Dans ce contexte, le gouvernement transparent, et surtout les données d'accès libre, deviennent davantage qu'un débat sur la transparence et la démocratie. Ces choses peuvent être vues comme une stratégie visant à permettre à la population de collaborer avec le gouvernement et aux citoyens de collaborer les uns avec les autres afin de comprendre quels sont les objectifs et de les atteindre. C'est autant une question d'efficacité que de principe.
Je sais que je ratisse large en disant cela, et il y a peut-être des gens qui pensent que c'est une affirmation un peu trop forte, mais mon expérience récente démontre que ce genre d'approche est possible.
J'ai participé à un projet dans le cadre de mon travail en Colombie-Britannique qui s'appelait Apps for ClimateAction et qui était un concours pour les développeurs Web et les développeurs de logiciels. Le but était, pour eux, d'utiliser des données fournies gratuitement par le gouvernement et de créer des applications Web et mobiles ingénieuses pour permettre aux gens de comprendre les répercussions des changements climatiques et de composer avec celles-ci. Il y a eu 16 candidats qui ont respecté les critères d'admission, et je vous dirais que certaines des applications présentées étaient franchement brillantes. Le concours a aussi aidé le Secrétariat de l'action climatique de la Colombie-Britannique à tirer parti le plus possible des nouveaux outils technologiques, à susciter l'intérêt des médias et à joindre toute une nouvelle génération de gens pour les inciter à faire quelque chose par rapport aux changements climatiques.
La chose importante que je veux souligner, c'est que, même si le concours était coordonné par le gouvernement provincial, il était commandité par des entreprises et des organismes sans but lucratif que les données d'accès libre et les mesures de lutte contre les changements climatiques intéressent. Les 40 000 $ en argent et en prix que nous avons trouvés pour offrir aux participants du concours venaient des commanditaires. Nous avons aussi reçu des contributions en nature de leur part. Par exemple, le site Web du concours a été mis au point par une petite entreprise de conception Web de Vancouver, les participants au concours ont eu accès à des experts de la convivialité d'une entreprise de Vancouver qui les ont aidés à rendre leurs applications plus conviviales, la cérémonie de remise des prix s'est tenue à l'Aquarium de Vancouver, et David Eaves, qui est venu vous parler plus tôt au cours de la semaine, a aussi offert du temps et des conseils gratuitement.
Nous avons choisi un mode de commandite qui ne correspondait pas à la méthode d'approvisionnement habituelle selon laquelle le gouvernement commande des solutions précises à des problèmes précis. À la place, le gouvernement de la Colombie-Britannique a publié un avis d'occasion qui décrivait le problème que nous essayions de régler, signalait le genre de ressources que nous cherchions pour nous aider et invitait les personnes intéressées à nous aider à atteindre notre but à poser leur candidature. En gros, nous étions prêts à travailler avec quiconque voulait travailler avec nous, et la réaction des gens a été excellente et forte. Vraiment, au bout du compte, nous avons travaillé avec des groupes qui étaient passionnés au sujet de la lutte contre les changements climatiques et qui étaient prêts à engager leurs ressources de façon significative, avec nous, au gouvernement provincial, dans le but de créer un excellent concours.
J'espère qu'il est clair que le résultat de l'ouverture — j'en reviens au gouvernement transparent — à d'autres idées et ressources a fait en sorte que le gouvernement provincial a été en mesure d'accomplir beaucoup plus de choses qu'il n'aurait pu en accomplir seul.
Il y a eu une série de concours d'applications utilisant des données d'accès libre un peu partout dans le monde, et ceux-ci ont leurs points forts et leurs points faibles. Beaucoup de ces concours étaient beaucoup mieux structurés et ont connu beaucoup plus de succès que celui auquel j'ai participé. Je félicite les gens qui ont organisé Apps pour Ottawa et Apps for Edmonton, deux concours qui ont eu lieu récemment au Canada et qui sont des exemples de la façon dont les données d'accès libre peuvent être utilisées pour mobiliser la population. À mon avis, ces concours ont connu un succès énorme.
Pour moi, cependant, la leçon à tirer du concours, c'est que la collaboration axée sur les données peut être très efficace et que le gouvernement peut tirer parti de quantité de ressources, pour autant qu'il le sache le demander.
J'ai passé beaucoup de temps dans le cadre d'événements publics à promouvoir le concours, à montrer des données aux gens, à chercher des idées avec des programmeurs et avec d'autres personnes, à chercher des tendances qui pourraient être à l'origine d'une idée gagnante. Les conversations que j'ai eues avec des citoyens étaient extraordinaires. Elles témoignaient de la passion, des idées positives, de la conviction, de la créativité et de la capacité d'analyse des gens. Elles étaient empreintes d'un véritable élan de créativité, et les participants s'en remettaient à eux-mêmes pour prendre les mesures visant à régler la partie du problème qui les intéressait le plus. Ils n'attendaient pas que le gouvernement offre des solutions; ils cherchaient à créer et à mettre en œuvre leur propre solution. C'était une excellente initiative citoyenne, permettez-moi de vous le dire, et il y en a beaucoup comme ça.
Ça m'amène à parler de la lacune dont je constate l'existence dans beaucoup de stratégies de gouvernement transparent, surtout en ce qui concerne les données d'accès libre. Il ne suffit pas de publier des données ou de l'information. Il faut faire un travail pour attirer l'attention des gens sur celles-ci, bâtir une communauté autour d'idées et d'analyses, voir comment cela s'applique à des problèmes réels et établir les normes d'utilisation responsable de cette précieuse ressource publique. Sans cela, il se peut que le plein potentiel des données ne soit pas réalisé.
À mon avis, il s'agit de la nouvelle définition du travail en matière de politiques publiques et du nouveau défi qui se pose à cet égard pour les fonctionnaires: trouver des façons de tirer parti des idées et de l'expertise des gens qui, à l'extérieur du gouvernement, sont prêts à travailler là-dessus ensemble dans le cadre d'un programme commun, parce que, pour en revenir au thème de la démographie et des finances, nous allons avoir besoin de ces gens dans un avenir très proche.
Nous voyons les premiers signes de l'adoption de cette approche à l'échelle internationale. Les États-Unis, par exemple, ont nommé ce qu'on appelle l'évangéliste des données d'accès libre pour joindre les collectivités, les écoles, les établissements d'enseignement et ainsi de suite. Ils nouent des partenariats avec des établissements d'enseignement afin d'accroître la capacité d'interprétation des données aux États-Unis.
La Nouvelle-Zélande intègre les données d'accès libre dans ses consultations publiques, surtout lorsqu'il s'agit de sujets techniques, de façon à favoriser l'adoption d'un fondement commun pour l'analyse par les personnes qui formulent des propositions.
Je n'ai pas l'autorité nécessaire pour juger de la réussite de ces expériences, mais je sais qu'elles sont importantes. Si vous recommandez au gouvernement d'offrir un accès libre à ses données, je pense que vous devriez aussi lui recommander de fournir des ressources pour encourager la mobilisation de la population.
Comme je m'adresse à des politiciens, il y a une chose que je veux dire rapidement au sujet de l'importance d'un rapprochement entre la transparence du gouvernement et l'orientation politique au Canada. J'espère que vous, qui êtes nos dirigeants, allez commencer à voir le pouvoir et les possibilités qu'offre l'utilisation de mécanismes de gouvernement transparent pour accroître la collaboration avec le public, que, plutôt que de simplement offrir des solutions pour obtenir des votes, les dirigeants politiques vont comprendre à quel point il est efficace et nécessaire de poser les bonnes questions pour réunir les bonnes personnes qui pourront trouver de façon significative des solutions durables aux problèmes importants auxquels nous sommes confrontés, dont les soins de santé et les changements climatiques, pour n'en nommer que deux.
Cela suppose que nos dirigeants mettent des groupes et des personnes au défi d'assumer la responsabilité de régler les problèmes et d'engager leurs propres ressources pour les régler. Cela suppose aussi que toutes les personnes concernées sont responsables de trouver une partie de la solution. Le gouvernement a un rôle à jouer, mais n'est pas nécessairement responsable de l'intégralité de la solution.
Le gouvernement transparent, et en particulier les données d'accès libre, offrent une façon de travailler en vue de concrétiser cette possibilité, vu la capacité de collaboration qu'il crée. Les données d'accès libre peuvent devenir une plate-forme de collaboration entre le gouvernement et le public, et j'espère que nous allons être en mesure de saisir l'occasion qui s'offre à nous, au Canada.
J'ai hâte de voir, dans la suite des travaux du comité, comment vous allez puiser dans le bassin remarquable d'expertise dont dispose le Canada au chapitre de la réflexion sur la gouvernance et la mobilisation de la population. Bon nombre des idées que j'ai évoquées me viennent de gens comme Don Lenihan, du Forum des politiques publiques, et de Thomas Homer-Dixon, de l'Université de Waterloo. J'ai apporté une liste de noms d'autres personnes avec lesquelles je peux vous mettre en contact, si vous êtes intéressés, et nous pouvons commencer à discuter.
J'aimerais en particulier vous recommander des collègues de la Colombie-Britannique avec lesquels vous pourriez discuter du plan de Gouvernement 2.0 de la Colombie-Britannique, qui contient des passages sur les données et l'information d'accès libre. La sous-ministre du ministère des Services aux citoyens, Kim Henderson, et le chef de la fonction publique de la Colombie-Britannique, Allan Seckel, notamment, seraient d'excellents porte-parole à l'égard de l'orientation du gouvernement provincial dans ce domaine.
Là-dessus, merci beaucoup. Voilà qui conclut mes observations.
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Bonjour. Merci de l'occasion qui m'est offerte de discuter avec vous aujourd'hui. J'ai très hâte de participer à la discussion de cet après-midi.
Je crois que vous avez reçu le mémoire que je vous ai fait parvenir, alors je vais simplement me concentrer sur certaines diapositives de façon à insister sur les messages que je veux transmettre et à ajouter des choses à ce que David a dit.
Je pense que la chose la plus importante, du point de vue des municipalités, c'est que, comme nous formons l'administration la plus proche des gens, nous avons beaucoup d'interactions avec eux et nous voyons un grand besoin et une forte demande à l'égard d'une plus grande transparence au sein des gouvernements et, essentiellement, de la possibilité pour les gens de surveiller notre rendement et de s'assurer qu'ils sont entendus par l'administration locale. Je pense que ça pourrait se faire dans l'ensemble du gouvernement. Nous le constatons partout au Canada, partout dans le monde, comme David le disait, et aussi jusqu'au gouvernement fédéral, à la lumière de certaines des discussions auxquelles nous avons pris part, par exemple avec Ressources naturelles Canada et certains autres secteurs qui témoignent d'une réflexion très axée sur l'avenir.
Ce que nous croyons, dans notre milieu, c'est que, au sein de l'administration locale, où nous sommes le plus près des gens, nous commençons à voir se produire une transformation très importante et qui gagne en ampleur.
Je vais choisir quelques diapositives dans le but d'insister sur certains des aspects du travail que nous avons fait et, je l'espère, pour vous présenter de l'information qui suscitera des questions chez vous et vous permettra d'approfondir les sujets abordés.
Je fais équipe avec ma directrice municipale, Ulli Watkiss, qui est la responsable de l'information dans notre ville —comme dans la plupart des municipalités —, et nous examinons la question du point de vue tant de la gestion de l'information que des TI. Nous collaborons également avec les divisions, qui sont chargées de la prestation des programmes.
Pour ce qui est du contenu de l'exposé que je vais vous présenter, l'introduction fait état de certains des problèmes et de certaines des raisons pour lesquelles cette nouvelle culture de gouvernement transparent que nous voyons naître existe, le gouvernement transparent comme solution par défaut, ce qui revient à dire « voilà le point de départ » et nous procédons à partir de là.
Je vous demanderais d'ouvrir le document à la page 4, où vous voyez le concept de « Toronto à votre service ». C'était à l'époque où le maire Rob Ford, qui a récemment été élu, est arrivé au pouvoir. Il est venu à la première réunion du conseil et il a défini quatre priorités précises. La première, c'était d'améliorer le service à la clientèle, la deuxième, de rendre l'administration municipale plus transparente et de la responsabiliser, la troisième, de réduire la taille de l'administration et le coût de ses activités, et la quatrième, d'améliorer les transports.
Eh bien, même la dernière priorité peut bénéficier de l'utilisation de données d'accès libre. En fait, toutes ces priorités peuvent être réalisées, l'amélioration du service à la clientèle et les économies, parce que, encore une fois, les données existent, tout ce qui va de meilleurs horaires de la TTC, l'heure à laquelle le prochain autobus passe — et nous avons fait concevoir des applications à partir de ces données — à l'amélioration des services à la clientèle en ligne, en passant par la participation au gouvernement électronique rendu possible. Le gouvernement transparent et les données d'accès libre contribuent de toutes les façons à la réalisation des priorités du maire.
Les diapos suivantes parlent un peu de la croissance dans le domaine et du nombre de transactions qui montrent que le Web est de plus en plus le moyen privilégié. Le téléphone demeure le principal, mais l’écart se comble très rapidement, et le Web est en train de devenir l’un des moyens très privilégiés. Ça indique aussi que 98 p. 100 des Canadiens ont un accès quelconque à Internet, ce qui signifie encore une fois que les données d’accès libre en ligne peuvent être très accessibles.
Je veux définir ce qu'est le gouvernement transparent et ce que sont les données d'accès libre, parce que je pense qu'il y a vraiment beaucoup de définitions différentes. C'est dans le document que vous avez reçu, mais je veux insister sur le fait qu'il ne s'agit pas simplement de données. Il est aussi question de cette idée d'une interaction et d'une mobilisation ouvertes, et d'une mobilisation citoyenne, et d'inciter les gens à se représenter et à participer, que ce soit en ligne ou en personne, puis à faire part de leur expérience à d'autres et à tirer parti de la capacité de prise de décisions uniques qu'offre cet espace plus vaste.
Je pense que c'est vraiment important, parce que, au bout du compte, ce que nous constatons à l’échelle locale, c’est que le gouvernement transparent et les données d’accès libre accroissent la confiance envers le gouvernement, et surtout envers l’administration la plus près des gens et celle à laquelle ils ont affaire le plus souvent. Nous pensons toutefois que c'est le cas pour tous les gouvernements.
À la page suivante, vous allez voir que nous avons à Toronto un système d’information sur la gestion des réunions. Eh bien, c’est un système très important, parce que, si vous visitez la page, et le lien est là, vous pourrez voir que tout ce qui concerne l’administration municipale est en ligne — tous les ordres du jour, tous les rapports, tout est là —, ainsi que les données à cet égard. Je pense qu’il y a des liens ici à partir desquels il est possible d’explorer ça.
L’un des éléments à ce sujet dans notre stratégie est le fondement de la divulgation proactive et systématique. La divulgation proactive, c’est lorsque nous publions les données ou l’information en ligne, et la divulgation systématique, c’est lorsque nous sommes en mesure d’y afficher de l’information rapidement dans le cadre d’une demande normale. Ça a réduit de moitié le nombre de demandes d’accès à l’information que nous recevons; ainsi, le coût des activités du gouvernement diminue, la réaction des gens face à l’information s’améliore, et, encore une fois, la confiance s’accroît, et il en découle de meilleures consultations.
Nous avons aussi discuté avec Mme Ann Cavoukian, qui, je crois, va venir témoigner ou est déjà venue témoigner. Elle parle beaucoup de la protection de la vie privée à l'étape de la conception. L'intégrer dans un système du genre garantit que les gens ont accès à leur gouvernement.
Nous appuyons aussi cela à l'aide de listes de vérification, d'information et de conseils, qui proviennent des directeurs municipaux pour ce qui est des politiques, et de nous et des spécialistes des TI pour ce qui est de la technologie.
Les diapositives suivantes portent sur notre système électoral et certaines des principales choses nouvelles que nous offrons en ligne, et vous pouvez voir que l'accès aux services en ligne s'est accru de façon tout simplement exponentielle.
À la diapo 11, nous parlons de la chaîne de valeur de l’ouverture des données. Les données d’accès libre exigent du travail, mais il s’agit d’un travail qui est fondé sur ce que les gens font au quotidien. Ça ne s’ajoute pas à leurs tâches ni n'ajoute de ressources supplémentaires. Pour nous, ça fait partie de nos activités de tous les jours. Ce que je veux dire par là, c’est que nous disposons de systèmes qui nous aident dans le cadre de l’exécution de nos programmes professionnels. Nous disposons de systèmes d’information qui nous aident à exécuter les processus gouvernementaux et à améliorer la situation des citoyens.
Nous avons trois principes de base. Nous fournissons des données qui existent déjà: nous ne créons pas de nouvelles données simplement pour les rendre libres d’accès. Il s’agit simplement de données qui ont trait à nos activités de tous les jours, et nous les affichons dans le Web. Nous offrons des données brutes et des données regroupées. Surtout, nous les mettons à jour et fournissons les métadonnées ou le contexte dans lequel s’inscrivent les données pour que les gens sachent comment les interpréter.
Nous devons aussi vérifier la source, pour savoir si nous pouvons bel et bien les diffuser, qu’elles sont présentées dans la forme adéquate et que le processus de gouvernance adéquat est en place. Vous voyez que nous faisons beaucoup de gouvernance, mais c’est pour nous assurer que les bonnes données sont accessibles, et ça fait véritablement partie de nos orientations stratégiques.
La chaîne de valeur existe depuis 2009. Il s'agit d'un très bon processus qui a très bien fonctionné. Nous avons obtenu des réactions positives abondantes dans la collectivité.
À la page suivante, vous pouvez voir ce que nous avons lancé. Je pense que vous avez entendu parler de Mark Surman, de Mozilla, le fournisseur de Firefox. En 2008, il a mis la ville de Toronto au défi de penser comme le Web, de se tourner vers le Web, de se tourner vers les gens, de demander de l'aide — le gouvernement n'a pas à tout faire tout seul —, de s'appuyer sur les grands réseaux d'internautes et de demander de l'aide pour encadrer la création de nouvelles façons d'utiliser les données d'accès libre.
Dans ce contexte, un site communautaire de données sur Toronto a été créé en même temps que le lancement: datato.org. Le site a été mis au point par des gens de la collectivité pendant leur temps libre. Il a inspiré le site dataott.org, qui contient des données sur Ottawa. Dans ce cas-ci aussi, les intervenants de la collectivité ont joué un rôle, en présentant la demande, ou une partie des données, et en disant: « Voici les données qui nous intéressent. Qu'en pensez-vous? » Nous avons travaillé avec eux sur d'autres éléments d'intérêt et pour publier les données dans le Web. Ça a été très utile.
Sur la diapo suivante, vous pouvez voir une analyse des sites de données les plus populaires et des données qui sont le plus souvent téléchargées. Encore une fois, les facteurs essentiels au succès de projets de données d’accès libre, c’est la pertinence des données, la mise à jour de celles-ci de façon régulière et une mise en contexte adéquate. Sinon, on ne sait pas ce qu’on a devant soi. Quand les gens ont commencé à utiliser des sites de données d’accès libre, une partie du problème, c’était que, à un moment donné, les données n’étaient plus valides, et les gens ne savaient pas vraiment ce qu’elles représentaient.
L'autre chose que nous faisons, c'est que nous adoptons le point de vue du Web 2.0 ou du Gouvernement 2.0 et que nous demandons aux gens ce qu'ils pensent de ce que nous faisons. Nous leur posons la question par l'intermédiaire de Twitter et par différents moyens dans notre site Web et dans le cadre de nos processus. Nous avons reçu beaucoup de commentaires différents, qui figurent dans le document. Certains des messages transmis par Twitter sont là.
Nous avons aussi vu d’excellents résultats. Il y a des exemples d’application dans les diapositives. L’un des exemples les plus intéressants concerne une personne qui a créé une application pour iPhone qui permet de savoir quand l’autobus va passer dès qu’on arrive à l’arrêt. C’est très intéressant. Il y en a d’autres comme DineSafe, qui sert à savoir si le restaurant où on va est bon.
L’autre volet, comme à Ottawa, c'est le 311. Nous avons le service le plus important au Canada et le deuxième en importance en Amérique du Nord. Lorsqu’on pense au 311, on pense au téléphone, mais c’est aussi beaucoup de fonctionnalités en libre-service qui sont maintenant sur le Web. Nous rendons l’accès libre aux connaissances que nous accumulons et aux conseils que nous donnons aux citoyens. Nous les affichons en ligne pour que les gens puissent y avoir accès en libre-service. Par ailleurs, nous allons très bientôt afficher les données liées aux demandes dans notre site de données d’accès libre.
Nous avons reçu plus d'un million d'appels au cours de la première année, et la popularité du service ne fait que croître. C'est une excellente façon de joindre les masses, comme c'est le cas ici, à Ottawa.
Vous pouvez voir sur la diapo suivante certains des messages qui sont reçus, parce que, par Twitter, on surveille aussi comment les choses évoluent.
L’autre chose dont j’aimerais parler — les diapos suivantes montrent un peu ce qui se fait dans le Web —, c’est de la prochaine génération de données d’accès libre. Le simple fait de mettre des données d’accès libre dans le Web sous forme brute, lisibles par machine, est très utile. Comme David le disait, il y a des concours et différentes façons d’inciter les développeurs à créer de nouvelles applications intéressantes, mais les gens ne sont pas tous des développeurs; ce n’est pas tout le monde qui a la capacité de créer des applications ou même tout le monde qui souhaite le faire, mais tout le monde veut savoir ce qui se passe dans sa ville ou au sein de son gouvernement.
Il y a maintenant une chose qu’on appelle un blogue de données. Ce que ça veut dire, c'est qu’il y a différents types de données, et que, si on veut consulter un tableur ou une visualisation de données ou encore télécharger des données brutes et créer une application à partir de celles-ci, les données sont toutes accessibles dans le site Web. La ville de New York l’a fait, et nous avons l’intention de le faire pour notre service 311. Je sais que ce n’est pas tout à fait clair dans la diapo, mais il y a différents exemples de visualisation dans celle-ci. Nous voulons aussi afficher nos données sur le budget de façon à ce qu’elles puissent être consultées à l’aide d’un navigateur, parce que les données sur le budget figurent parmi les plus complexes. Nous avons travaillé avec des gens qui s’intéressent aux données d’accès libre et qui connaissent bien l’informatique dans le cadre d’un événement qui a eu lieu en décembre, où les gens ont créé une application de navigation qui leur permet d’interpréter nos données budgétaires. Ça va permettre de diffuser ces données auprès de la population plus rapidement, ce qui va contribuer au débat sur notre situation budgétaire qui évolue rapidement.
Avec la prochaine diapo, je veux simplement terminer en expliquant ce que je veux dire par périple de transformation. Ça prend du temps, mais ce n’est pas une série d’événements. Il s’agit de nombreuses choses qui se passent à différents degrés de maturité et en même temps. Il s’agit de vraiment comprendre les besoins des citoyens, de travailler avec eux, de comprendre ce qu’ils vivent, de tâter le pouls, de rapprocher le gouvernement pour qu’il soit accessible partout et en tout temps pour les gens et de s’assurer qu’on écoute continuellement et qu’on gagne la confiance des gens en leur offrant de plus en plus d’information au sujet du gouvernement grâce aux données d’accès libre et au gouvernement transparent.
Vous avez entendu le témoignage de Chris Moore, je crois, et je pense que Guy Michaud va venir témoigner aussi. Nous avons aussi collaboré avec la ville de Vancouver à un projet qui s’appelle G4. Si cela vous intéresse, nous pouvons vous faire parvenir le rapport publié récemment. La page couverture figure dans le diaporama. Le rapport est assez approfondi, mais il contient beaucoup d’information valable. Si ça vous intéresse, nous pouvons assurément vous le faire parvenir. Les principales recommandations figurent dans les notes de présentation de la diapositive, et elles sont vraiment axées sur ce que les différentes municipalités peuvent faire pour rendre leurs données encore plus faciles d’accès. Nous sommes d’avis qu’il y a des zones d’intérêt commun, comme les modes d’octroi de permis et les expériences que nous pouvons partager.
Pour conclure, je dirais que les changements vont tout simplement continuer de se produire. C’est assurément ce qui se passe à Toronto, et je sais que c'est ce qui se passe ici, à Ottawa, et au sein des gouvernements provinciaux aussi. Les problèmes qui se posent ne vont pas cesser d’exister. Ils vont continuer d’évoluer. Nous croyons qu’en adoptant un nouveau point de vue et en joignant la population pour travailler avec elle et avec d’autres ordres de gouvernement dans ces cadres importants, nous pouvons améliorer le gouvernement et le rendre plus transparent et faire en sorte qu’il soit davantage à l’écoute, en fait.
Merci beaucoup. Voilà mes observations.
Ce qu’on désigne maintenant sous le nom de « gouvernement transparent » — l’accessibilité accrue du public aux données grâce aux moyens électroniques — permettra, on l’espère, à toute personne qui s’intéresse à un enjeu de faire de meilleures recherches, de mieux contribuer aux consultations publiques et d’améliorer ainsi ses observations auprès du gouvernement.
C'est certainement une bonne chose, mais ce n'est pas la seule. Et cela ne veut pas dire qu'en ayant un gouvernement transparent plus branché, un gouvernement réellement transparent sera en place.
J'ai décrit trois façons dont l'information provenant du gouvernement devient publique. Je vais simplement en faire un survol rapide.
Étant donné que la majorité des documents, voire la totalité des documents, existent maintenant sous forme électronique, une plus grande quantité d’informations gouvernementales devrait être accessible sur les sites Web gouvernementaux. En 2001, le rapport du Groupe d’étude de l’accès à l’information a formulé un certain nombre de recommandations pour améliorer la diffusion de l’information. Récemment, un certain nombre de gouvernements se sont engagés sur cette voie. Cette approche a été adoptée aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie, ainsi que par un certain nombre de gouvernements sous-nationaux, notamment à l’échelon municipal.
Aucun défi insurmontable n’empêche le gouvernement du Canada de mettre en place une initiative similaire. Mme Legault, la commissaire à l’information, a relevé plusieurs préoccupations gérables, dont certaines s’appliquent aux modèles de données transparentes n’importe où. D’autres, comme l’exigence de traduire les documents pour répondre aux exigences en matière de langues officielles, sont propres au Canada, et surtout au gouvernement fédéral.
En Colombie-Britannique, notre Freedom of Information and Protection of Privacy Act a fait l’objet d’un examen par trois comités — un examen de la loi est prévu après cinq ans — et les comités ont recommandé d’accroître la divulgation courante de l’information, y compris l’information sous forme électronique, et la divulgation courante par le gouvernement. Ce n'est pas encore chose faite.
La deuxième méthode de divulgation de l’information prend la forme de demandes présentées en vertu de la loi sur l’accès à l’information. Si la divulgation courante est ce que le gouvernement propose à ses citoyens et au reste d’entre nous, l’accès à l’information nous offre, comme citoyens, la possibilité de demander de l’information au gouvernement. Il s’agit d’un code complet pour présenter une demande d’accès à l’information ainsi qu’un processus d’examen. Il s’agit d’un lien essentiel dans les moyens qui s’offrent aux citoyens de connaître ce que font leurs gouvernements et qui permet d’établir un juste équilibre entre les droits des citoyens à l’information et les exigences de confidentialité légitimes dans des circonstances clairement définies et limitées. Néanmoins, cette méthode n’avait pas pour but, et ne devrait pas avoir pour but, d’être la principale méthode de divulgation de l’information. La principale méthode de diffusion devrait être la divulgation courante.
Nous n'énumérerons pas les nombreuses lacunes du système actuel d'accès à l'information, puisque ce comité a étudié cette question à fond. Je vais vous épargner le résumé de cette question. Nous y reviendrons, cependant, parce que le système d'accès à l'information est un élément essentiel de tout véritable système de gouvernement transparent.
Enfin, il y a la divulgation non autorisée et non demandée, qui est celle qui s'impose en l'absence d'un système ou lorsqu'un système fonctionne mal. Ce sont les fuites. WikiLeaks en est un exemple. C'est un autre moyen par lequel l'information est diffusée parfois.
En Colombie-Britannique, un article de notre loi exige que le responsable d'un organisme public communique l'information, et ce, même sans qu'une demande soit présentée, parce que l'information est liée à un risque de dommages considérables à l'environnement ou à la santé ou à la sécurité du public ou d'un groupe de personnes ou encore lorsque la divulgation de cette information est, pour toute autre raison, manifestement dans l'intérêt du public.
J’aimerais aussi vous parler de certains des obstacles possibles à la mise en place d’un gouvernement transparent. L’un de ces obstacles, c'est que le gouvernement transparent et les données d’accès libre... deviennent essentiellement des brochures électroniques. Les gouvernements publient ce genre de brochures maintenant, et ce que nous avons... Le risque est que le gouvernement ne fasse qu’imposer un contenu privilégié sur le Web, qui ne pourra être manipulé par les citoyens, qui ne sera pas dans un format facilement utilisable.
Il n’y a probablement aucune façon de contourner cette situation, et nous devons avoir confiance que les représentants communiqueront des renseignements... et qu'ils ne restreindront pas la diffusion de ce type d’information de manière déraisonnable. Or, cela n’a pas été le cas dans le cadre de l’accès à l’information sous divers partis et sous la gouverne de divers premiers ministres et de divers ministres responsables.
En l'absence d'une méthode pour rendre la divulgation obligatoire, il n'y a guère de raisons d'espérer que l'information qui sera diffusée régulièrement sera accessible sous d'autres formes que des brochures électroniques.
La réticence des gouvernements à permettre la divulgation de l'information sous diverses formes qu'ils ne privilégient pas est très bien comprise, mais un cas en cours en Colombie-Britannique qui nous intéresse directement fournit un exemple éloquent.
Nous sommes aux prises avec ce qui est probablement l'une des plus longues demandes d'accès à l'information ayant jamais été présentées au pays. Nous entamons maintenant la septième année d'un contrat entre IBM et le gouvernement provincial. Le gouvernement nous a emmenés devant les tribunaux à plusieurs reprises. Il a invoqué de nombreuses exceptions. Les exceptions ont toutes été rejetées. Le gouvernement s'adresse maintenant de nouveau aux tribunaux.
Le point ultime que nous essayons de soulever est que les grands contrats gouvernementaux devraient être facilement accessibles aux fins d'examen du public. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a effectivement reconnu l'intérêt du public envers l'accessibilité des contrats sous forme électronique en publiant régulièrement sur le Web les contrats des secteurs public et privé.
Le gouvernement n'a pas jugé bon de publier le contrat en question en ligne, malgré le fait que la commissaire à l'information et à la protection de la vie privée laisse entendre que les contrats du genre devraient être affichés en ligne. La commissaire, Elizabeth Denham, a dit que « la divulgation proactive de ces contrats ferait épargner beaucoup de temps, d'argent et de paperasse à tous les intervenants ».
En dernier ressort, nous pourrions devoir publier le contrat nous-mêmes, en attendant l'issue du litige ou un revirement du gouvernement. Cet exemple devrait servir d'avertissement à toute personne qui croit que le fait de passer à des données transparentes se fera facilement.
Un autre obstacle potentiel, c'est que, dans l'enthousiasme à l'égard du potentiel des données transparentes — et il y a un potentiel réel —, nous contournions le système d'accès à l'information et fassions fi des problèmes graves de ce système. La commissaire à l'information actuellement en place et ses prédécesseurs ont témoigné devant vous et décrit les nombreuses lacunes qui existent. Le comité a examiné cette question dans le passé et a rédigé des rapports visant à corriger cette situation.
Il semble aussi que la quantité d'informations diffusées ait diminué. Selon la commissaire à l'information: « Au cours des 10 dernières années, le pourcentage des dossiers pour lesquels toute l'information a été communiquée a diminué, passant de 41 p. 100 à 16 p. 100. »
On parle beaucoup de l'idée de publier les documents en ligne en vertu des lois sur l'accès à l'information afin que toute personne puisse les consulter. Mais il ne sert à rien de diffuser en ligne les réponses aux demandes d'accès à l'information si le système est à ce point dysfonctionnel que les demandeurs sont essentiellement incapables d'obtenir l'information.
Ça m'amène à l'autre question. C'est une chose que nous avons vue en Colombie-Britannique et que nous appelons « transparence trompe-l'oeil ». Nous participons actuellement à un processus de plaintes concernant la société BC Ferries, laquelle est une société d'État qui gère le service de traversiers en Colombie-Britannique. BC Ferries relève de nouveau du système d'accès à l'information depuis la fin de l'année dernière à la suite d'une enquête menée par le contrôleur général de la province, qui a pensé que ce serait un moyen d'améliorer la gouvernance.
La nouvelle politique mentionne que tout document transmis à un demandeur sera immédiatement affiché sur le site Web de BC Ferries. En conséquence, les demandeurs sont privés de leur droit à l'utilisation prioritaire de l'information qu'ils obtiennent, ce qui, en retour, fera perdre l'envie aux demandeurs d'investir du temps et des ressources pour présenter des demandes d'accès à l'information. Pour dire les choses franchement, il s'agit là d'une tentative camouflée de freiner les demandes d'accès à l'information sous l'apparence de l'intention louable d'accroître l'accès du public à l'information.
Si on fait en sorte que l'information obtenue soit essentiellement inutilisable ou que les journalistes ne puissent pas l'utiliser, entre autres, il y aura de moins en moins de demandes qui seront affichées en ligne.
Ce n'est pas la première fois qu'un organisme public essaie de faire ce genre de choses, mais BC Ferries est le premier organisme à en faire une politique officielle et à y recourir pour décourager les gens de présenter une demande.
La politique fonctionne ainsi. Les demandeurs doivent suivre les étapes des processus habituels pour les demandes d'accès à l'information. BC Ferries impute des frais à la personne demandant l'information, jusqu'à concurrence de la limite maximale admissible dans chaque cas. Les documents publiés sont affichés sur le site Web de BC Ferries. Si la demande est présentée par voie électronique, le demandeur recevra les renseignements en même temps qu'ils sont affichés. Si les documents sont transmis sous format papier, ils seront affichés dans un délai de 24 heures à compter du moment où ils sont postés au demandeur.
Nous avons l'expérience directe de ce genre de choses. Nous avons reçu des documents. Nous les avons eus trois jours après qu'ils ont été affichés.
Je vais terminer tout de suite. J'aimerais conclure en disant que la FIPA est d'avis que nous devons veiller à ce que les mesures trop longtemps attendues à l'égard de la divulgation courante de l'information et l'utilisation de la technologie pour accroître l'accès à l'information fassent aussi en sorte que cette information puisse être utilisée par tous les Canadiens.
Les Canadiens doivent être capables de demander des renseignements précis à leur gouvernement et de les obtenir en temps opportun, et ce, sans frais ou moyennant un coût minime. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place un système d'accès à l'information fonctionnel.
Personne ne veut se diriger vers une dystopie où les gouvernements publient sous forme électronique des renseignements que personne n'utilise ou auxquels personne ne fait confiance, tandis que des documents occasionnels du genre de ceux qui ont été diffusés sur WikiLeaks accroissent le risque de préjudice sérieux aux intérêts de l'État, des entreprises ou des particuliers.
Nous espérons que le travail que vous accomplissez pour mettre en place un gouvernement transparent sera un pas important vers une véritable transparence au sein du gouvernement.
Merci.
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Oui, je pense que je comprends. Dites-le moi si je ne réponds pas à votre question.
Je ne pense pas qu'il puisse être mauvais d'ouvrir la porte plus grande.
M. Harold Albrecht: Oui.
M. David Wallace: Le fait est que, à l’échelon municipal, il y a beaucoup de gens qui font des représentations. Ils ont cinq minutes pour présenter leur idée. Les gens font cela depuis que les réunions communautaires existent, et, aujourd’hui, à l’ère de l’électronique, nous discutons avec eux par l’intermédiaire de ce système de gestion des réunions qui leur permet de nous faire parvenir leurs idées par courriel. Dans l'avenir, nous allons peut-être même clavarder, et même faire d'autres choses, qui sait?
Nous disposons, par l’intermédiaire de notre directrice, de moyens d'examiner le type de commentaires que nous recevons: quels sont les thèmes des commentaires? Quels sont les sujets de préoccupation? Il y a beaucoup d’éléments, mais il y a de nombreux points communs. L’une des techniques de visualisation permet de cerner les tendances et de déterminer les points d’intérêt au moment où on reçoit l’information. On peut donc dialoguer avec le public et approfondir une question en disant: « Explorons ce sujet. Parlons-en. Peut-être que nous pourrions tenir une séance de discussion sur ce sujet. »
Ce qui se produit, donc, c'est que c'est beaucoup plus interactif. Autrefois, les gens se présentaient et disaient ce qu'ils avaient à dire. On leur répondait « merci beaucoup » et le tout était consigné au procès-verbal. On gardait certains éléments de ce qui avait été dit, je pense, parce qu'on pouvait se faire une idée de ce que les gens pensaient, mais on ne pouvait jamais vraiment se faire une idée de ce que ça voulait dire exactement dans le contexte des grands enjeux.
Si on peut maintenant commencer à pouvoir cerner les tendances et travailler avec ça, surtout par voie électronique, alors on peut commencer à travailler intelligemment avec tous ces commentaires. Ce que les systèmes axés sur le savoir peuvent permettre de faire — la technologie peut nous aider à cet égard —, c’est qu’ils peuvent analyser les tendances et faire ressortir, disons, quelques points de convergence que le comité permanent sur la planification et la croissance ou sur l’économie ou sur l’environnement doit peut-être approfondir; peut-être que nous devons jeter un coup d’oeil sur certaines choses qui figuraient dans notre plan d’immobilisations, même si nous sommes au milieu de l’exercice, et dire: « Un instant. Avons-nous prévu les bons investissements ou devons-nous apporter certaines modifications? » On peut donc ainsi mieux savoir ce que pensent les citoyens.
À l’échelon fédéral, par contre, ça pose une difficulté très importante — vous devez vous occuper de tout un pays —, mais c’est là que vos partenaires des autres ordres de gouvernement peuvent vous venir en aide. Ils peuvent vous transmettre l’information sur certaines questions. Un bon exemple, c’est celui des gens qui n’ont pas de pièces d’identité. Comment pouvons-nous faire pour leur verser des prestations? Comment nous y prendre pour bien nous occuper d’elles? Que faire quand le gouvernement fédéral dit qu’il faut avoir des pièces d’identité pour ouvrir un compte bancaire et qu’on a quand même des problèmes? Nous travaillons donc sur ce problème, mais nous travaillons avec le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral pour déterminer une façon de nous assurer que nous pouvons aussi discuter avec ces personnes qui ne se font pas vraiment entendre en ce moment.
Voilà donc comment nous travaillons avec cela. Je pense que l'une des choses qui suscitent le plus d'enthousiasme, c'est lorsqu'on constate que, en 2007, aucune des pages du site Web qui portent sur le sujet était visitée, alors que, aujourd'hui, nous avons...
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Oui, il y a effectivement beaucoup de mesures de précaution qui ont été intégrées. C'est une excellente question.
Par exemple, on ne fournit pas l'inventaire des lignes. Vous ne pouvez pas connaître le nombre de kilomètres de tuyauterie ou de canalisations électriques, ou quoi que ce soit de ce genre, information dont on n'autorisera jamais la publication en ligne. Un ingénieur pourrait présenter une demande en passant par la procédure appropriée, et sa demande serait entièrement validée et ainsi de suite, mais la perspective des données d'accès libre ne donne pas d'accès à ce type d'information, à savoir l'information sur nos services publics, sur ce qui se cache sous la chaussée.
La plupart des villes américaines envisagent de publier un autre type d'information: ce sont les données sur la criminalité. De fait, si vous allez sur le site de New York, vous pouvez effectivement voir qui fait l'objet d'accusations, et toutes sortes d'autres choses. Sur le plan de la protection des renseignements privés, c'est une question que nous avons examinée attentivement, et notre groupe de mobilisation citoyenne a travaillé avec les policiers. Ça n'est tout simplement pas faisable et, d'un point de vue canadien, ce n'est pas acceptable.
Par ailleurs, nous créons ce que nous appelons des indicateurs de quartier, qui s’appuient sur divers facteurs et différentes caractéristiques. Vous pouvez avoir une idée de ce qui se passe dans un quartier, pas seulement en matière de criminalité, mais en fonction d’autres éléments, l’économie, et ainsi de suite. Sous la forme d’un forum assorti d’une foule d’informations, vous pouvez vivre l’expérience du quartier et savoir ce qui s’y passe, mais les renseignements bruts et détaillés sont dans les dossiers de la police, et ils y restent.
Nous avons pris énormément de mesures de précaution. Après qu’on nous a proposé de relever le défi en 2008, nous avons pris un an pour nous préparer et examiner tous les détails avec nos directeurs municipaux et notre groupe de mobilisation citoyenne, pour parler avec la police et les gens dans les communautés, et ainsi de suite, afin de bien nous préparer et de comprendre comment nous pourrions mener la tâche à bien. Nous avons également examiné les exemples de ce qui se faisait ailleurs.
La plupart des données d’accès libre sont des informations générales ou des cartes, et c'est parce que les gens veulent savoir où trouver les choses. Toutefois, c’est également l’information la plus facile à mettre en ligne. C’est la raison pour laquelle on constate l’ascension fulgurante de Google Maps et des ressources du genre. Mais cette information a ses limites. Les gens veulent savoir ce qui se passe réellement dans leur quartier, ses caractéristiques, et c’est là que l’utilité de ces indicateurs de bien-être de quartier et d’autres éléments se manifestent.
Mais les enjeux de sécurité publique ne sont pas mis en ligne. Pendant la crise du H1N1, tous les renseignements relatifs aux cliniques étaient publiés, mais, bien entendu, on ne publiait pas les résultats en matière de santé et les différents événements qui se passaient. Ainsi, nous collaborons avec notre médecin hygiéniste en chef ainsi que toutes les divisions et tous les organismes différents pour nous assurer des choix que nous faisons, et ce sont eux qui prennent les décisions finales. Ce sont eux qui préparent les listes de vérification de la qualité et qui décident de publier les données. Ils obtiennent des conseils de la part des directeurs municipaux et des professionnels de l’information, ils parlent aux TI relativement aux aspects techniques, mais au bout du compte, ce sont eux qui disent: « Vous pouvez publier ces données ».
C'est la raison pour laquelle, grâce à des consultations très détaillées et continues, ce sont les bonnes données qui sont publiées et qui sont caractérisées par les métadonnées appropriées; nous savons qu'elles sont utiles pour le public de toutes les manières possibles, tout en rendant le gouvernement lui-même plus transparent, mais d'une manière appropriée qui nous permet de nous acquitter de nos obligations à l'égard des citoyens.
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Je vais essayer de faire un survol très rapide.
Notre première réaction, lorsque nous avons appris que la société allait afficher les demandes en ligne, ça a été un optimisme prudent, parce que c’est une bonne chose. Le SCDAI existait à l’échelon fédéral, et, comme je l’ai noté dans mon mémoire, ce système devrait être remplacé. Toutefois, au fur et à mesure que les détails ont été connus, il est devenu de plus en plus évident que le système était conçu non pas pour accroître la transparence, mais bien pour rendre les choses difficiles pour certains demandeurs.
Nous avons commencé à voir de plus en plus d’information. BC Ferries ne fait pas qu’afficher l’information dans le site Web, la société diffuse aussi un communiqué dans lequel elle dit aux autres médias: « Le Vancouver Sun vient de recevoir cette information. Le gouvernement provincial, CBC, CTV, tout le monde, prenez-la. Visitez notre site Web, et vous aurez accès à ce qu’ils ont passé des mois à essayer d’obtenir. »
Par ailleurs, BC Ferries facture encore des frais, des frais importants. Nous venons de nous lancer dans une lutte contre les frais.
Ainsi, le demandeur doit faire toutes sortes d'acrobaties, il doit payer dans certains cas et, au bout du compte, il n'a pas une minute de plus pour examiner l'information.
L’autre chose, c’est que, lorsque les réponses aux demandes d’accès à l’information sont arrivées — puisque, bien sûr, nous avons immédiatement présenté une demande pour savoir comment la société avait conçu son système —, l’une des notes de service que nous avons trouvées dans la poubelles à documents, que la société a affichée en ligne et que nous avons obtenue trois jours plus tard sur papier, précisait que les représentants de BC Ferries cherchaient une façon de diffuser proactivement une partie de l’information dont ils savaient qu’on allait la leur demander. Ils savaient qu’on allait leur demander combien le PDG de BC Ferries allait gagner au cours de l’année, mais, pour une raison ou une autre, il y avait plusieurs notes de service dans lesquelles les gens chargés de concevoir le site Web disaient: « Est-ce que nous allons recevoir le contenu là-dessus ou quoi? » Puis la question disparaît mystérieusement des documents. Peut-être allons-nous avoir la réponse plus tard, après une autre poursuite judiciaire.
Il est clair que les représentants de BC Ferries ont réfléchi à cela. Ils envisageaient la question de la transparence. Ils envisageaient de procéder à une divulgation proactive, mais, avec le système qui est en place à l'heure actuelle, ce n'est pas ce qui se passe. Il faut présenter une demande. Les représentants doivent demander au président pour déterminer combien il a gagné cette année, plutôt que ce soit simplement affiché, que ses dépenses soient affichées, ou quelque chose du genre.