:
Chers collègues, la séance est ouverte. Bienvenue à tous.
le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique se réunit aujourd'hui conformément au Règlement.
Notre premier témoin est M. Nigel Wright, chef de cabinet désigné du premier ministre.
Avant de donner la parole à M. Wright, permettez-moi d'expliquer brièvement la nature de cette audience; je décrirai certaines balises qui guideront, je l'espère, les questions des membres du comité.
Nous entendrons aujourd'hui M. Nigel Wright, chef de cabinet désigné. Il est accompagné de M. Joe Wild, secrétaire adjoint au cabinet, qui pourra répondre aux questions de nature technique. Comme chacun le sait à présent, M. Wright vient du secteur privé. Il travaillait pour une grande société canadienne bien établie ayant des intérêts dans de nombreux secteurs, non seulement partout au Canada mais aussi dans tout les domaines économiques. On a également appris que M. Wright entend retourner travailler pour cette société lorsqu'il quittera son poste au Cabinet du Premier ministre.
Je rappelle à tous les membres du comité que cette audience n'est pas une enquête sur les titres de compétence de M. Wright et que le président ne permettra pas qu'elle le devienne. D'autres personnes ont déterminé que M. Wright est qualifié pour ce poste et il n'incombe pas au comité d'en juger. Je déclarerai irrecevable toute question à ce sujet. Les questions devront porter uniquement sur les moyens qu'entendent prendre M. Wright, le Cabinet du Premier du ministre, le gouvernement du canada et le Conseil privé pour éviter tout conflit d'intérêts ou apparence de conflit d'intérêts. M. Wright a bien voulu remettre au comité des documents décrivant ses arrangements avec le gouvernement, lesquels ont été pris avec l'aide de la commissaire aux confilts d'intérêts et à l'éthique.
Je vous invite encore une fois à limiter vos questions à ces sujets. Cela dit, je donne maintenant la parole à M. Wright.
Monsieur Wright et monsieur Wild, soyez les bienvenus à notre comité.
Je pense que vous avez une déclaration préliminaire, monsieur Wright. Vous avez la parole.
:
Je vous remercie, monsieur le président et membres du comité, de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui.
[Traduction]
Je suis heureux de comparaître devant le comité. J'adhère pleinement aux principes de la Loi sur les conflits d'intérêts et de son application par un mandataire indépendant du Parlement. Il s'agit de garanties importantes de l'intégrité des titulaires de charge publique.
Comme l'a indiqué le président, je suis accompagné aujourd'hui de Joe Wild, secrétaire adjoint du cabinet au secrétariat de l'appareil gouvernemental, au Conseil privé. C'est Joe qui a rédigé les documents sur le cloisonnement de l'information que j'ai remis au comité.
Comme vous le savez sans doute déjà, en mars dernier le très honorable Stephen Harper m'a demandé d'être son chef de cabinet à compter du 1er janvier 2011, ce que j'ai accepté sans hésiter.
[Français]
C'est un grand honneur pour moi d'être invité à servir le premier ministre en tant que chef de son cabinet et, par son intermédiaire, de servir le pays. J'ai été touché par sa confiance en moi et je compte être chaque jour à la hauteur de cette confiance.
[Traduction]
Jusqu'à il y a quelques jours j'étais directeur général chez Onex, société qui vise à accroître la valeur d'un portefeuille d'entreprises dans lesquelles la société investit. Onex est une société canadienne et une grande réussite. Je suis fier de nos réalisations. J'ai aidé nos équipes de gestionnaires à constituer des entreprises prospères et viables qui créent des milliers d'emplois qui n'existeraient pas autrement.
Onex se voit confier des milliards de dollars par des investisseurs et a un bilan très enviable ayant depuis 30 ans utilisé ces capitaux pour agrandir des entreprises, bâtir de nouvelles usines, mettre au point de nouveaux produits et de nouveaux procédés, et créer des emplois. Chez Onex, je m'occupais surtout de la fabrication dans l'industrie aérospatiale et à ce titre, j'ai siégé au conseil d'administration de deux sociétés affiliées à Onex, Hawker Beechcraft et Spirit. J'ai depuis démissionné de ces postes. Je suis très fier de ce que nous avons accompli chez Onex et je souhaite la meilleure des chances à mes anciens collègues.
[Français]
Mon mandat à Onex est terminé, et je vais désormais consacrer les 100 p. 100 de mes activités professionnelles, à l'exclusion de toute autre chose, au service du premier ministre.
[Traduction]
Votre comité a des interrogations au sujet de mon rôle chez Onex et de la façon dont il pourrait influencer mon travail pour le premier ministre. D'après mon expérience personnelle, Onex a très peu d'interactions avec le gouvernement. Au cours des cinq dernières années, je n'ai rencontré un fonctionnaire fédéral qu'une fois au sujet des affaires d'Onex. C'est quand j'ai accompagné le directeur financier d'Onex pour discuter avec des représentants de la Banque du Canada des nouvelles règles comptables conformes aux nouvelles normes internationales de déclaration financière adoptées par le Canada. Je ne pense pas que des problèmes se posent très souvent, ni que le système de cloisonnement que nous avons établi à des fins éthiques nuise au service et aux conseils que je vais offrir au premier ministre.
J'ai répondu à votre invitation de venir discuter avec vous des arrangements que j'ai pris sur les conseils et l'avis de la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique et du Bureau du Conseil privé. Je voulais comparaître à titre personnel avant d'assumer mes fonctions pour répondre aux questions des membres du comité.
[Français]
Je peux vous dire qu'à toutes les étapes de la procédure, j'ai recherché et suivi à la lettre les conseils de la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, et de son personnel.
[Traduction]
Je vous ai remis plusieurs documents. Le premier dont je vais parler est une lettre d'entente avec Onex qui confirme que j'ai pris congé de la compagnie et décrit les modalités de mon éventuel retour.
L'entente stipule que si je décide de ne pas réintégrer mon emploi chez Onex d'ici le 1er janvier 2013 — dans presque deux ans et quart — ma démission serait considérée comme volontaire. L'entente prévoit également une exception à ce principe de démission volontaire si Onex me licenciait sans motif ou optait pour un congédiement implicite. J'ai demandé un congé pour éviter de perdre les économies et les options d'achat d'actions que j'ai mis de nombreuses années à accumuler.
Le deuxième jeu de documents dont je vais parler définissent le cloisonnement de l'information que j'ai évoqué tout à l'heure et prévoit son administration. Ces documents ont été examinés et approuvés par la commissaire à l'éthique, à qui il incombe d'administrer la loi. Dans un courriel que j'ai joint à ces documents, elle explique qu'elle déterminera si j'ai respecté toutes les exigences de la loi lorsque le rapport confidentiel sera terminé et les déclarations voulues auront été faites, comme elle le ferait pour n'importe quel autre titulaire principal d'une charge publique.
Le cloisonnement de l'information a été préparé par Joe Wild et maître Yvan Roy, sous-secrétaire du Cabinet et conseiller juridique auprès du Greffier du Conseil privé. M. Roy est chargé de l'administration du cloisonnement — ou protection contre les conflits d'intérêts comme on l'appelle parfois au gouvernement — et en tant que superviseur de la protection contre les conflits d'intérêts, il devra veiller à ce que ces dispositions soient respectées par le personnel politique du Cabinet du Premier ministre.
Le Commissariat à l'éthique surveillera les éléments du cloisonnement pour déterminer la nécessité d'y apporter certains changements de temps à autres. Je serai moi-même aussi personnellement tenu de surveiller ces éléments et d'envisager d'éventuelles modifications.
[Français]
Tous les arrangements que j'ai pris et ceux de tout titulaire de charge publique, d'ailleurs, sont assujettis à la législation la plus stricte de l'histoire du Canada, soit la Loi fédérale sur la responsabilité.
[Traduction]
Au moment d'élaborer la Loi sur les conflits d'intérêts, le Parlement a énoncé cinq objectifs, dont l'un était de faciliter aux employés du secteur privé le passage à la fonction publique, et vice-versa. C'est une excellente idée qui a permis à des travailleurs de tous les domaines de servir l'administration publique, y compris au plus haut niveau.
Dès le mois d'avril, j'ai commencé à travailler avec la commissaire à l'éthique et d'autres pour faire en sorte d'arranger mes affaires conformément aux exigences de la loi. La toute première question que j'ai soulevée auprès du Commissariat à l'éthique traitait sur les congés autorisés de titulaires de charge publique. La commissaire m'a répondu qu'elle les acceptait pourvu que les garanties appropriées soient mises en place et qu'elle avait procédé ainsi avec d'autres personnes.
J'ai alors révélé mes circonstances financières personnelles à la commissaire à l'éthique et commencé à me familiariser avec la Loi sur les conflits d'intérêts. Le commissariat m'a recommandé l'établissement d'un système de cloisonnement de l'information ou de protection contre les conflits d'intérêts. Sur ce conseil, j'ai rencontré M. Wright et M. Wild du Bureau du Conseil privé pour leur demander d'établir un cloisonnement qui préviendrait toute possibilité de conflit d'intérêts. Ce processus a été terminé vendredi dernier, lorsque la commissaire à l'éthique a approuvé les documents relatifs au cloisonnement de l'information que vous avez en main.
La mise à jour et la surveillance du cloisonnement sera un processus continu auquel participeront le BCP, le superviseur de la protection contre les conflits d'intérêts et le Commissariat à l'éthique. Je serai aussi tenu d'informer ces trois intervenants de tout élément qui nécessiterait la modification de la portée de ce cloisonnement.
J'ai révélé à la commissaire à l'éthique tous les aspects de ma situation financière et je le ferai de nouveau dans un rapport confidentiel officiel qui est exigé par la loi. Le Commissariat à l'éthique mettra ensuite ma déclaration sur Internet où chacun pourra la consulter.
Le cloisonnement de l'information vise trois domaines déterminés par la commissaire à l'éthique avec mon consentement. Ainsi, la commissaire a jugé que ces trois domaines, et aucun autre, pourraient donner lieu à des conflits d'intérêts réels ou potentiels. J'ai de mon propre chef ajouté un quatrième domaine, l'industrie canadienne de la fabrication aérospatiale. Comme j'ai beaucoup travaillé dans ce secteur, j'ai jugé prudent de l'inclure dans le cloisonnement, même si je n'étais pas obligé de le faire.
En 2006, le Parlement a adopté une loi dont l'administration incombe à la commissaire à l'éthique, expressément pour éviter que des personnes ayant travaillé dans d'autres sphères et qui veulent travailler pour le gouvernement du Canada se trouvent en situation de conflit d'intérêts. La loi a établi un système complet et détaillé fondé sur des divulgations publiques et confidentielles, et ce système fonctionne bien.
[Français]
J'ai entièrement confiance en la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, et en sa capacité, à titre d'agente indépendante du Parlement, de veiller au respect de la loi et à ce que moi-même, comme tous les autres titulaires de charge publique, je place les intérêts des Canadiens avant tous les autres. C'est le niveau de responsabilité qu'a recherché le Parlement en adoptant la Loi fédérale sur la responsabilité et auquel les Canadiens sont en droit de s'attendre.
Je me suis conduit de cette manière, et rien dans mon passé ne laisse entendre que je me conduirai différemment. Je m'engage publiquement à le faire.
Je vous remercie de m'avoir invité et je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Soyez les bienvenus, monsieur Wright et M. Wild.
J'aimerais dire tout d'abord qu'Onex, et votre travail pour cette société — ont été incontestablement une grande réussite dans le monde des affaires. Nous vous en félicitons.
Toutefois, nous évoluons dans le monde de la politique, et le gouvernement ne fonctionne pas exactement comme une entreprise. C'est ce que certains souhaiteraient, mais ce n'est certainement pas le cas.
Depuis que vous avez été nommé chef de Cabinet du Premier ministre, beaucoup d'inquiétudes ont été soulevées au sujet des avoirs d'Onex et de la multitude d'entreprises — je pense qu'il y en a 40 — qui ont des liens avec de nombreux ministères. Il y a assurément des risques de conflits d'intérêts.
Tout comme la population, nous sommes très préoccupés par cela, d'autant plus que, comme vous l'indiquez dans votre lettre, vous êtes en congé autorisé de votre poste chez Onex et que vous y retournerez dans des circonstances très différentes de celles dans lesquelles se trouverait un ancien fonctionnaire qui passe au secteur privé après avoir respecté une période de restriction.
Monsieur le président, j'ai ici un graphique que j'aimerais que l'on projette au tableau. Il nous aiderait à comprendre les relations de M. Wright avec au moins certaines entreprises. Pourrait-on projeter ce graphique à l'écran?
Je ne sais pas si cela faisait partie de la question, mais à tout le moins vous avez mentionné que je ne serais pas assujetti aux mêmes règles que n'importe qui d'autre lorsque je retournerais chez Onex. Je crois que c'est tout à fait faux. Le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique a établi un système pour les congés autorisés.
De façon plus particulière, l'article 35 de la Loi sur les conflits d'intérêts prévoit une période de restriction. Cet article interdit à quiconque de conclure un contrat de travail avec une compagnie avec laquelle il a eu des rapports officiels directs pendant l'année ayant précédé son mandat de titulaire de charge publique.
La mise en place du système de cloisonnement que j'ai décrit garantit que je n'aurai pas de rapport avec la société Onex ou une de ses filiales, et encore moins pendant l'année qui précédera mon retour chez Onex. À mon avis, cette période de restriction est assez théorique. Les règles s'appliquent à moi comme elles s'appliqueraient à n'importe qui d'autre.
Par ailleurs, on a demandé comment le système de cloisonnement fonctionne, ce qui est une question importante à mes yeux. Le député m'a remis un tableau où figurent plusieurs ministères. Il faut bien comprendre que le système de cloisonnement porte sur des dossiers et des points de décision et non des ministères.
Il est très clair que toute question, discussion ou information touchant l'un ou l'autre de ces domaines est assujettie au cloisonnement. Ainsi, aucun renseignement touchant une compagnie détenue par Onex ou le secteur de la construction aérospatiale au Canada ne me sera transmise. D'autres que moi recevront des renseignements ou prendront des décisions touchant ces domaines. Je n'y serai associé ni de près ni de loin.
Le processus me semble assez simple. D'après mon expérience personnelle, la seule que je connaisse, il y a très peu d'interaction entre Onex et le gouvernement. Les systèmes de cloisonnement comme celui-ci ont bien fonctionné jusqu'à maintenant.
À mon avis, le processus va être assez simple et ne va pas entraver les services que je fournirai au premier ministre.
:
Je vous remercie, monsieur Wright, d'avoir accepté notre invitation.
Le Parti conservateur a toujours décrié le fait qu'au sein du gouvernement fédéral, les personnes occupant des postes élevés pouvaient passer du secteur privé au secteur public ou du gouvernement au secteur privé. Pour décrire cette situation, on parlait du phénomène des portes tournantes. Le Parti conservateur s'est mis en porte-à-faux en décriant cette situation et en annonçant qu'il allait y mettre fin.
M. Harper vous désigne comme chef de cabinet; vous êtes l'étoile de Bay Street; vous venez du secteur privé, en l'occurrence d'une entreprise qui est l'employeur le plus important du secteur privé canadien et, de par votre poste de chef de cabinet, vous vous apprêtez à devenir la deuxième personne en ordre d'importance au gouvernement. Ne trouvez-vous pas que ça cause un problème, en matière d'éthique?
Malgré que vous ayez appliqué tout ce système de cloisonnement des informations, vous allez recevoir et entendre des rapports confidentiels, prendre connaissance d'un très grand nombre de renseignements. Même si les articles 34 et 35 de la Loi sur les conflits d'intérêts dictent les règles d'après-mandat, vous ne pourrez pas faire abstraction de tout ce que vous aurez entendu, vu et lu. Il y aura même des secrets d'État. Vous allez ramener dans le secteur privé toutes ces informations, ces contacts privilégiés que vous aurez créés. Ne trouvez-vous pas que, sur le plan éthique, quelque chose cloche?
Merci beaucoup également de nous avoir fourni les documents à l'avance. Cela nous a été très utile.
Je suis préoccupée du fait que vous avez adopté une approche très transactionnelle en ce qui a trait aux relations du gouvernement avec Onex. Vous avez dit, même avec ce diagramme, qu'à votre avis le contact est limité, or, c'est un véritable univers de politique publique.
Si les films canadiens ne représentaient que 1 p. 100 de toutes les recettes de films, pourriez-vous alors participer à une conversation au sujet du contenu canadien sur les écrans canadiens au Canada, par exemple? Pourriez-vous avoir une conversation au sujet des réductions des impôts frappant les sociétés avec du capital emprunté? Comment pouvez-vous vraiment faire cela?
Une autre chose qui me préoccupe c'est le fait que vous relevez d'un subalterne — de quelqu'un que vous pouvez congédier. Ce n'est pas habituellement de cette façon dont les choses se passent, si l'on veut avoir quelqu'un qui n'a pas de lien peut-être avec le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique ou une autre façon de faire les choses. Il me semble bizarre que la personne qui gérera la protection contre les conflits d'intérêts dans votre cas soit pour ainsi dire votre subalterne.
Il y a ensuite ce avec quoi vous arrivez ce avec quoi vous repartez. Y a-t-il une raison pour laquelle le code de déontologie ne s'appliquerait pas à vous en ce qui concerne la période de restriction?
:
Monsieur le président, je vais répondre aux deux premières questions que j'ai entendues, et je demanderai peut-être à la députée de répéter sa troisième question car je ne suis pas certain d'avoir bien compris.
La première question concerne ce qui est compris et ce qui ne l'est pas, ce qui est visé et ce qui ne l'est pas, si je prends une approche transactionnelle. Je pense qu'avec la protection contre les conflits d'intérêts, l'idée est que des personnes impartiales ne sont peut-être pas du même avis quant à ce qui est couvert et ce qui ne l'est pas. Ce n'est pas moi qui prendra cette décision.
C'est la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique qui décidera ultimement ce qui tombe ou non sous le coup du cloisonnement de l'information. Ce faisant, elle examinera la loi, je crois, et elle constatera que l'intérêt personnel ne s'entend pas d'un intérêt dans une décision ou une question d'application générale qui touche la catégorie générale de personne que l'on appelle titulaire de charge publique. Elle tiendra donc compte de cette définition que l'on retrouve dans la loi.
Ce que je voulais vraiment dire pour répondre à la question, c'est que je ne prendrai pas cette décision moi-même. C'est la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, qui a approuvé ce régime, qui prendra ces décisions.
La deuxième question concerne le superviseur du cloisonnement de l'information au sein du Cabinet du Premier ministre. Je pense que la députée comprendra qu'il doit y avoir quelqu'un au sein du Cabinet du Premier ministre qui s'occupera des questions dont je ne pourrai m'occuper. Le superviseur du cloisonnement de l'information est cette personne. C'est cette personne qui est si vous voulez de l'autre côté de ce « cloisonnement de l'information » et qui peut recevoir des communications ou participer à des séances information auxquelles je ne peux pas participer. Cette personne n'a cependant pas le dernier mot concernant ce qui est visé ou non par le cloisonnement de l'information, et ce n'est pas elle non plus qui décide si cette protection est efficace. Cette personne, selon la loi et la façon dont la protection a été conçue, est la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique.
Veuillez m'excuser, je n'ai pas entendu la dernière question.
En fait, le processus a été très satisfaisant. Je ne suis pas certain si je devrais faire cela, mais je dois féliciter la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique et le commissariat, car tous ceux avec qui j'ai traité ont fait un travail très professionnel et complet, connaissaient non seulement la loi, mais les principes et les objectifs qu'ils sont chargés de faire respecter.
J'ai constaté qu'il y avait un système en place pour s'occuper de gens comme moi. Lorsque j'ai eu besoin qu'on mette en place des accords de fiducie sans droit de regard, cela a été fait immédiatement. Les questions au sujet des divulgations que j'ai faites ont été très détaillées. Le rapport confidentiel est un rapport extrêmement détaillé et il me faudra un certain temps pour le terminer.
À mon avis, il est clair que nous avons un système rigoureux. Il est clair qu'il s'agit de la loi la plus rigoureuse que nous ayons jamais eue au pays à cet égard. Elle est cependant administrée par des gens qui la comprennent très bien, à mon avis, et qui veulent qu'elle fonctionne.
J'ai l'impression et je suis convaincu que ce système fonctionne et qu'il fonctionnera dans mon cas.
Le cloisonnement de l'information a été établi lorsque j'ai signé l'attestation à l'effet que je suis lié par cette protection et lorsque j'ai fait parvenir une note de service à ceux qui figurent sur la liste de distribution que vous avez devant vous, pour aviser les gens que cette protection existe dorénavant.
L'étape suivante, comme vous devez vous y attendre, c'est qu'il y aura des séances d'information, tant au sein du Cabinet du premier ministre qu'au Bureau du Conseil privé, plus tard au cours de la semaine afin de décrire son fonctionnement à ceux qui sont chargés de l'administrer et qui s'en occuperont, et pour répondre aux questions et apporter les éclaircissements nécessaires.
Ce qui arrivera, tant du côté de la fonction publique que du côté politique au sein des bureaux des ministres, c'est que lorsque quelqu'un prépare une note d'information ou une initiative stratégique qui pourrait être en rapport avec des intérêts visés par le cloisonnement de l'information, la question sera portée à l'attention du supérieur immédiat et ultimement des chefs de cabinet des ministres et du chef de cabinet adjoint au Cabinet du Premier ministre. En ce qui concerne la fonction publique, ça sera porté à l'attention de M. Roy et de M. Wild.
Ces personnes mettront en place les procédures brièvement décrites dans les documents que je vous ai remis — des documents protégés, la protection de mots de passe, des enveloppes doubles, tout ce genre de chose — afin de s'assurer que cette information est traitée. Le premier ministre n'est jamais privé de conseils, de sorte que l'information est traitée rapidement par quelqu'un d'autre que moi.
Toute chose pouvant être visée par le cloisonnement de l'information est portée à l'attention de la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique dans le cadre d'un processus documenté. Donc la question comme telle et la réponse également seront documentées, ce qui à mon avis respecte les normes de la transparence que nous voulons avoir en place.
:
Bonjour, monsieur Wright. Merci d'être venu témoigner aujourd'hui devant nous.
Lors de votre exposé, vous avez dit avoir accepté sans réserve l'offre du premier ministre. Vous avez jugé bon faire une entente avec Onex, vous avez donc bel et bien l'intention de retourner chez Onex après votre passage au gouvernement, ça n'est pas sans réserve, à mon avis.
Après votre nomination, vous avez 120 jours pour faire une déclaration à la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Vous dites que vous êtes venu témoigner ici comme simple citoyen, et que votre témoignage est volontaire. Or on connaît la ligne dure du gouvernement présentement en ce qui a trait aux témoignages.
Aurez-vous la même amabilité qu'aujourd'hui si, plus tard, le comité juge bon vous inviter à vous présenter ici de nouveau pour témoigner et répondre à des questions? Car plus tôt, vous avez dit que vous ne pouviez pas répondre à des questions qui traitent de situations hypothétiques.
Si après avoir déposé vos documents, soit après les 120 jours mentionnés plus tôt, le comité veut vous entendre de nouveau, aurez-vous cette même amabilité de vous présenter ici, ou suivrez-vous la ligne dure actuelle de votre gouvernement en décidant de ne pas venir témoigner devant nous?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, messieurs Wright et Wild de votre présence ici aujourd'hui.
Je crois qu'il est important de ne pas oublier que, en tant que comité, nous ne procédons pas à l'examen d'une nomination du gouverneur en conseil. Monsieur le président, vous l'avez dit de façon très claire plus tôt.
Le premier ministre a certainement indiqué qu'il avait confiance en vous. Notre rôle principal à titre de comité est de veiller à ce que le processus en place ait été suivi, et nous sommes confiants qu'ainsi, les Canadiens seront bien servis, et nous aurons l'assurance que les règles d'éthique et d'intégrité ont été respectées.
J'aimerais parcourir le processus encore une fois brièvement. Vous avez dit qu'en avril, vous avez rencontré la commissaire aux conflits d'intérêt et à l'éthique; ensuite vous avez pris le temps de vous familiariser avec la loi et par la suite, la commissaire a recommandé l'instauration d'une protection contre les conflits d'intérêts ou comme vous l'appelez « un cloisonnement de l'information ». En fait, la commissaire aux conflits d'intérêt et à l'éthique a comparu ici il n'y a pas si longtemps et a indiqué au comité qu'elle avait eu droit à votre entière collaboration tout au long du processus.
J'ai également le privilège de faire partie du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Il y a à peine quelques semaines la commissaire nous disait qu'il était important de ne pas imposer de lignes directrices rigides au point d'empêcher le gouvernement de pouvoir faire appel à des gens comme vous, des gens du monde des affaires, du secteur privé, pour servir les Canadiens.
Je crois que les Canadiens peuvent se fier au processus que vous avez décrit, à la transparence en place, à la protection contre les conflits d'intérêts de même qu'à vos antécédents d'homme d'affaires.
M. Martin a laissé entendre plus tôt que vous avez décidé d'utiliser le terme « cloisonnement de l'information » alors que vous rêviez tout éveillé un jour. Mais il est évident d'après votre exposé que ce cloisonnement de l'information est utilisé dans le secteur privé et dans d'autres secteurs gouvernementaux.
Je me demande si l'un de vous deux pourrait nous donner des exemples d'autres domaines où ces cloisonnements de l'information ou protection contre les conflits d'intérêts sont mis en oeuvre, comment ils fonctionnent, et comment on peut comparer le processus au processus suivi dans ce cas particulier.
:
J'ai combien de temps? Très peu.
J'avoue que j'aime bien ce tableau. Si on remplaçait le chef de cabinet par Paul Martin, je me demande si on pourrait placer tous les postes que les gens d'en face ont créés. J'ai parlé l'autre jour de tous les dossiers dont il aurait dû se récuser s'il avait respecté ces règles. En fait, je suppose qu'il ne serait jamais devenu ministre des Finances du Canada.
Un processus a été mis en place et il a été suivi. La commissaire est là pour apporter son aide et ses conseils. Nous avons des exemples dans les secteurs privé et public dont nous pouvons nous inspirer. Comme d'autres l'ont déjà souligné, il est évident que votre expérience dans le milieu des affaires nous aidera et vous aidera à assumer votre nouveau rôle.
Les députés d'en face ne semblent pas vouloir reconnaître que M. Easter a raison. C'est inhabituel, car je présume que, chez les libéraux, il est rare qu'on s'intéresse aux questions d'éthique, surtout qu'ils semblent obsédés par ce à quoi le passé leur a donné droit. Ce nouveau processus, ces nouvelles normes d'éthique très élevées prévues à la Loi sur la responsabilité représentent quelque chose de tout nouveau pour eux et il leur a fallu un certain temps pour comprendre que, dorénavant, on fait les choses différemment ici.
Je sais que je ne vous laisse pas beaucoup de temps pour répondre, mais je voulais vous poser une question sur la fiducie sans droit de regard et son fonctionnement. Vous savez, ici, au Parlement, un avocat reste un avocat, tout comme un courtier d'assurances reste un courtier d'assurances.
:
J'aimerais simplement revenir à une question que j'ai soulevée à la fin de ma dernière intervention, puisque Mme Bennett y a fait allusion dans ses commentaires.
Elle s'est demandé si le chef de cabinet aurait ou non des opinions ou s'il exprimerait ses opinions, sur la réduction de l'impôt sur les sociétés, de l'impôt sur les sociétés qui créent des emplois, par exemple — laissant entendre qu'en raison de votre expérience dans le monde des affaires il serait inapproprié pour vous de commenter sur le traitement fiscal de toutes les entreprises. D'après ce raisonnement, étant donné que je suis un consommateur, j'étais en situation de conflit d'intérêts lorsque j'ai voté pour réduire la TPS. Comme certains députés sont entraîneurs de petites ligues, ils étaient en situation de conflit d'intérêts lorsqu'ils ont appuyé le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants. Comme certains députés sont agriculteurs, ils étaient en situation de conflit d'intérêts lorsqu'ils ont voté pour appuyer l'agriculture.
Si l'on applique ce principe de façon générale, cela veut dire l'une de deux choses: soit certains députés ne pourraient rien faire, soit nous ne pourrions élire de députés qui n'ont ni loisirs, ni famille, ni collectivité, ni intérêts commerciaux ni autres intérêts que ce soit, car à un moment donné cela les empêcherait de voter sur une mesure qui toucherait la grande catégorie de personnes à laquelle ils appartiennent.
Cela m'amène à une disposition de la loi que le président a mentionnée, c'est-à-dire l'article 2, et plus particulièrement la définition de « intérêt personnel » puisqu'on y avait prévu justement ce genre d'interprétation extrême, ridicule, orwellienne. Elle limite l'interprétation de « intérêt privé » en précisant que cela n'inclut pas l'intérêt dans une décision ou une affaire de portée générale; touchant le titulaire de charge publique faisant partie d'une vaste catégorie de personnes; touchant la rémunération ou les avantages sociaux d'un titulaire de charge publique.
Les deux premiers éléments sont les plus pertinents, soit les décisions de portée générale et celles touchant une vaste catégorie de personnes. Ces deux cas ne sont pas visés par la définition de l'intérêt personnel.
Pour conclure, où est la limite, comme le président le demandait tout à l'heure? La limite a été fixée par la commissaire à l'éthique, choisie par le Parlement pour interpréter la loi. Et vous avez pris la bonne décision en l'informant de tous vos intérêts — votre expérience et vos responsabilités — afin qu'elle puisse déterminer ce qui appartient à vos intérêts personnels et ce qui est simplement de portée générale intéressant une vaste catégorie de personnes.
Je m'arrête là et je vous invite à répondre si vous le souhaitez.
:
Nous reprenons nos travaux.
Comme il ne nous reste plus que quelques minutes, le seul point qui reste à notre ordre du jour est l'approbation du rapport du comité de direction qui s'est réuni plus tôt dans la journée. Je vais vous l'expliquer rapidement. Vous avez sous les yeux le procès-verbal et en annexe le calendrier des travaux futurs.
Malheureusement, M. Siksay n'est pas présent, mais le jeudi 4 novembre, nous aurons un seul témoin de Google qui comparaîtra à 16 h 30. Ce matin, nous avons parlé de la possibilité de le garder plus longtemps. Nous pourrions inviter Mme Legault. Ce matin nous avons décidé de demander à Mme Legault de venir nous parler du concept du gouvernement transparent. Le comité de direction recommande que nous tenions un certain nombre d'audiences sur cette question et Mme Legault pourrait nous fournir le cadre.
Le 18 novembre, nous avons provisoirement prévu de terminer notre étude sur Google. À ce moment-là, nous aurons entendu tous les témoins. Aussi, je vous signale qu'à un moment donné nous allons vous demander si vous voulez que nous préparions des rapports sur chacun des rapports annuels sur le rendement des différents commissaires que nous avons entendus. Nous n'allons pas en discuter maintenant, mais je vous demanderais d'y réfléchir.
Puis, le 23 novembre, le comité recommande que nous invitions des représentants du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l'Environnement pour répondre à la note très mauvaise que leur attribue la commissaire à l'information. Nous voulons simplement savoir pourquoi ils ont du mal à respecter la Loi sur l'accès à l'information.
Ensuite, le 25 novembre, c'est moins certain. Pour le moment, nous pensons que nous pourrions peut-être commencer l'étude du projet de loi C-23 qui doit nous être renvoyé et qui devrait être adopté à la Chambre d'ici là. Nous avons prévu deux réunions pour cette étude. Ce serait le 30 novembre, mais comme je vous le disais ce n'est pas certain.
Le 2 décembre est réservé pour que nous terminions nos rapports. Puis, selon les conseils que Mme Legault nous aura donnés, nous pourrions poursuivre notre étude du gouvernement transparent les 6 et 9 décembre.
Puis, pour le moment, nous avons pensé à la commissaire au lobbying pour discuter du nouveau règlement.
Vous voyez que les choses sont plus certaines à court terme et moins certaines plus tard. Dans le procès-verbal, il n'y a rien de différent de ce que je viens de vous dire.
Monsieur Albrecht.