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La séance est ouverte. Bienvenue à tous.
Chers collègues, la présente réunion a été convoquée conformément au Règlement. Elle porte sur les fiches de rendement publiées par la commissaire à l'information du Canada, qui ont été déposées le 10 avril, en fait, dans un rapport intitulé: Hors délais: Fiches de rendement 2008-2009: Problèmes systémiques influant sur l'accès à l'information au Canada.
La semaine dernière, nous avons accueilli le sous-ministre délégué et deux autres agents du ministère de l'Environnement. Aujourd'hui, nous sommes ravis de compter parmi nous Gérald Cossette, sous-ministre délégué du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Il est accompagné de Mme Roxanne Dubé, directrice générale, Secrétariat des services intégrés, et de Monique McCulloch, directrice, Direction de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels. Je souhaite à chacun la bienvenue.
Avant que vous commenciez, monsieur Cossette, j'aimerais présenter quelques remarques pour situer le contexte de l'audience.
Comme je viens de le dire, elle résulte des fiches de rendement publiées par la commissaire à l'information. Différents ministères du gouvernement du Canada y sont notées sur leur conformité à la Loi sur l'accès à l'information.
Le rapport cerne un certain nombre de problèmes systémiques au sein de divers ministères qui manquent à leurs obligations envers les Canadiens de fournir l'information dans les délais prévus par les lois du pays. Par ailleurs, il nomme d'autres ministères qui, grâce à leur leadership, réussissent à fournir un accès opportun, en conformité avec la loi.
Selon le rapport, les raisons de cet échec comprennent le manque de leadership, l'utilisation inappropriée des prorogations de délai, les consultations prolongées, les ressources insuffisantes, les lacunes dans la gestion de l'information et les difficultés liées à la délégation.
La commissaire à l'information a noté les 24 ministères fédéraux. Malheureusement, cinq d'entre eux ont reçu une note de 1 sur 5, ou une cote graphique F, dont Environnement Canada. Les autres ministères ou organismes étaient Ressources naturelles Canada, l'ACDI, le Service correctionnel du Canada et Patrimoine canadien.
Toutefois, il y avait aussi une catégorie inférieure à F. En effet, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a reçu une note de 0 sur 5, ou ce que la commissaire à l'information a appelé une mention « alerte rouge ».
Le comité prend ces conclusions très au sérieux, car elles touchent le coeur même de la primauté du droit, ainsi que de la capacité du Parlement et de la population canadienne d'exiger des comptes de l'exécutif.
C'est pour cette raison que nous avons décidé de vous appeler à comparaître, au nom de votre ministère.
Nous sommes ravis que vous soyez des nôtres. Monsieur Cossette, je vous invite maintenant à nous présenter votre déclaration.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs.
En ma qualité de sous-ministre délégué des Affaires étrangères, je suis heureux de comparaître devant le comité aujourd'hui. Je suis conscient que mon ministère a été invité à se présenter devant vous aujourd'hui en raison des cotes attribuées par la commissaire à l'information dans le cadre de son rapport spécial au Parlement d'avril 2010 intitulé Hors délai: Fiches de rendement 2008-2009 – Problèmes systémiques influant sur l’accès à l’information au Canada.
[Traduction]
Je suis très heureux d’avoir l’occasion de vous présenter des renseignements supplémentaires, de même que le rapport d’étape de mon ministère, pour donner suite aux recommandations de la commissaire à l’information.
En premier lieu, je tiens à assurer le comité que, conformément aux principes d’ouverture, d’obligation de rendre des comptes et de transparence, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international est déterminé à respecter les droits des demandeurs en vertu de la Loi sur l’accès à l’information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Comme la commissaire à l’information l’a signalé, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international affronte des difficultés uniques liées aux consultations internes et externes concernant la sécurité nationale et les relations internationales du Canada. Le MAECI agit en tant qu’organisme central à l’échelle du gouvernement pour l’examen des incidences sur les relations internationales en vertu des articles 13 et 15 de la Loi sur l’accès à l’information. Les autres ministères sont tenus de consulter le MAECI avant de divulguer les documents qui ont des répercussions sur la conduite des affaires internationales.
[Français]
En 2008-2009, 42 p. 100 du volume de travail de l'unité chargée de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels, ou AIPRP, au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international consistait en des demandes de consultations en provenance des autres ministères.
La commissaire à l’information a reconnu que l’« écrasante charge de travail du MAECI […] a lourdement entravé » son rendement.
Elle a aussi fait observer que les demandes et consultations connexes deviennent de plus en plus complexes et que le roulement du personnel permutant, au sein du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, pose un défi supplémentaire.
Au cours de la période de quatre ans allant de 2004-2005 à 2008-2009, il y a eu une augmentation annuelle croissante des demandes d’accès à l’information et de consultations en vertu de la Loi sur l’accès à l’information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Cette croissance représente pour la période citée une hausse totale de 78 p. 100. Depuis, nous recevons toujours un nombre important de demandes d’AIPRP de nature très sensible et posant des difficultés.
En outre, avec la pénurie chronique de spécialistes au gouvernement fédéral, le personnel expérimenté disponible ne peut répondre à toutes les demandes d’AIPRP. Malgré cela, la commissaire à l’information a reconnu que le MAECI avait été en mesure de traiter en 2008-2009 presque 1 000 demandes d’AIPRP de plus qu’au cours de l’exercice précédent et qu'il avait réussi à apporter des améliorations au processus de traitement des demandes.
À titre d’exemple d’améliorations réalisées depuis 2008, j'aimerais souligner ce qui suit:
[Traduction]
Premièrement, il y a un processus simplifié et à guichet unique d’attribution des tâches à l’échelle du ministère, qui a permis d’établir un peu plus de 100 agents de liaison spécialisés d’AIPRP dans tous les secteurs et directions générales du ministère. Ces agents de liaison reçoivent aussi une formation continue en AIPRP afin de garantir une conformité constante.
Deuxièmement, il y a un programme de sensibilisation à l’AIPRP à l’échelle ministérielle de manière à ce que les employés du ministère comprennent leurs rôles et leurs responsabilités en matière d’AIPRP, ce qui comporte une formation personnalisée sur les exemptions relatives à l’AIPRP pour les spécialistes en la matière. En 2010 seulement, le Bureau de l’AIPRP, ce qui comprend les agents de Passeport Canada, ont donné un peu plus de 300 séances de formation distinctes relatives à l’AIPRP.
Troisièmement, les rapports mensuels de rendement en matière d’AIPRP à l’intention de la haute direction ont permis de mieux faire comprendre et respecter les exigences relatives à l’AIPRP au ministère. Les zones de programme répondent en moyenne à près de 90 p. 100 des attributions de tâches de l’AIPRP à temps, c’est-à-dire dans les cinq jours ouvrables.
Quatrièmement, notre programme de perfectionnement professionnel en matière d’AIPRP traite les questions de recrutement et de conservation du personnel. Ce programme a été très populaire et fait clairement valoir ses avantages étant donné le nombre d’analystes d’AIPRP bien formés, productifs et engagés que nous comptons.
[Français]
Finalement, le Bureau de l’accès à l'information et de la protection des renseignements personnels a révisé ses directives internes, de même que les normes de services relatives au traitement des demandes récemment introduites pour faire en sorte qu’une attention accrue soit portée aux dates législatives prévues.
Il n’en reste pas moins que le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international traînait depuis des années un arriéré croissant de demandes d’accès excédant les délais accordés par la loi. Cette situation inquiétait non seulement la commissaire à l’information, mais constituait aussi une préoccupation pour le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
[Traduction]
À ce titre, je suis heureux de vous informer qu’en juin 2010, le ministère a réaffecté 2,7 millions de dollars en financement supplémentaire pour l’AIPRP. Ces nouveaux fonds permettront entre autres au ministère de s’occuper d’ici l’été 2011 des dossiers d’AIPRP accumulés et d’obtenir une capacité permanente supplémentaire en vue de répondre aux demandes prévues.
Des consultants d’expérience en AIPRP ont été recrutés en juillet 2010 pour travailler sur le projet relatif au traitement des arriérés, et des progrès réels sont observés. Jusqu’à présent, l’équipe chargée du traitement des arriérés a, à elle seule, fermé 135 dossiers d’AIPRP en retard et a traité 95 000 pages. En outre, 10 nouveaux postes à temps plein ont récemment été créés au sein de la Direction de l’AIPRP et seront dotés prochainement.
Ces efforts, parmi bien d’autres, se sont traduits par des améliorations générales clés en matière d’AIPRP au cours de l’exercice financier 2010-2011. Par exemple, le nombre de dossiers en retard concernant les nouvelles demandes reçues depuis le 1er avril 2010 a chuté à environ 5 p. 100, et notre temps de traitement pour répondre aux demandes de consultations des autres institutions est passé de 110 jours à moins de 60 jours, en moyenne. Ces améliorations sont en effet encourageantes.
[Français]
Je pourrais ajouter que le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international se conforme aux pratiques exemplaires du Conseil du Trésor en ce qui concerne l'administration des lois. Par exemple, la directrice du Bureau de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels a l'autorité entière, déléguée par le chef de l'institution, pour l'administration des lois. Le poste de directrice est séparé de deux niveaux hiérarchiques de celui de l'administrateur général, dans la structure organisationnelle.
Le ministère a des pratiques saines pour le traitement des demandes d'accès à l'information. Une approche de collaboration existe entre le Bureau de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels, les bureaux des responsables et des administrateurs généraux de l'institution, les communications, les affaires parlementaires et les représentants des programmes.
Je peux donner aux membres du comité l'assurance que la procédure suivie par mon ministère ne permet aucune ingérence politique dans la rédaction des documents. Je peux aussi affirmer catégoriquement que jamais je n'ai vu d'intervention ministérielle indue dans la relâche d'informations, et on ne m'en a rapporté aucune.
[Traduction]
Je peux donner aux membres du comité l’assurance que la procédure suivie par mon ministère ne permet aucune ingérence politique dans la rédaction des documents. Je peux aussi affirmer catégoriquement que je n’ai jamais vu d’intervention ministérielle indue dans la divulgation d’informations, et on ne m’en a rapportée aucune.
En conclusion, je souhaite réitérer que le MAECI s’est engagé fermement à répondre aux demandes d’accès à l’information et aide tous les demandeurs à exercer leurs droits en vertu de la Loi sur l’accès à l’information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Je serais heureux de répondre à vos questions et commentaires.
[Français]
Merci.
:
Je mettrais l'accent sur six composantes actuelles.
L'une des premières difficultés vient de la mondialisation. En effet, les demandes d'accès à l'information traitent d'un ensemble de questions et des relations entre le Canada et les États-Unis pour une foule de dossiers. Cela va potentiellement jusqu'aux programmes de désarmement que le Canada peut financer dans certaines parties de l'ancienne Union soviétique.
Par conséquent, l'ensemble des dossiers couvre à peu près tout ce qui peut exister sur le globe. Évidemment, ces dossiers doivent être revus non seulement par les experts de l'accès à l'information, mais aussi par les experts fonctionnels du ministère des Affaires étrangères. C'est la première chose.
La deuxième chose est la complexité des demandes. On traite de l'information qui nous est fournie parfois par des gouvernements étrangers ou par de tierces parties, ou qui implique un ensemble de ministères. Par exemple, si on parle de la protection de l'environnement sur le plan international, il faut consulter également le ministère de l'Environnement et le ministère des Ressources naturelles. Par conséquent, il y a une complexité. Aucun enjeu ne traite d'un sujet que dans un seul domaine.
Le troisième élément est que plusieurs demandes d'accès à l'information ont lieu alors que certains de ces dossiers sont traités. Par conséquent, il faut faire très attention quant à l'information rendue publique.
Quatrièmement, le ministère des Affaires étrangères compte 171 missions à l'étranger. Selon les questions posées, ces missions doivent être mises à profit, tout comme les gouvernements étrangers.
L'autre difficulté, sur le plan de l'organisation, est que, puisque nous sommes une organisation ayant des agents qui bougent beaucoup, quelqu'un peut avoir traité un dossier et, lorsque la demande d'accès à l'information nous parvient, deux ans plus tard, cette personne est dans un poste à l'étranger.
Finalement, depuis 2004, le ministère, compte tenu de la croissance de 78 p. 100, comme on le dit en anglais,
[Traduction]
fait un peu de rattrapage pour satisfaire la demande, étant donné son importante croissance. De plus, nos ressources n’ont pas augmenté considérablement pour concorder avec l’accroissement de la demande.
:
Monsieur Cossette, il y a certains points sur lesquels j’aimerais que vous vous prononciez.
J’ai devant moi le compte rendu d’une réunion du comité qui a eu lieu le 18 octobre 2005, c’est-à-dire il y a cinq ans et 43 jours. Elle portait essentiellement sur la note « F » que le commissaire à l’information avait donnée au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. En somme, le personnel du ministère n’obéissait pas à la loi.
Je vais vous citer quelques passages, car ce que je lis correspond presque mot pour mot à ce que vous avez dit aujourd’hui. On parle d’un plan visant à surmonter les lacunes:
Nous croyons que le plan que nous sommes à mettre en application produira à la longue ces résultats.
Puis, plus tard, on poursuit en disant ce qui suit:
Comme nous l'avons mentionné, la charge de travail du personnel responsable de l'AIPRP au ministère est l'une des principales causes de notre incapacité à respecter les délais prévus dans la loi. [...]le plan propose l'ajout de 15 employés...
Ensuite, monsieur Cossette, on ajoute ce qui suit:
Élaborer un programme structuré de sensibilisation à l'AIPRP afin d'enseigner aux employés du ministère en quoi consistent leurs rôles et responsabilités, programme qui nécessitera que la haute direction procède à l'établissement d'un réseau d'agents bien informés à tous les niveaux. Mettre en place de nouvelles procédures pour l'examen de la documentation par la division qui feraient en sorte de réduire considérablement le nombre de fois que le personnel de l'AIPRP doit se rendre consulter la documentation au bureau concerné. Par ailleurs, un schéma des étapes du processus d'AIPRP a été soigneusement réalisé et fait actuellement l'objet d'une restructuration visant à accroître son efficacité. Acheter…
Et ce qui suit est important:
… le logiciel ATIPImage, déjà utilisé depuis un certain nombre d'années dans la plupart des ministères [...] Néanmoins, je crois qu'en approuvant ce plan d'action, la plupart des hauts responsables du ministère ont déjà manifesté leur engagement... [etc.]
Vos résultats ne se sont aucunement améliorés au cours des cinq dernières années. Quelle est la différence entre le témoignage offert par M. Michael Calcott, directeur général des services exécutifs du ministère des Affaires étrangères, il y a de cela cinq ans et 43 jours et celui que vous apportez aujourd’hui?
:
Monsieur, vous avez peut-être l’impression que rien n’a changé depuis 2005, mais je peux vous confirmer qu’en 2005 et en 2006, le ministère dépensait un peu plus de deux millions de dollars pour assurer l’AIPRP. Au cours de l’exercice actuel, le ministère dépensera 8,2 millions de dollars pour répondre aux demandes d’AIPRP. Par conséquent, ce n’est pas comme si le ministère n’essayait pas d’accroître sa capacité depuis 2004. Toutefois, étant donné que la demande a connu une croissance de 78 p. 100 pendant cette période, nous sommes toujours en mode rattrapage.
Aussitôt que nous nous serons débarrassés de l’arriéré — et c’est en partie le problème qui s’est produit, car nous reportions l’arriéré d’année en année —, la durée… Bien entendu, le temps que nous prenons pour traiter les demandes a augmenté en raison de l’arriéré.
Donc, en éliminant l’arriéré et en renforçant notre capacité jusqu’à ce qu’elle atteigne 315 000 pages par année, nous devrions être en mesure de traiter le volume actuel. Qui plus est, une fois que l’arriéré aura disparu, nous serons en mesure d’ajouter à l’unité de l’AIPRP 10 à 12 analystes pour gérer une hausse de la demande.
Cela sera-t-il suffisant, si les WikiLeaks entraînent des milliers de demandes d’accès à l’information…? Il se peut que cela ne suffise pas. La difficulté à laquelle nous nous heurtons, c’est qu’un peu plus de 42 p. 100 de toutes les demandes qui sont acheminées au ministère des Affaires étrangères sont présentées par les autres ministères. C’est un facteur sur lequel nous n’exerçons aucun contrôle. Par conséquent, nous sommes toujours en train de parer au plus pressé. Mais, grâce à la capacité que nous développons à l’heure actuelle, nous espérons qu’en fait, nous serons prêts à faire face à toute éventualité, au lieu d’être dépassés par les événements.
:
J’imagine que la situation doit être difficile pour le ministère.
Dans votre déclaration, vous avez certainement court-circuité toute discussion concernant l’ingérence politique dans la rédaction des documents. Je comprends cela, mais je vais vous dire ceci. Ce doit être difficile pour le… Vous savez, on demande aux bureaucrates d’être transparents, et les lois en vigueur nous poussent à l’être et, malgré cela, le cercle politique de notre gouvernement est complètement obsédé par le secret et la manipulation des médias.
Je pense que les Canadiens ont oublié un peu le passé. Ils parlent d’ouverture et de transparence, mais ils oublient à quel point les gouvernements antérieurs étaient ouverts. À la fin des réunions du Cabinet, les ministres, tous autant qu’ils étaient, sortaient du Cabinet et faisaient face aux médias. Ceux-ci les interrogeaient. De nos jours, les réunions du Cabinet sont tenues quelque part et personne n’en entend jamais parler.
Une voix: Je ne pense pas qu’ils en organisent.
L’hon. Wayne Easter: Il y a très peu de gens, très peu de ministres qui parlent à la presse. Les conférences de presse…
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup, monsieur Cossette, et merci aussi à vos collègues, d'être avec nous aujourd'hui.
Je ne m'attends pas à ce que la fiche de rendement vous ait fait plus plaisir qu'à nous. J'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet après ces quelques questions.
Nous devons absolument préciser que le gouvernement s'oppose tout à fait aux situations qui entraveraient l'accès à l'information. Nous sommes absolument en faveur de l'accès à l'information. Lorsque nous examinons où vous en êtes aujourd'hui comparativement à 2005, c'est-à-dire que vous consacrez maintenant quatre fois plus d'argent aux questions relatives à l'AIPRP, nous constatons que vous abondez dans le même sens. Je veux que tout le monde comprenne bien que nous sommes ardemment en faveur de l'accès à l'information. Nous faisons notre possible pour que tous les ministères fassent des progrès à ce sujet.
Je veux vous féliciter pour la façon dont vous avez fait avancer cette question et réglé l'arriéré des demandes. Je pense que tout ce que vous avez fait est remarquable, sans oublier le plan que vous avez mis en place pour faire avancer les choses. Le fait que vous allez disposer d'un effectif complet est excellent, et que vous ayez réussi à obtenir l'argent nécessaire pour établir cet effectif en faisant des remaniements à l'interne est tout à votre honneur.
En tant que gouvernement responsable, c'est ce que nous attendons de nos ministères et c'est exactement ce que vous avez fait. Je vous en félicite. Nous n'avons pas besoin de tout régler à grand renfort d'argent, mais de fonctionner de façon avantageuse pour tous les Canadiens.
Je pense que c'est ce que vous faites, et je vous en félicite.
Je veux continuer un peu sur le sujet de la transition entre un système qui utilise le papier et un système informatisé. Nous avons aussi discuté des défis posés par les coûts de traduction. Peut-on passer au système informatisé en évitant les problèmes de traduction? Nous savons que nous devons tenir compte des deux langues officielles, et je ne suis pas en train de dire que nous ne devrions pas le faire. A-t-on adopté une politique qui permettrait de faire cette transition?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos témoins d'être avec nous aujourd'hui. Votre exposé était très informatif. Vous nous avez aidés à comprendre, du moins en partie, certaines des questions complexes que vous devez résoudre, surtout lorsque vous avez parlé des questions relatives à la sécurité nationale des articles 13 et 15. Cela m'a beaucoup aidé.
Ce que je trouve décevant, c'est que trop souvent, on insinue que les demandes d'accès à l'information et leurs réponses sont soumises à une certaine ingérence ministérielle ou politique. Si vous affirmez catégoriquement aujourd'hui que vous n'avez jamais eu la preuve que la divulgation d'information ait fait l'objet d'une ingérence ministérielle inappropriée, ni qu'une telle ingérence vous ait été rapportée, je pense que cela pourrait aider à dissiper les histoires qui circulent souvent à des fins d'opportunisme politique. Nous avons malheureusement eu quelques exemples du genre aujourd'hui. J'allais dire un exemple, mais nous en avons eu quelques autres depuis.
J'aimerais revenir à certains points qui figurent dans votre rapport — par exemple, votre commentaire à propos de l'augmentation de 78 p. 100 dans les demandes. C'est vraiment énorme. On entend parler de l'inflation et de la nécessité de vivre selon ses moyens, et je vois mal comment un ministère pourrait faire face à une augmentation de 78 p. 100. Le ministère de l'Environnement est aussi aux prises avec les mêmes difficultés.
Trois pages plus loin, vous mentionnez l'embauche d'un plus grand nombre de consultants en AIPRP. Je me demande où vous trouvez ces spécialistes. Les volez-vous à d'autres ministères, ou avez-vous trouvé un nouveau filon de consultants?
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Vraiment, les 30 jours au calendrier nous donnent 20 ou 21 jours de travail. Donc, déjà, on perd plusieurs jours.
En dedans des premières 24 à 48 heures, le texte de la demande est évalué pour s'assurer que c'est bel et bien notre ministère qui doit y répondre et on identifie les programmes, à l'intérieur du ministère, qui auraient ce genre de documents. Il y a les accusés de réception à envoyer, en dedans de ces premières 24 à 48 heures. Il faut aussi affecter un analyste à la nouvelle demande.
Une autre chose est faite au cours des premières 48 heures. Si on s'aperçoit que des éclaircissements sur le texte de la demande sont nécessaires ou si la demande est d'une ampleur trop vaste — par exemple si un requérant demande qu'on lui remette tout ce qui touche à l'Afghanistan au cours de l'année 2007, on a un gros problème —, évidemment, on va essayer de communiquer avec le requérant rapidement, pour essayer de comprendre et de clarifier la demande et l'ampleur de la demande.
On envoie ce qu'on appelle l'« ATIP tasking » aux programmes qui auraient des informations pertinentes à la demande et on leur donne cinq jours ouvrables pour nous répondre.
Les programmes nécessitent parfois des recherches assez détaillées. Les gens vont essayer de faire tout en leur possible pour trouver tout document pertinent à la demande. Il peut s'agir de documents en copie papier ou qui peuvent se trouver en grande partie dans différents réseaux électroniques, comme M. Cossette la mentionné. Il peut y avoir de l'information à l'étranger. Donc, cela nécessite beaucoup de recherches.
Durant les cinq jours, on leur demande non seulement de faire la cueillette de l'information pertinente, mais d'en faire la revue et l'analyse et, dans leurs propres mots, de nous dire pourquoi la remise de certaines données de ces documents pourrait porter atteinte, par exemple, à nos relations internationales.