Il s'agit aujourd'hui de la quatrième réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Conformément à notre ordre du jour et au paragraphe 81(4) du Règlement, nous examinons le Budget principal des dépenses 2010-2011, et plus précisément le crédit 40 sous la rubrique Justice renvoyé au comité le mercredi 3 mars 2010.
Nous accueillons aujourd'hui, du Commissariat à l'information du Canada, Mme Suzanne Legault, Commissaire à l'information par intérim, et Mme Andrea Neill, Commissaire adjointe, Règlement des plaintes et respect de la loi.
Bienvenue à vous deux.
Si vous me permettez, je voudrais rapidement régler une question administrative qui concerne les membres. J'ai parlé hier avec la Commissaire à l'éthique, Mary Dawson. Une affaire personnelle l'empêche de se joindre à nous le jeudi 15 avril. Il était prévu que nous examinions les fiches de rendement le jeudi 22 avril, fiches qui devaient nous être fournies par la Commissaire à l'information. Il se trouve que ces dernières seront présentées, et donc disponibles, dès le 13 avril. Je propose donc simplement d'inverser les deux réunions, à condition que les membres du comité soient d'accord. Ainsi nous pourrions étudier les fiches de rendement le 15 avril, au lieu de recevoir Mary Dawson pour parler de ses prévisions budgétaires, et le 22 avril, Mme Dawson pourrait comparaître devant le comité. Nous en avons déjà discuté avec les responsables du dossier des fiches de rendement, même si le délai est un peu serré, elles sont prêtes.
Je voudrais donc souhaiter la bienvenue à nos deux témoins. Je crois savoir que vous avez un bref exposé liminaire à faire. Je vous cède donc la parole.
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Aujourd'hui, je vais passer en revue certaines des réalisations de cette année et souligner nos priorités pour l'année à venir en fonction du Budget principal des dépenses.
[Français]
Il y a trois ans, faisant face à des défis considérables sur le plan de l'exécution de notre mandat, l'ancien commissaire Marleau a procédé à des changements structurels et opérationnels majeurs. L'objectif premier était d'améliorer notre fonction d'enquête, de garantir une gestion prudente de nos activités et d'offrir à la population un excellent service. Ce faisant, M. Marleau a établi les bases de notre nouveau modèle d'affaires, qui relève nos défis uniques et contemporains. Après un peu plus d'un an de mise en oeuvre, de surveillance constante et d'ajustements, je suis très fière, ce matin, de pouvoir affirmer que nous avons atteint de nouveaux sommets en matière d'efficacité opérationnelle et stratégique.
[Traduction]
Depuis le début de mon mandat en tant que Commissaire par intérim, ma priorité a été d'améliorer l'efficacité de notre processus d'enquête. J'ai soutenu cet effort au moyen d'une solide stratégie intégrée de ressources humaines. Voici donc certains des résultats. Il a fallu en moyenne 176 jours pour traiter les plaintes administratives, de la réception à la décision, mais le temps de traitement moyen depuis octobre 2009 est de 107 jours. Je suis convaincue que nous atteindrons notre objectif l'an prochain, soit de traiter 85 p. 100 des plaintes administratives en 90 jours ou moins. Nous avons également considérablement diminué le nombre de plaintes accumulées dans l'inventaire avant avril 2008. Ce nombre est passé d'environ 1 600 en novembre 2008 à 388 la semaine dernière.
Cependant, monsieur le président, la grande réalisation de cette année est sans aucun doute le nombre de dossiers réglés, qui est de 2 062.
[Français]
Depuis l'été dernier, j'ai utilisé pleinement mes pouvoirs d'enquête. J'utilise davantage le processus officiel de compte rendu stipulé à l'article 37 de la loi, et je recommande aux responsables des institutions de divulguer l'information supplémentaire. Cette méthode s'est révélée très efficace pour la divulgation aux plaignants. J'ai également utilisé des assignations à produire des documents, et nous avons tenu des interrogatoires sous serment dans des dossiers appropriés.
[Traduction]
Cette réussite sur le plan opérationnel a été accompagnée de dossiers qui peuvent mener à des précédents.
L'été dernier, le Commissariat demandait l'autorisation d'en appeler à la Cour suprême du Canada dans l'affaire concernant l'agenda du premier ministre et l'a obtenue. L'audience aura lieu en octobre 2010.
L'été dernier, j'ai également émis des assignations à la SRC pour qu'elle nous transmette certains documents. Cette dernière remet en question nos pouvoirs d'examen des documents assujettis aux nouvelles exclusions que prévoit l'article 68.1 de la loi. Cette affaire est maintenant devant la Cour fédérale.
S'agissant du Musée des beaux-arts du Canada, le Commissariat a, pour la première fois, renvoyé une affaire au procureur général du Canada en raison de l'éventuelle perpétration d'une infraction en vertu de l'article 67.1 de la loi. Cette article établit des sanctions pénales pour la destruction, la falsification ou la dissimulation volontaire d'un document, ou encore la suggestion à qui que ce soit de ce faire.
Pour tirer parti des avantages du modèle opérationnel, il fallait aussi que les postes d'enquêteurs soient tous pourvus. Nous terminons l'exercice, et en commençons un nouveau, avec un effectif complet d'enquêteurs. En fait, monsieur le président, j'ai trop de personnel. De plus, j'ai rétabli un programme officiel de formation interne pour fournir aux enquêteurs les compétences et les connaissances supplémentaires dont ils ont besoin pour être le plus efficaces possible.
J'ai également adopté une approche intégrée des problèmes systémiques dans notre plan triennal publié en juillet dernier.
Dans un premier temps, j'ai voulu examiner le problème généralisé des retards accusés par la production des fiches de rendement de cette année. Nous avons augmenté la taille de notre échantillon, qui porte à présent sur 24 institutions représentant 88 p. 100 du total des demandes d'accès reçues par le gouvernement fédéral. Ainsi nous pourrons obtenir une évaluation de la situation qui est à la fois solide et factuelle, et j'espère que cette dernière nous fournira des pistes de solutions.
Je compte déposer le rapport au Parlement le 13 avril. J'espère pouvoir en discuter plus en détail, non pas le 22 avril, comme l'indique le texte de mon exposé, mais plutôt le 15 avril.
[Français]
En ce qui a trait au Budget principal des dépenses de cette année, monsieur le président, le total des dépenses prévues pour 2010-2011 est de 12 millions de dollars, et le nombre d'employés à temps plein s'élève à 106. Comme vous allez voir dans les documents que je vous ai remis, en fait, nous avons recours en ce moment, en ajoutant les employés temporaires et les consultants, à un total de 123 personnes. Ces chiffres correspondent aux fonds supplémentaires obtenus en 2009-2010.
Monsieur le président, nous utilisons actuellement chaque dollar voté pour le commissariat. Mon budget est extrêmement serré et nous fonctionnons à pleine capacité. Les changements annoncés dans le budget imposeront un lourd fardeau au commissariat, puisque 70 p. 100 de notre budget est consacré aux salaires, et environ un autre 20 p. 100 additionnel est consacré aux coûts fixes du fonctionnement du commissariat.
Par conséquent, nous aurons des choix très difficiles à faire au cours des années à venir, afin de respecter les limites des crédits, tout en continuant à réaliser notre mandat et en maintenant l'excellence de notre gestion corporative.
[Traduction]
Cela dit, nous prenons actuellement des mesures importantes en vue de rehausser notre efficacité.
L'expertise et les renseignements acquis au cours des derniers mois nous ont permis d'adopter une méthode plus stratégique et proactive pour nos enquêtes. Notamment, notre niveau de connaissance des plaintes accumulées dans l'inventaire, soit leur nature et leur évolution, nous a permis de concevoir de nouvelles stratégies pour traiter les plaintes de façon plus rapide et efficace.
Nous sommes également bien placés pour déterminer de façon proactive sur quoi il convient de concentrer nos efforts d'enquête et de formation.
Dans le cadre de notre plan triennal, nous entreprendrons au cours du prochain exercice une enquête systématique sur les retards et les prorogations de délai. Comme je l'ai annoncé le 2 mars, et suite à des événements récents, je compte étendre la portée et les objectifs de cette enquête afin de déterminer si l'ingérence politique dans le traitement des demandes d'accès est une cause de retard ou de communication indûment restreinte aux termes de la loi. En parallèle, le Commissariat procédera à l'évaluation des fiches de rendement des nouvelles institutions auxquelles s'applique à présent la Loi fédérale sur la responsabilité.
L'adoption d'une approche stratégique et proactive sous-entend également l'utilisation optimale des nouvelles technologies afin de fournir de meilleurs directives et de servir de modèle en matière d'accès à l'information. Grâce à notre site Web renouvelé, nous comptons augmenter considérablement la communication au public de nos propres renseignements. Notre salle de lecture virtuelle permettra de consulter rapidement toutes les décisions du CIC et les principaux documents ministériels, de même que la liste des demandes d'accès à l'information que nous avons reçues et traitées. De plus, nous élaborerons davantage d'instructions de procédure concernant notre interprétation de la loi et notre processus d'enquête.
[Français]
Monsieur le président, ma démarche, à titre de commissaire par intérim, est très simple. J'entends travailler assidûment à exercer mes fonctions pour compléter la mise en oeuvre de notre modèle d'affaires et maximiser l'efficacité de notre processus d'enquête. Pour ce faire, j'utiliserai tous les outils à ma disposition dans le cadre législatif actuel. Ce faisant, je demeure engagée à travailler étroitement avec les parlementaires, les institutions et les plaignants.
[Traduction]
En conclusion, monsieur le président, si vous me permettez, je voudrais saisir cette occasion pour exprimer publiquement ma sincère reconnaissance envers le comité pour l'appui et le dévouement inconditionnels témoignés à l'égard du personnel du Commissariat en cette période de transition.
Je vous remercie, monsieur le président, et la Commissaire adjointe et moi-même sommes maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.
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Merci, madame Legault et madame Neill, d'être présentes aujourd'hui.
Je révisais les commentaires qu'on avait faits l'an passé, à pareille date. On avait soulevé plusieurs problèmes sur le plan des arriérés et de la dotation de personnel, etc. Ce que vous avez accompli dans un laps de temps aussi court est assez remarquable. Je dois vous féliciter du travail effectué. Vous avez réussi à diminuer de beaucoup les arriérés et à mettre en place plusieurs systèmes qui rendent cela beaucoup plus efficace.
Évidemment, comme on l'a entendu lors de vos commentaires, plus tôt, l'augmentation du nombre d'employés y a contribué, en plus de votre gestion très efficace. L'an passé, on avait soulevé le problème de dotation du recrutement d'employés. On n'arrivait pas à garder les employés. C'était le même problème, ailleurs, relativement aux lois sur les renseignements personnels. Vous aviez un taux de roulement d'employés énorme, si bien que le commissariat n'arrivait pas à effectuer les tâches correctement.
Maintenant, on en vient à avoir, en si peu de temps, un surplus d'employés très efficaces. Quel est donc votre secret? Comment gardez-vous vos employés? J'ai compris que vous les recrutiez à l'université, mais comment se fait-il qu'on ne vienne plus vous les voler, comme cela se faisait auparavant?
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Je crois que chaque commissaire à l'information est très différent. Je pense que chaque commissaire adopte sa propre démarche. Personnellement, quand je suis arrivée, je me suis vraiment mis le nez dans les dossiers. Je lis toutes les plaintes envoyées au commissariat; la commissaire adjointe Neill fait de même, à présent.
On connaît très bien l'inventaire et on l'étudie ensemble. On pense aux stratégies qu'on peut adopter en ce qui concerne l'inventaire total. On a environ 2 000 plaintes dans le moment. C'est encore beaucoup de dossiers à gérer, je vous avoue, mais on élabore des tendances par rapport à ce qui se passe dans certaines institutions, avec certains plaignants, certaines sections ou dispositions de la loi, certains sujets chauds ou clés, et on met plus d'accent là-dessus. On les assigne à des enquêteurs d'une manière plus stratégique aussi. Si on a un bloc de dossiers liés à un ministère, on va l'assigner à un enquêteur ou deux. Ces gens travaillent ensemble, donc ils sont plus efficaces, ils connaissent l'institution, le plaignant et le sujet.
Aussi, on utilise davantage l'expertise spécifique de certains enquêteurs. Si certains viennent de la GRC, ou de l'Agence du revenu, on leur assigne les dossiers qui proviennent de ces organismes. On devient ainsi plus efficaces dans la gestion de nos dossiers.
Au cours de la prochaine année, on veut se concentrer, Mme Neill et moi, sur les dossiers complexes. Si je consulte l'inventaire, historiquement, depuis 26 ans, au Commissariat à l'information, je constate que ce sont les dossiers complexes qui ont pris et prennent encore du temps. Ce sont ceux-là qu'on est en train...
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Je suis content de savoir que vous avez affecté vos ressources de cette façon-là, car à mon avis, il est tout à fait critique, à l'heure actuelle, d'examiner l'ensemble du système d'accès à l'information. La liste de préoccupations des uns et des autres continue à s'allonger, et je sais que vous avez dit tout à l'heure qu'il y a au moins deux enquêtes prioritaires qui sont effectuées relativement à des allégations d'ingérence politique dans la communication des renseignements demandés. Je crois que l'une d'entre elles concerne la situation au bureau du relativement au document portant sur l'ensemble des biens réels du gouvernement. Hier, à la Chambre, j'ai encore posé une question au sujet des renseignements d'ordre publicitaire détenus par le bureau du .
Mais la liste est très longue — par exemple, les différentes versions de notes de service rédigées par M. Colvin; le procureur général a communiqué une version à la Commission des plaintes contre la police militaire, alors qu'une autre version du même document, dont les parties censurées étaient fort différentes, a été communiquée par le MDN conformément à la Loi sur l'accès à l'information.
Il y a aussi toute la question des cahiers d'information du , sans parler de la demande du Winnipeg Free Press et de cette tentative pour élargir la définition des renseignements confidentiels du Cabinet.
Le rapport du préposé aux armes à feu, qui n'a été déposé devant le Parlement qu'au mois de mai, a également été retardé, puisqu'il a fallu l'attendre beaucoup plus longtemps que d'habitude. Ce retard a d'ailleurs eu un effet important sur le débat concernant le registre des armes d'épaule.
Il y a aussi un chroniqueur qui a fait état d'une téléconférence tenue au ministère de la Défense nationale où il semble que les responsables concernés auraient voulu s'en tenir à des discussions purement verbales, au lieu de documenter le processus décisionnel qui était prévu.
Et la liste continue à s'allonger. J'ai cité quelques exemples, mais ce n'est pas tout; loin de là. Je vous félicite donc d'avoir affecté les ressources nécessaires à cette enquête systémique, et nous seront très heureux de recevoir les résultats de celle-là et des autres enquêtes prioritaires que vous effectuez.
Je voulais vous demander autre chose. Dans votre rapport, vous dites que, pour la première fois, vous avez fait une recommandation au procureur général au sujet d'une éventuelle infraction aux termes de l'article 67.1 de la loi qui serait liée, si je ne m'abuse, à des courriels échangés au Musée des beaux-arts du Canada. Je me demande si vous pourriez nous donner d'autres détails à ce sujet. Est-ce la première fois que vous faites cela ou s'agit-il d'un nouveau pouvoir que vous pouvez maintenant exercer? Pourriez-vous nous apporter d'autres précisions au sujet de cette situation en particulier?
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Merci pour ces précisions, qui s'imposaient, à mon avis.
Vous avez évoqué le gel qui touche l'ensemble du gouvernement. L'imposition du gel ne m'inquiète pas outre mesure, sauf qu'un ministère en particulier n'est pas visé par ce gel, à savoir le Bureau du Conseil privé et le Cabinet du premier ministre. Son budget bénéficie d'une augmentation. Par contre, des organismes comme le vôtre, qui ne sont pas de simples machines de relations publiques ou de propagande, mais qui fournissent un très grand service au public en lui transmettant de l'information et en traitant des plaintes de la part de gens qui essaient de savoir ce qui se produit réellement au sein du gouvernement, voient leur budget bloqué, alors qu'il n'en est rien pour le Bureau du Conseil privé. Voilà une autre raison d'être inquiet, à mon avis.
Selon vous, le blocage des salaires, auquel vous avez fait allusion dans vos remarques liminaires, est-il susceptible d'influer sur votre capacité de bien vous acquitter de vos responsabilités? Deuxièmement, étant donné que le mot d'ordre du gouvernement actuel est le secret et que le premier ministre évite comme la peste les contacts avec les médias à moins de pouvoir tout scénariser à l'avance, auriez-vous observé une augmentation du nombre de demandes d'accès à l'information présentées par les journalistes?
C'est comme si l'un contrecarrait l'action de l'autre: d'une part, les activités du gouvernement sont entourées du plus grand secret, ce qui signifie qu'il y aura nécessairement plus de demandes d'accès à l'information. Je ne sais pas si ces demandes donnent toutes lieu à des plaintes. Est-ce le cas?
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En réponse à la première partie de votre question, je peux vous dire que le blocage qu'impose le budget m'inquiète — il n'y a pas de doute à ce sujet — tout simplement parce que nos finances ont été aussi serrées cette année. Encore une fois, c'est le résultat de ma façon d'administrer les affaires du Commissariat. J'ai voulu utiliser au maximum les ressources budgétaires que j'avais à ma disposition.
Au cours du prochain exercice financier, je voudrais vraiment effectuer une analyse détaillée des résultats obtenus grâce au modèle opérationnel actuel. Nous avons tiré beaucoup d'enseignements importants des activités de cette année et certains rajustements s'imposent. Je voudrais commencer par effectuer cet exercice-là et ensuite réaffecter à l'interne les ressources dans la mesure du possible — pour que nous puissions poursuivre notre parcours actuel — et je dirais ensuite s'il va y avoir un manque à gagner ou non. Je verrai cela par la suite. Comme je vous l'ai déjà dit, si nous devions être mêlés à une action en justice d'une grande complexité, cela pourrait éventuellement nous causer des ennuis, mais en même temps, il est possible d'obtenir du financement pour ce type d'activités.
Pour répondre à votre deuxième question, j'ai constaté une augmentation du nombre de plaintes au cours des trois dernières années. En 2007-2008, il y a eu une très forte augmentation, surtout du fait que la loi visait désormais la SRC. Le nombre diminue depuis. L'année dernière, il y a eu 2 000 plaintes et, cette année, nous en avons reçu 1 650 jusqu'à présent. Quant à savoir s'il y a eu un changement du point de vue du type de groupes qui présentent une demande, je n'ai pas remarqué de changement de ce genre — en tout cas, certainement pas du côté des plaintes. Je dirais que le nombre s'est stabilisé cette année. L'an dernier, les plaintes déposées par une entreprise en particulier correspondaient à un pourcentage assez élevé du nombre total, mais cette année, nous constatons une certaine stabilisation. D'ailleurs, je suis devenue l'une des principales plaignantes du Commissariat cette année, puisque j'ai moi-même déposé des plaintes. Mais cette année, la composition du groupe des plaignants, du point de vue des différentes catégories, tend à se stabiliser.
Y a-t-il eu de changement important à ce niveau-là? Disons que je n'en ai pas remarqué.
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L'unité qui traite des dossiers plus complexes est formé d'environ 12 enquêteurs. On a en fait trois blocs: les dossiers qui entrent et les dossiers administratifs, l'ancien inventaire ainsi que les autres dossiers, c'est-à-dire les dossiers plus complexes qui sont assignés aux gens qui ont plus d'expérience. C'est cette équipe qui traite des dossiers prioritaires.
En ce moment, j'ai 2 000 dossiers parmi lesquels 450 ne sont pas assignés, ce qui m'inquiète. Dans la prochaine année financière, on va faire une révision rapide de ces dossiers pour les régler et voir de quoi il en retourne.
A-t-on besoin de ressources supplémentaires? Comme je l'ai indiqué, il faut assurément faire une analyse de notre modèle d'affaires. On est encore en train de s'ajuster, de s'améliorer. Plusieurs de nos enquêteurs sont nouveaux: ils prennent de l'expérience et ils deviennent ainsi plus efficaces. De plus, on fait de la formation très ciblée, dorénavant. Par exemple, l'an prochain, je veux mettre l'accent sur certaines parties de la loi. Alors, pour être plus efficaces, on va orienter la formation des enquêteurs sur ce sujet.
Alors pour l'instant, madame Thi Lac, on n'a pas pu évaluer toutes les efficiences; c'est ce qu'il faut faire d'abord. Après, je pourrai revenir et vous dire si j'ai des difficultés sur le plan budgétaire.
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Madame Legault, dans le dernier paragraphe du message que vous nous avez fait parvenir, vous mentionnez ceci:
Tant à l'étranger qu'à l'échelon municipal, au Canada, les initiatives d'ouverture de l'administration de l'information font en sorte qu'un nombre croissant d'ensembles de données sont mises en ligne à la disposition du public. Le Commissariat à l'information travaillera sans relâche à promouvoir le changement de paradigme nécessaire à une plus grande transparence du secteur public dans l'espoir que ce changement inspirera des initiatives similaires à l'échelon national.
Plus loin, soit à la page 21, vous abordez vos initiatives. Vous parlez, dans le cadre de la deuxième, de mettre en oeuvre des pratiques exemplaires pour assurer une divulgation proactive.
Je sais que ce comité va se pencher sur la divulgation proactive qui a cours ailleurs, que ce soit au niveau municipal, où le Québec est un exemple à suivre, ou dans des pays comme le Royaume-Uni, l'Australie, la Nouvelle-Zélande la Finlande et les États-Unis, où M. Obama a vraiment donné le coup d'envoi dès son arrivée au pouvoir. On voit que toute l'année 2009 a été une année d'ouverture. C'est une tendance mondiale. Partout, on s'est mis à divulguer l'information.
Évidemment, ça prend une volonté politique, mais je vois que vous êtes une femme d'une envergure incroyable et que vous avez une équipe absolument formidable. Je me demandais, étant donné que vous avez inclus cela dans vos initiatives, comment vous alliez faire en sorte que certains ministères ou organismes affichent leurs renseignements dans leur site. Je ne sais pas si on va à contre-courant, ici. Cette question est du domaine politique, mais pour ma part, je veux savoir ce que vous pouvez faire, dans votre champ de compétence, pour améliorer cette ouverture.
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Vous avez raison. Il y a vraiment un mouvement, un élan exceptionnel à l'échelle internationale en matière de transparence. Juste avant Noël, l'Australie a émis un rapport de travail qui était très pertinent pour le Canada, étant donné que les Australiens ont les mêmes règles que nous en matière de propriété intellectuelle relativement à l'information gouvernementale. C'est différent dans le cas des Américains. Les Australiens proposent des solutions administratives plutôt que législatives pour contrer cet obstacle. Je crois qu'il s'agit d'un exemple vraiment opportun.
J'ai fait récemment, à l'École de la fonction publique, une présentation visant à promouvoir la transparence. Cela s'applique à tous les fonctionnaires. On a formé un groupe de travail pour promouvoir cette initiative dans le cadre de la Semaine du droit à l'information, en septembre dernier. Comme je le mentionnais dans mes observations préliminaires, nous allons devenir un exemple.
Concernant notre site Web, nous sommes en train de nous préparer. Une des choses qui nous inquiètent et nous intéressent particulièrement est la divulgation des demandes d'accès à l'information, que tous les ministères pourraient afficher dans leur site Web. C'est une chose que les demandeurs veulent. Strictement en matière d'accès, ce serait très utile. On veut devenir un leader de ce côté, et on va le faire en donnant l'exemple.
De plus, nous sommes en train de développer notre politique de gestion de l'information pour que ce soit une façon de faire de la divulgation publique proactive. Quand nous avons des documents finaux dans notre organisation, nous pouvons les envoyer à notre boîte d'accès à l'information pour qu'elle prépare les documents incluant les exemptions requises, par exemple pour protéger les renseignements personnels. Il est ensuite possible de les divulguer de manière proactive. Nous incitons les ministères à faire cela. Nous tenons des discussions avec le bibliothécaire et archiviste du Canada, Daniel Caron, qui est très engagé à l'égard de la politique en matière de gestion de l'information. Pour nous, celle-ci est reliée à la divulgation de l'information proactive. Si nous ne pouvons pas gérer notre information, nous ne pouvons pas décider ce qu'il faut divulguer de manière proactive. Nous travaillons de concert avec le bibliothécaire et archiviste du Canada et nous tenons des discussions avec les gens du Secrétariat du Conseil du Trésor.
Évidemment, s'il y avait des modifications législatives en matière de divulgation proactive, par exemple comme ce qui prévaut dans la loi québécoise, en Grande-Bretagne et dans d'autres pays, nous les appuierions. J'espère que ça répond à votre question.
:
Chers collègues, s'agissant du vote sur le Budget principal des dépenses, je crois que vous êtes tous au courant de la procédure à suivre. Nous avons la possibilité de l'augmenter, de le diminuer, de le rejeter, etc.
On demande donc aux membres du comité de voter — et il s'agit du montant total du crédit en question, moins les crédits provisoires — sur la somme de 8 062 546,50 $.
JUSTICE
Commissariats à l'information et à la protection de vie privée du Canada
Crédit 40--Commissariat à l'information du Canada--Dépenses du Programme.........10 750 000 $
Le président: Le crédit 40, sous la rubrique JUSTICE, moins le montant voté sous forme de crédits provisoires, est-il adopté?
(Le crédit 40 est adopté.)
Le président: Dois-je faire rapport du Budget principal des dépenses à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Je vous remercie.
Je tiens à vous remercier, ainsi que tout votre personnel de soutien, pour l'exposé très efficace et complet que vous avez fait au comité. Nous avons hâte de vous revoir le 15 pour discuter des fiches de rendement. Je sais que vous allez déposer votre document à la Chambre le 13. Nous pourrons donc poursuivre nos discussions à ce moment-là.
Chers collègues, la réunion de jeudi portera sur la divulgation proactive. Nous avons fait parvenir à vos bureaux, dans les deux langues officielles, le document de référence de même que d'autres informations utiles en prévision de nos discussions.
De plus, la greffière a reçu un avis de motion de la part de M. Easter portant sur les retards accusés pour répondre aux demandes d'accès à l'information. La motion a été déposée et nous pourrons donc l'examiner à la réunion du 1er avril.