Bienvenue à cette 22e séance du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Nous avons trois points à l'ordre du jour. D'abord, conformément au sous-alinéa 108(3)h)(vi) du Règlement, nous faisons l'étude de la réforme de la Loi sur l'accès à l'information.
Nous accueillons ce matin l'honorable Rob Nicholson, ministre de la Justice; il est accompagné de M. Denis Kratchanov, directeur et avocat-général, Droit à l'information et à la protection des renseignements personnels.
Soyez les bienvenus, messieurs. Je vous remercie de votre présence aujourd'hui.
Monsieur le ministre, comme vous le savez, le comité se penche depuis quelques temps sur les questions relatives à l'accès à l'information et à la protection des renseignements personnels. Dans l'une des réponses que le ministre nous a transmises, il a fait référence à un document déposé à la Chambre en avril 2006 par le ministre de la Justice de l'époque, qui est maintenant ministre de la Sécurité publique.
Ce document n'est jamais parvenu au comité. À l'époque, je n'était pas le président du comité — je doute qu'il y ait bien des gens ici qui y siégeaient à ce moment-là —, c'était Tom Wappel. Mais ce document n'a pas été transmis par la Chambre au comité, et ce n'est que plus tard que nous en avons été mis au courant, monsieur le ministre. Je tiens à vous l'assurer.
Nos attachés de recherche ont examiné les éléments du document. Ils ont conclu qu'ils avaient pratiquement tous, à un moment ou à un autre, été examinés par le comité, d'abord dans son rapport initial, puis dans le rapport que l'on a nommé les 12 modifications rapides, auquel nous avons reçu votre réponse initiale, monsieur.
Par la suite, nous avons demandé d'autres avis sur les recommandations formulées pour guider le comité. C'est la raison pour laquelle nous nous penchons sur les deux rapports. Le premier point porte sur l'accès à l'information, qui revêt le plus grand intérêt pour le comité.
Nous vous écoutons, monsieur. Je suis sûr que vous avez quelques observations préliminaires. Je vous laisse nous les présenter.
Je comparais de nouveau devant le comité en ma qualité de ministre de la Justice et de procureur général au sujet de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels.
Nous avons été très occupés sur plusieurs fronts, en particulier relativement à la réforme de notre système de justice. Nous avons tous à coeur de veiller à ce que le système fonctionne efficacement et que nos citoyens soient en sécurité.
Nous nous sommes fixé comme priorité, bien entendu, de nous attaquer à toute la question de la criminalité. Comme vous le savez, j'ai présenté un certain nombre de projets de loi, depuis mars, qui visent à protéger les enfants des cyberprédateurs; s'attaquer aux crimes contre les biens et au trafic de biens criminellement obtenus; imposer des peines plus sévères pour les crimes liés à la drogue, en particulier lorsqu'ils sont associés aux gangs de rue et aux organisations criminelles; et infliger des peines plus lourdes dans les cas de fraude afin de lutter contre la criminalité en col blanc.
Nous offrons plus d'outils aux policiers et aux procureurs pour prévenir les activités terroristes et enquêter sur ces activités. Nous mettons fin à la détention à domicile de contrevenants violents et dangereux ayant commis des crimes contre les biens ou d'autres crimes graves. Nous annulons la clause de la dernière chance qui permet aux meurtriers d'obtenir une libération conditionnelle anticipée et qui leur donne l'occasion de victimiser davantage les familles qu'ils ont durement touchées. Nous renforçons la loi à l'égard des jeunes contrevenants violents et récidivistes.
En plus de ces mesures importantes et nécessaires, notre gouvernement se penche sur d'autres questions qui touchent les Canadiens, comme la réforme de la Loi sur l'accès à l'information. Encore une fois, comme le président l'a souligné de manière fort à propos, notre gouvernement a présenté des lois qui touchent à l'accès à l'information. Il est question, bien entendu, de la Loi fédérale sur la responsabilité, qui apporte un certain nombre d'améliorations importantes et nécessaires à toute la question de l'accès à l'information.
Cette mesure législative permet notamment d'augmenter considérablement le nombre d'entités visées par la loi et la renforce en obligeant les institutions à prêter assistance aux demandeurs, sans égard à leur identité.
Lorsque la Loi fédérale sur la responsabilité a été adoptée, en 2006, le gouvernement a également déposé un document de travail, auquel le président a fait référence. Le document soulevait un certain nombre de questions à considérer relativement aux propositions de réforme de l'ancien commissaire à l'information, M. John Reid, et encourageait votre comité à examiner ces questions et à tenir de vastes consultations auprès des intervenants concernés et des institutions gouvernementales touchées.
Lorsque j'ai comparu devant vous en 2008, puis en 2009, j'ai exhorté le comité à entreprendre une étude exhaustive des questions soulevées dans le document de travail. Nous estimions qu'une étude en profondeur donnerait la possibilité au comité d'établir d'autres réformes de l'accès à l'information en convoquant des témoins et des intervenants clés, afin de bien comprendre tous les points de vue. L'important travail accompli par le comité de façon plus générale fournirait également une meilleure évaluation des impacts des réformes possibles de l'accès à l'information.
Comme je l'ai dit dans une lettre que je vous ai envoyée le 29 avril dernier, j'ai été heureux de constater que le document de travail a été redistribué à tous les membres du comité et que vous avez dirigé une recherche sur le contenu de ce document.
Le gouvernement prend très au sérieux les questions de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels. Je suis revenu pour discuter du travail qu'a accompli le comité jusqu'à maintenant et du travail qu'il est, à mon avis, encore nécessaire d'effectuer avant d'entreprendre d'autres réformes en matière d'accès à l'information ou de protection des renseignements personnels.
Comme vous le savez, il y a un an, le comité a déposé son rapport intitulé Loi sur l'accès à l'information: Premiers pas vers un renouvellement. Le gouvernement l'a examiné avec intérêt et a noté que le comité a approuvé 12 des recommandations de M. Marleau. Comme prévu, le gouvernement a déposé sa réponse l'automne dernier, en octobre 2009.
Il convient de souligner que dans l'introduction du mémoire qu'il a soumis au comité le 4 mars 2009, M. Marleau indique qu'il a été établi que la loi est toujours valable sur le plan du concept et de l'équilibre. Il poursuit en disant que ses recommandations ne portent que sur les questions qu'il estime les plus urgentes. Ce dernier point porte certaines personnes à croire que ses recommandations pourraient être rapidement et facilement mises en oeuvre, ce à quoi le gouvernement n'est pas très favorable.
Comme il l'indique dans sa réponse au rapport du comité, le gouvernement estime que la nature des propositions de M. Marleau rend nécessaire la tenue de consultations approfondies auprès des intervenants.
Par exemple, l'une des recommandations serait de créer des pouvoirs et un mandat accrus pour le commissaire à l'information afin qu'il puisse examiner les propositions législatives et prendre des décisions à l'égard des demandes de prorogation du délai au-delà de 60 jours. De telles propositions auraient pour effet d'attribuer au commissaire à l'information un rôle de nature quasi-judiciaire plutôt que celui d'ombudsman, ce qui ne cadrerait pas avec le rôle d'autres agents du Parlement. Le gouvernement reste d'avis que la mise en oeuvre des recommandations présentées dans le rapport du comité ne serait ni simple ni rapide.
Qui plus est, plusieurs des propositions de M. Marleau pourraient avoir des répercussions financières, ce dont il faut tenir compte dans le contexte actuel. Bien que la situation économique s'améliore grâce à la saine gestion financière présentée dans le plan d'action économique mis en place sous la direction de mon collègue, le , nous sommes en période de restrictions budgétaires. Nous devons donc toujours être vigilants.
Pour ce qui est maintenant de la protection des renseignements personnels, il y a environ un an, le comité a déposé un rapport intitulé « Loi sur la protection des renseignements personnels: Premier pas vers un renouvellement ». Comme vous le savez, ce rapport présente les recommandations du comité concernant les 12 propositions de réforme de la commissaire à la protection de la vie privée, qui qualifie elle-même ces propositions de « modifications rapides ». Dans son rapport, le comité appuie cinq propositions et offre un appui mitigé à une autre. Le comité indique également que quatre des 12 recommandations nécessitent une étude approfondie.
Enfin, vous avez indiqué que le comité ne juge pas prioritaire de prévoir dans la Loi sur la protection des renseignements personnels une obligation pour les institutions gouvernementales d'évaluer les répercussions sur la protection de la vie privée des nouveaux programmes ou systèmes. Il s'agit d'une approche prudente à l'égard de cette loi. Les questions touchant le respect de la vie privée sont complexes et, surtout, elles requièrent un équilibre entre les intérêts essentiels à notre société démocratique.
Par exemple, le gouvernement du Canada doit trouver un juste équilibre entre sa sécurité nationale et ses obligations internationales, tout en respectant la vie privée des Canadiens. En effet, le gouvernement a parlé de la complexité de ces questions dans sa réponse au rapport du comité sur la dixième proposition de la commissaire, qui recommandait le renforcement des dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels régissant la divulgation de renseignements personnels à des pays étrangers par le gouvernement canadien.
Comme vous le savez, la commissaire à la protection de la vie privée proposait, dans certaines de ses recommandations, de consacrer la politique actuelle dans une loi. Dans sa réponse, datée du 29 octobre 2009, le gouvernement a souligné que les politiques comportent des avantages par rapport aux lois. Par exemple, le Secrétariat du Conseil du Trésor a mis en place une nouvelle politique sur la protection des renseignements personnels et une directive renouvelée sur les numéros d'assurance sociale qui clarifie les responsabilités relativement à la gestion des renseignements personnels.
Depuis la réponse du gouvernement, et comme je l'ai indiqué dans ma lettre au comité le 29 avril, le président du Conseil du Trésor a rédigé trois nouvelles directives sur la protection de la vie privée. Il s'agit de la directive sur les demandes de renseignements personnels et de correction; de la directive sur les pratiques relatives à la protection de la vie privée; et de la directive sur l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée.
Ces directives fournissent les orientations détaillées et les meilleures pratiques pour l'administration quotidienne de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Elles représentent également un changement important qui fait en sorte que la vie privée des Canadiens continue d'être protégée adéquatement.
En conclusion, le gouvernement espère que votre comité continuera de se pencher sur la réforme de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels en mettant particulièrement l'accent sur les enjeux complexes qu'elle soulève, et qu'il mènera de vastes consultations auprès de tous les intervenants concernés afin d'atteindre les meilleurs résultats possibles pour les Canadiens.
Merci, monsieur le président. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions. Je suis heureux d'être accompagné de M. Denis Kratchanov, véritable spécialiste des aspects techniques des deux mesures législatives.
:
Ce n'est pas un rappel au Règlement, c'est une question de débat...
M. Greg Rickford: En effet.
Le président: Monsieur Rickford...
M. Greg Rickford: Oui, monsieur le président?
Le président: Je tiens à rappeler aux députés que le président a la responsabilité de maintenir l'ordre et le décorum et de rendre des décisions. Ces décisions ne peuvent faire l'objet d'un débat, mais les membres du comité ont la possibilité de contester une décision de la présidence, et le comité se prononcera par la suite.
Je ne tiens pas à débattre de ces questions avec quiconque. Tous les membres du comité doivent savoir que s'ils utilisent le temps qui leur est accordé à tergiverser, ce n'est utile à personne. Ils bénéficient également de la protection parlementaire pour les propos qu'ils tiennent ici.
Je ne porterai de jugement sur personne ici. Je n'ai aucun pouvoir de sanction ni de censure, mais je préviens les députés qu'ils doivent faire preuve de discernement et qu'ils ne doivent pas dépasser les limites. Nous avons des droits, mais aussi des responsabilités.
Cela dit, il vous reste 30 secondes.
:
Bonjour, monsieur le ministre. On est très heureux que vous soyez ici ce matin, d'autant plus qu'on vous a invité plusieurs fois.
J'aimerais vous poser une question. Dans le cadre de notre étude concernant la Loi sur l'accès à l'information et dans le cadre des études menées par ce comité, on a interrogé différents témoins, dont M. Togneri. On a aussi invité d'autres témoins à se présenter, comme M. Dimitri Soudas. Or, vous êtes au courant que M. Soudas ne s'est pas présenté. En fait, il s'est présenté une première fois, mais malheureusement, l'alarme de feu s'est mise à sonner. Les circonstances ont été malencontreuses, n'est-ce pas? Par la suite, on a dû l'inviter par bref de subpoena.
Les trois ont été invités par bref de subpoena, et chaque fois, vous avez dit que c'était une responsabilité ministérielle et que les ministres devaient répondre. Mardi dernier, M. Walsh nous a dit que la responsabilité ministérielle couvrait vos fonctionnaires, mais qu'elle ne couvrait par les attachés politiques de vos cabinets. Par conséquent, dans un premier temps, le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre a fourni un avis juridique.
Ensuite, concernant l'affaire des détenus afghans, le 25 mai dernier — je ne sais plus quelle date —, le Président de la Chambre, Peter Milliken, a aussi fait des allégations selon lesquelles vous deviez, comme membre du gouvernement, vous soumettre au Parlement — ce peut être le comité ou le Parlement —, et que ce n'était pas le pouvoir exécutif qui avait priorité, mais le Parlement.
Nous avons donc deux avis — Peter Milliken n'a pas fourni un avis, il a plutôt tranché, et M. Walsh s'est exprimé.
Hier, c'était la dernière journée dont disposaient M. Dimitri Soudas et les deux autres, qui avaient été convoqués par assignation à témoigner, pour se présenter. Vous, qui êtes ministre de la Justice, vous, qui êtes le ténor de la loi et de l'ordre, expliquez-nous pourquoi vous acceptez que l'employé du premier ministre, Dimitri Soudas, ne se présente pas. Vous êtes ministre de la Justice et, à ce titre, c'est comme si vous transgressiez les lois, les règles, ce que M. Peter Milliken a dit à la Chambre et ce que votre légiste a dit ici au comité mardi. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi le ministre de la Justice ne respecte pas les lois?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bienvenue à la réunion d'aujourd'hui de notre comité, monsieur le ministre Nicholson.
La semaine dernière, j'ai indiqué que mon expérience de membre du comité m'avait permis de constater que nous étions en mesure de réaliser un travail très utile en ce qui a trait à l'accès à l'information, à la protection des renseignements personnels et à l'éthique. L'année dernière, nous avons entrepris de faire le suivi des recommandations présentées par deux commissaires, au sujet des lois en question, et nous avons récemment parlé de la divulgation proactive et même de la transparence du gouvernement.
Vous avez cité le commissaire Marleau, lorsqu'il a dit que la Loi sur l'accès à l'information était « toujours valable sur le plan du concept et de l’équilibre ». Je pense qu'en tant que Canadiens, nous avons raison d'être fiers de notre législation sur l'accès à l'information et des efforts que continuent de faire notre gouvernement et notre comité pour tâcher d'améliorer encore davantage cette législation.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, je considère que notre comité fait un travail de la plus haute importance pour déterminer comment il conviendrait de modifier la Loi sur l'accès à l'information. Je voudrais en outre attirer l'attention du comité sur une observation faite par le gouvernement dans sa réponse à notre rapport concernant cette loi.
Vous écrivez ceci, monsieur le ministre: « le test ultime de toute loi sur l’accès à l’information consiste non seulement à vérifier si elle a été bien rédigée mais aussi si elle s’applique bien dans les faits, c’est-à-dire si les personnes qui demandent de l’information reçoivent bel et bien les documents demandés en temps utile. » Pourriez-vous nous en dire davantage sur ce point aujourd'hui?
:
Il s'agit d'un rapport général et, simplement pour répondre à la question de M. Siksay sur la divulgation proactive, je crois que cette observation est très importante. Vous pouvez vérifier si vous le voulez et vous constaterez qu'au fil des dernières années, le ministère de la Justice n'a pas ménagé les efforts pour communiquer l'information au public. Les gens qui s'intéressent à divers dossiers, qui veulent en apprendre davantage et qui ont le droit d'obtenir certains types d'information devraient y avoir accès.
Donc, il est normal de faciliter la tâche aux gens qui veulent obtenir de l'information. C'est pourquoi j'étais très heureux des changements issus de la Loi fédérale sur la responsabilité et je m'y suis montré très favorable. L'un de ces changements a consisté à faire passer de quatre à huit le nombre d'enquêteurs du commissariat à l'information affectés aux dossiers concernant l'information sensible sur la défense du pays ou la sécurité nationale.
Le commissariat voit ses ressources augmenter, et l'information accessible comprend désormais celle qui est détenue par les sociétés d'État et leurs filiales, les hauts fonctionnaires et les officiels du Parlement ainsi que les fondations. Voilà des pas dans la bonne direction pour ce qui est de permettre aux gens de savoir comment les deniers publics sont dépensés et de se renseigner sur d'autres questions qui ont une importance pour eux.
Donc, l'accès à l'information est dans l'intérêt du public. Vous et moi faisons partie d'un mouvement qui a toujours souscrit à cette idée. J'y souscris totalement, et chaque ministre devrait voir à ce que tous les efforts nécessaires soient faits dans son ministère... Je peux vous dire que le ministère de la Justice s'est vu décerner la note A au cours des deux dernières années, ce qui m'a amené à prédire que personne ne me poserait jamais une question à ce sujet.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Rob Nicholson: J'ai dit que personne ne me poserait de question à ce sujet. Néanmoins, on ne doit pas s'en tenir uniquement à la note. Un ministère peut recevoir un D parce qu'il est inondé de demandes ou parce que les demandes sont très complexes, ce qui le place dans une situation difficile. Quoi qu'il en soit, nous avons la responsabilité de faire de notre mieux.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue, monsieur le ministre. Félicitations pour le A obtenu par votre ministère. Cela vous donne donc un double A. Randy et moi avons déjà travaillé dans l'industrie du boeuf et nous savons bien que c'est un triple A qu'il faut viser. Avec un triple A, on est assuré d'une excellente qualité de viande.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Wayne Easter: Mais, monsieur le ministre, pour le gouvernement dans son ensemble, c'est une autre paire de manches.
Je veux vous ramener au tout début de vos observations, car vous avez d'abord traité assez longuement de l'importance du travail de notre comité. Vous avez même fait référence à la Loi fédérale sur la responsabilité. Je dirais que nous constatons toutefois dans la pratique que le premier ministre et le gouvernement, sans égard à ce que prévoit cette loi, s'acharnent essentiellement à empêcher les parlementaires comme nous de faire leur travail, tant à la Chambre des communes qu'en comité.
Vous êtes au courant des problèmes que nous avons avec trois témoins: M. Togneri, qui est encore sous le coup d'une assignation à comparaître, Mme Jillian Andrews, que le huissier n'a pu trouver pour lui remettre son assignation; et M. Soudas, que l'on voit à la télé presque un soir sur deux, et qui échappe également aux démarches du huissier. Ces témoins ne comparaissent donc pas devant le comité.
J'aimerais simplement mettre la situation en contexte, monsieur le président. Le 1er juin dernier, notre greffier a reçu une lettre du premier ministre dans laquelle il écrivait: « Le but de cette lettre est d'informer le comité de la directive que j'ai donnée à M. Soudas de ne pas comparaître devant lui ». On peut lire plus loin dans la même lettre:
La semaine prochaine, je serai présent à la période des questions mardi, mercredi et jeudi. Les questions relatives à ces sujets peuvent m'y être adressées
Mme Foote a profité de la période des questions pour interroger le premier ministre. Il ne lui a pas répondu, contrairement à sa promesse de le faire.
Alors le premier ministre ne répond pas aux questions concernant M. Soudas qui sont posées par les membres de notre comité, et M. Soudas ne comparaît pas devant le comité. Nous avons ensuite invité le légiste de la Chambre à comparaître devant nous, et voici ce que M. Rob Walsh nous a dit...
:
Merci, monsieur le ministre.
Je suis heureux que vous ayez pu être des nôtres aujourd'hui pour venir nous parler un peu des riches traditions britanniques. D'ailleurs, les libéraux ont leurs propres institutions. L'une d'elles a pour nom House of Lancaster; une Chambre des communes bien particulière. Je suppose que c'est là qu'ils brassent une bonne part de leurs affaires ministérielles...
Des voix: Oh, oh!
M. Greg Rickford: C'est presque comique.
Quoi qu'il en soit, monsieur le ministre, j'estime que nous avons accompli jusqu'à maintenant un travail tout à fait valable relativement à la Loi sur l'accès à l'information. Je sais que des améliorations en la matière sont prévues dans la Loi fédérale sur la responsabilité. J'ai l'impression que certaines questions encore à régler relativement à l'accès à l'information ne sont pas vraiment abordées de front dans la Loi fédérale sur la responsabilité.
Si je comprends bien, c'est en raison de la complexité des questions en cause. Une analyse plus approfondie s'impose. Vous avez mentionné précédemment l'importance de tenir un débat et des consultations auprès des intervenants avant de mettre en oeuvre quoi que ce soit. Si je ne m'abuse, ces questions ont été exposées dans le document de travail soumis par votre prédécesseur en avril 2006. On y a d'ailleurs fait référence aujourd'hui.
Depuis, vous avez demandé à notre comité d'aborder ces questions et de présenter ses conclusions au gouvernement. Je me demandais si vous pouviez prendre quelques minutes pour nous exposer les raisons pour lesquelles vous jugez utile pour le comité d'étudier les questions soulevées dans ce document.
Je vous remercie, monsieur le ministre.
:
Nous allons passer au point indiqué dans la motion de M. Siksay.
Monsieur Kratchanov, vous pouvez disposer. Merci beaucoup. Et je vous prie de transmettre nos remerciements au ministre.
J'aimerais préciser au comité que si je suis arrivé un peu plus tard ce matin, parce que j'ai l'habitude d'arriver 10 ou 15 minutes à l'avance, c'est que j'ai rencontré M. Soudas en chemin à l'extérieur de la Chambre, et nous avons eu une petite conversation. J'ai voulu lui remettre son assignation à comparaître, mais il ne voulait pas que je lui donne, alors... Ce n'était pourtant qu'une photocopie.
Quoi qu'il en soit, il est tout à fait au courant de ce qui se passe et il suit le dossier. Je pense vous avoir déjà dit que pour lui, c'était une décision qui revenait à la Chambre. Je suis persuadé que cette opinion pourrait faire l'objet de débats, tant au comité qu'à la Chambre.
M. Siksay nous a proposé de passer à l'article 3, le deuxième point. Nous laissons de côté pour le moment les directives au président concernant les demandes d'accès à l'information, pour entamer la discussion sur la non-comparution de M. Togneri, Mme Andrews et M. Soudas.
Je pense que le témoignage de M. Walsh contenait plusieurs informations qui vont sans doute influencer notre décision quant aux mesures à prendre maintenant que la date indiquée dans la motion de Mme Freeman est passée, c'était le 16, et que M. Soudas n'a toujours pas comparu devant nous. Je crois donc que nous n'aurons pas plus de détails à ce sujet, outre les réponses aux demandes d'information formulées auprès de Travaux publics dans le cadre de la motion Valeriote.
J'ai cru comprendre que ces documents n'avaient pas encore été traduits par Travaux publics.
Une voix: Non.
Le président: D'accord. Alors, je n'ai aucune autre information à transmettre au comité pour le moment, et nous avons toujours du mal à joindre le cabinet du premier ministre et le bureau de M. Paradis.
Ce matin, M. Giorno a écrit au comité et a indiqué au greffier qu'il n'avait pas fait appel à la bonne personne pour obtenir l'information. Je crois que...