Il s'agit de la 20e séance du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Nous avons à l'ordre du jour, conformément à l'article 108(3)h)(vi) du Règlement, une étude sur les allégations d'ingérence dans les demandes d'accès à l'information.
Aujourd'hui, le témoin prévu à notre ordre du jour — qu'on a distribué et qui est affiché sur le Web —, est M. Dimitri Soudas, directeur des communications au Cabinet du Premier ministre.
Chers collègues, j'ai reçu ce matin le dernier rapport du huissier, M. Fox, de chez Kilrea Bailiff & Process Servers, le cabinet qui a agi au nom de la Chambre des communes à cet égard. M. Fox y déclare, en date d'aujourd'hui:
Les 9 et 10 juin, j'ai tenté de joindre M. Dimitri Soudas afin de prendre des dispositions pour lui signifier l'assignation à comparaître du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. À ces deux occasions, j'ai téléphoné en m'identifiant auprès de la réceptionniste et en l'informant que j'avais des assignations à remettre à M. Soudas. Les deux fois, on m'a mis en attente pour une courte période, puis la réceptionniste a repris la ligne pour m'informer qu'il n'était pas disponible.
J'attends encore que Dimitri Soudas ou son bureau retourne mes appels, et pour le moment, je suis incapable de signifier l'assignation.
Donc, nous n'avons pas de témoin aujourd'hui. Comme nous en avons discuté, nous avions une motion de M. Siksay, qui a été déposée. Nous avons également eu une motion de Mme Freeman concernant les conséquences civiles, mais aussi une nouvelle date limite — le 16 juin — pour la comparution de Mme Andrews et de M. Soudas, à qui l'on adressera une dernière citation à comparaître.
Nous n'avons pas de réunion le 16 juin. Notre dernière séance avant la date limite prévue dans cette motion aura lieu le 15 juin. Par conséquent, nous ne ferons pas rapport à la Chambre avant que le comité ait traité la question, mardi prochain.
Quoi qu'il en soit, j'ai distribué à tous les membres du comité un résumé des faits sous forme de rapport, si vous voulez. Il a été préparé par le greffier du comité, et vise simplement à fournir les faits concernant la non-comparution, tels qu'ils nous ont été rapportés par le huissier et selon nos propres tentatives à cet égard.
En réalité, les deux derniers paragraphes renferment l'essentiel. Au sujet de la non-comparution des témoins, ils indiquent simplement ceci:
En conséquence, le comité a des raisons de croire qu'il pourrait y avoir eu atteinte aux privilèges.
Le comité estime qu'il est de son devoir de soumettre cette question à la Chambre, car il pourrait s'agir d'une question de privilège, et la Chambre devrait avoir l'occasion de se pencher là-dessus.
Chers collègues, les faits relatifs à M. Togneri, Mme Andrews et M. Soudas sont exposés dans ce rapport d'une page préparé par le greffier, et dont les deux dernières lignes suivent la formulation habituellement utilisée par d'autres comités dans des circonstances semblables. Nous avons donc un modèle que le comité pourra utiliser s'il souhaite rédiger un rapport semblable ou identique au sujet de la question dont nous sommes saisis.
À l'ordre du jour, vous remarquerez qu'on a inscrit cette question en tant que « discussion sur l'ébauche de rapport sur la non-comparution de Sébastien Togneri, Jillian Andrews et Dimitri Soudas ». Je vais déposer ce document ou le remettre aux membres du comité aux fins de la discussion. Nous pourrons ainsi déterminer si ce modèle et ces détails expriment de manière satisfaisante les opinions et points de vue des membres, puis y apporter tous les derniers changements pour que le comité puisse disposer de ce document dans sa forme finale mardi prochain et l'examiner une dernière fois, advenant que les témoins ne se présentent pas.
Voilà donc où nous en sommes actuellement. Nous en sommes toujours au premier point à l'ordre du jour.
Je voudrais souhaiter la bienvenue à l'honorable John Baird, qui a été inscrit comme membre du comité.
Ainsi que nous l'avons précisé, à ce sujet, et en ce qui concerne la discussion sur l'ébauche de rapport, ou le modèle ou la modification de celui-ci, j'aimerais que les membres du comité m'indiquent ce que nous ferons à partir de maintenant.
J'ai une liste d'intervenants.
Madame Freeman, voulez-vous prendre connaissance de ce document avant d'intervenir?
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Monsieur le président, c'est une ébauche très utile, qui me semble bien faite, si ce n'est d'un tout petit point, d'un menu détail. En anglais, à la fin du paragraphe sur M. Togneri, on dit ce qui pourrait se traduire par « même s'il n'avait pas été dûment libéré ». Je me demande si l'utilisation du conditionnel, c'est-à-dire du « si », est approprié; peut-être faudrait-il plutôt dire quelque chose comme: « alors qu'il n'était pas dûment libéré » en anglais. Peut-être y aurait-il lieu d'apporter cette modification de pure forme.
Monsieur le président, c'est très grave que notre comité ait été mis en échec dans ses tentatives pour faire comparaître des gens détenant des informations qui, à notre avis, pourront nous être utiles pour notre étude sur l'ingérence politique dans les demandes en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.
Je trouve très troublant que M. Soudas ne soit pas là. J'estime qu'il est regrettable que son patron et le gouvernement lui aient dit de ne pas comparaître. J'estime que nous devons poursuivre nos efforts, et d'après moi, le modèle que vous nous avez remis nous sera utile au moment de prendre une décision là-dessus mardi.
Merci, monsieur le président.
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Monsieur le président, on constate en effet que M. Soudas ne s'est pas présenté ce matin. Nous avons le document que vous nous avez remis. Je voudrais souligner qu'il est extrêmement gênant pour un Parlement de voir qu'un témoin dûment assigné... Nous avons voté une motion à ce sujet le 8 juin, c'est-à-dire mardi. Or ce témoin ne s'est pas présenté. Il fait fi de toutes les lois qui régissent le pays. Avant la préparation de cette motion, j'avais travaillé avec les légistes de la Chambre des communes pour comprendre exactement toutes les procédures légales pouvant être entreprises dans cette situation, que je qualifie de très particulière. J'ai aussi travaillé avec le greffier de notre comité.
Monsieur le président, je voudrais proposer que nous recevions mardi prochain M. Robert Walsh, qui est légiste, afin qu'il explique précisément au comité ce qu'implique légalement un défaut de comparaître devant ledit comité. En fait, il pourrait nous parler de tous les aspects légaux liés à un défaut de comparaître.
Je trouve très étrange que nous soyons dans une telle situation. M. Soudas est l'employé du premier ministre. M. Harper nous a envoyé une lettre pour nous dire que son employé ne se présenterait pas devant le comité. J'ai ici la chronologie des faits. Le 25 mai, Jay Hill a fait sa déclaration à la Chambre. Le 31 mai, Christian Paradis, le ministre, nous a envoyé une lettre pour nous dire que M. Togneri et Mme Andrews ne comparaîtraient pas. Le 1er juin, le premier ministre Harper nous a envoyé une lettre pour nous dire que M. Soudas ne comparaîtrait pas. Le 8 juin, j'ai préparé une motion afin de forcer M. Soudas à comparaître, étant donné qu'il avait déjà reçu une assignation à témoigner. Encore une fois, il ne s'est pas présenté.
Comme parlementaires, nous sommes dans une situation extrêmement étrange. Un premier ministre sachant que son employé est, en vertu de la loi, sommé de se présenter ici n'agit pas. Ce gouvernement ne jure que par la loi et l'ordre. Comment se fait-il que le premier ministre n'incite pas, directement ou indirectement, son employé à respecter les ordonnances du comité de la Chambre des communes?
Une telle attitude constitue une entrave à la justice et est passible de sanctions selon le Code criminel. Le paragraphe 139(2) du Code criminel stipule ceci:
(2) Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de dix ans quiconque volontairement tente de quelque manière, autre qu’une manière visée au paragraphe (1), d’entraver, de détourner ou de contrecarrer le cours de la justice.
En ce sens, M. Dimitri Soudas et les trois témoins pourraient être coupables d'outrage au Parlement. De plus, M. Harper lui-même contrevient à la loi, selon l'article 139 du Code criminel. Dans ces circonstances, je pense que M. Robert Walsh, qui est le légiste en chef de la Chambre des communes, devrait venir mardi prochain expliquer à nos collègues les implications des agissements de M. Soudas, de M. Togneri, de Mme Andrews ainsi que de leurs employeurs respectifs. Compte tenu qu'il y a eu une assignation à témoigner, inciter des employés à ne pas comparaître devient une entrave à la justice en vertu du Code criminel. Je parle ici de l'article 139 du Code criminel, qui stipule que cet acte est passible de 10 ans d'emprisonnement.
Je vous remercie, monsieur le président.
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D'accord. La motion est certainement recevable.
Madame, je voudrais être certain de comprendre. Vous avez dit qu'il fallait faire rapport sur les effets d'une non-comparution et les conséquences... Je ne suis pas certain que M. Walsh serait en mesure, ou bien avisé, d'émettre des hypothèses sur ce qui pourrait se produire si la Chambre devait s'occuper de cette question. En fait, comme nous en avons discuté à la dernière séance — et comme je vous l'ai indiqué — le comité ne prendra aucune décision sur ce que ces circonstances... Il revient à la Chambre d'en décider. Nous n'avons pas le pouvoir d'imposer des sanctions ni de blâmer une personne, un député ou un témoin; voilà pourquoi nous devons faire rapport à la Chambre.
J'aurais une proposition à vous faire, madame Freeman. Si vous le souhaitez, nous pourrions certainement demander à M. Walsh de nous fournir un résumé des conséquences possibles. Je ne suis pas sûr que cela nous aidera à rédiger notre rapport.
J'aimerais vous céder de nouveau la parole pour vous permettre de répondre. Je constate que vous voudriez...
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Monsieur le président, avec tout le respect que je vous dois, je dois dire que j'ai eu la possibilité, lundi soir, de discuter avec les légistes suffisamment longtemps pour préparer ma motion, j'ai parlé avec eux mardi et je viens de leur parler encore tout à l'heure. Je dois vous dire qu'ils m'ont éclairée énormément.
Il existe plusieurs possibilités. Je ne vais pas toutes vous les présenter. C'est pourquoi je pense qu'il est essentiel que M. Walsh vienne ici nous expliquer toutes les possibilités, plutôt que de seulement nous envoyer un rapport. Actuellement, nous pourrions demander au sergent d'armes d'exécuter l'ordre d'aller chercher M. Soudas et d'en faire l'arrestation. Il y a donc plusieurs avenues à explorer. C'est pour ça que je crois que nous devons rencontrer cet expert, M. Walsh, pour qu'il nous les explique. Ce ne sont pas des spéculations, bien au contraire; c'est la loi. Je pense que c'est un témoin que nous ne pouvons nous priver de rencontrer. Il est absolument nécessaire que M. Walsh vienne nous expliquer ces possibilités.
À force de les avoir étudiées, je connais toutes les procédures et je connais exactement tout l'éventail des possibilités qui s'offrent à nous pour exécuter notre... Il y a deux aspects. Il y a l'aspect du Parlement. Or, actuellement, il n'y a pas que le Parlement: on défie la loi. Car, maintenant, on est rendu sur le plan du Code criminel. Il y a ces deux aspects et les deux sont interreliés.
Ma motion a été présentée après avoir rencontré les légistes et travaillé avec le greffier de notre comité, de façon à ce que les deux aspects — légal et parlementaire — soient très bien accordés pour qu'elle soit tout à fait juste et exacte. Je sais exactement quelle est la nature de la motion que j'ai présentée et je connais exactement les conséquences du non-respect de cette motion et de l'ordre de se présenter donné à M. Soudas.
C'est pour ça que je demande à ce comité de recevoir M. Walsh: afin qu'il nous explique exactement toutes les conséquences et la nature de la situation sur le plan légal et, évidemment, en tout respect du Parlement.
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Écoutez, monsieur, avec tout le respect que je vous dois, je vais parler plus lentement, parce que mon collègue me dit que les traducteurs n'arrivent pas à me suivre. Alors, je vais parler plus lentement pour permettre la compréhension.
Je viens de vous dire que, lorsque j'ai préparé ma motion, j'ai demandé aux légistes de m'informer de la nature des conséquences potentielles pour les témoins contraints de se présenter devant le comité à la suite de l'émission d'unsubpoena. J'ai préparé ma motion en travaillant avec les légistes et le greffier du comité. C'est d'accord.
Cela dit, comme M. Walsh, nous savons très bien qu'il y a énormément de conséquences légales. Il y a le Parlement, mais il y a aussi un autre aspect. On ne peut pas dissocier les deux. Il y a le Parlement, mais, à présent qu'un subpoena a été émis, il y a aussi l'aspect légal et, dans le moment, on contrevient au Code criminel.
Alors, je pense qu'il est absolument nécessaire que M. Walsh nous rencontre. Laissez-le donc venir nous expliquer ce qu'il en est. Dans le moment, on ne peut pas formuler d'hypothèses si on n'a pas entendu le témoin.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci de votre chaleureux accueil parmi vous et de votre professionnalisme; je vous en suis reconnaissant. Je le pense très sincèrement.
Je voudrais parler de la motion de mon estimée collègue, Mme Freeman, en disant qu'au lieu d'inviter le légiste du Parlement à comparaître devant lui, le comité pourrait réaliser les objectifs qu'il s'est fixés. Il veut entendre des représentants du Cabinet du premier ministre au sujet des pratiques et procédures en matière d'accès à l'information.
Je pense que vous savez bien, monsieur le président, que le leader du gouvernement à la Chambre a fait une déclaration devant la Chambre pour souligner que notre gouvernement reconnaissait pleinement l'autorité des comités parlementaires de convoquer des personnes ou de réclamer des documents dans le cadre de leurs travaux. Toutefois, les ministres sont tenus de rendre des comptes au Parlement relativement aux décisions, politiques et activités du gouvernement, alors que les employés ministériels, eux, doivent rendre des comptes à leurs ministres respectifs. Je dirais même qu'on tente d'accroître la responsabilisation en faisant en sorte que les ministres assument la pleine responsabilité des actes du personnel politique qui travaille pour eux.
Comme vous le savez bien, et comme vous l'avez mentionné, monsieur le président, le premier ministre a envoyé au greffier du comité une lettre datée du 1er juin, où il indiquait qu'il serait heureux d'aider le comité dans ses travaux. Comme vous le savez, normalement, les premiers ministres ne comparaissent pas devant les comités parlementaires. Le premier ministre m'a demandé de témoigner devant votre comité et de répondre à toute question que vous pourriez me poser au sujet de l'étude que vous effectuez.
Il me tarde de répondre à toutes les questions que les membres du comité pourront...
Mme Carole Freeman: J'invoque le Règlement.
L'hon. John Baird:... me poser au sujet de l'accès à l'information et des priorités importantes que nous établissons. Le premier ministre a exprimé très directement à tous les ministres la politique selon laquelle il s'attend à ce que nous respections pleinement la Loi sur l'accès à l'information. C'est même l'une des premières instructions qu'il ait données, oralement et par écrit.
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Madame, peut-être y a-t-il d'autres personnes qui ne comprennent pas très bien ce qui s'est passé.
Le ministre et moi avons eu une bonne conversation, hier, et il a indiqué qu'il voulait avoir, d'une manière ou d'une autre, la possibilité de s'acquitter de ses responsabilités et de faire son travail, ainsi que de s'adresser au comité.
Le comité a déjà... Comme vous l'avez si bien expliqué, madame Freeman, nous suivons les règles de la Chambre telles que nous les comprenons, et auxquelles la déclaration ministérielle n'a rien changé. D'après ce que je comprends également, il reviendra à la Chambre d'adopter une résolution sur cette question. Il ne nous appartient pas d'en décider.
Le ministre est ici aujourd'hui; il n'a pas insisté pour agir en tant que témoin. En fait, il remplace un autre membre permanent du comité. Il a été désigné comme membre à part entière de notre comité. Il n'est pas en visite, comme quand le ministre Paradis s'est présenté ici en tant que personne se rajoutant à tous les membres permanents. Lorsqu'aucun des membres permanents ne prenait la parole, le visiteur pouvait peut-être s'exprimer. En l'occurrence, au lieu de devoir attendre la fin de la séance de deux heures pour avoir la chance de parler, le ministre s'est dit qu'il utiliserait son temps à meilleur escient en demandant à l'un de ses collègues de lui permettre de s'inscrire comme membre du comité. Il a inscrit son nom sur la liste, comme il se doit, et c'est son tour de parler.
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Un petit moment.
Il se prononce sur la motion, qui est en lien avec notre étude, et il est pertinent qu'il fasse connaître son point de vue à cet égard. On ne l'interrogera pas. Il est comme vous, madame Freeman: un membre du comité qui participe au débat sur une motion. Alors ne vous faites pas de souci quant aux questions qu'il posera.
J'ai rendu une décision; il ne s'agissait pas d'un rappel au Règlement. Vous vous inquiétiez qu'on puisse lui poser des questions.
Je cède la parole à M. Easter, qui invoque le Règlement. Monsieur, je vous en prie.
Le rappel au Règlement concernait la pertinence et, chers collègues, je me dois d'être cohérent et juste.
À notre dernière réunion, le ministre Paradis était présent, et il s'est également prononcé sur une motion à l'étude. Il a parlé de la comparution du personnel politique, puis il est passé à la politique du gouvernement énoncée en Chambre par le leader parlementaire du gouvernement un mardi, il y a de cela quelques semaines. Il est très difficile de séparer l'énoncé de politique du gouvernement de nos travaux en cours. Il est clair qu'ils sont intimement liés. Je ne crois pas que quiconque ignore la déclaration ministérielle, mais elle est pertinente, et je vais déclarer incorrect ce rappel au Règlement.
Souhaitez-vous invoquer le Règlement, ou que le ministre termine son intervention?
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Veuillez éteindre votre micro.
Madame Foote, c'est une question de débat, et non un rappel au Règlement. Je vous ferai remarquer que le ministre n'est pas en train de plaider quoi que ce soit. Dans sa dernière déclaration, il a dit qu'au lieu de procéder ainsi, nous devrions faire une chose qui, à son avis, est davantage... Il s'agit des raisons pour lesquelles il n'appuiera pas la motion. Ce sont ses arguments. C'est pour cela que nous avons un débat.
Si je ne rends pas de décision en ce sens, nos pratiques et traditions seront tout à coup compromises. Les membres ont beaucoup de latitude lorsqu'ils utilisent leur temps de parole pour présenter des arguments favorables ou défavorables. Je ne porte pas de jugement sur la qualité des arguments des membres, mais je les encourage tous à faire leur possible pour que leurs interventions soient en lien avec les questions qui occupent le comité en ce moment même.
Monsieur le ministre, vous avez encore une fois la parole.
Je vais simplement confirmer, monsieur le président, que je parlerai encore pour deux minutes et qu'ensuite, je céderai la parole aux autres.
Au lieu de nous engager dans une longue discussion sur la convocation de témoins additionnels, je crois que l'objectif du comité est de s'assurer de l'intégrité du processus d'accès à l'information et de la conformité du gouvernement à cet égard. Le premier ministre m'a demandé de venir ici. Je suis prêt à vous parler longuement, à la place de M. Walsh, des pratiques, politiques et procédures et des circonstances particulières qui ont cours au Cabinet du Premier ministre ou au Bureau du Conseil privé.
Il existe clairement un précédent en matière de responsabilité ministérielle. Nous nous en réjouissons. Nous n'essayons pas de nous défiler, et nous sommes prêts à répondre à toute question là-dessus. J'estime que l'une des pierres angulaires de notre démocratie parlementaire est la responsabilité ministérielle. Une autre est le fait que la Chambre des communes doit quotidiennement accorder sa confiance au gouvernement. Mardi, la Chambre a exprimé sa confiance en notre gouvernement au moyen d'un vote, après que M. Hill ait fait sa déclaration.
Je suis ici pour répondre à toutes vos questions et pour rendre pleinement des comptes. J'attends avec impatience ces questions, monsieur le président, et je suis toujours à votre disposition pour travailler de manière constructive et collaborative avec vous.
Les députés du Parlement ont certains droits lorsqu'ils siègent à des comités. Le ministre a comparu, et il a utilisé son temps de manière créative pour au moins faire passer son message, mais il n'est pas ici en tant que témoin. Il a fait une déclaration. Il nous a fait connaître ses vues sur cette motion; il nous a dit qu'il ne l'appuierait pas, et que selon lui, d'autres options seraient plus utiles. C'est son opinion.
Je ne jugerai pas de la qualité ou du bien-fondé de ces conclusions. Il a été inscrit en tant que membre, et les membres peuvent utiliser leur temps de parole comme ils le souhaitent. À ce moment-ci, je ne suis pas prêt à dire que ses propos ne sont pas pertinents. En fait, madame, j'ai tranché que le rappel au Règlement concernant la pertinence n'était pas recevable, en ajoutant qu'à mon avis, c'était assez pertinent.
Poursuivons, maintenant. Quatre autres personnes souhaitent intervenir au sujet de la motion de Mme Freeman qui vise la convocation de M. Walsh mardi prochain. Ces intervenants sont Mme Foote, puis MM. Hoback, Plamondon et Easter.
Madame Foote, allez-y, je vous prie.
M. Poilievre: Puis-je continuer?
Le président: Non. Un petit moment.
D'après mon expérience, nous allons dans une direction qui, au final, ne permettra aucunement à notre comité d'être productif. Il est sans doute inutile d'avoir de multiples rappels au Règlement ou amendements à tout bout de champ et à tout propos. Je pense que tout le monde, ici présent, sait exactement où l'on s'en va, et selon moi, nous devrions prendre du recul pour une seconde et essayer de voir quels en seront les résultats pour notre comité.
Je souhaite que, d'ici la fin de cette séance, on ait une forme de consensus sur un modèle ou une ébauche de rapport pour le comité afin que, lorsque nous en aurons terminé avec tous les témoins, et une fois passé le 15 juin et les faits connus avec certitude, nous serons en mesure de tenir un vote sur un rapport final et d'avoir une instruction enjoignant au président de le déposer à la Chambre.
Madame Freeman, vous avez présenté une motion visant la convocation de M. Walsh et avez fait valoir pourquoi il est important qu'il comparaisse. J'ai l'impression que tous les membres ici présents pourraient proposer un autre nom qui serait tout aussi intéressant ou pertinent pour le comité relativement à cette étude. On pourra soit présenter sa propre motion, soit entendre la vôtre et la mettre aux voix, et ensuite, quelqu'un d'autre présentera une motion disant qu'il veut entendre le ministre, et il y aura un débat là-dessus. Une fois que tout cela aura eu lieu, il sera 13 heures et nous ne serons pas plus avancés.
J'aimerais savoir ce que pensent les membres du comité. Si nous devons faire obstruction, jouer à des petits jeux et ne rien accomplir, je pense que nous devrions dès maintenant éviter à tous de perdre leur temps en ajournant tout simplement la séance. D'accord?
Mais si les membres souhaitent s'attaquer au travail important qu'ils ont à faire, puisque tout le monde affirme qu'il s'agit d'une question très sérieuse, nous ferions mieux d'agir en conséquence pour ce qui est des rappels au Règlement, des témoins supplémentaires, des amendements et de tous ces autres moyens tout à fait valides de perturber une séance.
Il nous reste seulement deux séances; celle-ci et une autre. C'est tout.
Si nous adoptons cette proposition de motion, selon son contenu et l'avis du comité, nous attendrons jusqu'à mardi, nous verrons ce qui arrivera et si quelqu'un comparaîtra parmi les témoins précisés par Mme Freeman dans sa motion initiale — et alors, nous considérerons une motion pour déterminer si oui ou non...
Mme Patricia Davidson: J'invoque le Règlement.
Le président: Juste un moment. Je vous céderai la parole dès que j'aurai terminé.
Mme Patricia Davidson: J'invoque le Règlement. Nous sommes saisis d'une motion.
Le président: Non. Madame, je le comprends. Un instant. J'ai la responsabilité d'essayer de maintenir l'ordre et le décorum et de faire en sorte que le comité continue d'avancer dans la bonne direction. Laissez-moi terminer.
Il nous reste deux séances. Voilà les conséquences. À la dernière séance, nous avons adopté la motion de Mme Freeman portant que les témoins soient assignés à comparaître au plus tard le 16 juin, mercredi prochain. Nous ne nous réunissons pas le mercredi, mais le jeudi. Alors, mardi prochain, on peut présumer que si aucun autre témoin cité à comparaître ne se présente, nous pourrons examiner le rapport que nous avons devant nous — si on devait s'entendre à son sujet — durant la séance de mardi, et autoriser la présidence à déposer le rapport à la Chambre, ce qui pourrait se faire le mercredi ou le jeudi.
Si nous convoquons un tas de témoins — on a proposé que M. Walsh comparaisse mardi prochain, et il y a d'autres témoins —, nous n'arriverons jamais à discuter d'un rapport à déposer à la Chambre. Tout le travail que nous aurons accompli ne pourra faire l'objet d'un rapport à la Chambre d'ici jeudi. D'après ce que j'ai compris, il est possible que la Chambre s'ajourne jeudi, ce qui signifie que toute cette question et tout le travail accompli par notre comité ne pourront être terminés avant notre retour, à l'automne. Si c'est là ce que souhaite le comité, il est sur la bonne voie.
Je m'adresse à vous, madame Davidson, et aux autres membres. Tout ce que je dis, c'est que j'ai déjà vu cela auparavant. Je connais le chemin que nous empruntons maintenant, et quiconque continue sur cette voie tente d'empêcher qu'on fasse rapport de la question à la Chambre. N'importe quel observateur pourrait l'interpréter ainsi.
M. Poilievre a la parole. Il a proposé un amendement à la motion de Mme Freeman visant la comparution de M. Walsh. Il a proposé qu'on change la formulation pour qu'on convoque le ministre des Transports plutôt que M. Walsh, car cela l'intéresserait davantage. Voilà où nous en sommes.
Maintenant, je vais m'arrêter, et nous allons voir combien de rappels au Règlement et autres choses du genre nous aurons.
Alors, où en sommes-nous, monsieur le greffier?
Mme Davidson était la première. Elle a invoqué le Règlement.
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Il demande des éclaircissements.
Il en a été question à la dernière réunion. Comme le comité ne... Une rencontre est prévue le 17 avec M. Nicholson, le ministre de la Justice.
La motion a été adoptée. Mme Freeman, elle, propose que le comité entende ces personnes le 16, soit mercredi prochain, ou avant. Or, comme le comité ne se réunit pas les mercredis, il faudrait que cela se fasse mardi.
S'ils ne comparaissent pas mardi, ils ne pourront témoigner, même s'ils veulent le faire, car le comité ne se réunit pas les mercredis. Je ne sais pas pourquoi on a choisi le 16, mais s'ils ne témoignent pas mardi, la motion ne tiendra plus. Nous pourrons en profiter pour mettre la dernière main au rapport. Il n'y aura rien de changé mercredi, car le comité ne se réunit pas ce jour-là, à moins qu'il ne décide d'organiser une rencontre avec ces personnes, si elles sont d'accord.
Je ne fais que vous donner des précisions. Nous avons dit, à la dernière réunion, que nous ne pouvons mettre la dernière touche au rapport avant mardi. Nous devons attendre de voir si les deux témoins vont comparaître.
M. Poilievre a la parole. Il a proposé un amendement, soit que M. Walsh soit remplacé par M. Baird.
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Merci, monsieur le président.
Je vais continuer de mettre l'accent sur le comportement du personnel politique et l'importance de la responsabilité ministérielle en la matière. Tout est lié à la motion. Si les membres du comité ne sont pas d'accord, ils peuvent faire fi de mes arguments.
Je vais constamment citer les règles, telles qu'elles sont écrites:
Cette responsabilité individuelle ou personnelle des ministres remonte à l'époque où le monarque gouvernait, pas seulement en théorie, mais en pratique. Les ministres se contentaient de conseiller le souverain, et lui étaient comptables des avis qu'ils lui donnaient. Le principe de la responsabilité individuelle veut que les ministres soient comptables non seulement de leurs décisions comme chefs de ministères, mais également des actes de leurs subordonnés.
Je répète:
Le principe de la responsabilité individuelle veut que les ministres soient comptables non seulement de leurs décisions comme chefs de ministères, mais également des actes de leurs subordonnés. C'est cette responsabilité individuelle qui est à la base de notre système de reddition de comptes. Virtuellement toutes les activités d'un ministère se font au nom du ministre, qui, de son côté, est responsable de ces activités devant le Parlement.
Je répète:
Virtuellement toutes les activités d'un ministère se font au nom du ministre, qui, de son côté, est responsable de ces activités devant le Parlement.
Le comité représente le Parlement, et ce sont les ministres qui rendent des comptes au Parlement, d'après ce que disent les règles.
Les ministres exercent le pouvoir et ils sont constitutionnellement responsables de l'action et de la conduite du gouvernement; le Parlement les en tient personnellement responsables.
Le principe de la responsabilité ministérielle collective, qui est beaucoup moins ancienne, est apparu lorsque les ministres sont devenus, à la place du souverain, les décideurs du gouvernement. Les ministres sont censés assumer la responsabilité de toutes les décisions du Cabinet, et les défendre. Ce principe apporte la stabilité dans le système du gouvernement ministériel en incorporant les responsabilités des ministres individuellement dans la responsabilité collective de l'État.
Voilà pourquoi le ministre Baird est ici présent aujourd'hui: pour expliquer la conduite d'un membre du personnel du Cabinet du premier ministre. En vertu du principe de la responsabilité collective, il doit, en tant que ministre et serviteur, défendre les actes des subordonnés. Il a été désigné par le premier ministre, qui a le pouvoir de prendre cette décision conformément à la convention historique.
Cette responsabilité est à la base de notre système démocratique, monsieur le président. Ce n'est pas un principe qui peut être écarté d'un geste de la main ou relégué aux oubliettes par une coalition de partis qui, du fait de leur nombre, cherchent à marquer des gains politiques à court terme.
À la suite des élections de 2008, les partis de la coalition ont tenté de renverser les résultats du vote. Aujourd'hui, ils tentent de remplacer quelque 300 ans de tradition parlementaire par un tribunal kangourou qui a pour objectif d'intimider le personnel politique dont les responsabilités envers la Chambre passent par les ministres...
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous félicite pour le leadership dont vous faire preuve.
Concernant l'amendement présenté par le député de Nepean—Carleton, s'il est adopté, je pourrai, à la prochaine réunion, discuter des procédures d'accès à l'information en vigueur dans le bureau du premier ministre, ce dernier m'ayant demandé d'aborder la question avec le comité.
Si l'amendement de M. Poilievre est adopté, je pourrai vous parler du tout premier guide intitulé Pour un gouvernement responsable que nous avons reçu trois heures après notre assermentation. Le premier ministre nous a remis une copie de ce guide qui traite, de manière précise, de l'accès à l'information, de nos responsabilités, de notre rôle. En fait, il est expressément question, à la page 40, d'accès à l'information. Si la motion est adoptée, je pourrai débattre de ce sujet avec vous, de l'accès du public à l'information, de la protection des renseignements personnels, de la loi et des responsabilités des ministres.
Pour ce qui est de M. Soudas, le premier ministre m'a demandé d'assister à la réunion, étant donné que les premiers ministres n'ont pas l'habitude de comparaître devant les comités parlementaires. Si l'amendement est adopté, nous pourrons parler de la consigne claire transmise par le premier ministre, à savoir que la Loi sur l'accès à l'information doit non seulement être respectée, mais appliquée de manière judicieuse. Voilà la consigne qu'il a donnée, non seulement à ses ministres, mais à tout le personnel, comme nous l'avons indiqué lors des réunions antérieures.
Le premier ministre — le gouvernement — souscrit au principe de la reddition de comptes, de la transparence. Nous démontrons, par notre présence ici, que nous sommes prêts à répondre à toutes vos questions sur les politiques adoptées et les directives précises qui doivent être suivies dans certains cas.
C'est pour cette raison que j'appuie l'amendement de M. Poilievre.
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Merci, monsieur le président.
Je suis contre l'amendement.
M. Poilievre propose que le nom de M. Walsh soit remplacé par celui de M. Baird, et je ne suis pas d'accord. Je voudrais vous citer un extrait de la lettre que le premier ministre a fait parvenir au comité, le 1er juin. Il dit, et je cite:
Comme cela est affirmé dans Pour un gouvernement responsable: Guide du ministre et du ministre d'État, à la page 37: « Les ministres et les ministres d'État sont personnellement responsables de la bonne marche de leur cabinet. »
Comme M. Baird n'est pas Stephen Harper, M. Baird ne peut être responsable de ce qui se passe au sein du Cabinet du Premier ministre ou des actions de M. Soudas. Par conséquent, je ne suis pas prêt à entendre ce que M. Baird a à dire à ce sujet.
Merci, monsieur le président.
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Monsieur le président, je vais être bref.
On cherche manifestement, par cette motion, à faire de l'obstruction.
Je voudrais revenir à ce que Bill a dit au sujet de la lettre du premier ministre, qui précise, et je cite:
« Les ministres doivent bien comprendre qu'il leur appartient d'assumer la responsabilité de toutes les actions de leur personnel exonéré, de les expliquer et d'en rendre compte. »
M. Togneri, lorsqu'il a comparu devant le comité, a carrément avoué avoir empêché la divulgation de certains renseignements. Je me demande pourquoi le ministre...
Ce gouvernement-ci a l'habitude de blâmer le personnel. Il a décidé de changer de stratégie. Je me demande pourquoi M. Togneri est toujours en poste, ou pourquoi le ministre est toujours là s'il est clairement responsable des actions de son personnel.
Monsieur le président, si nous voulons nous prononcer sur la motion, comme nous l'entendions le faire avant qu'on ne crée une diversion, il faut demander le vote.
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Silence, s'il vous plaît.
La motion déposée par Mme Freeman propose que le comité invite le légiste — et ces mots-ci sont importants — « afin d'expliquer les conséquences de la non-comparution des témoins devant le comité. » Nous voulons que le légiste nous explique les conséquences qu'entraîne la non-comparution, les questions sérieuses d'ordre pénal que cela soulève. Il y a des règles, des pratiques, des procédures parlementaires qui doivent être respectées.
M. Poilievre propose que M. Baird comparaisse à la place de M. Walsh. Les membres du comité ont eu l'occasion de discuter de l'amendement, de se prononcer sur celui-ci. Ils l'ont rejeté. Le comité a tranché: il ne souhaite pas entendre M. Baird lui expliquer les conséquences de la non-comparution d'un témoin devant le comité. Point à la ligne.
Par conséquent, l'amendement proposé à la motion de Mme Freeman, soit que M. Walsh et M. Baird comparaissent tous les deux, va à l'encontre de la décision prise par le comité. L'amendement est donc irrecevable.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Je serai assez bref.
J'ai un commentaire à propos de la demande de comparution de M. Walsh. Ce dernier n'est pas n'importe qui, c'est le chef légiste. Il viendrait donc ici pour éclairer le comité et la Chambre. Vraiment, deux points de vue se font entendre ici. M. Walsh serait d'un grand secours pour notre vie démocratique en comité. Ça pourrait influencer l'ensemble des comités de la Chambre. C'est un tournant que nous vivons.
Par ailleurs, il me semble que le rôle des comités est d'essayer de trouver les meilleurs spécialistes. Je vis dans ce Parlement depuis 25 ans. Chaque fois que j'ai siégé à un comité, le comité a toujours cherché à entendre les meilleurs spécialistes pour être éclairé. Or il s'avère que le meilleur spécialiste pour nous éclairer sur les conséquences d'une non-comparution d'un témoin, c'est M. Walsh.
Ne pas vouloir l'entendre, c'est ne pas vouloir connaître la vérité ni les conséquences d'un geste, principalement le geste de M. Soudas. Je me demande comment nous pourrons prendre une décision éclairée si nous refusons d'entendre le témoin qui nous serait le plus utile.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Au cours des 20 derniers mois, depuis que je fais partie de notre comité, j'ai pu constater la valeur de notre travail sur l'accès à l'information, la protection des renseignements personnels et l'éthique. Dernièrement, la commissaire à l'information par intérim est venue nous parler de la divulgation proactive et de la transparence dont le gouvernement doit faire preuve.
Malheureusement, au cours des dernières semaines, j'ai dû me faire remplacer par d'autres députés lors des réunions de notre comité. À mon retour, je me rends compte que les membres du comité sont frustrés de ne pas pouvoir donner suite aux importants propos de la commissaire à cause de plusieurs motions présentées par des députés de l'opposition, qui voudraient que nous examinions les allégations d'ingérence dans les demandes d'accès à l'information.
Je pense que nous sommes arrivés au point où nous en sommes aujourd'hui parce que certains députés de l'opposition ne veulent pas que le comité entende nos ministres. Nous parlons de...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureuse de pouvoir prendre la parole au sujet de la motion de Mme Freeman. Je sais que Mme Freeman s'est donné de la peine. Elle a fait des recherches. Elle a parlé à de nombreuses reprises au légiste de la Chambre et elle a hâte que nous puissions l'entendre nous dire lui-même ce qu'il lui a déjà dit.
Je sais également que vous avez parlé avec lui, monsieur le président, et vous avez très bien fait le tour de la question. Vous en comprenez les aspects juridiques.
Je crois qu'il n'est pas nécessaire de demander au légiste de la Chambre, M. Walsh, de venir témoigner devant notre comité. Nous avons en main l'information qui nous a été transmise par Mme Freeman et par vous, monsieur le président. Nos travaux sur cette question ont été désagréables. Nous croyons fermement au principe de la responsabilité ministérielle et nous savons que, pendant les mandats des gouvernements antérieurs, de nombreuses questions ont été soulevées concernant les activités du personnel du cabinet des ministres. Nous en avons parlé au cours des séances de notre comité sur ce dossier.
Je pense qu'il est temps de passer à autre chose. Il est inutile de faire venir le légiste de la Chambre. Les gens qui sont au courant et qui sont totalement responsables, c'est-à-dire les ministres, nous offrent de venir répondre à nos questions pour nous éclairer comme il se doit. Ce sont les ministres qui ont des comptes à rendre au Parlement.
Par conséquent, je n'appuierai pas la motion de Mme Freeman, bien qu'elle mérite mes félicitations pour son ardeur au travail dans ce dossier.
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au comité, quant à sa position. En ce qui me concerne, je n'ai aucun doute sur ce que notre comité se propose de faire. Puisque les trois témoins ont refusé nos invitations et ont refusé de se plier aux assignations à comparaître devant nous, il est tout à fait justifié que nous présentions à la Chambre des communes un rapport sur ce refus. Je n'ai pas besoin de recevoir d'autres avis juridiques parce qu'aucune question de droit ne nécessite encore des éclaircissements à mes yeux.
Il est possible que le gouvernement ait besoin de demander des avis juridiques sur les conséquences de nos décisions. Il est possible également que les trois personnes concernées, M. Togneri, Mme Andrews et M. Soudas aient besoin de demander des avis juridiques sur les conséquences de leurs actes, mais je n'ai pas besoin personnellement d'en savoir davantage, compte tenu de ce que nous nous proposons de faire, c'est-à-dire d'indiquer le plus simplement du monde à la Chambre que ces trois personnes ont refusé notre invitation à témoigner, même après avoir reçu une assignation à comparaître.
Monsieur le président, j'espère qu'il y aura des conséquences, mais ce n'est pas mon travail de déterminer ce qu'elles seront. C'est à la Chambre qu'il reviendra de le déterminer, une fois que nous l'aurons informée de ce qui s'est passé, c'est-à-dire que nous lui aurons présenté les faits. C'est le travail de la Chambre, et non le mien. Dans ce contexte, je n'ai pas besoin d'être informé sur les conséquences.
Merci, monsieur le président.
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La présidence tâchera d'obtenir de M. Walsh qu'il vienne témoigner mardi prochain. Nous poursuivons maintenant les travaux prévus à l'ordre du jour.
Nous avions discuté un peu du modèle de document. M. Siksay nous avait proposé une modification de pure forme.
Comme vous le savez, étant donné que l'autre motion de Mme Freeman a été adoptée, nous devrions continuer notre examen du contenu du rapport. Si M. Soudas ou Mme Andrews viennent témoigner mardi, le rapport sera mis à jour en conséquence. Dans le cas contraire, la motion de Mme Freeman deviendra superflue puisque les témoins ne seront pas venus, et nous ferons comme prévu. Rien ne changera.
Pour ce qui est des observations sur le modèle de document ayant été proposé, c'est-à-dire un sommaire factuel de ce qui s'est produit jusqu'à maintenant, j'ai en main la liste des personnes qui voulaient prendre la parole, soit M. Poilievre, M. Easter, M. Baird, Mme Davidson, M. Siksay et Mme Freeman. C'est la liste telle qu'elle était au moment où nous nous sommes interrompus pour nous occuper des autres motions.
M. Hoback, vous souhaitez invoquer le Règlement.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que le modèle nous sera utile si nous avons à prendre une décision concernant les assignations à comparaître devant être remises aux deux personnes si elles ne se présentent pas mercredi.
Concernant les points soulevés par M. Poilievre, il est vrai que la responsabilité ministérielle est au coeur des institutions parlementaires. Toutefois, nous savons que notre comité a la responsabilité d'établir les faits sur les dossiers qu'il étudie. Or, si nous voulons y arriver, nous devons pouvoir parler aux personnes impliquées dans le dossier à l'étude.
Nous avons pu voir quelle importance cela avait lorsque M. Togneri est venu témoigner devant notre comité. Je n'ai pas le compte rendu sous les yeux, mais, si vous vous rappelez, M. Togneri nous a affirmé avoir fait une erreur stupide et il nous a indiqué que Jillian Andrews était l'une des personnes auxquelles il avait remis l'information.
Voilà ce que veut dire pouvoir parler aux personnes impliquées, qui détiennent l'information. Voilà ce qui est important. Voilà le rôle de notre comité.
Pour ce qui est de... j'y arrive, monsieur le président.
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Oui, monsieur le président.
J'essaie de dire au comité quels sont ses pouvoirs relativement au dossier auquel nous nous intéressons actuellement. Je réponds ainsi à l'argument défendu par le ministre Baird et par le secrétaire parlementaire, M. Poilievre.
Je me demande pourquoi nous devrions accepter que le ministre des Transports vienne représenter M. Soudas devant un comité, alors que ce dernier travaille au cabinet du premier ministre. M. Poilievre étant le secrétaire parlementaire du premier ministre, il serait mieux placé que le ministre des Transports, selon moi, pour être au courant de ce que fait M. Soudas.
Quoi qu'il en soit, comme je l'ai dit lors d'une séance précédente, monsieur le président, le leader du gouvernement à la Chambre des communes, M. Hill, a déclaré ceci: « Nous reconnaissons aux comités le pouvoir d'assigner des témoins et d'exiger le dépôt de documents. » Nous avons ce pouvoir, et c'est pourquoi nous voulons entendre ces témoins.
M. Baird est venu colporter le baratin du gouvernement devant notre comité. Je suis en train de rappeler à notre comité ce que sont vraiment nos droits.
Enfin, je voudrais faire valoir un dernier argument. On fait souvent grand cas du jeune âge et de l'inexpérience du personnel politique des ministres. Or, la personne qui était censée témoigner devant nous aujourd'hui, M. Soudas, n'est plus jeune, comme vous l'avez indiqué au début de la séance. Mais il joue tout de même à cache-cache. Il se cache quelque part dans l'édifice Langevin.
Je pense que le ministre admet lui-même que...