Il s'agit de la treizième réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. La séance est télévisée, comme on l'a demandé, et, conformément au sous-alinéa 108(3)h)(vi), nous examinons aujourd'hui les allégations d'ingérence dans les demandes d'accès à l'information.
Nous accueillons ce matin deux groupes de témoins.
Notre premier témoin est M. Sébastien Togneri, ancien directeur des Affaires parlementaires, ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux. Il est accompagné de son avocat, M. Jean-François Lecours. Comme on l'a dit au cours d'une discussion antérieure, M. Lecours est ici pour donner des conseils à son client, mais il ne peut pas s'adresser au comité.
Bienvenue, messieurs.
Avant de commencer, j'aimerais confirmer, pour les membres du comité, que j'ai la version écrite de l'avis du légiste; j'en avais parlé et je voudrais en lire un extrait:
En termes simples, aucune autre instance en cours n’empêche qui que ce soit — un député, un ministre ou un citoyen — de comparaître devant un comité parlementaire. L’application de la convention relative aux affaires en instance — aussi appelée convention du sub judice, dépend des circonstances et de la nature de l’autre instance et de la volonté du comité ou de ses membres d’y avoir recours. En outre, la convention relative aux affaires en instance s’applique seulement aux affaires dont sont saisis les tribunaux.
Les tribunaux ne sont pas saisis de la présente affaire, et je ne crois pas que nous aurons à nous pencher sur la convention du sub judice; nous pouvons donc aller de l'avant.
Aussi, chers collègues, j'ai parlé ce matin à la commissaire à l'information, qui avait dit à M. Togneri... et nous avions reçu une lettre de son avocat au sujet de préoccupations liées à sa comparution devant le comité. Elle m'a informé qu'à son avis, il n'y a pas de questions à l'heure actuelle que le comité ne devrait pas poser ou qui l'inquiètent...
:
... lorsque j'aurai terminé ce que je suis en train de faire, d'accord?
Elle comprend tout à fait la position du légiste, et elle partage son avis. Aussi, elle serait prête à comparaître devant le comité, si les membres le veulent, pour discuter de la question en détail.
Cela dit, je pense que les membres du comité savent également qu'une autre instance est en cours, et nous ne voulons pas la contrecarrer; or, il est très clair que le comité ne devrait pas permettre à une autre instance de l'empêcher de travailler à ses priorités et de faire ce qu'il a à faire.
Monsieur Poilievre, vous avez invoqué le Règlement.
:
D'accord. Je vous remercie de votre intervention.
Monsieur Poilievre, chers collègues, nous avons reçu une copie de la lettre de M. Lecours et nous en avons parlé lors de notre dernière séance. J'ai dit que j'obtiendrais l'avis du légiste. Je l'ai partagé verbalement, mais je l'ai maintenant par écrit.
Le légiste a indiqué clairement que, nonobstant la communication du Commissariat à l'information, les droits du comité de recevoir un témoignage ne peuvent pas être annulés par une autre instance. La commissaire a téléphoné hier pour me parler — en fait, elle a appelé à 9 heures ce matin. Elle voulait traiter de deux questions. La première ne touchait pas le comité, mais elle voulait aussi souligner, relativement à ce que vous venez de soulever... Elle a confirmé verbalement que la comparution de M. Togneri devant le comité aujourd'hui n'est pas source de préoccupation pour le Commissariat à l'information.
Cela dit, je vous remercie des renseignements, mais nous allons maintenant entendre le témoin.
:
L'ordre d'aujourd'hui se rapporte à la motion de M. Easter, selon laquelle le comité doit effectuer « une étude concernant les allégations d’ingérence politique systématique des bureaux de ministres en vue de bloquer, de retarder ou d’entraver la diffusion d’information publique concernant les activités des ministères », et convoquer certains témoins, dont M. Togneri.
Je suis d'avis, monsieur Bezan, qu'il n'est pas question ici de renseignements délicats ou secrets. Il s'agit en fait d'une étude menée par un comité dans le but de connaître les faits sur les activités liées aux demandes d'accès à l'information. Personne n'est la cible d'accusations. Le comité mène simplement une étude.
En conséquence, je déclare que nous allons entendre le témoin.
Monsieur Togneri, je tiens simplement à vous informer que vous ne pouvez pas choisir de ne pas répondre à une question. Toutefois, si vous croyez avoir une raison valable de ne pas le faire, je vous demanderais de la présenter au président, et je prendrai une décision. D'accord?
Allons-y. Merci.
L'hon. Wayne Easter: J'invoque le Règlement...
Le président: Est-ce nécessaire?
L'hon. Wayne Easter: Oui, je veux... Je propose...
Le président: D'accord. M. Easter invoque le Règlement; dites-vous...
:
Monsieur le président, je vous remercie de me permettre de commencer par quelques observations.
D'abord, je tiens à vous signaler mon respect absolu du Parlement et de ses comités. Avant de me joindre au cabinet d'un ministre, j'occupais le poste d'adjoint au lobbyisme et je travaillais en étroite collaboration avec tous les partis à la conduite de la Chambre des communes. Ce rôle m'a permis d'en apprendre beaucoup sur la procédure parlementaire; grâce à lui, j'ai une reconnaissance profonde de l'institution et des gens qui y oeuvrent. En outre, je respecte pleinement les pouvoirs des comités d'examiner toute question qui relève de leurs mandats, ainsi que les motions qu'ils adoptent à cette fin.
Si vous le voulez bien, je vais vous présenter la chronologie des événements qui ont mené à ma présence ici aujourd'hui.
[Français]
La commissaire à l'information du Canada, qui est un officier de ce Parlement, procède actuellement à une enquête dans l'affaire d'une plainte en vertu de la Loi sur l'accès à l'information contre le responsable de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
En raison de cette enquête, j'ai témoigné le 23 mars 2010 au bureau de la commissaire à l'information du Canada. Lors de ce témoignage, j'ai reçu l'ordonnance suivante de confidentialité en vertu des articles 34, 35, 36 et 64 de la Loi sur l'accès à l'information:
DANS L'AFFAIRE d'une plainte en vertu de la Loi sur l'accès à l'information [...] contre le responsable de Travaux publics et services gouvernementaux Canada;
ET DANS L'AFFAIRE d'une enquête par la commissaire à l'information portant sur cette plainte, menée en secret et ex parte, en l'absence de quiconque, y compris du responsable de l'institution fédérale, du procureur général du Canada et du plaignant, en vertu de la Loi.
Conformément aux articles 34, 35, 36 et 64 de la Loi sur l'accès à l'information et aux pouvoirs d'une cour supérieure d'archives qui lui sont accordés, la Commissaire adjointe à l'information ordonne ce qui suit:
M. Sébastien Togneri ne communiquera ni les questions qui lui sont posées, ni les réponses qu'il donne, ni les pièces utilisées lors de son interrogatoire sous serment par l'avocat représentant la Commissaire à l'information, le 23 mars 2010, de quelque façon que ce soit à qui que ce soit jusqu'à ce que l'enquête de la Commissaire soit complétée, sauf à son avocat, Me Jean-François Lecours.
C'est signé par Andrea G. Neill, commissaire adjointe à l'information, Règlement des plaintes et respect de la loi.
Avec votre permission, monsieur le président, j'aimerais déposer cette ordonnance.
[Traduction]
Le jeudi 1er avril, soit environ une semaine après que j'aie reçu l'ordonnance du Commissariat à l'information que je viens de lire et de déposer, votre comité, le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, a adopté la motion suivante:
Que le comité effectue une étude concernant les allégations d’ingérence politique systématique des bureaux de ministres en vue de bloquer, de retarder ou d’entraver la diffusion d’information publique concernant les activités des ministères et qu’il convoque les personnes suivantes...
On donne ensuite la liste de tous les noms, y compris le mien: Sébastien Togneri, ancien directeur des Affaires parlementaires, Travaux publics Canada.
Lorsque j'ai reçu votre demande de comparaître, je me suis posé la question suivante: la motion du comité va-t-elle à l'encontre de l'ordonnance délivrée par la commissaire à l'information, qui est elle-même mandataire du Parlement, et, dans l'affirmative, devrais-je refuser de comparaître?
Je dois admettre que, puisque je ne suis pas avocat, je ne connaissais pas intuitivement la réponse. Or, étant donné mon respect de l'institution, j'ai décidé d'accepter. C'est pour cette raison que j'ai envoyé un courriel au greffier du comité le vendredi 9 avril, dans lequel j'acceptais de comparaître le 15 avril.
Je dois avouer que j'ai commencé à avoir des doutes immédiatement après avoir accepté votre demande. Je n'étais pas certain d'avoir bien agi. Pendant que je réfléchissais à la question, le greffier m'a envoyé un courriel pour m'informer que le comité ne pouvait pas me recevoir le 15 avril et pour me proposer une date au mois de mai.
Avant d'accepter la nouvelle date, j'ai décidé de consulter mon avocat, qui a examiné l'ordonnance du Commissariat à l'information et votre motion visant ma comparution. Il m'a conseillé de refuser votre demande puisqu'elle allait à l'encontre d'une ordonnance délivrée par une mandataire du Parlement en charge d'une enquête. Mon avocat a envoyé une lettre en ce sens au greffier du comité mercredi de la semaine dernière, soit le 28 avril.
Mardi dernier, le 4 mai, j'ai reçu une assignation qui portait votre signature, monsieur le président, et selon laquelle il était requis que je comparaisse ici aujourd'hui. L'assignation contenait la phrase suivante: « Le défaut de comparaître pourrait donner lieu à des procédures d'outrage au Parlement. »
[Français]
À l'intention du comité, permettez-moi de relire en français ce paragraphe de votre assignation, monsieur le président: « Le défaut de comparaître pourrait donner lieu à des procédures d'outrage au parlement. »
[Traduction]
Ne souhaitant pas commettre un outrage au Parlement, monsieur le président, j'ai accepté de comparaître devant vous aujourd'hui.
Cela dit, les membres de votre comité et vous devez comprendre que je suis lié par l'ordonnance du Commissariat à l'information que je viens de lire et de déposer. Je m'excuse à l'avance si je suis obligé de me référer à l'ordonnance plutôt que de répondre en détail à vos questions.
[Français]
La commissaire à l'information du Canada a été très claire lorsqu'elle a écrit que je ne peux pas discuter de l'enquête « de quelque façon que ce soit à qui que ce soit jusqu'à ce que l'enquête de la Commissaire soit complétée ».
[Traduction]
Permettez-moi de lire ce passage en anglais, monsieur le président. La commissaire à l'information m'a interdit clairement de communiquer tout renseignement lié à l'enquête, et je cite: « in any manner to anyone until the Information Commissioner's investigation is complete... »
[Français]
Voilà, monsieur le président.
:
Merci, monsieur Togneri.
Comme je l'ai mentionné au comité à la dernière séance et encore aujourd'hui, l’avis du légiste du Parlement — qui, soit dit en passant, reflète la décision du Président de la Chambre en ce qui concerne les documents sur les détenus afghans — réaffirme l’entière autorité du Parlement de convoquer des personnes et d’exiger des documents ou des dossiers. De plus, le légiste confirme que cette autorité du Parlement et de la Chambre des communes a été déléguée à tous les comités permanents, y compris le nôtre.
Nous avons l’entière autorité. C'est l'avis du légiste. Par ailleurs, comme je l’ai dit au comité, j'ai parlé directement à la commissaire à l'information. Vous dites que l’ordonnance concerne n’importe quelle question sur quoi que ce soit, mais ce n'est pas exactement ce qui est indiqué. Il est écrit que cela concerne les questions qui vous ont été posées ou les réponses que vous avez données.
Nous ignorons quelles sont ces questions ou ces réponses. Ce que nous savons, c'est que le processus va durer des mois, voire des années, avant qu'il soit terminé. Il serait déraisonnable de s'en occuper. J'ai donc pris une décision à ce sujet, et je vous remercie de votre commentaire, mais nous allons continuer. Comme je l’ai mentionné, je vous invite à répondre aux questions.
Monsieur Easter, vous avez sept minutes.
:
Oui, j’essaie simplement de trouver la référence.
Voici ce qui me préoccupe. Vous parlez de la lettre du légiste. Certes, je reconnais que les comités et ses membres ont l’autorité d'enquêter sur des dossiers de fond, qu’ils estiment importants pour les comités permanents, mais les comités permanents sont toujours régis par la Chambre.
Nous avons décidé que nous sommes maîtres de notre propre domaine sur le plan de la procédure, mais notre comité a été créé par la Chambre, à qui nous devons rendre compte. Nous devons donc voir au respect des décisions de la Chambre. Ainsi, lorsque nous interrogeons un témoin, nous devons faire en sorte que les droits qui lui sont accordés en vertu du O'Brien et Bosc, comme je l'ai dit plus tôt, à la page 1068… En tant que fonctionnaire, il n’est pas tenu de répondre à toutes les questions qui lui sont adressées, surtout si elles ont une incidence sur l’étude et l’enquête que mène actuellement la commissaire à l’information.
J’aimerais seulement que vous examiniez au fur et à mesure les questions posées pour déterminer si elles sont recevables ou irrecevables. Je vous demande seulement d’utiliser votre…
:
D’après ce que je constate, le et M. Bezan semblent être en train de faire de la collusion et d’encadrer un témoin qui est devant notre comité pour que nous trouvions des renseignements relatifs à la Loi sur l'accès à l'information. Cela me préoccupe énormément.
De plus en plus, le gouvernement semble nier des allégations, retarder les travaux et dissimuler des renseignements. C'est la seule conclusion à laquelle les agissements des députés du parti ministériel au sein du comité me mènent.
Je vais maintenant poser ma question. Tout d’abord, je vous souhaite la bienvenue, monsieur Togneri. C’est en quelque sorte dommage qu’il ait presque fallu présenter une ordonnance pour que vous veniez témoigner, mais je vous remercie néanmoins d'être des nôtres.
J’aimerais mettre la situation en contexte quant au moment où le problème a vraiment commencé, dans une certaine mesure, tout simplement pour que nous sachions tous ce dont nous parlons. Il s’agit d’un article de Dean Beeby, paru en anglais le 7 février dans La Presse canadienne:
Un adjoint d'un ministre fédéral a fait en sorte que ne soit pas diffusé un rapport controversé demandé en vertu de la Loi sur l'accès à l’information, dans une affaire étrangement semblable à un incident notoire du scandale des commandites.
En juillet dernier, un fonctionnaire s'est vu dans l'obligation de se précipiter dans la salle du courrier du ministère pour retirer le rapport à la dernière minute, sous les ordres d’un proche collaborateur du ministre des Travaux publics de l'époque, Christian Paradis.
L'ordre a été donné dans un courriel laconique par le directeur des affaires parlementaires de M. Paradis, Sébastien Togneri, après avoir été informé que le document était en route pour La Presse canadienne, qui l'avait demandé.
« Eh bien, ne le publiez pas! », a écrit M. Togneri le 27 juillet à un haut fonctionnaire de la section de l'accès à l'information du ministère.
C’est en partie la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui.
Ma question est donc la suivante. Êtes-vous au courant que votre intervention dans le cadre du processus d'accès à l'information constitue une infraction à la Loi sur l'accès à l'information?
:
Non. Monsieur Poilievre, je vous en prie.
M. Easter a une série de questions. Il a toute la latitude pour faire ce qu’il veut, mais il a posé une question très directe et claire. Le fait de contester la recevabilité d’une question d'un membre ne constitue tout simplement pas un rappel au Règlement.
Il revient à la présidence de le déterminer, et j’ai dit à M. Togneri qu’il s’agit, à mon avis, d’une question directe. Elle n'a rien à voir avec des renseignements privés, secrets ou confidentiels. On a demandé s’il connaissait la Loi sur l'accès à l'information, ce qui est lié à son travail.
Je ne veux pas perdre davantage de temps pour cette séance du comité.
:
J’invoque l’article 117 du Règlement, qui porte particulièrement sur les comités, et je cite:
Le président d'un comité permanent, spécial ou législatif maintient l'ordre aux réunions du comité. Il décide de toutes les questions d'ordre, sous réserve d'appel au comité. Cependant, le désordre dans un comité ne peut être censuré que par la Chambre, sur réception d'un rapport à cet égard.
Je vous renvoie aux pouvoirs de la présidence tels que décrits au chapitre 20, à la page 1030 du O'Brien et Bosc, sous la rubrique « Procédural »:
Il veille à faire respecter les règles établies par le comité, notamment en ce qui concerne la répartition du temps de parole. En général, la présidence est responsable du respect de l’ordre et du décorum durant les délibérations du comité.
Ceci fait allusion à votre rôle:
Le président décide aussi de toute question de procédure susceptible de surgir, sous réserve d’un appel au comité.
Enfin, ce à quoi je veux en venir, monsieur le président, c'est que vous devez reconnaître les rappels au Règlement. De plus, si un membre invoque le Règlement relativement à n’importe quelle question, vous devez écouter ces rappels, comme le prévoit l'article 117 du Règlement. Si vous estimez que les choses deviennent hors de contrôle, monsieur le président, vous pouvez le signaler à la Chambre, pourvu que le comité donne son accord. Je tenais simplement à le souligner.
:
C’est l’« Ordre usuel des travaux d’un comité dans le cadre d’une étude menant à un rapport de fond ». Détermination d’une étude… Dans cette illustration, on retrouve une liste des étapes à suivre pour effectuer une étude du genre de celle que nous menons en ce moment. En examinant cette illustration, j’ai appris que la façon dont vous organisez la séance va à l’encontre de cet ordre des travaux.
Les étapes sont les suivantes: on décide de réaliser une étude; on établit un plan de travail, un calendrier des travaux et une liste de témoins; on organise des séances d’information à l’intention des membres; on entend les témoins et recueille leurs avis et leurs opinions; on délibère en vue de produire un rapport qui sera publié plus tard; on examine, modifie et adopte l’ébauche du rapport et on le présente à la Chambre; et enfin, le gouvernement répond si le comité permanent ou spécial en fait la demande.
L’étape la plus importante de ce processus est l’avant-dernière, à savoir la présentation du rapport au Parlement. C’est ainsi parce que le comité est une branche de la Chambre des communes et qu’il travaille pour elle.
La Chambre des communes a créé le poste de commissaire à l’information en vertu de mesures législatives, de textes législatifs et du droit. La commissaire à l’information a émis une ordonnance qui a été remise au témoin par écrit.
Pour contrer cette ordonnance, vous nous avez donné un compte rendu approximatif d’une conversation que vous prétendez avoir eue à 9 h, sans nous fournir de renseignements qui prouvent qu’elle a vraiment eu lieu ou qui nous renseignent sur sa teneur.
En ce moment, vous vous apprêtez à demander à un témoin de violer une ordonnance qu’il a reçue d’un mandataire du Parlement dont le poste a été créé par la Chambre des communes au moyen d’une loi et, si la Chambre est l’autorité suprême, ses lois le sont également. Le comité ne peut ordonner que ces lois soient enfreintes.
Donc, dans l’intérêt de la primauté du droit, je vous demanderais de conseiller aux membres de cesser de poser toute question qui violerait l’ordonnance écrite d’un mandataire du Parlement dont les pouvoirs sont décrits dans un texte législatif approuvé non seulement par la Chambre des communes, mais aussi par le Parlement lui-même. C’est le point que je voulais soulever.
:
La présidence va statuer sur cette question.
M. Poilievre a fait allusion à O'Brien et Bosc, plus particulièrement à l’« Ordre usuel des travaux d’un comité dans le cadre d’une étude menant à un rapport de fond », et il a parlé précisément de l’étape de la « Présentation du rapport à la Chambre » que nous n’avons pas encore franchie — et si nous continuons ainsi, je doute que nous la franchissions jamais.
Ce qui m’ennuie, monsieur Poilievre, c’est que vous utilisiez ce rappel au Règlement qui, manifestement, ne s’applique pas à la situation, pour contester la décision de la présidence concernant le droit que le comité a d’interroger le témoin. Je pourrais également vous rappeler que le comité a approuvé la motion, les témoins et les sommations que j’ai émises pour convoquer M. Togneri, même après avoir pris connaissance de la lettre de son avocat et d’une copie de la décision rendue par le Commissariat à l’information.
J’ai statué sur cette question. J’ai décidé que nous allions continuer parce que nous avons le droit, le pouvoir et le devoir de nous acquitter des responsabilités que le comité a adoptées et qu’il s’efforce maintenant d’exercer. M. Togneri est l’un des derniers témoins.
Donc, je ne veux plus entendre aucun nouvel argument visant à établir si le comité a le droit de faire ce qu’il fait. Le comité a approuvé cette question. La présidence suit ses directives et a convoqué les témoins. J’ai émis des sommations avec l’autorité et l’approbation du comité. Le témoin est ici.
En outre, je fais observer au témoin qu’il est inutile d’invoquer la lettre envoyée par le Commissariat à l’information parce que le légiste de la Chambre des communes est d’avis que nos travaux ont préséance sur les affaires dont la commissaire à l’information est saisie. C’est ce que le légiste en pense, et c’est le point de vue que j’ai adopté et la décision que j’ai prise.
Je reviens maintenant aux questions de M. Easter qui dispose encore de quelques minutes.
Je vous encourage, monsieur, à vous abstenir d’invoquer la question du Commissariat à l’information. Nos travaux l’emportent sur lui. Nous exerçons nos activités sous l’autorité du Parlement du Canada, et les membres ont le droit de vous poser des questions parce qu’on leur en a délégué le pouvoir.
Tout d’abord, je vais demander à tous les membres de ne pas revenir sur le point soulevé précédemment. Pour répéter ce que j’ai dit: la décision a été prise. La présidence a répété à plusieurs reprises aujourd’hui que l’opinion du juriste est toujours la même et qu’elle maintient sa décision. Les membres du comité qui croient que la présidence fait erreur peuvent contester sa décision, mais ils ne peuvent pas invoquer de nouveau le Règlement pour la même raison.
Donc, si tout le monde a bien compris, je vais revenir à M. Easter.
Monsieur Easter, il vous reste quelques minutes.
:
Merci, monsieur le président. Je veux simplement signaler qu’étant donné que notre témoin a du mal à répondre aux questions, le comité a… Comme l’indique le chapitre 20, à la page 1068 du livre d’O'Brien et Bosc intitulé
La procédure et les usages de la Chambre des communes, « un témoin qui refuse de répondre aux questions peut faire l’objet d’un rapport à la Chambre ». Donc, nous avons toujours la possibilité de le faire et, à mon avis, ce ne serait pas une mauvaise idée.
Je veux également citer la page 994, qui stipule que « les comités sont liés par leurs ordres de renvoi ou leurs instructions et ils ne peuvent entreprendre d’études ni présenter à la Chambre des recommandations allant au-delà des limites établies par ceux-ci. »
Vous et le juriste soutenez que nous avons plus de pouvoirs que la Chambre. Je pense que nous devons clarifier cette question étant donné que la Chambre a déjà un titulaire de charge publique, à savoir la commissaire à l’information, qui relève incontestablement de la Chambre et du Président. Nous ne devons pas perdre cela de vue.
Dans l’intérêt de M. Togneri, je veux également tenir compte de ce qui est indiqué à la page 1047 d’O'Brien et Bosc:
L’idée voulant que les comités soient « maîtres de leurs délibérations » ou « maîtres de leurs procédures » est fréquemment évoquée dans les délibérations des comités ou de la Chambre. Cette notion renvoie, d’une part, à la liberté dont disposent habituellement les comités pour organiser leurs travaux comme ils l’entendent et, d’autre part, à la possibilité qu’ils ont de définir eux-mêmes certaines règles de procédure utiles au bon déroulement de leurs délibérations.
Le texte se poursuit à la page 1048:
Ces libertés ne sont toutefois pas totales ou absolues. D’abord, il est utile de rappeler que les comités sont une émanation, une création de la Chambre des communes
:
Vous n'avez pas à admettre que...
La Loi sur l'accès à l'information dit que nul ne peut entraver, bloquer, détruire ou modifier un document. Le fait d'avoir bloqué la divulgation d'un document ainsi que vous l'avez fait, c'est une contravention à la loi, plus précisément à l'article 67.1 de la Loi sur l'accès à l'information, contravention pour laquelle il y a des conséquences de nature criminelle.
Avez-vous ou non contrevenu à la loi ou bloqué lesdites informations? Le cas échéant, avez-vous reçu des directives à cette fin? Il y a deux possibilités: ou c'est vous qui l'avez fait de votre propre chef et avez contrevenu directement à la loi et vous êtes responsable, ou vous avez reçu des directives.
Ce que je veux savoir, c'est si vous avez reçu des directives. Existe-t-il un processus qui ne vous appartient pas et auquel vous êtes soumis, ou l'avez-vous fait de votre propre chef? C'est ce que je veux savoir.
:
Mon rappel au Règlement a trait à la pertinence. Je vous renvoie au chapitre 1, à la page 32, sous l’en-tête « Les institutions parlementaires ». Après le titre « Le gouvernement responsable et la responsabilité ministérielle », on lit ce qui suit:
Le gouvernement responsable a longtemps été perçu comme étant un élément essentiel des systèmes de gouvernement basé sur le modèle de Westminster. Bien que le « gouvernement responsable » soit largement reconnu comme étant le fondement du système de gouvernement canadien, le terme lui-même recouvre plusieurs sens. En général, le gouvernement responsable signifie qu’un gouvernement doit être à l’écoute de ses citoyens, qu’il doit fonctionner de façon responsable (en faisant preuve de constance dans l’établissement de ses politiques et de méthode dans leur application) et que les ministres…
Je dis bien: « les ministres ».
…doivent rendre compte au Parlement. Les deux premiers points renvoient aux fins visées par un gouvernement responsable, tandis que le troisième — l’obligation pour les ministres de rendre des comptes — est le moyen de parvenir à ces fins.
Cet extrait est directement lié à la pertinence des questions parce que pour être pertinentes les questions doivent être posées à l’autorité compétente, et c’est le ministre de la Couronne qui est l’autorité compétente dans le cas présent.
Au Canada, nous appliquons un principe appelé la responsabilité ministérielle. Nous ne l’avons pas inventé; il nous a été légué par le berceau du système parlementaire. Il remonte à des centaines d’années. Ni vous, ni ce comité, ni qui que ce soit d’autre ne peut réécrire cette histoire. Il est donc approprié que les ministres interviennent au nom de leur ministère et de leur portefeuille ministériel.
C’est pourquoi, au cours de la dernière séance, l’honorable a comparu devant nous en sa qualité de ministre des Ressources humaines. Elle a répondu aux questions qu’on lui a posées à propos des coûts d’une campagne publicitaire et on l’a tenue responsable d’avoir outrepassé les normes de transparence en matière de publicité.
Aujourd’hui, nous avons des questions au sujet de la conduite d’un certain ministère, mais le ministre responsable n’est pas ici pour y répondre. À sa place, nous interrogeons un témoin à qui la commissaire à l’information a donné l’ordre de ne rien dire.
Donc, pour respecter la responsabilité ministérielle telle qu’elle est décrite à la page 32, sous la rubrique « Les institutions parlementaires », je demanderais au comité de permettre au ministre de rendre compte de la conduite de son ministère et de son portefeuille ministériel et de respecter ce principe directeur. C’est mon point de vue.
:
Merci. Je me demandais pendant combien de temps vous alliez continuer.
Sauf votre respect, chers collègues, je ne vois pas l'utilité d'invoquer le Règlement sur une question et ensuite de revenir sur la décision initiale de la présidence selon laquelle les directives du commissaire à l'information n'ont pas préséance sur les pouvoirs et les travaux du comité. La décision de convoquer le témoin a été approuvée et prise par le comité. C'est à lui qu'elle revient.
Pour ce qui est de l'argument voulant que le ministre doit répondre aux questions au nom de son personnel, comme vous le savez, monsieur Poilievre, les ministres ne peuvent être sommés de comparaître devant un comité. En fait, les ministres et ont refusé, tout récemment, de rencontrer le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Les ministres ne peuvent répondre s'ils refusent de comparaître.
Le comité n'a pas demandé à rencontrer le ministre. Si vous êtes prêt à nous donner la garantie que le ministre concerné va comparaître devant le comité pour répondre aux questions, alors tant mieux. J'espère que vous allez lui transmettre le message.
Cela dit...
:
Un instant. Il s'agit d'une question théorique, étant donné que je connais déjà la réponse.
Vous avez par ailleurs affirmé, monsieur Poilievre, que le témoin ne peut répondre aux questions parce que celles-ci relèvent de la responsabilité du ministre. Eh bien, concernant la ministre , nous avons convoqué un témoin: il s'agit de M. Ryan Sparrow. Elle le sait, et son chef de cabinet aussi. Nous en avons discuté ensemble.
M. Sparrow a accepté de comparaître devant le comité le 13 mai. Il l'a fait de son plein gré, sans que je sois obligé d'envoyer une assignation. Il va venir répondre à nos questions volontairement. Sa décision, et la ministre est au courant, réfute donc l'argument que vous avancez.
Votre rappel au Règlement est irrecevable. Je vais maintenant céder la parole à M. Siksay, qui aura droit à sept minutes.
Madame, votre temps de parole est écoulé.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier le témoin d'être venu nous rencontrer.
Je sais que l'on vous a placé dans une situation très difficile. D'abord, il y a un mandataire du Parlement, dont le poste a été créé par voie législative, par une loi adoptée par la Chambre et le Sénat, qui vous dit de ne pas parler de questions entourant l'enquête. Ensuite, il y a une ordonnance qui est émise. Et enfin, il y a un président de comité qui affirme s'être entretenu avec ce même commissaire et qui soutient exactement le contraire.
Il n'est pas facile de savoir comment agir quand un mandataire du Parlement vous dit de ne pas aborder un sujet, et qu'un président d'un comité parlementaire vous dit que vous devez le faire. Ce qui complique davantage les choses, c'est que ce président n'a pas fourni de confirmation écrite de la conversation qu'il prétend avoir eue, ce matin, avec le commissaire à l'information.
Je vais donc poser mes questions en tenant compte du fait que la conduite du président vous a placé dans...
Il arrive parfois que certains députés, quand ils posent des questions, tiennent des propos qui déplaisent à d'autres. Or, les membres du comité ont le droit de poser des questions, de faire des déclarations, d'utiliser leur temps de parole comme ils l'entendent. Je trouve cela un peu inquiétant quand les gens commencent à porter un jugement sur ce que je dis, sur ce que je fais ou sur ce que je ne fais pas. Je suis toutefois capable de me défendre, car il existe une solution à ce problème. Je vais en parler à la fin de la réunion.
Cela dit, j'ai arrêté l'horloge. Votre rappel au Règlement n'en est pas un. Je comprends votre frustration, monsieur Easter, mais nous devons respecter le fait que le député peut faire ce qu'il veut de son temps de parole.
Donc, vous avez utilisé un peu plus d'une minute et demie. Il vous en reste cinq et demie. Allez-y.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur Togneri, pour votre comparution. Je reconnais, tout comme mon collègue l'a fait avant moi, que votre convocation vous place dans une situation délicate par rapport à la directive que vous avez reçue de la commissaire à l'information par intérim et relativement à ce que nous disait notre président tout à l'heure.
Nous poursuivons notre étude sur l'accès à l'information. Il y a eu des communications et des lettres ouvertes quant à la possibilité pour un commissaire à l'information de divulguer certains renseignements pendant qu'une enquête suit son cours. Nous savons très bien qu'en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi sur le lobbying, ces éléments ne peuvent pas être divulgués tant que l'enquête n'est pas terminée. Il faut donc que nous tenions compte du fait qu'une enquête est en cours, comme la commissaire à l'information par intérim nous l'a annoncé.
Nous avons appris aujourd'hui que le député de a eu une conversation téléphonique en privé avec la commissaire, pour parler de cette enquête qui bat son plein. Il se présente devant le comité aujourd'hui pour nous indiquer qu'elle l'a assuré qu'aucune des questions que nous pourrions poser ne saurait l'empêcher de mener son enquête sans entrave.... J'arrive difficilement à m'imaginer comment il a pu savoir quelles questions nous allions poser de telle sorte que la commissaire à l'information puisse garantir que ces questions ne causeront aucun problème, tant pour vous que pour elle-même. J'estime tout à fait inapproprié d'avoir une telle conversation en privé sans pouvoir nous indiquer ensuite que les renseignements ont effectivement transmis à notre président par la commissaire.
Aucun député n'a le droit de s'ingérer dans une enquête en cours. Cette restriction a été établie très clairement dans d'autres dossiers. Aucun député ne devrait discuter en privé avec la commissaire d'une enquête pendant que celle-ci suit son cours. En l'absence de témoins, il nous est impossible de savoir quelles manoeuvres ont pu être tentées pour éviter toute influence sur l'enquête. Nous ne savons pas si des pressions ont pu être exercées. Il semble bien difficile pour les libéraux de reconnaître que la situation est inappropriée.
La commissaire doit rendre des comptes au Parlement dans son ensemble. Elle ne travaille pas pour le compte d'un député en particulier, et aucun député ne devrait essayer de lui donner des directives.
J'ai une question concernant la façon dont vous percevez votre travail. Je vous demande donc simplement si vous estimez important de faire montre d'ouverture et de transparence dans le travail que vous faites.
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Merci, monsieur le président.
Merci à notre témoin et à son avocat pour leur présence aujourd'hui.
J'ai quelques questions à vous poser, monsieur Togneri, mais j'aimerais d'abord vous soumettre quelques observations en guise de préambule. J'ose espérer que je ne serai pas interrompu, ce qui semble être la norme pour notre séance d'aujourd'hui.
Pour être bien franc avec vous, je suis un peu déçu, car j'ai eu une conversation très intéressante avec notre président hier. Et comme la tendance semble être de parler des conversations que nous avons pu avoir, je vous dirai que je suis ressorti de celle-là avec une bien meilleure idée des subtilités associées à la participation à un comité, simplement pour constater aujourd'hui, à ma grande déception, je le répète, que nous semblons plutôt nous employer à fouler aux pieds plus d'un siècle de lois et de traditions parlementaires.
Nous avons assisté à une amorce de conflit entre les lois qui a pris naissance d'une bien drôle de façon: avec un coup de téléphone. Nous ne savons pas si c'est notre président qui demandé cette conversation téléphonique ou si elle a été initiée par la commissaire. Nous ne savons pas non plus si la commissaire était consciente du fait que cette conversation pouvait causer des préoccupations aussi sérieuses que fondamentales, tout au moins à mon point de vue. À cet égard, je dois vous dire que je suis moi-même avocat et que j'ai réfléchi à toutes sortes de scénarios quant à la séquence des événements et à la possibilité que la réponse de la commissaire à une ordonnance de son bureau remette sérieusement en cause la validité de ce document ainsi que votre capacité à nous livrer aujourd'hui un témoignage réfléchi et efficace pour guider le comité dans la poursuite de son travail.
Je ne sais plus trop quoi penser, car je croyais que notre président était en mesure de diriger les travaux du comité de manière non partisane, mais je constate plutôt une partisanerie enthousiaste qui a, selon moi, sérieusement mis en péril l'enquête menée par le commissariat dans ce cas particulier.
Cela étant dit, je suis persuadé que vous êtes plutôt mal à l'aise de nous livrer aujourd'hui quelque témoignage que ce soit au sujet d'une enquête qui suit son cours. Vous pouvez me répondre par un oui ou par un non: est-ce bien comme cela que vous vous sentez?
Chers collègues, je dois assister à une autre séance de comité, au nom du comité de liaison, pour approuver les budgets de voyage des comités. Je dois absolument y aller. il s'agit de votes importants. Nous devrons clore cette séance sous peu.
J'aimerais dire, pour commencer, que je suis désolé que des membres aient pensé à faire des hypothèses au sujet de ce qui s'est passé ce matin avec la commissaire à l'information. Je crois que les membres devraient repenser leur logique lorsqu'ils auront compris que c'est la commissaire à l'information qui m'a appelé.
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Non. Elle a appelé hier pour demander à me parler à 9 heures ce matin. J'étais dans mon bureau à 9 heures pile. La commissaire l'information a téléphoné et j'ai pris son appel. C'est ainsi que ça s'est passé.
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Nous en parlerons plus tard.
Monsieur Togneri, la déclaration de la commissaire adjointe à l'information vous a placé dans une situation qui vous a empêché de répondre à plusieurs questions, ou qui vous a permis de ne répondre que partiellement à certaines questions. Par conséquent, je considère tout à fait justifié, pour faire toute la lumière là-dessus, de demander à la commissaire à l'information de nous donner, par écrit, une évaluation et une description claires des obligations que vous avez en vertu de cette communication, pour que nous puissions en distribuer des copies dans les deux langues officielles aux membres du comité avant la prochaine séance.
Parce que, monsieur, l'assignation indique que vous devez vous présenter pour témoigner jusqu'à ce qu'on vous libère, et je crois que dans les circonstances, monsieur, il serait inapproprié que je vous relève de cette obligation de comparaître devant le comité. Par conséquent, je vous informe que cette assignation demeure en vigueur, et je m'attends à ce que vous soyez ici le mardi 11 mai, à 11 heures, dans cette même salle, à moins d'instructions contraires. Comprenez-vous cet ordre, monsieur?