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La séance est ouverte. Cette réunion est la neuvième du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. L'ordre du jour pour cette séance prévoit que, conformément à l'article 81(4) du Règlement, nous examinions le Budget principal des dépenses 2010-2011, crédit 15, sous la rubrique Parlement, renvoyé au comité le mercredi 3 mars 2010.
Comparaissent devant nous ce matin, du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique, Mary Dawson, commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique; Lyne Robinson-Dalpé, commissaire adjointe, Conseils et conformité; et Denise Benoit, directrice, Gestion corporative.
Madame la commissaire je vous souhaite, à vous et à vos collègues, la bienvenue au comité. Je m'excuse du retard que nous accusons, et je ne vous ferai pas patienter davantage. Je crois savoir que vous avez des remarques liminaires à nous faire, alors nous vous écoutons.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant vous dans le cadre de votre étude sur notre Budget principal des dépenses pour l'exercice 2010-2011.
[Traduction]
J'ai avec moi Lyne Robinson-Dalpé, commissaire adjointe, Conseils et conformité, ainsi que Denise Benoît, directrice de la Gestion corporative. Elles m'aideront à répondre à vos questions après mes observations préliminaires.
Je vois que le comité compte quelques nouveaux membres. Pour vous, et pour rafraîchir la mémoire des autres, je commencerai donc par donner un bref aperçu du mandat et du travail du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Ensuite, j'expliquerai en quoi notre budget renouvelé nous aidera à poursuivre notre travail au cours du présent exercice financier.
Comme la plupart d'entre vous le savent, le Commissariat a pour mandat d'administrer le Code régissant les conflits d'intérêts des députés ainsi que la Loi sur les conflits d'intérêts pour les titulaires de charge publique. Ces deux régimes ont pour but de veiller à ce que ces titulaires, qu'ils soient élus ou nommés, ne se placent pas en situation de conflit d'intérêts. On m'a également confié le mandat de donner des conseils au premier ministre, à titre confidentiel, sur les questions de conflits d'intérêts et d'éthique.
Mon personnel et moi-même examinons les rapports confidentiels des titulaires sur leurs biens, leurs dettes et leurs activités, tenons des registres publics sur les renseignements à déclaration obligatoire, en plus d'enquêter et de faire rapport sur les cas de non-conformité alléguée. Notre but premier est la prévention: nous cherchons davantage à aider les gens à se conformer au code et à la loi plutôt qu'à les pénaliser pour leur non-conformité.
Grâce au travail fort de mon personnel, nous avons éliminé l'arriéré important de cas où des députés et des titulaires de charge publique étaient en état de non-conformité. De plus, depuis quelques mois, nous consacrons de gros efforts à quelques examens très discutés, et j'ai l'intention de publier mes rapports sur ces examens dans un avenir proche.
Depuis trois ans, le commissariat reçoit une enveloppe annuelle de 7,1 millions de dollars. Même si une portion de cette enveloppe n'a pas été utilisée pour chacune des deux années précédentes, chaque année cette péremption se réduit pendant que nous continuons à organiser et à doter le commissariat. Nos effectifs sont presque complets, et nous prévoyons dépenser la quasi-totalité des fonds qui nous sont alloués pour l'exercice 2010-2011.
Pour tenir compte des contraintes budgétaires auxquelles le gouvernement est confronté, le commissariat a déjà adopté des mesures correspondant à celles qu'on exige des ministères et des organismes gouvernementaux. Par exemple, nous avons imposé un plafond à nos dépenses en matière de voyages, de conférences et d'accueil, et avons limité les augmentations salariales à 1,5 p. 100. Ces augmentations seront d'ailleurs absorbées par notre enveloppe budgétaire actuelle, étant donné que nous ne cherchons pas à accroître le budget annuel de 7,1 millions de dollars qui nous a été alloué pour les deux derniers exercices financiers. Les salaires et les avantages sociaux représentent notre poste de dépense le plus élevé, soit environ 5,3 millions de dollars.
Au cours de l'année à venir, le commissariat continuera d'aider les députés et titulaires de charge publique à se conformer aux obligations qui leur échoient en vertu du code des députés et de la Loi sur les conflits d'intérêts. Nos conseillers continueront de les aider à conclure des arrangements portant sur leurs fiducies qui sont, dans bien des cas, assez uniques, et de les conseiller au sujet de leurs activités extérieures. Ces arrangements sont sujets à examen tous les ans. Nos conseillers continueront de répondre aux demandes de renseignements des personnes visées par le code et la Loi et de prendre diverses autres mesures — réunions, correspondance, lignes directrices et bulletins d'information, par exemple — pour aider les députés et les titulaires de charge publique à comprendre comment le code ou la Loi s'applique à leur situation personnelle.
Nous continuerons d'entreprendre une vaste gamme d'activités et de mesures de communication, d'information et de sensibilisation. Par exemple, mon personnel et moi rencontrerons des employés des ministères, ferons d'autres exposés devant les caucus des partis et fournirons aux députés et titulaires de charge publique des avis consultatifs sur des questions d'application générale. Nous prévoyons également continuer d'améliorer nos communications avec nos clients, en particulier par l'entremise de notre site Web.
Nous entreprenons aussi des démarches pour resserrer nos liens avec les organisations d'autres autorités. Le commissariat joue maintenant un rôle de coordination au sein du Réseau canadien en matière de conflits d'intérêts, qui réunit les commissaires du gouvernement fédéral, des provinces et des territoires. Nous continuons aussi de faire affaire avec le Council on Governmental Ethics Laws, ou COGEL, soit le conseil des lois sur l'éthique gouvernementale, qui a son siège social aux États-Unis.
J'espère continuer à travailler avec le Parlement et ses comités en vue d'améliorer les règles que j'administre ou de les faire comprendre à plus grande échelle. Par exemple, l'an dernier, le commissariat a conseillé le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre quant à la modification possible des dispositions du code portant sur les cadeaux et les autres avantages. À terme, des modifications considérables ont été apportées au code. De plus, à sa demande, nous avons récemment proposé au comité des façons d'améliorer le code dans les domaines de la divulgation et des enquêtes.
Comme vous pouvez le constater, il y a une grande part d'imprévisible dans le travail du commissariat. Au cours des derniers mois, nous avons reçu plusieurs demandes d'enquêtes: elles doivent toutes être traitées en bonne et due forme et certaines se sont avérées très complexes. Bien entendu, il m'est impossible de prévoir le nombre de demandes que nous aurons à traiter d'une année à l'autre, ni la charge de travail qu'elles exigeront.
Monsieur le président, j'aimerais conclure mes observations préliminaires en répétant qu'à mon avis, notre proposition de budget pour l'exercice 2010-2011 suffira à combler nos besoins tels qu'ils sont actuellement. Avec ce budget, nous pourrons maintenir nos activités pour veiller à ce que les députés et titulaires de charge publique se conforment à leurs obligations respectives en vertu des régimes de conflits d'intérêts du Canada.
[Français]
Je vous remercie encore une fois de m'avoir invitée à comparaître devant vous pour discuter de notre Budget principal des dépenses. Si vous avez des questions, j'y répondrai avec plaisir.
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Il me faudrait vous renvoyer aux règles renfermées dans le code régissant les conflits d'intérêts — le code, et non pas la loi; le code régissant les conflits d'intérêts des députés.
Il y a toute une série de conditions bien précises qui doivent être en place pour qu'il y ait enquête en vertu du code. Il y a deux moyens de déclencher une enquête. Il y a possibilité d'enquête en vertu du code, et possibilité d'étude en vertu de la loi, et il vous faut toujours vous rappeler qu'il y a une différence. En vertu du code, la première chose qui arrive, si je reçois une demande d'un député, est qu'il me faut déterminer si cette demande repose sur des motifs raisonnables laissant entendre qu'une personne ne s'est pas conformée au code. Si j'estime que c'est bel et bien le cas, alors j'en avertirai la personne visée par la plainte, et à cette première étape, la personne disposerait de 30 jours pour me revenir et me livrer ce qu'elle a à dire au sujet de la situation. Une fois cette étape franchie, je dispose de 15 jours pour examiner de mon mieux le dossier et pour décider, à l'intérieur des paramètres d'un examen préliminaire, s'il y a des motifs suffisants pour aller de l'avant avec une enquête formelle. Aucune enquête ne peut donc être enclenchée en vertu du code avant qu'il ne se soit écoulé 45 jours environ.
Pendant ces 45 jours, il ne serait pas approprié qu'il y ait quelque commentaire sur ce que je suis en train de faire. Mes activités demeurent confidentielles.
Ce qui vient confondre les choses est que des demandes me sont parfois soumises et en vertu du code et en vertu de la loi. La loi renferme un ensemble de règles tout à fait différentes. En vertu de la loi, si une demande étayée par des motifs raisonnables me parvient — dans le cadre de la loi, il est question de faire une étude —, l'étude débuterait dès notification par moi de la personne concernée.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être venue, madame Dawson, et de comparaître accompagnée de vos collègues.
Je sais que ces temps sont difficiles pour nous tous et qu'il n'est pas aisé de démêler toutes ces questions.
Je sais que par le passé vous nous avez dit qu'il existe une certaine confusion quant à votre rôle et des renseignements erronés sur ce qu'il est dans ces genres de situations, en partie à cause du titre que vous portez, et qui comprend le mot « éthique ». Rien de tout ce qu'il y a derrière n'englobe ce terme. Je suis donc sensible au fait que cela puisse être parfois confus pour nous tous.
Ma question, en tout cas pour commencer, vise la situation concernant Mme Guergis. Je tiens tout simplement à établir clairement que le premier ministre n'a pas fait de plainte officielle ni de demande d'examen, d'enquête ou d'étude, que ce soit en vertu du code ou en vertu de la Loi sur les conflits d'intérêts, auprès de votre bureau.
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Vous avez raison, ce n'est pas une décision facile. Il vous faut tenir compte de toutes les circonstances en l'espèce.
Bien sûr, dès le départ, s'il s'agit d'une lettre écrite sur papier à en-tête du ministre, alors vous en concluez que la personne a dû agir en sa qualité de ministre. Dans ce cas-ci, on a utilisé du papier à en-tête de député. Puis, vous demandez si la chose avait à voir avec le portefeuille de l'intéressé. Vous examinez le portefeuille du ministre, et si c'est celui de l'énergie, des mines et des ressources, par exemple, vous vous demandez si l'intervention avait quelque chose à voir avec l'énergie, les mines et les ressources. Il y a sans doute quatre ou cinq autres questions que vous poseriez. Dans certains cas, vous n'auriez pas à les poser, car il vous suffirait d'examiner les circonstances pour démêler l'histoire.
Envisageons la situation inverse. Imaginons que chaque fois qu'un député qui est ministre fait quelque chose en tant que député, et les députés sont autorisés, en vertu... Il est dit expressément qu'un ministre peut agir et faire ce que ferait normalement un député pour les électeurs dans sa circonscription. Il y a une pléthore d'activités auxquelles les députés s'adonnent tout le temps pour les électeurs dans leur circonscription. Il me faudrait me demander s'il a été fait quelque chose qui s'inscrit en dehors du travail normal d'un député et qui laisse entendre que le rôle de ministre de l'intéressé est intervenu. Je regarde cela et, encore une fois, cela ne se décide pas du jour au lendemain. Il vous faut vous renseigner, poser des questions à l'intéressé, y réfléchir et comprendre les circonstances.
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Bien. Je devine que le comité aimerait sans doute avoir une copie de cette lettre. Si cela n'est pas possible pour quelque raison particulière, vous pourriez peut-être nous préciser cette raison. Mais fournissez-nous quand même de votre mieux les renseignements qui sont contenus dans la lettre et que vous pouvez nous confirmer. Je comprends que vous avez des règles à suivre.
Collègues, je pense que nous avons eu une conversation robuste au sujet du budget des dépenses, et il me faut maintenant mettre la question aux voix.
Le crédit 15, sous la rubrique Parlement, moins les montants attribués à titre de crédit provisoire, est-il adopté?
Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique
Crédit 15 — Dépenses de programme..........6 338 000 $
(Le crédit 15 est adopté.)
Le président: Dois-je faire rapport à la Chambre du budget des dépenses?
Des voix: D'accord.
Le président: Merci, collègues.
La séance est levée.