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Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Kevin McGarr, et je suis président et chef de la direction de l'ACSTA. Je suis accompagné aujourd'hui de Ron McAdam, gestionnaire principal des nouvelles technologies de l'ACSTA. Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui pour discuter avec vous et répondre à vos questions.
L'attentat à la bombe raté du 25 décembre est un rappel saisissant de la façon dont les événements du 11 septembre ont créé une sensibilisation internationale sans précédent au lien entre le voyage aérien et le terrorisme. Au Canada, cette attaque contre notre voisin américain souligne le besoin d'une vigilance continue sur notre propre terrain.
Depuis le 11 septembre 2001, l'ACSTA travaille à protéger la population en portant une attention particulière aux éléments essentiels du système de transport aérien. Comme l'exige la Loi sur l'ACSTA, nous remplissons notre mandat en assurant la prestation de services de contrôle de sécurité efficaces, efficients et uniformes qui sont dans l'intérêt de la population.
L'incident du 25 décembre, ainsi que d'autres tentatives récentes d'attentats terroristes, nous rappellent l'importance de la sécurité du transport aérien, du besoin continu de vigilance et de la préparation en vue de menaces imminentes.
J'aimerais prendre un moment pour vous parler des progrès récents que nous avons réalisés dans le domaine de la sécurité aérienne.
Dans le secteur du contrôle pré-embarquement, nous avons mis en place des appareils de radioscopie à plans multiples partout au pays, installé des scanneurs corporels dans tous les aéroports de classe 1, mis en réseau les portiques de détection de métal des aéroports canadiens afin de recueillir des données qui nous aideront à améliorer le débit des passagers, et engagé plus d'agents de surveillance afin de mieux surveiller la conformité et le rendement des agents de contrôle ainsi qu'assurer l'uniformité des services.
Pour le contrôle des bagages enregistrés, nous continuons d'évaluer le plus récent équipement en matière de détection d'explosifs dans notre nouveau laboratoire d'essai qui améliore grandement notre capacité à évaluer les technologies de dernier cri et nous aide à rester compatibles avec nos partenaires internationaux.
[Français]
Nous explorons d'autres façons de protéger davantage les zones critiques réglementées des aéroports, dont le contrôle des non-passagers, et nous terminons en ce moment la construction du point de contrôle des véhicules à l'Aéroport international de Vancouver.
Sur une plus grande échelle, nous avons amélioré nos communications avec les passagers grâce au lancement de notre nouveau site Web et d'un site mobile facile à utiliser ainsi que d'une campagne axée sur les passagers qui est le résultat d'une recherche approfondie. Cette recherche nous a aidés à cibler nos efforts sur les types particuliers de voyageurs et leurs besoins. Nous avons également uniformisé les affiches dans les aéroports partout au Canada.
[Traduction]
Nous pouvons être fiers de notre situation actuelle ainsi que de nos activités récentes et de celles à venir. Depuis huit ans, l'ACSTA a grandi énormément. Elle est passée de l'établissement des opérations à celles de l'entretien de ces opérations et, dernièrement, à leur amélioration. De plus, au lieu de réagir aux menaces, nous planifions et agissons de manière proactive parce que nous avons maintenant la stabilité et l'expertise nécessaire pour aller dans cette direction.
C'est un changement grâce auquel nos efforts continus visant à utiliser plus efficacement nos ressources nous mèneront à un débit accru de traitement des passagers. Cette efficacité, jumelée à l'amélioration du niveau de service à la clientèle, nous permettra d'atteindre des niveaux plus élevés de satisfaction des voyageurs. En outre, un plus grand respect des procédures d'utilisation normalisées produira des services uniformes partout au pays, et nos efforts continus visant à renforcer nos relations avec Transports Canada et nos fournisseurs de services de contrôle garantiront un respect, une confiance et une ouverture d'esprit constants.
[Français]
Nous sommes sur la bonne voie. Lors du récent déploiement des scanners corporels, nous avons ajouté un niveau additionnel de sûreté et bénéficié de capacités de détection accrues, tout en améliorant simultanément notre niveau de service à la clientèle grâce à une solution de rechange pour les voyageurs aériens qui ne veulent pas qu'on les touche lorsqu'ils sont sélectionnés pour un contrôle supplémentaire.
Nous avons aussi entrepris un nouveau projet pilote pour les voyageurs dignes de confiance, soit Nexus, en partenariat avec l'Agence des services frontaliers du Canada, Transports Canada et les administrations aéroportuaires. Le programme Nexus, une initiative conjointe de l'Agence des services frontaliers du Canada et de la U.S. Customs and Border Protection est conçu pour accélérer le passage des voyageurs à faible risque et préautorisés à la frontière du Canada et des États-Unis.
Un des avantages additionnels de la carte Nexus est que ses détenteurs peuvent maintenant utiliser une voie de contrôle désignée à Ottawa. Nous explorons la possibilité de répéter ce projet pilote dans d'autres aéroports. Cette initiative représente une étape concrète vers le contrôle axé sur les risques.
Transports Canada et l'ACSTA sont du même avis, à savoir qu'on peut atteindre une plus grande efficacité avec des ressources mieux ciblées lorsqu'on se concentre sur les voyageurs à risque élevé.
[Traduction]
Dans la même veine, nous en sommes à l'étape de la planification et du développement de notre programme d'observation du comportement des passagers. Il s'agit d'une initiative proactive qui se concentre sur des indicateurs de comportement visant à détecter des activités suspectes menées pour contourner les mesures de sûreté avant qu'une menace ne se matérialise. Notre grande priorité demeure l'établissement d'un bon équilibre entre la sécurité des appareils et la prestation du meilleur service possible à la clientèle.
À l'interne nous adoptons un modèle régional qui nous permettra d'améliorer la prestation des services et la surveillance. Pour ce faire, nous devons amener les responsables de la prestation des services plus près des opérations de première ligne et faire preuve de souplesse pour répondre aux besoins locaux.
Nous nous sommes engagés à mettre en œuvre un programme de gestion du rendement rigoureux afin d'assurer une plus grande efficacité de nos opérations. La seule vraie façon d'atteindre l'excellence en matière d'efficacité opérationnelle consiste à mesurer notre rendement, en nous concentrant sur nos forces et en apportant des améliorations.
Le financement à long terme de l'ACSTA, annoncé dans le dernier budget, nous aidera à aller dans cette direction. Grâce à ces fonds, nous pouvons maintenant planifier et investir à long terme, maintenir nos activités principales prévues par la loi, et améliorer l'efficacité et l'efficience de nos programmes.
Par la même occasion, nous nous préparons à mettre en œuvre les recommandations découlant de notre examen stratégique. Ces recommandations prévoient notamment des options pour simplifier nos opérations et améliorer la rentabilité de nos activités afin que nous utilisions le mieux possible les ressources qui nous ont été allouées par les contribuables canadiens.
Si la crise découlant du 25 décembre nous a appris quelque chose, c'est que notre organisation doit être en mesure de mieux gérer le changement. À mesure que nous transformons la façon dont nous opérons, sachez que nous relevons ce défi avec une grande ouverture d'esprit et une grande volonté. Nous nous sommes engagés à changer parce que nous savons que cela nous amènera où nous voulons aller, ce qui est dans le meilleur intérêt des Canadiens, et parce que c'est essentiel au maintien de notre succès.
[Français]
Notre tout dernier défi — les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver — nous a donné l'occasion de vivre le changement à tous les niveaux tandis que nous sortions de notre arène habituelle pour montrer au monde entier que nous assurons les meilleurs services de contrôle du transport aérien.
Je suis fier du travail et des efforts remarquables des employés de l'ACSTA, de nos partenaires de l'industrie de l'aviation et des agents de contrôle qui ont travaillé sur les premières lignes pour s'assurer que tous les voyageurs aériens — partant ou revenant des Jeux et de partout ailleurs au Canada pendant cette période — ont vécu l'excellence de la sûreté aérienne.
[Traduction]
L'ACSTA poursuit sa lancée avec un engagement renouvelé à offrir aux Canadiens des services de contrôle de renommée mondiale de la manière la plus efficace et la plus efficiente possible.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur McGarr, de comparaître devant notre comité.
En ce qui me concerne, monsieur McGarr, je n'ai pas de félicitations à faire à l'ACSTA. Je m'explique. Parmi vos responsabilités, le préembarquement est l'une des plus importantes. En décembre, un incident a eu lieu aux États-Unis et on a tout de suite connu des délais interminables en termes de traitement des passagers. Votre responsabilité consiste à prévoir ces situations. Il est évident que si des terroristes veulent affecter le transport aérien, ils vont le faire pendant des périodes de pointe, donc durant le temps des Fêtes ou des vacances, notamment. Or, vous n'étiez pas prêts à cela.
Vous demandez des fonds supplémentaires, soit, mais il reste que votre obligation consiste à offrir le service et vous assurer que les passagers n'ont pas à faire la file interminablement avant de prendre l'avion. C'est votre responsabilité. Vous avez recours à la sous-traitance. Avez-vous prévu dans les contrats que vous avez négociés avec vos sous-traitants des dispositions relatives aux périodes qui sortent de l'ordinaire, où il faut fournir du personnel et s'assurer que les passagers reçoivent un service adéquat et peuvent prendre l'avion dans un délai raisonnable? Le fait que des organisations comme la vôtre mettent un temps énorme à dispenser les services aux passagers quand survient un pépin est ce qui tue l'industrie du transport aérien. Inévitablement, les gens critiquent le système aérien au Canada.
Êtes-vous prêts à faire face à ces situations?
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Merci beaucoup d'être ici aujourd'hui pour partager votre expertise dans ce domaine.
On sait bien que le trafic aérien au Canada a diminué considérablement au cours des 10 dernières années, environ. Ce n'est pas une coïncidence si la diminution la plus rapide de cette fréquence du trafic aérien s'est produite dans l'année suivant le 11 septembre 2001, en raison des attentats terroristes qui ont eu lieu ce jour-là.
Je pense que cette tendance a récemment commencé à montrer des signes de reprise, mais nous sommes encore très loin des chiffres d'avant 2001. Je suis certain que l'activité volcanique récente n'a rien fait pour améliorer la situation non plus; toutefois, le 11 septembre a vraiment changé le monde de nombreuses façons, y compris, bien entendu, notre système d'aviation et la sécurité qui l'entoure.
Pour rétablir la confiance des Canadiens à l'égard des voyages aériens, les gouvernements ont dû réagir avec de nouvelles mesures de sécurité exhaustives et d'autres mesures afin de faire face à la réalité des menaces terroristes. Je pense que les Canadiens ont deux préoccupations lorsqu'ils passent au point de contrôle de la sécurité dans les aéroports. L'une d'elles consiste à veiller à ce qu'ils se sentent et soient en sécurité dans l'avion qu'ils vont prendre. L'autre chose, c'est qu'il y a souvent de longues files à la sécurité, et ils veulent s'assurer de ne pas être retardés indûment, tout en garantissant leur sécurité.
Je pense que certaines des mesures les plus récentes prises pour faire face à ces deux problèmes incluent les scanners corporels installés dans les principaux aéroports et la création d'un programme d'observation du comportement des passagers afin de déceler les comportements suspects ou étranges. Je me demandais si vous pourriez nous parler de ces deux mesures.
Premièrement, selon vous, les scanners corporels et l'observation du comportement des individus sont-ils efficaces? Deuxièmement, ces deux mesures fonctionnent-elles mieux lorsqu'elles sont utilisées ensemble? Avez-vous constaté des faiblesses dans l'une des deux mesures qui pourraient être rattrapées suffisamment par les forces de l'autre?
Premièrement, en ce qui concerne les scanners corporels, on a prouvé qu'il s'agit d'une technologie extrêmement efficace pour détecter les objets sur une personne. L'autre méthode, la méthode principale pour détecter les menaces venant d'objets non métalliques a toujours été la fouille physique. L'avènement des scanners corporels permet aux passagers de choisir.
Le recours à ces scanners est entièrement volontaire. Les passagers ont le choix entre une fouille sommaire physique ou l'utilisation de cette technologie. Les voyageurs ont très bien reçu cette technologie.
La grande majorité des passagers canadiens préfèrent cet appareil à une fouille physique. Selon eux, c'est moins envahissant, en particulier, grâce à la façon dont nous avons intégré la technologie dans nos opérations de contrôle, étant donné que la personne qui voit l'image ne peut pas voir la personne en question; l'agent au portique d'un contrôle qui voit le passager n'a pas accès à l'image de ce passager, qui apparaît dans une salle séparée, hors de la vue du passager.
Nous estimons donc que cette technologie est très efficace et que la façon dont elle est utilisée est très bien reçue par les voyageurs; elle a accru le niveau de confort et d'efficacité de nos activités.
En ce qui a trait au programme d'observation du comportement des passagers, nous avons entrepris sa création avec une société qui se spécialise dans ce domaine. Nous pensons que cela nous permettra d'identifier les passagers qui présentent des signes selon lesquels ils souhaitent tromper le processus de contrôle de sécurité, et le programme nous permettra de veiller à ce que ces passagers fassent l'objet d'un contrôle secondaire, grâce aux mesures en place présentement, que ce soit la fouille physique ou, s'ils le choisissent, le recours au scanner corporel. Ici aussi, ce sera à eux de décider.
L'utilisation de ces technologies de concert nous permet d'être beaucoup plus efficace dans l'attribution des ressources; cela nous permet également de ne rien sacrifier de l'efficacité des contrôles de sécurité. Selon moi, le scanner corporel est tout aussi efficace que la fouille physique réalisée par un agent de surveillance. La mise en commun de ces deux programmes nous permettra d'être plus efficaces tout en n'enlevant rien à notre performance — nous allons en fait accroître notre performance — et de favoriser le confort des Canadiens qui utilisent notre système de transport aérien pour voyager.
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Bonjour. Merci beaucoup de nous avoir invités de nouveau. C'est toujours un plaisir que d'être ici.
L'application d'un régime de sûreté aérienne sûr est un élément clé du mandat de Transports Canada, et pour y arriver nous travaillons avec nos partenaires, comme l'ACSTA.
Des rapports de renseignements intérieurs et internationaux actuels confirment que l'aviation civile est toujours une cible privilégiée des terroristes à l'échelle mondiale et que le Canada demeure une cible potentielle. La gravité de cette menace nous a été rappelée, ici dans le reste du monde, le 25 décembre 2009, lorsqu'un terroriste a tenté de déclencher une explosion à bord d'un vol Amsterdam-Detroit.
Le fait que cet incident se soit produit dans l'espace aérien canadien montre bien que le Canada n'est pas à l'abri d'un attentat terroriste. Cet événement récent démontre que la menace évolue, et que les terroristes continuent de chercher de nouveaux moyens pour contourner les mesures que nous avons mises en place.
Les efforts déployés par Transports Canada à cet égard remontent à plusieurs décennies, et en particulier à l'incident d'Air India. Les attaques de septembre 2001 ont été un autre jalon clé du programme de sûreté aérienne du Canada, et le gouvernement a effectué des investissements majeurs dans la sûreté aérienne à la suite de ces événements.
Au total, depuis le 11 septembre 2001, le gouvernement a consacré plus de 4 milliards de dollars à l'atteinte de cet objectif. Nous avons amélioré le réseau et corrigé des lacunes importantes en créant l'ACSTA, qui est chargée d'assurer un contrôle uniforme aux aéroports canadiens. Nous avons également renforcé les portes des postes de pilotage à bord des aéronefs commerciaux; établi un programme d'agents de sûreté à bord des aéronefs, géré par la GRC; instauré un programme de carte d'identité biométrique pour les zones réglementées aux aéroports; et renforcé notre régime de surveillance et d'inspection.
[Français]
Plus récemment, dans le budget de 2010, le gouvernement a annoncé l'affectation de 1,5 milliards de dollars à l'ACSTA et à Transports Canada pour assurer l'amélioration de la sûreté aérienne au Canada, grâce à l'acquisition de technologies de pointe, l'embauche d'agents de contrôle supplémentaires et l'amélioration des programmes. Le budget de 2010 a aussi prévu 37,9 millions de dollars sur deux ans afin de sécuriser un secteur clé du réseau de l'aviation au Canada en mettant en œuvre un programme complet de sûreté du fret aérien.
Nous avons travaillé sans relâche à accélérer la mise en œuvre de ces améliorations, compte tenu de l'incident du 25 décembre et des répercussions que les nouvelles exigences en matière de sûreté ont eu sur les voyageurs aériens et sur l'industrie, et ce, même si les mesures américaines ont été maintenant modifiées et que leur impact est moindre qu'après Noël.
Les files et les temps d'attente que nous avons vus aux aéroports, à la suite de l'incident du 25 décembre, montrent bien le défi auquel nous sommes confrontés lorsqu'il s'agit d'établir un juste équilibre entre la sûreté et l'efficacité. En d'autres termes, le défi consiste à assurer la sûreté, tout en limitant les coûts socioéconomiques liés aux mesures de sûreté. C'est particulièrement vrai en temps de crise. Nous ne devons jamais perdre de vue que le réseau aérien est très largement intégré. C'est pourquoi nous devons, à tout le moins, continuer de respecter nos obligations internationales dans le cadre de l'Organisation de l'aviation civile internationale. Cela est essentiel si nous voulons permettre à notre industrie de l'aviation d'affronter la concurrence à armes égales et maintenir un libre accès aux destinations importantes, comme les États-Unis.
Néanmoins, nous reconnaissons que pour les passagers qui font la file pendant des heures aux aéroports pour se soumettre aux contrôles, c'est une situation qui ne peut pas durer car cela est dommageable pour l'industrie du transport aérien. Cela entraîne également une perte de productivité et des inconvénients inacceptables pour les Canadiens et, en définitive, nuit à notre économie.
[Traduction]
La bonne nouvelle, c'est que l'ACSTA est en train de mettre en place une technologie de contrôle plus efficace et compatible à l'échelle internationale et qu'elle continue d'évaluer ses processus et d'élaborer de nouvelles méthodes, comme on en a parlé ce matin. Je pense entre autres au projet pilote des voyageurs dignes de confiance en cours à l'aéroport d'Ottawa ou à l'installation de scanners corporels dans les principaux aéroports canadiens, ce dont on a également discuté en long et en large.
Nous travaillons aussi activement à concevoir de nouvelles façons d'améliorer le réseau et de réduire les coûts. Un très bon exemple de cela est la possibilité d'intégrer l'observation du comportement des passagers dans les processus de contrôle. En concentrant nos efforts sur les passagers potentiellement à plus haut risque, nous prévoyons améliorer l'efficacité du contrôle et, par le fait même, affecter nos ressources là où les avantages seront les plus importants.
[Français]
Toutefois, même si nous rendons le processus de contrôle plus sûr, nous reconnaissons que les terroristes pourraient diriger leur attention sur d'autres cibles moins protégées dans les aéroports. C'est pourquoi nous sommes en train d'établir des exigences réglementaires en vertu desquelles les aéroports devront élaborer un plan de sûreté tenant compte de l'ensemble des risques qui pèsent sur leurs activités, y compris à l'extérieur des zones réglementées, là où le public et les passagers peuvent se rassembler.
Nous participons aussi activement avec nos partenaires internationaux à améliorer la sûreté du réseau à l'échelle mondiale. Au cours des quatre derniers mois, Transports Canada et le ministère de la Sécurité publique ont participé à de nombreuses réunions ministérielles régionales sur la sûreté aérienne, au Mexique, au Japon et au Nigéria. Nous accordons aussi notre soutien financier aux pays qui ont besoin d'aide pour mettre en place ces importantes exigences en matière de sûreté.
[Traduction]
Comme j'ai tenté de l'illustrer, l'approche de Transports Canada à l'égard de la sûreté aérienne repose sur l'amélioration continue. Nous accueillons favorablement les observations et les suggestions de nos partenaires internationaux et nationaux, et nous en sommes reconnaissants. Nous avons aussi, dans la mesure du possible, mis en œuvre des recommandations de diverses études au cours des dernières années.
Nous serons tout particulièrement heureux de recevoir les commentaires et les suggestions du comité qui pourraient découler de son étude sur la sûreté aérienne, alors que nous allons de l'avant sur divers fronts, et que de nombreux défis nous attendent. Nous allons continuer de veiller à assurer la sécurité et la sûreté des passagers, tout en maintenant l'efficacité et la compétitivité de l'industrie canadienne du transport aérien.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Grégoire. Merci de votre présentation de ce matin. Voilà à quoi se limite mon français.
Merci d'être venus. Merci
pour la discussion de ce matin.
Je suis constamment étonnée par la créativité que l'on déploie
pour toujours chercher de nouvelles façons de blesser ou de détruire des personnes. Il y a un certain nombre
d'années, un économiste autrichien du nom de Schumpeter, parlait de la théorie de la « destruction créative » et de
la façon dont les nouvelles technologies font toujours en sorte que nous n'ayons plus besoin de la vieille
technologie. Je pense que son principal exemple était que l'automobile avait remplacé le besoin que nous avions
pour des chevaux et des carrosses.
Je pense à l'évolution constante de la technologie qui a eu
lieu dans nos aéroports pour assurer la sécurité des Canadiens et comment, de bien des façons, une bonne partie des
dépenses d'équipement que vous avez peut-être faites il y a peu de temps ont maintenant été dépassées par de
nouvelles technologies en raison de l'esprit destructeur de certaines personnes qui vous obligent d'agir ainsi en
réalité. Or, ça m'intéresse beaucoup parce que nous avons discuté beaucoup des coûts des investissements dans la
technologie mécanique que vous devez vous procurer, mais nous n'avons pas vraiment parlé beaucoup de la nouvelle
étude comportementale que nous allons appliquer dans les aéroports.
Je me demande si on peut en
parler davantage ce matin. Pouvez-vous nous parler de ce programme de profilage du comportement et où nous en
sommes dans son développement? Quand pensez-vous pouvoir mettre ce programme en œuvre? Avons-nous une idée des
coûts anticipés? L'analyse du comportement est un secteur très complexe de la psychologie. Est-ce une nouvelle voie
de carrière pour les psychologues? Est-ce un type de savoir que les universités vont devoir proposer dans leur
programme de cours? Pouvez-vous nous en parler?
:
Malheureusement je ne peux pas répondre à toutes vos questions et il y a en eu beaucoup.
Transports Canada s'occupe de la sécurité depuis bon nombre d'années, mais surtout depuis l'attentat d'Air India. Pendant un très grand nombre d'années, la méthode adoptée à l'échelle internationale était de traiter tout le monde de la même façon et de soumettre chacun au même processus de vérification. Mais, parce que notre équipement est évolué et que nos processus sont complexes, et parce que les terroristes s'intéressent toujours à l'aviation et qu'ils essaient toujours d'être extrêmement créatifs dans leur recherche des lacunes du système, nous estimons qu'il vaudrait mieux mettre l'accent sur les gens qui pourraient représenter un risque plus élevé.
Reste à savoir, comment sélectionner les gens qui devraient alors être soumis à un examen plus rigoureux. On peut procéder par analyse du comportement ou, comme on dit dans certains autres pays, par la caractérisation des passagers. Mais il faut procéder de telle manière — et il en ira de même dans tous les pays dont nous discutons — qui ne sera jamais perçue comme étant du profilage.
Par exemple, en Israël, ils analysent le comportement des passagers, et Israël lui-même doit être prudent du point de vue politique. Ce pays compte plus de 2 millions de personnes d'origine arabe, et il ne peut pas être perçu comme visant uniquement les Arabes et non pas les Juifs. Ainsi, si jamais on établit un tel programme au Canada, il devra se fonder strictement sur le comportement.
Mais, on peut faire un certain nombre de choses pour déterminer si quelqu'un doit subir des vérifications supplémentaires. Habituellement, il suffit d'examiner les gens et d'analyser leur comportement, mais on peut également leur poser quelques questions, soit où ils vont et ce qu'ils font. Également, l'analyse des documents peu en dire long sur la façon de procéder.
Il y a quelques années, aux États-Unis, l'administration pour la sécurité des transports a mis sur pied un projet pilote à l'aéroport Logan de Boston. Comme le projet a été une réussite, les responsables ont décidé de former un grand nombre d'agents de détection du comportement. Je pense qu'ils en ont entre 600 à 900 en place — disons que c'est un chiffre à peu près exact — qui se déplacent autour des points de vérification pour voir qui il faudrait sélectionner pour faire l'objet de vérifications plus approfondies. Ça fonctionne selon le principe que tout le monde doit passer par le premier point de vérification, mais que ce sont les agents de détection du comportement qui contribuent à déceler les personnes qui doivent faire l'objet d'une fouille secondaire.
Aujourd'hui, dans la plupart des pays, les fouilles secondaires sont tout à fait aléatoires. À Ottawa, par exemple, vous vous déplacez sur un tapis et si une flèche indique à gauche, vous avez été sélectionné pour une fouille supplémentaire. Mais nous pensons qu'il y a des façons plus intelligentes de procéder et ça passe par l'analyse de la détection du comportement. C'est pour cette raison que le gouvernement a décidé d'investir dans l'élaboration du programme et la conception du programme de formation, mais le gouvernement n'a toujours pas décidé de financer l'établissement d'un tel programme.
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Ici, il serait important de dire deux choses.
Premièrement, c'était une mesure exceptionnelle mise en place par les autorités américaines, dont l'application s'est étirée sur plusieurs mois à partir du début de janvier jusqu'à il y a deux semaines, le mercredi après Pâques, soit le 6 ou le 7 avril — j'ai oublié la date exacte. Il était impossible de prévoir que les Américains mettraient en place une mesure comme celle-ci.
Par ailleurs, ce n'est pas que le Canada qui en a souffert. Le Canada a souffert davantage à cause de l'énorme volume de passagers qui voyagent entre ces deux pays. Chaque jour, on a de 500 à 550 vols en partance du Canada pour les États-Unis. On parle de 1 100 vols pour les deux destinations. On parle de 21 millions de passagers par année qui se rendent aux États-Unis.
Par contre, ceux qui sont allés dans les pays européens, en Angleterre, en France, en Allemagne ou encore au Mexique, ont constaté que c'était le chaos. À tous ces endroits, il y avait des files interminables parce qu'à aucun de ces endroits, les gens n'étaient prêts à soumettre 100 p. 100 des passagers à des fouilles secondaires et à fouiller les bagages à main. Personne n'était prêt pour cela. Partout, les gens des lignes aériennes et les autorités des différents États ont dû prendre des mesures exceptionnelles pour absorber cette charge de travail supplémentaire. Tous les pays ont signifié aux États-Unis la difficulté que cela représentait.