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Monsieur le président Tweed, messieurs les vices-présidents Laframboise et Volpe, mesdames et messieurs les députés, l'Union des municipalités du Québec a accepté avec empressement votre invitation à participer aux travaux du comité sur l'impact de la date limite fixée au 31 mars 2011, par le gouvernement, pour les projets de relance portant sur l’infrastructure. Il s'agit d'une situation problématique pour l'ensemble des municipalités québécoises et, notamment, pour les membres de l'Union des municipalités du Québec.
L'UMQ représente des municipalités de toutes tailles dans toutes les régions du Québec. Elle a pour mission de promouvoir le rôle fondamental des municipalités dans le progrès social et économique de l'ensemble du territoire québécois, et de soutenir ses membres dans la construction de milieux de vie démocratiques, innovants et compétitifs. Plus de cinq millions de Québécoises et de Québécois sont représentés à l'UMQ.
Pour les municipalités du Québec, la pression imposée par la date limite a été aggravée par plusieurs facteurs, notamment les longues négociations entre les gouvernements fédéral et provincial qui ont fait en sorte que les mesures n'ont été réellement mises en place que plusieurs mois après leur annonce. Cela a eu pour effet de retarder les processus municipaux qui doivent mener vers ces travaux.
De plus, les élections municipales, tenues en novembre 2009 à la grandeur du Québec, ont également ralenti la cadence de mise en chantier des projets. Près de 50 p. 100 des mairies ont été renouvelées, ce qui a eu un impact majeur.
Finalement, les municipalités québécoises doivent composer avec la rigueur des hivers de sorte que les travaux de construction sont au point mort de la fin novembre à la fin mars pour, entre autres, les travaux du Programme de renouvellement des conduites d'eau potable et d'eaux usées, PRECO.
Tous ces éléments combinés ont eu pour conséquence d'augmenter la pression imposée aux municipalités québécoises en réduisant considérablement leur échéancier. Malgré tout, les municipalités ont agi avec diligence et célérité en répondant rapidement à l'appel des gouvernements.
Comme l'ont rappelé à quelques reprises des ministres des gouvernements du Canada et du Québec, sans l'action rapide des municipalités dans la mise en chantier de plusieurs projets d'infrastructures, les effets de la crise économique auraient été beaucoup plus sévères. Il est à espérer que ce partenariat puisse continuer.
Les municipalités mettent actuellement tout en oeuvre pour respecter l'échéancier serré qui leur est imposé, ce qui implique des concessions importantes de leur part.
La Ville de Laval, par exemple, impose un rythme accéléré à ses travaux de renouvellement de conduites d'égouts et d'aqueduc. Nous planifions de réaliser, en 2010, tous les travaux approuvés dans le cadre du PRECO, soit un investissement d'à peu près 45 millions de dollars. Cependant, des facteurs hors de notre contrôle peuvent faire en sorte qu'une partie des travaux ne sera pas terminée dans les délais prévus.
De plus, les principes d'ingénierie recommandent, pour favoriser une plus longue vie aux infrastructures, d'effectuer les travaux de pavage en deux couches, en espaçant celles-ci d'une période de gel et de dégel. Si on respecte l'échéancier du 31 décembre 2010, cette norme ne pourra donc pas être respectée.
Ces défis sont toutefois loin d'être uniques à la Ville de Laval, et le travail des municipalités de partout au Québec mérite d'être souligné. C'est le cas, par exemple, de Sainte-Marie en Beauce dont les efforts ont été salués par les députés — tant fédéraux que provinciaux — de la région.
Dans ce cas précis, la municipalité ne dispose que de 12 mois pour effectuer des travaux qui prendraient normalement à peu près deux fois plus de temps. Malgré la possibilité qu'elle ne puisse respecter l'échéancier du 31 mars 2011, Sainte-Marie a tout de même lancé ses travaux en mars dernier pour la construction d'un complexe sportif et multifonctionnel au coût de 28 millions de dollars. Elle le fait pour répondre aux besoins pressants de ses citoyens.
De plus, les municipalités, malgré toute la diligence dont elles font preuve, doivent composer avec un processus administratif qui s'étend toujours sur de nombreux mois. Par exemple, pour un projet de faible complexité déposé le 29 janvier 2010, date limite pour l'engagement des projets liés aux mesures de relance, le processus municipal mènera à un début des travaux cinq à six mois plus tard, soit autour des mois de juillet ou d'août, selon les imprévus.
D'abord, en même temps qu'elle dépose son projet, la municipalité procède à l'approbation de son règlement d'emprunt, ce qui représente un délai d'environ trois mois. Entre-temps, la municipalité aura reçu du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire l'approbation pour son projet.
Cette année, en raison du grand nombre de projets déposés en janvier 2010, la majorité des municipalités n'ont reçu leur protocole d'entente qu'au mois de mars, soit près de deux mois après le dépôt de leur projet. Bien souvent, ce n'est qu'une fois cette confirmation obtenue qu'une municipalité entame l'élaboration des plans et devis, ce qui peut prendre de deux à trois mois, et voilà que nous sommes déjà rendus au mois d'avril. Une fois les plans terminés et le règlement d'emprunt autorisé, la municipalité lance son appel d'offres et n'ouvre des soumissions qu'environ un mois plus tard, c'est-à-dire en juin.
Selon ce processus en mode accéléré, et en supposant que les soumissions respectent le budget établi par la municipalité, ce n'est donc pas avant le début de juillet, au mieux, que les travaux pourront commencer. Dans le cas précis des travaux d'infrastructures de rue qui peuvent être financés par le PRECO, l'échéance pour la réalisation des travaux est le 31 décembre 2010. Comme on doit exclure le mois de décembre en raison du climat, il ne reste donc que quatre ou cinq mois à une municipalité pour réaliser sa programmation, quelle que soit l'ampleur de ses projets.
Ce processus, essentiel à la bonne gestion d'une municipalité, démontre à quel point l'échéancier est tout simplement irréaliste dans bien des cas. Il peut engendrer des coûts de construction plus élevés que les municipalités, à la fin, seront seules à absorber. Ainsi que l'a récemment mentionné M. Dany Lachance, président de l'Association des ingénieurs municipaux du Québec, l'imposition d'une contrainte de temps à un entrepreneur provoque généralement une hausse des coûts. Sans date limite, cette contrainte serait inexistante.
La municipalité de Matane a vécu une telle situation à l'occasion de ses travaux pour la réfection de son aréna, alors qu'elle a dû réduire son échéancier de 16 à 10 mois pour se conformer à la date limite. La compression de cet échéancier a provoqué une augmentation des coûts de projet d'environ 1,7 million de dollars, qu'elle a assumés seule en adoptant un second règlement d'emprunt.
L'autre problème que l'Union des municipalités du Québec souhaite soulever aujourd'hui devant vous porte sur le fait que de nombreuses municipalités ayant déjà commencé leurs travaux risquent de ne pas être capables de satisfaire à l'exigence du 31 mars 2011. Cette situation les forcera donc à assumer 100 p. 100 des coûts des travaux complétés au-delà de cette date. Vous conviendrez avec moi que cela est contraire à l'esprit d'un partenariat entre les gouvernements et les municipalités. Plusieurs municipalités sont dans cette situation.
Je vous donne un autre exemple, puisqu'un exemple vaut toujours mille mots. La Ville de Saint-Hyacinthe vient de lancer ses travaux pour la construction d'un complexe récréo-touristique. Au départ, en 2006, les coûts prévus étaient de 24 millions de dollars. La Ville a, depuis, réduit ces coûts à 16 millions de dollars, dans le but de respecter les délais. Elle a fait encore plus en divisant le projet en lots de construction non prévus au départ, afin de permettre d'accélérer les travaux. Selon les estimations au 31 mars 2011, les travaux risquent de n'être complétés qu'à la hauteur de 60 p. 100, laissant donc à la municipalité de Saint-Hyacinthe une facture d'environ 4 millions de dollars, qu'elle devra assumer seule.
Ces exemples de projets lancés contribuant à la relance économique ne sont cependant pas la règle, car plusieurs municipalités ne peuvent prendre le risque de supporter un tel fardeau financier. C'est le cas de la municipalité de La Pocatière, une municipalité de moins de 5 000 habitants. Placée devant l'éventualité de ne pouvoir terminer les travaux à temps, elle a donc laissé tomber un projet de plus de 600 000 $ dans le cadre du PRECO pour la réhabilitation de ses égouts et aqueducs, et, croyez-moi, elle en a vraiment besoin. Ce projet était pourtant approuvé par les deux ordres de gouvernement. Par contre, elle nous a assuré qu'advenant un peu plus de flexibilité de la part du gouvernement fédéral relativement à la date de fin des travaux, elle se mettrait en marche et réaliserait ces travaux qui sont très importants pour elle.
Bien que la date butoir du 31 mars 2011 semble loin, les municipalités doivent maintenant prendre les décisions, et c'est maintenant qu'elles ont besoin d'un peu plus de flexibilité de la part du gouvernement fédéral. Partout au Québec, il y a des exemples comme celui de la municipalité de La Pocatière. Cela illustre le fait que, malgré l'engagement de l'ensemble des sommes réservées à ces mesures économiques, soit plus d'un milliard de dollars pour le Québec, de nombreux projets ne se concrétiseront pas, et beaucoup d'argent destiné à la stimulation économique demeurera donc inutilisé.
En résumé, l'UMQ tient à rappeler que la lenteur des négociations entre Ottawa et Québec, les élections provinciales ou le climat sont des facteurs sur lesquels les municipalités n'ont aucun contrôle. Dans le contexte des projets de relance portant sur l’infrastructure, elles en subissent toutefois les effets puisqu'un échéancier irréaliste leur est imposé.
Les municipalités qui ne peuvent modifier ou même annuler des projets structurants et qui améliorent la qualité de vie de la population devront donc s'engager à assumer tous les coûts engagés au-delà de l'échéancier. Cela est contraire à l'esprit d'un partenariat entre gouvernements et municipalités.
En conclusion, l'UMQ demande au gouvernement fédéral de faire preuve de flexibilité dans ce dossier et de permettre aux municipalités ayant déjà entamé leurs travaux de pouvoir les compléter au-delà du 31 décembre 2010 ou du 31 décembre 2011 et de bénéficier pleinement de la contribution financière du gouvernement fédéral.
Je vous remercie de votre attention. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Vous affirmez que les deux gouvernements étaient très conscients de l'échéancier. Je n'ai jamais eu le privilège de siéger au gouvernement d'Ottawa ou au gouvernement de Québec, mais j'ai eu le privilège de travailler à la fois avec les deux gouvernements. Je ne sais pas si on peut prétendre que les gouvernements sont conscients de toutes les difficultés.
J'aimerais d'abord souligner que si les gouvernements n'avaient pas eu les municipalités et si les municipalités n'avaient pas fait état de leurs besoins, vous n'auriez probablement pas pu trouver des projets à lancer, même avec votre argent. Même en vous installant au coin de la rue avec votre argent, vous n'auriez pas trouvé preneur. Vous avez besoin des municipalités. Les municipalités sont le niveau de gouvernement le plus essentiel que l'homme s'est donné. En effet, c'est le gouvernement qui permet aux deux autres gouvernements d'exercer leur mission sociale ou leur mission économique. Il est impensable de construire un hôpital dans un champ s'il n'y a pas une route ainsi qu'un conduit d'égout et d'aqueduc pour le desservir. C'est la même chose pour ce qui est de loger le personnel des industries et des entreprises.
Si vous n'aviez pas les municipalités, votre programme n'aurait pas fonctionné. Il y a certaines réalités que vous n'avez pas calculées quand l'échéancier a été établi. La longueur du temps de discussion entre le gouvernement fédéral et les différents gouvernements provinciaux, et particulièrement le gouvernement du Québec, ne peut pas nous être imputée et soustraite du temps dont nous avons besoin pour réaliser les travaux.
Le fait qu'il y ait eu, en 2009, des élections au Québec était prévu. Toutefois, il y a eu des changements dans plus de 50 p. 100 des municipalités. Ils ont posé de nouveau des questions sur les programmes. C'est normal pour une nouvelle équipe de regarder ce que l'équipe précédente a fait et de se demander si c'est la bonne décision. La majorité continue, mais cela a créé des difficultés relativement au temps.
En ce qui a trait à certains travaux de génie, au Québec, les travaux d'asphaltage arrêtent en général à la fin d'octobre. Si vous faites cela d'un seul coup, en une seule couche, c'est contraire aux bonnes pratiques recommandées par les ingénieurs. Cela veut dire qu'il faut le faire avant la fin d'octobre, mettant en péril la qualité même des travaux que l'on va effectuer.
Il est essentiel d'utiliser l'argent de la meilleure façon possible. La meilleure façon possible n'est pas de dire que vous saviez qu'il y avait une date butoir. C'est sûr, tout le monde le savait, vous l'avez dit je ne sais plus combien de fois. Cela étant, saviez-vous qu'il était difficile de respecter la date d'échéance? C'est ce que je tente de vous expliquer.
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Non, il n'y a pas de fonds de réserve au Québec, malheureusement. Le mode de financement des municipalités du Québec est tellement différent de celui des autres municipalités au Canada.
Je me compare toujours à ma bonne amie, la très jeune Hazel McCallion, de Mississauga, qui est d'une jeunesse presque éternelle. J'administre une ville de 400 000 habitants. À Mississauga, il y en a environ 550 000. C'est une ville fusionnée dans la banlieue de Toronto, tout comme Laval est une ville fusionnée dans la région de Montréal. La Ville de Mississauga a 720 millions de dollars dans ses fonds de placement et pas un sou de dette. Même si on réduisait de 160 millions de dollars la dette de la Ville de Laval — ce serait la seule grande ville au Québec qui aurait réussi à diminuer sa dette —, il n'y aurait toujours pas des fonds de 720 millions de dollars, croyez-moi. Aucune municipalité au Québec — c'est probablement Laval qui a la meilleure santé financière parmi les grandes villes — n'a des fonds d'investissement en réserve, et de toute façon, aucune municipalité ne pourrait puiser les fonds qui manquent dans son fonds d'investissement, même les municipalités qui ont beaucoup d'argent.
Un jour, le gouvernement fédéral a décidé de relancer l'économie, et il a alloué des sommes. J'étais le premier à souscrire à l'imposition d'une date butoir. Il doit y avoir des délais pour que les gens ne prennent pas trop de temps à réfléchir et qu'ils réalisent leurs projets. C'est l'objectif fondamental du plan de relance. Une fois que les projets sont lancés, que tout le monde est au travail, que tous les partenaires sont au travail, vous, ça va bien, vous faites des chèques. Ce n'est pas trop difficile de faire des chèques. Vous l'aviez prévu, les crédits sont votés, et vous envoyez les chèques.
Par contre, ce sont les municipalités qui doivent développer les projets, engager les ingénieurs, superviser les appels d'offres, superviser les travaux, et vivre avec la réalité de ce qui résulte des travaux. Vous devez donc faire confiance à ce partenaire jusqu'à la fin. Il est honnête, il travaille avec les gouvernements. Quand les gouvernements fédéral et provinciaux investissent 1 $, ils le recouvrent rapidement — toutes les études de l'OCDE le démontrent. Les municipalités, elles ne le recouvrent pas, même qu'elles paient des taxes, en outre.
Pour ces raisons, je trouverais tellement injuste que les délais qui ont été imposés, pour s'assurer que les travaux sont entrepris rapidement — c'était tout à fait correct de le faire, et j'y avais souscrit —, aient pour effet de remettre sur le dos des municipalités une partie du plan de relance, alors qu'elles n'en n'ont certainement pas la capacité, en tout cas, pas au Québec.
Je vous rappelle, monsieur le président et membres du comité, que 84 p. 100 des dettes des municipalités canadiennes relèvent des municipalités du Québec. On ne serait pas en mesure de la relancer, même avec la meilleure volonté du monde.
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D'abord, je remercie le gouvernement de ne pas avoir coupé les programmes d'infrastructure et même d'en avoir créé de nouveaux. Chaque gouvernement a ses mérites, celui-ci a ce mérite-là.
Je vous dis aujourd'hui que l'argent que vous ne donnerez pas aux municipalités parce que vous allez maintenir une date butoir trop rigide est de l'argent que les municipalités emprunteront. Il y a déjà un déficit d'infrastructure au pays, les gouvernements précédents et celui-ci l'ont reconnu. Certaines des municipalités au Québec se priveront d'entretenir l'infrastructure, augmentant ainsi le déficit d'entretien.
Devant plusieurs comités, en tant que président de la Coalition pour le renouvellement des infrastructures du Québec, je suis venu ici vous faire la démonstration qu'en dehors du déficit financier publié au bilan, il y a un déficit extrêmement important d'entretien d'infrastructures, des ponts et des routes. C'est la même chose dans les hôpitaux et les écoles. Le pays n'a pas une culture d'entretien extrêmement intéressante. D'ailleurs, dans les pays de l'OCDE, sur ce plan, nous ne sommes pas l'élève modèle, bien au contraire.
Aujourd'hui, je viens demander où ira l'argent qui a été mis de côté et annoncé pour le plan de relance et qui ne sera pas donné aux municipalités à cause de l'échéancier. Il servira à soulager le déficit financier du gouvernement, peut-être, mais à augmenter, soit la dette des municipalités, soit le déficit d'entretien des infrastructures. Le vrai job à faire est de combler le déficit d'entretien des infrastructures beaucoup plus rapidement qu'on pourrait le faire, sans la participation du fédéral. S'il ne participe pas, s'il maintient cette date butoir d'une façon rigide, ce sont les municipalités et les petits « payeurs de taxes » qui vont souffrir pendant que le gouvernement va reprendre quelques dollars qui, multipliés par ceux provenant du Québec, donneront de meilleurs résultats sur le plan économique et lui permettront d'accéder plus rapidement à l'impôt et aux taxes.
On est des partenaires, et c'est la première fois que, comme partenaire du gouvernement, je sens que ce dernier n'a pas compris les contraintes que nous avons au quotidien.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais simplement apporter certains éclaircissements. D'abord, je veux remercier le secrétaire parlementaire, M. Jean, qui nous a permis d'avoir ce débat, et je veux remercier le Parti conservateur. Il faut lui donner ce qui lui revient, il était intéressé de savoir ce qui se passait.
Je voudrais revenir sur certains propos de M. Généreux par rapport au FIMR. Le FIMR est un programme complètement différent. Il avait été mis en place par les libéraux, et les conservateurs y ont investi de l'argent additionnel. Or ce dont nous sommes saisis est un fonds unique, « canné » et limité dans le temps, alors que le FIMR pouvait s'étaler sur cinq ans. Il y avait donc des objectifs de résultats.
Évidemment, demander une contribution aux municipalités du Québec, qui portent 84 p. 100 du fardeau de la dette des municipalités du Canada, en pleine crise économique, c'était déjà demander un effort important. Je comprends que des municipalités n'aient pas voulu s'endetter, carrément, mais que d'autres aient pris des risques parce qu'elles avaient des besoins. Ce n'est pas pour rien qu'il y a une coalition pour les infrastructures: il y a des besoins, et les municipalités du Québec ont des infrastructures parmi les plus vieilles au Canada, ce qu'il ne faut jamais oublier.
Monsieur le maire, vous avez mentionné qu'il y aurait peut-être de nouveaux travaux, mais je ne pense pas qu'on pourra le permettre. Toutefois, des annonces ont été faites. Des municipalités qui étaient dans le programme l'ont appris lorsque l'annonce a été faite. Elles l'ont appris en décembre et doivent maintenant réaliser des travaux avant décembre. Elles sont prêtes à accepter, mais le problème est que leurs ingénieurs ou entrepreneurs ne peuvent pas garantir le résultat. Elles se sont lancées pour faire rouler l'économie et parce que des sommes d'argent sont réservés pour le Québec. Cependant, maintenant, ce qui risque de se produire, c'est que l'argent retourne dans les coffres et que les dettes des municipalités augmentent. C'est bien ça?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le maire, nous sommes ravis de vous accueillir parmi nous aujourd'hui.
Comme j'ai été maire pendant 11 ans et directeur de l'Union des municipalités de la Colombie-Britannique, je comprends les défis auxquels sont confrontés les municipalités.
Vous avez évoqué trois éléments par rapport auxquels vous estimez que le Québec a été pénalisé en ce qui concerne les fonds de relance. Le premier de ces éléments était les négociations entre le Québec et le gouvernement du Canada. Je sais que la Colombie-Britannique a été la première province à signer un accord, et que nous avons donc été les premiers à mettre les travaux en branle, mais le Québec n'était pas vraiment loin derrière. Selon moi, le retard qui a été accusé dans les négociations avec votre province n'a pas été plus grave pour vous que pour d'autres provinces qui ont réussi à débloquer rapidement les fonds de relance.
Vous avez également parlé des élections municipales. En tant qu'ancien maire, je me souviens de la façon dont la transition s'est faite quand j'ai été élu pour la première fois. Il me semble que, le lendemain de mon assermentation, j'étais déjà en train de signer une convention collective avec le syndicat. Donc, même quand un changement se produit au sein du conseil, il y a nécessairement une certaine continuité en ce qui concerne les responsabilités et la prise de décisions.
Je sais que, dans la municipalité que je représentais, nous avions un plan d'immobilisations pour les routes et la modernisation de notre infrastructure. Certains des projets pouvaient être lancés rapidement. Il y avait différents niveaux, mais certains pouvaient être financés rapidement, et nous espérions bénéficier d'un peu de financement provincial ou fédéral par la suite.
En tant qu'ancien maire, je ne sais si je peux dire que les élections ont perturbé la prise de décisions et la planification des projets d'infrastructure. Le seul élément qui pourrait me sembler un peu perturbateur serait le temps, car j'habite la Californie du Canada, et je sais que vous avez deux ou trois semaines d'hiver de plus dans l'Est. Donc, je sais que cela peut être un facteur.
Par contre, dès que le ministre a annoncé l'octroi des fonds de relance, il a fait savoir aux députés qu'ils devraient rencontrer les responsables municipaux afin de savoir quels projets étaient prévus et dans quelle mesure ces derniers répondraient aux critères fixés pour les fonds de relance. En tant qu'ancien maire, j'ai tout de suite organisé des réunions avec les responsables des sept collectivités et municipalités de ma circonscription électorale. Je leur ai dit de réactiver les projets qu'ils espéraient pouvoir entreprendre depuis plusieurs années, et c'était très intéressant, car nous avons justement réussi à leur faire parvenir l'argent tout de suite. En fait, le président et moi avons été parmi les cinq députés à avoir réussi à faire débloquer l'argent le plus rapidement. Donc, il y a moyen de le faire, mais cela suppose certaines démarches.
En ce qui concerne les projets à proprement parler et les échéanciers, nous avons été interrompus en Colombie-Britannique à cause des élections provinciales. Pendant deux mois et demi, jusqu'à ce que le gouvernement soit réélu, il n'y a pas eu d'annonces concernant le financement des immobilisations. Ensuite, il y a eu des changements au niveau des ministères, ce qui a aussi occasionné des retards. Un premier octroi de fonds a été annoncé le 12 mai, mais il n'y en a pas eu d'autres par la suite avant le mois d'août. Notre système est ainsi fait et ce sont donc les défis auxquels nous sommes tous confrontés par moments.
S'agissant des gouvernements municipaux, il me semble que ces derniers ont déjà des projets de prévus et attendent souvent qu'on leur fournisse l'argent nécessaire. Je suis très content que notre gouvernement ait décidé de lancer ce programme de projets de relance. Notre économie avait besoin de cette injection de fonds, et le fait est que les projets les plus importants qui se sont déroulés dans ma circonscription électorale ont finalement coûté moins que la somme budgétée. Dans le cadre d'un projet de travaux routiers qui bénéficiaient d'un octroi de 12 millions de dollars de la part du gouvernement du Canada — c'était un projet d'une valeur de 25 millions de dollars — le coût des travaux était inférieur de 3 millions de dollars à la somme prévue. Lors de la deuxième étape du projet, les travaux ont coûté 1,5 million de dollars de moins que le montant budgété. Dans un autre cas, un établissement de traitement des eaux usées a coûté 1,5 million de dollars de moins que le montant budgété. Étant donné qu'aucun investissement privé n'était prévu, les équipes d'ingénieurs et d'entrepreneurs étaient déjà prêtes à commencer. Nous avons donc pu lancer les travaux rapidement et à obtenir de bon prix.
Je ne veux pas débattre avec vous des différences de circonstances au Québec, par rapport à celles en Colombie-Britannique, mais j'estime néanmoins que les municipalités ont certaines responsabilités en ce qui concerne la bonne exécution des projets.
Dans la plupart des collectivités de ma circonscription électorale, les responsables avaient déjà défini un certain nombre de projets qu'ils avaient réservés ou mis de côté, de façon à pouvoir les financer en temps voulu grâce à leurs fonds de réserve. Les municipalités du Québec n'ont-elles pas un système de ce genre, c'est-à-dire que des sommes d'argent sont réservées en vue de projets d'immobilisations futurs?
:
Non, nous n'avons pas les mêmes possibilités au Québec pour ce qui est de réserver des fonds d'immobilisations. La situation est entièrement différente.
[Français]
D'abord, je voudrais remercier monsieur le maire, député de la Colombie-Britannique. À mesure que vous décriviez comment le travail se fait chez vous, je vous enviais un peu.
Cela étant dit, dans ma ville, il n'y a aucun député ou ministre conservateur; dans la région de Montréal, il n'y a pas de député ou de ministre conservateur. Tout le travail que vous avez fait auprès de vos municipalités n'a pas été fait par le ministre. M. Paradis, qui est un homme très sympathique, très dévoué, que j'apprécie énormément, a beaucoup de travail à faire et n'a pas eu le temps de visiter les municipalités autrement qu'en leur parlant une fois au téléphone pour leur dire de fonctionner.
Par ailleurs, vous pourriez faire l'analyse et la comparaison que vous voulez entre votre province et la nôtre. Si on le définissait sans critère, vous seriez peut-être meilleur dans cinq ans et aussi, peut-être que dans cinq ans, nous serions meilleurs que vous. Je ne pense pas qu'on doive comparer ce qui s'est passé en Colombie-Britannique avec ce qui se passe au Québec.
Je ne connais pas la tradition électorale que vous avez chez vous. J'espère que vous avez suivi les élections municipales, en particulier dans la région de Montréal, à l'occasion de la dernière élection. Vous aurez vu que la perturbation pour les conseils municipaux a été beaucoup plus grande qu'habituellement.
Cela étant dit, je vous répète que nous sommes des partenaires, et ce que nous voulons, c'est un traitement de partenaire. Nous avons été de bonne foi, nous avons présenté des projets, nous avons pris toutes les mesures les plus appropriées pour satisfaire à l'exigence de la date limite. Or, maintenant, nous allons être pénalisés pour la bonne foi de partenariat que nous avons démontrée envers notre gouvernement.
Je vous dirais...
[Traduction]
Si vous me permettez de vous dire cela en anglais, les grandes villes font de grands pays.
[Français]
Assurez-vous que toutes les villes canadiennes sont en bonne santé, le pays sera en bonne santé. Si les villes canadiennes ne sont pas en bonne santé, vous aurez l'impression que vous avez réglé un problème comptable, mais vous n'aurez jamais réglé un problème de pays.
:
Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup de votre présence aujourd'hui.
Vous avez employé le terme « pénalisé », et je tiens à préciser que le gouvernement fédéral, le gouvernement du Québec et toutes les provinces ont convenu de terminer les projets au plus tard à la fin mars 2011. Et chaque municipalité a aussi signé une entente en vertu de laquelle les travaux devaient être terminés au plus tard le 31 mars 2011. Je représente une circonscription qui correspond à environ 30 p. 100 de la superficie de l'Alberta, et les responsables de toutes les petites municipalités m'ont dit sans ambages qu'ils n'avaient pas l'intention de proposer certains projets parce qu'ils savaient pertinemment qu'il serait impossible de les terminer à temps. Donc, on ne peut pas parler d'une pénalité lorsqu'on ne respecte pas les conditions d'une entente. Il s'agissait de respecter les conditions d'une entente qui étaient bien connues, bien documentées et qui faisaient l'objet d'un accord en bonne et du forme. Je tenais simplement à apporter cette précision pour le compte rendu.
J'ai une autre question à vous poser, qui va suivre un certain nombre d'observations que j'aimerais faire.
Conformément au programme de priorité établi par le gouvernement conservateur, nous avons accordé 936 millions de dollars au Québec pour l'exécution de 875 projets, grâce aux fonds prévus pour les projets de relance liés à l'infrastructure.
M. Gilles Vaillancourt: Oui.
M. Brian Jean: De plus, grâce au Fonds pour l'infrastructure verte, nous avons accordé plus de 170 millions de dollars pour six projets dans tout le Québec, et 210 millions de dollars pour 106 projets dans le cadre du Plan d'action économique — il s'agit en réalité d'un financement complémentaire, car nous tenions absolument à maintenir le niveau d'activité. Nous suivons de très près la situation économique. Par l'entremise du plan Chantiers Canada, il a été possible d'accorder un financement de base complémentaire de 175 millions de dollars au Québec. Grâce au volet des grands projets du plan Chantiers Canada, le Québec a reçu 1,5 milliard de dollars de plus pour 18 projets, et 210 millions de dollars pour des projets dans des localités ayant moins de 100 000 habitants, justement pour nous assurer d'en faire bénéficier à la fois les grandes villes et les plus petites localités. Il y a donc 200 millions de dollars pour les collectivités ayant moins de 100 000 habitants, pour l'exécution de sept projets de plus.
Je me permets également de vous faire remarquer que c'est notre gouvernement qui a doublé le financement qui passe par la taxe sur l'essence, si bien que le Québec touchera 2,7 milliards de dollars entre 2007 et 2014. C'est également notre gouvernement qui a pris la décision d'en faire une source de financement permanente, afin que des collectivités comme celle que vous représentez puissent profiter de financement continu — financement que nous avons d'ailleurs doublé.
Donc, je tenais à apporter toutes ces précisions pour le compte rendu, car il est très important de comprendre que nous, en tant que gouvernement et en tant que pays, avons complètement transformé le mécanisme de financement des municipalités.
La question que je voudrais vous poser est celle-ci: selon vous, est-il déjà arrivé que le gouvernement fédéral accorde autant d'argent aux municipalités et aux provinces pour la modernisation de leur infrastructure? Avez-vous déjà vu ce genre de chose jusqu'à présent? Je vous pose la question parce que vous êtes là depuis longtemps.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre neutralité à l'égard de ce projet.
Il est important que les membres de votre association comprennent bien que le , M. Flaherty, a promis que tous les projets de relance allaient être mis en oeuvre à la fin du mois de mai de l'année dernière. Le problème n'est pas seulement l'efficacité des municipalités. Il y a beaucoup de problèmes ici, à Ottawa. Je demande toujours que ce gouvernement applique pour lui-même les mêmes normes que pour les partenaires. Il ne s'agit pas seulement de faire des discours.
Pour ma part, je n'ai jamais été maire d'une ville, mais mon père l'a été. J'apprécie cette contribution. Il est vraiment très important de ne pas accepter l'idée voulant qu'il y ait plus d'expertise ici, à Ottawa. Pendant les années 1960, la moitié des infrastructures du pays relevait du gouvernement fédéral. Aujourd'hui, cette proportion est de 11 p. 100. Ce sont les municipalités qui possèdent l'expertise, et il est très important de tirer profit de tous les milliards de dollars que le gouvernement a demandés au Parlement et qui seront peut-être assumés par nos petits-enfants, au cours des générations futures. Présentement, au Parlement, il y a un autre problème concernant un petit lac à Toronto. Il y a aussi un grand lac, près de Toronto, mais le gouvernement en a créé un autre pour les médias. C'est une question fondamentale. Comment tirer profit de cela?
En ce qui concerne cette situation, j'espère que le gouvernement comprend bien les enjeux. J'ai assisté à la réunion qui regroupait les municipalités canadiennes. J'ai bien entendu le premier ministre dire qu'il n'y avait pas de prolongation. Or la question n'est pas vraiment la prolongation, mais le fait que la date limite est inflexible et arbitraire. Pour moi, ce n'est pas un point important. Pour le premier ministre, le ministre et les membres du comité, il s'agit de déterminer quel arrangement serait profitable pour le pays. Ce n'est pas l'argent du gouvernement au pouvoir ou celui de notre parti. On parle ici d'argent bien utilisé dans tous le pays, maintenant et dans l'avenir.
J'espère vraiment qu'il sera possible d'obtenir une recommandation de tous les membres du comité sur une question très pratique. Comment faire en sorte que les programmes soient une réussite? J'ai l'impression qu'il faudrait plus d'information pour convaincre les membres de ce comité. Il est peut-être possible de faire un sondage auprès d'eux afin de préciser quelles seront les répercussions sur l'ensemble des projets, dans toutes les communautés du Québec. On a le choix: d'ici à la fin de mars de l'année prochaine, les projets pourraient être profitables et atteindre leurs objectifs ou connaître un échec après l'autre. Pourquoi? Parce que ce comité craint de prendre ses responsabilités? J'espère que non.
Est-ce que quelqu'un a d'autres commentaires à émettre pour orienter les délibérations de ce comité? À mon avis, ce n'est pas matière à confrontation. Il s'agit seulement de trouver le moyen de travailler ensemble pour obtenir le meilleur résultat possible.
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C'est aussi un grand risque.
Si les villes qu'a mentionnées M. Vaillancourt plus tôt, soit Longueuil, Gatineau, Saint-Hyacinthe, Matane, ne participaient pas, votre plan de relance serait un échec monumental. Vous êtes en train de créer un précédent dangereux. Dans tous les autres programmes, vous avez considéré les villes comme des partenaires, autant les libéraux que les conservateurs. Or, pour la première fois, vous les considérez comme des pourvoyeurs qui vont payer à la fin, et c'est ce qui va arriver. Les projets vont se réaliser, mais dans les investissements que vous avez mentionnés tout à l'heure, monsieur Jean, il y aura des sommes que le fédéral n'aura pas fournies. Elles auront été fournies par les villes seules, puisque ce sont elles qui devront assumer les coûts engendrés après la date butoir. Elles ont adhéré au programme.
La prochaine fois, faites attention, car c'est grave. Je sais que votre premier ministre a fait une déclaration. Toutefois, la situation n'est pas la même partout au Canada. Les villes de la Colombie-Britannique et de l'Ontario ont de l'argent en réserve, ce qui n'est pas le cas des municipalités de la province du Québec. Vous devez connaître la situation financière des municipalités. Évidemment, vous avez fait des choix, et elles vont payer. Vous allez les punir, cette fois-ci. Cependant, faites attention, car la prochaine fois, c'est le gouvernement canadien qui pourrait être puni. Je vous dirais que ce serait à mon grand avantage. On a toujours considéré qu'il y avait deux grandes solitudes. Justement, je trouve que vous manquez une belle occasion de faire affaire avec vos partenaires.
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Merci, monsieur le président.
À mon avis, le secrétaire parlementaire n'est pas tout à fait franc car, en fin de compte, il n'y a qu'un contribuable. Je tenais à dire cela pour le compte rendu.
Je pense également que le secrétaire parlementaire n'est pas tout à fait franc non plus lorsqu'il fait part de son engagement permanent vis-à-vis des villes et des municipalités. Nous savons pertinemment qu'il n'y aurait jamais eu de fonds de relance pour les projets d'infrastructure si les partis de l'opposition ne s'étaient pas concertés pour exiger cela après la première prorogation. Encore une fois, je tiens à ce que ce soit consigné au compte rendu.
Le problème fondamental, en ce qui me concerne, est surtout le manque d'ouverture et de transparence, alors que nous avons beaucoup parlé d'équité jusqu'à présent. Le fait est que des délais essentiellement irréalistes ont été imposés. Il est évident que les seules municipalités qui en ont profité ou qui pouvaient en profiter étaient celles dont les projets étaient déjà en cours ou presque. Il était clair que celles qui se heurtaient à de graves problèmes liés au temps ou aux relations avec les syndicats allaient être pénalisées, et que de nombreux autres projets ne seraient pas admissibles. Il est évident que les projets qui en étaient encore à l'étape de l'élaboration ou de l'étude de faisabilité seraient inadmissibles. De même, des projets patrimoniaux, comme la prolongation du métro de la Ville de Toronto, étaient nécessairement inadmissibles. En ce qui me concerne, nous avons raté l'occasion, avec ces grandes relances, d'entreprendre un projet patrimonial unique. À présent, nous avons déjà investi 50 milliards de dollars. Avons-nous investi cet argent pour construire un train à grande vitesse ou un système de train léger sur rail? Non, non et non. Cet argent a servi pour les routes, les égouts, les ponts, l'entretien, etc.
Vous avez parlé de la Ville de Mississauga et de Hazel McCallion. Je suis, bien sûr, la députée de Mississauga—Streetsville, et très fière de l'être, et nous avons un déficit d'infrastructure de 1,5 milliard de dollars pour les 20 prochaines années, ce qui correspond à 750 millions de dollars par an. Donc, en ce qui nous concerne, l'argent que nous avons reçu n'est qu'une goutte dans l'océan.
Vous avez aussi parlé de fonds de réserve. Vous savez, ces fonds de réserve diminuent rapidement. En 2012, nous n'aurons que 30 millions de dollars pour des projets de modernisation de l'infrastructure. La FCM nous a d'ailleurs appris que les besoins actuels des municipalités canadiennes se montent à 123 milliards de dollars et, comme je l'ai dit au départ, il n'y a qu'un seul contribuable. L'argent doit bien venir de quelque part.
Je voudrais vous demander ceci, monsieur Vaillancourt. Combien de vos projets étaient admissibles et combien étaient inadmissibles? Avez-vous été obligé de renoncer à certains projets, faute de temps? Et, si les délais fixés n'avaient pas été aussi punitifs, à quoi aurait servi l'argent dont vous disposiez?