Bienvenue à la 24e séance du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous étudions l'impact des délais fixés par le gouvernement au 31 mars 2011 pour la réalisation des projets de relance portant sur l'infrastructure, et au 31 décembre 2010 pour les projets réalisés dans le cadre du Programme d'infrastructures de loisirs (PIL) et du Programme de renouvellement des conduites (PRECO).
Aujourd'hui, nous recevons, de l'Union des municipalités de la Colombie-Britannique, M. Harry Nyce, président, Mme Barbara Steele, première vice-présidente, et M. Gary MacIsaac, directeur exécutif.
De plus, de la Fédération canadienne des municipalités, nous recevons Hans Cunningham, président et directeur du district régional de Central Kootenay, en Colombie-Britannique, Brock Carlton, chef de la direction, et Michael Buda, directeur des politiques.
Bienvenue. Je sais que certain d'entre vous ont comparu ici auparavant. Essentiellement, vous avez 10 minutes pour vos exposés; ensuite, nous passerons aux questions et réponses des membres du comité.
Je crois comprendre, monsieur Nyce, que vous allez commencer.
Allez-y, s'il vous plaît.
Bonjour, honorables députés. Je m'appelle Harry Nyce. Je suis président de l'Union des municipalités de la Colombie-Britannique. Je suis accompagné aujourd'hui de Barbara Steele, première vice-présidente, de Surrey, et de Gary MacIsaac, directeur exécutif de l'UMCB.
L'UMCB est une organisation de défense qui agit au nom des gouvernements locaux en Colombie-Britannique. L'adhésion à l'UMCB est volontaire, mais nous sommes fiers de dire que toutes les municipalités et les districts régionaux de Colombie-Britannique sont membres de l'UMCB.
Pour nous préparer à cette comparution, on nous a demandé de fournir des exemples de situations auxquelles font face les gouvernements locaux en Colombie-Britannique. C'est ce que nous vous présenterons aujourd'hui; nous en avons plusieurs exemples.
Premièrement, nous souhaitons indiquer que les engagements pris par le gouvernement fédéral à l'égard des infrastructures des gouvernements locaux dans le budget de 2009 étaient significatifs et ont été favorablement accueillis par les collectivités de la Colombie-Britannique. Les programmes financés par le plan de relance portent fruit. Pendant de nombreuses années, les gouvernements locaux ont soutenu qu'il était nécessaire pour tous les gouvernements de travailler ensemble en vue de renouer et de développer les infrastructures communautaires. Nous pensons qu'il y a certains problèmes ciblés concernant la date d'échéance du 31 mars 2011 et qu'il est préférable de les régler au cas par cas, de façon administrative, plutôt que par un changement généralisé du programme.
Pour nous préparer à la réunion d'aujourd'hui, nous avons réalisé une enquête auprès de nos membres. Dans tous les cas, les répondants ont indiqué qu'ils travaillaient en vue de terminer les projets avant la date butoir; toutefois, dans certains cas, des préoccupations ont été exprimées au sujet de la date limite du 31 mars.
Dans le cadre de notre étude de l'impact de ces délais sur le programme, nous vous enjoignons de tenir compte d'une autre date: celle où les décisions concernant le financement ont été prises. La mise en oeuvre du fonds de stimulation de l'infrastructure et du fonds communautaire complémentaire Chantiers Canada a été plus lente en Colombie-Britannique que dans la plupart des autres provinces. Nous croyons comprendre qu'aussitôt que les annonces concernant le financement ont été faites dans la plupart des autres provinces et territoires, soit à la fin du printemps ou au début de l'été 2009, la réalisation des projets a en effet pu se faire sur deux saisons de construction. Ça n'a pas été le cas en Colombie-Britannique. La grande majorité des annonces impliquant les gouvernements locaux ne s'est faite qu'à la fin de septembre 2009.
La raison principale expliquant ce retard était les élections provinciales en mai 2009 et le besoin, pour le nouveau gouvernement, de présenter une mise à jour budgétaire, ce qui ne s'est fait que le 1er septembre 2009. En Colombie-Britannique, toutes les approbations n'ont pas été annoncées en septembre. Certaines l'ont été plus tard.
Prenons, par exemple, le district Metro Vancouver, dont la population est de 2,3 millions d'habitants. Dans ce cas-ci, le financement pour un Centre d'excellence d'Annacis Island n'a été annoncé qu'en janvier 2010. La demande avait toutefois été présentée au début de 2009. Le projet était prêt à être lancé lorsque la demande a été présentée au début de 2009, mais il a fallu près d'un an avant qu'il ne soit approuvé.
Sachant que les délais serrés ne permettent aucun retard, Metro Vancouver a rapporté que la construction du centre de 9 millions de dollars devait être presque achevée avant la date limite.
Notre plus important message pour vous, le comité, dans le cadre de votre étude de la date d'échéance du 31 mars 2011 pour la construction, c'est que l'annonce tardive des décisions concernant le financement a en fait limité la période de construction pour ces projets à une seule saison. Dans de nombreuses collectivités, la saison de construction s'étend d'avril à octobre; les fournisseurs clés comme les usines d'asphalte cessent leurs activités au milieu de l'automne et redémarrent au printemps. Ainsi, s'il est vrai que les annonces concernant le financement en Colombie-Britannique ont été faites quatre mois plus tard que dans d'autres régions du pays, certaines collectivités ont en fait perdu un an, si l'on tient compte du fait que nous avons perdu une saison de construction entière.
Pour contrer les défis résultant de ces annonces tardives, certains gouvernements locaux prennent des mesures agressives pour mettre en oeuvre les projets.
Prenons, par exemple, le district de Chetwynd. Chetwynd est une municipalité de 3 000 résidants dans la région de Peace River, au nord-est de la Colombie-Britannique. La municipalité a décidé d'attribuer un contrat de construction pour mettre en oeuvre un projet d'écoulement des eaux pluviales dans le cadre du volet Collectivité avant d'avoir signé une entente avec les partenaires du financement. La subvention avait été annoncée et des engagements verbaux concernant les accords de financement avaient été pris, mais la décision d'attribuer le contrat de construction présentait des risques pour la municipalité, risques que Chetwynd était prête à prendre pour veiller à ce que le projet puisse être achevé avant la date limite. Chetwynd a indiqué qu'il n'aurait simplement pas été possible de terminer le projet entier avant la fin du délai alloué si elle n'avait pas pris ces mesures extraordinaires.
Nous donnons l'exemple du district de Chetwyn pour démontrer l'engagement des gouvernements locaux de la Colombie-Britannique à respecter l'échéance du 31 mars 2011. D'autres gouvernements locaux ont aussi indiqué avoir accéléré différentes parties de leurs projets afin de faire tout ce qui était possible pour veiller à respecter la date d'échéance de construction. C'était une réponse que nous avons reçue à plusieurs reprises à notre enquête.
Toutefois, nous savons tous qu'en dépit des meilleurs efforts, des situations imprévues et des retards peuvent se produire. Un grand nombre de ceux-ci ne relevaient pas de contrôle direct des gouvernements locaux. Nous pensons qu'il doit y avoir une certaine flexibilité autour de la date limite du 31 mars, en étudiant les dossiers au cas par cas. Nous allons vous donner quelques exemples de ce besoin de souplesse.
Un grand nombre d'aspects de la gestion des projets d'infrastructure des gouvernements locaux ne relèvent pas du pouvoir ou de l'autorité d'un gouvernement local. Au cours des étapes de la conception, de l'ingénierie et de la construction des projets, les organismes provinciaux et fédéraux jouent un rôle de réglementation essentiel.
La plupart de ces projets nécessitent des approbations de plusieurs organismes de réglementation, allant de l'approbation des plans de travail, aux évaluations environnementales en passant par toutes sortes d'exigences de permis. Prenons le cas de la ville de Kamloops, une ville de 86 000 habitants dans la région de Thompson Nicola, dans le centre sud de la Colombie-Britannique. La ville a reçu l'approbation pour le projet de protection des rives Westsyde en vertu du volet Collectivité du Fonds Chantiers Canada.
Le projet nécessite une évaluation environnementale, et la ville a commencé à préparer le document à ce sujet il y a plusieurs mois. Il fallait, entre autres, qu'une évaluation archéologique soit fournie par la bande indienne de Kamloops. La semaine dernière, l'évaluation archéologique n'avait pas été complétée, ce qui signifie que le document municipal concernant l'évaluation environnementale demeure incomplet et que le projet ne peut pas aller de l'avant.
Kamloops travaille en vue de répondre aux exigences du ministère des Pêches et des Océans, ce qui signifie que la construction doit se faire pendant une période limitée, en raison des contraintes liées à l'habitat du poisson. Si ce délai n'est pas respecté en raison de problèmes touchant l'évaluation environnementale, il se peut que le projet soit retardé jusqu'à la prochaine période adéquate, qui aura sans doute lieu l'an prochain. Cela signifie que Kamloops ne respecterait pas la date d'échéance du 31 mars 2011.
Il y a de nombreux exemples de situations dans lesquels le processus de réglementation peut faire retarder un projet. Ces retards ne sont souvent pas causés par le gouvernement local, ni même par les organismes de réglementation, en particulier lorsque de nombreuses approbations de plusieurs agences sont requises.
Certains de nos membres, en particulier dans les régions nordiques, rurales et éloignées, font face à des délais en raison de pénuries de matériel, de travailleurs qualifiés et de professionnels. Un bon exemple: un projet en construction à Tumbler Ridge. Le district de Tumbler Ridge est situé dans le Nord-Est de la Colombie-Britannique, à 1 200 kilomètres de Vancouver. Il a reçu du financement pour rénover son centre récréatif dans le cadre du Programme Infrastructure de loisirs Canada.
Le revêtement utilisé dans le cadre de ce projet est un nouveau produit écoénergétique, qui n'est offert que par trois fournisseurs. Le produit est populaire en raison de ses propriétés écoénergétiques, et les fournisseurs sont incapables de répondre à la demande, ce qui cause des retards de livraison. Dans le cadre de ce projet, la livraison a retardé la réalisation du projet d'environ six semaines.
Tumbler Ridge fait aussi face à une pénurie de professionnels qualifiés et a constaté des retards pouvant atteindre un mois pour obtenir les approbations des ingénieurs structuraux à des moments critiques du processus de construction. Ce problème a été aggravé par le nombre limité d'entrepreneurs dans la région, étant donné que leur travail doit être coordonné avec celui des ingénieurs.
S'il est vrai que ces délais peuvent sembler mineurs, ils doivent être pris dans le contexte d'une saison de construction extrêmement courte. Un retard d'à peine un mois ou deux peut signifier que la construction ne soit pas terminée avant l'hiver, ce qui retarde tous les autres travaux de construction jusqu'à la fin de mars 2011.
Comme nous l'avons dit plus tôt, nous ne recommandons pas une refonte des programmes de stimulation qui, en général, fonctionnent bien. Nous pensons plutôt qu'il devrait pouvoir être possible d'assouplir la date d'échéance du 31 mars 2011, au cas par cas, tout en conservant les objectifs du Canada pour ce programme. Deux idées en particulier pour permettre cette souplesse sont liées à la gestion des demandes et à une approche de gestion intégrée pour le financement régulier et celui du volet Collectivité. Les demandes pourraient être gérées au moyen de la portion de la subvention venant du gouvernement fédéral pour couvrir les coûts encourus avant le 31 mars 2011 et, dans le cas des projets qui ne sont pas achevés à cette date, le financement du gouvernement provincial pourrait être retenu jusqu'à l'achèvement du projet. La gestion intégrée du financement régulier et complémentaire fournirait une occasion de reconnaître toutes les initiatives du volet Collectivité achevées avant le 31 mars 2011 comme projet de stimulation.
Nous vous avons démontré que certains projets sont en retard, mais il y a également des exemples de projets du volet Collectivité qui sont en avance sur le calendrier et qui seront achevés avant la date d'échéance de mars 2011. Intégrer la gestion des deux programmes apporterait la souplesse nécessaire pour désigner tout projet terminé avant le 31 mars 2011 comme projet de stimulation.
Comme nous l'avons indiqué pendant cet exposé, nous ne voulons pas une prolongation globale de la date d'échéance du 31 mars 2011. Toutefois, comme nos exemples le démontrent, dans certains cas, les gouvernements locaux ont agi de bonne foi mais sont menacés par des circonstances hors de leur contrôle. Dans de tels cas, nous aimerions qu'il y ait une souplesse administrative suffisante pour examiner ces projets de façon individuelle.
Je vous remercie de cette occasion, monsieur le président et honorables députés.
Je suis ici aujourd'hui pour vous livrer trois messages. Premièrement, le Plan d'action économique du Canada est un modèle qui illustre comment les gouvernements peuvent travailler de concert pour relever des défis nationaux. Le plan a fixé des objectifs nationaux clairs et il a mobilisé les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et municipaux pour les atteindre. Nous devons appliquer les mêmes principes aux défis nationaux à plus long terme, allant de la congestion des routes jusqu'à l'itinérance.
Deuxièmement, lorsque des obstacles empêchent d'achever les projets à temps, les gouvernements doivent continuer de travailler ensemble pour servir l'intérêt supérieur des Canadiens. Nous prévoyons que le plan de relance restera sur la bonne voie et que la vaste majorité des projets seront réalisés dans les délais prévus. Lorsque des retards surviennent, comme on l'a indiqué, pour des raisons indépendantes de la volonté d'une collectivité, les gouvernements doivent faire preuve de bon sens pour s'assurer que le projet est achevé et que les coûts sont partagés de façon équitable.
Et enfin, notre principale préoccupation au sujet du Plan d'action économique est ce qui se produira lorsqu'il sera terminé. Les dépenses de relance prendront fin, mais le partenariat doit être maintenu et renforcé.
Il y a un an et demi, le Canada était plongé dans une récession à la suite de la crise économique mondiale. Les gouvernements ont dû se concerter pour prendre rapidement des mesures décisives. En janvier 2009, le gouvernement fédéral a dévoilé son Plan d'action économique. Aujourd'hui, le plan livre la plus importante injection de fonds fédéraux jamais alloués aux villes et aux collectivités du Canada.
Le gouvernement fédéral a conçu son Plan d'action économique pour mousser temporairement l'économie du Canada, augmentant les investissements publics pour une brève période, pendant que le secteur privé se remettait de la crise économique mondiale. Le gouvernement a maintenu les délais fixés pour son plan de relance, mais il a quand même fait preuve de souplesse en réponse aux préoccupations formulées par la FCM. Initialement, le gouvernement avait indiqué qu'il ne paierait pas pour les projets de relance qui ne seraient pas complètement achevés au 31 mars 2011. Cela signifiait que, pour un projet à coût partagé, une municipalité aurait pu devoir payer le coût complet de la construction si une partie du projet n'était pas terminée à temps. Le gouvernement est revenu sur sa position et il a accepté de payer sa pleine part des coûts d'un projet engagés avant l'échéancier du plan de relance, peu importe que le projet soit complètement achevé ou non. Cette décision a éliminé la menace d'une reprise de 100 p. 100 des fonds fédéraux prévus pour ces projets.
Maintenant, la priorité pour tous les ordres de gouvernement est de créer beaucoup d'emplois et de terminer le plus grand nombre de projets possibles pendant les 10 prochains mois. Les gouvernements doivent continuer de travailler ensemble pour garder notre pays sur la voie d'une reprise économique complète. Les municipalités déploient tous les efforts possibles pour achever leurs projets de relance d'ici mars 2011. D'après Infrastructure Canada, presque tous les projets de relance seront terminés dans les délais prévus. C'est une bonne nouvelle.
Lorsqu'il y a des défis dans certaines collectivités, tous les gouvernements doivent faire preuve de bon sens. Si un retard est causé par un facteur indépendant de la volonté d'une municipalité, comme dans les exemples que vous avez entendus, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux devraient collaborer avec la municipalité pour aider à terminer le projet et partager les coûts de façon équitable.
Les projets de relance municipaux sont régis par des accords de financement distincts dans chaque province et territoire. Ces accords ont été signés à différentes périodes au cours de la dernière année et leur financement est attribué par le biais de différents programmes. Certaines provinces et certains territoires ont pris plus de temps que d'autres à signer le plan de relance. La FCM entretient un dialogue constant avec le gouvernement fédéral et des associations provinciales, territoriales et municipales. S'il y a des indications que le délai fixé pour la réalisation de projets de relance pose un risque majeur à la création d'emplois ou à l'achèvement des projets d'infrastructure, nous demandons à tous les gouvernements de se mobiliser et d'examiner la question. Notre principale préoccupation au sujet du Plan d'action économique est ce qui se produira lorsqu'il sera terminé.
Depuis plus d'une génération, les gouvernements ont tourné la tête pendant que les villes et les collectivités du Canada tombaient dans un état de délabrement. Les failles qui se sont formées dans l'infrastructure de base et les réseaux de transport du Canada nuisent à notre économie et à notre qualité de vie.
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Merci, monsieur le président.
Madame Steele, messieurs, merci beaucoup d'être ici.
Si vous me le permettez, je pense que j'aimerais revenir à la question soulevée par M. Bevington, c'est-à-dire l'équité.
Messieurs Cunningham et Carlton, je pense que vous avez soulevé cette question. Vous avez dit que tout le monde est d'accord pour que ce programme soit à court terme. Dans le budget de 2009, M. Flaherty a clairement indiqué que le plan de relance économique qui allait être mis en place devait être opportun, temporaire et ciblé. Tout le monde en a convenu, parce que le plan devait créer des occasions d'emplois dans les municipalités afin qu'elles retiennent les gens qui travaillent dans les collectivités. La construction devait créer ces emplois instantanément.
J'ai travaillé pendant sept ans dans un bureau de dessin pour une société d'ingénieurs qui travaillait pour l'une des municipalités ayant la croissance la plus rapide de la région de York. Comme dessinatrice dans cette entreprise, on me remettait toujours les projets qui étaient examinés par la municipalité et considérés comme viables à un certain point dans leur budget. La municipalité s'occupait des évaluations environnementales. C'était un processus continu, peu importe s'il s'agissait d'eaux usées, de projets d'infrastructure ou de construction communautaire. Les projets faisaient partie d'une liste qui changeait constamment. Je suis certaine que vos collectivités en ont aussi.
Je sais que les municipalités que je représente dans Newmarket—Aurora ont de telles listes. Elles sont toujours en cours au bureau de développement économique, en collaboration avec le bureau des budgets, afin de savoir ce qui peut se faire, quand, et l'argent qui est disponible. Lorsque l'argent est devenu disponible pour le plan de relance économique, Newmarket et Aurora, les deux municipalités, avaient des projets prêts à être lancés.
Sans vouloir vous manquer de respect, monsieur Nyce, les gens qui parlent d'évaluations environnementales pour des fouilles archéologiques me tracassent. Cela peut être très long, comme nous le savons. De la même façon, les évaluations environnementales de Pêches et Océans ne sont pas des projets à court terme. Nous nous attendons à ce que ce soit ces projets qui soient prolongés, en raison de leur nature. Dans le cadre d'une fouille archéologique, on ne sait jamais sur quoi on va tomber, contrairement à une évaluation en vue de construire une conduite d'eau ou rénover une route qui doit être repavée.
Pour revenir à l'équité, ma question est la suivante. Il y a de nombreuses collectivités qui ont eu ces projets, qui ont demandé l'argent et qui ont été en mesure de lancer les projets et de les terminer. Prenons certains des projets que j'ai annoncés aux noms des ministres, pas dans ma collectivité, mais dans les circonscriptions avoisinantes, à Vaughan, à Richmond Hill et à Toronto. J'ai fait des annonces et, plus tard, j'ai inauguré des unités de logements subventionnés. À Aurora, il y a eu un projet pour les eaux usées. À Newmarket, on a rénové l'ancien hôtel de ville, qui est en construction et qui sera terminé avant la date d'échéance; ce projet était admissible dans le cadre du Plan d'action économique. À Scarborough, j'ai procédé à l'ouverture officielle du chantier du centre communautaire il y a moins de trois semaines. Ce centre communautaire sera achevé avant le 31 mars. L'un des exemples les plus spectaculaires était sans doute dans la circonscription d'Etobicoke—Lakeshore, celle du chef de l'opposition. Le collège Humber a demandé de l'argent pour un nouveau centre d'art dramatique, qui a été achevé en l'espace d'environ six mois.
Ainsi, lorsque ces projets peuvent être réalisés — lorsqu'ils sont faisables —, comment cela peut-il être juste à l'égard des collectivités qui ont retroussé leurs manches, qui ont lancé un projet, qui l'ont terminé et qui sont prêtes à en faire davantage si l'occasion se présente...?
Des commentaires à ce sujet?
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On suppose que toutes les municipalités savaient que l'échéance tombait le 31 mars 2011. Dans la plupart des cas, elles ont choisi au début de l'hiver 2009, il y a de cela 18 mois, les projets qui pouvaient être achevés au plus tard le 31 mars 2011.
D'ailleurs, c'était même avant l'annonce dans le budget des fonds de relance parce qu'elles savaient qu'elles auraient à agir rapidement pour faire approuver leurs projets. Elles savaient que les gouvernements fédéral et provinciaux auraient le temps d'évaluer les demandes et de prendre leurs décisions.
Ainsi, les gens ont entrepris la planification des projets... En fait, en décembre 2008, les municipalités ont téléphoné à nos membres pour donner la liste des projets prêts à démarrer. Quand le budget a été annoncé, elles savaient à peu près le total des fonds disponibles. La province, travaillant de concert avec le gouvernement fédéral, a entrepris de faire des demandes dans le cadre des programmes auxquels elle était admissible et les gens se sont mis à réajuster leurs listes.
Si je vous ai bien compris, vous dites que dans certains cas les municipalités avaient dressé la liste de leurs projets dès janvier ou février de l'an dernier et qu'elles ont parfois dû attendre six ou huit mois avant de savoir si leurs projets seraient approuvés.
Donc, la liste des projets a d'abord été dressée. Les municipalités croyaient pouvoir compter sur une saison de construction et demie, voire deux pleines saisons. Il se peut qu'elles n'en aient eu qu'une. Mais dans tous les cas, la liste des projets était dressée. Elles avaient prévu les achever au plus tard le 31 mars, en supposant qu'elles disposeraient de deux ans de construction.
Une prolongation générale présenterait des défis. Si les municipalités avaient su qu'elles auraient plus de temps, elles auraient sans doute mis plus de temps à dresser leurs listes ou auraient choisi un projet différent. La difficulté tient au fait, comme vous l'avez dit, qu'elles avaient toutes des points de départ différents.
C'est le message que nous tentons de faire passer ici. Certaines municipalités, dans certaines provinces, ont commencé à construire huit mois après les autres. Il est difficile de respecter la même échéance quand on a commencé huit mois après. Dans ces cas-là, nous estimons qu'il devrait y avoir une certaine flexibilité. Il ne serait peut-être pas nécessaire de repousser l'échéance. Il y a d'autres solutions administratives qui permettraient à une municipalité d'achever une partie du projet seulement sans toutefois perdre la contribution fédérale.
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Merci monsieur le président. Je remercie les témoins d'avoir pris le temps de participer à la séance d'aujourd'hui.
Je n'ai pu m'empêcher de prendre note d'une remarque formulée par le député libéral, M. Kennedy. En d'autres mots, il a dit qu'il y avait une différence entre faire une annonce et exécuter un projet. Je suis tout à fait d'accord avec cette affirmation. Voilà pourquoi je suis si fier des mesures très rapides et sans précédent qu'a adoptées notre gouvernement pour financer des projets d'infrastructure municipaux.
J'ai toute une liste de projets en main et un certain nombre ont été réalisés en Colombie-Britannique. J'aimerais souligner les projets réalisés dans quelques endroits où j'aime bien passer les vacances. Je vois que la réfection d'une autoroute a été complètement terminée à Tofino. Il y a aussi la région de Radium-Fairmont, un lieu où j'adore jouer au golf. Je remarque un projet à Radium où 100 p. 100 des sentiers ont été terminés. Il y a des dizaines d'autres exemples.
Passons maintenant à ma circonscription, en Alberta. Des travaux ont été réalisés sur l'autoroute 1A près de Cochrane, sans compter l'autoroute 1 près de Banff et l'autoroute 27 près de la région de Olds. Il y a aussi un certain nombre d'autres projets sur la liste: la réfection d'une route à Airdrie et de patinoires dans des endroits comme Olds et Airdrie ainsi que des travaux pour le système de traitement des eaux usées à divers endroits, par exemple Crossfield et Didsbury. Dans ma circonscription comme ailleurs, les gens me disent qu'ils sont très impressionnés par la rapidité d'exécution et d'achèvement de ces projets.
Manifestement, le mérite ne revient pas à seulement à notre gouvernement, mais aussi aux provinces et municipalités. Nous pouvons tous nous targuer d'avoir collaboré pour réaliser ces projets aussi rapidement.
Par le passé, c'était tout à fait différent, car certains programmes pouvaient traîner pendant des années. À titre d'exemple, citons le programme d'infrastructure des libéraux appelé le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale. Ce fonds d'un milliard de dollars avait été annoncé dans le budget de 2003. Il a fallu attendre trois ans de négociation avant que des ententes ne soient signées avec toutes les provinces. Le programme n'a donc commencé qu'en 2006. La première année, aucun sou n'est sorti des coffres. La deuxième année, toujours rien. Quant à la troisième année, une somme insignifiante a été affectée, c'est-à-dire environ 0,1 p. 100 du fonds annoncé.
En gardant ce type d'exemple en tête, je demande aux témoins s'ils croient que le gouvernement aurait dû suivre ce modèle pour l'affectation de financement en matière d'infrastructure?
Je remarque que les témoins n'appuient pas du tout l'approche libérale en matière de financement des infrastructures.
J'ai également une autre question. À propos du Fonds de stimulation de l'infrastructure on remarque un certain nombre de caractéristiques uniques qui permettent une allocation rapide du financement. Par exemple, les formulaires de demande sont très brefs — dans certains cas ils tiennent en une page —, les processus d'évaluation environnementale ont été simplifiés et, bien sûr, on se fie davantage aux attestations des responsables des projets.
J'ai donc une question pour n'importe lequel des témoins: dans l'ensemble, estimez-vous que ces nouvelles caractéristiques ont contribué à accélérer l'affectation de financement? Dans l'affirmative, pourquoi?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus ici aujourd'hui.
Tout d'abord, j'aimerais souligner certains faits. Je suis député depuis six ans maintenant, et secrétaire parlementaire depuis quatre ans et demi. J'ai donc eu l'occasion de collaborer avec la FCM. Nous avons établi un partenariat très solide et à mon avis, nous avons mis sur pied de bons programmes avec l'aide du gouvernement fédéral.
Je vois que vous acquiescez et j'en déduis que vous êtes satisfait.
En 2007, la FCM a recensé un déficit en infrastructure de 123 milliards de dollars à l'échelle du pays. Notre gouvernement a donc proposé un plan de 45 milliards de dollars pour remettre en état une partie de l'infrastructure. De cette somme provenant du gouvernement fédéral, dans le cadre des mécanismes de partage des coûts entre les trois ordres de gouvernement, 33 milliards sont issus du Fonds Chantiers Canada, du Plan d'action économique du Canada et du fonds de relance.
Je remarque que vous remettez en question la somme de 45 milliards de dollars, mais si vous faites le calcul, vous constaterez que c'est effectivement 45 milliards. Il s'agit du plus grand investissement jamais réalisé par un gouvernement fédéral pour revitaliser l'infrastructure à la grandeur du pays. En fait, si vous multipliez cette somme par trois, conformément à l'objectif de tous les programmes, vous serez agréablement surpris de constater que c'est assez d'argent pour s'attaquer à tout le déficit en infrastructure qui avait été recensé par la FCM. Je ne m'étonne donc pas que vous soyez très heureux du gouvernement fédéral actuel.
À mon avis, c'est très clair. Nous avons parlé de l'objectif de ce fonds précis. Je rappelle aux députés que ce fonds correspond à moins de 10 p. 100 du total des sommes allouées à l'infrastructure. Ce fonds de 4 milliards de dollars correspond à moins de 10 p. 100 des investissements. Or, si 10 p. 100 des projets connaissent des difficultés, sont sous-financés ou dépassent les délais impartis, ils ne représentent que 1 p. 100 du total.
Je voulais que tout le monde comprenne le tableau global. Nous avons ici un gouvernement fédéral qui a avancé 41 milliards de dollars en plus des sommes allouées à l'infrastructure. Nous sommes donc assis aujourd'hui à discuter de moins de 10 p. 100 de ce fonds, ce qui, à mon avis, ne pose aucunement problème. Je tenais à le préciser.
Mettons-nous un instant à la place des administrations du Nord de l'Alberta... Comme vous l'avez dit, on est confronté à beaucoup plus de défis dans ces collectivités que partout ailleurs au pays. La pénurie d'employés fait en sorte que personne ne peut effectuer les travaux dans le Nord de l'Alberta. Nous devons aller chercher nos travailleurs à l'extérieur.
C'est également dans cette région qu'on enregistre les pires conditions météorologiques du pays. Il est également très difficile de se procurer du matériel à un prix raisonnable. Pourtant, mes commettants ne se plaignent pas.
Peut-être que vous vous plaignez, monsieur Carlton, mais...
Il y a environ un an, le maire d'une municipalité m'a dit qu'il n'allait pas présenter de demande de financement parce qu'il savait ne pas pouvoir terminer son projet à temps. Il est donc impensable que je dise à ce maire que maintenant, les choses ont changé. Je ne peux pas lui annoncer qu'il aurait pu présenter une demande parce que la FCM est intervenue pour éliminer les dates d'échéance aux projets d'infrastructure dans le cadre du plan de relance.
En réalité, ce fonds a été créé pour stimuler l'économie et non pas seulement pour bâtir l'infrastructure. Je veux que ce soit bien clair.
J'aimerais maintenant aborder la question de l'équité, et surtout le formulaire de demande rattaché au Fonds de stimulation de l'infrastructure. J'ai en main un exemplaire de ce formulaire. Je suis certain que vous avez eu l'occasion de le consulter.
Tout d'abord, au point 3, il est question d'une attestation:
« Je déclare que ce projet n'aurait pas pu être réalisé avant le 31 mars 2011 sans le financement fédéral et provincial demandé. »
Il est également indiqué:
a) tous les coûts engagés avant d'avoir obtenu l'approbation des gouvernements fédéral et provincial et après le 31 mars 2011 ne sont pas des coûts admissibles; »
Vous deviez signer ce document pour obtenir l'argent, n'est-ce pas?
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Nous aimerions simplement avoir assez de temps pour terminer les projets, de sorte que la partie du financement qui revient au gouvernement fédéral puisse être versée aux administrations municipales.
Dans certains cas, les coûts de construction peuvent s'avérer moins élevés. Bien entendu, en prenant davantage de temps pour terminer un projet, on économise les heures supplémentaires. En l'occurrence, les municipalités ont déjà tenu compte de ces coûts dans leur budget. Ce facteur ne sera donc pas aussi important qu'on pourrait le croire. Nous voulons simplement disposer du temps nécessaire pour terminer les travaux.
De plus, dans certains cas, le report du délai n'est pas la seule option possible. Le fait de changer les paramètres du projet ou les responsables du projet ainsi que les échéanciers sont également des solutions à envisager. La question, ce n'est pas de simplement prolonger le délai imparti pour un projet précis. On doit aussi se pencher sur d'autres solutions.
Comme M. Carlton l'a dit, le gouvernement a déjà fait preuve de souplesse en éliminant la disposition de récupération de 100 p. 100. En fait, il y a à peine deux jours, le ministère a confirmé qu'à l'origine, les règles du Conseil du Trésor stipulaient que les demandes définitives de remboursement des dépenses, qui comprennent toutes les factures allant jusqu'au 31 mars 2011, devaient être soumises avant le 15 avril, soit deux semaines après la date d'échéance. Nos membres nous ont indiqué que cette règle allait être difficile à appliquer. Si vous rénovez votre maison, vous vous réservez 10 p. 100 à la fin pour vous assurer que le projet sera complètement terminé. Les municipalités ont des retenues qui ne seront pas payées, dans certains cas, jusqu'à trois mois après la fin du projet, même si les travaux ont pris fin avant la date d'échéance. Elles voulaient s'assurer que ces retenues seraient remboursées quand même. Rien que vendredi dernier, après un bref échange de courriels avec les représentants du ministère, ils m'ont confirmé qu'ils comprenaient la situation et qu'ils acceptaient de prolonger le délai de réception des factures jusqu'à 90 jours après la date d'échéance du 31 mars.
Ce genre de souplesse a permis d'améliorer grandement les choses. De part et d'autre du pays, on poussait des soupirs de soulagement. Même si, dans les faits, on ne change pas précisément la date d'échéance des projets, on donne un petit coup de pouce aux municipalités pour qu'elles puissent terminer leurs projets.
C'est ce type de changement administratif que nous demandons, tout en reconnaissant que ce programme a été mis sur pied pour créer des emplois, soit l'objectif national poursuivi par les gouvernements fédéral et provinciaux dans le cadre de leurs responsabilités. Les municipalités devaient proposer des projets qui aideraient les gouvernements fédéral et provinciaux à créer des emplois. En retour, nous demandons une certaine reconnaissance à l'égard de notre contribution qui a permis aux autres ordres de gouvernement d'atteindre leurs principaux objectifs.
Permettez-moi de revenir à une observation que vous avez faite au sujet de la dernière réunion de la FCM, plus particulièrement sur le fait que vous n'avez pas reçu beaucoup de commentaires sur cette question.
Eh bien, nous sommes encore à un an de l'échéance, et je suis persuadé que bon nombre de collectivités ne souhaitent pas parler de ce problème alors qu'elles ont encore de l'espoir — peut-être un mince espoir — de pouvoir achever leurs projets à temps. En outre, il pourrait y avoir une connotation négative pour une municipalité qui entamerait une discussion sur ce sujet. Tout comme les autres politiciens, les élus municipaux sont assez intelligents pour ne pas mordre la main qui les nourrit. Mais je crois que cette situation pourrait changer.
Ce que nous essayons de faire, c'est de trouver une solution qui permettrait de prévenir de tels problèmes. Évidemment, la solution devra attendre dans certains cas après les prochaines élections, mais c'est un problème que le gouvernement devra régler lui-même.
Pour revenir à cette idée d'un partenariat tripartite, il est très clair que le partenaire qui... Le secrétaire parlementaire a indiqué quelle somme le gouvernement a investie dans ce programme. En fait, cet argent viendra des poches des futurs contribuables, car tout cet argent est tiré d'un déficit. Le gouvernement a effectué ce financement sur le déficit. Ce sont les contribuables futurs qui devront en assumer le fardeau. Nous comprenons tous cet élément de l'équation. Il ne s'agit pas d'un cadeau du gouvernement, mais d'une dette que nous devrons tous payer.
Même si nous pouvons donner l'impression d'être un peu durs et inflexibles dans la négociation actuelle de cette échéance, cette réunion sera d'une grande importance pour l'avenir, parce qu'elle établit les paramètres des travaux qui s'imposent. Le gouvernement finira bien par voir la lumière et par le reconnaître.
Par contre, je comprends la position du gouvernement. Il veut continuer à exercer des pressions sur les municipalités pour qu'elles achèvent leurs projets à temps durant la prochaine saison de construction, et je le comprends. Le gouvernement souhaite que les conditions qu'il a imposées pour la réalisation de ces projets soient respectées.
Je ne crois pas que la motion permettra d'obtenir quelque résultat que ce soit actuellement. Je suppose que nous devrons vous entendre de nouveau à une date ultérieure, quand l'échéance sera plus rapprochée, quand la saison de construction sera terminée et que nous aurons une meilleure idée du nombre de projets qui accusent un retard.
Avez-vous examiné cette possibilité et pourriez-vous nous en parler?