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Merci, monsieur le président.
Je vais tâcher d'être bref, car je n'ai pas l'intention de prolonger indûment les discussions. La motion est quand même claire, elle parle d'elle-même. De plus, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec la plupart des collègues autour de cette table de la question du bruit lié aux activités des aéroports en milieu urbain. D'ailleurs, plusieurs de mes collègues ont abordé le sujet en premier, car en effet, cela pose problème.
Chaque année, un certain nombre de citoyens et citoyennes font des représentations. Ils se disent incommodés et affirment que leur quiétude est affectée. On sait aujourd'hui que la qualité de vie est une chose de plus en plus importante et que les aéroports ne sont pas toujours en zone agricole ou isolée. Les municipalités ont des politiques qui ont pour but de minimiser l'étalement urbain et d'augmenter la densité des villes afin de mieux rentabiliser leurs budgets municipaux. De plus en plus de nos compatriotes viennent s'établir ou sont établis depuis plusieurs années près d'aéroports. Leur quiétude est affectée par les nombreux atterrissages et décollages.
Dans certaines régions, les petits avions de tourisme et les petits avions personnels font augmenter le nombre de décollages et d'atterrissages dans une journée. Il s'agit d'un hobby ou d'une pratique de plus en plus courante. Étant donné qu'il y a de plus en plus de petits avions privés, il y a nécessairement de plus en plus d'écoles de pilotage. Les transporteurs aériens ont des responsabilités. Les aéroports veulent aussi rentabiliser leurs opérations. En 1995, on a procédé à la cession des aéroports à des corporations suprarégionales. Divers groupes d'intérêt, les gouvernements provinciaux et municipaux, les usagers, etc., sont représentés au sein des conseils d'administration.
On a vécu la même chose. J'ai siégé au Comité permanent des transports de 1993 à 1997. On a vécu la cession des aéroports par le gouvernement du Canada ainsi que la cession des ports. Cela fait en sorte que cette motion devrait être adoptée par les collègues membres du comité, d'autant plus que c'est un problème qui se vit partout au Canada. Il faudrait possiblement se déplacer, aller rencontrer les personnes concernées en région, tenir des audiences en dehors de la tour d'ivoire à Ottawa, aller sur le terrain et être en mesure de constater nous-mêmes l'ampleur du problème du bruit.
On conviendra qu'on n'est pas très indisposé par le bruit des avions dans cette salle. Je doute que certains aient entendu de tels bruits, car vous savez qu'il y a un périmètre de sécurité en ce qui a trait aux vols au-dessus de la Colline du Parlement. Ce serait une bonne idée de tenir quelques réunions en région afin d'étudier ce problème. C'est ce que je voulais mentionner.
Comme vous, j'ai participé aux discussions. La réunion est maintenant publique. On commence aujourd'hui par la présence du ministre de la Sécurité publique. Un certain de nombre de témoins veulent donner leur opinion sur le projet de loi . Je ne sais pas quelle pourrait être l'approche.
D'autres comités l'ont déjà fait: on a divisé le comité en deux, en respectant le quorum et la répartition qui prévaut lors d'un gouvernement minoritaire. On peut peut-être aussi tenir des audiences sur le projet de loi , en même temps qu'on pourrait tenir des audiences sur le bruit.
Si ça continue, compte tenu du nombre de témoins qu'on recevra pour le projet de loi , il faudra envisager de siéger la nuit de Noël, le soir du 24 décembre ou le matin du 1er janvier. Ce n'est pas mon intention.
Selon moi, on devrait entreprendre, dans peu de temps, des discussions sur ce problème sérieux qu'est le bruit causé par les activités des aéroports en milieu urbain.
Merci, monsieur le président.
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Tout d'abord, permettez-moi de remercier le comité de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui. Je suis heureux de pouvoir vous aider dans vos délibérations sur le projet de loi .
Avant de vous présenter le projet de loi, j'aimerais prendre quelques instants pour le mettre brièvement en contexte. Les membres du comité se souviendront que peu après les tragiques événements du 11 septembre 2001, le gouvernement des États-Unis a rapidement mis en place de nombreuses mesures de sécurité, tout comme le Canada. L'une de ces mesures réclamait l'accroissement de la capacité des transporteurs aériens canadiens de collaborer avec leurs partenaires internationaux, en particulier les États-Unis, en prenant des mesures destinées à décourager et à mieux identifier les terroristes.
En particulier, le gouvernement libéral alors au pouvoir a présenté le projet de loi C-44 qui modifiait l'article 4.83 de la Loi sur l'aéronautique. Cette modification était destinée à permettre aux transporteurs aériens du Canada de fournir aux États-Unis les renseignements concernant les passagers et les membres d'équipage pour tous les vols à destination des États-Unis. C'est ce qu'elle a fait, et le projet de loi a reçu la sanction royale le 18 décembre 2001, moins d'un mois après avoir été présenté à la Chambre. Autrement dit, la mesure législative que nous examinons aujourd'hui permettra d'appliquer les mêmes règles pour n'importe quel vol canadien qui passe au-dessus de la zone continentale des États-Unis à destination du Mexique ou des Caraïbes.
Outre les considérations générales de sécurité, les raisons justifiant l'adoption de ce projet de loi sont à peu près les mêmes qu'en 2001. Comme le ministre des Transports de l'époque, M. Collenette, l'a mentionné lors des audiences du comité:
Tout État souverain, que ce soit les États-Unis, la Grande-Bretagne ou un autre pays, a le droit de savoir qui sont les personnes qui viennent sur son territoire, que ce soit par voie terrestre, maritime ou aérienne.
Il a également indiqué:
En vertu de notre Loi sur l'aéronautique, les transporteurs sont tenus de se conformer aux lois du pays qu'ils survolent.
Il s'agit là d'une mesure conforme au droit international qui reconnaît le droit de tout pays, y compris le Canada, d'appliquer une réglementation à l'égard des transporteurs aériens étrangers qui franchissent son espace aérien.
À la suite des événements du 11 septembre et du rapport subséquent de la commission du 11 septembre, les États-Unis ont adopté en 2004 l'Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act, qui exige, entre autres, que le gouvernement reprenne la responsabilité de vérifier la liste nominative des passagers provenant des transporteurs aériens à partir des listes de personnes interdites de vol et de personnes à surveiller aux États-Unis.
En 2008, les États-Unis ont publié la version définitive du programme Secure Flight qui explique clairement de quelle façon ils entendent appliquer la loi. La version définitive du programme Secure Flight expose les étapes que devront respecter les transporteurs aériens intérieurs et internationaux lors de vols en direction, à partir, à l'intérieur ou au-dessus du territoire des États-Unis.
La version définitive stipule que les compagnies aériennes doivent fournir à la Transportation Security Administration avant les départs, le nom complet, la date de naissance et le sexe de chacun des passagers qui montent à bord de tous les vols atterrissant aux États-Unis ou traversant l'espace aérien du pays, et ce, qu'il s'agisse de vols intérieurs ou internationaux. En vertu de la version définitive, la TSA a pris la responsabilité de vérifier les listes nominatives de passagers à partir des listes de personnes à surveiller ou des listes de personnes interdites de vol, afin que les individus qui présentent une menace pour la sécurité ne puissent perpétrer d'éventuels actes de terrorisme.
Les États-Unis mettent en oeuvre la version définitive du programme de façon progressive. Les vols intérieurs et la plupart des vols au départ ou à destination des États-Unis fournissent déjà l'information exigée par le programme Secure Flight. Les États-Unis espèrent appliquer le programme d'ici la fin de l'année aux vols qui traversent leur espace aérien continental.
Les membres du comité se souviendront que notre gouvernement s'est engagé à collaborer avec les partenaires internationaux en vue d'accroître la sécurité aérienne, tant au Canada que partout dans le monde.
En décembre dernier, le monde entier a de nouveau été confronté à la menace terroriste qui plane sur les passagers aériens. Un homme se trouvant sur le vol 253 de la compagnie Northwest en direction de Détroit a tenté de déclencher un dispositif explosif. Nous savons que l'avion a volé longtemps au-dessus du territoire canadien.
La menace pour notre pays est réelle. En conséquence, il nous faut absolument rester vigilants et poursuivre notre collaboration avec nos partenaires afin de garantir la sécurité de la population canadienne. C'est ce que fait notre gouvernement. Au cours des 12 derniers mois, nous avons activement collaboré avec les États-Unis et d'autres partenaires internationaux en vue de renforcer notre capacité collective de traiter les menaces visant l'aviation.
Lors de l'assemblée générale de l'Organisation de l'aviation civile internationale qui s'est déroulée en septembre dernier, les États ont convenu d'adopter des mesures plus solides en matière de sûreté aérienne. Outre le Programme de protection des passagers, qui a été présenté en 2007 pour empêcher les personnes qui constituent une menace immédiate pour la sûreté aérienne de monter à bord, durant les semaines qui ont suivi la tentative d'attentat terroriste du 25 décembre 2009, le gouvernement du Canada a pris des mesures additionnelles pour renforcer la sûreté aérienne.
Ces mesures comprennent notamment l'achat de dispositifs de détection des traces d'explosifs et de scanners corporels; l'intention de concevoir un programme d'observation du comportement des passagers; et un financement de 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour aider l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien à accroître la sûreté de notre réseau de transport aérien et à protéger les passagers.
Nous avons également annoncé notre intention d'appliquer des modifications aux règlements canadiens sur la sûreté aérienne pour nous assurer que les aéroports canadiens disposent des systèmes de sûreté les plus sécuritaires et les plus efficaces possible. Par contre, les menaces sont toujours présentes et évoluent.
Le 29 octobre 2010, des explosifs ont été trouvés à bord d'avions cargos au départ du Yémen. Le Canada a réagi rapidement. L'entrée au Canada est désormais interdite à tous les avions cargo en partance du Yémen ou qui transitent par ce pays.
De plus, nous sommes en bonne position pour renforcer davantage à l'avenir nos mesures de sécurité concernant le fret aérien. Notre gouvernement a engagé un investissement de 95,7 millions de dollars qui s'échelonnera sur cinq ans pour accroître la sûreté du fret aérien dans les aéroports canadiens; ce programme s'appuie sur l'initiative dévoilée par le premier ministre Stephen Harper en juin 2006 relativement au fret aérien.
Ce sont toutes de considérables initiatives. Elles contribueront grandement à appuyer la lutte contre le terrorisme et à protéger la population canadienne, des dossiers dont notre gouvernement a fait sa priorité depuis l'élection de 2006.
Toutefois, bien que ces initiatives soient importantes, notre gouvernement, comme celui des États-Unis, est aussi très conscient de la nécessité de protéger la vie privée et les droits individuels. Durant l'élaboration du programme Secure Flight, nous avons rappelé aux États-Unis que nos pays avaient réussi à accroître sensiblement la sécurité des deux côtés de la frontière ainsi que dans l'espace aérien nord-américain que nous partageons conformément à nos exigences légales respectives et à notre intérêt mutuel de protéger la vie privée et les droits des passagers.
Nous avons formellement soulevé avec eux un grand nombre de questions lorsqu'ils mettaient au point la version définitive en vue d'en orienter la forme finale. Nous avons souligné l'importance d'engager tous les efforts possibles en vertu du programme Secure Flight pour éviter les erreurs d'identification, lesquelles non seulement perturbent la vie personnelle et professionnelle des voyageurs visés, mais peuvent aussi ternir leur réputation.
Nous avons fait observer que les questions de transparence et de recours sont aussi très importantes pour tout programme d'identification des passagers. Nous avons mentionné que les renseignements sur les passagers ne devraient être contrôlés qu'à partir des listes employées pour assurer la sécurité aérienne. Nous avons également exprimé des préoccupations relativement aux périodes de rétention des données.
Les États-Unis demeurent convaincus que le programme Secure Flight permettra d'accroître la sécurité des vols commerciaux intérieurs et internationaux grâce à l'utilisation d'un meilleur jumelage de listes de surveillance, à la facilitation des services aériens aux passagers légitimes et à la protection des droits individuels au moyen de mécanismes tels qu'un plan de protection de la vie privée détaillé et l'annonce du lancement du Travel Redress Inquiry Program ou TRIP, un programme d'enquête et de réparation à l'intention des voyageurs.
Notre gouvernement a exercé des pressions afin d'obtenir une exemption de la part du programme Secure Flight relativement aux vols intérieurs canadiens et il l'a obtenue. Cette exemption s'applique aux vols circulant d'une ville canadienne à l'autre en empruntant l'espace aérien des États-Unis. Il s'agit d'une question importante puisque, de manière régulière, certains de nos vols intérieurs circuleront principalement dans l'espace aérien des États-Unis.
Dans un monde idéal, des initiatives comme le Programme de protection des passagers ou le programme Secure Flight ne seraient pas nécessaires. Mais la réalité de nos jours, c'est que chaque gouvernement peut prendre les mesures nécessaires pour protéger sa population contre la menace terroriste et qu'il les prendra. En conséquence, nous devons travailler de concert pour assurer la facilitation de la circulation légitime des personnes entre nos frontières respectives, tout en prenant les mesures appropriées pour rehausser notre sécurité conjointe. C'est ce que fera le projet de loi , tout en garantissant aux voyageurs canadiens qu'ils peuvent continuer de se déplacer en avion vers des destinations internationales de la façon la plus facile et la plus économique possible.
Merci.
Monsieur le président, je serai heureux de répondre à toutes les questions du comité.
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La règle finale a été publiée en 2008. C'est à ce moment que nous avons connu les modalités prévues d'application de la loi par les Américains, les règles qu'ils appliqueraient.
À ce moment, nous avons continué de négocier avec eux, en cherchant à obtenir des exemptions. En fait, ils nous ont accordé une exemption très importante, particulièrement pour le Sud de l'Ontario: sur une grande partie de nombreux vols partant de Toronto, par exemple, vers d'autres destinations au Canada, les passagers franchiraient l'espace aérien des États-Unis; les négociations ont amené les Américains à nous dispenser de nous conformer à la règle finale.
Les négociations se sont poursuivies presque jusqu'au dernier moment. À tel point que nous estimions ne pas pouvoir arracher d'autres exemptions. Nous avons également appris, de façon on ne peut plus claire, que la loi était censée entrer en vigueur à la fin de l'année civile. Il importait donc beaucoup pour nous — arrivés au bout des négociations et ayant arraché les meilleures concessions possibles dans les circonstances — de déposer le projet de loi.
Comme les modifications touchant la protection des renseignements personnels et, en gros, les renseignements communiqués étaient ce que votre gouvernement avait négocié il y a quelques années, nous avons estimé que le moment était choisi pour déposer le projet de loi.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, de votre présence au comité des transports.
Vos propos soulèvent un certain nombre de questions. Dans votre exposé, vous dites que trois renseignements sont exigés, mais, d'après les documents d'information que nous avons reçus, le programme Secure Flight est en fait beaucoup plus exigeant, puisqu'il demande notamment les numéros de contrôle des réservations, les numéros d'ordre des enregistrements, les indicateurs de modification des données sur les passagers — beaucoup de renseignements.
De même, en vertu de la Patriot Act, dès qu'on lui communique des renseignements sur un passager, le gouvernement américain a le droit d'accéder aux nombreux dossiers conservés par les transporteurs aériens, la plupart ayant leur siège aux États-Unis. Vous dites que les renseignements sur les passagers ne devraient pas être comparés à d'autres listes. Quelle garantie a-t-on des États-Unis?
En vertu de leur Patriot Act, les autorités américaines sont autorisées à consulter de nombreuses autres sources de renseignements sur toute personne entrant aux États-Unis. Elles détiennent ce pouvoir. La Patriot Act a préséance sur leur loi sur la protection de la vie privée.
Comment protéger la vie privée des Canadiens quand les États-Unis utilisent une loi comme la Patriot Act pour accéder à tout autre type de renseignements qu'ils veulent obtenir sur les passagers canadiens?
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Merci, monsieur le président.
Pour commencer, je voudrais féliciter le ministre pour l'excellent travail de négociation qu'il a fait avec les États-Unis dans le but d'obtenir cette exemption. Je pense que c'est très bien que vous l'ayez fait, et pour faire suite à l'intervention de M. Bevington, je dirais que cela prouve bien que vous avez fait du très bon travail, tout comme votre ministère.
Ma première question est plutôt un commentaire. J'ai eu l'occasion de rencontrer des représentants d'Air Canada et de WestJet, il y a quelques semaines, et ils m'ont dit que si ce n'était pas appliqué, il risquait d'y avoir une augmentation d'environ 40 à 50 p. 100 du prix des billets d'avion pour les Canadiens voulant se rendre au Mexique ou ailleurs dans le Sud. Je sais très bien combien coûtent les billets d'avion, et je crois que la plupart des Canadiens reconnaîtront qu'il s'agit de quelque chose d'absolument nécessaire et qu'il faut régler le dossier avant la fin de l'année.
Je tiens donc à vous féliciter pour cela aussi; je trouve que c'est très important, particulièrement à la lumière de la situation à Plattsburgh, dans l'État de New York, avec Air Canada, ainsi qu'à Montréal et à Vancouver, dans la circonscription de M. Dhaliwal. Beaucoup de gens traversent la frontière en voiture pour aller acheter des billets meilleur marché aux États-Unis. Les représentants d'Air Canada et de WestJet m'ont dit que si la loi n'est pas appliquée, il y aura une très forte accélération de la tendance, ce qui aura de véritables répercussions négatives sur notre économie et causera bien sûr des désagréments aux Canadiens.
Je comprends également, et corrigez-moi si je me trompe, que nous allons fournir moins d'informations que ce qui figure actuellement sur nos passeports. Est-ce juste? La loi dit précisément qu'en plus des renseignements concernant la compagnie aérienne, on n'aura qu'à fournir le nom, la date de naissance et le sexe des voyageurs. Ce qui est moins que les informations figurant actuellement sur nos passeports, n'est-ce pas?
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Je recommande une approche semblable. Je n'ai rien contre la tenue d'une étude sur le bruit. Seulement, je pense que les études s'accumulent, mais rien n'a été fait concrètement. C'est ce qui me préoccupe.
Je préférerais que l'on se concentre sur une chose. Si c'est sur le bruit que nous voulons nous pencher, attelons-nous à la tâche et terminons ce que nous avons commencé. Et au besoin, on en fera rapport à la Chambre.
Je dis bien « au besoin », et c'est le but de mon intervention. Le comité a déjà étudié la question. Je sais qu'au Québec, par exemple, le bruit des petits avions cause quelques problèmes. Si je ne m'abuse, c'est le cas à Turtle Bay et ailleurs.
Je recommande toutefois quelque chose d'un peu différent. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'émettre un avis de motion et de le mettre aux voix. Je suis tout à fait disposé à prendre part à une séance supplémentaire, à un autre moment, pour étudier la question du bruit et demander d'abord au ministère où nous en sommes aujourd'hui avec la réglementation et ce que nous pouvons faire à cet égard. Ce que j'ai compris, après avoir étudié la question, c'est qu'il n'y a pas grand-chose que nous puissions faire, à part formuler des recommandations aux autorités aéroportuaires afin de restreindre les heures de service et des choses du genre.
Mais avant cela, nous devrions jeter un oeil sur ce qui se passe dans l'industrie aérienne au Canada. J'ai une copie du rapport « Les impacts économiques des transporteurs membres du Conseil national des lignes aériennes du Canada ». J'ai demandé d'en avoir une copie en français, mais il n'y en avait pas. Je ne peux donc pas soumettre le document maintenant, mais je vais encore tenter d'obtenir la version française.
Les lignes aériennes contribuent de façon considérable à l'économie du Canada. Vu la fragilité de l'industrie, c'est le moins qu'on puisse dire (surtout Air Canada, si on se fie à son bilan), je ne suis pas persuadé que ce serait une bonne chose de lui imposer des restrictions.
Ce que nous devrions faire et ce que je propose — et même si je ne pense pas que ce soit nécessaire, je suis prêt à appuyer une motion —, c'est d'étudier la question du bruit produit par les aéroports; prendre une journée et inviter les représentants du ministère à venir répondre à ces questions: Que pouvons-nous faire? Quelle est la situation actuelle?
Puis, si nous devons continuer dans cette voie... Et je pense personnellement que ce ne sera pas nécessaire, à moins qu'on veuille en faire un exercice politique et que l'on convoque des préfets et les maires de certaines villes, entre autres, alors c'est ce que ce sera: un exercice politique. Mais si notre but est de changer les règlements ou de changer l'autorité législative pour remédier au problème, je pense que nous devons entrevoir une étude beaucoup plus importante.
Je recommande de tenir une séance supplémentaire, d'inviter les représentants du ministère et de parler du problème de bruit. Et si le jour suivant veut étudier quelque chose d'autre en lien avec la réglementation, ou voir si la réglementation et la législation ont une portée suffisamment vaste, c'est ce que nous ferons.
Si c'est ce qu'il faut faire, penchons-nous sur la question du bruit et tâchons de savoir quelle est la situation au Canada. Quand nous le saurons, si vous souhaitez tenir quatre ou cinq séances et des réunions supplémentaires, je suis prêt à siéger jusqu'à minuit tous les soirs la semaine prochaine, si c'est ce que vous voulez. Mais ne noyons pas cette étude avec les six à huit autres qui sont devant nous, en plus des autres lois qui vont suivre. On risquerait de la laisser en plan et rien ne serait fait pour remédier à la situation.
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Merci, monsieur le président.
Comme M. Jean l'a mentionné, les études s'accumulent. Ce n'est pas qu'au Québec que la situation est problématique. Je peux vous dire que d'où je viens, en Colombie-Britannique, les gens de Surrey, de Delta et de Richmond sont confrontés aux mêmes problèmes en fait de qualité de vie.
M. Guimond a dit que le comité devrait se déplacer, aller voir ces personnes pour avoir la rétroaction de la population à l'égard de ces études dont parle M. Jean, comme nous l'avons fait dans les années précédentes.
J'ai eu la chance, comme je l'ai indiqué plus tôt, de recevoir Mme Marlene Jennings dans ma circonscription de Newton—North Delta, et elle a pu rencontrer différents intervenants. Elle a rencontré des conseillers municipaux, des maires et différentes autorités, et nous avons constaté ceci: le public n'a pas de voix au chapitre. Et les rôles de NAV CANADA, de Transports Canada et des autorités aéroportuaires locales sont très flous. Il n'y a pas de délimitation claire des responsabilités entre les différents ministères.
C'est pour cette raison qu'il est très important de faire cette étude, parce que c'est une question de santé. Et on ne parle pas seulement des vols en plein jour. Il y a en fait des vols de fret la nuit où j'habite, c'est-à-dire dans la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique. C'est un problème de taille.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais vraiment encourager tous mes collègues à prendre au sérieux cette motion et à voter en sa faveur. La situation qui prévaut dans certaines régions du Québec, ou même ailleurs au Canada, est très sérieuse. Je dirais qu'il en va de même pour certaines villes du Québec, ou même ailleurs au Canada. Je parle du Québec parce que c'est ce que je connais le mieux.
Dans ma circonscription, la question du bruit est un problème majeur depuis plusieurs années. Cependant, il est important de souligner tous les autres effets sur la vie quotidienne des gens. Il s'agit du bruit, mais il y a aussi l'environnement.
Certains citoyens me parlent de poussière et de résidus. Certains disent même qu'ils auraient eu des résidus de liquide, mais il faudrait vérifier tout cela. Une étude nous permettrait d'avoir une idée juste non seulement de la situation, mais aussi de son impact sur les populations.
Il ne faudrait pas oublier une chose. On peut appeler les gens du ministère ou d'ADM, par exemple, qui pourraient venir nous parler de décibels, de bruit, mais ils nous donneraient un portrait « administratif » du problème. Je pense que mon collègue M. Guimond a raison lorsqu'il dit qu'il faut aller rencontrer ces populations et leur parler. Il faut aussi parler aux représentants de ces personnes pour voir concrètement, dans le quotidien, ce qui se passe, afin de savoir s'il pourrait y avoir un impact sur la santé publique, par exemple, ou sur l'environnement.
Des experts pourraient sûrement nous parler de cela, qu'il s'agisse d'experts en santé publique ou d'experts en environnement. Ils pourraient nous brosser un tableau juste de la situation pour qu'on puisse aboutir à un rapport comportant des recommandations intéressantes, ce qui nous permettrait soit de régler la situation soit de trouver des façons de le faire.
En fait, dans mon comté, les gens en ont jusque-là des bruits des avions, mais aussi de tout ce que cela implique. On parle du bruit des avions: c'en est au point où on ne peut plus manger sur sa terrasse durant l'été. Cela peut paraître simpliste, mais cela fait partie du quotidien des gens. Certains ne peuvent pas dormir la nuit parce qu'un avion les réveille chaque fois, à un moment donné, tous les jours. Ce genre de choses peut rendre dingue.
Je vous invite donc à commencer le plus rapidement possible ce genre d'étude et, comme l'a dit mon collègue, à aller dans le milieu pour rencontrer les gens. Personnellement, ça me fera grand plaisir de vous accueillir dans ma circonscription et de vous faire rencontrer beaucoup de personnes qui sont de mauvaise humeur, ou de bonne humeur, selon les jours. Ils pourront vous dire ce qu'ils pensent de ce qui se passe dans leur quotidien.
Je vous invite dans mon comté et je vous offre de réunir une centaine de personnes d'Ahuntsic et même de Cartierville pour que vous les rencontriez. Ils vont vous parler tout simplement.