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C'est un problème sérieux, et je ne vais pas catégoriquement insister sur mon droit d'être le prochain intervenant, mais, comme je l'ai dit, ceci sera ma dernière intervention au cours de ce débat.
L'honorable député a déposé trois motions. Il est en fait opportun qu'il prenne la parole tout à l'heure. Il y a quelque chose dans ces motions que je ne comprends vraiment pas, notamment dans celle dont nous débattons en ce moment:
Que le comité produise immédiatement un rapport provisoire à la Chambre concernant son étude de la date butoir du 31 mars 2011 pour tous les projets d'infrastructure, et que ce rapport mentionne ce qui suit:
Le comité recommande au gouvernement d'agir dès maintenant en prolongeant de six mois la date limite pour le Fonds de stimulation pour tous les projets dans tout le Canada.
Ce que je ne comprends pas, c'est que l'honorable député a introduit une autre motion le même jour, qui dit ceci:
Que le comité tienne une réunion le 8 décembre 2011 de 15 h 30 à 17 h 30 au sujet de la date butoir du 31 mars 2011 pour tous les projets d'infrastructure et que les responsables municipaux soient invités à témoigner.
À mon sens, ces motions renferment une petite contradiction. Comme je l'ai dit, je vais demander à l'honorable député d'expliquer cela plus tard et de nous indiquer pourquoi il a introduit deux motions distinctes. Car il me paraît logique que si nous allons rédiger un rapport, tirant une conclusion, nous devrions le faire sur la base de tous les témoignages que nous avons déjà entendus.
Ainsi, il est très possible que nous ayons déjà entendu tous les témoins et témoignages que nous avions besoin d'entendre. Je considère que nous n'avons réellement pas besoin en sus de cette réunion du 8 décembre. Mais s'il veut une réunion le 8 décembre — et à mon calendrier nous sommes aujourd'hui le 2 décembre — pourquoi produirions-nous un rapport avant celle-ci? Pourquoi ne pas attendre alors jusqu'après la réunion du 8 décembre?
Ma proposition à l'honorable député serait donc — car je pense qu'il prend au sérieux toutes les motions qu'il a déposées — qu'il amende ou retire cette motion dont nous discutons actuellement afin de reculer la date au-delà du 8 décembre. Cela me paraît très très logique, car il est très possible que, si la motion du 8 décembre est adoptée et que nous entendions effectivement des témoins lors de cette réunion du 8 décembre, nous retirions des renseignements qui nous amèneront à changer d'avis sur sa motion. Il est possible que les témoins nous disent quelque chose qui nous amène à vouloir retarder l'échéance de trois mois, ou bien de ne pas la reporter du tout.
Je trouve injuste d'inviter des témoins à une réunion et de leur demander de témoigner alors que nous avons déjà rédigé notre rapport. Je réalise que c'est un petit rapport, et que l'on pourrait y apporter quelques ajouts, mais soyons réalistes: si nous allons rédiger un rapport, il nous faut écouter au préalable tous les témoins.
Je vais même demander à l'honorable député de réserver sa motion. Nous pourrions reprendre le débat à son sujet après la réunion du 8 décembre, si elle a effectivement lieu, ou du moins lorsque nous connaîtrons les résultats de la motion portant sur le 8 décembre. Une bonne question à se poser est de savoir combien de réunions de plus nous tiendrons.
Mais je ne suis pas prêt à envisager le moindre rapport, et encore moins ce rapport-ci, tant que nous ne serons pas certains que toutes les réunions que nous allons avoir auront été tenues et qu'il n'y aura plus aucune possibilité de recevoir de nouveaux témoins. À mes yeux, c'est une simple question de courtoisie envers les témoins et une question de simple bon sens: il faut écouter tous les témoins avant de rédiger un rapport.
J'espère que l'honorable député prendra en considération mes suggestions. J'espère qu'il réservera cette motion jusqu'après le vote sur l'autre, car je pense qu'il y a dans toutes ces motions des éléments méritant d'être débattus, mais peut-être ne se présentent-elles pas dans le bon ordre. Peut-être pourrait-il reconsidérer l'ordre de ses motions et les réintroduire d'une manière plus logique.
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Merci, monsieur le président. Mon intervention ne sera pas très longue.
Lors de notre audition de témoins, nous avons reçu, tout d'abord, l'Association of Manitoba Municipalities. Nous avons reçu aussi l'Union des municipalités du Québec. Ce n'est pas écrit dans mes notes, mais je me souviens que l'une d'elles, mais il faudrait peut-être que je vérifie la transcription — a expressément déclaré — c'était peut-être la Fédération canadienne des municipalités et l'on me reprendra si je me trompe — que pour certains projets, peu importerait la durée de la prolongation car on ne parviendrait jamais à les parachever.
Je déplore que nous n'ayons jamais entendu les responsables de ces projets et peut-être certaines personnes et municipalités auraient-elles besoin d'une prolongation plus longue. Peut-être les pénalisons-nous si nous n'écoutons pas également ce groupe de personnes.
Je ne sais pas si la Fédération canadienne des municipalités pourrait nous communiquer certains de ces noms, ou si cela a été dit plus tôt par l'Association of Manitoba Municipalities, mais en substance l'on nous a dit que dans le cas de certains projets, peu importait la durée de la prolongation. Je pense qu'il faudrait inviter ces personnes à comparaître pour savoir quels sont les problèmes rencontrés, quels sont les obstacles à l'achèvement de ces chantiers, quelle sorte d'échéancier elles envisagent pour y parvenir, et savoir si elles seraient prêtes à venir témoigner à ce comité.
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Merci, monsieur le président.
Très franchement, je pense que nous devrions passer à un autre sujet. J'ai plusieurs choses à dire, mais ensuite je pense que nous devrions expédier ces motions et nous attaquer au projet de loi . Nous avons beaucoup de gens dans la salle.
Je veux parler un peu des investissements dans l'infrastructure et de ce que notre gouvernement a fait à cet égard. En tout cas, depuis l'introduction de notre plan économique en janvier 2009, nous avons investi quelque 10,7 milliards de dollars de fonds fédéraux dans plus de 6 100 projets. Ce n'est pas un mince exploit. Si nous remontons dans l'histoire du Canada, c'est la première fois qu'une action d'aussi grande envergure a été enclenchée dans le but de revitaliser l'infrastructure.
J'en suis très heureux et je suis ravi du fait que nous ayons collaboré si bien avec nos partenaires provinciaux, territoriaux et municipaux. Nous avons fait un excellent travail, et eux aussi, sur le plan de l'exécution du plan infrastructurel. En tout cas, 30 milliards de dollars ont été investis; en fait, le montant de l'investissement de nous tous a été supérieur à 30 milliards de dollars. Nos partenaires nous ont même applaudis pour le travail que nous avons accompli. Ils nous ont fait savoir que cela a été très important.
Nous avons pris d'autres mesures encore. L'une, évidemment, a été de rendre permanente la rétrocession de la taxe sur l'essence et d'en doubler le montant. Nous avons fait quantité d'autres choses avec nos partenaires, sur la base des avis de la FCM et d'autres et grâce à la création d'un véritable partenariat national avec les provinces, les territoires et les municipalités.
Lorsque la vérificatrice générale a publié son rapport, j'ai été très, très heureux qu'elle ait conclu que le plan d'action économique est exécuté efficacement. Son rapport dit même que le gouvernement du Canada a réagi rapidement et efficacement, en concevant et exécutant le plan et finançant les projets admissibles.
Fin septembre, les provinces, les territoires et les municipalités ont fait savoir que les travaux étaient achevés pour cinq fois plus de projets — c'est bien vrai, monsieur le président — au titre du Fonds de stimulation de l'infrastructure qu'en mars, ce qui signifie que beaucoup de travail a été fait même depuis cette date.
Nous sommes aussi ravis de voir que plus de 61 p. 100 des projets sont réalisés au moins 30 jours plus vite qu'initialement prévu. De fait, si l'on y regarde de plus près, 99 p. 100 des projets au titre du Fonds de stimulation de l'infrastructure et du volet Collectivités sont maintenant en cours de réalisation ou parachevés. Comme nous le savons, ces projets ont créé des emplois au moment où l'économie en avait le plus besoin et nous sommes un brillant exemple aux yeux du monde de ce qu'un pays peut faire lorsqu'il agit main dans la main avec ses partenaires — provinciaux, territoriaux et municipaux.
Mais il importe de noter qu'avec la fin du Plan d'action économique, un plan dont il a toujours été prévu qu'il serait ciblé, rapidement exécuté et temporaire, et avec l'achèvement des projets, le gouvernement du Canada a pris l'engagement à long terme de continuer à collaborer avec les provinces, territoires et municipalités — et particulièrement, comme je l'ai dit, au moyen de la rétrocession de la taxe sur l'essence et de ce que nous avons fait à cet égard — de manière à construire une infrastructure publique de classe mondiale afin que les Canadiens jouissent et puissent continuer de jouir d'une excellente qualité de vie.
Les 33 milliards de dollars du plan Chantiers Canada complètent le Plan d'action économique et je pense que tout un chacun peut constater ce que nous avons réalisé avec nos partenaires dans ce domaine. Alors que le Plan d'action économique ciblait les projets prêts à démarrer susceptibles de donner un coup de fouet à l'économie, le plan Chantiers Canada vise des projets à plus long terme dont la planification et la réalisation exigent plus de temps. Cela signifie que le financement de projets au titre de programmes comme le plan Chantiers Canada se poursuivra au-delà de mars prochain. Bien sûr, la motion de M. McCallum dont nous sommes aujourd'hui saisis intéresse le Plan d'action économique.
En outre, le gouvernement a porté le Fonds de la taxe sur l'essence à 2 milliards de dollars par an et l'a rendu permanent, comme je l'ai dit, ce à quoi toutes les fédérations de municipalités et toutes les municipalités et provinces ont applaudi. Les municipalités peuvent se fier à ce financement et l'employer quand elles en ont besoin, soit au moment où elles le reçoivent soit à un moment futur. Bien sûr, le gouvernement conservateur ne leur enlèvera jamais cela, est il faut espérer qu'aucun gouvernement ultérieur ne le fera pas non plus.
Monsieur le président, j'ai un communiqué de presse que j'aimerais distribuer aux membres, mais j'aimerais en lire certains passages. Comme le l'a déclaré ce matin: « Le Plan d'action économique du Canada donne de bons résultats. Notre gouvernement s'attend à ce que près de 90 p. 100 des projets d'infrastructure soient achevés d'ici l'échéance ambitieuse que nous nous sommes fixés ».
Certes, la plupart des groupes, des ingénieurs et des économistes nous ont applaudis, car c'était un calendrier serré dans le but de relancer l'économie. Depuis juillet 2009, en chiffres nets, plus de 420 000 emplois nouveaux ont été créés à travers le Canada, et quelque 23 000 projets sont en cours de réalisation ou terminés. Le gouvernement a déboursé 16 milliards de dollars pour moderniser l'infrastructure publique, notamment des routes, des ponts, des aqueducs, des parcs, des réseaux de transport en commun et des installations récréatives.
Je cite textuellement le communiqué de presse: « Aujourd'hui, nous repoussons d'une saison entière de construction, soit au 31 octobre 2011, l'échéance pour achever les projets d'infrastructure dans le cadre du Plan d'action économique. » Voilà ce que le premier ministre vient de déclarer il y a quelques minutes. « Cela donnera le temps nécessaire pour terminer les projets restants », a-t-il dit.
J'aimerais distribuer ce texte dans les deux langues, si vous le permettez.
Je peux donc dire carrément que la motion de M. McCallum est maintenant devenue inutile. La difficulté qu'elle présente, bien entendu, est qu'elle ne correspond plus à ce que nous avons effectivement décidé ce matin.
Vous avez demandé une prolongation de six mois. Nous avons en fait accordé une prolongation de sept mois. Je ne sais pas dans quel autre domaine nous pourrions faire mieux que ce que proposait votre motion, mais en tout cas j'estime que nous avons rempli son objet. Cette mesure a maintenant été prise et j'estime donc que la motion a perdu sa raison d'être.
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Pour être certain que M. Jean va comprendre ce que je vais dire... Nous avons de très bons interprètes, mais il n'y aura ainsi pas de filtre entre ce que je pense et ce que je vais dire.
Avec cette annonce d'aujourd'hui, je comprends pourquoi vous n'étiez pas disponible à 11 heures ce matin et pourquoi la séance a été reportée à midi. C'est parce qu'à midi il y avait une conférence de presse à Mississauga, donnée par le premier ministre Harper, Chuck Strahl et un troisième ministre. Je crois que c'était M. Clement. Vous le saviez très bien. C'est la raison pour laquelle vous avez dit que vous ne seriez pas disponible: c'était un conflit d'horaire. C'est la raison pour laquelle vous ne vouliez pas discuter de la motion de M. McCallum. À mon avis, voilà le premier coup pendable.
Deuxièmement, je réalise pourquoi vous avez demandé à repousser tout débat sur cette motion d'une autre semaine. C'est parce que vous saviez très bien qu'il y aurait une annonce aujourd'hui à midi. Apparemment, vous aviez une bonne relation avec M. Laframboise. Eh bien, vérifiez vos références me concernant. Je considère cela comme le deuxième coup pendable, Brian.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je tends à partager l'avis de M. Guimond concernant le comportement du côté gouvernemental, mais je ne m'attarderai pas là-dessus.
Il est rare qu'un gouvernement fasse précisément ce que l'opposition lui demande. Il sera amusant de relire les arguments avancés par les membres conservateurs lors des deux dernières réunions pour démontrer que notre idée était terriblement mauvaise.
Mais le fait qu'ils aient temporisé n'est pas exempt de coût car nous avons proposé cela — cette mesure précise, à un mois près — dès la mi-septembre, et donc pendant qu'ils lambinaient, pendant plus d'un mois et demi, les municipalités ont dû dépenser des sommes inutiles en heures supplémentaire parce qu'elles se précipitaient pour respecter cette date butoir arbitraire. Sur certains chantiers, on travaillait jour et nuit. À cause de cette date butoir, la surenchère sur les matériaux a gonflé les prix.
Le gouvernement a fait carrément volte-face et totalement épousé notre position. Je pourrais dire que mieux vaut tard que jamais, mais du fait de ce retard, il a infligé des coûts inutiles aux municipalités et laissé perdurer l'incertitude inutilement pendant plus longtemps.
C'est tout.
Je crois que M. Dhaliwal souhaite la parole.
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Merci, monsieur le président.
Je veux juste indiquer, monsieur le président, que si vous regardez le procès-verbal de la Chambre des communes, vous verrez que j'ai prononcé un discours sur les navires pétroliers à 10 h 50 ce matin, qui a en fait duré jusqu'après 11 heures. Ce n'était pas mon intention de le faire strictement pour éviter la réunion, mais je veux faire savoir à M. que, tout d'abord, j'ai tendu un rameau d'olivier sur la base de ce que je savais à l'époque, en demandant de reporter cette motion à cause de ce qui était en préparation. Mais disons les choses comme elles sont, je ne suis pas ministre, et je n'ai pas toute l'information. Je ne fais que recevoir des instructions, et pour l'essentiel je fais ce que l'on me demande de faire.
Mais je peux vous dire une chose que je n'ai jamais faite au cours de mes six années ici — à savoir que je n'ai jamais fait de l'obstruction. Je ne considère pas convenable d'épuiser tout le temps disponible ici avec un discours de 40 minutes ou de deux heures si on peut régler les choses autrement. J'accorde trop de valeur à votre temps, de même qu'à tous les membres du comité. Nous avons beaucoup de choses à faire et beaucoup mieux à faire que d'écouter quelqu'un faire de l'obstruction, un procédé que je n'aime pas. Franchement, je le méprise.
Aussi, dans cette optique, monsieur , je comprends qu'il vous faille prendre une position, tout comme lorsque je vous ai tendu un rameau d'olivier et que vous l'avez refusé parce que vous ne pensiez pas que c'était dans le meilleur intérêt de ceux que vous représentiez ou de votre parti. C'est la même chose pour moi, lorsque je dois prendre des positions parce qu'une offre n'est pas dans le meilleur intérêt de ceux que je représente ou de mon parti, et je dois essentiellement faire ce que l'on m'ordonne, mais je le ferais de toute façon, car je pense que c'est pour le bien du pays. En l'occurrence, ce qui a été fait est fait et je ne puis pas revenir en arrière, mais je peux vous dire que je l'ai fait par respect envers tous les membres ici, car leur temps est précieux. C'est la vérité. Indépendamment de cela, vous devez faire ce qui est le mieux pour votre parti et ceux que vous représentez, tout comme je dois faire ce qui est le mieux pour ceux que je représente, et je continuerai de le faire.
J'espère que cela ne va pas envenimer les relations entre nous tous. Franchement, je pense que ce qui est arrivé, c'est que cette motion était de nature politique, et non pas de nature économique. Le Bloc a manifestement posé beaucoup de questions, pendant très longtemps, sur cette échéance. Le premier ministre a écouté et le Cabinet a écouté, et nous avons prolongé le délai non pas de six mois, mais nous sommes allés jusqu'à sept mois.
Je pense que cela en dit long sur la volonté de ce premier ministre d'agir dans le meilleur intérêt des Canadiens. Que cela conduise à une bonne relation ou une mauvaise relation n'est pas réellement mon problème, mais j'espère que nous allons pouvoir continuer à travailler ensemble.
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Merci, monsieur le président.
Je ne voulais pas réellement intervenir sur la motion, mais puisque nous savons maintenant ce que le gouvernement a fait, je pense qu'il nous incombe de réfléchir à ce qu'il en a résulté pour les municipalités. Le retard mis à accorder cette prolongation a probablement conduit les municipalités à poursuivre les travaux pendant l'hiver, ce qui signifie qu'elles vont devoir dépenser plus que ce que l'achèvement des travaux aurait normalement coûté.
Si j'avais eu quelque indication de cela plus tôt... Je pense que c'est là le problème engendré par ce retard de l'annonce, dont je ne doutais pas qu'elle viendrait à un moment donné, car il vient un moment où le gouvernement se devait d'agir avec logique. Je suis heureux de voir qu'il a finalement compris. Mais cela ne signifie pas que les municipalités n'ont pas souffert pendant ce temps. Je crois que c'est la réalité.
Monsieur le président, j'ai d'abord pris la parole sur cette question en février 2009 à la Chambre des communes, lorsque j'ai posé une question au ministre sur la date butoir. Ce problème se pose depuis que le programme a été mis en place. Je pense que le gouvernement a été très lent à réagir. Cela a été très difficile. Je dois féliciter le comité pour le travail qu'il a accompli, car je pense qu'il a reconnu l'importance du problème et a contribué à faire pression sur le gouvernement pour qu'il décide ce changement.
Les renseignements en train d'être distribués portent sur la deuxième motion, que je viens de lire. Elle restera sur la table pour discussion ultérieure une fois que tous les partis auront digéré les renseignements.
J'invite maintenant nos invités à prendre place à la table, s'il vous plaît.
Pendant que vous vous installez, je vais vous présenter.
Ils sont manifestement là pour nous donner des avis et répondre aux questions du comité, le cas échéant. Nous avons Mme Kristina Namiesniowski, sous-ministre adjointe, Secteur des politiques stratégiques, et Caroline Fobes, directrice exécutive adjointe et avocate-conseil. Nous avons également Isabelle Desmartis, directrice de la politique de sécurité au ministère des Transports.
Soyez les bienvenues.
Si tout le monde a le projet de loi sous les yeux, nous allons procéder à l'étude article par article. Nous allons réserver l'article 1, le titre abrégé, et passer à l'article 2, qui fait l'objet de plusieurs amendements.
(Article 2)
Le président: Le premier amendement est le NDP-1, à la page 1 de votre liasse.
Je donne la parole à M. Bevington.
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M. Bevington conteste la décision de la présidence.
Par conséquent, je fais savoir aux autres membres que si la décision de la présidence est invalidée et que l'amendement NDP-1 est adopté, il sera en conflit avec les amendements BQ-1, BQ-2 et BQ-3, et nous ne pourrons mettre ces derniers en délibération.
Je vais demander à Bonnie de procéder au vote par appel nominal sur la décision de la présidence.
(La décision de la présidence est maintenue. [Voir Procès-verbaux]
Le président: La décision de la présidence a été maintenue et nous allons donc passer au deuxième amendement, le BQ-1, page 3, proposé par le Bloc.
Je vais demander à M. Guimond de le présenter.
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Oui, monsieur le président. J'ai effectivement écouté les mêmes témoins et nourrissais les mêmes préoccupations que M. à ce sujet. La réalité, c'est qu'il est bien joli d'avoir ces préoccupations au Canada, mais la difficulté est que le projet de loi vise à modifier la loi de façon à pouvoir fournir à l'État étranger les renseignements sur les personnes qui vont survoler ou voler dans cet État étranger.
La difficulté est que la loi américaine précise clairement quels éléments d'information sont requis pour que les États-Unis puissent autoriser des transporteurs aériens étrangers à pénétrer dans leur espace aérien. Si nous limitons les éléments de données à une liste plus restreinte, comme le propose M. , les compagnies aériennes ne seront pas en conformité.
C'est ce qu'il me semble, en tout cas, et rectifiez si je me trompe, je vous en prie. Les compagnies aériennes ne seraient pas en conformité avec la loi américaine qui précise concrètement les données à fournir. Ainsi donc, si cet amendement proposé par M. était adopté, le résultat probable serait que ces transporteurs canadiens ne recevraient pas l'accès à l'espace aérien américain.
Si j'ai bien compris l'analyse qui m'a été donnée, les éléments d'information que la loi américaine exige sont: le nom, la date de naissance, le sexe, un numéro de recours afin que l'on puisse contester, le numéro de passeport, le pays émetteur du passeport, la date d'expiration du passeport, le code de l'aéroport étranger, donc le lieu de départ, l'aéroport de première arrivée, le code du transporteur aérien, le numéro de vol, la date de départ, l'heure du départ, la date d'arrivée, l'heure prévue d'arrivée, le numéro de contrôle de réservation, le numéro d'ordre du dossier, le type de dossier, l'indicateur de mise à jour du passager et le numéro de référence du voyage.
Cette liste est-elle exhaustive ou y en a-t-il davantage? Voilà la liste des renseignements requis par la loi américaine pour autoriser les transporteurs aériens à entrer, n'est-ce pas?
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Madame Namiesniowski, c'est inquiétant, quand vous mentionnez que tout autre renseignement pouvant être dans les mains de la compagnie aérienne puissent se faire...
Lorsqu'on présente notre passeport dans un pays qui l'exige à l'atterrissage, les compagnies aériennes, avant le décollage, nous demandent de voir notre passeport à notre aéroport d'embarquement.
Dans mon cas, ce n'est pas si mal. Moi, Michel Guimond, je suis né à Chicoutimi, Québec. Par contre, si je m'appelais Dhaliwal ou si j'avais un nom à consonance arabe... Si la loi ne nous prévenait pas du profilage racial que pourraient faire les Américains, ceux-ci pourraient dire qu'ils feraient un double et un triple filtres sur tous les noms à consonance arabe. C'est là que c'est dangereux.
Mon amendement est basé sur le témoignage du ministre Toews devant nous. Je vais vous lire un petit paragraphe de six lignes qui est à la page 8 de la version française. M. Toews nous a dit ceci:
La version définitive stipule que les compagnies aériennes doivent fournir à la Transportation Security Administration, avant les départs, le nom complet, la date de naissance et le sexe de chacun des passagers qui monte à bord de tous les vols atterrissant aux États-Unis ou traversant l'espace aérien du pays, et ce, qu'il s'agisse de vols intérieurs ou internationaux.
Quand j'ai rédigé cet amendement, j'avais le discours du ministre à côté de moi. J'ai ajouté le numéro de vol, parce qu'il faut tout de même lié ça à un avion. J'ai ajouté: « doit fournir le numéro de vol, le nom, le prénom, le sexe et la date de naissance. »
Il est où le problème? Le ministre nous a dit que la version définitive du programme Secure Flight....
Vous m'inquiétez quand vous dites qu'on pourrait fournir tout autre renseignement, non pas des renseignement disant que la personne a mangé 15 fois du poulet au lieu du steak lors des 15 derniers vols. On va arrêter de niaiser ici; on n'a pas de temps à perdre.
Cela dit, mon amendement est conforme à ce que nous a dit le ministre.
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Monsieur le président, je n'ai pas réellement compris l'argument de M. Guimond invoquant le ministre et j'aimerais l'entendre de nouveau après mon intervention. Il parlait un peu vite et l'interprète... Je n'ai pas réellement compris.
Je veux mentionner également que, sur la base des renseignements en ma possession, je n'ai toujours pas entendu la réponse à la question que j'ai posée il y a quelque temps, lorsque j'ai demandé si nous pouvions inscrire dans notre loi uniquement les renseignements exigés par la loi américaine, de façon à ce qu'aucun autre ne soit communiqué. Voilà ma première question.
Deuxièmement — et là j'ai été surpris car je suis préoccupé par ce que M. Guimond a dit au sujet du profilage racial, etc. — je remarque que nulle part ils ne demandent le lieu de naissance. Est-ce vrai ou bien quelque chose m'a-t-il échappé?
Une voix: C'est dans le passeport.
M. Brian Jean: Oui, oui, mais ils n'exigent pas non plus le passeport. Ils demandent le numéro du passeport, le nom, la date de naissance et le sexe, mais selon mes renseignements les États-Unis ne voient pas le passeport avant la porte d'embarquement et ils ne demandent pas par avance le lieu de naissance. Sachant que 75 p. 100 des gens du 11 septembre sont arrivés...
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Monsieur le président, peut-être puis-je formuler quelques remarques.
S'agissant de ce qui va être transmis par les transporteurs aériens aux autorités américaines, je répète que le gouvernement a l'intention de prescrire par règlement quels renseignements précis seraient transmis, et il s'agirait exactement de ceux énoncés dans la règle finale Secure Flight des États-Unis. Par conséquent, ce sont les renseignements exigés par la loi de cet État étranger.
Pour ce qui est de la nature de ces renseignements, est-ce que les transporteurs aériens devront indiquer le pays de naissance du passager? Non. Les renseignements obligatoires sont le nom complet, la date de naissance mais non le lieu, le sexe, le numéro de recours, le numéro de passeport, le pays émetteur du passeport, qui pourrait très bien être différent du pays de naissance de la personne, la date d'expiration du passeport et le code d'identification du dossier passager.
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Monsieur le président, je ne suis pas experte du droit américain, mais je peux vous dire que lors de nos pourparlers avec le gouvernement américain nos interlocuteurs ont dit sans équivoque que l'objectif de ce programme est la sécurité aéronautique et nationale.
Ils ont indiqué également que l'interprétation donnée par certains de la Patriot Act est plus large que ce que cette loi permet en réalité. Ils nous ont dit que, aux fins de ce programme et pour ce qui est de l'utilisation des renseignements, ils ne serviraient qu'à effectuer des recoupements avec la liste de surveillance. S'il n'y a pas de recoupement, alors les renseignements seront détruits après sept jours.
Ils nous ont dit également — et je crois, monsieur le président, que vous avez lu ce passage de la lettre de l'ambassadeur Jacobson — que dans certaines circonstances restreintes, lorsqu'une enquête établit un lien potentiel avec un personne dont les renseignements personnels sont aux mains de la Transportation Security Administration et qu'il y a un lien avec la sécurité aéronautique ou nationale, ces renseignements pourraient être partagés; cependant, je crois savoir que ce partage est circonscrit par des lignes directrices et, comme vous l'avez indiqué, monsieur le président, cela n'a eu lieu que trois fois depuis l'entrée en vigueur du programme Secure Flight.
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Monsieur le président, je pense qu'il faut remonter à la raison d'être première de cette règle pour comprendre.
Du travail a été effectué par la commission 9/11. Celle-ci a décidé de transférer les listes d'interdiction de vol des mains des transporteurs aériens à celles du gouvernement américain, car jusqu'alors c'étaient les transporteurs partout dans le monde qui géraient la liste d'interdiction de vol américaine et déterminaient si les passagers montant à bord de leurs avions figuraient sur la liste, puis tentaient de régler la situation avec le gouvernement américain s'il y avait un recoupement potentiel. Il en a résulté que diverses personnes manquaient leurs avions, des faux positifs et ce genre de choses, et c'est pourquoi le gouvernement américain a accepté les recommandations de la commission 9/11 et a rapatrié la liste d'interdiction de vol aux mains du gouvernement américain.
Ce dernier a suivi ensuite son processus d'élaboration de la règle finale. Un avis de réglementation a été proposé, qui donnait la possibilité de formuler des observations sur le contenu de cette règle. C'est ce que le Canada a fait. Nous avons eu divers pourparlers avec le gouvernement américain pour être exemptés de l'application de la règle. La décision ultime a été d'exempter les vols intérieurs canadiens, c'est-à-dire les vols à l'intérieur du Canada mais traversant l'espace aérien américain.
On se souvent que le 11 septembre ce sont des avions qui ont percuté le World Trade Centre. Le gouvernement américain craint beaucoup une répétition d'un tel acte. La règle s'applique aux États-Unis continentaux. Les États-Unis s'inquiètent des avions survolant les grandes agglomérations, mais les vols intérieurs du sud du Canada survolant le nord des États-Unis ne passent pas au-dessus de grandes agglomérations. C'est l'une des raisons pour lesquelles ils nous ont accordé l'exemption des vols intérieurs canadiens...