Chers collègues, je suis heureux de remplacer le président du comité et de pouvoir ainsi accueillir les témoins.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous poursuivons notre étude de la sûreté et sécurité aériennes.
Nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui des représentants de l'Association du transport aérien du Canada, MM. John McKenna, Michael Skrobica — que nous avons déjà rencontré — et Bill Boucher, vice-président aux opérations. Nous souhaitons également la bienvenue à M. Fred Jones, de l'Helicopter Association of Canada; à M. Marco Prud'Homme, de l'Association québécoise du transport aérien; et à M. Stephen Nourse, de la Northern Air Transport Association.
Messieurs, merci de votre présence et bienvenue parmi nous. Je crois qu'on vous a déjà avisé du temps dont vous disposez. Je sais que nous vous avons retardés, et vous m'en voyez désolé.
Qui veut commencer?
Monsieur McKenna.
:
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je m'appelle John McKenna et je suis président et chef de la direction de l'Association du transport aérien du Canada. Je suis accompagné de M. Mike Skrobica, vice-président des affaires monétaires de l'industrie, et de M. Bill Boucher, vice-président des opérations.
L'Association du transport aérien du Canada représente l'industrie canadienne du transport aérien commercial depuis plus de 75 ans. L'ATAC regroupe environ 185 membres oeuvrant dans l'aviation commerciale dans toutes les régions du Canada et desservant la grande majorité des aéroports canadiens — plus de 700 au pays.
La sécurité et la sûreté aériennes sont au cœur de la raison d'être de l'ATAC. Le mandat de votre étude touche de nombreux aspects cruciaux de la sécurité et de la sûreté. L'ATAC appuie pleinement l'adoption des systèmes de gestion de la sécurité. Nous croyons fermement que ces systèmes permettront aux exploitants aériens de réaliser des gains financiers et d'améliorer la sécurité. Les grands transporteurs ont déjà mis en œuvre les systèmes et profitent donc des avantages qu'entraîne une gestion proactive de la sécurité.
Cependant, pour que les systèmes de gestion de la sécurité atteignent leur plein potentiel, l'industrie et Transports Canada doivent avoir la même compréhension du concept de sécurité et y être autant dévoué l'un que l'autre. Malheureusement, Transports Canada n'est pas équipé des outils nécessaires à la mise en œuvre efficace des systèmes. Ces outils devaient lui être fournis après l'adoption des modifications proposées à la Loi sur l'aéronautique. Ces modifications, présentées en 2006, portaient sur les systèmes de gestion intégrée et auraient permis l'établissement de programmes de reddition de comptes volontaire au titre desquels il aurait été possible de transmettre des renseignements liés à la sécurité et à la sûreté aériennes. Les modifications auraient entre autres restreint l'accès à l'information confidentielle des exploitants aériens, de manière à ce qu'elle ne soit pas connue du grand public, des compétiteurs et des terroristes.
Les modifications prévoyaient la mise en place d'un système non punitif de compte rendu pour le personnel aéronautique; les employés signalant des manquements à la sécurité auraient donc pu jouir de la protection nécessaire. Elles auraient également accordé à Transports Canada les ressources nécessaires pour assumer le nouveau rôle que lui confère la mise en œuvre des systèmes de gestion de la sécurité. Dans un monde idéal, la Loi sur l'aéronautique aurait dû être modifiée avant l'entrée en vigueur du nouveau règlement.
Il semble que le ministre des Transports ait abandonné le projet de loi , et c'est pour nous une grande source de préoccupation. Les coûts financiers et sociaux des mesures de sécurité en vigueur sont importants. Transports Canada a d'ailleurs réalisé une étude à ce sujet il y a environ 18 mois. On ne nous a pas communiqué les résultats de l'étude, mais nous recommandons aux membres du comité d'en prendre connaissance.
Les coûts sociaux sont aussi très importants. Les listes d'interdiction de vol, les dossiers des passagers et l'information préalable sur les voyageurs contiennent tous des renseignements confidentiels sur les passagers et sont une forme d'ingérence dans la vie privée des Canadiens et des étrangers. Les mesures causent beaucoup d'inconvénients pour les passagers. Ils doivent arriver à l'aéroport plusieurs heures avant leur vol, se soumettre à de nombreuses fouilles, limiter leurs bagages à main et composer avec le stress accru qu'entraînent ces mesures de sécurité.
Les coûts financiers se chiffrent à des milliards de dollars. Ce sont des coûts directs assumés par les voyageurs et les compagnies aériennes. Le droit pour la sécurité des passagers du transport aérien en est un exemple flagrant. L'ATAC a réalisé une étude en 2008 sur les droits pour la sécurité du transport aérien exigés par 175 gouvernements ou aéroports du monde entier. À cette époque, le Canada était deuxième parmi les pays exigeant les droits les plus élevés; la première place était occupée par les Pays-Bas. Après l'annonce faite par le ministre Baird le 26 février dernier au sujet des augmentations, nous croyons que les droits exigés au Canada sont les plus élevés; le droit pour un vol international est à lui seul passé de 17 à 25,91 $, une augmentation de 52 p. 100. Qu'est-ce qui justifie que les droits soient si élevés au Canada par rapport à ceux des autres pays?
Les transporteurs doivent assumer de nombreux autres coûts associés aux mesures de sécurité. Par exemple, ils ont dû modifier à grands frais leurs systèmes de réservation afin de disposer de renseignements supplémentaires sur les passagers, comme leurs lieux de résidence en déplacement.
Le problème avec les mesures de sécurité en vigueur, c'est qu'elles utilisent différentes technologies vieilles d'une cinquantaine d'années, pour la plupart. Les passagers passent dans des détecteurs de métal qui datent de l'âge de pierre, et leurs bagages à main sont passés aux rayons X. Si le détecteur de métal s'active à leur passage, ils doivent ensuite se soumettre aux détecteurs à main. Par la suite, les passagers de vols transfrontaliers doivent soit subir une fouille tactile, soit passer dans un scanner corporel. Ces vérifications exigent beaucoup de temps et de ressources humaines. Les nouveaux scanners étaient censés remplacer l'équipement désuet, et non ajouter une étape. Pourquoi ne pas utiliser une technologie à la fine pointe qui réduirait à la fois le nombre d'étapes, le temps et le personnel requis pour effectuer les contrôles de sécurité?
Les scanners corporels sont une amélioration par rapport aux détecteurs de métal des années 1960, mais ils ne sont pas parfaits non plus. Ils n'auraient pas empêché Umar Abdul Mutallab, responsable de l'attentat raté du 25 décembre, de monter dans l'avion avec son sous-vêtement piégé.
Les gens peuvent refuser de se soumettre à ces scanners pour des raisons médicales, et la loi en défend l'usage sur les moins de 18 ans. En résumé, nous ne nous opposons pas à l'utilisation des scanneurs corporels qui sont, selon nous, moins dérangeants que la fouille tactile. Ils représentent une amélioration, bien sûr, mais ils ne sont pas à toute épreuve — pas plus que n'importe quelle autre mesure — et ils n'accélèrent pas les contrôles de sécurité.
Les files d'attente sont un autre problème. Pourquoi ne pas aménager les files et utiliser un équipement qui permettrait de réduire le temps d'attente? Pourquoi ne pas faire preuve d'un peu plus de jugement pour décider des gens qui méritent une plus grande attention? Pourquoi ne pas faire de ces regroupements de passagers des cibles moins évidentes pour les terroristes? Un attentat dans un terminal causerait autant de dégâts et de victimes que dans un avion de ligne.
Les autorisations de sécurité préalables accélèreraient considérablement les contrôles de sécurité. Pourquoi ne pas remettre des attestations de sécurité de haut niveau aux agents de la paix, aux passagers fréquents et aux militaires? Des cartes de prédédouanement comme NEXUS ou CANPASS pourraient également accélérer les procédures de contrôle.
Il en va de même pour les contrôles de sécurité du personnel aéronautique. Selon nous, ce n'est pas une bonne façon d'utiliser les ressources de l'ACSTA. Les Américains et les Israéliens ne contrôlent pas les membres d'équipage, alors pourquoi le faisons-nous?
L'ATAC s'oppose à l'établissement de profils pour des raisons pratiques et éthiques. Cette technique n'aurait pas arrêté Timothy McVeigh à Oklahoma City en 1995. De plus, l'établissement de profils risque d'augmenter le racisme à l'échelle nationale et d'augmenter le niveau de stress des passagers, qui finiraient par nourrir des préjugés envers les gens de différentes ethnies et croyances.
Nous nous opposons également à la mise en place, dans les centres de services aéronautiques et pour les vols nolisés, de mesures semblables à celles instaurées dans les terminaux. Exiger que les équipes de sport professionnel, les célébrités et les personnalités importantes passent par les terminaux ne fait qu'augmenter le risque d'attentats. Nous ne savons pas si des incidents auraient pu être évités si ces vols étaient passés par le terminal principal.
En terminant, nous voulons insister sur le fait que la fin ne peut justifier les moyens. Il faut assurer la sécurité, mais pas à tout prix. Une approche proactive est largement préférable à une réaction précipitée en cas d'incident.
Merci.
Mesdames et messieurs, permettez-moi de vous dire à quel point je suis heureux de m'adresser à vous.
La Helicopter Association of Canada, qui existe depuis 1995 et qui était autrefois constituée d'une poignée d'exploitants, compte maintenant plus de 150 membres exploitants et plus de 100 associés, qui fournissent des biens et des services à nos membres exploitants. À peu près 80 p. 100 des hélicoptères civils au Canada sont exploités aujourd'hui par des membres de la HAC, et nous sommes l'unique association nationale vouée exclusivement aux intérêts de la communauté canadienne des exploitants d'hélicoptères.
J'ai l'intention d'être bref et de m'en tenir aux sept minutes allouées, mais je serai heureux de répondre à vos questions sur des points qui vous intéressent particulièrement pendant ou après mon exposé. Sentez-vous à l'aise de m'interrompre.
J'ai acquis de l'expérience au Bureau de la sécurité des transports du Canada, chez Transports Canada, à l'Association du transport aérien du Canada et au Conseil des aéroports du Canada, et je possède 23 années d'expérience en tant que pilote d'hélicoptère dans l'industrie canadienne. Je suis président et premier dirigeant de la Helicopter Association of Canada — la HAC, comme on l'appelle communément — depuis 18 mois. J'ai comparu avec plaisir devant le comité à plusieurs occasions à titre de représentant d'autres associations, mais c'est la première fois que je comparais en tant que représentant de la HAC.
Les parcs d'hélicoptères de nos membres exploitants comptent entre 1 et 250 appareils. Le Canada se targue d'avoir le deuxième parc d'hélicoptères civils en importance au monde. Depuis 2006, notre taux d'accidents diminue constamment: il est passé de 8,8 accidents pour 100 000 heures à 5,7 accidents pour 100 000 heures en 2008. Par contre, je l'admets, c'est encore 40 accidents de trop, mais nous travaillons là-dessus, et ce taux est encore plus bas que dans pratiquement n'importe quelle autre région du monde.
Plusieurs des points rattachés à la sécurité qui sont liés au mandat du comité ne s'appliquent pas à la communauté des exploitants d'hélicoptères du Canada, puisque la plupart de nos membres n'ont pas leurs bureaux dans des aéroports, et même ceux pour qui c'est le cas n'exercent pas leurs activités à partir du terminal ou entre des aéroports désignés. Naturellement, ceux dont les bureaux se trouvent dans des aéroports, ou qui exercent leurs activités à partir de ces endroits, doivent tout de même respecter les procédures et les exigences en matière de sécurité des aéroports; toutefois, ils exploitent la plupart du temps de petits appareils et n'ont pas à se soumettre à des mesures de contrôle, ce qui fait bien leur bonheur, croyez-moi.
La plupart de nos activités sont effectuées dans des endroits éloignés, où il est difficile ou impossible d'avoir recours à d'autres moyens de transport. Cela dit, lorsque j'ai été invité à comparaître devant vous, je ne pouvais pas laisser passer l'occasion de commenter l'avenir de la sécurité dans le contexte des systèmes de gestion de la sécurité. Mais laissez-moi d'abord vous donner un peu plus de détails au sujet de la HAC et de l'engagement de ses membres à l'égard de la sécurité.
La sécurité occupe la première place de notre liste de priorités. La HAC fait partie de l'International Helicopter Safety Team, l'IHST, un groupe international dont l'objectif est de réduire le taux d'accidents des hélicoptères à l'échelle mondiale de 80 p. 100 d'ici 2016. Notre association et ses membres mettent l'accent depuis quelque temps sur l'établissement de pratiques exemplaires pour l'industrie. Nous élaborons des pratiques exemplaires pour l'exploitation des hélicoptères utilisés dans des vols utilitaires. Ces vols comprennent l'entretien, la construction et la réparation des lignes de transport d'énergie; les activités rattachées au pétrole et au gaz naturel; les opérations en héliski ou en hélicoptère en cas d'incendies de forêt; l'utilisation de lunettes de vision nocturne, en collaboration avec Transports Canada; et les charges externes de classe D, où des gens sont suspendus à des hélicoptères dans le cadre d'opérations de sauvetage en montagne, par exemple. Nous cherchons aussi à élaborer des normes de services médicaux d'urgence pour les hélicoptères et des pratiques recommandées pour un groupe de travail de l'Organisation de l'aviation civile internationale.
Ces initiatives ont été créées par les comités internes de l'association et, ce qui est encore plus remarquable, en l'absence de toute obligation à cet effet de la part de Transports Canada ou de toute autre organisation. Les pratiques exemplaires vont beaucoup plus loin que les normes réglementaires, ou bien elles comblent un vide dans la réglementation dans les cas où seuls les spécialistes de l'industrie sont en mesure d'établir et d'appliquer les techniques les plus récentes et les plus sûres pour piloter des hélicoptères.
Plusieurs de nos comités collaborent étroitement avec des groupes internationaux et américains dont les travaux sont axés sur des enjeux similaires afin de tirer profit des pratiques exemplaires en évolution qui sont conçues à d'autres endroits. Nous travaillons en étroite collaboration avec Transports Canada lorsque l'organisme de réglementation souhaite élaborer des normes fondées sur ce que font des exploitants prudents et raisonnables dans le domaine.
Vous devriez tous comprendre que ces initiatives résultent très naturellement des principes relatifs aux systèmes de gestion de la sécurité et qu'elles sont orientées par la décision des titulaires de certificats canadiens de tous types — c'est-à-dire les fournisseurs de systèmes de navigation aérienne, les aéroports, les exploitants aériens et d'autres titulaires — d'appuyer pleinement les systèmes de gestion de la sécurité et de profiter des possibilités qu'ils offrent.
L'objectif des systèmes de gestion de la sécurité vise en partie l'amélioration de la sécurité, mais aussi la possibilité d'influer davantage sur l'évolution de notre environnement réglementaire qui, depuis toujours, entraîne des coûts importants pour les exploitants d'hélicoptères et leur crée des obstacles et leur impose des obligations dans l'exercice de leurs activités quotidiennes. Nous accueillons favorablement les systèmes de gestion de la sécurité à condition que le ministre soit toujours prêt à joindre le geste à la parole.
Il convient aussi d'ajouter que la HAC et ses membres ont été abasourdis par l'annonce récente du ministre voulant que la surveillance de l'administration des avions d'affaires assurée par l'Association canadienne de l'aviation d'affaires, l'ACAA, soit rapatriée. Le programme de l'ACAA était unique en son genre dans le monde et était considéré par beaucoup de membres de la communauté de l'aviation comme une occasion prometteuse pour les autres segments de l'industrie, qui sont prêts à envisager d'avoir une plus grande influence sur leur environnement réglementaire.
L'annonce du ministre a eu l'effet d'une bombe et signifiait, pour beaucoup d'entre nous, l'abandon par Transports Canada des principes fondateurs des systèmes de gestion de la sécurité et du principe selon lequel l'industrie, en agissant de façon responsable, pourrait profiter d'autres occasions de surveillance et d'administration.
De nombreux exemples montrent que l'on se fie à l'industrie de l'aviation au Canada pour exécuter une partie du mandat du ministre, notamment pour mener les tests et les vérifications auprès des pilotes chargés d'activités commerciales, faire passer des examens, certifier des modifications et des cellules majeures, et j'en passe.
Au fil des ans, de nombreuses délégations de pouvoir se sont soldées par des résultats heureux; ce n'est pas, comme certains se plaisent à le dire, comme si on mettait un loup en charge de la bergerie.
Ces processus concernent les contrôles, la gouvernance et la surveillance du secteur de l'industrie. Il n'y a rien d'impossible si on a la bonne combinaison de ces éléments. De plus, les systèmes de gestion de la sécurité et les principes qui les sous-tendent constituent les mécanismes les plus prometteurs pour promouvoir la sécurité au Canada et dans le monde.
Si vous voulez des renseignements plus détaillés au sujet de la HAC et de ses membres, communiquez avec moi ou allez sur notre site Web à l'adresse www.h-a-c.ca.
Merci de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Nous remercions le comité de nous donner aujourd'hui l'occasion de lui communiquer nos préoccupations au sujet de la sécurité aérienne. L'AQTA est un organisme sans but lucratif qui travaille au développement de l'industrie du transport aérien au Québec. Nous représentons les secteurs de l'industrie suivants: les transporteurs — avions et hélicoptères —, les aéroports, les entreprises de maintenance et de certification, les écoles de pilotage et les entreprises de service.
Le but des Systèmes de gestion de la sécurité est d'augmenter le niveau de sécurité par la mise en place d'une culture d'entreprise axée sur la sécurité dans l'industrie, qui est déjà très sécuritaire. Le concept de SGS n'a jamais été présenté aux transporteurs comme un mécanisme d'autoréglementation. Il a cependant été présenté, au tout début, comme une solution de rechange aux activités de vérifications opérationnelles. Je me souviens très bien de la première présentation sur le sujet à Montréal dans les bureaux de Transports Canada. Les transporteurs étaient surpris de la nouvelle. Par la suite, le discours a changé et, actuellement, le SGS n'est plus un concept qui en remplace un autre, mais bien un ajout pour les exploitants.
L'AQTA est aujourd'hui en faveur du concept de SGS dans l'industrie. Cependant, il y a selon nous des problèmes importants à surmonter dans la mise en œuvre de ce concept auprès des petits exploitants et des écoles de pilotage.
La délégation de la responsabilité en matière de sécurité au gestionnaire supérieur ne donne pas une compétence instantanée en matière de SGS. C'est pourquoi nous devons avoir des outils de formation pour implanter un tel système.
Pour ce qui est des ressources, nous avons des préoccupations de taille. D'une part, bien que les lignes aériennes possèdent des ressources limitées, elles possèdent une capacité supérieure à celle des petites organisations pour mettre en place un tel système.
Depuis la mise en place du SGS chez les grands transporteurs, nous avons remarqué une augmentation substantielle de la charge de travail auprès des inspecteurs de Transports Canada. Ces derniers ont manqué de temps pour effectuer des opérations de surveillance et ce fait a été reconnu devant le comité. La charge de travail pour la prochaine phase est, selon nous, encore plus grande. Les transporteurs de type 705 sont proportionnellement peu nombreux au pays, par comparaison avec les autres types d'opérateurs.
Récemment, en mars 2010, on a fait un recensement à Québec avec un organisme qui s'appelle le CAMAQ et on a trouvé 158 entreprises spécialisées dans le transport aérien et dans l'entretien d'aéronefs. De ce nombre, 105 ont moins de 10 employés, c'est-à-dire qu'à ce jour Transports Canada n'a même pas effleuré les deux tiers du problème que représente l'implantation de ce système.
En ce qui a trait à la formation, les inspecteurs ont déjà reçu une formation alors que d'autres formations sont prévues. Pour ce qui est des transporteurs, seulement de la documentation est offerte sur Internet. Étrangement, lors d'inspection de validation de programme, Transports Canada ne reconnaît pas le bien-fondé des formations autodidactes sur des sujets d'importance. Étant donné que Transports Canada juge que le SGS est crucial à nos objectifs de sécurité, ne serait-il pas normal d'avoir au moins du matériel didactique pour donner de la formation en entreprise?
On a indiqué devant vous que Transports Canada travaillait en collaboration avec les associations. C'est ce que nous faisons avec Transports Canada. Cependant, nous déplorons le manque de ressources financières. Nous avons demandé une aide financière auprès de Transports Canada pour créer des ateliers, et cette demande a été refusée.
Est-ce possible d'appliquer le concept de SGS à toutes les tailles d'entreprises et est-ce vraiment pertinent de le faire? Selon nous, plus une entreprise est grande, plus le besoin d'avoir un système qui permet d'avoir un contact ou une rétroaction avec la base est important. Lorsqu'une entreprise est composée de seulement 15 employés ou moins, et que les propriétaires font partie de ce nombre, est-ce vraiment utile de mettre en place un SGS? Comment peut-on utiliser des statistiques sur la sécurité lorsque les opérations sont saisonnières ou que le volume d'activités est tellement faible qu'une tendance ne pourra être constatée avant plusieurs années? Par exemple, dans le cas des lignes aériennes, un rapport de SGS est généralement généré pour toutes les 1 000 heures de vol, alors que certains des opérateurs au Québec font moins de 700 heures de vol par année.
Nous sommes face à un défi de taille. Transports Canada n'a pas, selon nous, les ressources permettant de superviser la mise en œuvre de SGS auprès de tous les petits transporteurs, et ces opérateurs n'ont pas la capacité ni les compétences pour mettre en place un tel système.
En conclusion, afin de permettre à Transports Canada d'élaborer des outils de formation et de faire une supervision ordonnée auprès des transporteurs de moyenne taille, nous suggérons que la réglementation sur le SGS s'applique aux entreprises de plus de 15 employés. Quand cette vague sera passée, il sera possible de s'attaquer aux petites entreprises. Ces dernières ne représentent qu'un faible pourcentage des activités au Canada.
Les dirigeants de Transports Canada vous ont dit qu'ils n'accepteraient pas de compromis en matière de sécurité. Notre proposition de restreindre l'application n'est pas un compromis de sécurité, mais plutôt une mesure pragmatique pour assurer que la prochaine phase de mise en œuvre du SGS ne portera pas ombrage, une fois de plus, aux activités de surveillance.
Ainsi, nous garderons notre réputation en matière de sécurité.
Merci.
:
Bonjour. Je m'appelle Stephen Nourse et je suis le directeur exécutif de la Northern Air Transport Association, ou la NATA. J'aimerais, au nom de nos membres, tous vous remercier de me donner la possibilité de comparaître devant vous.
Pour ceux qui ne connaissent pas la NATA, cette association a été créée il y a 33 ans afin de représenter les transporteurs aériens du Nord dans le processus de prise de décisions touchant le transport dans le Nord du Canada. Nous comptons environ 88 membres, y compris 29 transporteurs aériens commerciaux, qui exercent tous leurs activités dans les régions éloignées et du Nord du Canada. Nous représentons des transporteurs de toutes tailles, des petites entreprises familiales aux grands exploitants de jets.
L'aviation joue un rôle très important dans la vie quotidienne des habitants de l'Arctique et des régions éloignées du Canada. À de nombreux endroits, c'est l'unique moyen d'accès en service toute l'année et, dans beaucoup d'autres, c'est l'unique moyen d'accès existant, point. Les aéronefs sont les ambulances, les camions d'épicerie et les autobus locaux. Le service aérien dans ces régions n'est pas facultatif, ni seulement l'affaire des biens nantis. C'est tout simplement une nécessité.
Je ne crois pas que quelqu'un pense vraiment que le Nord représente un risque important pour la sécurité de l'aviation. Les collectivités sont simplement trop loin et trop petites, et ces incidents ne feraient pas les manchettes. Toutefois, des coûts liés à la sécurité continuent d'être imputés aux régions du Nord, puisque de nouvelles exigences continuent d'apparaître — des exigences en matière de sécurité qui sont jugées nécessaires en raison de la menace continue qui pèse sur le pays. J'ai choisi sciemment le mot « pays », puisque la menace a toujours été exprimée à l'endroit du pays, et non des transporteurs aériens. Mais contrairement aux autres moyens de transport, on s'attend à ce que l'aviation assume tous les coûts des mesures de sécurité imposées par la loi. C'est un poids de plus dans le Nord: la menace y est minime, mais les dépenses viennent tout de même s'ajouter au coût de la vie quotidienne.
L'un des secteurs où cela devient un problème est la sécurité du fret. Le fait que l'on inspecte le fret dans un avion de passagers comme on inspecte les bagages est louable; cependant, il y a des coûts à cela. Dans le cas de l'Arctique, cela s'ajoute aux coûts déjà élevés des provisions et des autres produits de base. La réalité, c'est que pour des questions économiques, les longues routes à faible capacité dans l'Arctique et dans les régions éloignées doivent être parcourues par des avions mixtes cargo-passagers.
Habituellement, plus la taille de l'aéronef est grande, meilleure est l'économie de fonctionnement. Il est courant d'utiliser un gros aéronef pour transporter les passagers et le fret, et ce pour tout parcours, afin d'offrir des services tous les jours et de garder la surcapacité au minimum. Si l'inspection du fret destiné à un avion mixte impose trop de contraintes financières ou logistiques, on finit par utiliser des avions distincts: un pour les passagers et un pour le fret. Cela nous force à faire un choix: conserver un niveau de service élevé en utilisant un plus petit aéronef pour chaque tâche ou transporter le fret deux jours par semaine et les passagers les trois jours restants. D'une manière ou d'une autre, la collectivité est la grande perdante, et selon toute vraisemblance, les coûts augmentent toujours.
L'un des problèmes principaux auxquels doit faire face le système d'aviation du Nord, c'est que la population n'est tout simplement pas suffisante pour que la région puisse appuyer et financer adéquatement l'infrastructure aéroportuaire nécessaire. Non seulement la population est minuscule par rapport à celle du Sud, mais les coûts de construction sont d'un tout autre ordre.
À la fin de cette année, de nombreux transporteurs aériens devront choisir parmi des options toutes plus désavantageuses. Pour harmoniser la situation avec celle des États-Unis, une règle de performance établie il y a dix ans empêchera de nombreux avions de transport de troisième niveau d'offrir un service régulier, à moins que des pistes plus longues puissent être disponibles. On prévoyait que d'ici la fin de 2010, ces avions ne seraient plus en service ou bien que les pistes auraient été rallongées. Mais, en fait, aucune des deux hypothèses ne s'est concrétisée.
Beaucoup de ces avions offrent toujours la meilleure économie de fonctionnement pour ces petits marchés, et les solutions de rechange ont toutes comme dénominateur commun des pistes plus longues. Alors, à la fin de cette année, de nombreuses collectivités ne disposeront plus d'un service régulier ou ne seront plus desservies par des biréacteurs à pression rétablie, mais par des monomoteurs non pressurisés — ce qui n'est certainement pas une amélioration du côté du confort ou de la sécurité en général, mais nos pratiques seront harmonisées avec celles des États-Unis.
Comment avons-nous fait pour en arriver là? Ce n'est pas par manque de discussion et de sensibilisation, mais principalement à cause d'un manque de financement, jumelé au fait que les normes actuelles relatives aux pistes imposent des coûts faramineux lorsque la longueur dépasse 1 200 mètres.
Que doit-on faire? Ce serait bien d'améliorer les normes relatives aux pistes pour l'Arctique et les régions éloignées pour permettre d'avoir des pistes plus longues, sans nécessairement être conçues pour accueillir de gros avions commerciaux. Il est probablement nécessaire de prolonger la durée d'application de la règle de 2010 jusqu'à ce que les choses soient réglées et, le point le plus important, il faut une meilleure source de financement pour les aéroports éloignés. Le Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires actuel, le PAIA, est inadéquat et a une portée trop restrictive, ce qui nous empêche de régler le problème. Il faut un genre de programme d'aide aux télécommunications dans le Nord ou un PAIA pour le Nord afin d'obtenir le financement nécessaire pour construire et entretenir adéquatement ces éléments d'infrastructure qui sont si importants, pas seulement pour les collectivités, mais aussi pour le développement économique du Nord et la souveraineté de l'Arctique.
Il n'y a peut-être aucun autre sujet qui a reçu autant d'attention récemment que les systèmes de gestion de la sécurité, ou SGS. Au début, le concept n'avait pas la cote parmi les transporteurs aériens, qui les voyaient comme des coûts inutiles et simplement une façon pour Transports Canada de réduire les coûts. Cette perception a changé. Les sept transporteurs autorisés qui disposent de programmes de SGS pleinement mis en œuvre reconnaissent les avantages qu'ils apportent à leur organisation. La mise en œuvre de cultures non punitives en matière de communication sur la sécurité, de processus d'évaluation et de gestion des risques, et d'un processus décisionnel axé sur les risques change et améliore leur organisation pour le mieux, et offre des avantages supplémentaires en matière de sécurité en tenant compte du facteur humain.
Pour ce qui est de la mise en œuvre de SGS chez les petits exploitants d'aéronefs 703 et 704, NATA est d'avis que Transports Canada doit s'assurer que les exigences qui leur sont imposées conviennent à la taille et à la complexité de l'exploitant.
Les transporteurs munis de SGS pleinement mis en œuvre ont maintenant les systèmes internes nécessaires pour bien se conformer aux règlements axés sur le rendement, ce que NATA appuie entièrement. Le Nord a trop souvent été paralysé par des règlements normatifs bien intentionnés qui fonctionnaient bien dans le Sud, mais pas dans la réalité du Nord, ce qui nous forçait à demander à Transports Canada de modifier les règlements proposés ou existants, ou d'accorder des exemptions aux exploitants du Nord.
Nous croyons également que les SGS permettront aux exploitants de bien évaluer et justifier des moyens sécuritaires et efficaces d'assurer une conformité de remplacement applicable aux systèmes d'exploitation dans le Nord. Le problème, par contre, c'est que même si Transports Canada a exigé tous les systèmes et processus, il a mis du temps à reconnaître leur mérite quand quelque chose vient des transporteurs.
Mon temps est écoulé. J'aimerais remercier le comité.
:
Tout d'abord je dois dire que je n'ai reçu aucun mandat de notre conseil ou de nos membres pour défendre un programme comme celui de l'ACAA. Ce qui m'inquiète, c'est que le fait de d'être réapproprié le programme de l'ACAA a envoyé un terrible message au monde de l'aviation dans un contexte de SGS. Il a signalé un retrait des principes relatifs aux SGS.
Tout d'abord, le fait que le rapport sur l'accident de Fox Harbour a blâmé l'ACAA, ou du moins a mis en lumière des lacunes dans le programme de l'ACAA, signifiait qu'il y avait des problèmes que l'ACAA devait résoudre. Cela ne signifiait pas que tout le concept était mauvais. Voilà une chose.
Ce que notre association défend dans l'industrie des hélicoptères, c'est que le ministre ne pousse pas plus loin le message qu'il a envoyé selon nous en se réappropriant le programme de l'ACAA afin d'inclure d'autres possibilités qui peuvent exister en matière de délégation — de délégation individuelle. Le programme de l'ACAA était un programme complet qui englobait la certification et la surveillance des exploitants dans le domaine de l'aviation d'affaires. Les délégations d'autorité sont des domaines beaucoup plus petits où le ministre dit à l'industrie qu'elle exercera cette autorité au nom du ministre. Il y a de nombreux exemples de réussites à cet égard dans notre industrie.
Cela apporte certaines choses à l'industrie. Elle a le potentiel d'offrir une plus grande souplesse aux exploitants. Elle pourrait nous libérer, dans une certaine mesure, des règlements normatifs. Et elle pourrait nous permettre d'exercer une plus grande influence sur l'environnement de réglementation dans lequel nous devons vivre quotidiennement. Nous sommes d'avis que sans compromettre la sécurité, elle donne une plus grande souplesse aux exploitants et les libère des règles très normatives qui sont en place aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici aujourd'hui. J'apprécie toutes vos opinions. Je crois, très clairement, que ce que vous dites à propos des petits transporteurs, c'est qu'il est nécessaire d'examiner plus en détail la façon de mettre en œuvre des SGS pour eux. Il est assez clair que le témoignage de MM. Nourse et Prud'Homme laisse entendre que nous n'y sommes pas encore.
Je remarque, monsieur McKenna, que vous dites dans le magazine Wings que vous êtes en train de rédiger un guide sur les SGS par l'entremise de l'ATAC. Le calendrier de mise en œuvre pour les petits transporteurs... Je crois que nous serons tous d'accord pour dire que c'est nécessaire. Je crois que tout le monde en conviendrait.
Je suis très ravi de vous voir présenter cela, parce que l'unanimité à ce sujet est très importante pour notre comité. Elle soutient la direction, également. Je suppose que la question est de savoir combien de temps cela va prendre. Les programmes de SGS seront-ils assez souples pour nous permettre de déterminer les enjeux dans le Nord et de déterminer les enjeux propres aux très petits transporteurs, qui sont complètement différents? On ne peut pas instaurer une culture de sûreté chez les très petits transporteurs à moins que les très petits transporteurs croient à l'unanimité qu'il s'agit en fait de la culture. N'ai-je pas raison?
Il en va de même pour le Nord. Il y aura des règlements qui présenteront une vue d'ensemble des SGS plus grande que celle des grands transporteurs. J'aimerais avoir les commentaires de MM. Nourse et Prud'Homme à ce sujet.
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Merci, monsieur le vice-président.
Merci aux témoins d'être ici pour nous aider dans notre étude de la sûreté et de la sécurité aériennes.
Avant toute chose, j'aimerais rectifier le tir, si possible. C'est peut-être tout nouveau pour Mme Crombie mais, monsieur McKenna, vous êtes dans le domaine depuis assez longtemps pour vous souvenir de ce qui s'était passé à l'origine avec la Loi sur l'aéronautique. Outre l'obstruction faite pendant les séances de comité par les néo-démocrates, vous vous souviendrez peut-être que nous avons dû faire face à une motion de renvoi pour faire retirer la question de l'ordre du jour lorsque le projet de loi est revenu en Chambre. C'est à ce moment que le gouvernement a pris la décision d'apporter les changements par l'entremise du processus de réglementation plutôt que par l'entremise du processus législatif. Par conséquent, je dirais que le gouvernement considère bel et bien la question des SGS comme prioritaire; nous tentons de faire progresser le dossier.
Pour en revenir précisément au point soulevé par M. Jones au sujet de la décision prise à l'égard de l'ACAA, M. Grégoire, qui a comparu devant ce comité au nom de Transports Canada, a dit très clairement qu'il fallait s'assurer de faire les choses correctement, c'est-à-dire s'assurer de développer les capacités des responsables de la certification autant que celles des organismes de réglementation proprement dits. Il reste du travail à abattre dans ce secteur avant de pouvoir passer à autre chose.
Je tenais à le dire pour le compte rendu.
Mes questions porteront surtout sur la sûreté aérienne. Monsieur McKenna, je m'adresserai à vous en premier. Compte tenu de votre expérience, lorsque vous examinez la chaîne de sûreté, où se situe le maillon le plus faible à partir du moment où je pose les pieds dans l'aéroport jusqu'au moment où je m'assois dans l'avion?
D'autres voudront peut-être répondre et sont certainement libres de le faire.
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Le contrôle pré-embarquement a toujours été un des maillons importants de cette chaîne. C'est l'occasion de soumettre les passagers et leurs bagages de cabine à différents contrôles de sécurité. Nous avons dépensé beaucoup d'argent pour implanter un système de détection électronique que nous jugeons très efficace pour analyser les bagages mis en soute. La facture dépassait le milliard de dollars pour l'ensemble du Canada.
La menace a changé au fil des ans. Avant, nous nous inquiétions des détournements d'avion, alors qu'aujourd'hui, nous cherchons plus particulièrement à éviter l'utilisation d'explosifs à bord des avions. Les choses ont évolué depuis l'époque où les terroristes cherchaient à faire avancer leurs causes sans toutefois y laisser leur peau, et qu'ils détournaient les avions sur Cuba; aujourd'hui, ils sont tout à fait prêts à mourir pour ces mêmes idées.
Par conséquent, nous avons omis de nous concentrer autant qu'il aurait fallu sur la fouille des passagers eux-mêmes. Nous avions recours aux détecteurs de métal. La plupart des bombes comportent des composantes métalliques, mais certains engins explosifs — je devrais parler de « dispositifs explosifs de circonstance » — n'ont plus besoin de métal, c'est-à-dire de filage ou d'une pile ou de quoi que ce soit du genre. On peut les faire détoner autrement.
Nous nous livrons actuellement à une bataille technologique. Lorsque nous réussissons à colmater une brèche, d'autres auront tôt fait d'en trouver une nouvelle; ces personnes cherchent déjà à exploiter d'autres failles ou problèmes qu'elles finiront par trouver et auxquels nous devrons continuer de faire face pour des dizaines d'années encore.
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Il se demande pourquoi il a changé de comité.
Merci, messieurs. J'aimerais aborder deux choses.
Monsieur Jones, je tiens tout d'abord à dire que je suis un bon ami de Paul Spring de Phoenix Heli-Flight depuis de nombreuses années, plus de 20 ans. Je ne peux pas croire que vous vous dépréciez vous-mêmes, parce que je n'ai jamais vu personne consacrer autant de temps à l'entretien, au nettoyage et aux petits soins de son véhicule que les pilotes d'hélicoptères. Je comprends qu'un nombre considérable d'heures sont passées à l'entretien pour chaque heure de vol. Je pense que c'est quelque chose comme sept, ou j'ai entendu d'autres rumeurs, mais c'est étonnant le temps que vous consacrez à l'entretien de votre aéronef.
Toutefois, ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est la productivité. J'ai aimé lorsque vous avez dit de réduire la meule de foin pour trouver l'aiguille. Je pense que nous devrions l'envisager. Nous avons entendu un témoignage selon lequel Israël met environ 50 p. 100 de ses citoyens voyageurs dans un système, semblable à celui que nous avons, appelé « voyageurs fiables ». Y a-t-il d'autres moyens d'augmenter la productivité du pays en réduisant les queues, les couloirs d'attente, etc.? Ces choses nous intéressent, certainement, mais connaissez-vous d'autres moyens d'accroître la productivité? Considérez-vous cela comme la seule méthode simple que nous puissions trouver, ou comment pouvons-nous y arriver?
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Merci, monsieur le président.
Je veux seulement prendre une minute pour parler du projet de loi , puisqu'il a été soulevé par un certain nombre de personnes ici. Je crois que les résultats des deux dernières années en disent long sur le travail que nous avons effectué sur ce projet de loi.
Nous avons vu que le gouvernement a repris l'ACAA. C'était l'une de nos préoccupations concernant le projet de loi C-7. Aussi, nous avons maintenant une entente sur le fait que la mise en œuvre des SGS pour les petits transporteurs devrait être reportée. C'était une autre inquiétude que nous avions.
Nos autres craintes étaient liées à des questions telles que la protection des renseignements confidentiels des exploitants — un sujet que vous avez abordé. Nous n'aimions pas cela, parce que les rapports d'incident auraient été confidentiels en vertu du projet de loi C-7, ce qui fait que l'information relative à certains événements — le détournement d'un avion d'Air Canada vers Grand Forks, par exemple — aurait été confidentielle pour beaucoup de personnes.
Aussi, la responsabilité des dirigeants des entreprises était un autre problème qui explique probablement en partie pourquoi certains s'opposaient au projet de loi .
Je voulais juste que ces points figurent dans le compte rendu.
Cependant, comme je l'ai dit, le gouvernement devrait être plutôt content de ce que nous avons fait avec le projet de loi C-7, parce qu'ils ont évidemment modifié leurs politiques concernant certaines choses qui auraient pu se passer différemment, si nous ne nous étions pas tenus debout.
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Le diable se cache dans les détails en ce qui concerne le programme d'application volontaire de Transports Canada. Les entreprises appliquent un programme similaire, en disant: « Nous ne prendrons pas de mesures disciplinaires contre un employé parce qu'il est venu nous dire qu'il avait fait quelque chose de mal. »
Il y a des exceptions à ces règles, et Transports Canada applique les mêmes principes. Certains aspects nous semblent parfaitement sensés: si c'était intentionnel, s'il y avait préméditation, s'il s'agit d'une inconduite répétée, quelles ont été les conséquences... Il y a donc plusieurs exceptions à la conformité volontaire. La politique de Transports Canada s'applique à l'exploitant qui a cerné un problème ou une question de sécurité au sein de l'entreprise et qui dit: « Voilà ce qu'on fait pour le régler. » Disons qu'il n'y a pas eu d'incident ou d'accident, mais que l'exploitant a cerné le problème — soit dit en passant, il peut aussi s'agir d'une violation du règlement — et qu'il prend des mesures pour corriger la situation.
Il nous semble parfaitement sensé que Transports Canada ne prenne pas de mesures coercitives contre cette entreprise, parce que tout le monde commet des erreurs — évidemment, si ce n'est pas intentionnel; on n'agirait pas ainsi dans le cas contraire. Or, si l'exploitant fait ce qu'il faut pour corriger le problème, celui-ci n'aurait probablement jamais été porté à l'attention de Transports Canada.
Le SMS s'appuie sur l'ouverture de l'organisme de réglementation et de l'entreprise, afin que les employés puissent dire, sans crainte de représailles: « Nous avons cafouillé, mais nous sommes en train de rectifier le tir. »