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Je viens de prendre connaissance de la nouvelle motion. Premièrement, je ne suis pas nécessairement en faveur de l'adoption de la motion de toute façon. Toutefois, si nous allons étudier les conséquences du bruit causé par les activités des aéroports situés dans les milieux urbains ainsi que toute autre problématique liée à la qualité de la vie de la population, s'agit-il des problématiques liées à la qualité de vie de la population en ce qui a trait aux aéroports seulement ou est-ce que cela touche aussi la dépression, la criminalité et toutes les autres choses présentes? Ce n'est pas assez précis. Premièrement, pourquoi ne pourrions-nous pas simplement étudier le bruit causé par les activités des aéroports — si tel est le problème — et déterminer quels sont les autres éléments connexes? Si c'est le bruit causé par les activités des aéroports et d'autres problèmes qui sont soulevés, penchons-nous sur cela.
Mais, bien franchement, j'ai déjà donné à M. Guimond mon accord pour que nous examinions ces questions, à condition que nous puissions tenir des séances supplémentaires. Tant que l'ensemble des séances tenues au chapitre du bruit causé par les activités des aéroports ont lieu en marge des séances habituelles du comité, je n'y vois pas d'inconvénient. Honnêtement, je crois que nous allons constater — comme je l'ai déjà mentionné — que ce problème particulier a été examiné et examiné et que le ministère finira par nous dire qu'il n'y a vraiment pas grand-chose à faire, à moins de vouloir fermer les aéroports et démolir carrément l'économie canadienne.
J'ai eu l'occasion de trouver les versions française et anglaise du document intitulé Les impacts économiques des transporteurs membres du Conseil national des lignes aériennes du Canada, et je crois qu'il a été joint aux documents. J'invite donc tous les membres à le lire avant d'effectuer un examen sur le bruit ou sur tout autre élément connexe, parce qu'ils constateront que les activités des aéroports ont une incidence très importante sur le Canada. Ces derniers se trouvent actuellement dans une position très délicate face à l'économie. Je crois donc que nous devrions garder cela à l'esprit pour l'examen de tous les problèmes.
Certes, je recommanderais à ce point-ci de modifier la motion de façon à ce qu'elle prévoie effectivement que nous allons nous pencher sur des éléments liés aux aéroports, aux transporteurs aériens, aux voies aériennes ou aux aéronefs, ce qui n'est pas clair — du moins dans la version anglaise. Alors, des représentants du ministère viennent nous rencontrer, écoutons-les et écoutons ce qu'ils ont à dire à ce sujet, puis prenons une décision à ce moment-là. Il faudrait peut-être leur poser la question suivante: est-ce le bruit ou les blocs de glace jaunes qui se détachent? De quels problèmes se plaignent les gens? Comme nous avons l'Office des transports du Canada qui s'occupe de la réception de plaintes, pourquoi n'inviterions-nous pas pour la première fois des représentants de l'office à comparaître avec ceux du ministère pour discuter des problèmes de bruit ou de toute autre plainte reçue et pour déterminer les mesures à prendre?
Comme je l'ai dit à M. Guimond, s'il veut examiner ces problèmes, je n'y vois pas d'inconvénient. Tant que nous le faisons à l'occasion de séances supplémentaires, nous accepterons.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis très heureuse de témoigner devant vous aujourd'hui sur une question importante, à savoir l'utilisation de renseignements personnels à des fins de sûreté aérienne.
Je suis accompagnée de deux personnes qui possèdent une expertise très pertinente. À ma droite, Carman Baggaley, conseiller principal en politiques qui travaille depuis longtemps dans ce domaine. À ma gauche, Me Daniel Caron, conseiller juridique en la matière. Je suis également accompagnée de deux autres personnes qui possèdent une certaine expertise dans le domaine.
Mesdames et messieurs, le projet de loi peut sembler simple en apparence. Le projet est certainement court. Il ne contient que deux articles et n'a qu'un seul objectif: modifier la Loi sur I'aéronautique pour permettre à I'exploitant d'un aéronef qui doit survoler un État étranger de fournir à I'État en question certains renseignements personnels sur les passagers à bord, lorsqu'il est tenu de le faire en vertu des lois de cet État.
La sûreté aérienne a toujours été importante, mais pour des raisons que nous comprenons tous, elle est devenue une priorité pour le Canada et des pays de partout dans le monde.
Depuis les attentats terroristes de 2001 et d'autres incidents subséquents liés au transport aérien, nous avons été témoins au Canada de la mise en oeuvre de nombreuses mesures de sûreté aérienne, notamment la Loi sur la sécurité publique, le programme d'information préalable sur les voyageurs et du dossier passager — connu sous le nom de programme IPV/DP —, et le Programme de protection des passagers, couramment appelé la liste canadienne de personnes interdites de vol.
Toutes ces mesures ont soulevé des préoccupations en matière de protection de la vie privée. Elles ont conduit à la création de bases de données gouvernementales volumineuses, à l'utilisation de listes secrètes de personnes interdites de vol, à un examen plus approfondi des voyageurs et des employés des aéroports ainsi qu'à un plus grand partage de l'information avec les gouvernements étrangers.
Cependant, le projet de loi dont vous êtes saisis — le projet de loi — diffère de ces mesures, puisqu'il n'entraînera ni la mise en place de nouveaux programmes nationaux relatifs à la sûreté aérienne, ni la collecte de renseignements personnels supplémentaires par les organismes gouvernementaux canadiens. Il permettra plutôt aux autorités américaines ou autres de recueillir des renseignements personnels sur les passagers à destination et en provenance du Canada qui survolent l'espace aérien américain. Cette mesure permettra aussi aux autorités américaines d'interdire à certaines personnes de se rendre au Canada ou d'en revenir à bord d'un aéronef.
Le projet de loi soulève d'importantes questions ayant trait à la souveraineté. Nous ne remettons pas en question le pouvoir du gouvernement américain de mettre en œuvre son programme Secure Flight. Le droit international établit clairement que la souveraineté d'un État s'étend à son espace aérien. Toutefois, Ie gouvernement canadien a le devoir de protéger les droits civils et le droit à la vie privée de ses citoyens. Par conséquent, il est important que nous comprenions de quelle façon le programme Secure Flight pourrait avoir une incidence sur les voyageurs canadiens.
[Français]
Avant de formuler des commentaires au sujet de ce programme, j'aimerais rappeler au comité que l'on vient tout juste d'effectuer une étude exhaustive sur la sûreté aérienne au Canada. Un volume entier a été consacré à ce sujet dans l'enquête du commissaire Major relative aux mesures d'investigation prises à la suite de l'attentat à la bombe perpétré contre le vol 182 d'Air India.
L'enquête établissait les deux recommandations générales suivantes, que j'estime pertinentes en matière de sûreté aérienne. Le choix des mesures et des technologies à utiliser pour le contrôle des passagers devrait être fonction de l'incidence sur les droits individuels, y compris les droits à la vie privée et les droits garantis par la Charte canadienne des droits et libertés. Compte tenu de l'importance de la règle voulant qu'il n'y ait « pas d'embarquement sans fouille » et de l'incidence potentielle des mesures de sûreté sur les droits individuels, Transports Canada et mon bureau devraient collaborer à la mise au point d'un outil ou de critères précis qui peuvent être appliqués de façon systématique aux mesures de sûreté proposées.
Le rapport du commissaire Major a aussi cerné les failles et les vulnérabilités de la sûreté aérienne et il recommande que les efforts pour accroître la sûreté ciblent les trois secteurs suivants: le fret aérien; la sûreté dans les aéroports, particulièrement l'accès au côté piste et aux zones réglementées; les services aéronautiques aux aéroports et l'aviation générale — les avions d'affaires et de loisir exploités souvent très près des aéroports importants.
À notre avis, il vaut la peine de signaler que l'enquête du commissaire Major ne recommande pas d'accroître le contrôle des passagers ou de recueillir davantage de renseignements sur les voyageurs. En fait, le rapport stipule que l'efficacité du programme canadien relatif aux personnes interdites de vol n'a pas été prouvée.
Dans ce contexte, j'aimerais mettre l'accent sur quelques aspects importants du programme américain Secure Flight, qui porte sur les personnes interdites de vol. Les transporteurs aériens, y compris les transporteurs canadiens qui survolent l'espace aérien des États-Unis, seront tenus de fournir au département de la Sécurité intérieure non seulement des informations élémentaires permettant d'identifier une personne, soit son nom, sa date de naissance et son sexe, mais également, « si elles sont disponibles », des informations relatives au passeport et à l'itinéraire. Puisqu'ils seront toujours disponibles pour les vols internationaux partant du Canada et empruntant l'espace aérien des États-Unis, ces renseignements seront toujours fournis.
Bien que l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée du département de la Sécurité intérieure des États-Unis demeure nébuleuse à ce sujet, nous comprenons que l'information recueillie peut être communiquée et utilisée à des fins autres que celle de la sûreté aérienne, par exemple pour l'application de la loi et l'immigration.
Le département de la Sécurité intérieure conservera ces renseignements jusqu'à sept jours après la fin du voyage, même pour les personnes dont le nom n'apparaît pas sur la liste des personnes interdites de vol. Cette période sera de sept ans pour les personnes dont le nom pourrait correspondre à un nom sur la liste et de 99 ans pour les personnes dont le nom apparaît effectivement sur la liste.
[Traduction]
Une différence majeure entre le programme américain Secure Flight et le programme canadien est qu'aux États-Unis, il incombe au département de la Sécurité intérieure de vérifier si les passagers figurent sur la liste des personnes interdites de vol, et non pas aux transporteurs aériens comme c'est le cas au Canada.
D'après Ie département de la Sécurité intérieure, cette mesure entraînera une meilleure précision et, par conséquent, moins de faux positifs — par exemple, le même nom, mais la mauvaise personne. Toutefois, cela signifie que le département recueillera des renseignements personnels sur les voyageurs canadiens. Le gouvernement canadien a tenté d'obtenir une exemption pour tous les survols canadiens. Cette tentative a échoué, bien que les survols entre deux villes canadiennes — par exemple, Montréal et Halifax — qui pourraient traverser l'espace aérien américain ont été exemptés.
Si le projet de loi est adopté, nous croyons que le gouvernement canadien devra jouer un rôle important en collaboration avec le gouvernement américain et les compagnies aériennes pour réduire I'incidence de Secure Flight.
Voici nos suggestions:
S'assurer que le moins de renseignements personnels possible soit transmis aux autorités américaines. Le programme Secure Flight n'exige que trois éléments d'information. Plus précisément, Transports Canada devrait travailler avec les compagnies aériennes pour éviter une transmission excessive de renseignements personnels. À ce sujet, nous constatons que la Loi sur l'aéronautique permet actuellement au gouverneur en conseil de créer des règlements qui respectent le type ou la catégorie d'information à fournir à I'État étranger.
Le gouvernement devrait également remettre en question les périodes de conservation des renseignements de sept jours pour les personnes dont le nom n'apparaît pas sur la liste des personnes interdites de vol et de sept ans pour les personnes dont le nom correspond à un nom figurant sur cette liste. Les États-Unis s’engagent à recueillir uniquement des renseignements personnels pour des raisons de sûreté aérienne.
De plus, le gouvernement devrait négocier avec le département de la Sécurité intérieure des mécanismes de recours solides et accessibles pour les Canadiennes et Canadiens que l'on interdit de vol à cause de Secure Flight.
Le gouvernement devrait aussi informer la population canadienne du programme Secure Flight et de notre programme de protection des passagers pour atténuer la confusion qui pourrait découler de I'application des deux programmes.
Ce sont mes observations initiales.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de présenter des observations sur la loi. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Je vous remercie, madame Stoddart, de nous faire profiter de vos lumières dans le cadre de cet important projet de loi.
Vous et les membres de votre équipe avez probablement constaté qu'il faut trouver un équilibre entre les impératifs en matière de sûreté aérienne et la divulgation de renseignements personnels. La ligne n'est pas facile à tracer. Jusqu'où peut-on aller? Je suis très heureux de constater que vous avez des préoccupations majeures, particulièrement à propos des renseignements qui seraient fournis.
Quand le ministre Toews a témoigné plus tôt cette semaine — c'était mardi, je crois —, il a parlé de renseignements qui seraient dévoilés, par exemple le nom, la date de naissance et le sexe de la personne, mais aussi, si disponibles, d'autres renseignements reliés au passeport et à l'itinéraire. Dans le cadre du programme américain Secure Flight, on retrouve aussi la condition introduite par les mots « mais également ».
Dans l'avant-dernier paragraphe de la page 4 de votre document, vous recommandez ceci: « S'assurer que le moins de renseignements personnels possible soit transmis aux autorités américaines [...] »
Sans le dire de façon aussi directe, vous nous suggérez d'amender le projet de loi. Vous nous conseillez de nous en tenir uniquement aux trois éléments. Vous dites: « S'assurer que le moins de renseignements personnels possible soit transmis aux autorités américaines — Secure Flight n'exige que trois éléments d'information. »
À la page précédente, vous mettez l'accent sur certains aspects du programme Secure Flight, et vous ajoutez les mots « mais également ». D'après vous, qu'exigent les Américains? Que recommandez-vous?
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Merci, monsieur le président.
Et merci, madame Stoddart. C'est très intéressant, et j'ai hâte de lire le mémoire qui nous a été présenté.
D'abord et avant tout, je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que le gouvernement canadien a la sécurité aérienne à coeur et que nous voulons veiller à ce que la sûreté et la sécurité soient au premier plan. Nous reconnaissons également la responsabilité d'assurer la protection des renseignements personnels. Toutefois, je voudrais citer — aux fins du compte rendu — un extrait du témoignage présenté en 2001 par le ministre libéral des Transports de l'époque, M. Collenette, qui a reconnu, et je cite:
Tout État souverain, que ce soit les États-Unis, la Grande-Bretagne ou un autre pays, a le droit de savoir qui sont les personnes qui viennent sur son territoire, que ce soit par voie terrestre, maritime ou aérienne.
Comme vous le savez, en vertu de notre Loi sur l'aéronautique, les transporteurs sont tenus de se conformer aux lois du pays qu'ils survolent…
La réalité, c'est que les États-Unis ont décidé de mettre cela en oeuvre. Il y a eu plusieurs prolongations au cours des derniers temps, et ils ont décidé que le 1er janvier serait le jour de la mise en oeuvre. En conséquence, soit les Canadiens accepteront qu'il faut fournir ces renseignements, soit nous faisons face à une série de circonstances très différentes en ce qui concerne les destinations que les transporteurs aériens peuvent desservir. À titre d'exemple, les transporteurs aériens qui desservent les Antilles — s'ils arrivent par l'ouest — devront traverser le Canada d'ouest en est, avant d'aller vers le sud, ce qui gonflerait énormément le coût du billet. Les personnes devront décider si elles préfèrent payer au lieu de fournir des renseignements au gouvernement américain.
Je réfléchis à cela et je me dis qu'en tant que personne, je me suis identifiée. Je suis allée aux États-Unis, j'ai présenté une demande pour l'obtention d'une carte NEXUS et je suis titulaire d'une carte NEXUS. Je me suis donc déjà identifiée. Selon ma carte NEXUS, le gouvernement américain possède maintenant des informations sur moi jusqu'en 2016. Je viens de recevoir ma carte cette année, et elle permet d'accélérer énormément les choses lorsque je me trouve à l'aéroport. Avez-vous des commentaires sur ce processus?
Lorsque je magasine, dans de nombreux grands magasins où je fais mes achats, on demande mon numéro de téléphone, et je le donne volontiers. Grâce à ce renseignement, ils savent exactement où je vis s'ils effectuent une recherche inversée. Ils savent essentiellement — si je vis dans un quartier donné — quel est mon niveau de revenu. Ils me transmettent constamment des renseignements à caractère commercial. Si je suis prête à fournir ce renseignement dans les grands magasins ou par le truchement de ma carte NEXUS, pourquoi refuserais-je de fournir ces renseignements à un gouvernement si je survole son territoire et s'il est en droit de le faire? Avez-vous des commentaires sur ce sujet?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être présents aujourd'hui.
C'est une position très intéressante, et je comprends pourquoi vous adoptez cette position: parce que c'est votre travail, évidemment. Vous devez vous ranger d'un côté, alors qu'à mon avis, la réalité est de l'autre côté. Et, bien évidemment, cette réalité porte sur le fait que les Américains, les États-Unis, ont un espace aérien souverain.
Si je possédais un terrain aux abords d'un lac et que des gens voulaient accéder au lac en passant par mon terrain privé, je leur dirais qu'ils peuvent aller sur mon terrain privé et accéder au lac, mais qu'ils doivent me fournir leur nom ou leur numéro de téléphone ou tout renseignement que j'exigerais, parce que c'est ma propriété. C'est légitime, non?
Je comprends l'enjeu de la protection du droit à la vie privée des Canadiens. Je trouve qu'il est plutôt intéressant de souligner qu'en réalité, le fait de survoler l'espace aérien américain n'est pas un droit. Le fait de le survoler n'est pas un droit. C'est un privilège, tout comme, par exemple, l'obtention d'un permis de conduire. La Cour suprême s'est prononcée très clairement sur ce point: c'est non pas un droit, mais un privilège d'avoir un permis de conduire. À mon avis, les États-Unis se montrent très obligeants en accédant à la demande du gouvernement d'accorder une exemption pour certains de ces vols.
Ce dont je voudrais vous parler concerne ma compréhension du système américain, parce que c'est évidemment un système qu'ils ont le droit — en vertu de leur souveraineté — d'établir. Je crois comprendre que les renseignements qu'ils exigeront seront le nom, la date de naissance et le sexe — comme il a été mentionné —, mais aussi d'autres renseignements que nous sommes en réalité prêts à fournir à un transporteur — n'importe lequel —, à un transporteur offrant des faibles tarifs ou tout autre transporteur aérien. Ils obtiennent un numéro de VISA et tout autre renseignement disponible et les fournissent aux États-Unis, s'il y a lieu. L'administration conservera ces renseignements durant sept jours, mais, en réalité, personne ne les voit, hormis un ordinateur. Je crois comprendre que, durant les sept premiers jours, l'analyse qui vise à déterminer si un nom est lié à un autre est effectuée par ordinateur. Je comprends pourquoi: il y a évidemment des dizaines de milliers de noms à comparer quotidiennement à la liste. Mais c'est en réalité contrôlé par un système informatique.
Si le système informatique détermine qu'il y a ou qu'il pourrait y avoir une correspondance positive, les autorités conserveront les renseignements durant sept ans, s'il y a effectivement un lien possible avec un terroriste ou quelque chose de ce genre. Et, s'il s'agit d'un terroriste, ils conserveront les renseignements durant 99 ans, et j'espère qu'ils les conserveront pour toujours parce que, bien franchement, je ne veux évidemment pas que des terroristes mettent des Canadiens en péril et entraînent des dépenses énormes. S'il n'en tenait qu'à moi, les gens dont le nom figurera sur la liste durant sept ans ou 99 ans peuvent bien y rester pour toujours, car je veux me sentir en sécurité lorsque je prends l'avion, parce que je voyage beaucoup.
Je ne comprends simplement pas quel est le problème. Je comprends que vous évaluez l'importance relative de la protection de la vie privée à celle du droit de survol accordé par les États-Unis, mais je ne comprends pas ce que vous proposez comme option réaliste.
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Merci, monsieur le président.
Je vous écoute et je réfléchis à l'absurdité de la situation. Nous sommes en train d'examiner trois éléments d'information à fournir aux États-Unis. Lorsque je réserve un billet auprès d'Air Canada, ils obtiennent beaucoup plus de renseignements que ce que le gouvernement américain demande, et ils les conservent beaucoup plus longtemps que sept jours. Ils savent tout, comme les détails de tous mes vols depuis mon adhésion à Aéroplan. Je dois donc dire que c'est un peu absurde. Nous sommes plus préoccupés par ce que le gouvernement américain fera de ces renseignements que par les renseignements détenus par Air Canada ou d'autres transporteurs aériens, qui — malgré leur comportement responsable — sont plus vulnérables que d'autres organisations.
Permettez-moi de proposer quelque chose qui pourrait répondre aux besoins en matière de protection de la vie privée des gens. Je crois que les personnes préoccupées par cela sont rares. Je crois que la plupart de mes commettants seraient plus outrés de payer 50, 100 ou 200 dollars de plus pour leur billet d'avion pour les Antilles que de fournir trois éléments d'information.
Que pensez-vous de la suggestion de tenir les transporteurs aériens d'informer les passagers — ils pourraient le faire sur le billet d'avion — des renseignements qui sont communiqués et de l'endroit où ils iront? Il pourrait y avoir un site Web où les gens pourraient effectuer un suivi s'ils ont d'autres questions. Cela n'engendrerait presque aucun coût supplémentaire s'ils mettaient l'avis à la fin du billet électronique. Ce serait quelques mots de plus à inscrire, un petit site Web à faible coût, puis la responsabilité revient au client.
Cela permettrait-il de dissiper vos préoccupations? Encore une fois, connaissant mes commettants, je suis sûr que 99,99 p. 100 de ces derniers craindront davantage une hausse des tarifs aériens pour les Antilles. Une personne sur 1 000 sera réellement préoccupée en raison de son ethnie, de ses antécédents ou de ses circonstances personnelles. Est-ce que cela permettrait de dissiper vos préoccupations et de maintenir la structure des coûts?