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La séance est ouverte. Bonjour à tous.
Bienvenue au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités, séance numéro 35.
Nous avons à l'ordre du jour, conformément à l'ordre de renvoi du mardi 26 octobre 2010, le projet de loi .
Nos témoins d'aujourd'hui sont Mike McNaney, membre du conseil d'administration et Joseph Galimberti, également membre du conseil d'administration du Conseil national des lignes aériennes du Canada.
Représentant l'Association de l'industrie touristique du Canada, nous avons David Goldstein, président-directeur général, Kevin Desjardins, directeur des communications, et Catherine Sadler, gestionnaire de la recherche.
Au nom de l'Association canadienne des libertés civiles, comparaissent Sukanya Pillay, directrice du programme de la sécurité nationale et Nathalie Des Rosiers, avocate générale.
Bienvenue à toutes et à tous. Je suis sûr que Bonnie vous a donné quelques instructions. Je ne sais pas si vous avez déterminé l'ordre dans lequel vous allez prendre la parole.
Nous allons peut-être commencer avec Mme Des Rosiers, pendant environ 10 minutes, et nous aurons ensuite une période de questions.
Je vous ferai signe lorsqu'il vous restera une minute.
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Je remercie le comité d'avoir invité l'Association canadienne des libertés civiles.
L'association existe depuis 1964 et est depuis lors au service des libertés civiles au Canada. Elle possède une vaste expertise à l'égard des questions portant sur la vie privée.
Je vais aborder quatre points dans le cadre de cette présentation: la vulnérabilité constitutionnelle du projet de loi; sa vulnérabilité sur le plan du droit international; les dangers qu'il comporte en matière de précédents dans le contexte de la protection de la vie privée au Canada et, finalement, une invitation à retourner à la table de travail pour explorer certaines mesures que nous allons proposer.
[Traduction]
Je ferai le reste de ma présentation en anglais et me ferai un plaisir de répondre aux questions en anglais ou en français. Ma collègue, Sukanya Pillay, répondra également aux questions.
Tout d'abord, pour ce qui est de la vulnérabilité constitutionnelle du projet de loi, comme vous le savez, la vie privée est protégée par la Charte. Les passagers s'attendent à une protection moindre lorsqu'ils se rendent dans un aéroport, mais ils ne s'attendent pas à n'en avoir aucune. De fait, la question de la protection des renseignements personnels que les passagers peuvent escompter est le sujet en ce moment-même d'une instance à la Cour suprême, soit la cause Chehil, dans laquelle l'ACLC est l'un des intervenants.
Ainsi donc, la question de la protection des renseignements personnels des passagers est actuellement en instance de jugement et, à notre avis, il serait prématuré d'adopter le projet de loi sans savoir dans quelle mesure il est conforme à la Charte.
En tout cas, dans la mesure où la Charte protégerait les renseignements personnels, le projet de loi ne résisterait pas à une contestation invoquant l'article 1, car il ne fixe aucune limite. Il ne prévient pas adéquatement les problèmes que la divulgation des renseignements pourrait susciter, et ainsi de suite. Donc, le premier point est qu'il y a lieu de se pencher sur la vulnérabilité constitutionnelle avant d'aller trop loin.
Le deuxième point est qu'il ne répond pas aux normes du droit international qui autorise les dérogations. Je vous rappelle qu'il s'agit là d'un projet de loi qui établit des dérogations générales à la LPRPDE. Le droit international autorise certaines dérogations mais — et dans le mémoire que nous soumettons nous renvoyons à ce sujet au comité des Nations Unies —, mais il ne donne pas une latitude illimitée à l'exploitant. La communication des renseignements doit être encadrée et absolument nécessaire. Donc, à notre sens, non seulement le projet de loi est-il constitutionnellement vulnérable mais il n'offre pas de garanties suffisantes en droit international pour rassurer les Canadiens.
Et enfin, c'est notre troisième point, c'est un projet de loi très dangereux, non seulement à cause de la façon font il est rédigé mais aussi parce qu'il crée un précédent pour l'avenir. Permettez-moi de parler des difficultés et du caractère dangereux de ce projet de loi.
Ni le projet de loi ni la réglementation de la TSA américaine ne contiennent de garanties de protection de l'information. Rien ne garantit que la TSA ne va pas transmettre les renseignements à d'autres organismes publics, tels que les services de police ou d'immigration. Rien ne garantit que la TSA ne va pas transmettre ces renseignements à des pays tiers. Et nous savons que cela a été un problème particulièrement douloureux pour certains Canadiens, notamment Maher Arar. Rien ne garantit que la TSA ne va pas utiliser les renseignements pour soumettre les Canadiens au profilage, pour les inscrire sur leur liste de surveillance ou d'interdiction de vol.
Je signale au comité qu'aux États-Unis la liste d'interdiction de vol fait l'objet d'une contestation constitutionnelle en ce moment-même. Elle est contestée car elle donne lieu à trop de faux positifs. Le processus a été qualifié de kafkaïen en ce sens que l'on ne peut savoir si l'on y figure, pour quelle raison on y est et comment s'en faire retrancher. Voilà donc le danger. Le danger est que les passagers canadiens, les Canadiens, se retrouvent coincés quelque part sans possibilité de retour. Rien ne garantit qu'un Canadien innocent ne se trouvera pas inscrit par erreur sur la liste. Rien ne garantit que des Canadiens innocents inscrits par erreur sur la liste ne vont pas être empêchés de voler ou ne vont pas être détenus aux États-Unis ou ailleurs sans disposer d'aucun recours.
C'est un projet de loi dangereux, car il autorise les dérogations pour l'éternité. Il n'y a aucune limite de temps et aucune restriction du nombre de pays auxquels il peut être appliqué. Je crois savoir que l'idée est qu'il serait applicable aux États-Unis tout de suite, et que par règlement il pourrait être appliqué à d'autres pays. C'est très dangereux, car il n'existe aucune procédure permettant de déterminer si les garanties de protection s'appliquent à ces renseignements. Donc, à notre avis, c'est un modèle dangereux pour l'avenir de la protection des renseignements personnels.
Cela dit, je ne doute pas que l'on nous rétorquera que cette mesure est nécessaire, absolument indispensable, car sinon les compagnies aériennes canadiennes ne pourront survoler l'espace aérien américain. À notre sens, si l'on va opter pour un régime de dérogation à la LPRPDE, il ne devrait jamais être illimité dans le temps. Il est possible d'avoir un mécanisme de contrôle de ces dérogations de façon à ce qu'elles soient limitées dans le temps et que l'on puisse surveiller l'utilisation faite des renseignements.
Que se passera-t-il si, dans deux ans, la TSA décide qu'elle veut davantage de renseignements personnels? Que se passera-t-il si, dans deux ans, elle donne moins de garanties restreignant la communication des renseignements à la police, ou bien si elle ne respecte pas sa propre législation en matière de vie privée? Que se passe-t-il si la manière dont la loi est appliquée est jugée anticonstitutionnelle aux États-Unis?
Nous estimons donc que l'imposition d'une limite de temps à la dérogation contribuerait largement à rassurer ceux qui ne veulent pas renoncer à notre souveraineté et à la possibilité de protéger la vie privée des Canadiens. Il faut une limite pour assurer qu'un contrôle de quelque sorte soit exercé sur la façon dont les choses sont faites. En outre, il faut une indemnisation des personnes qui vont se trouver engluées dans le monde kafkaïen d'une erreur d'identité, qui vont souffrir de graves préjudices si elles se trouvent sans possibilité de rentrer au Canada. Il faut donc prévoir une possibilité d'indemnisation de ces personnes.
Enfin, à notre sens, le fait que le projet de loi ignore l'essence de la protection de la vie privée nous invite à chercher mieux. Il n'est pas nécessaire de se hâter, puisque l'affaire est en instance de jugement à la Cour suprême du Canada.
Je vais conclure en lisant nos dernières recommandations.
Nous recommandons que le projet de loi ne soit pas adopté en sa forme actuelle. Il représente une violation du droit à la vie privée. Il n'est pas rationnellement relié ni proportionnel à l'objectif de la sécurité aérienne. Il est tout simplement trop dangereux.
Nous recommandons en outre que toute communication des renseignements sur les passagers aux fins des survols soit assujettie aux garanties légales de la Charte, notamment celles concernant l'utilisation, la communication, la conservation, le recours et l'accès à l'information, ainsi qu'à la vérification de la provenance de toute information servant à apparier des noms avec la liste de surveillance existante.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du comité, de l'invitation à comparaître ce matin pour vous exposer les raisons pour lesquelles le Conseil national des lignes aériennes du Canada souscrit de tout coeur à l'adoption du projet de loi .
Nous sommes ici au nom de WestJet, d'Air Canada, d'Air Transat et de Jazz pour esquisser brièvement pour vous les conséquences opérationnelles et économiques qui résulteraient si le transporteur canadien se voyait refuser le survol de l'espace aérien américain. Nous réalisons pleinement que d'autres enjeux sont sur la table, bien entendu, qui influeront sur la décision que vous allez prendre, mais nous voulions saisir l'occasion ici pour vous faire connaître l'impact économique.
Au cours du débat en deuxième lecture, on a laissé entendre que l'imposition éventuelle d'un interdit de survol de l'espace aérien des États-Unis par les transporteurs canadiens ne ferait qu'allonger quelque peu les durées de vol. En réalité, l'impact serait beaucoup plus considérable. Pour dire les choses simplement, les services aériens entre le Canada et le Mexique, les Antilles ou l'Amérique du Sud ne seraient plus commercialement viables si on nous interdisait d'emprunter l'espace aérien américain pour atteindre ces destinations.
Les vols en partance de l'Ontario, du Québec et des Maritimes devraient tous être déviés vers l'est, au-dessus de l'océan Atlantique. Des prolongations de temps de vol pouvant atteindre quatre heures aller-retour pour chaque vol auraient pour conséquence d'augmenter considérablement la consommation de carburant et d'abaisser la charge utile transportée. Par charge utile nous entendons les passagers, le fret, les bagages, etc.
Plus important encore, l'allongement des temps de vol ferait que la vaste majorité des destinations ne pourraient plus être desservies. Il ne serait plus possible de se rendre à ces destinations par avion parce que les limites de performance sécuritaire des aéronefs seraient dépassées. Les vols en partance de l'Ouest du Canada, pour leur part, devraient être détournés vers le Pacifique et seraient soumis à des contraintes opérationnelles et géographiques semblables. L'espace aérien à l'ouest de la zone continentale des États-Unis représente l'une des routes océaniques les plus encombrées du monde en raison du trafic est-ouest en partance de cette zone vers diverses destinations du Pacifique.
Selon la perspective du contrôle de la circulation aérienne, les vols nord-sud traversant ce corridor seraient tout simplement impossibles, parce qu'ils seraient soit interdits soit, au mieux, fortement restreints par le contrôle de la circulation aérienne. En outre, même s'il était encore possible de desservir une poignée de destinations, l'augmentation importante des durées de vol et les majorations de tarifs inévitables pour défrayer le carburant supplémentaire nécessaire feraient que ces vols perdraient tout attrait aux yeux des consommateurs canadiens. Pourquoi un voyageur choisirait-il de quitter le Canada par un vol dont la durée supplémentaire pourrait atteindre quatre heures alors qu'il pourrait simplement traverser la frontière en voiture pour recourir à un transporteur américain et ainsi profiter d'une durée de vol beaucoup plus courte, et ce, à un tarif beaucoup plus bas?
C'est pourquoi, selon une perspective commerciale et opérationnelle, l'interdiction de survoler l'espace aérien des États-Unis constituerait un désastre absolu pour les transporteurs canadiens et leurs passagers. Compte tenu des réalités opérationnelles et des incidences commerciales, les transporteurs cesseraient en grande partie leur service sur ces routes.
Les conséquences économiques pour les transporteurs canadiens seraient graves. Les horaires d'hiver sont déjà établis, les voyages organisés, les nuitées, etc. sont déjà réservées et les calendriers des équipages et des aéronefs sont déjà arrêtés. L'interdiction d'accéder à ces marchés créerait des difficultés insurmontables et minerait gravement la vigueur économique du secteur.
Nous pressons le comité et le Parlement d'adopter le projet de loi .
Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Le président: Monsieur Goldstein.
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Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie de nous donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui pour exprimer notre appui au projet de loi .
Je m'appelle David Goldstein et je suis président-directeur général de l'Association de l'industrie touristique du Canada.
[Traduction]
À titre d'introduction, sachez que l'Association de l'industrie touristique du Canada est le seul organisme national représentant tous les secteurs des industries touristiques et du voyage au Canada. Parmi nos membres figurent ceux actifs dans le secteur de l'aviation lui-même, tels que les compagnies aériennes et les aéroports, mais notre perspective va plus loin que la santé économique de l'aviation au Canada. Nous sommes ici pour expliquer l'importance des retombées sur l'économie canadienne dans son ensemble, car nous représentons plus de 8 000 membres directs et affiliés d'un océan à l'autre, pour qui travaillent plus de 1,6 million de Canadiens dont l'emploi dépend de l'activité économique générée par les secteurs du tourisme et du voyage.
En vue d'assurer le maintien d'un système de transport aérien à la fois sécuritaire, efficace et rentable, l'AITC est en faveur du projet de loi , qui mettra le Canada en conformité avec le programme Secure Flight américain en autorisant la communication, avant le départ de tout vol traversant l'espace aérien des États-Unis à destination d'un autre pays, des renseignements sur les passagers.
Dans ce contexte, l'AITC accueille favorablement la négociation d'une dérogation applicable aux vols intérieurs devant traverser l'espace aérien des États-Unis.
Les vols qui seront visés par le projet de loi jouent un rôle important pour le secteur touristique. Les Amériques, États-Unis exclus, représentent un marché considérable pour nous. Cette région comporte deux grands marchés-cibles de la Commission canadienne du tourisme, soit le Mexique et le Brésil, et dans l'ensemble les 615 000 voyageurs en provenance des Amériques ont dépensé 764 millions de dollars au Canada en 2008.
La grande majorité de ces visiteurs se rendent ici par avion. Nous avons joint à notre mémoire un tableau de statistiques. Si le Canada n'adopte pas le projet de loi , le meilleur scénario serait d'emprunter une trajectoire de vol contournant l'espace aérien américain, et le pire scénario serait que les vols soient supprimés.
Le recours à une trajectoire de vol alternative se traduira par une durée de voyage plus longue, des coûts plus élevés et un impact accru sur l'environnement. Quelque 65 p. 100 des visiteurs en provenance des Amériques prennent un vol direct vers le Canada, c'est-à-dire qu'ils traversent l'espace aérien des États-Unis sans y faire escale.
Si le Canada choisit de définir de façon étroite son droit souverain de refuser de fournir les renseignements sur les passagers des vols traversant l'espace aérien américain, le modèle économique des vols ainsi que du tourisme canadien s'en trouverait transformé. En effet, ces voyageurs seront susceptibles de choisir d'autres destinations n'exigeant pas de temps d'escale ni de longues durées de vol.
Étant donné que 30 p. 100 des voyageurs en provenance des Amériques se rendent au Canada en passant par les États-Unis, et en supposant que ces derniers effectuent le même trajet en sens inverse, leurs renseignements personnels sont d'ores et déjà transmis aux États-Unis avant leur départ.
Les États-Unis ont le droit souverain de contrôler leur espace aérien, et toute entrée dans ce territoire souverain constitue un accord tacite de se conformer aux lois de l'État qui le gouverne. Il est parfaitement logique que le Canada veuille conserver son accès à l'espace aérien des États-Unis.
Tenant ces deux éléments pour acquis, l'AITC espère que le comité choisira d'adopter le projet de loi .
Je remercie le comité de m'accorder son temps et je répondrai volontiers à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous de votre présence.
Il semble que nous soyons pris entre le marteau et l'enclume, en ce sens que deux des trois groupes disent que si nous n'adoptons pas ce texte, il en résultera un désastre économique, alors que le troisième dit qu'il est totalement inacceptable du point de vue des libertés civiles.
Madame Des Rosiers, j'aimerais revenir à la possibilité d'amendement du projet de loi, comme vous l'avez mentionné à la fin de votre déclaration. Vous parlez d'une limite de temps. Entendez-vous par-là, par exemple, que le projet de loi aurait une durée de validité de, mettons, deux ans, ensuite de quoi il serait réexaminé? Est-ce là ce que vous voulez dire?
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Oui, il y a plusieurs possibilités.
Par exemple, les dérogations pourraient être limitées dans le temps. Le texte actuel du projet de loi donne une latitude illimitée au transporteur de communiquer ou non les renseignements, à son gré, pour se conformer à une loi étrangère. Il vaudrait mieux que les dérogations soient accordées au Canada, car elles pourraient être ainsi limitées dans le temps, et certes être renouvelables, mais de manière à pouvoir conserver un certain contrôle sur les dangers et l'évolution de la situation à l'avenir.
Il faut assujettir à une limite de temps soit le projet de loi soit la dérogation elle-même de manière à ne pas laisser carte blanche aux transporteurs.
Certes, ils veulent probablement tous protéger les renseignements personnels de leurs passagers, mais ce n'est pas ainsi que fonctionne la législation en matière de vie privée. Ce n'est pas le détenteur des renseignements qui peut décider de les divulguer à quiconque. Nous préférons qu'un organisme public décide si c'est approprié ou non.
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C'est un recours devant une cour de district de l'Oregon.
[Traduction]
Voulez-vous répondre à...? D'accord.
[Français]
C'est au sujet de la no-fly list, surtout des gens qui se sont retrouvés sur la no-fly list.
Un des problèmes en ce qui concerne ce litige, c'est que c'est la troisième fois que l'ACLU, l'American Civil Liberties Union, se présente devant les tribunaux afin de pouvoir soulever la question de la constitutionnalité du processus. Les deux premières fois, les gens qui étaient les demandeurs ont soudainement vu leurs noms retirés de la liste.
Dans le moment, il s'agit du troisième recours, et 17 personnes sont des demandeurs. Jusqu'à présent, la question n'a pas été résolue par un tribunal parce que, chaque fois, les autorités américaines ont décidé d'enlever les noms des personnes de la liste.
Cette fois, on espère que la cause va obtenir une résolution judiciaire.
J'ai une dernière question, monsieur le président, pour M. Goldstein.
Vous agitez un épouvantail, avec justesse ou pas, en disant que des voyageurs pourraient décider de traverser la frontière, s'ils désirent se rendre dans le Sud, pour régler la question de la divulgation des renseignements. Pour éviter cela, les gens traverseraient la frontière. En tant que Québécois, on voit que l'aéroport de Plattsburgh est devenu notre deuxième aéroport — on n'a plus Mirabel — ou une filiale de Dorval.
Je dis « un épouvantail » parce que ça dépend de l'endroit où la personne demeure. Si elle habite à Churchill, au Manitoba, elle n'ira pas traverser la frontière du Dakota pour... Encore là, ça dépend du lieu de résidence. Si la personne vit à Montréal, à une heure de Plattsburgh, oui, elle va le faire.
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Je suis d'accord avec tout ce que Nathalie vient de dire.
Je veux juste ajouter qu'il existe maintes raisons pratiques, bien entendu, de faire en sorte — évidemment, il nous faut l'assurer également — de conserver l'accès à l'espace aérien américain. Mais il ne s'agit pas pour autant de se laisser intimider. Nous n'avons pas à nous faire dire que nous devons transmettre des renseignements, sinon on nous fermera l'accès.
Il nous faut plutôt trouver le moyen d'établir un réel partenariat entre les deux gouvernements pour assurer que tout échange de renseignements personnels soit dûment protégé à l'intérieur du contexte plus large. Il y a tellement de problèmes avec la liste et, comme Nathalie l'a dit, tout le processus d'établissement de la liste fait l'objet d'un recours en justice aux États-Unis. Il faut garantir que les renseignements canadiens n'aboutissent pas sur ces listes. S'ils vont s'y retrouver, nous devons savoir quelles sont les modalités... et quels seront les recours, etc.
Pour revenir à la remarque de cet autre monsieur, que les États-Unis auraient dit que les renseignements ne seraient pas utilisés de telle et telle façon, c'est exactement là notre argument. Nous devons exiger un accord écrit portant sur l'utilisation, la conservation, la destruction des renseignements, l'assurance qu'ils ne seront pas partagés avec d'autres, et que s'ils sont mal utilisés ou donnent lieu à un faux positif pour un Canadien, quel sera le recours.
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Oh, c'est dommage. Elle est un excellent maire, à son deuxième mandat, et il est très facile de s'entendre avec elle.
Mais je dois le dire, puisque toute politique est locale, que je n'aimerais pas être à la place du politicien qui se mettrait en travers de la route pour empêcher ses électeurs de survoler les États-Unis et les obliger à faire un détour de quatre heures. Je dois vous dire que j'ai entendu très peu de réserves sur ce projet de loi. Mais je dirais qu'ayant entendu votre témoignage et celui des autres témoins, j'ai l'impression que nous parlons de projets de loi différents.
Je suis avocat de métier, comme M. Guimond, et ce qu'il y a de remarquable chez les avocats c'est que si vous en réunissez trois dans une pièce, vous obtenez neuf opinions différentes. Et c'est la même chose en l'occurrence. Vous pourrez demander pourquoi, mais il y a toujours quelques opinions qui me viennent après.
Ici, nous avons d'un côté la sécurité et de l'autre côté la vie privée. Vous conviendrez que le Canada est signataire de la Convention internationale de 1944, la Convention de Chicago. N'est-ce pas? Nous sommes signataires?
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Je vous remercie d'être tous présents aujourd'hui.
Ce projet de loi m'interpelle, d'autant plus qu'on s'est aussi penché sur la no-fly list dans le cadre du Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Si je me trompe, dites-le moi, mais d'après ce que je comprends de ce projet de loi, nous allons fournir aux Américains des renseignements comme le nom, la date de naissance, le sexe ainsi que des précisions sur le vol, je pense, de passagers canadiens, de façon à ce que les autorités américaines concernées puissent vérifier dans leur liste si certains de ces Canadiens font l'objet d'une interdiction de vol. Or, pour avoir étudié cela dans le cadre du Comité permanent de la sécurité publique et nationale, je sais que ces fameuses listes américaines sont vraiment mal faites. La liste canadienne n'est pas la meilleure non plus, étant donné que des noms de mineurs y figurent. Allez savoir ce qu'il en est.
Ces gens n'ont même pas pu me dire selon quels critères ils incluaient le nom de quelqu'un sur une liste. Le plus préoccupant, dans cette affaire, est que lorsqu'on veut faire retirer son nom de la liste, on fait face à une vraie tour de Babel.
Messieurs Goldstein et M. McNaney, j'ai été frappée par le fait que vous parliez abondamment de l'aspect économique et que les droits de la personne semblaient le cadet de vos soucis. Vous ne semblez pas non plus préoccupés par le fait que ces renseignements pourraient être utilisés autant à bon qu'à mauvais escient. On ne le sait pas, étant donné qu'on n'a pas de contrôle là-dessus.
Avez-vous des solutions à nous proposer, à part voter en faveur de ce projet de loi? Peut-être considérez-vous qu'il n'y a pas de problème.
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Comme je l'ai dit dans mes remarques liminaires, nous admettons qu'il se pose des questions autres qu'économiques. La raison de notre présence ici, aujourd'hui, est qu'il a été dit à la Chambre et ailleurs que l'inconvénient pour l'industrie serait des durées de vol supplémentaires de 60 minutes ou 30 minutes. Nous voulons donc faire ressortir ici que, non, les répercussions économiques sont beaucoup plus grandes.
Cela ne signifie pas, et nous ne le prétendons pas, que nos considérations économiques doivent l'emporter sur toutes les autres considérations que vous, les législateurs, devez prendre en compte, mais je pense que c'en est certainement une qui doit être sur la table lorsque vous déciderez quoi faire de ce projet de loi.
Pour ce qui est des suppositions et conjectures, au bout du compte il ne faut pas perdre de vue...
M. Byrne vous a demandé comment se déroulait votre journée. Au cours de mes cinq premières minutes ici, on m'a dit que j'allais être poursuivi en justice.
Les transporteurs aériens recueillent ces renseignements parce que les autorités de réglementation nous l'imposent. Nous dépensons des millions de dollars sur nos systèmes informatiques et de réservation pour assurer de ne transgresser aucun règlement d'aucun pays que nous desservons.
Cela nous impose un coût inhérent extrêmement important et permanent. Je peux faire valoir que ce coût est directement lié à l'observation par les transporteurs aériens des règles en matière de protection des renseignements et autres et donc, oui, le domaine nous intéresse certainement. Nous veillons à ne transmettre de renseignements que dans le contexte où l'autorité réglementaire nous l'impose.
Quant à la nature de ces renseignements et des conditions de leur utilisation ou non-utilisation, cette décision est prise par les autorités réglementaires des divers pays et à cette table ici. Donc oui, cela nous intéresse, mais nous sommes aussi très préoccupés par les répercussions économiques et les conséquences pour l'emploi qui s'ensuivront si cette loi n'est pas adoptée.
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Merci, monsieur le président.
Je répète, j'aimerais partager mon temps avec M. Mayes.
Merci beaucoup de votre présence.
Messieurs, je veux réellement parler de l'impact économique sur le Canada. Dans toutes les villes frontalières, et je prendrai Plattsburgh et Buffalo et Seattle comme exemples, nous constatons déjà un effet de drainage dans ces marchés majeurs au profit de villes américaines, les Canadiens achetant volontairement des vols dans l'espace aérien américain. Donc, les Canadiens fournissent déjà ces renseignements lorsqu'ils traversent la frontière pour prendre l'avion aux États-Unis. Exact?
Premièrement, messieurs, combien de personnes sont employées par les compagnies aériennes au Canada? Avez-vous une estimation de ce chiffre?
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Eh bien, vous constateriez que, sur le plan opérationnel et financier, il ne serait tout simplement plus rentable de desservir la vaste majorité de ces destinations au sud de la frontière américaine. Les transporteurs, pour diverses raisons, devraient reprogrammer leurs vols et l'utilisation de leurs aéronefs, et ainsi de suite.
L'opportunité ouverte aux aéroports américains est fantastique. S'agissant de certains des aéroports que vous avez mentionnés, celui de Plattsburgh, juste au sud de Montréal, a bénéficié de 100 millions de dollars US provenant des gouvernements fédéral et de l'État pour des travaux d'aménagement. Ils ciblent activement les Canadiens. L'aéroport a annoncé publiquement qu'il n'allait faire que grossir et grossir encore. Je ne connais pas beaucoup d'aéroports au Canada qui annoncent publiquement qu'ils ne vont faire que grandir et grandir.
Sur la côte Ouest, pour concurrencer directement Vancouver, Bellingham vient de construire une nouvelle piste au prix de 28 millions de dollars, dont 95 p. 100 ont été payés par la FAA. Nous savons que les transporteurs américains s'intéressent à la zone frontalière pour gonfler leur part de marché.
Spirit vient d'annoncer de nouveaux vols au départ de Buffalo et ainsi de suite. Le communiqué de presse dit carrément qu'ils veulent attirer les Canadiens.
Si nous devons renoncer à ces vols — et même si nous cherchons à les maintenir, leur durée serait plus longue de quatre heures — nous favoriserons énormément le développement économique des aéroports frontaliers américains et des transporteurs américains.
Vous savez, l'une des difficultés que j'ai comme citoyen de ce pays est la suivante. J'apprécie le travail que vous faites, à l'Association canadienne des libertés civiles. Mais en faisant votre travail, vous minimisez en réalité ma liberté d'opérer un choix.
Comme cela a été dit plus tôt, j'ai la liberté de dire: « D'accord, je suis prêt à communiquer mes renseignements afin de pouvoir prendre ce vol direct jusqu'à mon lieu de vacances au soleil ». Et je ne pense pas que vous...
Je ne tiens réellement pas, en tant que Canadien, à vous donner ce privilège. Je veux pouvoir prendre cette décision moi-même, merci.
Pouvez-vous réagir à cela?
Je conteste votre propos, car il s'agit ici d'une dérogation à une loi existante. La LPRPDE existe. Elle a été adoptée par les parlementaires et elle reconnaît que, effectivement, la protection de la vie privée des Canadiens constitue une valeur.
Nous ne venons pas ici pour dire que vous n'aurez pas de choix. Nous disons ici que ce projet de loi devrait être circonscrit, et nous proposons quelques amendements. Notre position est qu'on peut l'améliorer de façon à mieux le concilier avec l'intérêt de la protection des renseignements personnels à long terme et en faire un modèle pour les Canadiens.
Une fois que l'on signe un accord de libre-échange et que l'on encourage la mobilité des Canadiens partout dans le monde, il est un peu bizarre de dire aujourd'hui que c'est entièrement votre choix. Les gens prennent l'avion non seulement parce qu'ils le veulent mais aussi parce qu'ils y sont obligés pour voyager pour des raisons professionnelles, pour des raisons familiales et ainsi de suite.
D'une certaine façon, je pense que nous avons dépassé la notion que c'est un choix, un pur choix. Je pense qu'ils attendent de leurs élus de faire en sorte qu'ils ne soient pas injustement assujettis à des lois qui fonctionnent mal, et c'est ce que nous affirmons au sujet de la liste d'interdiction de vol aux États-Unis.
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Merci, monsieur Dhaliwal.
Ce n'est peut-être pas le sujet de la discussion d'aujourd'hui, mais nous serions ravis de pouvoir comparaître devant le comité pour parler de la structure de coût des voyages aériens au Canada, qui érode notre compétitivité. De fait, nous allons publier un livre blanc économique sur ce sujet même.
À nos yeux, le moyen d'accroître l'afflux de touristes au Canada est une concurrence appropriée, qui pourrait exister avec les liaisons actuelles, sauf qu'elles sont simplement trop chères.
Mon rôle consiste entre autres à faire le tour des transporteurs étrangers pour leur demander s'ils accepteraient d'augmenter le nombre de leurs vols sur le Canada de façon à offrir une meilleure valeur aux visiteurs étrangers. Laissant de côté les Émirats, beaucoup de compagnies aériennes possèdent ou pourraient facilement acquérir la capacité et pourtant elles ne desservent pas le Canada, non à cause du manque d'ouverture de notre ciel mais à cause des frais d'atterrissage ici. C'est un problème plus vaste qu'il va falloir résoudre avant même que nous entamions une discussion.
Ces messieurs ont leurs opinions, mais je pense que ce débat a été trop centré sur l'ouverture du ciel alors que nous visons plutôt de meilleures conditions de concurrence de façon à pouvoir bénéficier des liaisons qui existent déjà.
J'ai juste une question pour Mme Des Rosiers. J'aimerais vous demander, si quatre changements précis étaient apportés au projet de loi, changements que je vais vous lire, vous trouveriez le résultat acceptable.
Il me faudrait préciser que cela ne veut pas dire que nous allons nécessairement proposer ces amendements. Il s'agit d'une question davantage hypothétique.
Voici quels seraient ces changements: premièrement, que la loi canadienne exige que les passagers soient avertis des renseignements communiqués; deuxièmement, que l'ajout à la liste de tout pays autre que les États-Unis exigerait l'approbation du Parlement; troisièmement, en ce qui concerne la question de la durée d'application, que le comité soit tenu d'examiner la loi après, disons, deux ans; et, quatrièmement, que l'on demande au Commissaire à la protection de la vie privée de surveiller la situation et d'en faire régulièrement rapport au Parlement.
Il y a un cinquième changement, mais je ne pense pas qu'il puisse être intégré dans la loi. Vous avez parlé d'une entente écrite avec les États-Unis relativement à l'utilisation qui serait faite des données. Je pense qu'il s'agit davantage là d'une question de négociation; je ne sais pas si la chose serait possible.
Mais si ces quatre changements étaient apportés au projet de loi, celui-ci vous paraîtrait-il plus acceptable?
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Notre gouvernement n'a donc pas jugé, du fait de cet incident, qu'il y avait un problème quant à la vérification d'information sur les vols survolant le Canada. Or, les États-Unis, qui n'ont connu aucun incident lors de parcours de survol, souhaitent avoir des renseignements de sécurité que nous n'avons pas communiqués par le passé et qui ne nous ont posé aucun problème.
C'est ainsi, je pense, que nous nous trouvons très clairement dans cette situation dans laquelle nous tous, autour de cette table, nous demandons ce que les États-Unis sont en train de faire, mais nous allons nous y plier. Il s'agit d'une situation illogique, mais nous sommes prêts à nous y conformer. En bons Canadiens que nous sommes, nous voulons que nos entreprises restent en activité, et nous souhaitons veiller à ce que nos compatriotes puissent se rendre au Mexique et dans les Antilles. C'est une bonne idée. Il nous faut donc en arriver à une solution qui ne récompense pas un comportement illogique et qui puisse nous offrir quelque recours à l'avenir.
Les États-Unis, dans leur note finale à leur programme Secure Flight, ont la capacité d'exempter complètement le Canada d'un devoir de communication d'information sur la base de systèmes comparables. Nous avons une situation dans laquelle le gouvernement américain refuse d'accepter notre système comme étant comparable, pour ce qui est de la sécurité, au sien. Je pense que le problème auquel nous nous trouvons confrontés est un problème de temps. Il nous faut du temps avec ce projet de loi.
Le gouvernement conservateur a choisi de traiter de la situation de la façon que l'on sait. Cela nous a tous beaucoup ennuyés. Le gouvernement a déposé le projet de loi à la dernière minute en juin, puis l'a présenté de nouveau sans nous donner suffisamment de temps pour en arriver à une décision. C'est ainsi que nous nous trouvons maintenant pris avec les options d'amendement du projet de loi que nous avons, afin que notre legs, du fait d'avoir oeuvré au projet de loi, n'en soit pas un qui entrave à jamais les Canadiens.
Voilà ce que j'avais à déclarer en la matière. Je ne souhaitais pas tirer quelque conclusion que ce soit. Je suivais dans le sillage de M. Jean, qui a étayé ce qui est en train de se passer ici. J'apprécie également les efforts du secrétaire parlementaire.
Alors nous voici lancés. Nous vous serions reconnaissants de toute suggestion que vous auriez au sujet du projet de loi et de la façon de le modifier afin de nous assurer de ne pas aller dans la mauvaise direction. Nous ne voulons pas emprunter une direction qui entraverait de manière permanente la protection de la vie privée des Canadiens.
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Merci pour tout ce que vous avez dit ici. J'estime qu'il a été très utile de faire un peu la lumière sur la question. Nous savons que les États-Unis exercent une souveraineté sur leur propre espace aérien. Il s'agit d'une décision prise par les Américains. Si nous voulons survoler leur territoire, alors c'est leur décision, et pas la nôtre.
Mais j'aimerais, monsieur Goldstein, revenir sur une chose dont vous avez parlé plus tôt. Lorsque j'examine mon rôle en tant que parlementaire, je considère qu'une partie de mon rôle est d'être tournée vers l'avenir. Je m'efforce d'éviter les situations dans lesquelles je suis obligée de réagir, mais, souvent, en matière de législation, nous réagissons à quelque chose qui est survenu dans la société.
Vous avez parlé tout à l'heure de la nécessité de tendre vers une plus grande harmonisation des mesures de sécurité, et vous avez parlé du périmètre en place dans l'Union européenne. À quoi cela ressemblerait-il si le Canada et les États-Unis avaient un périmètre sûr? Auriez-vous quelque idée là-dessus? À quoi cela ressemble-t-il en Europe? Vous avez dit que les Allemands ne se sentent pas moins allemands, ni les Français moins français. Qu'ont-ils fait que nous devrions examiner, en tant que législateurs devant être tournés vers l'avenir et proactifs, plutôt que toujours réactifs?
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Je ne voudrais pas dire que la chose est utopique, mais nous avons malheureusement raté quelques étapes qui auraient probablement pu être franchies, dans le sillage des événements du 11 septembre, pour obtenir un processus différent en ce qui concerne le périmètre de sécurité de l'Amérique du Nord.
Sans passer en revue tout l'historique, il ressort clairement de déclarations publiques, faites par nos ministres autour de la table à l'époque, qu'il se déroulait à ce moment-là au Cabinet un sain débat sur la façon dont nous allions aborder la situation tout de suite après les événements du 11 septembre. Ayant perdu cette période de temps initiale, il nous va falloir déterminer comment...
Vous savez, si une multitude de pays européens peuvent négocier des ententes multilatérales pour faire fonctionner la chose... En dépit du fait que les Balkans soient une région du monde qui ait vécu des conflits physiques aussi récemment qu'il y a 10 ou 15 ans, l'on peut toujours monter à bord d'un train au Kosovo et se rendre à Londres sans papiers. Il me paraît incroyable tout ce qui m'est imposé juste pour me rendre à Washington pour la journée.
En un sens, il y en a beaucoup qui considèrent que les Américains sont aux commandes, mais en même temps, mes collègues à Washington ont les mêmes inquiétudes. La U.S. Travel Association a les mêmes préoccupations que nous en ce qui concerne ces questions relatives à la frontière. Je pense qu'il nous faudra, au fil du temps, trouver le moyen de lancer des discussions bilatérales avec le Congrès et, franchement, avec des administrations successives, pour essayer d'améliorer la situation, sans quoi nous allons étrangler nos propres échanges et notre commerce. Le tourisme est une industrie d'exportation, et en exigeant de la documentation, en établissant des frontières de plus en plus larges et difficiles à franchir, vous vous imposez en définitive à vous-même des restrictions au commerce, comme nous le faisons avec notre plus important partenaire commercial.
Laissant de côté toutes les belles propriétés du tourisme, si nous envisageons la situation en ces termes-là, il est plus facile pour nous, ici, d'obtenir une caisse de cerises de la Californie que ce ne l'est pour un Californien, et c'est là un problème pour l'économie canadienne.
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Merci, et je suis heureux de revoir tout le monde.
Lors de la dernière réunion, nous avons parlé de la tenue de séances supplémentaires pour examiner certains de nos dossiers en suspens. Je cherche conseil auprès du comité.
Je demanderais à tous les membres du comité d'examiner leur agenda et d'indiquer à Bonnie quels soirs ils seraient disponibles au cours des deux prochaines semaines. Une fois que nous saurons cela, nous tâcherons de prévoir un nombre suffisant de réunions afin que nous puissions, si nous avons le quorum, ou un nombre suffisant de personnes engagées à participer, convoquer les députés et traiter des questions. Il nous faut connaître vos disponibilités d'ici jeudi. Si nous allons commencer à inviter des témoins, il nous faut pouvoir leur donner confirmation des plages horaires.
Le budget pour le projet de loi a été distribué à tous les membres du comité. Chacun en a copie. Il couvre, en gros, le coût correspondant aux déplacements des témoins et à la tenue de vidéoconférences, selon.
Il me faudrait une motion d'adoption du budget.
M. Dennis Bevington: J'en propose l'adoption.
Le président: La motion est appuyée par M. Mayes.
Merci.
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
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Comme je l'ai déjà dit au comité, et était d'accord, ma préoccupation numéro un est que nous poursuivions avec les travaux du comité, les projets de loi en particulier, car nous en avons trois. En dehors de cela, je suis prêt à siéger n'importe quand, selon ce que veulent les collègues. Je pense que 15 h 30 est une merveilleuse suggestion.
Je commence à m'inquiéter de ce que le dossier de l'infrastructure soit une priorité, tout simplement parce que nous avons devant nous trois projets de loi qui attendent que nous en traitions: le projet de loi , qui est, bien sûr, la loi sur l'application de mesures proactives et la responsabilité en cas de défaut de , et dont le gouvernement a dit qu'il serait ouvert à l'idée de l'examiner; le projet de loi , dont nous sommes saisis et pour lequel il y a un délai limite; et le projet de loi , un examen du transport ferroviaire, au sujet duquel je pense qu'un grand nombre de groupes d'usagers vont venir frapper lourdement à nos portes.
Au départ, lorsque nous avions adopté la motion au sujet de l'infrastructure et convenu de mener cette étude, il avait été suggéré que l'on tienne deux réunions. Puis, je pense qu'un amendement du gouvernement proposait que l'on aille jusqu'à quatre. Nous avons déjà eu trois ou quatre réunions. Si nous allons tenir ces réunions, je préférerais qu'elles ne soient pas une priorité, et qu'on les tienne tout simplement à l'extérieur des cases horaires normales, au moment que vous choisirez.
Je pense que a raison en ce qui concerne la loi sur la participation publique. Je pense qu'il nous faut étudier cela. Il s'agit d'une question qui s'en vient, et il nous faudra peut-être en traiter immédiatement, en tant que comité ou en tant que gouvernement, alors ce serait une bonne idée d'entendre des intervenants là-dessus.
En ce qui me concerne, tant et aussi longtemps que les réunions régulières du comité sont consacrées aux projets de loi et que nous poursuivons notre travail avec les projets de loi dont nous sommes saisis, je suis ouvert aux propositions des partis de l'opposition quant aux questions qu'ils aimeraient voir examiner en priorité.
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Merci, monsieur le président.
Dans la foulée de ce que M. Jean vient de suggérer, en tant que secrétaire parlementaire, il pourrait peut-être passer la commande aux fonctionnaires du ministère. On pourrait obtenir une rencontre d'une heure ou un breffage de la part des fonctionnaires de Transports Canada pour connaître leur interprétation de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada.
De toute évidence, Air Canada a une opinion qui, en tout cas selon nous, n'est pas conforme à la loi. C'est pourquoi j'aimerais que les fonctionnaires viennent nous dire ce qu'ils en pensent. Puis, si les fonctionnaires nous donnent raison, on demandera au ministre de faire des représentations auprès d'Air Canada.
Ce n'est pas une mince affaire. On parle de plus de 4 500 emplois dans les trois provinces concernées, des emplois directs et bien rémunérés. Aucune de ces personnes ne travaille au salaire minimum. Avec les emplois indirects que cela génère, sous-traitants ou autres, on parle de 23 000 emplois au Canada.
Cela risque d'être transféré au Salvador et il y a des équivalents aussi au Costa Rica. Ne pensez pas que je fais montre de racisme à l'endroit des Salvadoriens, mais je pense que les emplois qu'on a au Québec et au Canada devraient être maintenus chez nous.
Je demanderais également au comité — la chose a été soulevée par M. Guimond — que, si nous voulons entendre le ministre au sujet du budget des dépenses, il faut que cela se fasse d'ici le 2 décembre.
Une voix: Il faut que cela se fasse d'ici le 2 décembre?
Le président: Il faut que cela se fasse d'ici le 2 décembre, afin que nous puissions en faire rapport après la fin de semaine.
Primo, il nous faut une entente pour faire cela; et, deuxio, il nous faut être bien certains que... Le ministre devrait venir; je pense qu'il est important, bien évidemment, qu'il soit ici pour le budget des dépenses.
Monsieur Jean.
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Je pense que, maintenant que nous avons une certaine marge de manoeuvre en ce qui concerne le calendrier, le ministre pourra probablement trouver une plage de disponibilité qui nous convienne à tous. Je pense que l'idée de siéger à 15 h 30 est excellente.
Je tiens cependant à m'assurer qu'en ce qui concerne cette réunion du 1er décembre — encore une fois, je n'essaie pas d'éviter la chose, mais je ne vois pas ce que nous pourrions retirer de plus de l'étude sur l'infrastructure. Nous nous sommes penchés sur la question pendant trois ou quatre réunions. Je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas la bonne chose à étudier. Je comprends pourquoi l'opposition souhaite étudier cela, mais les choses ne vont pas changer d'ici la fin du mois de décembre ou d'ici février, pour ce qui est de la position du gouvernement. Les histoires des gens qui fournissent des informations ne vont pas changer.
Ma plus grosse préoccupation est la suivante. L'opposition voulait deux réunions, et nous en avons déjà eu trois ou quatre. Je n'essaie pas de limiter le nombre de réunions, mais nous avons la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada, qui est un gros dossier que veut examiner M. Guimond et, bien franchement, je pense que ce serait bon qu'on l'étudie. Nous avons la question du bruit des aéroports que nous voulons étudier. Nous avons un certain nombre de questions qui ont émergé. Je tiens simplement à m'assurer que l'infrastructure ne va pas être la priorité dont nous allons traiter le 1er décembre, car je ne pense pas que nous apprenions quoi que ce soit de nouveau. Si les témoins allaient nous livrer quelque chose de fantastique et de nouveau, alors ce serait formidable, mais ils vont faire état d'exactement les mêmes choses qu'on a entendues jusqu'ici, et nous y avons déjà consacré quatre réunions.
J'aimerais que nous traitions de la question du bruit des aéroports, car cela a été mis de l'avant. J'aimerais également que nous traitions de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada, avant que nous ne traitions de la question de l'infrastructure. Si donc vous voulez prévoir trois ou quatre réunions la semaine prochaine, cela me conviendrait, et nous pourrions ensuite nous occuper de l'infrastructure.
Mon propos est que nous avons la question du bruit des aéroports. Nous avons la LPPCAC, et nous avons encore d'autres questions dont il nous faut traiter dans le cadre de ces réunions spéciales. Traitons de ces dossiers-là.
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Merci, monsieur le président, de me donner l'occasion d'intervenir.
D'après ma façon de voir les choses, et comme l'a indiqué M. Jean, le bruit est un sujet de préoccupation dans ma partie du monde, mais il est là depuis de nombreux mois, de nombreuses années. J'en ai parlé avec les gens dans la région de Vancouver, et ils sont prêts à venir témoigner dans la nouvelle année.
Pour l'instant, si l'on regarde la date limite du 31 mars, ce délai approche et il y a de nombreuses municipalités qui sont peut-être en train de se bousculer. Je pense donc que c'est une bonne idée de prévoir une réunion là-dessus maintenant, comme l'a dit M. McCallum... parce que nous ne pouvons pas prendre de décisions hypothétiques ou imaginaires ici, monsieur Jean. Comme vous l'avez dit, cela ne va rien changer. La seule façon de faire changer les choses c'est en écoutant les gens, en entendant ce qu'ils ont à dire.
Monsieur le président, je proposerais que nous accédions à la demande de M. McCallum, car il a toujours été un homme très raisonnable et j'estime qu'il s'agit d'une demande très raisonnable.