:
Monsieur le président, pourriez-vous m'accorder un instant pour que je puisse examiner le tout?
[Français]
C'est à l'intention de tous les députés qui n'étaient pas présents la dernière fois.
[Traduction]
Nous en étions à l'article 7 au moment de terminer. Notre amendement libéral, l'amendement L-2, que vous trouverez à la page 8.1 de notre documentation, prévoit que l'article 7 du projet de loi C-442 soit modifié par la suppression des lignes 9 à 11, page 3, au profit de ce qui suit:
7. Le ministre est chargé de veiller à la construction et à l'entretien du Monument.
Cet amendement particulier a été adopté.
Ensuite, comme certains membres du comité avaient souligné que nous passions sous silence le paragraphe 7(2) au moment du vote sur l'article 7 modifié, il a commencé à être question de la campagne de financement visant à financer la construction du monument.
De notre point de vue, nous avons fait valoir que, au moment de préparer notre amendement, nous avions éliminé par inadvertance la partie qui aurait dit... Plutôt que les lignes 9 à 11, il aurait fallu dire les lignes 9 à 14. L'adoption de l'article 7, c'est-à-dire de l'amendement L-2, aurait fait que ce paragraphe devenait inutile.
Pour contrer la confusion, nous avons présenté notre amendement L-3, qui dit que nous supprimons les lignes 12 à 14 à la page 3. À ce moment-là, un membre du Bloc avait proposé que nous réglions la question de l'une de deux façons: soit intégrer l'article 8 à l'article 7, soit passer à l'article 8 et continuer.
Nous maintenons notre position: ce que nous voulions et ce qui nous apparaissait être l'intention du projet de loi, c'est que le gouvernement du Canada désigne à la Commission de la capitale nationale un lieu destiné à accueillir le monument national de l'Holocauste au nom de tous les Canadiens. J'insiste pour dire « tous les Canadiens », pour que tous les Canadiens aient l'occasion de se rappeler la tragédie qui a fait un si grand nombre de victimes en raison du mal causé par une faction idéologique particulière un moment donné dans l'histoire du monde. Et c'est ce que nous voulions faire.
Nous avons tous admis l'idée que ce serait les Canadiens et leur gouvernement qui allaient reconnaître l'importance d'un monument de l'Holocauste et non pas un groupe d'intérêt, non pas un groupe particulier, et ce serait nulle part ailleurs au pays que dans la région de la capitale nationale, pour faire voir l'engagement du public canadien à cet égard. C'est un principe que nous avions admis au fil des articles jusqu'à l'article 7 en question. Nous sommes d'avis que l'élimination du paragraphe (2) de l'article 7 concorde avec tout ce que le comité a pu admettre jusque-là.
Par ailleurs, rien n'empêche des citoyens intéressés de mener une campagne de financement — rien. Par contre, ça n'a pas à être inscrit dans une loi. S'il n'y avait donc pas de conseil qui se manifestait et si un tel conseil ne menait pas avec d'autres une campagne de financement et que, Dieu nous en garde, la campagne de financement en question ne permettait pas d'amasser des fonds suffisants pour ériger un tel monument dans la région de la capitale nationale, qu'est-ce qui se passerait alors?
Nous étions d'avis qu'il ne fallait pas laisser cela au hasard dans la mesure où les mécanismes nécessaires pour ériger un tel monument sont à notre disposition. Nous avons un projet de loi qui a été adopté à l'unanimité à la Chambre. Et, comme une discussion sur le budget des dépenses l'a laissé voir la semaine dernière, nous disposons des fonds nécessaires dans la région de la capitale nationale pour ériger un tel monument, pour nous soustraire aux hasards possibles d'une telle campagne de financement ou, de fait, si le gouvernement souhaitait se retirer, nous pourrions éviter les problèmes prévus.
La construction de ce monument revêt une signification telle que nous ne voulons pas la soumettre aux aléas d'un conseil qui pourrait, ou non, en arriver à amasser les fonds voulus dans le délai prescrit. À la question de savoir si le gouvernement était prêt à accorder la recommandation royale, soit de payer les frais de construction, le ministre m'a répondu que oui, cela ne faisait aucun doute.
Les coûts ne posent donc plus problème. La question de la participation financière du gouvernement n'est plus en cause. Le pouvoir d'agir selon la loi appartient déjà à la Commission de la capitale nationale, qui rendait compte au ministre que nous avons interviewé à propos du budget des dépenses il y a quelques jours de cela.
Monsieur le président, la dernière fois où nous nous sommes penchés sur toute une série de scénarios concernant les amendements, de ce côté-ci de la Chambre, nous avons tous été étonnés du fait que le gouvernement présente un amendement en rapport avec chacun des articles du projet de loi présenté par son propre député d'arrière-ban et que tous les partis de l'opposition avaient appuyés. Que le gouvernement vienne éviscérer le projet de loi par ces amendements, qu'il en modifie totalement le but en privilégiant d'autres desseins pour des raisons tactiques nous apparaît tout à fait inacceptable.
Nous regrettons la confusion entourant le paragraphe 7(2), quelle qu'en soit la raison. La chose nous paraissait claire, mais l'amendement dont il est question ici vise à dissiper toute confusion et établir que le comité a déjà accepté tous les amendements, jusqu'au paragraphe 7(1) inclusivement.
J'espère que tous les membres du comité accepteront le troisièmement amendement libéral, qui insiste sur le fait que le gouvernement doit désigner le terrain et accorder les fonds nécessaires pour construire et entretenir ce monument. Ce monument sera un témoignage public du Canada quant aux horreurs de l'holocauste et à la souffrance de ceux qui ont survécu comme de ceux qui ont péri, et aussi quant à la nécessité pour l'humanité d'exercer une vigilance constante face à l'infamie qui peut investir l'État et faire que soient perpétués et perpétrés les génocides et autres types d'atrocités.
Monsieur le président, je sais que tous les membres du comité sont d'accord avec cela. C'est pourquoi je suis sûr que tous appuieront l'amendement libéral visant à éclaircir l'article 7, aux paragraphes (1) et (2), par l'élimination du paragraphe (2). Merci.
:
Monsieur le président, personne n'est aussi emballé que moi à la perspective de ce monument. Mon grand-père aussi a été prisonnier de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale; il a été détenu dans un camp de travail pendant cinq ans. Je suis donc très emballée à l'idée que nous prenions cette initiative en tant que gouvernement et que, dans l'ensemble, les contribuables du Canada eux-mêmes y jouent un rôle.
Bon, des parties de la lettre dont nous ne parlons pas en ce moment ont déjà été déposées et lues pour le compte rendu, c'est un fait. Visiblement, il y a une incertitude qui demeure quant au passage cité — « les amendements du gouvernement » —, qui est certainement très vague. Cela ne dit pas de quels amendements du gouvernement il s'agit, et nous ne savons certainement pas si la tierce partie en cause, le CJC, est au courant du fait que les amendements en question transforment essentiellement le projet de loi qui avait été présenté.
Bon, je crois que nous n'avons d'autre choix que de demander au CJC de venir comparaître pour préciser s'il comprend bien que ces amendements, qu'il dit appuyer, transforment essentiellement le projet de loi qui avait été déposé au départ et qui avait obtenu l'appui de notre comité.
Avant de procéder à l'étude article par article, il nous faut peut-être obtenir de l'organisme en question une précision sur la lettre citée, qui n'a pas été déposée et qui n'est pas officielle.
Si vous me le permettez d'ajouter une chose, monsieur le président, je dirai, comme mon collègue de l'autre côté, qu'il est choquant de savoir que le gouvernement peut faire part d'amendements à des organismes externes, si merveilleux que puissent être les organismes en question, sans d'abord les révéler aux collègues au sein de notre comité. Il est sûrement immoral et probablement contraire aux règles, mais certainement choquant pour les députés du gouvernement qu'ils puissent faire cela et déposer les amendements neuf heures avant que nous devions prendre une décision à leur sujet, sans nous témoigner le respect voulu en nous permettant d'examiner correctement les amendements, de les étudier, et d'en débattre entre nous. C'est un manque de respect, et c'est très choquant, et cette démarche devrait être décriée, cela ne fait aucun doute.
:
Cela nous ramène au principe que j'ai énoncé à maintes occasions. J'aimerais en formuler un autre, qui se situe dans le prolongement de l'observation formulée il y a quelques instants par Mme Crombie et que M. Bevington a reprise à son compte. Si je ne m'abuse, même M. Laframboise y a fait allusion. Ce principe est le suivant: un tel monument revêt une importance d'ordre historique pour le Canada. Ce monument est important pour la population canadienne, et on ne devrait pas considérer qu'il s'adresse exclusivement à un groupe particulier du pays. Ce monument ne s'adresse pas à 100 000, 200 000 ou 300 000 personnes. Ce monument obtient l'entière adhésion des 32 millions d'habitants du Canada, et c'est la raison pour laquelle il est important que ce projet de loi reflète l'intérêt non seulement du gouvernement du Canada, mais également celui de la totalité des membres du Parlement du Canada, et, de fait, monsieur le président, tous les membres de la Chambre des communes — sans exception — ont voté en faveur du projet de loi en gardant présents à l'esprit ces principes.
En ce qui concerne ce processus, le gouvernement a fait volte-face et évoque à présent la participation aux frais de certaines personnes qui pourraient être intéressées. Monsieur le président, chers collègues, je vous prie de bien réfléchir à ce que cela veut dire. Cela signifie que chacun d'entre nous sera complice de ce désaveu de la volonté de l'ensemble de la population canadienne d'ériger un monument commémorant les injustices commises partout dans le monde par les forces du mal et qui heurtent tout particulièrement l'intégralité des valeurs de tous les Canadiens.
Je ne peux pas donner mon assentiment à une telle chose. Je ne crois pas que quiconque veuille le faire. Je ne crois pas que le Congrès juif canadien serait d'accord avec un tel processus, indépendamment de l'enthousiasme que suscite chez ses membres l'érection d'un tel monument. Il reste que le fait de procéder selon les principes énoncés par le gouvernement dans l'amendement G-6.1 signifierait que le monument s'adresse exclusivement à un petit groupe du Canada, qu'il est financé par un petit groupe du Canada et que ce petit groupe érigerait ce monument de son propre chef, avec ses propres ressources et sans tenir compte du fait que tous les autres Canadiens sont touchés par la tragédie qui s'est abattue sur les membres de ce petit groupe et compatissent à leur douleur. Nous ne pouvons pas admettre cela. Le Congrès juif canadien n'admettra pas cela. Il est dommage que les règles ne nous permettent pas de demander à ses représentants de venir témoigner devant le comité et de participer à l'examen de cet amendement. Nous devrons peut-être envisager de le faire au moment de l'étude du prochain amendement.
Monsieur le président, il reste que je pense que tous mes collègues — et non pas seulement les membres du gouvernement — partagent mon point de vue selon lequel nous devons demeurer fidèles au principe que nous avons admis jusqu'ici. Le présent amendement est contraire à ce principe. Je ne veux pas faire d'insinuations ou prêter à quiconque de fausses intentions, de mauvaises intentions ou même des intentions inconscientes. Je crois simplement que cela est inapproprié. Il est inapproprié de tourner le dos aux principes qui ont fait de ce projet une initiative valable qui intéressait et mobilisait tous les Canadiens et qui, à présent, isole une partie de la population. Cela n'a jamais été l'objectif de ce projet de loi. Mes collègues du caucus libéral et moi-même ne pourrions jamais soutenir un tel amendement. Nous ne pourrions pas le faire même si nous voulions acquiescer au désir du gouvernement de s'adresser aux Canadiens pour les inciter à participer à une collecte de fonds, ou, en d'autres termes, à participer aux frais. L'argent est là. Nous avons entendu le ministre le reconnaître. Lorsqu'il s'est présenté devant le comité la semaine dernière, nous avons entendu le ministre le reconnaître et affirmer que la recommandation royale ne constituait pas un problème. C'est ce qu'il nous a dit: l'argent est là, nous allons le verser. Les finances ne sont pas un problème.
Le problème tient au principe. Avec cet amendement, on ne se contente pas de porter atteinte au principe, on le réduit à néant, on ferme les yeux sur les personnes les plus touchées et on tourne le dos aux valeurs de la population canadienne, laquelle a de la compassion pour toutes les personnes touchées puisque l'Holocauste nous touche tous.
J'enjoins à toutes les personnes ici présentes de voter contre cet amendement.
:
Monsieur le président, c'est drôle, mais je suis en faveur de l'amendement G-6.1, comme je serai en faveur de l'amendement G-7.1 et des amendements du gouvernement. Je vais vous expliquer pourquoi.
C'est vrai que les juristes vous ont recommandé de ne pas accepter ces amendements. Pour ma part, je me permets de contester l'orientation qu'ils vous ont donnée. L'objectif des amendements est de bonifier le projet de loi. On fait face à la limite d'un projet de loi d'initiative parlementaire. Il existe une limite à un tel projet de loi. On en a déjà parlé en comité.
Lorsqu'il a déposé les amendements G-6.1 et G-7.1, le gouvernement a confirmé que le ministre demeure responsable, mais il délègue sa responsabilité. Pour ma part, je crois que c'est permis. C'est pourquoi je disais tout à l'heure que, si le Parti libéral n'était pas content, on pourrait faire intervenir le Président de la Chambre pour qu'il puisse trancher. Je pense qu'il va trancher en faveur de la décision du renversement que l'on vient de faire de votre décision, avec tout le respect que j'ai pour les juristes qui vous ont fait des recommandations. Je crois que le ministre va confier un mandat. C'est une espèce de procuration. Il demeure responsable, mais il délègue une partie de ses responsabilités. En déléguant une partie de ses responsabilités, on demeure toujours responsable. Pour moi, le débat est juridique.
Je comprends les libéraux. Depuis tout à l'heure, ils essaient de faire de l'obstruction. Ils peuvent le faire, ils savent très bien que c'est une autre façon, une autre stratégie pour que le projet de loi original soit adopté. Ils peuvent faire de l'obstruction jusqu'au 11 juin et il va être adopté tel quel.
Il faut donner une chance aux amendements du gouvernement. Quant à moi, je vais les appuyer. Si jamais il y a contestation, que le Parti libéral et le NPD votent contre, c'est parfait, et le Président tranchera. Le débat va se situer à ce niveau. En ce qui concerne ces amendements, le gouvernement a le droit de déléguer ses pouvoirs. Les juristes sont contre ça. À mon avis, ça va prendre quelqu'un d'autre pour trancher. Ce sera le Président de la Chambre.
Cependant, je ne voudrais pas que l'on ait un débat politique sur le fait qu'il y ait ou non un monument. Je veux qu'il y ait un monument et que ces gens aient l'occasion d'avoir la représentation qu'ils méritent. Si cela pose un problème juridique, on appuiera les amendements avec dissidence comme on veut le faire, et le Président tranchera. Ça ne me pose aucun problème.
:
Monsieur le président, comme je l'ai dit plus tôt, le gouvernement tente, avec cet amendement particulier, de renverser certaines des décisions déjà prises par le comité et qui sont à l'origine de cet article spécifique.
Tout cela repose sur la lecture qu'a faite le secrétaire parlementaire de la partie consignée au compte rendu d'une lettre dont le dépôt a été refusé par les autres membres du comité pour les raisons procédurales habituelles — des raisons légitimes, comme toujours. Cependant, en ce qui concerne ce qui était déjà consigné dans le compte rendu, il semble qu'une lettre d'approbation ait été rédigée suivant un scénario présenté au rédacteur de la lettre ou à ses collègues responsables du dossier et qui véhiculait une idée peut-être incomplète, c'est le moins que l'on puisse dire.
En nous fondant sur ces conversations et le fait que ce scénario était incomplet, nous avons voté sur la question de savoir si nous acceptions ou non de poursuivre le débat. Nous en sommes maintenant à discuter de l'amendement G-6.1.
J'estime qu'il est utile de répéter que le gouvernement tente de faire entrer par la porte d'en arrière quelque chose que nous avons déjà refusé de faire entrer par la porte d'en avant. Pour l'essentiel, ce que le gouvernement affirme, c'est que quiconque souhaite élever un monument peut le faire par ses propres moyens. Ce que dit cet amendement, c'est que nous constituerons un conseil, que nous utiliserons le modèle juridique approprié pour nous assurer qu'il soit créé, que nous lui accorderons les statuts que nous accordons à toute autre société, que nous le laisserons peut-être se constituer lui-même en organisation de bienfaisance — même si cela n'est pas précisé dans le projet de loi —, et que nous permettrons aux seules personnes qui ont un lien direct avec l'Holocauste d'aller de l'avant avec ce projet.
Nous avons déjà rejeté cette vision des choses. Nous avons déjà rejeté une telle vision des choses parce que tous les Canadiens ont un lien direct avec l'Holocauste. Toutefois, ce n'est pas l'avis du gouvernement. Celui-ci croit que seules les personnes qui appartiennent à une famille dont l'un des membres a péri durant l'Holocauste ont un lien direct avec cet événement. Et, avec un tel raisonnement, ce que le gouvernement affirme, monsieur le président, c'est que la population canadienne ne veut rien savoir du monument. Ce raisonnement est faux. La population canadienne veut que ce monument soit érigé, mais elle ne dispose que d'un nombre limité de moyens d'exprimer son accord avec l'érection d'un monument commémorant les tragiques actes génocidaires commis par des membres de notre génération.
Ainsi, le gouvernement revient à la charge et affirme qu'il constituera ce conseil et mènera une campagne de financement afin de payer les coûts liés à la planification, à la conception, à la construction, à l'édification et à l'entretien du monument, et qu'il assumera tous les coûts établis par le conseil.
Eh bien, vous savez, monsieur le président et chers collègues, tout le monde au Canada se demande pourquoi nous avons besoin, du reste, de mesures législatives pour constituer un tel conseil. Nous n'avons besoin d'aucune permission pour faire cela dans un pays libre et ouvert comme le Canada. Si nous avons l'argent nécessaire, nous le ferons. Nous le ferons nous-mêmes. Nous pouvons acheter un terrain ici même, par le truchement de la Commission de la capitale nationale. Nous pouvons le faire par nos propres moyens. Nous n'avons pas besoin de la permission du gouvernement du Canada. Nous n'avons pas besoin du consentement du comité pour demander à un agent immobilier de nous trouver un terrain. En fait, nous pourrions trouver un meilleur emplacement que celui que vous voulez nous attribuer. Nous n'avons pas besoin de lancer un concours national de design architectural. Nous n'avons pas besoin que vous nous donniez de l'argent. Nous voulons simplement faire tout cela par nous-mêmes.
Eh bien, devinez quoi? Nous pouvons le faire. Tout citoyen peut le faire. Tout groupe de citoyens peut le faire. Ainsi, nous ne parlons pas du financement d'un concept. Nous ne parlons pas d'obtenir la permission de créer un concept. Nous ne parlons pas de la capacité d'une communauté quelconque de rassembler les ressources nécessaires pour réaliser ce projet. En fait, il existe déjà un groupe qui affirme caresser ce projet dont la réalisation n'a, selon lui, que trop tardé, et qui a déjà commencé à recueillir des fonds. Ces gens veulent que ce projet se réalise. Les gens ont déjà commencé à travailler en ce sens. Pourquoi aurions-nous besoin d'adopter un amendement du gouvernement énonçant que ce projet a notre bénédiction, notre approbation et notre consentement? Soyons sérieux. Dans un environnement démocratique où c'est le citoyen qui prime, nous n'avons pas besoin que le gouvernement du Canada fasse cela.
Cela dit, il y a certaines choses que le gouvernement du Canada doit faire. Il faut que le gouvernement du Canada parle au nom de tous les Canadiens, de chacune des 32 millions de personnes qui ont répondu au recensement et indiqué qu'elles se considéraient comme des habitants légitimes du pays. Il faut que le gouvernement du Canada parle au nom de ces 32 millions de personnes et affirme que les Canadiens souhaitent collectivement qu'un tel monument soit planifié, conçu, construit, installé et entretenu à leurs frais parce qu'il s'agit de leur monument, qu'il témoigne de leur expérience et qu'il reflète toutes les valeurs qui font du Canada le pays qu'il est.
Vous voulez apporter votre contribution? Nous vous en sommes très reconnaissants. Il reste que le gouvernement du Canada a les ressources, les ressources financières de même que les ressources créatrices que sont le talent, l'ingéniosité et même la volonté. Ce dont chaque communauté aura besoin, c'est d'être capable d'agencer tous ces éléments qui, conjointement, font de ce projet une initiative purement canadienne. Les communautés n'ont pas besoin du gouvernement du Canada pour quoi que ce soit d'autre. Elles n'ont besoin de rien d'autre, et le comité a déjà affirmé, tout au long des discussions ayant mené à l'amendement qui nous occupe, que la seule chose dont il a besoin, c'est que le gouvernement du Canada exprime sa volonté de faire cela.
Toutefois, savez-vous quoi, monsieur le président et chers collègues? Les parlementaires ont déjà fait cela. Ils ont fait le gros du travail pour le gouvernement du Canada. Ils ont déjà fait tous les travaux préliminaires pour le gouvernement du Canada. Ils l'ont fait à la Chambre des communes — à l'unanimité, ils se sont prononcés en faveur d'un projet de loi déposé par un député d'arrière-ban et appuyé par un député de l'opposition. Tout le monde — et je dis bien tout le monde — a convenu que le principe qui devait être adopté était celui que nous avions formulé. Le projet de loi a ensuite été présenté au comité, et, à la surprise générale, le gouvernement a proposé un amendement pour chaque article du projet de loi. Je vous demande simplement de réfléchir à cela, chers collègues. Le gouvernement du Canada rejette chacun des articles du projet de loi.
Le gouvernement du Canada a dit que la population n'avait pas manifesté le désir d'appuyer ce concept. Le gouvernement du Canada a demandé à cette communauté, qui travaille déjà activement à l'érection d'un monument dans la région de la capitale nationale, de s'assurer que la population canadienne appuie cette initiative. Dressons ce monument et affirmons à la face du monde qu'il est le fruit de la volonté non pas du gouvernement du Canada, mais de la population canadienne. Le Parlement du Canada — les députés de chaque recoin du pays, de toute allégeance politique, de toute confession, des régions rurales, maritimes, urbaines et du nord du Canada, de même que les députés les plus éloignés que l'on puisse imaginer de la tragédie de l'Holocauste, ont parlé d'une seule voix et ont dit: « Nous voulons que ce monument porte notre marque ». Pour nous, il n'y a qu'une façon d'y arriver, et c'est d'affirmer que la population canadienne — le gouvernement du Canada — veut financer, planifier, concevoir, construire et entretenir ce monument. Ce monument témoigne de notre volonté. Il est l'expression du design canadien. Il est la manifestation de notre engagement envers notre prochain.
Il s'agit d'une chose louable à faire. Toutefois, le gouvernement a dit: « Pas si vite ». Ce qui empêchera que tout cela se concrétise, c'est l'argent. Et même si la Chambre des communes a souscrit sans réserve, complètement, en tous points et de façon unanime à ce que nous proposions, le gouvernement a décidé, après réflexion, qu'il ne voulait plus que cela se réalise et que l'argent était un problème. De quel argent parle-t-on? Le budget annuel du gouvernement du Canada est d'environ 255 milliards de dollars. À peu près 255 milliards de dollars — il s'agit là de la somme dont dispose annuellement le gouvernement du Canada. J'ignore combien coûterait ce monument. J'ose toutefois avancer que l'érection de ce monument ne ferait pas un gros trou dans le budget du gouvernement.
Ainsi, à la vérité, le problème n'est pas d'ordre financier. En fait, il s'agit peut-être d'un problème financier puisque nous sommes en période de restrictions budgétaires. En ce moment, nous devons réduire le déficit et réduire la dette. Nous devons concilier tous les malheurs qui se sont abattus sur nos finances. La première victime de ce grand ménage sera donc ce monument. Je vous pose toutefois cette question: l'argent est-il si important? À en juger par les propos qu'a tenus l'autre jour le ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités lorsqu'il a témoigné devant un comité, l'argent n'est pas le problème puisque la Commission de la capitale nationale s'est vu allouer encore plus d'argent que par les années passées dans le cadre du dernier budget pour mener ses activités, pour administrer son actif immobilier et pour faire des transactions. Grâce aux crédits votés à la Chambre des communes, le gouvernement du Canada a pu verser à la Commission de la capitale nationale des millions de dollars supplémentaires — je dis bien supplémentaires — pour des projets exactement comme celui dont nous parlons. En fait, elle n'avait même pas besoin de ces mesures législatives.
Dans une lettre adressée au ministre, j'ai souligné que la Commission de la capitale nationale avait déjà le pouvoir d'ériger un monument sans approbation du Parlement. De fait, la Commission de la capitale nationale est actuellement responsable non pas de un, de deux, de trois, de quatre ou de cinq monuments, mais de 16 monuments, y compris le monument commémoratif hongrois, le monument canadien pour les droits de la personne et le monument commémoratif de l'aide humanitaire, et un monument national de la Marine est même en cours de construction. L'érection d'aucun de ces monuments n'a exigé de mesures législatives.
Qu'est-ce qui peut bien pousser ces gens qui veulent ériger un monument national de l'Holocauste à croire qu'ils ont besoin, à cette fin, que leur projet soit avalisé par des mesures législatives? Je vais vous dire une chose, chers collègues. La Commission de la capitale nationale en est actuellement à la phase de planification de la création d'un monument national à la mémoire des victimes du communisme. Je ne veux pas diminuer l'importance d'un tel monument, car des millions de personnes ont souffert ou péri sous le régime communiste, dans l'ancienne URSS et ailleurs dans le monde. Nous érigerons un monument à leur mémoire. C'est tout à notre honneur. Toujours est-il que nous n'avons pas eu besoin d'un projet de loi pour le faire. Nous n'avons pas demandé aux familles de ces victimes de lancer une campagne de financement. Nous ne leur avons pas demandé de participer aux frais, car il s'agit bel et bien là de ce que nous faisons dans le cas présent. Nous avons rencontré la communauté qui voulait que l'on érige l'un de ces monuments, et nous nous sommes dit que, après tout, ils avaient peut-être les moyens de payer pour ce monument, et que nous n'avions donc pas besoin de le faire. Peut-on imaginer quelque chose de plus cynique que cela? Peut-on imaginer qu'un député de ce côté-ci de la table — ou même de l'autre côté de la table — puisse s'adresser à la population et affirmer que notre cynisme est justifié par la volonté de cette communauté de payer elle-même pour un monument que nous pourrions construire en claquant des doigts? Nous n'avons pas besoin de mesures législatives. Le problème n'est pas d'ordre financier. Pourrait-il s'agir de cupidité?
:
Le contenu de mon discours se renouvelle sans cesse, monsieur le président. J'admets l'intervention de mes collègues. Ils ont probablement eu l'impression trompeuse que je commençais peut-être à manquer d'énergie; ainsi, simplement pour leur donner l'occasion de croire qu'ils ont fait quelque chose d'utile, je peux maintenant vous assurer que, non, je n'étais pas à court d'énergie, et que le vent de fraîcheur que je m'apprête à insuffler à mon discours me donnera probablement encore plus d'énergie pour traiter d'un sujet à propos duquel nous devrions tous parler avec passion.
Je présente mes excuses à mes collègues du Bloc, car ma maîtrise du lexique anglais n'était pas à la hauteur de leurs attentes. Je tenterai de me montrer digne du Petit Robert, du Larousse, etc., dans la mesure du possible, de manière à ménager les susceptibilités.
Cependant, monsieur le président, il est important de ne pas oublier que la répétition est au coeur de l'intégration. En fait, en répétant une chose, oui, en répétant un concept, on parvient à faire comprendre ce que l'on veut dire, et, en l'occurrence, ce que je tente de déterminer, c'est toujours ce dont je parlais il y a quelques instants, à savoir, d'une part, s'il s'agissait d'une question de volonté, de volonté publique, de réflexion publique et de participation du public, et, d'autre part, s'il s'agissait d'une question d'argent. Nous avons clairement établi qu'il ne s'agissait pas d'une question d'argent.
Il faut que cela ait quelque chose à voir avec une question de pouvoir. En d'autres termes, il s'agit de savoir si le gouvernement du Canada aurait pu, aurait dû ou devrait avoir le pouvoir de proposer cela. Monsieur le président, tous mes collègues savent que le pouvoir est conféré au Cabinet et exercé par les divers ministres. Cela dit, la seule façon pour toute communauté — qu'il s'agisse de la communauté juive, italienne, hongroise ou de toute autre communauté du Canada — de savoir que le gouvernement et la population du Canada l'appuie, c'est qu'un ministre du Cabinet, un ministre de la Couronne, un administrateur du pouvoir populaire prenne effectivement la parole en son nom. Un ministre l'a fait. Le premier ministre l'a fait. Lorsqu'il s'est présenté ici pour répondre aux questions du comité, le débuté qui a déposé le projet de loi nous a dit que, oui, il avait non seulement consulté le premier ministre, le Cabinet et le ministre responsable, mais qu'il avait également obtenu leur approbation. Ils ont donné leur approbation. Pouvez-vous imaginer cela? Le premier ministre et le Cabinet ont approuvé le projet de loi, ils l'ont trouvé extraordinaire et l'ont soutenu. Tout le monde a appuyé le projet de loi.
Cependant, il semble que, par la suite, le premier ministre, le Cabinet et le ministre responsable de ce projet aient changé d'idée. Nous en sommes donc à examiner des articles comme celui-ci. Ce qu'énonce cet article, c'est que ni le ministre, ni le gouvernement ni le premier ministre ne peut assumer les coûts liés à la planification, à la conception, à la construction, à l'édification et à l'entretien du monument. Ce que dit cet article, c'est que cette responsabilité ne peut incomber au premier ministre, au gouvernement du Canada ou à la population canadienne, et que quelqu'un d'autre doit l'assumer.
Eh bien, voyons qui pourrait le faire. Appelons cela un conseil, mais il ne peut pas s'agir de la population canadienne. Il ne peut pas s'agir du premier ministre. C'est ce qui est inscrit dans cet amendement. Je ne peux pas imaginer que le gouvernement puisse défendre un amendement qui aurait pour effet de semer le doute quant à la volonté de son propre premier ministre et du ministre du Cabinet.
Lorsque ce dernier s'est présenté devant le comité, il était assis juste là, à la place numéro 18, monsieur le président, et je lui ai demandé s'il était toujours résolu à faire cela. Il m'a dit que cela ne faisait aucun doute. Je lui ai demandé de me dire s'il était disposé à accorder une recommandation royale dans l'éventualité où cela entraînait des coûts. Il m'a dit que cela ne faisait aucun doute. Eh bien, je ne sais plus qui parle au nom du gouvernement ou de la population du Canada. Si j'en crois ce qu'il m'a dit, il ne fait aucun doute que le ministre veut assumer les dépenses et exercer son pouvoir. Cela ne fait aucun doute. Il ne fait aucun doute que le gouvernement assumera toutes les responsabilités financières puisqu'il est prêt à accorder une recommandation royale. Et les membres du gouvernement qui se trouvent de l'autre côté déposent un amendement où il est affirmé que le gouvernement ne s'engagera pas dans ce projet parce qu'il coûte trop cher. Nous n'en savons rien. Personne n'a jamais demandé d'évaluation. Personne n'a mené d'étude de faisabilité à ce sujet. Personne n'a examiné les projets de conception. Personne n'a mené d'enquête nationale pour déterminer qui était intéressé à participer, quel cabinet d'architectes serait retenu, ce qui allait être fait et où cela allait être fait. Personne n'a rien fait de cela, et, par conséquent, nous ignorons le coût de ce projet.
Les membres d'en face doivent connaître les coûts puisqu'ils affirment vouloir que le conseil les assume dans leur intégralité. Nous ne savons pas si ces coûts s'élèvent à 10 $ ou à 10 millions de dollars, mais cela n'a aucune importance pour eux, car ils estiment que cette dépense fera sauter la banque. Ils considèrent que cette dépense entraînera la faillite d'un gouvernement dont les dépenses s'élèvent à 255 milliards de dollars. Pouvez-vous vous imaginer cela?
Eh bien, quant à moi, je ne le peux pas. Nous ne le pouvons pas. Nous devons prendre pour argent comptant tout ce que nous disent nos collègues. Lorsqu'ils ont présenté ce projet de loi... et je vais demander à ma collègue de Mississauga—Streetsville ou à mon collègue de Newton—North Delta à quoi ils pensaient lorsqu'ils ont voté, à la Chambre des communes, en faveur de quelque chose de complètement différent, c'est-à-dire en faveur de dispositions selon lesquelles le ministre serait chargé du projet et qu'il acceptait cette responsabilité.
Cela dit, je vais soumettre quelque chose à votre réflexion, simplement pour changer de sujet quelques instants. Le terme « chargé » fait partie du libellé pour une raison très précise, monsieur le président; cette raison précise est la suivante: nous évoluons au sein d'un système parlementaire dans le cadre duquel le gouvernement est responsable — je dis bien responsable — et doit rendre des comptes à la population à propos de toutes ses décisions.
Toutefois, nous sommes maintenant mis en présence d'un fait nouveau: les membres du gouvernement présentent un amendement selon lequel le ministre ne peut plus être tenu responsable.
:
Merci, monsieur le président.
J'ai mentionné précédemment que tous les Canadiens veulent honorer la mémoire des victimes de l'Holocauste, et que mon propre grand-père a combattu durant la Deuxième Guerre mondiale et a passé cinq ans dans un camp de travail après qu'il a été fait prisonnier de guerre. Ainsi, le sujet dont nous parlons revêt de l'importance pour moi, et je sais qu'il revêt de l'importance pour tous les Canadiens. En d'autres termes, tous les Canadiens veulent savoir qu'ils participent à ce projet de commémoration des victimes de l'Holocauste et qu'ils assument une partie des responsabilités et des obligations qui y sont liées.
Je me demande donc s'il n'y a pas anguille sous roche. Qu'est-ce qui se cache derrière l'amendement 6.1? Quelle est sa véritable raison d'être? Est-il motivé par de viles intentions? Je n'irai pas jusqu'à affirmer cela, car de toute évidence, nous nous ne saurions pas prêter de telles intentions au gouvernement. Alors, que se passe-t-il?
Chacun sait que ce projet de loi a obtenu l'appui unanime de la Chambre des communes. Tous les partis se sont prononcés en faveur de ce projet de loi d'initiative parlementaire, car il s'agissait de la bonne chose à faire, sur le plan tant moral qu'éthique. La Chambre des communes a soumis le projet de loi au comité pour qu'il l'analyse article par article, et, bien sûr, le comité l'a approuvé.
Cependant, au dernier moment — je dirais même à la toute dernière minute —, les membres du gouvernement ont déposé des amendements de façon très sournoise. Il s'agissait d'une tromperie, et cela démontre le mépris qu'ils ont pour la procédure. C'est ce qui s'est passé.
Ce n'est pas la première fois que nous sommes témoins du mépris que le gouvernement éprouve à l'égard de la procédure et du Parlement. L'amendement 6.1 en est une nouvelle preuve. Le gouvernement a fait fi de la suprématie du Parlement à maintes occasions. Nous n'avons qu'à nous rappeler la question des détenus afghans — le gouvernement a refusé de produire des documents non caviardés. Il a également refusé de produire ces documents non caviardés durant une séance du Comité permanent des comptes publics...
:
Laissez-moi vous expliquer, alors, pourquoi cela crève les yeux, monsieur le président, parce que je crois que nous allons devoir rester ici encore longtemps.
Malgré tout le respect que je dois à M. Laframboise, quand il est question des tactiques du Parlement qui, selon ses termes, comprennent l'obstruction systématique et les chicanes, les motions qui sont retirées pour être présentées de nouveau tout simplement parce que nous avons changé de local, je ne crois pas que ni l'un ni l'autre de ces termes s'applique. D'un côté, on ne peut pas refuser de tenir un débat très légitime afin de savoir exactement quel est l'objectif de cet amendement. D'un autre côté, nous parlons des tactiques utilisées par un parti politique qui, par des chicanes et subrepticement, essaie de faire ce qu'il ne peut pas faire de façon légitime. Ce sont peut-être des tactiques acceptables pour certains, dans le cadre d'un débat politique, et probablement d'un débat partisan, mais il s'agit certainement ici d'un débat, puisque c'est ainsi que nous devons travailler au Parlement. Nous ne pouvons pas faire cela, monsieur le président.
C'est pourquoi je suis heureux que le gouvernement m'ait donné l'occasion de m'exprimer sur quelque chose qui, dans cet amendement, crève les yeux. Si l'on suppose que, sur le chemin de Damas, ils n'ont pas eu cette illumination divine et veulent voir cette vérité qui crève les yeux, indissociable de cet amendement, et que le Bloc, qui l'appuie, aimerait aussi voir ce qui dans tout cela crève les yeux, je vais continuer. J'espère que vous leur avez fourni quelques victuailles, parce qu'il me faudra peut-être du temps pour savoir ce qui est si évident, qu'il s'agisse d'éléments positifs ou négatifs.
:
Monsieur le président, encore une fois, étant donné qu'on utilise encore le mot « obstruction », je vais parler de chicanes. Cela, c'est pertinent.
C'est exactement le même amendement que celui que le gouvernement a jugé nécessaire de retirer. Pourquoi a-t-il jugé nécessaire de le retirer il y a quelques instants seulement? Je vais vous dire, monsieur le président et chers collègues de tous les partis, pourquoi il a jugé nécessaire de le retirer. Il a voulu le retirer parce qu'il a réalisé qu'il ne serait pas correct pour lui de proposer un amendement qui contredirait tout ce que le comité et la Chambre des communes ont déjà approuvé. Il ne peut tout simplement pas faire cela. Il n'a pas ce pouvoir.
Comme M. Laframboise l'a dit il y a une ou deux minutes, nous devrions peut-être renvoyer cette question au Président, parce que le Président peut rendre une décision. Je crois que cela équivaudrait à un manquement à ses devoirs, à un manquement à ses obligations, qu'il s'agirait d'une façon d'agir irresponsable. Le Président de la Chambre des communes n'a pas demandé à notre comité de débattre de cette question de façon à ce qu'il puisse lui-même en débattre ensuite. Le Président de la Chambre, au nom de tous les députés, a expliqué qu'un projet de loi avait été déposé, et il nous a demandé d'en faire une étude article par article.
Habituellement, ce qui se passe, c'est qu'on parle des aspects techniques, mais en respectant le principe inhérent à la décision de la Chambre des communes, et, si vous me permettez d'être direct, cette décision doit être pleinement soutenue. Elle ne doit pas être rejetée. Il ne faut pas se contenter d'une décision mitigée et demander aux gens d'être satisfaits, ni jouer avec le public canadien en affirmant qu'un segment particulier de la collectivité, qui devrait être intéressé par la question est d'accord pour que nous prenions une décision mitigée en offrant moins que la pleine mesure qui, selon la Chambre des communes, est nécessaire au public canadien.
Nous ne pouvons pas demander à un particulier ou à un groupe — la communauté qui aurait pu participer au grand débat sur les valeurs du Canada — de consentir à moins qu'à ce que le Parlement, la Chambre des communes du Canada, a déjà accordé. C'est l'une des raisons pour lesquelles ils ont voulu retirer la motion qui vient d'être présentée de nouveau. Ils savaient qu'il fallait la retirer.
:
Monsieur le président, je fais tout ce que je peux. Comme je l'ai déjà dit, j'essaie de me concentrer sur le nouvel amendement qui a été déposé, ce nouvel amendement qui comprend les mêmes mots, les mêmes syllabes, les mêmes voyelles et les mêmes consonnes qui, regroupés, forment des mots qui se trouvent encore dans le dictionnaire anglais; et même dans le dictionnaire français. Et, savez-vous quoi? Ce sont exactement les mêmes mots. C'est pourquoi j'essaie de rester pertinent et de respecter la constance et l'intégrité des mots qui se retrouvent dans cet amendement.
Je dois aussi souligner qu'il s'agit d'un nouvel amendement, et que, s'il s'agit d'un nouvel amendement, les mots qu'on y trouve ne doivent pas avoir déjà été prononcés. Personne ne les a jamais entendus. En fait, il n'y a aucune mention de cette lettre du Congrès juif canadien qui a été lue aux fins du procès-verbal. C'est pourquoi je ne vais parler que de ce qui figure dans le procès-verbal.
Puisqu'il s'agit d'un nouvel amendement, donc de nouveaux mots, de nouvelles syllabes, de nouvelles voyelles et de nouvelles consonnes, cela veut dire, pour quiconque arrive à suivre, que le Congrès juif canadien ne soutient plus du tout la position du gouvernement, car c'est une nouvelle position. C'est une situation complètement différente, même si les mots, les syllabes, les noms, les consonnes, les voyelles, forment ensemble les mêmes phrases et les mêmes paragraphes.
Monsieur le président, la raison pour laquelle le gouvernement a retiré l'ancien amendement pour présenter ce nouvel amendement est qu'il a compris qu'il n'avait plus de soutien pour l'ancien amendement. Il a compris qu'il donnait aux membres de la collectivité, le grand public canadien, et à des segments particuliers de ce public, moins que ce que la Chambre des communes avait insisté pour qu'on leur donne.
Vous savez, il a dit il y a quelques instants que cette question était sur la table depuis 10 ou 15 ans. Je viens de parler au téléphone avec quelqu'un qui a signé cette lettre, celle qui a été lue, mais n'a pas été déposée...
:
Laissez-moi parler de la question du coût de la planification.
De toute évidence, lorsqu'un gouvernement, grâce aux pouvoirs que lui confère la Chambre des communes, s'apprête à lancer une nouvelle entreprise ou un projet particulier, il doit penser à la question des coûts. Nous tous, en tant que parlementaires responsables, voulons savoir si les choses sont abordables, peu importe le projet dont il est question. Le coût de la planification d'un projet est indissociable de la dépense générale que le gouvernement prévoit engager lorsqu'il prévoit faire quelque chose.
Nous savons, monsieur le président, que le gouvernement, par l'entremise de son député d'arrière-ban, est l'auteur de ce projet de loi. Il nous demande maintenant seulement d'étudier le coût de la planification. Mais il ne nous a pas présenté d'analyse de rentabilité — aucune analyse — avec cet amendement. Nous n'avons aucune information sur le coût du terrain, le coût de l'érection du monument, le coût de l'entretien. En fait, nous n'avons aucune idée de l'ampleur du projet, car nous n'en sommes pas encore à l'étape de la conception. Alors, combien coûtera l'étape de la conception, et quels coûts est-ce que le gouvernement prévoit refiler au Conseil?
Il ne faut pas oublier que la Chambre des communes a dit qu'en principe c'était cela que nous voulions. Il y a eu unanimité: les députés de la Chambre des communes, tous partis confondus, ont dit être d'accord pour que les coûts soient absorbés par la Chambre des communes, c'est-à-dire par le Parlement du Canada. Aujourd'hui, on nous présente un amendement selon lequel le gouvernement déclare qu'il veut que le conseil s'occupe de « payer les frais de la planification » — sans analyse de rentabilité — « de la conception »... Ne trouvez-vous pas cela incroyable?
Nous ne savons pas s'il va organiser un concours national ou international pour amener les gens à faire...
:
La vérité, bien sûr, monsieur le président, c'est que le gouvernement a décidé d'amender un par un chacun des articles du projet de loi qu'il affirme maintenant soutenir. Je ne sais pas si c'est possible d'avoir deux, trois ou quatre opinions, mais le gouvernement semble vouloir que tout se passe comme il le désire. Il ne tient donc pas compte du fait que les règles, les procédures ou les principes sur lesquels nous nous sommes entendus il y a dix minutes peuvent avoir changé dans la journée, 10 minutes plus tard, ou même deux heures plus tard. Ça ne fait rien. C'est une drôle de façon d'approcher les choses.
Nous parlons toujours des coûts de la planification et de la conception. Nous ne savons rien du processus qui nous permettra de mettre en oeuvre un projet de conception. Nous n'en connaissons pas non plus les coûts. Nous ne savons pas non plus combien coûtera tout ce processus de planification. Nous ne savons même pas quels seront les coûts de la construction, car nous ne savons même pas de quel matériau nous allons nous servir de combien de matériau nous allons avoir besoin. Quelle est l'ampleur de ce projet? Tous ces facteurs ont un coût.
Nous allons donc probablement refiler à ce conseil des coûts énormes, que le public aurait préféré ne pas refiler à une entité privée. On disait vouloir ce monument et le vouloir aux dépens des Canadiens. Je suis désolé, non, ce ne devrait pas être aux dépens... Ce devrait être grâce à tous les Canadiens. Nous voulons que tous y participent et que tous se l'approprient. Nous voulons devenir propriétaires de ce monument car nous avons participé à son érection par l'entremise de notre impôt. Nous voulons que le ministre, en tant que représentant du gouvernement et du peuple du Canada, aborde le coût de sa construction car c'est la seule façon dont nous pouvons nous l'approprier. Ce n'est à personne d'autre. Ce n'est pas à un conseil anonyme. Tout le monde peut contribuer.
Comme je l'ai déjà souligné en parlant d'un autre amendement, nous parlons ici de construction, d'aménagement et d'entretien d'un monument qui reflète la volonté de l'ensemble des Canadiens. Existe-t-il une analyse de rentabilité, comme je l'ai demandé il y a un instant? Nous voulons être pertinents. Nous voulons être responsables. Vous voulez qu'on sache que vous faites ce qu'il faut faire. Eh bien, parlez-nous de la taille et de l'ampleur de ce monument. Dites-nous à peu près combien il coûtera. Et dites-nous comment, concrètement, on en couvrira les frais. Quels seront les mécanismes utilisés? Qui sera responsable? Ne nous dites pas que, même si vous avez accepté en principe ce projet, c'est un groupe privé de cinq personnes qui assumera toutes les responsabilités liées aux frais et que ce groupe pourra un jour dire que ce monument appartient à tous les Canadiens.
Tout groupe de cinq personnes, ou de 10, ou de 20 ou de 500, tout groupe peut se présenter et ériger de son propre chef un monument, mais celui-ci reflétera ses propres... Nous parlons ici des coûts, de la planification, de la conception, de la construction, de l'édification et de l'entretien d'un monument, et de tous les autres frais dont le conseil sera chargé. Pourquoi? Pourquoi dire à tous ces gens, voilà, vous pouvez y aller? Vous pouvez vous constituer en organisme, et nous l'approuverons — quoique vous n'ayez pas besoin de notre approbation — et vous pouvez entrer en scène, recueillir de l'argent et construire ce monument, et ensuite, nous dirons que c'est un monument canadien. On parle ici de frais d'utilisation. On parle de taxer une communauté en particulier, non pas du système fiscal général, auquel chaque Canadien cotise directement et indirectement.
Vous savez, monsieur le président, je ne peux pas croire que l'on chicane pour tenter de faire adopter un amendement qui est irrecevable, ce que le gouvernement sait très bien. Il est irrecevable puisque vous, à titre de président, avez accepté l'avis éclairé de personnes qui ont étudié cette disposition au regard des procédures et au regard de tout ce qui avait d'autre part été fait...
:
Monsieur le président, le rappel au Règlement visait le fait qu'il y a présentement une obstruction systématique. Le Parti libéral n'a aucune amélioration à proposer. Dans cet amendement qui est déposé, on demande tout simplement d'ajouter des fonds pour couvrir les coûts de la planification, de la conception et de la construction. J'approuve les gens de la communauté juive quand ils disent qu'à tant faire que de mettre sur pied une campagne de financement, ils la feraient autant pour l'entretien que pour la construction.
Si les libéraux nous avaient soumis un amendement proposant d'aider à couvrir les coûts, plutôt que de les couvrir, on aurait pu présumer que le gouvernement allait les couvrir si jamais il manquait d'argent. Monsieur Volpe argumente en disant qu'on n'a pas de plan ni de chiffres, et qu'on n'a pas fait d'analyse. Lui non plus n'a pas fait faire de plan ou d'analyse quand il a déposé ses amendements. On est donc obligés, inévitablement, de respecter les demandes de la communauté.
C'est ce que fait le Bloc québécois. Ils nous disent, puisqu'il s'agit de faire une campagne de financement, qu'ils ne la feront pas seulement pour la construction, mais aussi pour l'entretien, la conception et l'édification. À mon avis, c'est parfait.
Pour ce qui est du reste, si on veut que le gouvernement couvre les coûts... Je maintiens que le gouvernement est responsable, selon les termes de ce qui nous est soumis. Si vous avez des modifications pour le bonifier, je suis ouvert. Par contre, on s'aperçoit que les libéraux sont contre ça. Ils veulent absolument être contre ce que demande la communauté. C'est un choix, et c'est pour ça que c'est une obstruction systématique. Le Parti libéral n'a pas l'intention de bonifier ce projet de loi, mais plutôt celle d'avoir gain de cause en matière politique en faisant une obstruction systématique.
Je suis prêt à rester ici. Je vais affronter les libéraux n'importe où et n'importe quand. Ça ne me pose aucun problème. En plus, je vais prendre le temps qu'il faut.
:
Je remercie mes collègues de leur intervention, parce que, très franchement, nous voulons préciser qui assumera, en vertu de la loi, tous les coûts de la planification, la conception, la construction, l'édification et l'entretien du monument.
Contrairement à ce que M. Laframboise a mentionné il y a un instant, nous n'avons pas besoin de déposer un amendement afin de déterminer qui ferait cela parce que nous avons déjà accepté dans les amendements, et dans les clauses non modifiées du projet de loi, que ce serait le gouvernement, par l'entremise du ministre, qui serait responsable de toutes ces activités. C'est là, en effet, l'un des principes élémentaires du projet de loi, c'est-à-dire que le gouvernement assume cette responsabilité pour l'ensemble du public canadien; non pas, comme il l'affirme, pour la communauté juive, mais pour tous.
C'est là l'élément essentiel. Est-ce le public canadien qui sera responsable de la planification, de la conception, de l'édification et de l'entretien de cela, ou est-ce que ce sera seulement une communauté en particulier?
Le public canadien, par le truchement de la Chambre des communes, a répondu: non, il s'agit d'un enjeu canadien. Il s'agit d'un enjeu en lien avec les valeurs canadiennes. C'est quelque chose qui reflète le public canadien, et, par conséquent, le public canadien, par le truchement de ses ministres, assumera cette responsabilité.
Je n'ai pas besoin de déposer un amendement au nom des libéraux pour affirmer autre chose. Nous convenons que c'est ainsi que les choses vont se dérouler. C'est pourquoi nous nous opposerions à cela. Selon cet amendement précis, ce devrait être un conseil. S'il est incapable d'obtenir ces fonds, le monument ne sera pas construit. Si le conseil n'agit pas en temps opportun, il ne sera peut-être pas construit du vivant de ceux qui souhaitent réellement le voir.
:
Le fait de savoir qui paiera est une composante essentielle du plan de dépenses décrit dans le projet de loi. Avec ce plan, avec cet amendement, le gouvernement a fait volte-face et affirmé que le conseil, et les personnes qui le composent, par leur capacité d'aller chercher ces fonds, doit assumer cette responsabilité financière. De fait, ils pourraient même mener une campagne pour en payer les coûts.
Pourquoi traiteriez-vous des membres d'une communauté donnée différemment de toutes les autres communautés qui ont obtenu un monument dans la région de la capitale nationale? Pourquoi? Pourquoi diriez-vous que ce groupe de personnes, qui se retrouveraient à siéger à sur un conseil, doivent maintenant assumer les responsabilités financières liées à la planification, la conception, la construction, l'édification et l'entretien d'un monument, alors que le gouvernement du Canada, soit directement, soit par le truchement de la Commission de la capitale nationale, possède déjà les fonds et est déjà en mesure d'effectuer tout cela sur le plan législatif sans même qu'on ait besoin de ce projet de loi ou de l'amendement?
Je pense que le gouvernement cherche vraiment à revenir sur l'intention exprimée par la Chambre des communes. Il ne veut pas construire cela, et il espère que les membres de la communauté juive qui pourraient finir par se retrouver au conseil pourraient être capables d'obtenir les fonds pour un monument dont on ignore tout. Nous n'en connaissons pas la taille, car nous n'en connaissons pas la conception. Nous n'en connaissons pas la planification, pas plus que nous n'avons le plan de construction.
On nous demande de tout gober aveuglément: « Faites-nous confiance »; « Faites-leur confiance »; « Ne vous en faites pas, tout va bien aller ». Le conseil sera responsable de tout. Mais, vous savez quoi, monsieur le président? Je ne suis pas certain que quiconque examinerait cela de manière logique et sur le plan de la procédure pourrait jamais accepter qu'un tel article fasse partie d'un projet de loi. Il ne se trouvait pas dans le projet de loi auparavant, et ce dernier a été adopté avec par chaque député... ce n'est pas tout à fait vrai... je ne peux tous les nommer ou encore dire qui n'était pas là, mais tous ceux qui s'y trouvaient l'ont appuyé, y compris tous les membres du Cabinet.
Ce n'est pas comme si l'exécutif n'appuyait pas déjà une position de principe qui appuyait cela sur le plan financier. Pourquoi le gouvernement utiliserait-il cet amendement pour retirer son soutien financier? Pourquoi affirmerait-il qu'il ne veut plus assumer les coûts de la planification? Pourquoi dirait-il qu'il ne veut plus assumer les coûts de la conception? Pourquoi refuserait-il d'absorber les coûts de la construction?
:
D'après ce que j'ai lu du projet de loi original pour lequel j'ai voté et qui a été adopté, le ministre supervise la planification et la conception du monument. Cela signifie que le ministre s'assurera que la conception et la planification du monument auront bien lieu. Ensuite il choisira un terrain public où ériger le monument. Puis le conseil mènera une campagne de financement pour obtenir l'argent pour le monument que le ministre aura jugé approprié, le niveau de dépenses approprié, et c'est ainsi que ce projet de loi est élaboré. Par la suite, la Commission de la capitale nationale s'occupera de l'entretien.
En quoi cette motion dont nous sommes saisis est-elle complètement différente? Ce qui se passe, c'est que nous demandons au conseil de participer à tout le processus. Le conseil mènera la campagne de financement pour obtenir l'argent qui paiera pour tout. Dans cette mesure, je pense que cela impose un gros fardeau au conseil, et que le ministre s'en voit libéré.
Je n'ai rien contre une campagne qui permettrait d'assumer les coûts de la planification et de la conception, de concert avec le ministre, comme le précise ce projet de loi: « En collaboration avec le conseil, supervise la planification et la conception du Monument ». J'aimerais voir quelque chose qui permettrait au ministre de prendre la décision relative à la conception du monument, et que le conseil soit alors responsable de recueillir l'argent pour le construire, exactement comme le prévoit le projet de loi.
Je suis d'avis que cet amendement impose un fardeau trop important au conseil. Cela pourrait mener à une situation où les efforts de financement d'un conseil seraient insuffisants au moment de recueillir l'argent nécessaire pour mener le projet à bien. J'envisage cela. J'envisage que nous pourrions nous retrouver avec un monument de qualité inférieure de cette manière en raison des hauts et des bas d'une campagne de financement pour ce monument précis, ou que nous nous retrouverions avec un monument inapproprié en raison du processus adopté. Cela me préoccupe.
J'aimerais voir un amendement qui permettrait de remplacer l'expression « couvrir le coût » par « contribuer au paiement du coût », de sorte que l'expression « couvrir le coût », qui, d'après ce que je comprends, signifie assumer tous les coûts — couvrir le coût — devienne l'expression « contribuer au paiement du coût ».
Monsieur le président, puis-je déposer un amendement de cette manière, ou ai-je besoin du consentement du comité?
:
Monsieur le président, la réponse du secrétaire parlementaire à la question de M. Bevington montre bien pourquoi le comité devrait faire comparaître quelqu'un qui sait vraiment ce dont qu'il s'agit.
Ma compréhension des propose de M. Bevington se divise en deux parties. De son propre aveu, le secrétaire parlementaire est absolument incapable de répondre à la question concernant l'autorité et la responsabilité du ministre. En vertu de notre régime politique, la responsabilité est toujours confiée au gouvernement. Elle ne peut pas être déléguée à personne. Quelqu'un d'autre peut avoir le pouvoir délégué d'exécuter une décision, mais l'exécutif, le ministre, détient en permanence la responsabilité de cette décision.
Donc, en vertu de cet article — et c'est, je pense, pourquoi son interprétation nous donne du fil à retordre, à M. Bevington et à moi —, nous n'avons même pas le pouvoir de demander au ministre de déléguer sa responsabilité, chose qu'il ne peut pas faire. Si cette interprétation est juste, je pense que nous devons faire comparaître le juriste de la Chambre pour nous dire si cela serait acceptable. Si, de fait, nous pouvons le faire et que l'interprétation du secrétaire parlementaire est que, de toute manière, le ministre conserve tous ses pouvoirs.... nous pouvons donc nous occuper de l'article comme nous le devrions, de façon réfléchie, délibérée.
Dans les circonstances, la réponse que j'ai entendue permet difficilement à M. Bevington et à moi-même d'affirmer que nous pouvons autoriser le ministre à abolir sa responsabilité ou à la déléguer. Il ne le peut pas. Il peut déléguer son autorité. C'est pourquoi nous avons une bureaucratie, un sous-ministre et, au-dessous, des subalternes, pour exécuter l'autorité du ministre.
Je ne suis pas sûr que nous ayons même besoin de cet amendement, plus particulièrement vu que M. Laframboise a déjà proposé un amendement dont vous avez dit que nous devions nous en occuper après celui-ci. La proposition de M. Laframboise — même si elle n'est pas encore à l'étude, mais vous avez dit que nous devrions y revenir plus tard — répond à cette question.
Je me demande si vous réviseriez votre décision et si vous décideriez, dans un souci de clarté et d'efficacité, de demander au député du côté ministériel de retirer l'amendement G-7.1 — qui, d'après moi, devrait être numéroté différemment — au sujet de l'amendement du Bloc québécois à l'article 8. À tout le moins, vous clarifieriez l'enjeu constitutionnel soulevé par les mots « responsabilité et autorité ».
:
Est-ce recevable, monsieur le président?
Le président: Si ce ne l'était pas, je le dirais. C'est recevable.
L'hon. Joseph Volpe: Ah!
Monsieur le président, je ne peux tout simplement pas y croire.
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
L'hon. Joseph Volpe: Je ne conteste pas la décision de la présidence.
Une voix: À vous de décider.
L'hon. Joseph Volpe: Et, s'il vous plaît, veuillez reconnaître que les membres de l'opposition ont tenté de travailler à l'intérieur du système et qu'ils ont toujours appuyé la présidence. Nous n'avons jamais contesté ses décisions. Nous avons laissé cela au côté ministériel, qui a contesté chacune de ses décisions.
Mais, quoi qu'il en soit, monsieur le président, cet amendement soumet les agents de financement à une contrainte relativement à ce qu'ils peuvent faire et ce qu'ils ne peuvent pas faire. C'est un groupe de bénévoles. On lit: « selon l'estimation de la Commission de la capitale nationale ». Le gouvernement du Canada — permettez-moi de le répéter encore — par son exécutif, le ministre, se lave les mains de toute l'affaire et affirme que la Commission déterminera si ces personnes ont pu obtenir suffisamment de fonds pour construire le monument. C'est incroyable, absolument incroyable.
Dieu merci pour le sous-amendement du NPD et, aussi, pour l'amendement du Bloc québécois sur les contributions admissibles. Cela montre encore que le gouvernement n'a pas seulement jeté la serviette à l'égard de ce monument, mais il l'a déjà oublié. Il a tout fait pour dire zut à l'idée, pour traiter la communauté juive différemment de toutes les autres en la faisant payer pour quelque chose que le public canadien avait déjà accepté. C'est scandaleux et honteux particulièrement pour quelque chose qui intéresse tous les Canadiens. Je suis embarrassé de l'existence de cet article.
:
Monsieur le président, je ne vois pas pourquoi on s'opposerait au paragraphe 11(1). À tout le moins, les paragraphes 11(1) et 11(2) donnent raison à tous les arguments que nous avons invoqués depuis le début; c'est-à-dire que le gouvernement du Canada, par l'entremise de son ministre des Transports, devrait être responsable de la planification, de la conception, de la construction et de l'entretien de ce monument au nom de tous les Canadiens.
Le nouveau paragraphe 11(1) vient nous confirmer que ce monument revient aux Canadiens. Le nouveau paragraphe 11(2), quant à lui, prévoit que tout l'argent recueilli (qu'on a qualifié de frais supplémentaires, d'une taxe imposée à une collectivité en particulier) sera versé au gouvernement du Canada.
Je crois que quiconque a suivi le débat sera d'accord avec nous. L'intention des amendements que nous avons proposés pour le projet de loi original était que le gouvernement du Canada s'occupe de tout au nom de la population canadienne. Le gouvernement a entraîné la collectivité juive dans le débat et a déçu le grand public, et il fait maintenant volte-face en disant qu'il va s'occuper de tout, mais que le monument va demeurer un monument canadien.
Nous sommes heureux de constater que ce sera après tout un monument canadien, parce que c'est ce que nous préconisions depuis le début. Et le gouvernement se sera opposé à cette idée jusqu'à la fin; mais voilà qu'aujourd'hui il fait son mea culpa en présentant un amendement qui nous donne raison.
Une voix: Et qui lui permet de garder les fonds.
L'hon. Joseph Volpe: Il nous dit aussi « En passant, s'il reste de l'argent, nous allons l'encaisser ». Bon, au moins, on aura atteint l'objectif final.
Nous sommes désolés que la collectivité juive ait été déçue et que la population canadienne ait été manipulée, mais nous sommes heureux de voir que le monument verra finalement le jour. Il sera érigé dans la capitale nationale, et la population canadienne pourra dire qu'il lui appartient.
Je pense que nous pouvons mettre la question aux voix.
(L'amendement est adopté.) [Voir le Procès-verbal]