:
Nous vous sommes reconnaissants, honorables membres du comité, de l'occasion qui nous est donnée de vous entretenir aujourd'hui de sécurité aérienne.
Avant de commencer, j'aimerais souligner que les spécialistes de la sécurité du Conseil national des lignes aériennes du Canada ont comparu devant votre comité le 15 avril pour exposer notre point de vue sur la sûreté aérienne, de sorte qu'aujourd'hui, nous vous parlerons exclusivement de sécurité.
Je m'appelle Laura Logan, présidente du Sous-comité de la sécurité et de la facilitation du CNLA ainsi que directrice, Systèmes de sécurité et réglementation, à Air Canada. Je suis accompagnée aujourd'hui par Lorne Mackenzie, qui est vice-président du sous-comité et directeur des affaires réglementaires, à la société WestJet.
Je désire aussi souligner que nous comparaissons devant vous aujourd'hui au nom des transporteurs membres du CNLA: Air Canada, Air Transat, Jazz Air et WestJet.
[Français]
L'aviation est une activité d'envergure mondiale et, par définition, les sociétés aériennes sont présentes dans les territoires de compétence de plusieurs gouvernements. Nous voulons encourager le gouvernement du Canada à continuer de recourir aux réseaux intergouvernementaux et à l'OACI lorsqu'il s'agit d'élaborer des politiques et des exigences de sécurité aérienne.
La coordination ne doit pas être uniquement philosophique ni rester superficielle. Des différences mineures au chapitre des exigences peuvent entraîner des coûts supplémentaires élevés et des perturbations sans améliorer de quelque manière la sécurité. Les sociétés aériennes membres du CNLA reconnaissent que la sûreté et la sécurité des déplacements constituent une priorité essentielle pour tous les Canadiens et est un élément vital de notre sécurité nationale dans son ensemble.
[Traduction]
Nous reconnaissons aussi que les ressources humaines et financières consacrées à la sécurité aérienne ne sont pas illimitées, bien que les menaces nouvelles et en émergence exigent une vigilance constante et une réflexion novatrice. C'est pourquoi, en matière de contrôle, nous militons fortement en faveur d'une démarche globale qui repose sur une utilisation plus efficiente des ressources actuelles et qui ne se limite pas au raffinement de la technologie aux points de contrôle. Bien qu'utile, la technologie n'est pas à toute épreuve. En ce sens, nous appuyons vigoureusement l'annonce faite par le à l'effet de rechercher et d'élaborer une politique de formation en contrôle comportemental.
Actuellement, tous les voyageurs aériens, à l'exception des personnes désignées par la TSA ou, de manière exceptionnelle, par les transporteurs, se présentent comme des inconnus aux points de contrôle, où on présume qu'ils présentent tous des risques égaux. Mais en réalité, des données sont déjà accessibles sur le passager. Le transporteur détient déjà des renseignements sur chaque passager, qu'il a obtenus durant le processus de réservation. Le gouvernement possède des renseignements qui peuvent être mis à profit, notamment, par exemple, sur les passagers qui détiennent une carte NEXUS et qu'on peut considérer à moindre risque ou « connus ». L'observation du comportement permet aussi de disposer d'autres renseignements.
Cette information peut être combinée pour distinguer les passagers qui présentent des risques plus élevés de ceux qui présentent des risques moindres, de sorte que les efforts de contrôle peuvent être redéployés de manière optimale.
Le contrôle doit être considéré comme un processus global qui puise dans plusieurs sources d'information pour évaluer le risque que présente un individu. S'en remettre à un point de contrôle fondé sur la technologie qui soit uniforme et qui comporte un élément « hasard » n'est ni infaillible ni économique.
[Français]
L'application des pratiques d'excellence dans d'autres territoires de compétence a fait ressortir la réussite importante du contrôle comportemental qui, je souligne, n'est pas du profilage racial. Cette technique par laquelle les agents professionnels questionnent et observent les voyageurs tout au long du processus de contrôle est considérée par le CNLA comme une méthode efficace et économique de déceler des comportements suspects sans empiéter sur la vie privée des personnes.
Israël est reconnu comme un chef de file en matière de procédure d'évaluation comportementale. C'est pourquoi le CNLA recommande que le comité examine et analyse plus à fond les méthodes utilisées par ce pays à ce chapitre.
[Traduction]
Le CNLA appuie sans réserve l'examen exhaustif de l'ACSTA annoncé par le ministre des Transports, qu'il considère comme une occasion de faire en sorte que les Canadiens tirent la meilleure valeur possible de leur investissement en sécurité. Nous croyons que cet examen devrait toucher tous les aspects de l'organisation. Il devrait notamment porter sur sa structure et son mandat et voir à déterminer si le modèle administratif ou de gouvernance actuel demeure le meilleur moyen de s'acquitter de son mandat. Il est impératif, à cette fin, de disposer d'une structure qui permette une consultation rationnelle et transparente avec les principaux intervenants et avec les utilisateurs des systèmes en place, dont les transporteurs aériens.
Le monde de la sécurité aérienne est en constante évolution et nous croyons qu'il est légitime de prendre périodiquement du recul pour effectuer un examen minutieux du système et d'examiner les meilleures pratiques et structures en place ailleurs. Dans le cours d'un examen, il est tout à fait légitime de demander si une agence de la sécurité aérienne qui confie à des tierces parties la prestation des services de contrôle et de sécurité aux aéroports constitue un modèle d'administration rentable et d'examiner si une structure de ce genre favorise le niveau de service de première ligne auquel s'attendent et sur lequel comptent les Canadiens. L'un des aspects clés de tout examen de la sécurité aérienne doit être l'évaluation de l'efficience et de l'efficacité de la prestation des services de contrôle de sécurité.
[Français]
Par ailleurs, l'incident de 2009 de Delta Air Lines, qui a exigé un resserrement des contrôles de sécurité pour les vols à destination des États-Unis, a démontré la nécessité d'une planification rigoureuse et permanente des mesures d'urgence de la part des autorités responsables de la sécurité aérienne au Canada, y compris l'ACSTA. Cet incident a en effet révélé que les menaces à la sécurité dans le monde exigent que le modèle de fonctionnement de l'ACSTA soit mieux positionné afin de réagir plus rapidement au changement, et qu'on cherche de nouvelles possibilités d'améliorer la sécurité aérienne et de la rendre plus astucieuse et économique.
Le CNLA recommande en outre la mise en place formelle de consultations régulières avec les intervenants afin d'assurer la coordination des mesures nouvelles et en cours, ainsi que de diagnostiquer et de résoudre les problèmes liés au début de traitements.
[Traduction]
Depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001, la sécurité aérienne est intrinsèquement liée à la sécurité publique et à la guerre au terrorisme. Nous sommes tous concernés par l'efficacité de la sécurité aérienne, et le gouvernement du Canada doit reconnaître que le fait d'assurer des déplacements sûrs et sécuritaires est un bien public qui doit être financé en conséquence. En effet, contrairement à ce qui est en usage dans d'autres secteurs des transports, le coût de la sécurité du transport aérien se reflète directement dans le billet du voyageur, parce que ce sont les voyageurs aériens qui assument le coût occasionné par l'Administration canadienne de la sécurité du transport aérien, l'ACSTA.
Selon la Transportation Security Administration des États-Unis, au cours de l'exercice 2009, le budget de 6 milliards de dollars consacré par la TSA à la sécurité aérienne était financé comme suit: 63 p. 100 par des crédits; 30 p. 100 par les voyageurs aériens; et 7 p. 100 par les transporteurs aériens.
Il est particulièrement approprié de comparer notre stratégie de financement avec celle en vigueur aux États-Unis. Comme d'autres témoins l'ont affirmé devant votre comité, les décisions prises par la TSA ont des incidences sur les exigences de sécurité des autres pays, en particulier sur celles du Canada, compte tenu de la proximité géographique de nos deux pays et du fait que le Canada est l'un des points d'accès aux États-Unis les plus névralgiques.
Notre gouvernement a affirmé, avec raison, que le Canada devait harmoniser son action avec celle des États-Unis en matière de sécurité continentale. Cependant, si on examine le mode de financement de la sécurité aérienne dans les deux pays et ses répercussions sur les voyageurs aériens, on constate une disparité flagrante. Par exemple, dans le cas d'un vol aller-retour Boston-Paris, le voyageur aérien paiera un droit pour la sécurité de 5 $. Il devra par contre payer un droit de 28 $ dans le cas d'un vol Montréal-Paris.
À mesure que la TSA continue de mettre au point ses politiques et exigences de sécurité, la plus grande partie de celles-ci sont assurées par les recettes générales du gouvernement. Ainsi, à mesure que le Canada adopte de nouvelles mesures, notre modèle « utilisateur-payeur » fait que les consommateurs canadiens sont appelés à concurrencer le Trésor américain.
[Français]
À une époque où les gouvernements de par le monde doivent répondre aux nouvelles menaces à la sécurité — en émergence — d'envergure mondiale, en s'engageant vigoureusement à financer la sécurité aérienne, le modèle utilisateur-payeur à 100 p. 100 du Canada a-t-il encore du sens?
Le CNLA croit fermement que la sécurité aérienne est une question de sécurité nationale et que les voyageurs aériens ne devraient pas assumer la totalité des coûts des mesures destinées à protéger les Canadiens contre les menaces potentielles. C'est pourquoi le conseil recommande que le gouvernement du Canada établisse un modèle de financement de la sécurité aérienne qui tienne compte du partage de ses avantages, qui soit durable à long terme, qui soit mieux adapté et harmonisé avec un modèle nord-américain, et qui prévoie un apport accru des intervenants par la transparence et la consultation.
[Traduction]
Nous ne préconisons pas que l'État assume la totalité des coûts de la sécurité aérienne. Nous affirmons que le modèle actuel n'est pas viable. Si le principe de l'utilisateur-payer doit dominer, nous devons alors examiner de nouveaux moyens de mettre en oeuvre ce modèle.
Par exemple, les loyens des aéroports rapportent environ 300 millions de dollars par an, qui sont encaissés au titre des recettes générales. Pourquoi ne pas consacrer ces fonds, qui sont produits par l'industrie aérienne, aux coûts de la sécurité aérienne?
Pour conclure, j'aimerais réitérer l'engagement sans réserve des sociétés aériennes membres du CNLA d'assurer à leurs passagers le niveau de sûreté et de sécurité le plus élevé possible. Nous croyons que la sécurité aérienne est une question de sécurité nationale et qu'elle exige un financement, une coordination et un encadrement accrus de la part du gouvernement du Canada.
Merci.
D'abord, je vous remercie beaucoup, madame Logan et monsieur Mackenzie, de votre participation. Votre document est assez explicite et je pense, madame Logan, qu'à à titre de responsable de la sécurité — vous êtes directrice, Systèmes de sécurité et réglementation —, vous êtes la personne toute qualifiée pour nous faire ces recommandations.
Personnellement, depuis plusieurs années, j'ai des questions et des doutes quant à la façon dont se comporte l'ACSTA, d'abord parce qu'elle fait affaire avec des sous-traitants de l'entreprise privée. Je vois que vous en avez parlé dans votre document. J'ai des doutes parce que, dans le devis que j'ai eu la chance de consulter, nulle part il n'est dit qu'il faut que l'entreprise privée se prépare à toutes les possibilités, y compris à faire face à toutes sortes d'événements imprévus.
On s'est aperçus en décembre que, finalement, on n'avait pas le personnel requis pour faire face aux exigences émises par les États-Unis. On nous a avoué bien candidement avoir dû faire appel à la police, à la GRC, à tous les autres corps policiers. Finalement, il n'y avait pas assez de personnel pour pouvoir faire le travail. Donc, c'est inquiétant et cela veut dire que, toutes les fois qu'il y aura une menace, peu importe ce qui pourrait se produire, on va être encore pris avec des files d'attente énormes. Évidemment, pendant ce temps-là, l'industrie aérienne se bâtit une mauvaise réputation.
Si je comprends bien, ce que vous voulez, c'est être partie prenante. Vous voudriez être consultés? Essayez de m'expliquer ce que vous souhaiteriez par rapport à cela.
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On aimerait bien être partenaires dans le processus, parce qu'en ce qui concerne la sûreté aérienne, il y a beaucoup d'intervenants: il y a Transports Canada, l'ACSTA qui est responsable de toutes les fouilles de sûreté, les transporteurs, les aérodromes, plusieurs corps policiers. Selon l'aéroport, il se peut que ce soit un corps policier municipal, provincial ou la GRC qui effectue la surveillance. Il y a des douaniers, le Service canadien du renseignement de sécurité. Il y a plusieurs intervenants. Il faut travailler en partenariat pour répondre aux situations de la meilleure façon qui soit. Plutôt qu'un groupe ne se tienne à l'écart, avec une seule réponse à offrir, on aimerait être consultés. Il est possible que les transporteurs soient capables de faire un peu plus en ce qui a trait à la préparation ou au traitement des passagers, afin de diminuer les files d'attente. Il se peut que Transports Canada puisse réécrire les règlements que l'ACSTA devra appliquer, de façon à minimiser les besoins.
En ce qui a trait aux événements du 25 décembre, toutes les exigences de Transports Canada découlaient directement des règlements émis par la TSA aux États-Unis. Donc, Transports Canada n'avait pas beaucoup de flexibilité. Par contre, on a communiqué presque quotidiennement avec la TSA, tout de suite après, pour expliquer aux responsables comment leurs décisions avaient presque provoqué l'interruption des vols transfrontaliers au Canada. En fait, ils étaient presque tous suspendus, ce qui était inacceptable.
Certains transporteurs d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Sud, également touchés, se sont plaints aussi. Cependant, le Canada a été touché davantage que les autres pays à la suite des mesures mises en place après les évènements du 25 décembre.
On a travaillé avec la TSA et on a trouvé des façons d'atteindre un niveau de sûreté et de fouille équivalent, mais qui causait moins de problèmes. C'est la raison pour laquelle on a eu le droit de modifier le système, dès le 20 janvier, et de ne plus avoir à fouiller 100 p. 100 des passagers. On avait trouvé d'autres méthodes.
Le travail a continué et, dès le 8 avril, il y avait encore des améliorations sur le plan des besoins et de la façon dont ils avaient été établis par la TSA et Transports Canada, en vue d'améliorer encore la situation.
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Merci à tous les deux d'être ici. Évidemment, en tant que partenaires qui représentez les deux principaux transporteurs au Canada, je sais que vous y êtes pour beaucoup dans ce processus également, et nous apprécions certainement cela et nous sommes heureux de vous accueillir aujourd'hui.
Évidemment, autour de cette table, il y a des gens qui comptent parmi les plus grands utilisateurs de votre service. Je viens de l'Alberta, alors je passe beaucoup de temps dans les aéroports et dans les airs, pour me rendre dans ma circonscription chaque semaine. Les gens sont bien au courant de ce fait, et on me demande souvent si j'en ai assez de toutes les files d'attente à cause de la sécurité et ce genre de chose. Les gens qui voyagent comprennent que c'est un problème pour les voyageurs.
Chaque semaine, on commence à reconnaître des gens qui sont également de grands voyageurs, et je songe souvent au temps et aux efforts demandés aux entreprises ainsi qu'à la productivité qui peut être perdue en raison des longs temps d'attente dans un aéroport ou des longs retards.
Évidemment, la sûreté est un enjeu très important pour les voyageurs aériens et nous voulons nous assurer d'y voir, mais ce faisant, nous voulons également nous assurer de bien utiliser les ressources.
Ma question est en deux volets.
D'abord, vous avez parlé de certaines des stratégies et initiatives que le gouvernement entreprend. Vous avez parlé en détail du contrôle comportemental. Vous avez brièvement parlé des nouveaux scanneurs corporels. J'aimerais vous entendre sur cette technologie et savoir si, selon vous, elle constitue et constituera une amélioration.
En second lieu, que pouvons-nous faire d'autre ou de quelles autres manières selon vous pouvons-nous améliorer non seulement la sûreté, mais l'efficacité avec laquelle nous contrôlons les gens aux aéroports?
C'est une préoccupation pour les Canadiens. Ils veulent savoir qu'ils sont en sécurité. Ils veulent savoir qu'ils sont en sécurité lorsqu'ils voyagent. Ils veulent savoir que nous veillons à leur sécurité. Mais ils veulent également s'assurer qu'ils peuvent être contrôlés aussi rapidement que possible.
Que pouvons-nous faire pour trouver cet équilibre? Que pouvons-nous faire de plus?
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Permettez-moi de parler en premier lieu des scanneurs.
Tout d'abord, je suis certain que je parle au nom d'Air Canada et des autres membres du CNLA quand je dis que nous ne prendrions pas l'avion si nous pensions qu'il y a des risques en matière de sécurité. Nous faisons confiance au système, nous savons que les gens sont contrôlés à un degré qui nous convainc que les niveaux de sécurité sont raisonnables.
Pour ce qui est du scanneur et de toutes les nouvelles technologies à venir, nous sommes tous en faveur d'une vitesse de traitement plus rapide et nous aimerions que la technologie fasse partie de cette stratégie, surtout les niveaux plus récents dont le volume de traitement est moins envahissant, plus efficace, ce genre de chose. Si on peut maintenir ou améliorer le niveau de sécurité et accroître la vitesse de traitement, tout le monde sera gagnant.
En fait, après les événements de décembre aux États-Unis, si nous voulions continuer à offrir des vols vers ce pays, il nous fallait respecter les mesures mises en place par les États-Unis. Gardez à l'esprit que les scanneurs ne visent en particulier que les vols vers les États-Unis. C'était une étape nécessaire pour assurer la sécurité de nos voyages vers les États-Unis, pour continuer à offrir des services.
J'aimerais penser que si nous pouvions tous prendre du recul et examiner encore le réseau global et nous demander ce qui est efficace et ce qui est efficient, et adopter une démarche plus méthodique à cet égard plutôt que de se contenter de réagir, nous constaterions que nous pourrions mettre en place une technologie plus efficace à long terme. On parle d'analyse comportementale et ce genre de chose.
La deuxième question concernait...
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Merci. Je vais partager mon temps de parole avec M. Mayes.
J'ai une seule question. Beaucoup de gens m'ont dit que le processus de demande des cartes NEXUS était laborieux et très envahissant. J'ai moi-même fait la demande d'une carte NEXUS et je suis peut-être la seule personne au Canada à avoir trouvé le processus assez simple.
Certains seront peut-être étonnés d'apprendre que je pratique la chasse depuis l'âge de huit ans environ. J'ai eu à suivre un cours sur la sécurité et le maniement des armes à feu. Puis j'ai eu à remplir des formulaires. Tous les cinq ans environ, j'ai à remplir des formulaires parce que je possède une arme à feu. Laissez-moi vous dire que les chasseurs de ce pays ont à se plier à un processus des plus envahissants. Les permis sont renouvelés aux cinq ans. Il y a vérification des antécédents, même du côté des ex-conjointes et tout.
Très honnêtement, j'ai été surpris de constater à quel point il est facile d'obtenir une carte NEXUS par opposition au permis d'armes à feu, tout particulièrement compte tenu des événements du 11 septembre. Personne ne pourrait causer autant de ravages au moyen d'une arme moderne au Canada, même en trois semaines.
Je me demande donc si nous ne sommes pas en train de nous diriger vers un système en vertu duquel une seule carte ou une seule base de données biométriques permettrait aux gens de se déplacer en avion, en train, en autocar ou en voiture, de franchir la frontière, d'accéder à la Colline du Parlement, aux palais de justice, etc. Sommes-nous en train de nous diriger vers un système de biométrie, de carte unique ou autre pour lequel il n'y aurait qu'une base de données centrale indiquant que vous êtes, par exemple, un risque de niveau A, B, ou C pour la sécurité, ce qui vous donne ou non certains droits par la suite?
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins.
Comme vous le savez, notre gouvernement tente d'assurer un niveau acceptable de sûreté en limitant ses coûts sans pour autant nuire au déplacement opportun et efficace des passagers.
Qu'est-ce alors qu'un niveau acceptable de sûreté? Voilà ce qu'il faut déterminer avant de pouvoir véritablement amorcer les diverses initiatives envisagées à cette fin. Bien entendu, il y a différentes couches de sûreté à l'heure actuelle, à savoir la carte NEXUS, les scanners corporels ou les techniques de contrôle fondées sur le comportement qui sont appliquées dans les aéroports. Ce sont tous différents niveaux. Selon moi, c'est surtout la façon de faire ces choses, leur mise en oeuvre, qui importe.
Votre commentaire qui suit a capté mon attention:
Dans le cours d'un examen, il est tout à fait légitime de se demander si une agence de la sécurité aérienne qui confie à des tierces parties la prestation des services de contrôle et de sécurité aux aéroports constitue un modèle d'administration rentable...
Vous en êtes presque à dire que vous aimeriez mieux confier la tâche à un gouvernement plutôt qu'à des tiers. C'est plutôt intéressant, parce que mon collègue m'a fourni de l'information sur l'approche adoptée en Nouvelle-Zélande et sur cette vaste entreprise internationale de sécurité, QuinTech, dont le siège social se trouve au Pays-Bas. Elle voit aux contrôles de sûreté dans différents pays, dont l'Australie, la Chine, la Finlande, l'Allemagne, la Malaisie, le Royaume-Uni et les États-Unis.
J'aimerais que vous m'expliquiez rapidement pourquoi vous pensez qu'il conviendrait mieux de confier les contrôles de sûreté aéroportuaires, c'est-à-dire la responsabilité de fournir les effectifs et d'appliquer les différents niveaux de sécurité, au gouvernement du Canada plutôt que de donner ce contrat à une entreprise.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être des nôtres aujourd'hui.
Je ne fais pas partie du comité, comme vous avez pu le constater; je suis ici à titre de remplaçant. Toutefois, cette question se rapporte à certaines de mes autres responsabilités parlementaires et aux travaux auxquels je participe en tant que membre du Comité de la sécurité publique et nationale, qui se penche notamment sur l'efficacité de l'ASFC et le passage de la frontière. Certains parallèles se dégagent, selon moi, en ce qui a trait aux files d'attente aux principaux postes frontaliers, au temps qu'il faut mettre pour les contrôles de sécurité, aux fonctions des agents des services frontaliers de même qu'à certaines techniques et aux contrôles de sûreté accrus auxquels nous sommes maintenant tenus de nous plier.
Vous êtes sans doute nombreux à savoir — du moins, ceux qui viennent de ma région, c'est-à-dire du Sud de l'Ontario — que se rendre aux États-Unis implique souvent, à l'approche de la frontière, d'écouter la radio pour prendre connaissance des temps d'attente à la frontière. Beaucoup de gens savent très bien à quoi je fais allusion. Il me semble y avoir de nombreux parallèles.
Mon expérience d'homme d'affaires m'incite à vouloir approfondir cette question d'efficacité. Souvent, lorsque le gouvernement exécute un programme, comme nous l'avons fait, il s'en dégage beaucoup de pratiques inefficaces. J'aimerais revenir sur votre commentaire à propos du volet administratif de ce programme. Dites-vous que l'examen en question permettrait de faire la lumière sur les gains d'efficacité possibles du côté administratif? Est-ce un processus administratif très lourd?
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Merci, monsieur le président.
J'ai écouté ce que vous avez dit. Évidemment, la chaîne de partenariats est très importante dans le secteur de l'aviation en général, mais nous semblons toujours revenir à la même chose — ou, si je peux être direct, vous en revenez à la même chose — c'est-à-dire, en bout de ligne, l'ACSTA. C'est ce que je continue d'entendre, de toute façon, que l'administration est peut-être trop lourde.
Dans une étude de l'ACSTA et une réorganisation de cette dernière, j'aimerais connaître votre opinion. Si vous étiez responsable — je sais que je vous demande de vous jeter à l'eau — qu'étudieriez vous au sujet de l'ACSTA et de la mise en oeuvre de la stratégie?
À l'heure actuelle, nous parlons de beaucoup de choses. Nous avons dit qu'Israël contrôle les « personnes dangereuses » et que l'Amérique du Nord contrôle les « objets dangereux ». Mais si vous décidez de remanier une méthode de sécurité, c'est comme ça que je le vois, il s'agit d'une chose très sérieuse. Nous ne pouvons probablement pas faire ça à ce stade-ci, d'autant plus qu'il s'agit maintenant d'une culture, selon moi, essentiellement.
Qu'examineriez-vous au sein de l'ACSTA pour apporter des améliorations sur l'efficacité de tout le système? Que changeriez-vous, ou du moins qu'étudieriez-vous pour recommander des changements?