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Monsieur le président et chers collègues, laissez-moi souhaiter la bienvenue au comité à notre plus récent membre, Mme Bonnie Crombie.
Monsieur le président, en ce qui concerne le paragraphe trois de notre premier rapport, et l'invitation que nous avons faite aux représentants de Toyota Motor Corporation, je veux qu'il soit très clair dans le compte rendu que lorsque que nous avons discuté des représentants que nous voulions entendre, nous cherchions des gens qui avaient un pouvoir de décision en ce qui concerne Toyota Motor Corporation et ses produits au Canada et, j'ose dire, aux États-Unis.
J'ai proposé, comme vous le voyez dans le rapport, M. Yoshimi Inaba. Je crois comprendre que Toyota Canada propose quelqu'un d'autre.
Maintenant, la personne qui représente Toyota Canada, M. Stephan Beatty, en réponse à une question du Financial Post qui visait à savoir pourquoi Yoshimi Inaba était la personne appropriée pour comparaître devant les comités du Congrès des États-Unis, a répondu ce qui suit:
Le président nord-américain [Yoshimi Inaba], qui est responsable de toutes les activités consolidées en Amérique du Nord, est la personne qui comparaîtra devant le comité, et est celle qui a été invitée à comparaître devant le comité et est la personne qui connaît le mieux toutes ces activités et la chronologie des événements.
Il faisait allusion à Toyota en Amérique du Nord.
Il est la personne qui doit être là.
Et, à mon point de vue, « là » signifie également ici.
Lorsqu'on a demandé à M. Beatty pourquoi M. Inaba était préférable au président de l'entreprise, il a répondu ce qui suit:
En partie parce qu'il est l'ancien président de Toyota Motor Sales et qu'il a dirigé l'entreprise pendant les années où elle se développait en Amérique du Nord.
Maintenant, pourquoi accepterions-nous quelqu'un de moindre importance pour comparaître devant le présent comité? Allons-nous laisser planer la suggestion que Toyota n'a pas une aussi haute estime de son marché canadien que de son marché nord-américain; ou peut-être que les comités du Congrès des États-Unis sont dignes de plus d'égards que les comités de la Chambre ici au Canada; ou peut-être que les consommateurs canadiens ne méritent pas autant de protection et d'accès à l'information que les consommateurs américains; ou, pire encore, en termes d'information qui sera envoyée, les propriétaires de produits Toyota aux États-Unis sont dignes d'une plus grande attention que les propriétaires au Canada?
Monsieur le président, je veux qu'il figure au compte rendu que si M. Inaba ne se présente pas ici, nous n'avons pas besoin de parler à quiconque d'autre. En ce qui nous concerne, nous n'avons pas besoin de parler à n'importe quel autre représentant que Toyota veut envoyer devant le comité. Il est absolument ridicule que nous soyons traités comme des parlementaires de deuxième et de troisième ordres en Amérique du Nord et comme des consommateurs qui ne sont pas dignes de la protection que Toyota offre au reste des consommateurs dans le monde et en Amérique du Nord.
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Merci, monsieur le président.
Il est agréable d'être de retour ici au comité des transports.
M. Volpe a raison de dire qu'il s'agit d'une question sérieuse. Cela a trait au type de témoignage que nous allons entendre. En fait, je préférerais que M. Toyoda vienne également au Canada. Il s'agit d'une question de réciprocité concernant la façon dont Toyota traite la question du rappel, pas simplement aux États-Unis, mais au Canada, pays qui est plus important pour nous et dont nous avons la responsabilité.
Il y a clairement une différence dans ce qui est en train de se faire. Aux États-Unis, M. Toyoda a précisé plusieurs éléments différents que l'entreprise va fournir à ses clients et également aux non-clients avec des assurances en matière de sécurité publique, que l'entreprise ne fera pas ici au Canada.
Que l'on refuse les témoins suggérés au présent comité est très préoccupant à ce moment-ci, parce que nous demandons quelque chose qui est très simple et très court comparativement à ce qui se passe au Capitole de Washington, où les clients américains de Toyota jouiront de différents avantages de ce rappel et où ce pays obtiendra des résultats différents à cause de ces rappels, et de la reddition de compte. En fait, M. Toyoda a promis au Congrès américain de l'information mondiale que Toyota n'a toujours pas fournie au présent comité et au comité de l'industrie, qui ont réclamé cette information auprès de l'entreprise. L'entreprise va fournir cette information aux États-Unis, mais à l'heure actuelle, elle ne la fournira pas au présent comité ni au comité de l'industrie.
Ce sont des questions sérieuses qui doivent faire l'objet d'un examen. J'espère à tout le moins qu'ils vont comprendre que nous sommes sérieux au sujet de cette question. Nous nous attendons à être traités de la même manière que nos voisins du Sud. Moins que cela serait inacceptable pour les Canadiens.
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Merci beaucoup, monsieur le président, de nous permettre de comparaître devant votre comité pour discuter de ce qui est pour nous une question très importante.
Premièrement, permettez-moi de me présenter. Je m'appelle Gerard McDonald, comme l'a dit le président, et je suis sous-ministre adjoint associé du Groupe de sécurité et sûreté, du ministère des Transports du Canada, dont relève le programme de sécurité routière. Je suis accompagné de deux collègues, M. Louis-Philippe Lussier, chef de la Division des enquêtes sur les défauts et les rappels, et M. Trevor Lehouillier, gestionnaire de la section des enquêtes sur les défauts.
Mes représentants et moi avons travaillé fort pour résoudre les questions préoccupantes soulevées par le récent rappel de modèles de voitures Toyota et Lexus.
[Français]
Je suis ici pour vous donner des détails sur la situation et un aperçu des mesures prises par le ministère pour protéger les conducteurs de véhicules canadiens et préciser les obligations qui incombent au fabricant en vertu de la Loi sur la sécurité automobile.
[Traduction]
En ce qui concerne la situation, comme vous le savez sans doute, Toyota a récemment annoncé de nouveaux rappels et la prolongation de rappels déjà en vigueur touchant plusieurs modèles de véhicules automobiles. Le premier rappel annoncé en octobre 2009 concernait le coincement potentiel de la pédale d'accélération par un tapis de plancher mal fixé ou incompatible. Le second rappel annoncé en janvier 2010 portait sur certains mécanismes de pédale d'accélération susceptibles de coincer la pédale en position d'accélération partielle, ou qui décéléraient lentement.
Le mois dernier, Transports Canada a été mis au courant des rappels additionnels concernant les modèles de véhicules hybrides Prius et Lexus 2010 et de certaines Camry 2010. En vertu de la Loi sur la sécurité automobile, tout fabricant ou importateur qui décèle un défaut lié à la sécurité dans un véhicule, a l'obligation légale d'en avertir immédiatement le gouvernement et les propriétaires concernés. À défaut de conformité, il existe des recours, notamment les poursuites devant les tribunaux.
[Français]
Dans tous ces cas, Toyota a respecté ses obligations légales en informant Transports Canada de la situation et, dans chaque cas, Transports Canada a rencontré Toyota pour discuter des rappels et pousser l'entreprise à prendre les mesures correctives nécessaires afin de protéger les consommateurs.
Nous nous sommes assurés que les défauts décelés dans les véhicules des consommateurs canadiens concernés seront corrigés, au même titre que ceux dans les véhicules américains, et ce, malgré les différences entre les véhicules d'un même modèle vendu au Canada et aux États-Unis.
Dans la même veine, nos représentants travaillent de concert avec la General Motors du Canada Limitée ainsi qu'avec les autres fabricants pour s'assurer qu'ils appliquent toutes les mesures correctives.
En ce qui a trait à la question des tapis de plancher incompatibles, Toyota a avisé directement les propriétaires canadiens de modèles Toyota et Lexus au sujet des mesures qui sont mises en place. Les tapis de plancher installés dans les voitures Toyota vendues au Canada sont différents de ceux installés dans les voitures vendues aux États-Unis. Plus précisément, nos tapis de plancher sont plus souples et s'adaptent mieux à la forme du plancher que ceux qui sont installés dans les voitures vendues aux États-Unis.
Par ailleurs, nous exigeons tout de même que Toyota prenne des mesures additionnelles pour réduire les risques auxquels leurs clients font face, parallèlement aux réparations effectuées sur les véhicules américains.
[Traduction]
En ce qui a trait au coincement de la pédale d'accélérateur, Transports Canada a été informé de la question par Toyota Canada le 21 janvier 2010 lorsque le fabricant a émis un avis de défaut et qu'il a pris la responsabilité du défaut et s'est engagé à y remédier. Dès le lendemain, les représentants du ministère ont rencontré Toyota pour discuter de la question et, le 29 janvier 2010, Toyota nous a présenté une solution technique pour résoudre le problème de coincement de la pédale ainsi qu'un plan d'action pour mettre la solution en oeuvre. La solution consistait en partie à ce que Toyota avise directement les propriétaires canadiens des modèles de véhicules Toyota et Lexus visés par les rappels. Elle consistait également à ce que Toyota Canada entreprenne une campagne sur l'amélioration de la sécurité qui s'adresse aux consommateurs canadiens.
Finalement, le ministère a procédé à une enquête concernant le problème de freinage sur la Prius et demeure en communication constante avec Toyota pour s'assurer que les défauts décelés dans ces véhicules sont corrigés le plus rapidement possible.
[Français]
Comme c'est de pratique courante, nous sommes continuellement en relation avec nos homologues de la section des enquêtes et des rappels de la National Highway Traffic Safety Administration des États-Unis pour comparer nos renseignements et échanger des informations sur nos enquêtes respectives. Le parc automobile de nos deux pays est plus semblable qu'il ne l'est avec ceux d'autres pays, car les normes de sécurité et autres se ressemblent beaucoup. Pour cette raison, il importe que les deux côtés de la frontière partagent l'information dont ils disposent, car les problèmes de l'un pourraient bien surgir chez l'autre. C'est d'ailleurs ce qui se produit.
Pendant que Toyota Canada s'acquitte de ses obligations juridiques envers le gouvernement du Canada, Transports Canada surveillera le déroulement et l'efficacité des différentes campagnes de rappel. En effet, Transports Canada dispose d'un système pour recevoir, consigner et suivre les plaintes du public concernant d'éventuels défauts de sécurité. J'aimerais ici mentionner que notre équipe de 10 enquêteurs techniques à temps plein reçoit, consigne et analyse en moyenne 1 200 plaintes par année.
[Traduction]
Les Canadiens qui appellent pour déposer une plainte font plus que laisser un message. Ils s'entretiennent avec un spécialiste qui dispose des connaissances nécessaires pour recueillir toute l'information dont il a besoin pour évaluer convenablement la plainte. Après l'analyse initiale des plaintes, l'information est entrée dans une base de données des plaintes du public et elle est ensuite utilisée pendant le processus de recherche et d'enquête. Des copies de chaque plainte sont envoyées à l'entreprise pour veiller à ce qu'elle soit au courant de la situation et des constatations liées au dossier.
De plus, les représentants de Transports Canada rencontrent régulièrement les fabricants pour échanger des informations sur les questions liées aux consommateurs. Bien qu'il revienne aux fabricants de déterminer l'existence de défauts liés à la sécurité, les enquêteurs de Transports Canada recueillent de leur côté des éléments de preuve pour aider à cerner les défauts propres à un groupe de véhicules.
Si nous croyons qu'il pourrait y avoir un défaut lié à la sécurité, nous recueillons des éléments de preuve pour confirmer notre position par l'inspection du véhicule ou de ses pièces, par des essais ou par d'autres techniques d'enquête reconnues. Si l'entreprise et Transports Canada ne peuvent s'entendre sur l'existence d'un défaut lié à la sécurité, le ministère montre un dossier de cas, alléguant que l'entreprise ne respecte pas les dispositions de la Loi sur la sécurité automobile concernant les avis de défaut. Il transmettra ensuite le dossier au procureur général pour que des poursuites soient intentées devant les tribunaux.
Mesdames et messieurs les membres du comité, sachez que le gouvernement du Canada s'attend à ce que tous les fabricants de véhicules, y compris Toyota, se montrent entièrement responsables et transparents dans la détermination des problèmes de leurs véhicules et à ce qu'ils prennent toutes les mesures immédiates nécessaires pour assurer la sécurité des consommateurs. Nous continuons de surveiller de très près toutes les mesures prises à l'égard des rappels concernant Toyota et nous continuerons d'oeuvrer à protéger les Canadiens. Nous voulons que les Canadiens profitent de véhicules sécuritaires et qu'ils continuent d'avoir confiance en ces derniers.
Monsieur le président, avec votre permission, j'aimerais maintenant déposer un document que les membres du comité pourront trouver utile. Il s'agit d'une liste de plaintes déposées par le public canadien depuis l'année 2000 sur les défauts susceptibles de nuire à la sécurité des véhicules Toyota et consignées dans notre base de données. J'aimerais ajouter que les plaintes ont été consignées dans la langue du propriétaire du véhicule qui a communiqué avec Transports Canada pour rapporter un problème. Essentiellement, monsieur le président, nous voulons être aussi ouverts que possible avec le comité.
Monsieur le président, avec votre accord, j'aimerais demander à M. Lehouillier de vous présenter un diaporama PowerPoint qui vous fournira des renseignements contextuels susceptibles d'informer le comité, puis nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Monsieur le président, je tiens à remercier M. McDonald de s'être déplacé pour nous présenter son exposé.
J'ai écouté attentivement, mais lorsqu'il a parlé du document qu'il était prêt à déposer — je pense que ce sont ses mots exacts — comme preuve que le ministère s'est acquitté de la tâche de manière compétente et légale, et qu'il ne peut nous le remettre dans les deux langues officielles, il met à mon avis la patience des députés à l'épreuve et met en cause l'intégrité des membres du comité en ce qui a trait à l'accès à l'information qu'ils examinent.
S'il n'est pas en mesure de nous fournir la documentation qu'il dit importante, ce qu'il a d'autre à dire ne nous sera pas d'une grande utilité. Nous mettrons en doute sa crédibilité pendant tout le reste de l'audience. Je pense que cette situation est tout à fait inacceptable.
Tout comme M. Laframboise, mes questions sont prêtes. Il est tout à fait inacceptable toutefois qu'un témoin, en particulier un représentant du ministère, se présente en disant: « Écoutez, je fais un excellent travail. J'ai même un document pour vous prouver ce que j'ai fait au cours des dix dernières années, le seul hic, c'est que je ne l'ai pas avec moi, qu'il n'est pas traduit, et qu'il n'est pas encore prêt. »
Pour qui nous prenez-vous?
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici pour vous parler de notre programme et vous donner un aperçu de notre travail et de notre façon de travailler.
Regardons la première diapositive. Vous avez ici un bref aperçu de notre méthode de travail, qui est un peu différente, je crois, de celle des États-Unis, où la population est beaucoup plus importante, tout comme le nombre de plaintes. Au Canada, nous avons une ligne sans frais qui peut être utilisée partout au pays, de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve. Si un consommateur canadien veut déposer une plainte qui touche à la sécurité, et qu'elle concerne la fabrication d'un véhicule, il peut décrocher le combiné et composer le numéro sans frais pour parler à un enquêteur qualifié.
Nos enquêteurs trient les appels et les inscrivent dans une base de données qui contient les plaintes de la population. La population peut également nous joindre par Internet, où les consommateurs peuvent remplir un formulaire en ligne. Ils doivent pour ce faire inscrire leur code postal et le numéro d'identification du véhicule. Nous procédons ainsi pour nous assurer que les plaintes viennent bien de citoyens canadiens. Nous acceptons également les plaintes qui nous sont envoyées par courrier et par fax, et nous en recevons même de temps en temps de gens qui viennent en personne. Nos bureaux sont situés dans l'est d'Ottawa et les gens viennent parfois nous rendre visite.
Nous traitons beaucoup aussi avec des tierces parties — les services de police, les compagnies d'assurance, les bureaux de coroner, etc. Les services de police nous appellent souvent lorsqu'ils soupçonnent qu'une défectuosité peut avoir provoqué une collision. Ils nous apportent alors l'information qu'ils ont et nous demandent de les aider à déterminer ce qui s'est passé et s'il est possible qu'une défectuosité soit à l'origine de la collision.
Nous recevons environ 1 200 plaintes par année. N'oubliez pas que nous ne sommes pas un organisme de consommateurs qui s'occupe de questions financières. Nous sommes un groupe responsable de l'application de la loi. Nous portons un insigne. Nous sommes chargés de l'application de la Loi sur la sécurité automobile, plus précisément de l'article 10 qui porte sur les « Avis de défaut », ou rappels, en termes simples.
Toute plainte débouche sur une enquête. Certaines enquêtes se déroulent très rapidement et nécessitent simplement quelques recherches sur les sites Web techniques, dans les bases de données techniques, dans nos bases de données, pour déterminer ce que nous savons. L'autre élément qui nous intéresse est la sécurité. Si le problème ne concerne pas la sécurité, il ne relève malheureusement pas de notre mandat. Par exemple, si un consommateur s'inquiète parce que la peinture s'écaille, nous ne pouvons pas faire grand-chose du point de vue de la Loi sur la sécurité automobile. Nous aiguillons toutefois les consommateurs dans ce cas vers les organismes en mesure de les aider, que ce soit un organisme provincial, un organisme de consommateurs ou même la Cour des petites créances.
Nous n'effectuons pas que des recherches lors de nos enquêtes. Nous procédons également à des essais de véhicule, à des analyses sur les pièces défectueuses et les composantes, et nous demandons parfois à ce que des véhicules ou des pièces nous soient envoyés à nos bureaux à Ottawa. Nous faisons affaire également avec des laboratoires externes, notamment le Bureau de la sécurité des transports et le Centre d'essais techniques de la qualité des forces armées, de même qu'avec des entreprises privées.
Nous sommes toujours en communication également avec les constructeurs automobiles et les fournisseurs de pièces. Les constructeurs disposent souvent de renseignements techniques dont nous avons besoin, et la loi nous autorise à exiger qu'ils nous les fournissent. Si nous avons besoin de documents techniques par exemple, nous devons nous les procurer auprès d'eux.
Une enquête peut prendre trois directions. Premièrement, nous pouvons classer un problème sous « état de surveillance ». Nous pouvons par exemple savoir en quoi consiste le problème, l'avoir déjà examiné, ou encore n'avoir reçu qu'une seule plainte dans tout le Canada, etc., et savoir que les risques pour la sécurité sont minimes. Les circonstances peuvent varier. Nous surveillons constamment ce qui se passe. Si nous recevons une plainte aujourd'hui et que le téléphone sonne encore demain pour le même problème, l'enquête peut prendre une nouvelle orientation. Nous sommes donc toujours à l'affût des événements.
Deuxièmement, nous pouvons arrêter une enquête. Nous procédons de cette façon souvent lorsque le fabricant procède à une campagne de rappels de sécurité ou envoie un avis de défaut. Ils sont venus nous rencontrer pour nous dire qu'ils ont trouvé un problème et qu'ils prennent des mesures correctives pour protéger les consommateurs. Dans ce cas, si nous sommes pleinement satisfaits des mesures prises, nous arrêtons l'enquête.
Troisièmement, nous pouvons intenter des poursuites. Nous montons alors un dossier, le soumettons au procureur général et lui demandons de porter des accusations en vertu du Code criminel du Canada, ce qui est très différent de la procédure aux États-Unis. Nous portons plainte en vertu du Code criminel, ce n'est donc pas une poursuite au civil. La plainte peut déboucher sur une peine de prison, un dommage financier, si le constructeur refuse d'émettre un avis de défaut, c'est-à-dire s'il refuse d'aviser les propriétaires ou le gouvernement du problème.
La prochaine diapo a pour but de vous donner un aperçu des plaintes que nous avons reçues au cours des années. Elles portent sur la période 2000 à 2010 et incluent tout. Elles ne concernent pas uniquement les problèmes liés à une accélération soudaine, au coussin gonflable ou à la ceinture de sécurité. Il s'agit de toutes les plaintes. La barre la plus haute correspond au cumul. Celle qui la suit représente les plaintes reçues pour les véhicules Toyota. Nous avons également celles pour les trois autres grands constructeurs au Canada, soit General Motors, Ford et Chrysler, à titre de comparaison.
Lorsque vous examinez les données, vous apercevez une pointe entre 2009 et 2010. Cette pointe coïncide à septembre 2009 qui, comme vous le savez tous sans doute, correspond au tragique accident en Californie au cours duquel quatre personnes ont été tuées, apparemment en raison d'un problème lié au tapis.
Les médias ont fait un excellent travail en mettant à jour cette question, ce qui a considérablement augmenté le nombre de plaintes que nous avons reçues, non seulement à l'encontre de Toyota mais aussi d'autres fabricants. Je peux dire qu'aujourd'hui nous recevons deux fois plus de plaintes que durant les années précédentes.
La deuxième diapositive montre les rappels au Canada. Les barres représentent le nombre de véhicules et la ligne le nombre de rappels au Canada.
Les rappels n'ont rien de nouveau. Ils ont pratiquement doublé au cours des 10 ou 15 dernières années et il y en a chaque jour. Les consommateurs ne le savent souvent pas, mais nous en voyons chaque jour. Nous les entrons dans le système, les suivons et nous travaillons avec les fabricants pour s'assurer que des mesures appropriées sont prises.
Vous remarquez que c'était en 2004 qu'il y avait le plus de véhicules — environ trois millions. Le plus grand nombre de rappels, près de 459, a été enregistré en 2008. N'oublions pas que nous ne nous arrêtons pas qu'aux véhicules autorisés, nous nous intéressons également aux ensembles de retenues d'enfants et aux pneus. Nous avons donc aussi des données sur ces accessoires.
Merci beaucoup de nous avoir donné l'occasion de vous fournir ces renseignements. nous serons heureux de répondre à toutes vos questions.
Je voudrais dire deux ou trois choses à propos de la boîte noire et je répondrai à vos deux questions, monsieur Volpe.
Tout d'abord, à propos de la boîte noire, nous en avons une. C'est un outil prototype. Notre groupe l'utilise actuellement pour vérifier l'exactitude des données. Nous faisons le transfert des données à partir de notre centre d'essais de choc, parce que nous savons ce qui ce passe dans ces essais de choc. Il faut tenir compte du fait que la boîte peut ne pas fonctionner dans tous les véhicules. Il faut également tenir compte du fait — en me fondant sur des expériences avec d'autres fabricants — qu'il faut habituellement que le coussin gonflable se déploie pour initialiser à temps le système. Par conséquent, sans déploiement du coussin gonflable, le lecteur de boîte noire risque de ne rien indiquer.
En ce qui concerne le cas en C.-B., il nous a été signalé hier après-midi, tard dans l'après-midi, heure de l'Est. Notre équipe d'enquête sur place a été au téléphone avec ce monsieur et nous avons déjà des informations récentes de la boîte noire, jusqu'à l'étiquette, et nous pouvons donc essayer de voir si le téléchargement est possible. Les données seront transférées, probablement aujourd'hui ou demain, par le chef de notre équipe sur le terrain jusqu'à Ottawa où nous essaierons de faire le téléchargement. Cependant, avant de télécharger les données de la boîte, nous voulons nous assurer qu'elles sont appropriées et qu'elles n'altèrent pas l'information qui y est contenue en faisant quelque chose d'incorrect.
Cet appareil est tellement nouveau qu'il n'est même pas accompagné d'un mode d'emploi. Toyota Canada nous l'a offert, mais ils n'ont aucune connaissance technique du fonctionnement de cet appareil car il arrive directement du Japon où il a été fabriqué.
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Je répondrai à ces deux questions.
Depuis 2006, les problèmes liés à la pédale d'accélération, aux tapis, à la souplesse du moteur — ce pourrait être une situation où le conducteur raconte qu'il était à l'arrêt à un feu de circulation quand soudainement le nombre de tours/minute est passé à 500 ou à quelque chose d'équivalent. Entre le 1er janvier 2006 et le mois d'août 2009 — j'utilise cette date comme date limite —, nous n'avons reçu que 17 plaintes; pour tous les problèmes de Toyota.
Pour ce qui est des tapis, n'oubliez pas qu'il y a une différence entre le Canada et les États-Unis. Les tapis qui sont rappelés aux États-Unis sont différents des tapis au Canada où ils ne sont pas remplacés.
Les tapis d'un modèle particulier, le Venza, ont posé des problèmes. Nous avions reçu deux plaintes au sujet du Venza. Nous avons informé Toyota Canada de ce problème qui n'avait pas dépassé la date limite du rappel. Au départ, ils n'avaient fait l'objet d'un rappel qu'au Canada. Il n'y avait pas eu de rappel aux États-unis. Depuis et au cours des derniers mois, ils ont été rappelés aussi aux États-Unis. Nous étions les premiers en ce qui concerne le modèle Venza qui n'avait même pas été rappelé aux États-Unis; cependant, Toyota, après avoir reçu communication de ces deux plaintes, par nous, a pris des mesures correctives à l'endroit du modèle Venza.
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J’ai travaillé dans le secteur automobile, et, par expérience, sur la chaîne de montage... À un moment donné, j’ai été blessé à la tête et la chaîne a été arrêtée pendant 45 minutes. Je me souviens de mon gestionnaire de zone, qui se tenait au-dessus de moi, mais tous les autres employés criaient de redémarrer la chaîne de montage, car une interruption coûte très cher.
En raison de ce problème particulier, Toyota a arrêté sa production dans un certain nombre d'usines pendant une longue période de temps. Il ne s’agit pas d’un problème insignifiant. En ce qui concerne la pédale actuelle et la pédale modifiée — on m'a fourni une photo à ce sujet —, la solution annoncée... En fait, il existe deux solutions pour corriger le problème, et elles vous ont été présentées. La première est destinée à tous les véhicules déjà produits: ceux qui se trouvent chez le concessionnaire ou ceux qui appartiennent à des consommateurs. Ensuite, le mécanisme de l’accélérateur a été revu pour les futurs véhicules, à la reprise de la production.
En regardant la réparation des voitures actuellement produites et de celles qui appartiennent à des consommateurs, je constate que l’on a appliqué une barre de renfort en acier inoxydable de précision, comme Toyota l’appelle — une cale d’épaisseur, en des termes plus courants.
Ma question porte sur la déclaration de Toyota, qui figure dans un document que j’ai reçu — je l’ai sous les yeux. À la page 3 de ce document, on dit que la société a confirmé l'efficacité des pédales nouvellement modifiées qui avaient tendance à coller.
Pouvez-vous confirmer que le design de cette cale est aussi durable que la pédale modifiée? Autrement dit, par opposition à la refonte de l’accélérateur, les consommateurs qui ont eu une réparation doivent-ils désormais s’attendre à un correctif chaque année ou chaque deux, trois ou quatre ans?
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Je pourrais peut-être essayer de répondre à la question, monsieur le président.
En réponse à la question précédente, j'ai indiqué si nous pensions avoir suffisamment de personnel. Comme je l'ai dit, compte tenu des 1 200 plaintes que nous recevons chaque année, nous avons le sentiment d'avoir les effectifs nécessaires pour les traiter.
Encore une fois, lorsque nous parlons des 17 plaintes liées à l'accélération que nous avons reçues de Toyota, ce ne sont pas toutes ces plaintes, selon notre enquête, qui pourraient être imputables à une pédale qui coince, ou plutôt aucune de ces plaintes ne le serait.
Il est également important de noter que les 17 plaintes liées à l'accélération que Toyota avait reçues ne se distinguaient pas particulièrement de celles liées à l'accélération que nous avions reçues à propos des autres constructeurs automobiles au Canada. Il n'y avait rien dans ces plaintes qui aurait pu nous inciter à nous inquiéter au sujet des voitures Toyota.
J'aimerais également ajouter que la réception d'une plainte ne signifie pas nécessairement qu'un véhicule est défectueux. Après l'avoir reçue, Trevor et son équipe s'emploient à déterminer quel était le problème? Lorsque nos employés font enquête, ils peuvent découvrir que, dans bon nombre de cas, les problèmes d'accélération sont causés par de simples erreurs humaines. Souvent, le problème est imputable à autre chose. Le tapis protecteur peut être en cause, ou il se peut que le problème soit le résultat d'un concours de circonstances particulières.
Donc, lorsqu'ils reçoivent la plainte, ils la classent dans la catégorie générale intitulée « Problèmes liés à l'accélération ». C'est à Trevor et son équipe que revient la tâche de fouiller les faits liés à la plainte donnée et de déterminer le véritable problème à l'origine de celle-ci. S'ils arrivent à le découvrir, le dossier est reclassé dans la catégorie intitulée « Problèmes inactifs », sinon ils poursuivent leur enquête. Si nous remarquons certaines similitudes entre les plaintes, nous fouillons encore plus profondément les faits afin de déterminer s'il y a un problème auquel nous devrions nous attaquer.
C'est exactement ce qui s'est produit dans le cas de la Venza. Ils ont repéré une plainte où le tapis protecteur de la Venza était en cause. On ne peut parler de problème récurrent lorsqu'il n'y a qu'un cas, mais lorsqu'ils en ont trouvé un deuxième, cela les a inquiétés. C'est à ce moment-là qu'ils ont commencé à communiquer avec Toyota.
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Merci, monsieur le président.
En tant que président, vous avez soulevé une question de privilège et demandé quelque chose que je m’apprêtais à demander.
Je veux reparler du processus de plaintes qui est à la disposition des Canadiens. Vous dites que vous recevez en moyenne 1 200 plaintes par année. Donc, cela fait trois plaintes par jour. J’ai plusieurs questions à vous poser, alors je vais les regrouper.
Prenez-vous des décisions à propos de ces plaintes, c’est-à-dire déterminez-vous si, par hasard, elles sont frivoles? Quelle est votre définition d’une plainte frivole?
Enregistrez-vous les plaintes en fonction du sexe de leur auteur? Discutez-vous parfois des chaussures que pouvaient porter les conducteurs lors des incidents? Je me déplace beaucoup en voiture et je porte des talons hauts lorsque je conduis. Est-ce une question dont vous discutez? Tenez-vous compte des chaussures portées?
Enregistrez-vous les plaintes en fonction de leur lieu d’origine? Y a-t-il plus de plaintes provenant des régions urbaines que des régions rurales? Viennent-elles de l’Est ou de l’Ouest?
Les enregistrez-vous en fonction des conditions atmosphériques? Est-ce un autre facteur dont vous tenez compte dans le cadre de votre processus?
Les enregistrez-vous en fonction du type de boîte de vitesse du véhicule, à savoir manuelle ou automatique? Est-ce un aspect que vous prenez en considération?
Quelle responsabilité le mécanicien assume-t-il? C’est une question que le président vous a posée, je pense. Recevez-vous des questions ou des plaintes de la part de mécaniciens, d’employés de Midas ou de garagistes qui se substituent aux concessionnaires? Recevez-vous des plaintes de leur part? Soulèvent-ils des questions auprès de Transports Canada?
Enfin, plus tôt vous avez commencé à parler de cette question, monsieur McDonald, mais, étant donné que vous recevez trois plaintes par jour à propos de toute une gamme de problèmes, je me demande combien de plaintes doivent être déposées avant que Transports Canada constate l’existence d’un problème.
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Pour vous donner de plus amples renseignements sur les plaintes frivoles, souvent elles sont déposées parce que les gens ont eu à payer pour la réparation d'un véhicule. Quand nous vous aurons fait parvenir la présentation que nous avons donnée lundi, vous verrez qu'habituellement, nous examinons quatre éléments.
Nous vérifions si le problème est imputable à la fabrication. S'il est lié au service — par exemple, vous avez fait réparer vos freins et ils lâchent —, il ne relève pas de Transports Canada. Il entre dans le champ d'application de la réglementation provinciale ayant trait aux services d'entretien et de réparation et à la délivrance de permis. Donc, un certain nombre de plaintes découlent des services d'entretien et de réparation.
Il y aussi des plaintes qui ne suscitent aucune inquiétude sur le plan de la sécurité. La sécurité est notre principale préoccupation.
Nous examinons également les avertissements que les conducteurs ont reçus. Par exemple, un roulement de moyeu fait du bruit. Il est peut-être défectueux, mais il fait du bruit et vous signale, vous le conducteur, que vous devez prendre des mesures. Vous devez mener votre véhicule dans un garage et le faire réparer. Si, pendant six mois, vous ne tenez aucun compte du bruit et que la roue tombe à cause du problème, vous endossez une certaine responsabilité en tant que conducteur. C'est un facteur que nous prendrions en considération au cours de notre enquête.
Oui, pour ce qui est des plaintes frivoles, il y en a assurément. Nous n'examinons pas 1 200 véhicules par année. Nous n'en inspectons qu'une fraction. Je peux vous communiquer des renseignements supplémentaires sur les inspections de véhicules et d'autres concepts de ce genre, dont leur nombre exact. Je ne veux pas lancer un chiffre au hasard et vous induire en erreur.
Les concessionnaires ne sont pas réglementés par Transports Canada. Ils sont assujettis à la réglementation provinciale pour ce qui est de la délivrance de permis aux techniciens. Outre l'éthique, je ne crois pas que quoi que ce soit les oblige à signaler les problèmes à Transports Canada. Je présume qu'ils les communiquent à leurs techniciens. Les constructeurs automobiles offrent ce genre de services. Ils ont des techniciens, des représentants régionaux. Si les concessionnaires découvrent des problèmes, ils utilisent leur réseau pour les signaler à leur constructeur.
Je ne suis pas certain d'avoir répondu à toutes vos questions.
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Oh, oui; les chaussures et les conditions climatiques. Nous prenons certainement ce genre de facteurs en considération lorsque nous examinons les circonstances.
Par exemple, parmi les plaintes que nous avons reçues, il y en a une où l’homme mentionne que le problème ne se produit qu’en hiver lorsqu’il porte ses bottes. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de mener une enquête en bonne et due forme pour comprendre ce qui pourrait intervenir dans les cas de ce genre.
Donc, oui, nous examinons les chaussures, les conditions atmosphériques et les régions. Nous ne documentons pas nécessairement nos dossiers de manière à pouvoir dire: voici cinq plaintes déposées par des femmes et cinq autres déposées par des hommes. Nous ne les classons pas de manière aussi précise. Toutefois, dans ces types de cas, les chaussures sont certainement un facteur dont nous tenons compte.
Nous prenons toujours en considération les tapis protecteurs utilisés, à un point tel qu’en 2007, nous avons diffusé un avis de sécurité à leur sujet. Le gouvernement fédéral ne réglemente pas les pièces de rechange. Cela relève des provinces. Cependant, nous remarquions que certains tapis protecteurs de rechange entravaient les pédales. Nous avons pris la mesure préventive de faire paraître l’avis. Il est affiché dans notre site Web. Publié en 2007, il indique aux gens comment installer convenablement leurs tapis protecteurs compte tenu des problèmes que nous avions observés lorsque des tapis de rechange étaient utilisés.
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Merci, monsieur le président.
J'aurais deux brèves questions. D'abord, monsieur McDonald, lors de votre réaction aux questions que mon collègue a posées précédemment, vous avez mentionné qu'il y a eu 17 plaintes, dont 2 reliées aux tapis et 15 étaient relatives à des accélérations subites. Cela ne veut pas dire que, parce qu'il y a un problème d'accélération subite, il y a un problème d'accélérateur. Sauf que, en réalité, c'était dans plusieurs des cas un problème d'accélérateur. La suite des choses le démontre: Toyota émet des avis de rappels et va modifier la pédale d'accélérateur parce qu'il y a un problème.
Comment se fait-il qu'on n'ait pu trouver cela? Est-ce parce que vous n'avez pas la technologie requise? Est-ce parce que vous n'avez pas le personnel requis? C'était ma première question
Deuxièmement, pourriez-vous me donner le nom de la personne chez Toyota avec qui vous faites affaire régulièrement? Est-ce que ce sont différentes personnes ou y a-t-il une personne attitrée, chez Toyota, avec qui vous faites affaire en ce qui a trait au dossier des rappels?
Avant de terminer, j'aurais une question.
Il y a des années, les constructeurs automobiles ont décidé de faire des voitures légèrement différentes au Canada et aux États-Unis. Certains diront que c'était pour protéger le marché de leurs concessionnaires, etc. Actuellement, avec le mouvement des voitures du nord au sud et vice-versa, il est évident que leurs voitures doivent être conformes à nos normes de sécurité; et les nôtres, aux leurs.
Je me demande pourquoi Toyota America serait traitée différemment de Toyota Canada, si la libre circulation de voitures est équivalente d'un marché à l'autre. Pourquoi Toyota America obtient-elle des réponses différentes de ce qu’on affirme ou prétend peut-être au Canada? Y a-t-il une explication?
Pourquoi le marché nord-américain n'est-il pas traité comme un tout, plutôt que comme deux marchés distincts? Cela faciliterait les choses.