:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureuse de l'occasion qui m'est donnée de collaborer à l'étude du comité sur la sûreté et la sécurité aériennes.
Comme le président l'a mentionné, les collègues qui m'accompagnent aujourd'hui sont M. Charles Théroux, notre directeur de la recherche, et Mme Monette Maillet, notre directrice des politiques.
[Français]
La contribution la plus utile que nous pouvons faire en comparaissant devant vous est de vous présenter notre point de vue sur les aspects des droits de la personne à prendre en compte au moment d'élaborer et d'intégrer des mesures et des outils, tel que le profilage, pour assurer la sécurité nationale.
Le terrorisme et d'autres menaces compromettent notre droit fondamental à la vie et à la sécurité de notre personne. Dans une société libre et démocratique, la protection de la population doit être primordiale.
[Traduction]
La Commission canadienne des droits de la personne reconnaît que la sauvegarde de la sécurité nationale est une fonction essentielle du gouvernement. Elle reconnaît également l'expertise des agences de sécurité dans l'élaboration de mesures et d'outils destinés à cette fin.
Lorsqu'il est question de sécurité nationale et de droits de la personne, on avance souvent qu'il faut renoncer à l'un pour avoir l'autre. Je suis venue vous dire aujourd'hui que la commission est d'avis que les deux peuvent, et doivent, coexister.
[Français]
Le mandat de la Commission canadienne des droits de la personne vise tous les employeurs et fournisseurs de services sous réglementation fédérale, y compris le secteur des transports et les services frontaliers. La Loi canadienne sur les droits de la personne interdit la discrimination en emploi et dans la prestation des services suivant onze motifs de distinction illicite. La race, la couleur, l'origine nationale ou ethnique, la religion et la déficience en font partie.
Dans le contexte de la sécurité nationale, la commission aurait compétence pour intervenir si on alléguait qu'une mesure de sécurité nationale introduit une discrimination fondée sur un ou plusieurs de ces motifs.
[Traduction]
C'est que l'application de mesures de sécurité nationale, tel le contrôle des passagers aériens, répond à la définition de « service » et relève donc de notre mandat. Selon l'article 5 de notre loi, c'est un acte discriminatoire pour un fournisseur de services d'en priver un individu ou de le défavoriser à l'occasion de leur fourniture. Cependant, une mesure qui introduirait une discrimination fondée sur un motif de distinction illicite ne serait pas nécessairement rejetée. Il s'agit de déterminer si la mesure est justifiable ou non.
L'exception est prévue à l'alinéa 15(1)g): ne constitue pas un acte discriminatoire le fait qu'un fournisseur de services « en prive un individu ou le défavorise lors de leur fourniture pour un motif de distinction illicite, s'il a un motif justifiable de le faire ».
La jurisprudence relative aux droits de la personne nous fournit des balises pour déterminer si une mesure discriminatoire peut être justifiée. L'analyse engloberait les critères suivants: premièrement, jusqu'à quel point la mesure est nécessaire; deuxièmement, s'il y a des moyens moins discriminatoires d'atteindre le même objectif; troisièmement, l'efficacité de la mesure; quatrièmement, jusqu'à quel point l'atteinte aux droits de la personne excède les avantages découlant de la mesure.
Qu'en est-il maintenant du profilage? Lorsque les profils sont bien faits et utilisés à bon escient, le profilage pourrait contribuer à réduire le nombre d'individus qui feront l'objet d'un filtrage plus poussé. Le profilage en tant que mesure de sécurité nationale, comme le filtrage dans les aéroports, soulève des questions de droits de la personne lorsque les caractéristiques et les comportements énumérés dans un profil sont associés à un ou plusieurs motifs de distinction illicite. Par exemple, le fait de filtrer les personnes qui paient comptant pour un billet aller seulement et qui n'ont pas enregistré de bagages n'est pas associé à un ou plusieurs des motifs de distinction illicite mentionnés dans la loi. Par contre, le fait de cibler des personnes en fonction de leur race ou de leur origine ethnique contreviendrait à la loi.
[Français]
Comme son mandat lui demande de développer et de faire avancer les connaissances sur les droits de la personne, la commission a lancé un programme de recherche sur la sécurité nationale et les droits de la personne dans le contexte de l'après-11 septembre. Vous avez devant vous l'un des rapports que nous avons publiés sous le titre Efficacité du profilage dans le contexte de la sécurité nationale. Ce rapport présente une analyse documentaire d'études menées sur le profilage. Il fait état d'un manque généralisé de rigueur scientifique dans la plupart des études analysées. Les auteurs recommandent donc que d'autres recherches soient menées sur le recours au profilage et qu'elles s'appuient sur une méthode rigoureuse de production et de validation des résultats qui comporte un volet d'évaluation sérieux.
[Traduction]
Le rapport mentionne également les difficultés à surmonter pour un organisme qui veut mettre au point un profil fondé sur des données scientifiques lorsque la fréquence des événements est très faible, comme c'est le cas pour les attaques terroristes. Je dois insister sur le fait que, selon les études, rien ne prouve l'efficacité du profilage lorsque le premier critère est la race ou l'origine ethnique.
Je suis donc venue vous parler principalement de l'utilisation du profilage en tant qu'outil de protection de la sécurité nationale. Un tel profilage respecterait les principes de protection des droits de la personne seulement si les critères utilisés dans le profil s'appuient sur des besoins, des preuves ou des renseignements manifestes et que leur efficacité est documentée.
En ce moment, seulement quelques organismes de sécurité et d'application de la loi recueillent des données sur les décisions discrétionnaires de leur personnel de première ligne. Bon nombre de nos intervenants s'inquiètent du risque que ces employés s'en remettent à des stéréotypes et à des préjugés, lorsqu'ils doivent prendre une décision, s'ils ne disposent pas de profils fondés sur les renseignements ou les preuves scientifiques. Sans la collecte de données pertinentes fondées sur les droits de la personne, les cadres de direction pourront difficilement déterminer s'ils se produit des cas de profilage abusif et d'y remédier le cas échéant. Par conséquent, la collecte de données devrait faire partie des points à considérer dès l'étape de la conception.
La Commission canadienne des droits de la personne restera prête à offrir son soutien et ses compétences, comme elle l'a fait par le passé, aux organismes qui doivent concevoir des outils et des mesures de sécurité.
En terminant, je voudrais ajouter quelques mots sur l'importance de consulter les personnes ayant une déficience pour veiller à ce que leurs droits soient pris en compte au moment de préparer des politiques, des programmes et des structures en matière de transports. Par exemple, des intervenants s'inquiètent du fait que des avions ont été conçus sans que l'on tienne compte de la largeur d'un fauteuil roulant pour les portes de la cabine, et que les nouveaux scanneurs corporels ne sont pas adaptés pour certaines personnes handicapées, ce qui les prive des options offertes aux autres passagers. À ce point dans notre histoire, alors que le Canada vient de ratifier la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée par l'ONU, j'invite tout le monde à appliquer les principes de cette convention au quotidien.
Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Comme vous l'avez mentionné, je suis le commandant Paul Strachan, et je suis le président de l'Association des pilotes d'Air Canada. Je viens de Winnipeg, au Manitoba. J'ai servi comme pilote dans la Force aérienne pendant 10 ans avant de commencer ma carrière dans l'industrie de l'aviation. Je pilote donc des avions depuis environ 22 ans.
Je suis avec le commandant Tim Manuge, qui est le président du Comité de la Sécurité de l'APAC. Tim vient d'Halifax, en Nouvelle-Écosse. Il a été officier de réserve pour la GRC pendant 20 ans, et il est maintenant pilote depuis 36 ans.
Juste à côté se trouve le commandant Barry Wiszniowski, de Drumheller, en Alberta. La plupart d'entre nous vivons maintenant à Barrie. M. Wiszniowski a travaillé pendant 8 ans comme technicien d'entretien d'aéronefs pour la Force aérienne, et il est maintenant pilote depuis 24 ans. Il convient également de signaler que le capitaine Wiszniowski cumule les fonctions d'enquêteur d'accident d'avion et de président de la Division technique et sécurité de l'Association des pilotes d'Air Canada.
Notre organisation représente le plus vaste groupe de pilotes professionnels au pays, soit quelque 3 000 hommes et femmes qui pilotent les appareils de la ligne principale du Canada. Si vous suivez ma présentation en ce moment, vous saurez que nous transportons des milliers de personnes tous les jours, et ce — nous sommes très fiers de le préciser — en toute sécurité, même si nous volons souvent dans des conditions qui sont loin d'être optimales. Notre environnement est l'un des plus difficiles sur la planète pour le pilotage d'avions; nous sommes donc très fiers de nos réalisations, car nous estimons que nous avons acquis une grande crédibilité à l'échelle internationale pour cette raison. Nous pouvons donc présenter au comité un point de vue unique sur les questions liées à la sécurité et à la sûreté aériennes, et c'est ce que nous ferons aujourd'hui.
Je commencerai par des commentaires sur le Système de gestion de la sécurité au sein de l'industrie, puis j'évoquerai le temps de vol et les périodes de service, sujet qui nous intéresse et qui nous préoccupe particulièrement depuis quelques années, et je parlerai finalement de la sécurité aérienne, qui a déjà été abordée ce matin.
La principale priorité de l'APAC est la sécurité. C'est notre responsabilité la plus importante et nous la prenons très au sérieux. Notre organisation comporte d'ailleurs une division permanente qui s'occupe exclusivement des questions techniques et des questions de sécurité, division dont le capitaine Wiszniowski est le président. De plus, nous prenons bien soin de séparer les activités de la Division technique et sécurité des activités de représentation et de défense des intérêts économiques que nous menons à titre d'agent négociateur accrédité pour les pilotes d'Air Canada. Nous protégeons jalousement notre crédibilité et nous prenons soin de ne pas mélanger les deux types d'activités. Notre comité de la sécurité travaille étroitement avec plusieurs organismes gouvernementaux sur la question de la sécurité aérienne.
Je commencerai donc par parler des systèmes de gestion de la sécurité. L'Association des pilotes d'Air Canada appuie l'initiative du Système de gestion de la sécurité. Nous entretenons une bonne relation avec notre employeur. Je crois qu'il ne serait pas exagéré de dire que bon nombre, sinon la majorité, des améliorations que l'on a observé dans le domaine de la sûreté aérienne au sein de l'industrie au cours des 30 à 40 dernières années découlent de cette relation entre Air Canada et son association de pilotes, autant l'association actuelle que celle qui l'a précédée.
Dans le contexte de cette relation fondée sur la compréhension et la collaboration, les systèmes de gestion de la sécurité fonctionnent très bien. Il faut toutefois que le comité fasse attention, puisque d'autres transporteurs n'entretiennent pas nécessairement une relation aussi solide avec leur employeur. L'APAC estime qu'une surveillance étroite provenant d'un organisme de réglementation demeure nécessaire dans un environnement de gestion de la sécurité.
On entend parler de la question de la réglementation sur le temps de vol et les périodes de service depuis quelque temps, mais vous verrez sur notre première diapositive qu'il s'agit en fait d'un sujet d'intérêt depuis assez longtemps. Notre régime sur les temps de vol et les périodes de service a été élaboré dans les années 1960, avant même que la ceinture de sécurité soit obligatoire en voiture. Il a été légèrement modifié au milieu des années 1990, et la situation a beaucoup changé depuis. Il y a eu beaucoup de progrès dans la technologie aéronautique, ce qui a permis aux appareils de voler plus haut et beaucoup plus loin que par le passé. De plus, les connaissances scientifiques sur la fatigue et tous les facteurs physiologiques, qui sont une réalité dans tout secteur et en particulier dans le nôtre en raison de tous les changements, ont également évolué.
Si vous examinez notre diapositive sur les effets de la fatigue comparativement à ceux de l'alcool sur le rendement, vous constaterez qu'il y a un parallèle intéressant à faire entre le nombre d'heures en étant de veille et la performance relative de vigilance et de correction d'erreurs, qui se trouve sur l'axe des Y, et le taux d'alcoolémie. Ces résultats sont fondés sur les travaux de l'éminent chercheur scientifique australien Drew Dawson.
Malheureusement, le Canada a du retard comparativement au reste du monde. Récemment, l'OACI a demandé aux États membres de mettre à jour leurs règlements normatifs sur les heures de vol et les heures de travail afin de les rendre conformes aux connaissances scientifiques. L'Europe a déjà changé ses règlements il y a quelque temps. Les États-Unis sont en train de mettre en place des changements à leur régime. Malheureusement, nous ici au Canada, nous sommes en train de proposer un processus du CCRAC qui débuterait cet été. Un processus du CCRAC, c'est comme si on jouait au baseball et qu'après avoir frappé la balle, ça prendrait deux ans avant d'atteindre le premier coussin. Et évidemment, il n'y a aucune garantie qu'à la fin du processus, de véritables changements seront apportés.
Nous ne croyons pas que cela nous fait bien paraître, que nous soyons un organisme de réglementation, une compagnie aérienne ou des pilotes. Il est grand temps que le Canada modifie son régime, et nous sommes ici pour vous aider à le faire, pour aider le gouvernement à aller de l'avant, et pour aider les organismes de réglementation à mettre en place les changements nécessaires, car actuellement, nous ne nous conformons pas aux directives de l'OACI.
Le prochain graphique est probablement le plus frappant. Sur l'axe X, vous pouvez voir les heures du jour de 1 à 24, et sur l'axe Y, vous voyez les heures de travail, les limites d'heures de travail, allant de 9 en bas à 14 en haut.
Vous pouvez voir une ligne verte ici, entre celle du comité d'établissement des règles de l'aviation des États-Unis, celle du CAP 371 du Royaume-Uni et celle du régime des opérations européen. La ligne verte représente le contrat que nous avons négocié à la table des négociations pour notre régime. Mais grosso modo, toutes les lignes représentent la même chose: elles montrent que les heures supplémentaires de nuit ne sont pas des heures de la journée où nous sommes au meilleur de nos capacités.
À présent, de façon claire — comme je l'ai dit, nous avons négocié ce régime — la sécurité ne doit pas être négociable. Nous avons besoin d'un organisme de réglementation qui serait chargé d'établir des règles équitables pour toutes les parties, et ces règles seraient fondées sur l'évolution des connaissances scientifiques et sur nos connaissances actuelles.
La ligne rouge en haut du graphique représente les règles actuelles dans le domaine de l'aviation au Canada. Cette ligne représente une situation où il y a deux pilotes, alors il n'y a pas de détails en ce qui concerne les opérations à très grande distance et les situations semblables, mais il faut également discuter de cela.
Ce qui est peut-être le plus surprenant dans ce graphique, si vous pouvez vous l'imaginer, c'est qu'aujourd'hui, un pilote peut être sur appel de 5 h à 21 h, et recevoir un appel l'informant qu'il doit aller travailler avant 21 h et se rendre travailler jusqu'à la limite que représente cette ligne rouge.
Le Canada a donc besoin d'un leadership, et ce leadership doit être assuré par l'organisme de réglementation. Lorsque nous avons discuté avec l'organisme de réglementation à cet égard, comme nous l'avons fait à plusieurs reprises au cours des dernières décennies, les représentants d'un organisme de réglementation nous ont dit que nous n'avions aucune donnée canadienne à cet égard et qu'il nous faudrait recueillir ces données.
Alors c'est ce que nous avons fait, et nous recueillons des données, mais bien évidemment tout ce que nous pouvons recueillir est suspect et biaisé. Ces renseignements sont suspects dès le départ, car les gens tiennent pour acquis automatiquement que c'est l'industrie qui mène l'enquête. Si nous retournons au graphique, nous voyons très rapidement qu'il n'y a absolument aucune répercussion de l'industrie sur nos membres. Nous avons négocié dans le but d'en arriver à ce que le régime de réglementation devrait être, alors nos membres sont dans l'eau chaude. Du point de vue des politiques publiques, c'est la bonne chose à faire.
De nouveau, pour assurer des règles équitables, nous vous offrons notre aide et notre appui, mais avant tout, nous avons besoin d'un processus transparent, et le processus du CCRAC n'en est pas un. Avec un tel processus, cela prendrait des années avant de pouvoir effectuer des changements. Les données le montrent. Les connaissances scientifiques sont connues. Les organismes de réglementation étrangers ont déjà agi. Nous soutenons donc un mouvement rapide de ce côté. Nous ne voulons certainement pas voir un autre accident au Canada qui serait attribuable à la fatigue des pilotes. Il s'agirait d'une politique de sécurité du linceul, et nous n'en voulons pas.
En ce qui concerne les questions de sécurité, des événements récents, y compris la tentative d'attentat à la bombe survenue à Détroit à Noël de l'an dernier, ont ravivé les craintes. Nous saluons les intentions du gouvernement qui veut mettre l'accent sur le renforcement de la sécurité, surtout en ce qui concerne la reconnaissance des modèles de comportements. À notre avis, il faut le faire de façon à ne pas décourager les gens innocents de voyager, car cela ne ferait que récompenser les terroristes. Nous devons donc trouver des moyens adaptés pour faire face aux menaces réelles. De notre point de vue, nous examinons les problèmes dans le cadre de la structure de sécurité actuelle. Cependant, nous aimerions apporter une contribution constructive. Le but de l'exercice n'est pas de répartir le blâme, mais plutôt d'améliorer le régime de sécurité aérienne du Canada, et nous avons hâte d'y participer et d'apporter notre soutien.
La technologie n'est qu'une partie de la solution. Lorsqu'on y pense, il y a deux côtés à la médaille. D'un côté, il faut garder les articles dangereux à l'extérieur des avions, ce que nous avons passé terriblement de temps à faire, mais nous n'avons pas vraiment porté d'attention à la nécessité de garder les gens méchants à l'extérieur des avions.
Et en réalité, ce ne sont pas les articles dangereux qui sont mauvais, ces articles ne sont que potentiellement dangereux. Pour constituer une menace, ces articles doivent se trouver entre les mains d'une mauvaise personne.
Par conséquent, nous sommes heureux d'apprendre que nous consacrerons plus d'efforts à garder les gens mauvais à l'extérieur des avions plutôt que seulement les articles dangereux.
Nous mettons actuellement la dernière main à une longue étude sur l'état du régime de sécurité aérienne au Canada. Nous nous attendons à ce que l'exemplaire final de l'étude soit prêt dans environ un mois.
Monsieur le président, nous serions heureux d'offrir au comité un exemplaire de notre étude, si vous êtes intéressés.
Si vous me permettez, monsieur le président, est-ce que mes collègues pourraient vous faire un bref commentaire d'une minute à tour de rôle avant de conclure?
:
Monsieur le président, distingués membres du comité, merci de me donner la parole.
Le commandant Paul Strachan a indiqué que nous mettions la dernière main à un livre blanc sur la sécurité, que nous avons approuvé et qui a été préparé par le comité sur la sécurité. Nous espérons qu'il y aura des recommandations pertinentes que vous pourrez étudier. Ces recommandations viennent surtout des discussions avec nos membres sur un engagement quotidien en première ligne de l'industrie aérienne, à la suite de discussions avec d'autres pilotes, au Canada comme à l'étranger, et après avoir assisté à de nombreuses conférences internationales sur la sécurité.
Brièvement, je vais souligner quelques-unes de nos préoccupations clés provenant du comité sur la sécurité de l'APAC.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, nous avons recommandé qu'un seul ministère fédéral soit responsable de la sécurité dans l'aviation civile. Cela ne s'est pas produit. Actuellement, les administrations aéroportuaires civiles, les sociétés d'État et de nombreuses autres organisations font partie du programme de sécurité aérienne au Canada. Nous avons soigneusement évalué le fonctionnement actuel du système, et nous réaffirmons notre recommandation selon laquelle un seul ministère fédéral devrait gérer la sécurité aérienne au Canada.
Deuxièmement, nous devons combattre le terrorisme au moyen d'une collecte de renseignements proactive et d'un bon travail de la police. Je prends pour exemple le dossier spectaculaire des terroristes qui ont utilisé des bombes liquides en Angleterre en août 2006. Cet attentat n'a pas été déjoué par les fouilles. L'attentat a été déjoué grâce à un bon travail d'enquête, à de la bonne information et à un bon travail des policiers.
Dans le cadre d'un effort proactif, nous sommes également très en faveur du système de modèle de comportement qui utilise des techniques de reconnaissance des modèles de comportement. Cependant, nous nous opposons à sa mise en oeuvre et à son utilisation par l'ACSTA.
Franchement, nous croyons que ça pourrait causer plus de problèmes que ça pourrait en régler. La reconnaissance des modèles de comportement constitue un programme complexe. Il faut de l'expérience et des opérateurs intuitifs, ainsi que l'instauration d'un climat de confiance à l'intérieur de l'aéroport.
Finalement, nous avons hâte à la mise en oeuvre de plusieurs rapports gouvernementaux récents, y compris le rapport de la vérificatrice générale sur les aéroports, le rapport d'enquête criminelle de la GRC — connu sous le nom de « rapport Spawn » — et l'étude de l'ACSTA, qui indiquent tous fondamentalement que l'accès terrestre de l'équipage aux aérogares demeure une menace de premier plan. L'APAC appuie l'idée d'un examen supplémentaire de tous les points d'entrée et de sortie des aéroports et la fouille de ces employés, de leur matériel de travail, des chariots et des sacs.
Ce sont là nos principales préoccupations. Comme je l'ai mentionné, notre livre blanc contiendra d'autres mesures précises.
Merci beaucoup.
Bonjour à tous les membres du comité.
Je m'appelle Dan Adamus. Je suis ici pour représenter l'Association des pilotes de ligne internationale (ALPA). Je suis président du Conseil canadien d'ALPA. Depuis 25 ans, je suis pilote pour Air Canada Jazz.
Je suis accompagné aujourd'hui du représentant des affaires gouvernementales d'ALPA au Canada, Al Ogilvie.
Nous nous réjouissons de l'occasion qui nous est offerte de témoigner devant vous aujourd'hui pour exprimer nos points de vue sur la sécurité et la sûreté de l'aviation. Nous profitons de l'occasion pour vous parler du système de gestion de la sécurité (SGS) et des enjeux en matière de sécurité.
L'ALPA représente plus de 53 000 pilotes professionnels qui travaillent pour 38 lignes aériennes aux États-Unis et au Canada. En tant qu'agent négociateur certifié et représentant de nos membres pour toutes les facettes liées à leur sécurité et leur bien-être professionnel, l'ALPA est le principal porte-parole des pilotes de ligne en Amérique du Nord. Par conséquent, l'ALPA s'intéresse vivement à toutes les questions concernant l'aviation au Canada, et nous témoignons aujourd'hui pour vous parler de l'expérience de l'Association en matière de sécurité et de sûreté.
Nous appuyons la mise en oeuvre efficace des systèmes de gestion de la sécurité dans les compagnies d'aviation réglementées et certifiées par Transports Canada. L'ALPA se rallie aux SGS, car elle considère ces systèmes comme un grand pas en avant pour l'amélioration de la sécurité de l'aviation. Nous considérons ces systèmes comme une solution d'entreprises, englobant tous les aspects de la sécurité, qui fait intervenir la direction et les employés.
Vous vous demandez sans doute pour quelle raison l'ALPA appuie si vigoureusement les SGS. Nous les appuyons pour de nombreuses raisons. Ils établissent clairement les responsabilités des hautes instances de la direction d'une entreprise; ils permettent de signaler des événements relatifs à la sécurité et des renseignements sans crainte de représailles; ils requièrent la participation des employés et un processus officiel d'évaluation des risques et de prises de décisions, pour n'en nommer que quelques-uns.
Dans le cadre des SGS, une entreprise ne peut faire abstraction d'un problème lié à la sécurité en affirmant qu'elle se conforme à la réglementation applicable. Si un risque d'accident est connu ou est décelé, une entreprise doit procéder à une évaluation des risques et prendre une décision délibérée sur les mesures d'atténuation nécessaires pour régler la situation.
Les SGS établissent clairement que l'industrie de l'aviation est responsable de la sécurité. La méthode conventionnelle de surveillance de la sécurité, fondée sur des inspections techniques détaillées, peut sembler remplacer l'assurance de la sécurité opérationnelle. Cela peut permettre à l'industrie de l'aviation de penser ou de croire erronément que la sécurité est la responsabilité du gouvernement.
Nous croyons que ces dispositions sont absolument essentielles au succès du SGS d'une entreprise et nous expliquons notre position comme suit:
Pour aborder de façon proactive les enjeux en matière de sécurité, des données sont requises.
Les stratégies visant à améliorer les besoins en matière de sécurité doivent être fondées sur des données.
En l'absence d'accident, des données adéquates sont nécessaires.
Les facteurs humains et organisationnels créent des erreurs ou des dangers qui passent inaperçus jusqu'à ce qu'un ensemble de circonstances propices donne lieu à un fâcheux événement.
Un climat organisationnel, où le signalement d'erreurs, d'anomalies et de dangers n'entraînent pas de conséquences négatives pour les individus, est essentiel pour obtenir toutes les données disponibles.
Par conséquent, un programme de signalement doit offrir la confidentialité et l'immunité contre toute forme de sanction pour être efficace. Bien sûr, un geste volontaire ou délibéré, une négligence grave ou un acte criminel font partie des exceptions.
Selon l'expérience de l'ALPA, la plupart des entreprises qui adoptent le système de gestion de la sécurité se conforment entièrement aux concepts, en adoptant une philosophie fondée sur la sécurité à tous les échelons. Par contre, certaines n'agissent pas ainsi. Nous avons été témoins d'inquiétudes au sujet de la protection en matière de représailles et de confidentialité dans les situations de signalement.
Dans certains cas, les employés qui expriment des inquiétudes en matière de sécurité ou qui signalent eux-mêmes des incidents sont encore assujettis à des sanctions. Par conséquent, les employés cessent de faire des déclarations, ce qui a pour incidence d'étouffer l'acheminement des données, ce qui à son tour, va à l'encontre de l'objectif principal du système de gestion de la sécurité.
Dans ces cas, l'entreprise a théoriquement mis en place un système de gestion de la sécurité sans toutefois modifier sa philosophie.
Soyons clair: l'ALPA appuie la mise en oeuvre efficace d'un SGS, mais notre expérience démontre qu'une entreprise peut être conforme sur le plan technique sans toutefois adopter les concepts sous-jacents. Un tel SGS n'est pas un système efficace.
Même avec un SGS efficace, il incombe toujours au ministre d'assurer une surveillance complète et efficace et de prendre les mesures qui s'imposent au besoin.
Lorsqu'il est évident qu'une entreprise ne s'acquitte pas de ses obligations en vertu du SGS, nous croyons que la surveillance conventionnelle doit être appliquée plutôt que le système de vérification du SGS.
L'ALPA croit comprendre que Transports Canada a retardé la mise en oeuvre du SGS pour les exploitants de types 703 et 704, et l'Association est en accord avec cette décision. Il est plutôt simple de mettre en place, par voie législative, les exigences d'un SGS, mais il est impossible de légiférer sur le changement de philosophie exigé dans le cadre d'un SGS efficace. Par conséquent, le fait de prendre le temps d'éduquer, d'encourager et de guider ces exploitants sera bénéfique à long terme, car l'ALPA croit qu'un programme de signalement volontaire, confidentiel et non punitif est un élément indispensable d'un SGS efficace.
En ce qui concerne la sécurité, j'aimerais vous parler aujourd'hui des techniques d'identification des comportements, du droit pour la sécurité des passagers du transport aérien et du financement pour la sécurité du fret.
Les pilotes aux commandes d'aéronefs commerciaux sont des employés de première ligne, et depuis environ 25 ans, ils sont témoins de l'évolution d'un système de sécurité qui connaît sa part de défis pour contrer les menaces à la sûreté de l'aviation. Pendant longemps, les fouilles de sécurité de l'aviation ont mis l'accent sur l'interdiction d'objets menaçants comme les armes, les couteaux et les dispositifs explosifs improvisés. Les armes utilisées lors d'attaques visant des aéronefs ont évolué au fil des ans, et les méthodes employées pour dissimuler ces armes changent constamment. Cependant, il y a une constante qui demeure: l'intention hostile des attaquants.
Les procédures de contrôle actuelles sont fondées sur deux hypothèses générales: tous les passagers présentent une menace égale, à quelques exceptions près; et le but premier du contrôle est d'identifier les objets qui pourraient être utilisés pour causer du tort aux individus ou à l'aéronef.
En conséquence, lorsque les tactiques des terroristes changent ou qu'une arme ou un objet menaçant différent est utilisé, le système de sécurité est adapté au nouvel objet ou à la nouvelle tactique. Au fil du temps, la façon inadéquate d'aborder le problème a donné lieu à une mosaïque de solutions temporaires. Par conséquent, nous devons déplacer nos ressources pour identifier la personne qui présente une menace afin de prévenir des actes malicieux intentionnels.
La philosophie actuelle des fouilles de sécurité doit être modifiée pour adopter deux principes: la grande majorité des passagers sont dignes de confiance et présentent très peu, voire aucune, menace pour le vol; et le seul moyen d'offrir une véritable sûreté est d'identifier positivement les passagers reconnus comme dignes de confiance, de procéder rapidement à leur contrôle et de concentrer notre technologie d'avant-garde et nos ressources limitées en matière de contrôle comportemental sur le faible pourcentage de passagers dont nous ignorons ou mettons en doute la fiabilité.
Un tel système de sécurité proactif vise à faire échouer les terroristes en allant au-devant des futures menaces. Cette façon de faire serait plus efficace et efficiente que les protocoles actuels sur la sûreté et réduirait les inconvénients liés aux mesures de sûreté ainsi que les retards pour la grande majorité des voyageurs, tout en protégeant autant que possible la vie privée des passagers. Par conséquent, l'ALPA appuie l'initiative annoncée récemment visant à appliquer les concepts relatifs aux techniques d'identification des comportements et un programme pour les voyageurs dignes de confiance.
L'ALPA s'est toujours opposée au fait de confier la sûreté des passagers du transport aérien à l'industrie du transport aérien, et réitère son objection à la hausse récente de 50 p. 100 des droits afférents. Il y a une quinzaine d'années, j'ai comparu devant ce comité, et je pense que cette question revient presque systématiquement.
L'industrie de l'aviation fait partie intégrante de l'économie de notre pays, et elle contribue à sa cohésion. L'infrastructure de l'aviation au Canada profite à tous les Canadiens et au Canada, c'est pourquoi elle ne devrait pas faire l'objet de « frais d'usagers » uniques. La sûreté de l'aviation est une question d'intérêt national et n'est pas limitée à l'industrie du transport aérien ou de ses passagers. Les coûts qui y sont liés, comme le maintien de l'ordre ou la défense nationale, doivent être assumés par tous les Canadiens plutôt que par l'entremise de frais d'usagers.
Est-ce que les personnes qui ont perdu la vie dans le World Trade Center le 11 septembre 2001 ont quelque chose à voir avec l'aviation? Je le répète: l'aviation est une question d'intérêt national.
Le fait de facturer aux passagers du transport aérien les coûts liés à la sûreté impose un fardeau supplémentaire à l'industrie du transport aérien. Les marges des transporteurs aériens n'ont jamais été aussi minces, et l'imposition d'une nouvelle « taxe » aux transporteurs découragera davantage le transport aérien. Il ne suffit que d'une autre situation imprévue, comme l'activité volcanique récente en Europe, pour qu'un autre transporteur aérien ferme ses portes. Il n'y a pas tellement longtemps, nous avons été témoins de la disparition de Zoom Airlines et plus récemment de Skyservice. La dernière chose que les transporteurs ont besoin est l'ajout d'une nouvelle taxe portant un nom différent.
L'ALPA milite depuis longtemps en faveur d'un niveau unique de sécurité, sans distinction entre le transport des passagers et celui des marchandises. Nous sommes donc ravis d'apprendre que le budget prévoit un montant supplémentaire de 37,6 millions de dollars sur deux ans pour la mise en oeuvre d'un régime complet de sécurité du fret aérien. Ces fonds répondent à un grand besoin, car il y a une grande différence entre la sécurité du transport des passagers et celle des activités reliées au fret aérien.
Même dans les grands aéroports-pivots, l'accès aux opérations reliées au fret aérien est beaucoup trop facile. Les mécanismes d'évaluation des éventuelles menaces internes sont inadéquats et la formation des pilotes et d'autres éléments importants du personnel en matière de procédures de sécurité est pour ainsi dire inexistante. Il est impératif de s'attaquer à ces problèmes et à tous les autres qui affectent les opérations de manutention et de transport de fret.
En conclusion, l'ALPA suit de près vos audiences et écoute attentivement les points de vue et les positions présentés par les organisations et les personnes qui sont venues témoigner devant vous. Nous sommes ravis de voir tout l'intérêt que suscite cette question et d'entendre les commentaires positifs qu'inspirent les questions de sécurité en aviation.
Je voudrais profiter de l'occasion pour vous remercier, vous, membres du comité, pour votre temps et vos efforts. Nous ne sommes pas toujours d'accord sur les solutions, mais je suis ravi de vous voir poursuivre vos efforts en vue d'accroître la sécurité du transport aérien pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes.
Je vous remercie pour le temps que vous m'avez accordé aujourd'hui et je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Monsieur le président, j'aimerais partager mon temps avec M. Kania.
Vous savez, nous voulons discuter de la mise sur pied des systèmes de gestion de la sécurité et, bien sûr, de certaines des mesures de sécurité qui ont été mises en place. J'ai remarqué que tous les témoins ont exprimé leur opposition à l'imposition d'une taxe supplémentaire aux passagers aériens.
Nous avons appris que le gouvernement envisage maintenant d'opérer une fonction de quelque 3,2 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour couvrir une partie des investissements supplémentaires dans le transport aérien. Si on lit entre les lignes, c'est bien de taxes qu'il s'agit.
Avec votre permission, j'aimerais revenir sur deux points. Premièrement, chaque fois que vous êtes venu témoigner ici, vous vous êtes dit favorable à la mise en oeuvre d'un système de gestion de la sécurité. Chaque fois, vous avez dit souhaiter une participation accrue des responsables de la réglementation, que vous vouliez qu'ils agissent d'avantage. Je le dis dans mes mots, mais c'est ainsi que j'interprète ce que vous avez déclaré.
Je remarque dans les notes que tout le monde a en main que c'est essentiellement en 2001 que le système de gestion de la sécurité a fait son apparition. Au cours des six années suivantes, la mise en place du système s'est faite par étapes et on s'attendait à ce que l'industrie en vienne à prendre les choses en main elle-même.
Ensuite, à propos de cet élément clé dont vous avez toujours soutenu qu'il était là, on a commencé à observer, quelque temps après 2006, une diminution du nombre des inspecteurs dépêchés par les responsables de la réglementation, à tel point que l'Association canadienne de l'aviation d'affaires s'est, comme vous le savez, vu dépouiller de son attestation eu égard à la mise sur pied d'un système de gestion de la sécurité.
C'est ça qui m'a dérangé, voyez-vous? J'ai été contrarié par vos propos quand je vous ai entendu dire que c'est l'industrie qui devrait avoir le contrôle. Le Bureau de la sécurité des transports a appris que Transports Canada avait évalué l'Association canadienne de l'aviation d'affaires en 2006 et avait constaté que ses mécanismes de contrôle et d'assurance de la qualité étaient inadéquats, et pourtant, Transports Canada a clos son évaluation de l'association sans avoir approuvé un quelconque plan d'action correctrice.
Ma question est la suivante: dans quelle mesure peut-on faire confiance à l'industrie dont vous faites partie?
Parmi les recommandations formulées par l'OACI devant les groupes de travail, certaines voulaient que le temps de vol et les périodes de service soient fixés en fonction de données scientifiques. Comme le commandant Strachan l'a mentionné plus tôt, nos heures de service en vol ont été établies en 1965. Il y a eu une légère modification quand les ONA sont entrés en vigueur en 1969 puis de nouveau en 1996, année de la parution de la version modifiée des périodes de service et du temps de vol.
En ce qui concerne le processus du CCRAC concernant le temps de vol et les heures de service, j'ai retracé hier sur Internet l'évolution du statut du groupe de travail du CCRAC de 1994 jusqu'à aujourd'hui. Il est indiqué à la section III que le groupe de travail sur les heures de service et le temps de vol a été mis sur pied en 1996 et aucun rapport final n'a été présenté au groupe décisionnel du CCRAC. Nulle initiative en matière de réglementation n'a été présentée au groupe de travail technique et le dossier est toujours ouvert.
J'ai reçu la semaine dernière un courriel de Transport Canada disant que le dossier 2100-51-6-3 du CCRAC daté de décembre 1996 serait retiré du site Web à l'occasion de la mise à jour planifiée suivante parce qu'il ne relève pas d'un groupe de travail national de délibération.
Le 28 juin de la présente année, le CCRAC réactivera le groupe de travail sur le temps de vol, mais nous voulons nous assurer que sera reconnu le fait que les règles auxquelles nous sommes actuellement astreints ne reposent sur aucune base scientifique. On peut s'en rendre compte à voir le plateau à la marque de 14 heures au haut du graphique, parce qu'il ne tient pas compte des creux circadiens, de l'inversion des heures et des changements de fuseaux horaires. Un certain nombre de paramètres sont absents.
Nous avons collecté les données pertinentes, qui reposent sur ce que Air New Zealand a fait. Nous participons à des conférences et aux travaux de groupes de travail internationaux afin de défendre ce dossier. Comme l'a dit le commandant Strachan, l'impact sur notre association est inexistant, parce que nous sommes essentiellement conformes à la courbe en forme de cloche qui s'observe dans chaque pays du monde, sauf le Canada.
Au cours d'une réunion à laquelle nous avons participé la semaine dernière, à laquelle l'OACI et l'IFALPA étaient présentes, nous avons constaté que la réglementation canadienne n'était meilleure que celle de deux autres pays du monde: la Bulgarie et le Gabon, en Afrique occidentale.
Alors, où en sommes-nous? Nous devons faire des progrès au niveau de notre réglementation et c'est la raison de notre présence ici.
Il ne doit y avoir qu'un seul niveau de sécurité. Que l'on voyage à bord d'un avion d'Air Canada ou d'un transporteur aérien du Nord, que l'on travaille au large des côtes ou où que ce soit au Canada, chaque Canadien et chaque Canadienne doit pouvoir compter sur le même niveau de sécurité.
Nous savons bien que d'autres accidents se produiront; nous ne voulons pas attendre qu'un autre événement tragique dû à la fatigue survienne avant de nous dire que nous aurions dû faire quelque chose. Notre association fait tout ce qu'elle peut et nous en appelons maintenant à votre expertise et à celle du gouvernement pour déterminer où on s'en va.