CHPC Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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Comité permanent du patrimoine canadien
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TÉMOIGNAGES
Le mardi 15 novembre 2011
[Enregistrement électronique]
[Traduction]
Bonjour à tous. Nous allons commencer.
Je dois mentionner que nous réserverons les 15 dernières minutes de la séance, soit de 10 h 30 à 10 h 45, aux travaux du comité. Nous allons entendre les témoins jusqu'à 10 h 30.
C'est un grand plaisir d'accueillir nos témoins aujourd'hui.
Nous avons avec nous Anita Gaffney, du Stratford Shakespeare Festival, et Janice Price, de Luminato, Festival des arts et de la créativité de Toronto. Je vous souhaite la bienvenue.
Maintenant, par vidéoconférence — et je vous rappelle qu'il est 8 h 45 ici, mais qu'il est très tôt sur la côte Ouest —, nous avons Sarah Iley, vice-présidente, Programmation, Banff Centre, de Banff, en Alberta; et Fatima Amarshi, Coastal Jazz and Blues Society, de Vancouver, en Colombie-Britannique.
Soyez toutes les bienvenues. Voici la façon dont nous procédons habituellement: chaque témoin dispose de 10 minutes pour faire une déclaration préliminaire, après quoi nous passons aux séries de questions.
Puisque quelqu'un doit commencer, je pense que ce sera vous, Anita, si vous le voulez bien.
Nous sommes ici pour entendre votre déclaration préliminaire. La parole est à vous.
Excellent. Cela me fait plaisir.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir invitée aujourd'hui.
Je remercie le ministre Moore, ainsi que Paul Calandra, que j'ai rencontré il y a environ deux semaines. C'est à la suite de cette rencontre qu'on m'a invitée à comparaître devant vous aujourd'hui. Je vous en remercie.
Je vais vous parler un peu du Stratford Shakespeare Festival, de ce que nous sommes. Ensuite, j'aborderai la façon dont les principaux organismes culturels peuvent être mis en valeur au Canada lors du 150e anniversaire en 2017, puis je conclurai en parlant des façons dont les organisations artistiques pourraient former un partenariat dans le cadre des célébrations.
C'est une période très emballante pour le Stratford Shakespeare Festival actuellement. En 2012, nous entamerons notre 60e saison; nous avons donc une certaine expérience en matière de célébrations, puisqu'en 2002, c'était notre 50e anniversaire et que l'année prochaine, ce sera notre 60e. Nous montons 14 pièces de théâtre par année, et notre saison s'étend d'avril à novembre.
Nous avons une grande variété de productions. Nous sommes bien connus pour nos pièces de Shakespeare, comme Henry V et Cymbeline, que nous produisons cette année, ainsi que pour nos pièces classiques contemporaines, comme The Importance of Being Earnest, qui a été présentée à Broadway plus tôt cette année et dont la vedette principale a remporté un prix Tony.
Nous sommes également reconnus pour nos comédies musicales à succès, comme Jesus Christ Superstar, qui se dirige, en ce moment même, vers San Diego. Elle sera présentée à La Jolla Playhouse sous peu, puis à Broadway au printemps 2012.
De plus, nous commandons et produisons de nouvelles pièces. En 2000, nous avons notamment produit une pièce de Timothy Findley intitulée Elizabeth Rex. Elle est d'ailleurs présentée actuellement par le Chicago Shakespeare Theater avec la même actrice qui a joué le rôle principal à Stratford en 2000, Diane D'Aquila. Elle joue à Chicago.
Chaque année, le festival attire quelque 500 000 visiteurs à Stratford et dans la région. Nous employons environ un millier de personnes, parmi lesquelles on trouve des acteurs, directeurs et décorateurs, ainsi que des créateurs d'accessoires et de perruques, des administrateurs, des éducateurs et des spécialistes du marketing. Nous avons tout un éventail d'employés; le Stratford Shakespeare Festival est presque comme un petit village. Nous générons environ 140 millions de dollars en retombées économiques et nous rapportons quelque 76 millions de dollars en impôts aux gouvernements fédéral et provincial, ainsi qu'à l'administration municipale.
Nous formons aussi nos acteurs. Nous dirigeons un conservatoire de formation en théâtre classique très généreusement financé par le ministère du Patrimoine. Nous conservons également depuis 60 ans des documents d'archives du festival à Stratford. Il s'agit de la collection d'archives la plus importante au pays pour une même institution.
Nous sommes membres de FAME, Festivals and Major Events Canada, un organisme relativement nouveau de défense des grands événements au pays. J'aimerais prendre quelques instants pour parler de la manière dont nous pouvons appuyer ces excellents organismes, qui sont de portée nationale, mais qui attirent aussi l'attention sur le plan international.
Voici quelques idées qui sont fondées sur d'autres célébrations d'anniversaire, comme les Olympiques, l'Expo 67 et l'Expo 86, et même certains événements qui ont eu lieu à Stratford. Elles concernent les enjeux sur lesquels nous devrions nous pencher.
D'abord, il y a la technologie. Chaque année, un forum appelé Canada 3.0 a lieu à Stratford. On y a fixé un « objectif lune », celui de faire en sorte que le Canada devienne une nation numérique d'ici à 2017. Je crois que c'est une réelle occasion de voir plus loin et de permettre aux institutions culturelles de s'engager dans la technologie et les médias numériques. Je pense qu'il serait possible de filmer nos productions en utilisant la technologie 3D afin de pouvoir les diffuser, non seulement au Canada, mais dans le monde entier, et de les publier en ligne également. Il y a donc de nombreuses possibilités sur le plan de la technologie.
Je crois que c'est une occasion de numériser et de cataloguer nos collections d'archives. Stratford a accumulé depuis 60 ans des costumes, accessoires et autres objets que nous aimerions montrer au reste du pays et au reste du monde, ce que permet la technologie.
Enfin, je pense qu'il serait possible d'encourager le public à utiliser la technologie grâce à des concours. J'ai quelques idées à ce sujet, dont nous pourrions parler pendant la période de questions, car je veux aborder d'autres excellentes idées.
J'aimerais également parler des quatre saisons... Je pense que l'une des choses qui définit le Canada, c'est que nous avons quatre saisons distinctes. Il pourrait y avoir des célébrations sur la côte Ouest en hiver, au Centre-Ouest au printemps, dans le centre du Canada à l'automne, et sur la côte Est à l'été. On célébrerait toute l'année et partout au pays, et non pas dans une seule région et à une période de l'année.
À ce propos, je pense que l'idée des passeports a déjà été envisagée. Nous nous rappelons de l'Expo 67 et de l'utilisation des passeports sur place; il serait peut-être possible de remettre des passeports aux Canadiens pour les inciter à se rendre aux divers événements qui auront lieu partout au pays en 2017.
Nous avons la possibilité de mettre en valeur le travail fantastique de ces grands festivals artistiques. Je le sais, car je travaille au Stratford Festival depuis 20 ans. J'aime beaucoup cela, car le fait d'aller au théâtre se veut une expérience de transformation. Lorsque je vais au théâtre, cela remet en cause ma conception des choses. Cela me divertit, et c'est très bien, mais c'est aussi une expérience plus profonde pour moi, une expérience qui me transforme, me stimule et m'inspire. C'est formidable que 500 000 personnes le vivent chaque année à Stratford, mais j'aimerais bien qu'il y en ait davantage qui puissent profiter de cette expérience artistique de transformation à Stratford et ailleurs.
Nous aimerions créer un festival d'événements qui pourrait offrir des volets de théâtre, de danse, de musique et de comédie et qui serait présenté partout au Canada. Nous aimerions également présenter ce même festival d'événements sous la bannière de Canada 2017 à l'échelle internationale et dans certains festivals internationaux, comme ceux d'Édimbourg, de Hong Kong et d'Australie en 2016, nous faire connaître et inviter les gens à venir nous visiter en 2017.
Il y a toutes sortes de possibilités de partenariat avec les organismes culturels. Stratford envisage d'élaborer une programmation spéciale en 2017, de commander des pièces de théâtre qui porteraient sur quelques-uns des principaux événements qui sont survenus au Canada au cours des 150 dernières années, et de les présenter sur de nombreuses plateformes. Nous sommes en discussion avec un important télédiffuseur national en ce qui concerne la préparation de scénarios pour la télévision, le Web et la scène.
Le festival et les organisations semblables ont un formidable rayonnement sur le plan du marketing. Nous pourrions certainement faire la promotion du 150e anniversaire du Canada dans tous nos documents promotionnels. À lui seul, Stratford dépense de 3 à 4 millions de dollars par année, et nous couvrons le Canada et les États-Unis.
Il est important de souligner que nous avons un réseau éducatif grâce auquel nous pouvons joindre 70 000 enfants, comme bien d'autres organismes artistiques. Nous collaborons avec les enseignants et les élèves, et nous avons là une occasion réelle de présenter nos activités de rayonnement dans les écoles. Nous le faisons par voie électronique et numérique. Nous amenons les élèves à nous. Nous pourrions utiliser ce réseau pour faire connaître aux Canadiens les événements culturels qui se sont déroulés au pays au cours des 150 dernières années.
Nous pourrions tirer parti des talents des organismes culturels et les faire participer à la planification des célébrations du 150e anniversaire du Canada. Je suis ravie d'être ici aujourd'hui pour échanger des idées, mais j'aimerais que les dirigeants de nos principaux organismes artistiques participent à la planification et aux activités opérationnelles également.
Enfin, compte tenu de ce qu'a dit le gouverneur général David Johnston au sujet de sa vision du Canada en 2017 — il a parlé d'une nation plus avertie et bienveillante, qui appuie les familles et les enfants, renforce l'apprentissage et l'innovation, et encourage la philanthropie et le bénévolat —, je pense que les arts permettent véritablement de concrétiser cette ambition et cette vision.
Pensons par exemple aux Jeux olympiques de Londres, en 2012. Il y aura les Olympiques, mais on mettra également l'accent de façon très novatrice sur Shakespeare durant l'année. J'ai visité quelques organismes culturels, et ils organisent tous quelque chose pour célébrer Shakespeare en 2012, qu'il s'agisse de galeries d'art, d'installations publiques ou de théâtres. Ils invitent d'autres pays à venir montrer comment ils présentent Shakespeare. C'est un très grand projet qui unit la nation et permet de célébrer la culture en même temps que les sports. Je pense que nous pourrions nous inspirer de cela pour les célébrations entourant le 150e anniversaire du Canada.
Merci beaucoup.
Je vous remercie de m'avoir invitée à venir témoigner. Je suis la présidente du Festival Luminato, le festival des arts, de la culture et de la créativité de Toronto. Je tiens d'abord à vous remercier, car au cours des quatre dernières années, Luminato a obtenu le soutien du Fonds du Canada pour la présentation des arts, par l'entremise du ministère du Patrimoine canadien, et nous lui en sommes très reconnaissants. C'est un soutien indispensable, qui nous permet de présenter des centaines d'artistes canadiens de partout au pays et de les faire découvrir au reste du monde.
Luminato est un festival tenu à Toronto qui célèbre l'esprit créatif en présentant des centaines d'événements dans des disciplines comme le théâtre, la danse, les arts visuels, la gastronomie, le cinéma, la magie et la littérature. Je sais que c'est très varié, mais l'art n'évolue pas en vase clos; notre festival met en valeur les produits attrayants qui émanent de ce genre de collaboration créative.
Nos activités durent 10 jours et se tiennent en juin de chaque année; nous transformons les parcs, les théâtres et les places publiques de Toronto. On y présente des productions connues, des concerts publics de renom, et les festivaliers sont invités à explorer la ville et à connaître ce que nous appelons des rencontres accidentelles avec l'art, principalement grâce au fait que la plupart de nos événements sont gratuits. C'est un élément clé de notre mandat que de rendre l'art accessible et participatif.
Nous voulons également que la diversité de la collectivité de Toronto et de la région se reflète dans notre programmation, qui provient de partout dans le monde, dans les bénévoles qui donnent de leur temps, dans les visiteurs qui assistent à nos événements, et dans les initiatives de soutien à l'éducation dans les quartiers les plus défavorisés.
Notre programmation vise à présenter des événements artistiques d'excellence qu'il serait autrement impossible d'offrir en Ontario ou même au Canada. En 2011, nous avons présenté 800 artistes provenant de 7 provinces et de 28 pays; ils se sont rassemblés pour célébrer l'esprit de diversité créative.
L'un des principaux rôles que nous jouons dans le paysage culturel, un peu comme ce qu'a mentionné Anita, c'est celui de commissaire et de partenaire dans la création de nouvelles oeuvres canadiennes et internationales tant par des artistes reconnus que des artistes émergents. Luminato est devenu l'un des organismes de commandes les plus actifs au Canada et présente des oeuvres en première nord-américaine ou mondiale. Il s'ensuit bien souvent une tournée à l'étranger, où ces oeuvres y représentent le Canada et font connaître notre pays et notre région comme un centre culturel dynamique où il fait bon vivre, travailler et se divertir.
Nous jouons par conséquent un rôle important pour les secteurs touristiques et culturels de la région en attirant chaque année environ un million de festivaliers. En cinq ans à peine, nous avons créé un festival printanier très attendu de la part des résidants et des visiteurs.
En juin dernier, nous avons célébré notre cinquième anniversaire, et grâce aux partenariats solides que nous avons établis avec nos intervenants des secteurs privé et public, nous sommes déjà l'un des festivals d'arts multidisciplinaires les plus importants en Amérique du Nord.
Je suis ici aujourd'hui pour représenter Luminato et discuter du 150e anniversaire, mais également en tant que membre du conseil exécutif de notre nouvelle association nationale, Festivals and Major Events, ou FAME. Je sais que la semaine dernière, vous avez entendu le témoignage de notre collègue, André Picard, du festival Juste pour rire, alors je ne vous parlerai pas trop en détail de FAME, sauf pour vous dire que nous sommes un organisme autogéré et autofinancé par ses membres et que nous représentons les plus grands événements et festivals du pays.
Les festivals ont la capacité de transformer les collectivités et de rassembler les gens dans un esprit d'unité sociale. Notre industrie favorise le tourisme et l'engagement social et est déjà active dans plus de 308 circonscriptions au pays. En mon nom personnel et au nom de mes collègues, je veux vous dire aujourd'hui que nous avons la volonté et la capacité de participer à la réussite de ces importantes célébrations du 150e anniversaire.
Je suis d'accord avec Anita pour dire que nous avons déjà les réseaux, les partenariats, beaucoup de relations communautaires et évidemment les activités qui pourraient servir à étendre la portée de ce message dans bien des marchés. Bon nombre d'entre nous avons déjà établi d'étroites relations de travail avec le ministère du Patrimoine canadien dans nos régions. Et je suis également d'accord avec Anita au sujet de nos capacités en matière de marketing, de programmes et d'éducation.
Les festivals comme Luminato sont déjà au coeur des célébrations nationales et régionales. Nous avons directement aidé Toronto à agir à titre d'hôte de la soirée de remise des prix de l'Académie internationale du film indien en 2011, avec l'appui d'un autre membre de FAME, le Festival international du film de Toronto. Nous avons ensuite créé ensemble un point de mire régional sur la culture sud-asiatique.
Nous participons aussi de près à la planification des activités commémoratives du bicentenaire de la guerre de 1812 ainsi que des Jeux panaméricains et parapanaméricains, qui auront lieu en Ontario en 2015.
Nous savons à quel point les activités culturelles sont importantes. Aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010, nous avons constaté qu'un plus grand nombre de gens prenaient part aux activités culturelles qu'aux compétitions sportives.
À notre avis, plusieurs éléments importants ont fait en sorte que les Jeux olympiques de Vancouver ont été un succès sur le plan culturel.
Tout d'abord, il y avait un organisme central chargé de l'organisation. À notre avis, pour la coordination des activités, il était très important de nommer un organisme respecté et considéré légitime dans les secteurs. L'événement avait un caractère national, et il devra évidemment en être de même pour la nouvelle fête. Vancouver était au centre de l'attention, mais le relais de la flamme olympique et les activités dans la collectivité qui ont suivi ont fait en sorte que ce soit une vraie célébration nationale. Comment pouvons-nous promouvoir des célébrations similaires à l'échelle régionale et également des échanges régionaux?
De plus, il y a les préparatifs. Il faut des années pour créer et préparer des produits culturels d'envergure internationale. Comme il a fallu des années au COVAN pour élaborer le programme, nous pensons qu'il en sera de même pour établir les relations et promouvoir un 150e anniversaire.
Une autre chose très importante que nous avons apprise à Vancouver, c'est qu'il faut saisir les occasions de promouvoir la culture canadienne à l'étranger. Comme nos collègues de l'Association de l'industrie touristique du Canada vous l'ont dit, on s'intéresse beaucoup au Canada présentement, et notre renommée n'a jamais été aussi forte. Nous pouvons l'étendre en mettant en valeur notre offre culturelle diversifiée et riche et en exportant nos produits culturels vers de nouveaux marchés.
Nous savons que le centenaire du Canada, en 1967, a eu un effet monumental. Il a donné un élan fantastique aux investissements dans ce que sont devenues de grandes constructions culturelles partout au pays — des installations. Elles étaient plus que nécessaires. Peut-être qu'un grand héritage que le 150e anniversaire du Canada pourrait laisser, ce serait un projet tout aussi ambitieux qui consisterait à investir dans le contenu culturel important qui remplira ces constructions, racontera nos histoires et laissera un autre type d'héritage.
Tout comme le centenaire a ravivé la confiance nationale et la fierté à l'égard d'une identité culturelle canadienne partout au pays, le 150e anniversaire en 2017 devrait aller plus loin et promouvoir davantage l'identité culturelle canadienne et une meilleure confiance partout dans le monde. J'incite le comité à réfléchir de manière audacieuse à l'héritage que laisseront le contenu et le programme canadien pendant plusieurs années.
Quels programmes pourraient être créés afin de favoriser un échange national d'art, de culture et d'idées? Qu'est-ce qui pourrait inciter les Canadiens à découvrir des régions de leur pays qu'ils ne connaissent pas? Les festivals et les activités peuvent permettre aux gens de voir et de faire des choses passionnantes à leur arrivée. Comment pouvons-nous faire participer nos partenaires internationaux, nos ambassades et nos consulats et les inviter à nous aider à célébrer au pays et partout dans le monde?
J'aimerais terminer en soulignant qu'il s'agit de créer les moments canadiens marquants que des festivals comme le nôtre créent déjà. Nous sommes très enthousiastes et nous nous engageons à jouer un rôle. Nous travaillons à ce que les arts et la culture de chaque province soient représentés dans le cadre de notre festival en 2017. Nous avons hâte de collaborer avec vous pour faire des fêtes du 150e anniversaire un énorme succès.
Merci.
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis ravie d'avoir l'occasion de parler au comité aujourd'hui. Comme on vous l'a déjà dit, je suis vice-présidente de la programmation du centre Banff. Je vais tout d'abord vous parler un peu du centre. Il a été créé il y a 78 ans et s'appelait à l'époque la Banff summer school of the arts. C'est maintenant l'un des organismes culturels de premier plan au Canada. Le ministère du Patrimoine canadien l'a désigné comme l'un des établissements nationaux de formation dans le secteur des arts, et nous attirons environ 4 000 artistes dans notre milieu montagneux chaque année. Je crois qu'il est important de vous en donner un aperçu.
Nous sommes situés à côté d'une montagne, au coeur du premier parc national du Canada, qui a été nommé site du patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est également un lieu spirituel important pour les Premières nations depuis 12 000 ans.
Les artistes, dont 25 p. 100 viennent de l'étranger, viennent des Amériques, de l'Europe, de l'Australie et de l'Asie. Ils vont au centre Banff pour créer, exposer et exécuter des oeuvres dans une dizaine de formes d'art. L'un de nos objectifs, c'est de présenter les oeuvres des artistes de la relève ou des artistes accomplis du Canada et d'ailleurs d'une façon captivante. Nous produisons donc le Banff arts festival et le Festival du film de montagne de Banff, des festivals multidisciplinaires et très bien accueillis par la critique qui présentent plus de 300 événements, dont certains sont gratuits, du mois de mai à la fin octobre.
Le Banff arts festival présente des concerts de jazz et de musique classique, des pièces de théâtre, des spectacles de danse classique et de danse contemporaine, des spectacles d'opéra, des expositions d'art visuel, des films et des arts des nouveaux médias, des rencontres littéraires et des arts autochtones.
Le Festival du film de montagne de Banff présente des écrivains et des cinéastes reconnus à travers le monde qui se concentrent surtout sur la culture des montagnes, les sports et l'environnement.
Le Banff Summer Arts Festival est en fait le plus ancien festival des arts multidisciplinaire au Canada. Le premier a eu lieu en 1942, et notre Festival du film de montagne de Banff en est à sa 35e année.
Nos festivals offrent des premières présentations aux spectateurs qui visitent le parc national Banff, ce qui ajoute une dimension importante au tourisme. Les activités donnent un accès sans précédent aux artistes, aux musiciens, aux cinéastes et aux écrivains dans le cadre d'événements spéciaux présentés dans nos trois salles de spectacles, notre galerie d'art, notre salle de concert et sur notre toute nouvelle scène extérieure, le Shaw Amphitheatre.
Le centre peut accueillir et attirer dans son milieu très spécial des visiteurs de partout dans le monde. Seulement 18 p. 100 de notre public vient de Banff. Un autre 44 p. 100 vient de l'Alberta et 38 p. 100 vient du reste du Canada et de l'étranger. Vous pouvez comprendre pourquoi je suis très heureuse d'être ici avec mes collègues, qui collaborent avec Festivals and Major Events Canada, FAME, l'organisme national qui regroupe des festivals de partout au Canada, car nous croyons aussi en la mission de FAME, qui consiste à jouer un rôle de premier plan dans la promotion économique et sociale de festivals et d'événements canadiens à l'échelle internationale.
Je ne peux qu'être d'accord avec Anita et Janice. Nous croyons aussi que notre expérience peut être très utile au comité et au reste du Canada, qui examineront soigneusement ce que nous devrions faire pour les célébrations du 150e anniversaire du pays.
C'est aussi essentiel, car malgré l'importance de nos festivals pour Banff, nous ne croyons pas que tout ce qui se passe à Banff doit y demeurer. Nous collaborons avec des partenaires afin que l'art créé ici puisse être vu ailleurs. C'est pour cela qu'à la fin de notre Festival du film de montagne de Banff annuel, qui est le plus grand festival du genre au monde, nous produisons la plus grande tournée mondiale de festival qui s'arrête à de nombreux endroits dans le monde. Nous avons 168 partenaires, et au dernier trimestre, il y a eu 76 visionnements dans 13 pays sur 5 continents, dont l'Antarctique.
De plus, cette année, le National Geographic a collaboré avec nous pour la production d'une émission d'une heure sur le Festival du film de montagne de Banff, qui sera présentée dans 148 pays.
Maintenant que je vous ai donné un aperçu général, j'aimerais parler de quelques aspects de notre expérience, que le comité pourrait trouver utile pendant qu'il étudie soigneusement la meilleure approche à adopter pour le 150e anniversaire du Canada: positionnement, partenariat, et mobilisation communautaire.
Je vais commencer par le positionnement. Au début de mon exposé, j'ai dit que le centre Banff a été créé il y a 78 ans; nous avons donc célébré notre 75e anniversaire il y a trois ans. Étant donné que 75 ans, c'est long pour un organisme culturel voué aux arts, nous voulions le souligner.
En réfléchissant à la façon de positionner le centre Banff à l'occasion de son 75e anniversaire, nous avons établi que nous voulions faire passer quelques messages. Le premier, c'est que le centre Banff est un endroit important pour les Autochtones et qu'il prend très au sérieux sa responsabilité de soutenir la création d'oeuvres qui reflètent leur culture. Le deuxième, c'est qu'il attire des artistes de partout dans le monde, car les artistes albertains et canadiens qui y viennent peuvent prendre leur place sur la scène mondiale. Le troisième, c'est que nous croyons qu'il est important d'appuyer la création de nouvelles oeuvres pour ajouter la musique, la danse, le théâtre, la littérature et l'art canadiens au répertoire mondial.
Au sujet du 150e anniversaire du Canada, je pense que certains de ces éléments seront aussi importants pour présenter le Canada comme un pays dont l'histoire n'a pas commencé il y a 150 ans avec la Confédération, mais bien avant, avec les Premières nations. Ensuite, ils permettront de présenter le Canada comme une nation enrichie par la diversité de ses talents, comme en témoignent les oeuvres de nos artistes accomplis qui devraient être présentées dans le monde.
Pour célébrer notre 75e anniversaire, nous avions établi un certain nombre d'objectifs, et nous devions nous assurer de faire passer le mot à l'extérieur de Banff afin que le centre soit considéré comme une ressource unique pour les Albertains, les Canadiens et le monde. Nous avons préparé des événements qui ont eu lieu à Los Angeles, à Seattle, à Vancouver, à Edmonton, à Calgary, à Winnipeg, à Toronto, à Ottawa, et à New York. Nos anciens élèves sont apparus partout, et les oeuvres qui avaient été créées à Banff ont été présentées lors de festivals et d'événements partout au Canada et même à Pékin.
Rien de tout cela ne se serait produit sans l'aide de partenaires, des institutions, comme le Cabinet du Gouverneur général, le Harbourfront Centre de Toronto, la compagnie de théâtre One Yellow Rabbit de Calgary avec le High Performance Rodeo de Calgary, etc. Ils ont tous été des partenaires. Par exemple, nous avons co-produit A Rocky Mountain High, un mini-festival spécial d'une fin de semaine qui s'est tenu au Harbourfront Centre de Toronto, où l'on a présenté les oeuvres de 60 anciens élèves du centre Banff.
À mon avis, ce qui est important de retenir, c'est que rien de tout cela n'aurait été possible sans l'aide de partenaires. Nous avons travaillé avec Luminato, par exemple pour Tono, un spectacle de danse autochtone, qui depuis, fait le tour du monde et a été présenté aux Jeux olympiques de Pékin et à ceux de Vancouver, ainsi qu'à l'Expo de Shanghai.
Si nous pensons qu'il était important et utile d'avoir des partenaires, j'imagine à quel point ce serait excitant pour le Canada d'établir des relations avec tout un ensemble de différents partenaires. Les festivals représentent certains des partenaires à l'intérieur, mais il faut également chercher des partenaires à l'extérieur.
Puisque nous sommes situés au parc national de Banff, nous avons également contribué aux célébrations du 100e anniversaire de Parcs Canada. Parcs Canada a créé un programme fantastique qui est, à mon avis, un excellent exemple de ce dont nous devrions maintenant parler, c'est-à-dire la mobilisation communautaire. Parcs Canada a créé un programme intitulé Le meilleur emploi d'été au Canada, dans le cadre duquel il a invité des jeunes à demander de venir passer l'été à faire des films sur leur expérience dans les parcs nationaux du Canada. Près de 1 000 jeunes qui font des études cinématographiques dans des universités et des collèges de partout au Canada ont fait une demande, et environ 35 d'entre eux ont été choisis pour passer l'été à recueillir des informations sur chaque parc. Ils ont tout d'abord participé au camp de cinéma du centre Banff. On leur a garanti que les meilleures oeuvres seraient présentées à notre Festival du film de montagne.
Les oeuvres de ces jeunes avaient un caractère personnel et idiosyncrasique et elles étaient tout à fait charmantes, car elles n'avaient pas été créées ou dirigées par Parcs Canada; elles étaient le reflet de leur propre expérience dans chaque parc. Cela a donné à Parcs Canada un contenu fantastique pour une variété de plateformes médiatiques, seulement pour souligner ce qu'Anita a dit au sujet de notre besoin de réfléchir à la façon dont nous pouvons utiliser la technologie et les plateformes interactives existantes pour nous faire connaître au-delà de la présentation en direct.
Il existe un autre mouvement auquel chacun de nous ici prend part: la Fête de la culture. La capacité d’intéresser le public aux arts est ce qui constitue l’essentiel de la Fête de la culture, le mouvement national pour lequel le centre Banff est un partenaire fondateur et agit à titre de trésorier. La Fête de la culture est un mouvement bénévole pancanadien axé sur la collaboration dont le but est de favoriser la sensibilisation, l'accessibilité, la participation et l'engagement de tous les Canadiens à la vie artistique et culturelle de leurs collectivités. Elle a été inspirée par les Journées de la culture du Québec. Dans des collectivités de partout au pays, des centaines de bénévoles ont créé des événements qui ont lieu au cours d’une même fin de semaine, comme on le fait au Québec depuis les 12 dernières années.
Il en a résulté que lors de la deuxième édition de la Fête de la culture, plus de 800 villes et villages canadiens — il y en avait 700 l’année précédente — ont ouvert leurs portes et ont offert environ 5 500 activités gratuites: formations pratiques, excursions, visites guidées, démonstrations, séminaires, groupes d'experts et découverte des coulisses.
Nos partenaires, le Globe and Mail, Radio-Canada et Aéroplan, en ont fait la promotion. Cela a montré qu'avec des plans de marketing organisés qui font intervenir des médias sociaux et qui sont chapeautés par différents partenaires, on peut créer des événements extraordinaires qui sont d'excellents exemples de mobilisation communautaire.
En terminant, j'aimerais seulement souligner que lorsque nous songeons aux divers partenaires que nous pouvons réunir pour vraiment rendre hommage aux caractéristiques uniques du Canada, nous devons aussi réfléchir aux possibilités de mobiliser les collectivités et aux façons dont nous pouvons inciter les Canadiens de partout aux pays à créer leur propre vision du Canada.
Merci.
Merci.
Fatima, de la Coastal Jazz and Blues Society, je vous remercie de vous être levée aussi tôt pour nous présenter un exposé et répondre à nos questions. Je vous cède la parole.
Merci, monsieur le président, et bonjour. J'espère que vous me pardonnerez d'être un peu fatiguée aujourd'hui.
Je suis la directrice administrative de la Coastal Jazz and Blues Society, qui produit le Festival international de jazz de Vancouver, et Winterruption, à Granville Island, le festival Time Flies et une série de concerts tout au long de l'année.
Mes collègues ont parlé abondamment de l'importance des arts et de la culture dans ce type de célébrations. Aujourd'hui, j'aimerais vous parler de l'héritage de ce type d'activités, surtout celui à long terme, dont les effets demeurent bien après la présentation de l'événement, et qui va beaucoup plus loin que celui laissé par les projets d'infrastructures physiques.
Ironiquement, cela s'applique très bien à l'histoire de notre organisme. Si vous me le permettez, j'aimerais vous raconter une petite histoire à ce sujet.
En 1986, la ville de Vancouver a accueilli Expo 86, un événement qui coïncidait avec le centenaire de la ville. John Orysik, Ken Pickering et Robert Kerr, en collaboration avec d'autres mélomanes et rêveurs idéalistes, ont lancé le premier Festival international de jazz de Vancouver dans le cadre de cette exposition universelle.
Vous pouvez imaginer à quel point il était emballant pour eux de présenter au public certains des plus grands talents canadiens issus de leur ville, aux côtés de légendes du monde de la musique comme Miles Davis, Bobby McFerrin et Tito Puente. Dans le cadre d'Expo 86, ils ont produit plus de 120 concerts en 23 endroits; en plus de partager la fierté et le sentiment d'appartenance généré par l'Expo, ils ont aussi eu le courage et l'inspiration de mener à bien leur propre vision, qui consistait à favoriser et à présenter une voix canadienne unique au public d'ici et d'ailleurs.
Inspirés par Expo 86, ils ont attiré leur premier commanditaire important, et en travaillant avec la ville dans une province qui s'éveillait aux multiples possibilités et occasions créées par les fêtes municipales, ils ont lancé le premier festival en plein air annuel de Vancouver à Gastown peu de temps après, et ont formé des partenariats avec Granville Island, le centre communautaire Roundhouse et une multitude d'autres organismes communautaires et d'organismes voués aux arts et à la culture.
Nous sommes aujourd'hui le plus important producteur d'art et de culture en Colombie-Britannique. Le Festival international de jazz de Vancouver a été salué comme étant l'un des meilleurs au monde, avec 1 800 musiciens donnant 400 concerts, dont 150 gratuits. Nous attirons plus d'un demi-million de personnes chaque année et nous engendrons des retombées économiques de presque 18 millions de dollars dans la région.
Si je vous en parle, c'est que nous sommes l'héritage culturel d'Expo 86. En effet, sans cet évènement, des organismes comme le nôtre n'auraient pas vu le jour. Cet héritage s'est poursuivi avec une autre célébration importante de Vancouver, c'est-à-dire les Jeux olympiques de 2010 et l'Olympiade culturelle de trois ans qui y est attachée. Le directeur des programmes, soit dit en passant, était Robert Kerr, mon prédécesseur et l'un des fondateurs du Festival de jazz.
C'est un autre exemple important d'une célébration nationale qui a donné naissance à sa propre infrastructure et à son héritage culturel. Nous avons activement participé à l'Olympiade culturelle en rassemblant, par exemple, dans le cadre de notre programme Sonic Genome, des musiciens canadiens et de renommée internationale qui ont collaboré avec les musiciens locaux et des étudiants pour créer du jazz innovateur dans un centre communautaire pendant une période de 24 heures. C'est un des meilleurs exemples d'engagement communautaire et d'éducation qui existent.
Alors que vous échafaudez les plans du 120e anniversaire, nous vous prions de penser à bâtir sur des plateformes existantes — comme nos festivals — et aussi d'appuyer les organismes naissants. Qui sait? Les événements de 2017 pourraient bien devenir les institutions culturelles de demain et les incubateurs de la prochaine génération d'artistes et de producteurs culturels canadiens. Nous savons très bien que c'est en passant par les arts et la culture qu'une nation peut vraiment inspirer ses citoyens et enflammer leur imagination, en écrivant leur histoire et celle de leur collectivité, et en avivant leurs idéaux et leurs rêves pour l'avenir.
Mes collègues ont beaucoup parlé de l'importance des arts et de la culture, et de la capacité de donner une image de marque au Canada pour le faire connaître au reste du monde. Toutefois, j'aimerais parler un peu plus de notre histoire.
L'histoire de Vancouver, par exemple, amalgame celle des musiciens de jazz qui y ont joué et la formation de sa société — une société ethnoculturelle et multiculturelle —, et les lois et les pratiques de ségrégation qui ont évolué avec le temps à partir de ces événements. Vancouver a accueilli certains des meilleurs musiciens du monde — Jimmy Hendrix, Jelly Roll Morton — à des périodes extrêmement importantes de leur vie. Des artistes comme Ella Fitzgerald et Duke Ellington y ont régulièrement donné des prestations, et on leur permettait de jouer dans les hôtels, mais pas d'y loger.
C'est le côté de l'histoire que la plupart des Canadiens ne connaissent pas. Des organismes comme le nôtre sont en mesure de présenter des récits tirés de l'histoire du Canada dans le cadre de célébrations comme celles qui se tiendront en 2017.
Les célébrations de 2017 nous offrent l'occasion de commander des oeuvres uniques qui racontent ce genre de récits, de permettre aux artistes canadiens d'enrichir leur répertoire et de mettre en valeur les quartiers uniques de nos villes. C'est notre chance, encore une fois, de faire connaître au monde des artistes contemporains au talent incomparable comme Diana Krall, Ingrid Jensen, Nikki Yanofsky et Michael Bublé; nos diverses activités ont d'ailleurs contribué à leur épanouissement. Il s'agit d'une occasion exceptionnelle à laquelle nous aimerions bien participer.
Comme Anita l'a mentionné, le festival de jazz a aussi accès à des archives qui couvrent l'histoire du jazz à Vancouver sur une période de plusieurs décennies. Ce type de célébration est l'occasion idéale d'en numériser le contenu et de le diffuser partout au pays.
J'aimerais terminer en vous parlant de l'héritage culturel et de ce qui peut ressortir des célébrations du 150e anniversaire. N'oubliez pas que vous ne faites pas qu'appuyer les plateformes artistiques et les occasions existantes qui permettent aux Canadiens de partager leurs récits; vous appuyez aussi la prochaine série d'organismes et d'incubateurs culturels et artistiques de notre identité qui raconteront nos histoires aux générations suivantes.
Merci.
Merci.
Nous allons maintenant passer aux questions.
Nous allons commencer avec M. Calandra, qui dispose de sept minutes.
Merci, monsieur le président.
Merci à tous nos témoins.
Madame Gaffney, madame Amarshi, vous avez parlé d'archives et de numérisation. Pouvez-vous nous en dire plus? Qu'a-t-on prévu à ce sujet? Mme Gaffney a parlé d'autres occasions d'embrasser l'ère numérique alors que nous nous dirigeons vers 2017.
La SRC nous a également informés qu'elle avait une très grande collection d'archives extrêmement importantes pour célébrer l'histoire canadienne.
Je laisse généralement à M. Brown, mon collègue, le soin de parler de l'histoire du Canada. Toutefois, dans le contexte de 2017, des organismes comme FAME ou d'autres se sont-ils penchés sur le sujet? Alors que nous nous rapprochons de 2017, comment pouvons-nous nous approprier certains des événements importants afin de ne pas perdre tout ce qui y mène, ainsi que 2017?
Nos archives de Stratford renferment des décors et des costumes, mais nous avons aussi beaucoup de médias électroniques, c'est-à-dire des extraits audio, de nos productions. N'oubliez pas que des gens comme Christopher Plummer et William Shatner sont montés sur nos planches. De plus, Glenn Gould a été directeur musical à Stratford. Nos archives contiennent des trésors liés aux artistes canadiens.
Nous prenons grand soin de nos archives; elles sont conservées dans des installations très bien entretenues et nous invitons les chercheurs à les consulter. C'est une occasion en or pour les universités, les étudiants et les gens qui peuvent s'en prévaloir. Nous aimerions vraiment être en mesure de les numériser pour que les gens puissent y avoir accès. C'est l'occasion de présenter ce matériel en modules d'apprentissage sur la musique originale dans le domaine du théâtre.
En effet, nous ne nous sommes pas contentés d'utiliser des extraits de musique classique pour The Matchmaker; nous avons embauché un compositeur pour l'écrire, et nous avons conservé cette musique dans nos archives. Nous avons confectionné nos propres costumes — des répliques authentiques de costumes de l'époque élisabéthaine; des gens ont teint ces costumes et fabriqué les couronnes, pas les perruques. Le festival présente un excellent volet art et artisanat. D'autres organisations possèdent aussi des archives.
Il est donc très important de pouvoir partager ces ressources comme source de fierté pour le travail des organismes culturels et comme source d'apprentissage sur nos activités.
Pourriez-vous nous parler de l'importance du tourisme et des visites internationales à vos festivals? Dans le cadre du plan d'action économique, nous avons un programme appelé manifestations touristiques de renom. En avez-vous fait l'expérience? Ce genre de programmes vous aide-t-il à faire la promotion de vos activités au Canada et sur la scène internationale? J'aimerais donc que vous me parliez en premier de l'importance des visites internationales à vos festivals, et deuxièmement, de la façon dont nous pouvons multiplier ces visites.
Je vais répondre en premier et ensuite mes collègues prendront la relève.
Le programme des manifestations touristiques de renom a été extrêmement important pour le festival. Nous avons reçu trois millions de dollars en 2009 et autant en 2010, ce qui a pratiquement doublé notre budget de commercialisation et nous a permis d'aller recruter encore plus loin nos visiteurs internationaux. Environ 25 p. 100 de notre public vient de l'étranger.
Notre stratégie est d'investir dans nos activités de promotion afin de dépasser nos frontières et d'informer les gens au sujet des choses fantastiques qui s'en viennent et qui se produisent déjà à Stratford. Vous aurez remarqué que lorsque j'ai parlé du Festival de Stratford, j'ai mentionné toutes les choses que nous faisons pour faire la promotion de nos activités à l'extérieur du festival et pour attirer l'attention sur nous au-delà de nos frontières.
Lorsqu'un journaliste du New York Times affirme que c'est la meilleure production de The Tempest qu'il a jamais vue, cela a pour effet à la fois d'attirer les visiteurs et d'intensifier la fierté nationale. En effet, les Canadiens sont fiers d'avoir le Festival de Stratford dans leur cour.
J'aimerais ajouter aux paroles d'Anita, car le programme des manifestations touristiques de renom a en effet été essentiel pour nous permettre, d'un point de vue de la promotion, d'attirer... Cela ne fait aucun doute; on l'a mesuré. Nous avons récemment échangé un grand nombre de ces données lorsqu'un groupe de FAME est venu ici et a rencontré plusieurs ministres et députés.
Je vais même en ajouter; je pense que cela s'applique à tous les bénéficiaires du programme. Nous avons reçu un total de trois millions de dollars en deux ans. Grâce à ce financement, nous avons pu concentrer nos efforts sur le contenu. En effet, le financement visait surtout les améliorations que nous pouvions apporter à nos festivals, car vraiment, c'est le contenu qui est important. Lorsqu'on met sur pied des événements uniques et qu'il faut se rendre à Toronto ou à Stratford pour voir un événement que nous n'aurions pas été en mesure de monter ou de produire sans ce financement... Cela a fait une très grande différence. Aussi, le tourisme a augmenté de façon constante au cours de nos cinq années d'existence.
Mais il ne fait aucun doute que nous aimerions... Et nous avons des propositions pour générer un nouveau programme différent à partir du PMTR. Il nous a été extrêmement utile et nous a donné un grand coup de main.
J’aimerais me faire l’écho de ce qu’Anita et Janice ont dit. Le programme a permis de réaliser nos activités et d’attirer le public international.
Nous avons certainement constaté un nombre accru de touristes internationaux et une amélioration de notre capacité, comme Janice l’a mentionné, de présenter de nouvelles oeuvres artistiques extraordinaires. Nous n’aurions autrement pas été capables de le faire. D’ailleurs, nous avons parfois pu présenter des artistes canadiens qui ne se produisent pas en sol canadien, mais qui connaissent du succès à l’étranger. Le programme a permis de les rapatrier et de les présenter au public canadien et international qu’accueille notre festival. Il s’agissait d’un aspect intéressant et unique du programme.
J’aimerais ajouter quelque chose. De notre côté, il faut évidemment retenir que Banff se situe en fait en milieu rural albertain et qu’il n’y a que 7 800 habitants. Nous sommes donc entièrement dépendants des touristes qui viennent voir les oeuvres. Le tourisme est important.
De plus, il est intéressant de noter que nous accueillons non seulement des touristes qui viennent voir les oeuvres, mais aussi des artistes de partout dans le monde qui viennent en produire. Des gens de 18 pays ont participé à nos programmes. À mon avis, cela démontre également que les artistes canadiens méritent tout à fait de se produire sur la scène internationale, tout comme les artistes internationaux veulent monter sur nos scènes.
Nous parlons désormais d’une industrie mondiale et d’une approche mondiale, et je crois que le Canada doit repenser sa façon d’aborder les arts non seulement comme une expression de la liberté canadienne, mais aussi comme une expression du Canada dans le monde. C’est certainement cet aspect que nous mettons en valeur dans nos programmes, grâce aux artistes de partout dans le monde qui viennent créer des oeuvres avec nos artistes canadiens pour un public canadien et international.
Avez-vous des interprètes à Banff et à Vancouver?
Non? Ce n’est pas un problème. C’est correct.
Je vous remercie de votre participation. Nous vous en sommes très reconnaissants.
Ma première question s’adresse à Mme Amarshi.
Évidemment, je crois que même si M. Picard est venu il y a quelques semaines, et je suis certain qu’André Ménard en ferait autant en ce qui concerne le Festival international de jazz de Montréal...
Vous pourriez évidemment jouer un rôle clé dans l’aventure en vous assurant de la présence dans tous les marchés d’activités relatives au 150e anniversaire, parce que vous connaissez du succès et que vous avez un effet sur le milieu culturel.
Madame Amarshi, FAME compte-t-il des membres d’un océan à l’autre, ou y a-t-il des zones où vous n’êtes pas présents?
FAME est un organisme qui vient de naître; il est encore jeune. Je crois que Janice, en tant que membre de la direction, serait peut-être mieux placée que moi pour vous répondre. Je sais que FAME essaye bien entendu de communiquer avec les divers organismes partout au Canada pour connaître leurs opinions et être au fait de leurs activités.
Par exemple, à Vancouver, nous ne faisons pas encore tout à fait officiellement partie de FAME, mais nous échangeons beaucoup et nous collaborons toujours dans le cadre de projets communs. Je crois que FAME, en grandissant, deviendra de plus en plus un organisme de coordination qui sera bénéfique pour nous tous d’un océan à l’autre.
J’aimerais ajouter quelque chose, parce que la question des membres est très importante.
Notre organisme existe officiellement depuis un an et demi. Comme je l’ai dit, ce sont nos membres qui nous financent par l’entremise de cotisations, et le recrutement de nouveaux membres est notre priorité. Aujourd’hui, les membres du cadre culturel et artistique de FAME vous disent que notre objectif est d’apporter notre soutien aux festivals et aux évènements de grande envergure, comme le Stampede. Il y a aussi le Festival des tulipes d’Ottawa, qui n’est pas exclusivement consacré aux arts; n’empêche que c’est un grand festival. C’est vraiment bénéfique pour nous tous, parce que je crois que cette sorte de pollinisation croisée est très saine étant donné qu’elle nous rappelle que l’industrie touristique est extrêmement importante pour les festivals, même si la majorité de nos festivals sont consacrés aux arts et à la culture.
Monsieur Nantel, je veux vous dire que les témoins en vidéoconférence ont accès à l’interprétation; elles entendront l’interprète.
Parfait.
[Français]
Madame Price, j'ai une question pour vous. Pour le moment, oublions qu'il y a peut-être des blind spots dans l'organisation de Festivals et événements majeurs du Canada. Je comprends qu'il s'agit d'une organisation en croissance. On vous souhaite tout le rayonnement possible. Tous ces évènements ont une grande portée. On est tout à fait derrière vous.
Si Festivals et événements majeurs du Canada était mandaté pour promouvoir le 150e anniversaire du Canada, quel serait le meilleur scénario? Serait-ce une thématique générale pour tout le festival, des soirées particulières ou une série de spectacles ou de présentations?
[Traduction]
Comment voyez-vous cela?
Les festivals jouent aussi indirectement un rôle en créant évidemment un effet de ruissellement sur les autres festivals d’arts et les artistes, parce que nous évoluons fondamentalement au sein d’un vaste écosystème. Lorsque nous aurons des racines partout au pays, nous pourrons avoir ce genre d’effet en travaillant avec d’autres artistes. Comme je l’ai dit, en ce qui concerne Luminato, notre but est que chaque province soit représentée dans la programmation que nous mettons actuellement sur pied.
À mon avis, FAME peut vraiment être utile en ce qui concerne ce que j’appelle la première occasion de promotion. L’une de nos caractéristiques intéressantes est que nos festivals ont lieu à différents moments dans l’année. Ils se déroulent parfois en même temps, mais un organisme comme FAME assure la tenue d’activités toute l’année, ce qui, selon moi, pourrait être utile à la promotion d’un thème unique.
Je crois qu’il pourrait être difficile de regrouper tout le monde sous un même thème. Cependant, à mon avis, si vous avez la collaboration d’un nombre suffisant d’intervenants et au moins un slogan ou un principe organisationnel de nature générale, comme « le Canada sur la scène mondiale », les intervenants trouveront une façon de collaborer sous un même thème. Notre organisme de même que le CNA et d’autres, si vous décidez bien entendu de les inclure dans le projet, pourraient vous être d’une aide précieuse dans vos consultations pour trouver des idées à ce sujet.
[Français]
Merci beaucoup.
Madame Gaffney, tout à l'heure, on parlait justement de ce principe des quatre saisons. J'ai beaucoup aimé votre approche lorsque vous évoquiez qu'il fallait, par exemple, trouver une vocation. Vous avez mentionné, par exemple, que le Festival Shakespeare de Stratford était consacré, à la base, à la promotion de l'oeuvre de Shakespeare.
Croyez-vous qu'il serait bon d'avoir une thématique reliée à notre pays? En Angleterre, on fait la promotion de Shakespeare, qui est un personnage aussi vieux que le pays. Dans le cadre du 150e anniversaire du Canada, pourrions-nous présenter des gens, des auteurs ou des poètes qui seraient tout aussi pertinents que Shakespeare l'est en Angleterre?
[Traduction]
J’ai utilisé l’exemple de ce qui se déroule à Londres, parce que ce qui m’a vraiment emballée à ce sujet... J’ai visité le National Theater, le Globe Theater, la Tate Gallery et la National Gallery, et j’ai vraiment aimé le fait qu’ils avaient tous adopté Shakespeare comme thème. Si c’est le thème que vous souhaitez choisir au Canada, c’est correct. C’est celui qu’ils ont utilisé à Londres. J’ai beaucoup aimé la manière dont chaque organisme a adapté à sa façon le thème.
Le thème pourrait être simplement le 150e anniversaire du Canada, et nous pourrions demander aux établissements d’arts de mettre l’accent sur ce thème. Le Festival Shakespeare de Stratford propose de commander la production de pièces sur les grandes épopées canadiennes des 150 dernières années. Je crois que d’autres établissements d’arts pourraient emboîter le pas et trouver l’idée intéressante. Toutefois, comme Janice l’a fait remarquer, je crois qu’il faut aussi tenir des consultations pour trouver un thème rassembleur qui suscitera vraiment un engouement.
[Français]
Tout à l'heure, vous avez aussi évoqué le concept d'un spectacle ambulant, d'une caravane du 150e anniversaire. Croyez-vous qu'il serait possible que chacun des festivals participe au projet de ce spectacle ambulant, qui deviendrait comme une énorme vitrine qui permettrait de voir ce qui sera présenté dans chacun des festivals qui auront lieu pour célébrer le 150e anniversaire du Canada? Cela pourrait même avoir une portée internationale, comme l'évoquait tout à l'heure Mme Iley, du Banff Centre.
[Traduction]
Je pense à ce que la Royal Shakespeare Company a fait; elle a monté cette année cinq ou six pièces de théâtre à New York et elle s’est installée à l’Armory. Nous pourrions faire comme eux, à savoir de présenter dans une salle d’une importante destination touristique internationale quelque chose comme un opéra, un concert symphonique, une pièce de théâtre et un festival de musique — de nombreux festivals. Nous appellerions le tout Canada 150. Nous pourrions nous installer dans une ville.
Le Canada pourrait également participer à un festival. Par exemple, le Festival d’Édimbourg est extraordinaire, et les organisateurs pourraient présenter les oeuvres canadiennes dans leurs nombreuses salles réparties aux quatre coins de la ville.
De plus, je crois que nous devrions mettre l’accent sur la technologie. Nous pourrions filmer nos productions en 3D; cette technologie est bien ancrée, et je crois qu’il faut saisir l’occasion. L’expérience 3D ne remplace pas le cinéma, mais je crois qu’elle suscite un intérêt. Nous pourrions filmer certaines productions canadiennes en 3D et les diffuser dans le monde.
[Français]
Merci, monsieur le président.
J’ai entendu d’excellents commentaires au cours des 30 dernières minutes: une confiance accrue dans le pays est une bonne façon d’aborder la question; les festivals et les événements peuvent être un moyen de redécouvrir son propre pays; l’engagement communautaire; les réalisations en préparation pour 2017 pourraient certainement créer une infrastructure et laisser un héritage qui sera présent très longtemps et qui sera très bénéfique pour les Canadiens.
Merci de vos commentaires.
En tant que comité, notre travail est de présenter une étude au gouvernement et de lui donner des idées pour souligner le 150e anniversaire du pays. Le sujet est très vaste et comprend, par exemple, les sports ou, dans le cas présent, les arts.
Tout d’abord, je crois que FAME, en tant que catalyseur, est un organisme incroyable. J’ai rencontré plusieurs d’entre vous et je trouve très important que les décideurs prennent le temps de préciser certains thèmes que j’ai mentionnés.
Par contre, pour ce qui est, par exemple, du PMTR, qui est un programme très populaire... en ce qui concerne les recommandations précises faites au gouvernement et l’accès au financement gouvernemental à ce sujet, il ne fait aucun doute que vous aurez accès à des fonds pour faire la promotion du 150e anniversaire et du thème choisi.
À quels aspects le financement serait-il en grande partie consacré? Je sais que c’est une question difficile à répondre, parce que nous sommes des années à l’avance, mais j’aimerais en avoir une idée.
Vous avez parlé de la promotion, de l’infrastructure et de la construction de bâtiments. Investirez-vous dans la promotion de votre festival pour que les gens viennent y assister, ou sera-t-il plutôt question d’un festival ambulant, un peu à l’image du Train de la Découverte en 1967?
Je ne sais pas par qui débuter... Je vais y aller d’est en ouest. Donc, je vais débuter par Mme Gaffney, suivie de Mme Price, puis de nos témoins en vidéoconférence.
Le financement dépend, en premier lieu, des partenariats et des fonds publics pour encourager le secteur privé à investir également dans l’aventure. Selon moi, il y a des possibilités sur les plans tant de la promotion que de la conception.
En ce qui concerne la promotion — encore une fois, je parle du point de vue du Festival Shakespeare de Stratford, parce que c’est ce que je connais le plus —, nous consacrons principalement nos fonds à la présentation de pièces à Stratford. C’est pour cette raison que nous recevons des dons de particuliers et des subventions du gouvernement. C’est ce qui est important.
Notre produit peut être commercialisé dans d’autres marchés. Nos fonds à cet égard sont très limités, mais nous attirons beaucoup de touristes. Si plus d’argent est affecté à la promotion de ce joyau, ce sera bénéfique pour l’industrie touristique et la réputation du Canada, parce que nous attirerons davantage de touristes étrangers.
En ce qui a trait à la conception, nous appuyons les diverses idées qui ont été proposées en prévision des activités du 150e anniversaire, comme la commande de pièces de théâtre ou l’organisation d’une tournée.
J’aimerais ajouter qu’il nous faut une chanson... Certains d’entre nous sont assez vieux pour avoir appris la chanson du Centenaire composée par Bobby Gimby. Je la connais. Je laisse à M. Cash le soin de trouver une idée à ce sujet.
Des voix: Oh, oh!
Mme Janice Price: Blague à part, il faut divers éléments pour former un tout et créer un sentiment de célébration pancanadienne à laquelle tout le monde est convié. Qui ne se laisse pas charmer par une chanson accrocheuse?
Selon moi, c’est un tout. Dans le cadre des festivals d’arts multidisciplinaires, comme Luminato, nous mettons déjà en vedette... en moyenne, les artistes de Toronto, de l’Ontario et de partout au Canada représentent 70 p. 100 de notre programmation annuelle, mais nous avons tout de même réussi à nous forger une réputation comme festival d’arts sur la scène internationale.
Dès le début, il y a six ans et demi ou sept ans, les fondateurs avaient compris que Luminato deviendrait en fait un festival pour Toronto, l’Ontario et le Canada et un festival dont les Canadiens seraient fiers, comme ils le sont maintenant du Festival international du film de Toronto, le FIFT, qui existe depuis près de 35 ans comparativement à 5 pour nous. Nous aspirons en fait, comme le FIFT l’est maintenant, à devenir l’un des trois plus importants festivals d’arts multidisciplinaires dans le monde. Nous voulons que les gens parlent de nous comme ils parlent des festivals d’Édimbourg et de Sydney et qu’ils planifient leurs congés en fonction de notre programmation.
Dans cette perspective, en pensant aux grands festivals et événements, ce que j’inclurais, grâce à un nouveau programme semblable au PMTR ou dans le cadre des célébrations... c’est un écosystème, et vous allez entendre les membres de FAME... En fait, certaines propositions sur lesquelles nous collaborons avec le gouvernement concernent le financement équitable des petits festivals et événements. Il faut adopter une vision d’ensemble, dans laquelle FAME pourrait avoir un effet de ruissellement, comme je l’ai dit plus tôt, ou pourrait travailler avec les artistes et les organisateurs de partout au pays. N’empêche que nous pensons qu’il faut également en faire bénéficier les petits festivals et événements communautaires, parce qu’ils peuvent également avoir des effets importants dans les collectivités.
Je crois donc qu’il serait important d’examiner l’ensemble de l’écosystème. Encore une fois, c’est un domaine dans lequel nous avons beaucoup d’expérience, et nous sommes évidemment prêts à vous en faire part.
Pour faire écho à ce qu’Anita et Janice disaient, je pense que tout financement accordé doit avant tout appuyer l’élaboration du contenu ou du produit. On ne peut commercialiser quelque chose qui n’existe pas. Par conséquent, il est primordial d’appuyer la capacité de commander de nouvelles oeuvres ou le développement de programmes déjà en place, puis il est essentiel d’apporter un soutien supplémentaire pour les commercialiser.
En ce qui concerne les commandes qui nous permettent d’organiser des tournées, elles font certainement partie des éléments indispensables à l’élaboration de nouvelles oeuvres, et le fait qu’elles seront vues partout au pays justifie suffisamment l’investissement. Toutefois, ce fardeau financier ne doit pas nécessairement être assumé par une organisation en particulier. Par exemple, notre festival n’est pas nécessairement obligé de financer un spectacle dans tout le pays. Nous pouvons collaborer avec nos réseaux.
Jazz Festivals Canada est le réseau national des festivals de jazz qui se déroulent partout au Canada. Ensemble, nous pourrions commander une oeuvre qui serait ensuite présentée dans le cadre de tous nos festivals, par exemple, ou nous pourrions même collaborer avec d’autres types de festivals. En outre, une grande part des activités de Luminato sont musicales, tout comme celles d’un certain nombre d’autres festivals des arts multidisciplinaires. Lorsque nous parlons d’organiser des tournées, il faut également prendre en considération le genre de capacité qui contribue également à ces tournées.
Mais, avant tout, le financement doit être affecté à la production du contenu lui-même.
J’appuie tout ce qui a été dit. La commande joue un rôle clé. Nous passons de plus en plus de commandes, mais nous ne le faisons presque jamais par nous-mêmes. Nous travaillons toujours avec des partenaires.
Le contenu est très important, mais je veux également revenir sur la notion que Parcs Canada a mentionnée, je pense. Lorsqu’il est question de vastes festivités, il faut que nous nous assurions la participation d’artistes vraiment talentueux, mais je pense que nous devons également inciter les jeunes, en particulier, à réfléchir à la façon dont ils pourraient s’exprimer.
Je pense que nous devrions également songer à investir des fonds dans le genre de projets qui permettent aux gens de raconter leur propre histoire dans le cadre de cette grande célébration. Il faut donc commander des oeuvres de grande qualité, mais aussi permettre aux gens de réfléchir à la façon dont ils pourraient utiliser les arts pour exprimer leur propre amour pour le Canada.
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre présence aujourd’hui. Je vous remercie tous infiniment de renseigner le comité.
Madame Price, vous avez dit quelque chose qui m’a vraiment interpellé. Vous avez parlé d’une nouvelle identité culturelle pour le Canada en 2017. Depuis les années 1970, nous avons très bien réussi à célébrer nos différences. Les Canadiens excellent dans ce domaine. On peut assister à un grand nombre de festivals ethniques où l’on observe les danses de centaines de pays du monde et entend leur musique. Je me demande simplement si une partie de cette nouvelle identité pour 2017 devrait mettre l’accent sur ce que nous partageons.
Au début, il était risqué de traverser l’océan pour venir au Canada. Bon nombre de gens ne survivaient même pas au voyage. Les Canadiens se préoccupaient de survivre, de faire face aux températures extrêmes et de conquérir les grandes distances. Ensuite, leur attention s’est tournée vers la paix, l’ordre et la bonne gestion des affaires publiques. Puis, ils ont commencé à se préoccuper davantage des libertés, des perspectives d’avenir et de la définition du Canada en tant que nation.
Je me demande si vous avez une idée des assises sur lesquelles notre nouvelle identité culturelle devrait reposer.
Anita, j’aimerais vous demander de bien vouloir répondre à la question ensuite. Merci.
Merci.
J’ai été également frappée par le fait que nous ayons eu de telles préoccupations. Cela faisait probablement partie du cycle naturel de vie de notre pays. À mon avis, au cours des 50 années qui ont suivi les festivités du centenaire, notre pays a mûri de manière incroyable. Il a cultivé son propre sentiment d’identité dans de nombreux domaines, il est devenu un membre de la communauté mondiale et, bien entendu, il a grandi sur le plan culturel. Cela découle en partie de son sentiment de fierté et de sa capacité de faire concurrence aux autres pays sur la scène internationale. Je suppose que nous devrions mettre en oeuvre un programme intitulé « À nous la scène » ou quelque chose de ce genre afin de bénéficier du pendant artistique de l’initiative sportive.
Je crois qu’on observera un désir et un besoin naturel de célébrer l’événement et que les gens auront tendance à le faire — Sarah l’a très bien décrit et Banff est particulièrement bien placé pour le faire. De plus, les gens voudront s’assurer que nous profitons de l’occasion pour passer en revue l’histoire entière de la croissance identitaire de notre nation.
Je peux dire qu’en ce qui concerne Luminato, la diversité est l’un des trois piliers de notre programmation. Les autres sont la collaboration et l’accessibilité. C’est ainsi que nous obtenons notre combinaison de disciplines, c’est-à-dire plus de 70 p. 100 de nos activités gratuites, et l’incroyable diversité ethnique qui se manifeste dans notre contenu. Nous y réfléchissons beaucoup, et nous pensons que la nouvelle identité culturelle canadienne résulte de cet incroyable amalgame de formes d’art et de cultures qui donne naissance à de nouvelles oeuvres uniques en leur genre.
Nous avons remarqué que les gens cessaient d’afficher une mentalité de spectateur de fêtes foraines — je n’emploie pas cette expression de manière péjorative — qui se disent: « J’assisterai à vos danses folkloriques, puis vous assisterez aux miennes. Ensuite, nous pourrons nous respecter mutuellement. » En revanche, ils essaient de découvrir comment la collaboration entre les cultures peut engendrer une nouvelle oeuvre d’art unique qu’on peut seulement qualifier de canadienne, puisqu’elle ne pourrait être créée nulle part ailleurs dans le monde.
Il faudra trouver un équilibre entre le développement de ces possibilités — évidemment, je pense en particulier à Toronto où, à l’heure actuelle, près de 50 p. 100 des résidants ne sont pas nés au Canada — et la reconnaissance et la représentation de toutes les parties du Canada et de son histoire. Il faudra également que nous conciliions cela.
Je pense qu’il nous faut trouver une plateforme qui nous permettra de tirer fierté des oeuvres produites au Canada. La variété et la diversité sont quelques-unes des principales caractéristiques de la culture canadienne. La différence, c’est qu’en 2017, nous devrions le proclamer sur tous les toits et le faire savoir au monde entier.
Avant la séance, M. Calandra a mentionné qu’en 2017, le Canada souffrira d’une pénurie de main-d’oeuvre et accueillera à bras ouverts les gens provenant d’autres pays. Je crois que la diversité ne fera que s’épanouir et croître au Canada. On peut considérer que le Canada souscrit à ce principe. Nous l’exprimons dans notre culture. Nous sommes fiers de notre diversité et nous la mettons en valeur à l’échelle mondiale.
Merci beaucoup.
J’aimerais d’abord demander à Sarah Iley comment nous pourrions contribuer à la création de productions. Quelqu’un a parlé de commander des oeuvres d’art. Je me demande si, à votre avis, il serait possible ou gérable d’organiser des concours pour commander des chansons, des pièces de théâtre, des opéras ou des danses qui nous aideraient à raconter des histoires canadiennes. Alors que 2017 approche, quel est le meilleur moyen de réaliser des histoires canadiennes?
Je pense que passer des commandes est l’une des principales façons d’arriver à ce résultat. Depuis 38 ans, le Banff Centre organise une colonie de dramaturges appelée la Banff playwrights colony. Au cours des 38 dernières années, des dramaturges canadiens sont venus ici pour créer des oeuvres. À bien des égards, ces pièces de théâtre racontent déjà l’histoire du Canada.
Je vais reprendre l’idée d’Anita concernant les archives de Stratford. Au fil des années, de nombreuses œuvres ont été créées. Chacune d’elles est vraiment une création de sa propre époque. Lorsque nous passons des commandes, ce que nous ferons en 2017, nous cherchons à inviter des artistes qui interprètent ce que le Canada représente pour eux aujourd’hui. Dans certains cas, nous trouverons des gens qui, en raison de la façon dont ils pensent et expriment leur talent artistique, ne raconteront pas cette histoire d’une manière traditionnelle, mais intégreront, en fait, dans leur oeuvre l’histoire de leur région particulière ou la façon dont ils perçoivent les choses.
Par exemple, Tono, auquel j’ai fait allusion plus tôt, est le résultat d’une commande conjointe de Luminato et du Banff Centre auprès d’une entreprise appelée Red Sky. Le morceau de danse découlait d’une collaboration entre des artistes cris et mongols, dont les antécédents sont intimement liés au cheval. Ces deux populations étaient nomades. Cela a influencé énormément le morceau qui parle de gens qui vivaient des produits de la terre et qui ne faisaient qu’un avec leurs chevaux. En un certain sens, ces artistes racontaient déjà leur propre histoire.
Le processus de commande est seulement un moyen d’inviter les artistes nous donner leur interprétation de ce qu’ils souhaitent exprimer à propos du Canada. Je reprends ce que Fatima a dit, à savoir que la plupart des commandes devraient toujours être passées en collaboration avec des partenaires parce que, lorsqu’on fait équipe avec d’autres organisations, on permet aux oeuvres d’être vues en d’autres occasions et dans d’autres cadres. Que vous commandiez conjointement des pièces de théâtre, des morceaux de danse ou des opéras, ces occasions sont déjà intégrées dans le processus. Nous avons commandé conjointement trois opéras, et chacun d’eux racontait des histoires canadiennes.
Les artistes sont de merveilleux conteurs. Si on leur en donne l’occasion, ils créeront pour nous des oeuvres fantastiques.
Vous avez dépassé d’une minute le temps qui vous avait été accordé.
Merci, monsieur Young.
Monsieur Benskin.
Bonjour, je vous remercie tous d’être parmi nous, en particulier les gens de la côte Ouest qui se sont probablement levés à des heures impossibles pour assister à notre séance.
Il y a eu beaucoup de discussions aujourd’hui — et ce commentaire s’applique à vous tous — à propos de l’incidence des oeuvres canadiennes à l’échelle internationale, de la nécessité de les exposer sur la scène internationale, ce qui est réjouissant. Toutefois, l’un des problèmes auxquels nous nous heurtons toujours —, et ce, à bien des égards, dont, entre autres, le transport — a trait à la présentation de nos oeuvres aux Canadiens. Il y a encore beaucoup trop de Canadiens qui ignorent ce que des Canadiens comme George F. Walker et George Boyd ont produit dans le passé. Ce sont de merveilleux dramaturges qui ont créé des oeuvres que la plupart des Canadiens ne connaissent absolument pas, sauf dans certaines régions. En tant qu’ancien directeur artistique du Black Theatre Workshop, j’ai moi-même commandé trois pièces de théâtre. Elles sont excellentes, et deux d’entre elles ont même été publiées. Et pourtant, elles n’ont pas encore réussi à sortir de Montréal, où elles ont vu le jour.
À votre avis, quel genre d’initiative pourrait-on mettre en oeuvre pour intéresser les Canadiens à l’histoire de l’art et de la culture de leur pays? Notre histoire musicale remonte à Paul Anka et au doo-wop. Notre histoire cinématographique remonte au film de Donald Pleasence intitulé Mariage en blanc. Notre histoire dans le domaine de l’écriture dramatique est encore plus ancienne.
J’ai été frappé par ce qu’Anita a mentionné à propos de Shakespeare et de ce qu’ils font en Angleterre pour commémorer son oeuvre. Manifestement, Shakespeare est une aubaine pour l’Angleterre. Nous interprétons vraiment bien les pièces de Shakespeare ici. Pendant deux ans, j’ai travaillé pour votre organisation.
Comment pouvons-nous donner à cette même initiative un caractère canadien de sorte qu’elle célèbre les artistes canadiens qui ont marqué notre histoire?
Je vais commencer.
Il y a quelques façons exaltantes de parvenir à ce résultat. L’une d’elles consiste à encourager les établissements artistiques à épouser l’idée de mettre en valeur les artistes canadiens les plus talentueux, de leur commander des oeuvres, de les présenter en 2017 et de bien désigner ces événements tenus en 2017 ou durant les années précédant l’année anniversaire comme faisant partie des activités organisées à l’occasion du 150e anniversaire du Canada.
Comme je l’ai mentionné, je pense que c’est une bonne occasion d’organiser des tournées — de voyager d’un océan à l’autre, d’expliquer l’excellent travail qu’accomplissent des organisations comme le Stratford Shakespeare Festival, le Shaw Festival, l’orchestre symphonique ainsi que de nombreuses autres organisations et de disséminer l’information d’une province à l’autre. Ensuite, je développerais cette idée. Je n’organiserais pas seulement des tournées pour les productions; j’envisagerais des séjours dans ces villes. J’enverrais des artistes à Calgary, et je leur demanderais de visiter les universités, les écoles secondaires et les écoles primaires afin qu’ils travaillent avec les étudiants et les professeurs et améliorent vraiment leurs connaissances des oeuvres qui seront présentées dans leur collectivité.
Enfin, la technologie peut jouer un rôle. Je pense qu’elle devrait toujours constituer l’une des premières solutions que nous envisageons. Dans le cadre de son 50e anniversaire, le musée Guggenheim a organisé un concours vraiment génial. Ce concours était ouvert au monde entier. Par conséquent, notre concours pourrait être international ou national.
Le musée possède une collection consacrée aux oeuvres architecturales de Frank Lloyd Wright. C’est pourquoi ils ont organisé un concours dans le cadre duquel les participants devaient concevoir un abri capable d’héberger deux personnes. Google avait élaboré un logiciel appelé SketchUp qui permettait aux gens de présenter leur conception. Environ 700 personnes des quatre coins de la planète ont participé au concours, et leurs plans ont été affichés de manière à ce qu’on puisse consulter ceux présentés par des Canadiens, ceux présentés par des Belges ou ceux présentés par des Australiens. Mais ce qui est vraiment génial, c’est qu’ils ont offert un prix du choix populaire et que 100 000 personnes ont voté dans le cadre de ce concours.
Ce serait une excellente idée que nous puissions organiser ce genre de concours et faire participer les gens de cette manière. Ceux-ci ne présenteraient pas seulement une photographie; ils seraient autorisés à présenter une chanson, un poème ou une pièce de théâtre. Les gagnants pourraient être choisis par un groupe de professionnels ou par le public. Cela pousserait les gens à dépasser leurs frontières personnelles, à communiquer leurs idées d’une manière plus générale et à participer à la culture.
Je pense qu’Anita a couvert à peu près tous les aspects. Ce qui importe surtout ce sont les activités qui amènent la population à participer — qu’il s’agisse du genre de concours dont Anita a parlé, d’activités éducatives comme les séjours, ou d’occasions d’inviter les jeunes et les étudiants à participer à nos programmes. Il faut que nous fassions plus que leur présenter des arts. Il faut que nous leur demandions d’interagir avec nous. C’est essentiel si nous voulons nous assurer que l’information est transmise à un public plus important.
Je tiens à mentionner de nouveau l’utilité de la technologie. C’est incroyable ce qu’elle nous permet de faire en ligne et d’offrir en matière d’accès. Aucune présentation publique ne nous permet d’atteindre autant de gens. Il est crucial d’aller de l’avant et d’utiliser la technologie à cet effet.
De plus, ne perdez pas de vue que bon nombre des programmes que nous offrons sont gratuits. C’est l’un de nos principaux moyens d’aider le public à interagir avec les arts que nous présentons, à se renseigner à leur sujet et à se familiariser avec leur histoire. Une part importante de tout financement octroyé devrait servir à appuyer ce genre d’activités gratuites.
Merci beaucoup, monsieur le président. J'aimerais remercier tous les témoins de leurs exposés, en particulier ceux qui se sont joints à nous de la côte Ouest. Puisque j'ai déjà habité en Colombie-Britannique, je suis conscient qu'il est difficile de présenter un exposé devant un comité parlementaire qui siège à Ottawa. Je vous remercie de vous être levés si tôt.
Pour les célébrations entourant le 150e anniversaire, il va falloir beaucoup de bénévoles. Je présume que la plupart de vos organismes ont grandement recours à leurs services et ont un bassin de bénévoles. Pourriez-vous nous parler de ces volontaires et nous dire si nous pourrions nous assurer de leur participation aux célébrations du 150e anniversaire?
Je vais commencer par Mme Gaffney, puis nous ferons le tour.
Merci.
Les bénévoles sont certainement au coeur de nos activités. Le festival compte 1 000 employés, mais 200 bénévoles nous aident sur le terrain. Ils s'occupent notamment des visites de l'arrière-scène, du remplissage des enveloppes; ils jouent un rôle d'ambassadeurs et de promoteurs du festival. Ces personnes font un travail de base.
Nous avons aussi des bénévoles au sein du conseil d'administration, dont 32 qui nous aident à faire la promotion du festival à trouver du financement. Ensuite, certains nous aident tout au long de l'année lors des campagnes de financement. En tout, il y a probablement 200 à 300 bénévoles qui appuient le festival et ils participeraient sans doute à un événement comme les célébrations du 150e anniversaire.
Pour nous, c'est un peu l'inverse: notre festival s'échelonne sur deux semaines, comparativement à huit mois pour celui d'Anita. Nous avons 20 employés et 600 bénévoles. Notre festival est plus récent. Nous avons eu l'occasion — particulièrement parce que nous avons conclu un partenariat avec le secteur privé, avec Manuvie, qui a fait du bénévolat son activité de bienfaisance à l'échelle nationale — de créer un programme de bénévolat qui, dès le début, était axé sur l'inclusion d'un grand nombre de collectivités. Donc, dès le départ, notre programme de bénévolat comportait un volet d'ALS. Aussi, parce que le festival a lieu à la mi-juin, nous avons accueilli beaucoup d'étudiants étrangers qui voulaient utiliser le bénévolat pour parfaire leurs habiletés langagières. Nous avons aussi collaboré avec d'autres organismes de bénévoles qui voulaient intégrer les personnes ayant une déficience physique ou mentale à un groupe de bénévoles dans le but de leur permettre de redonner une bonne part de ce qu'elles ont reçu.
Donc, nous avons considéré cela comme une occasion d'intégrer une partie de nos activités de sensibilisation et d'engagement dans le programme de bénévolat. Chaque année, nous avons augmenté la portée du programme et nous l'avons amélioré, et les résultats ont été extrêmement concluants.
Je voulais parler de la Fête de la culture. Au départ, la Fête de la culture n'était qu'une idée. Plusieurs organismes du domaine des arts ont participé, et nous pensions que c'était une chose qu'il était important de faire; il fallait inciter les Canadiens à prendre conscience de l'importance de la culture dans nos vies. Nous avons eu une participation extraordinaire. Les gens ont organisé des groupes de bénévoles dans 800 collectivités d'un bout à l'autre du pays.
Nous n'avons pas de bénévoles dans toutes ces collectivités, mais les gens qui y sont souscrivent entièrement à l'idée. Je pense que les gens aimeront l'idée de célébrations entourant le 150e anniversaire. Faire connaître l'idée et demander aux gens ce qu'ils aimeraient faire et chercher à savoir comment ils aimeraient s'organiser suscite un formidable intérêt. Regardez la participation des bénévoles à Vancouver lors des Jeux olympiques. Tout cela dans une seule collectivité. On prend cette idée et on dit aux gens de partout au Canada de penser à ce qu'ils pourraient faire ensemble pour créer des événements et pour appuyer des événements existants. Cela nous ramène aussi à la question précédente: comment fait-on pour s'assurer que le travail se fasse? Je pense que nous pouvons demander aux Canadiens de s'organiser et de faire du bénévolat afin de créer leurs propres activités et de faire connaître leurs propres événements.
Nous avons été absolument abasourdis. La Fête de la culture en est à sa deuxième année. Nous avons eu le soutien du ministère du Patrimoine canadien et de la Sun Life, mais en réalité, c'est une fête du peuple. Le soutien que nous avons reçu est surtout axé sur la promotion de l'événement. Cette idée a incité les gens à créer bien plus de 5 000 événements en une fin de semaine. La plus importante difficulté était de concentrer les activités. Nous avons demandé aux gens de s'organiser pour faire quelque chose une fois dans l'année, sur trois jours. La participation a été formidable. Je pense que nous avons là un filon à exploiter pour les célébrations du 150e anniversaire.
Je dois dire que je suis d'accord. Une des choses les plus remarquables par rapport à nos organismes, c'est l'incroyable engagement et l'incroyable enthousiasme des bénévoles. Dans notre cas, jusqu'à 800 bénévoles soutiennent nos activités; dont plusieurs sont là depuis 26 ans, depuis la création de l'organisme. Leur engagement est extraordinaire, tout comme leur compétence. Leur enthousiasme par rapport à nos activités est remarquable. Tout ce qui pourrait aider à maintenir leur intérêt pour les activités de 2017 les interpellerait. Je pense que nous verrions une participation incroyable, peu importe la nature du bénévolat qui serait demandé.
Merci, monsieur le président.
C'est merveilleux d'accueillir quatre d'entre vous parmi nous aujourd'hui. Vous possédez une telle sagesse et une telle connaissance des arts et de la culture au Canada. Vous écouter est un plaisir.
Vous avez parlé de l'importance de faire connaître l'histoire du Canada au monde entier. Nous désirons accueillir le monde au Canada. Mais j'aimerais avoir une meilleure idée de l'importance et du rôle des célébrations du 150e anniversaire pour faire connaître le Canada, son histoire, son art et sa culture au monde entier. En quoi est-ce important, dans le contexte des célébrations du 150e anniversaire?
J’aimerais profiter de l’occasion pour ajouter quelque chose en réponse à la question de M. Young sur l’identité canadienne et pour vous dire ce que j’en pense.
C’est en partie attribuable au fait que lorsque nous avons créé le répertoire — et M. Benskin en a parlé —, nous avons eu tendance à l’épuiser et, peut-être, à nous en féliciter. Mais ces oeuvres n’ont pas tendance à s’intégrer dans le répertoire et à devenir des classiques comme La Bohème, le Lac des cygnes et les oeuvres de Shakespeare, etc. Voilà l’occasion qui s’offre à nous: créer des histoires qui ne seront pas présentées qu’à une occasion, dans l’esprit de joie et de célébration entourant le 150e anniversaire du Canada, pour ensuite disparaître. L’idée nouvelle, c’est que notre travail doit, en réalité, laisser un héritage permanent.
Quels événements — petits, moyens ou grands — pourrions-nous créer, qui seraient à la fois novateurs et représentatifs de l’identité canadienne et du talent canadien? Puisque nous souscrivons aux oeuvres provenant d’autres pays du monde et mettant en vedette leurs meilleurs artistes et leurs meilleures histoires, nous devrions être capables de faire de même avec les nôtres. Je pense que cela doit, tout d’abord, être centré sur la façon dont on peut créer des oeuvres qu’on pourrait présenter tous les quatre ou cinq ans à la Compagnie d'opéra canadienne, au Ballet national du Canada, au festival de Stratford ou d’autres troupes régionales. À cet égard, nous n’avons pas eu autant de succès que nous aurions dû en avoir.
L’autre partie consiste à trouver du soutien, tant au chapitre du financement des secteurs public et privé, notamment, que de l’augmentation du nombre de spectateurs.
Je ne veux pas prendre tout votre temps, mais ce qui s’est produit, c’est que des artistes qui ont la capacité de le faire, comme Robert Lepage ou Michael Levine, le grand décorateur, travaillent principalement à l’extérieur du Canada. Que pouvons-nous faire pour rapatrier ce talent et les inciter à participer à la création d’une oeuvre canadienne permanente?
Merci.
J’aimerais savoir ce que Sarah et Anita pensent toutes les deux du problème qui consiste à attirer les spectateurs à vos événements. Je pense que le Cinéfest de Sudbury est un autre modèle de réussite quand il s'agit de rapprocher les Canadiens de leur histoire. Nous avons un grand pays où la géographie nous sépare. Un des défis des célébrations du 150e anniversaire sera la façon dont nous inclurons tout le monde.
Nous n’avons pas beaucoup de temps, mais je me demande si vous voulez nous en parler. Je pense que nous avons besoin d’un modèle quelconque pour les plus petites collectivités du pays, par rapport à la façon d’obtenir un tel succès. La question s’adresse à Sarah et Anita.
D’accord. Je vais commencer.
Faire venir les gens à Banff est un défi à bien des égards. Il est possible qu’ils viennent à Banff, mais ils n’y viendront pas nécessairement pour ses festivals, parce qu’en réalité, ils viennent voir les Rocheuses. C’est un défi.
Je pense que c’est un facteur vraiment important quand on pense aux divers intérêts qu’il y a actuellement dans le milieu du tourisme. Les gens veulent visiter un endroit pour une foule de raisons, et la culture est un élément très important. Dans la publicité qui vise à attirer des gens au Canada, nous devrions nous assurer de ne pas seulement parler — quelle est l'expression, déjà? — « d'orignaux, de montagnes et de police montée », mais de parler aussi des attraits culturels de nos collectivités, parce qu’en réalité, lors de leurs voyages, ce sont des choses que les gens aiment savoir. Je pense que cela doit faire partie intégrante de notre publicité touristique, tant pour le tourisme intérieur — entre les provinces, etc. — que pour le tourisme international.
L’autre chose, c’est qu’il faut que les Canadiens soient aussi conscients de l’importance des activités culturelles, de leur variété et de l’enthousiasme qu’elles peuvent susciter qu’ils le sont de certaines de nos activités sportives. Encore une fois, c’est un défi que nous pouvons relever collectivement. Pour cela, il faut faire de la publicité pour les différents attraits touristiques, il faut reconnaître qu’il n’y a pas qu’à Toronto ou Montréal — ou même à Vancouver — où l’on peut aller pour voir des choses intéressantes, mais qu’il y a véritablement des activités intéressantes dans les centres de partout au pays. C’est un volet publicitaire collectif qui devient ensuite centré sur les collectivités précises.
C’est ce que nous faisons. Nous travaillons avec Travel Alberta et avec Banff Lake Louise Tourism afin d’inclure notre message dans la publicité plus générale de la région et de la province.
Merci, monsieur le président.
J’aimerais remercier les témoins d’être ici aujourd’hui.
Ma question s’adresse à Sarah Iley. Récemment, le Banff Centre a célébré son 75e anniversaire. Pour ce qui est de la planification et des commandes, pouvez-vous nous parler de l’héritage des célébrations? L’idée de célébrer un héritage a-t-elle été un facteur déterminant de la prise de décision?
Oui. Merci beaucoup, monsieur Gill.
Nous trouvions qu’il était très important de laisser un héritage. Donc, à cette fin, nous avons demandé à des artistes de Calgary, San Francisco, Toronto, Regina, Halifax, Vancouver, New York et de la nation Siksika, qui est le territoire Pieds-Noirs tout juste à l’extérieur de Calgary, de créer de nouvelles oeuvres pour souligner le 75e anniversaire.
Comme je l’ai dit plus tôt, nous avons fait beaucoup de travail en partenariat. Par exemple, nous avons demandé à la Juilliard School de New York et à l’Université Stanford une composition pour quatuor à cordes, qui a été jouée partout en Amérique du Nord, en Australie et en Europe. Nous avons aussi collaboré avec Luminato pour le spectacle de danse autochtone Tono, qui a été présenté partout dans le monde.
Nous avons créé un livre, et nous avons invité des écrivains auxquels nous avons manifestement commandé des oeuvres. Nous avons produit un coffret CD des oeuvres qui ont été créées et présentées au Banff Centre. Nous avons eu des oeuvres de notre héritage, mais nous estimons que les oeuvres que nous avons commandées, qui auront une durée bien plus longue et qui seront présentées sur diverses scènes, sont très importantes. Nous avons aussi commandé des oeuvres d’art qui ne font pas seulement partie de notre collection; encore une fois, elles seront exposées ailleurs. Nous estimions qu’il s’agissait là d’éléments très importants de l’héritage des célébrations du 75e anniversaire.
J’aimerais simplement ajouter que nous avons eu recours le plus possible à la technologie. Cette année-là, nous nous sommes inscrits au site iTunes U et nous avons créé un large éventail de fichiers balados des activités qui ont eu lieu. Ce sont des entrevues avec les artistes, notamment, et tous peuvent les télécharger gratuitement. C’est quelque chose qui est en croissance depuis ce temps, parce que nous pensons que c’est un aspect particulièrement important pour les gens qui ne peuvent pas venir voir en personne ce qui se passe ici.
Merci.
Pourriez-vous aussi nous parler du concours national de pièce de théâtre qui a eu lieu dans le cadre de cet anniversaire et de la façon dont vous en avez fait la promotion?
Nous en avons fait la publicité par le biais de diverses associations d’auteurs dramatiques. Nos trente-cinq ans d’administration de la Playwrights colony du Centre de Banff nous ont permis d’établir des partenariats à travers le pays. Les auteurs dramatiques ont beaucoup travaillé avec des institutions telles que le Tarragon Theatre à Toronto, le Playwrights’ Workshop à Montréal, etc., donc nous faisons de la publicité dans ces endroits. Nous avons fait une grande réception de lancement à l'Enbridge playRites Festival de Alberta Theatre Projects qui est un festival annuel de représentation de pièces de théâtre.
De nombreuses personnes nous ont envoyé leurs oeuvres. Nous étions supposés choisir et commander une pièce de théâtre, or, le jury de sélection m’a dit qu’il ne pouvait pas choisir qu'une seule oeuvre et a demandé s’il pouvait en sélectionner trois. C’est ce que nous avons fait. Ces oeuvres, écrites par Daniel McIvor, Hannah Moskovitch et Colleen Murphy, seront mises en scène pour la première fois cet été. Nous avons donc trois pièces de théâtre et nous avons vraiment laissé les auteurs présenter ce qu’ils comptaient faire. Ces oeuvres ne portent pas sur le centre de la danse, ce sont des oeuvres que les artistes jugeaient importantes à ce moment donné.
Notre tâche est d’encourager la création de pièces de théâtre, ce qui est à mon avis très opportun compte tenu de ce à quoi ils doivent faire face.
[Français]
Mesdames, merci d'être parmi nous. Merci à tout le monde, loin ou proche.
Ma première question s'adresse à Mme Gaffney.
Vous avez parlé de Shakespeare à Londres qui a uni le pays. Pour ma part, j'ai grandi au Québec, en Abitibi, et vers l'âge de 13 ans, nous avons déménagé en Ontario. C'est dans une classe en Ontario que j'ai lu du Shakespeare pour la première fois. Ainsi, la réalité n'est pas la même d'un bout à l'autre du pays.
D'ailleurs, j'en ai un très bon exemple. Madame Price, vous parliez tout à l'heure de la chanson Canada, composée à l'occasion de l'Expo 67. Je la connais en français et en anglais. Cependant, la chanson de l'Expo 67 dont je me souviens le plus n'est pas celle-là. C'est plutôt celle de Stéphane Venne, qui était écrite elle aussi en français et en anglais.
Comme vous le voyez, il existe vraiment des réalités différentes d'un bout à l'autre du pays. Selon vous, madame Gaffney, comment peut-on rejoindre tout le monde, dans ce contexte de biculturalisme et même de multiculturalisme?
[Traduction]
Merci.
J’ai cité ce qu’ils font à Londres seulement pour donner un exemple d’une idée qui a galvanisé l’opinion publique.
Je reviens au concept du 150e anniversaire du Canada et au fait de laisser les organismes culturels exprimer ce que cet événement leur inspire, ce qu’ils en pensent, en quoi se sentent-ils concernés afin que nous comprenions ce que cet événement signifie en Ontario, au Québec, en Colombie-Britannique et dans les territoires. Je crois que nous devons réfléchir un peu à ce que signifie le 150e anniversaire du Canada.
Il y a eu beaucoup d'histoires durant les 150 ans du Canada. L’héritage du 150e anniversaire du Canada sera d'évoquer ces histoires, les artistes qui nous les ont contées au cours des derniers 150 ans, de penser à ceux qui nous conteront des histoires à l’avenir et de leur donner les moyens de nous les conter. Voilà comment on pourra, à mon avis, unifier le pays.
[Français]
[Traduction]
Je pense que les oeuvres et la participation qui résulteront de l’invitation nationale à célébrer le 150e anniversaire du Canada ne feront que refléter intrinsèquement le régionalisme et le particularisme des provinces et des régions. Dans ma déclaration, j’ai dit qu’il fallait se tourner vers l’avenir et j'ai parlé de l'impact de cet événement — les 150 ans du Canada — sur la place que nous occuperons dans le monde en tant qu’artistes, de gens d’affaires et de gouvernement.
Pour moi, les célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec — et j’ai assisté à beaucoup d’événements — ne sont qu’un reflet impressionnant de la célébration encore plus exceptionnelle d’une ville, d’une province, d’une culture et d’une histoire. Je crois que c’est une situation qui évoluera naturellement dans les autres régions.
J’espère qu’il s’agit vraiment de réfléchir ensemble à notre avenir en tant que pays qui est, comme vous l’avez dit, biculturel et multiculturel. J'estime que les artistes et la population peuvent y arriver. Nous aurons des célébrations palpitantes et des exemples passionnants sur la façon dont les gens trouvent eux-mêmes les moyens de se rejoindre.
[Français]
Merci.
Ma prochaine question s'adresse à Mme Iley, du Banff Centre.
Vous avez mentionné que le centre était important pour les Premières nations, en raison de sa situation géographique, je suppose. Vous avez aussi parlé de partenariat. Je me demandais si vous aviez établi un ou des partenariats avec l'Assemblée des Premières Nations, ou avec des groupes spécifiques. Comment avez-vous fait pour obtenir les oeuvres des Premières nations?
[Traduction]
Merci.
Nous n’avons pas de relations officielles avec l’Assemblée des Premières nations, mais nous nous trouvons dans le territoire des Pieds-Noirs et nous entretenons, comme je l’ai dit, d’excellentes relations avec les Siksikas, une Première nation qui vit juste à l’extérieur de Calgary.
Nous avons aussi un département des arts autochtones et un département du leadership et de la gestion autochtones. Ces départements ont des relations étroites avec les 150 Premières nations de tout le pays. Nous accueillons des personnes qui viennent des territoires et du Nunavut; il y a des Micmacs qui viennent de l’Est, à l’autre bout du pays. Le programme des arts autochtones en particulier vise à leur donner les moyens de s’exprimer dans les divers programmes que nous offrons. Un programme porte sur l’expression orale, un autre sur la danse, un autre sur l’écriture. Nous leur donnons la possibilité de raconter des histoires et nous les aidons à le faire. Nous coproduisons leurs oeuvres. J’ai mentionné le programme de danse. Nous produisons chaque année des spectacles de danse. Nous venons de présenter une de ces productions l’été dernier. Nous avons un programme pour les écrivains autochtones, nous les aidons à produire leurs oeuvres, puis à les publier sous forme de livres et d’articles dans des revues, etc.
Nous travaillons avec tout un éventail d’artistes autochtones et nous entretenons, bien sûr, des relations privilégiées avec des Premières nations de l’Alberta qui ont des liens particuliers avec cette province.
Merci, madame Sweet.
Merci à tous les témoins de s’être levés si tôt pour venir en comité faire leurs déclarations et répondre à nos questions. C’était une discussion très instructive et très utile.
Sur ce, je vais suspendre la séance pendant une minute afin que puissions poursuivre nos travaux à huis clos.
Merci, je vous souhaite une bonne journée.
[La séance se poursuit à huis clos.]
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