:
Excellent. Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Monsieur le président, membres du comité, merci beaucoup.
Au nom de la ville d'Ottawa, de mes collègues du conseil municipal et des conseillers Katherine Hobbs et Rainer Bloess, je vous remercie de me donner l'occasion de venir vous parler ce matin.
[Traduction]
Je suis très heureux de m'adresser à vous et de vous présenter les objectifs de la ville d'Ottawa en ce qui a trait aux célébrations du 150e anniversaire de la Fédération canadienne en 2017. La dernière fois que je me suis présenté devant un comité du Parlement, c'était à titre de président de la Commission canadienne du tourisme. Aujourd'hui, celle qui m'a succédé à ce poste, à savoir Michele McKenzie, est assise à mes côtés, et je suis très heureux de la voir ici.
Cette fête promet d'être exaltante et d'être l'une des plus importantes étapes de l'histoire de notre pays. Je souhaite que la capitale nationale soit au centre d'une commémoration aussi importante et significative qui unit les Canadiens d'un océan aux deux autres.
Comme sans doute bon nombre d'entre vous, je me souviens que, lorsque je regardais avec beaucoup d'enthousiasme à la télévision les Jeux olympiques tenus à Vancouver et à Whistler en 2010, j'ai été frappé et ému par l'incroyable patriotisme dont les Canadiens ont fait preuve durant ces 17 jours sur la côte Ouest. Une vague rouge et blanc avait déferlé sur tout le centre-ville — prodigieuse manifestation du patriotisme et de la fierté qui caractérisent les gens de notre pays.
Tout comme Vancouver a accueilli les Jeux olympiques de 2010, tout comme la Ville de Québec a célébré le 400e anniversaire de sa fondation et tout comme l'agglomération de Toronto accueillera les Jeux panaméricains en 2015, je crois qu'Ottawa, notre seule capitale nationale, peut et doit accueillir les célébrations du 150e anniversaire du Canada en 2017.
Jean Pigott, ancienne députée du Parti conservateur, résidente bien aimée de notre ville et présidente de la Commission de la capitale nationale, a dit un jour qu'Ottawa devrait être considérée comme le second chez-soi de tous les Canadiens. Il nous plaît de croire que notre capitale nationale — votre capitale nationale — est le second chez-soi de chaque Canadien, ce qui n'enlève rien aux autres collectivités où de palpitantes activités seront tenues.
[Français]
Pour que cet objectif puisse se réaliser, il faudrait que de nombreux intervenants collaborent ensemble, sans ménager leurs efforts. Bien qu'il reste encore un peu plus de cinq ans avant le 150e anniversaire, il est crucial d'en commencer la planification dès maintenant.
[Traduction]
Comme nous le savons tous, cinq ans, ce sera vite passé, et je tiens à vous dire que la ville d'Ottawa est prête et bien disposée à jouer un rôle de premier plan dans l'organisation et la réalisation de ce rendez-vous historique. En fait, nous avons déjà commencé à planifier l'événement.
Dans mon discours sur l'état de la ville en janvier, j'ai demandé à deux conseillers municipaux — Mme Hobbs et M. Bloess, qui m'accompagnent aujourd'hui — de coprésider un groupe de travail sur le 150e anniversaire du Canada. En leur confiant les rênes du projet, nous comptons veiller à ce qu'Ottawa soit fin prête à dérouler le tapis rouge en 2017, et ce, tout au long des 12 mois qui précéderont l'événement, qui culminera avec un spectacle de célébration à couper le souffle le 1er juillet 2017. Cette année se doit d'être inoubliable pour nous tous, comme l'a été 1967 pour bon nombre d'entre nous — même si je n'avais que six ans à l'époque, je me rappelle l'effervescence entourant les événements d'Expo 67 et Terre des Hommes qui ont eu lieu à Montréal.
La ville d'Ottawa ne doit ménager aucun effort pour attirer des conférences de portée nationale et internationale, des assemblées générales annuelles, des événements sportifs et culturels, des congrès et des salons professionnels.
[Français]
À cet égard, la ville a posé un geste significatif pour attirer de grands événements dans la capitale en créant, en partenariat avec Tourisme Ottawa, un bureau des événements spéciaux.
[Traduction]
Le mandat du bureau est d'attirer et de soutenir des événements sportifs et culturels de grande envergure qui engendreront de bonnes retombées économiques dans notre région. Le credo est simple: plus de soumissions, plus de contrats, plus de visiteurs. Nous avons prouvé qu'Ottawa est une ville hôte à la hauteur de toutes les attentes.
Par exemple, en 2012, elle a accueilli le match des étoiles de la Ligue nationale de hockey et la cérémonie de remise des prix Juno, événements qui ont engendré d'énormes retombées pour l'économie locale. L'ensemble de l'industrie a salué l'organisation et la réalisation fructueuses de ces deux événements.
Nous nous réjouissons à la perspective d'accueillir cette année un certain nombre d'autres événements importants. Ottawa accueillera, entre autres, l'Association des municipalités de l'Ontario, de même que le Championnat mondial de hockey féminin de 2013 de la Fédération internationale de hockey sur glace. En outre, elle a soumis sa candidature — et fait partie de la liste des villes candidates retenues — en vue d'être la ville hôte de la Coupe du monde féminine de la FIFA de 2015. De plus, nous souhaitons que la cérémonie des Junos se tienne de nouveau dans la capitale nationale en 2017 à l'occasion du 150e anniversaire du Canada.
[Français]
Nous sommes chanceux, à Ottawa, de pouvoir compter sur le soutien d'un si grand nombre de partenariats, dont l'aide contribue au franc succès de ces événements. Je suis donc heureux d'annoncer que plusieurs partenaires de la ville sont impatients de faire partie du groupe de travail pour 2017.
[Traduction]
En collaboration avec le Conseil de développement touristique, les organisations suivantes aideront la ville d'Ottawa à accueillir des visiteurs du monde entier en 2017: Tourisme Ottawa; notre magnifique nouveau Centre des congrès, dont la construction a été financée en partie par les gouvernements fédéral et provincial; la Chambre de commerce d'Ottawa; l'Administration de l'aéroport d'Ottawa, qui vient tout juste de se voir remettre le prix du meilleur aéroport en Amérique du Nord; les Sénateurs d'Ottawa; Festivals d'Ottawa; enfin, l'équipe de développement économique de la ville d'Ottawa. Plusieurs autres groupes feront partie du groupe de travail, notamment le Regroupement des gens d'affaires de la Capitale nationale et le nouveau CE Centre, situé près de l'aéroport.
Nous comptons collaborer avec d'autres organisations telles que la Commission de la capitale nationale — avec laquelle nous avons travaillé en étroite collaboration — et le ministère du Patrimoine canadien. J'ai eu l'occasion, il y a quelques semaines, de discuter des événements de 2017 avec le ministre Moore, et j'ai également eu l'occasion de le faire avec le premier ministre le mois dernier.
Nous souhaitons aller de l'avant afin de concrétiser notre objectif d'accueillir les célébrations d'un cent cinquantenaire qui sera le plus extraordinaire et le plus mémorable qui soit. Ma vision consiste à prolonger les célébrations du 150e anniversaire au-delà de 2017, et à réaliser des projets commémoratifs qui auront un effet durable. Ces projets devraient aider les Canadiens à se souvenir de leur patrimoine et des contributions du Canada dans le monde. Nous croyons que le ministère du Patrimoine canadien, la CCN et le gouvernement fédéral ont un rôle essentiel à jouer dans la création de tels projets commémoratifs. Il ne fait aucun doute que bien des idées seront proposées par des gens de tous les horizons.
Durant les quelques minutes qu'il me reste, monsieur le président, j'aimerais attirer l'attention sur quelques-unes des suggestions dont j'ai discuté avec le premier ministre et le ministre Moore.
L'ancienne ambassade des États-Unis, située sur la rue Wellington — tout juste de l'autre côté de la Colline parlementaire — pourrait et devrait servir de vitrine des innovations et des réalisations canadiennes — pour l'essentiel, ce bâtiment pourrait devenir la version canadienne du musée Smithsonian de Washington. Par exemple, après avoir visité la Colline parlementaire, les élèves et les adultes pourraient traverser la rue et se rendre dans ce magnifique édifice où seraient conservés des trésors nationaux mettant en évidence les réalisations des Canadiens, par exemple, le premier disque d'or de Céline Dion, une réplique du bras canadien, la première guitare de Bryan Adams, le bâton de hockey avec lequel Sydney Crosby a marqué le but ayant permis au Canada de gagner la médaille d'or aux Jeux olympiques, un nécessaire à chimie de Banting et Best, le fameux t-shirt de Terry Fox et la première motoneige de Bombardier. En un mot, un tel musée donnerait au Canada l'occasion de tirer orgueil des formidables exploits réalisés par quelques grands Canadiens.
Je propose aussi de prolonger la Fête du Canada pour en faire une « Semaine du Canada », sept jours durant lesquels on célébrerait les artistes canadiens, et qui se terminerait par une grande fête le 1er juillet. Nous passons près de 10 jours à mettre en place l'infrastructure — scènes, sons et lumières — nécessaire pour la tenue de l'événement, qui ne dure qu'un jour. Célébrons dans toutes les régions du Canada. Le Centre national des Arts a organisé une série de festivals ayant remporté un franc succès — dans le cadre des spectacles intitulés Scène Colombie-Britannique, Scène des Prairies, Scène du Nord, Scène Québec, Scène Ontario et Scène atlantique, une journée sera consacrée aux réalisations des artistes de toutes ces régions d'ici le 1er juillet 2017.
[Français]
La ville d'Ottawa est emballée par l'idée de faire partie des célébrations du 150e anniversaire et elle s'est engagée à en faire un moment mémorable de l'histoire du Canada.
[Traduction]
Il faudra que le gouvernement fédéral nous fournisse de l'aide et des indications, et nous devrons savoir ce qu'il prévoit pour le 150e anniversaire du Canada. Nous demandons aux membres du comité d'indiquer au gouvernement fédéral qu'il doit nous fournir une orientation claire en ce qui concerne ces plans en vue des célébrations et les éventuelles ressources qui seront disponibles, et nous les remercions de prendre cette initiative.
En conclusion, j'aimerais vous remercier, monsieur le président. Je sais que vous avez travaillé dans le secteur du tourisme dans le passé, et que vous avez accompli des choses louables. Je tiens également à remercier M. Brown, que je connais depuis de nombreuses années, et qui a proposé que je me présente devant le comité pour parler de l'enthousiasme que nous éprouvons à l'idée de célébrer le 150e anniversaire du Canada en 2017.
Merci beaucoup.
:
Non, je présenterai la vidéo durant mon exposé.
Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse d'être parmi vous aujourd'hui, et honorée d'être assise à côté de Jim, qui, en plus d'être maire, est un excellent intervenant du secteur touristique.
Pour ceux d'entre vous qui connaissent plus ou moins la Commission canadienne du tourisme — la CCT —, je souligne que le mandat de cette organisation consiste à faire la promotion du Canada à l'étranger. Nous collaborons avec l'industrie canadienne du tourisme afin de générer des recettes d'exportation pour l'économie canadienne.
Je crois, honorables membres, que la stratégie proposée par la CCT pour les jeunes voyageurs vous a été communiquée à l'avance.
Le 150e anniversaire du Canada est une célébration d'une grande importance pour notre pays, et une occasion en or d'organiser un grand événement — comme Jim l'a mentionné, il s'agit d'une occasion d'organiser un événement dont les gens se souviendront toute leur vie, comme l'Expo 67, dont les gens de ma génération parlent encore avec enchantement.
L'équipe de la Commission canadienne du tourisme a une idée qui pourrait rendre cette célébration excitante, invitante et mémorable pour les jeunes Canadiens. Nous souhaitons lancer des activités de marketing et des programmes qui inspireraient la formation d'un mouvement de jeunes, voyageant et explorant leur pays en 2017.
Aux fins de notre proposition, nous ciblons un public âgé de 16 à 29 ans. C'est cette génération qui représente l'avenir du Canada, mais en tant que spécialistes du marketing, nous savons qu'il peut être particulièrement difficile de susciter son enthousiasme envers un événement comme celui-là. Les membres de la génération Y sont indépendants: impossible de leur dire qu'ils doivent s'enthousiasmer — cette vague d'enthousiasme doit naître d'elle-même. J'en sais quelque chose: je suis mère de jeunes adultes dans la vingtaine.
Nous pensons que l'idée d'un mouvement de jeunes voyageurs s'adapte parfaitement à ce contexte. Ce serait plus qu'une soirée de défilés, de concerts et de feux d'artifice — ce serait un véritable périple de célébration. Beaucoup de jeunes Canadiens sont fiers de leur pays, mais n'ont jamais vraiment connu autre chose que la ville où ils ont grandi ou celle où ils ont fait leurs études. Le Canada ne fait pas partie de la liste des pays qu'ils souhaitent visiter — ils ont en tête des destinations plus exotiques. Or, cet événement leur permettrait de connaître leur pays en long et en large: le Canada anglais, le Canada français, l'Est, l'Ouest, le Centre et le Nord.
Du reste, pouvez-vous imaginer l'ampleur de cette expérience? Tout un mouvement de jeunes Canadiens qui voyagent à travers leur propre pays. Un tel événement renforcerait vraiment leur identité canadienne et leur sentiment d'appartenance.
Mes trois enfants ont fréquenté diverses écoles à Halifax, à Ottawa et à Vancouver, et je sais donc que tous les voyages qu'ils ont faits avec leur école étaient à l'extérieur du pays. En tant qu'élèves du réseau d'écoles publiques du Canada, ils ont tous visité la capitale des États-Unis, mais non pas celle du Canada.
Nous estimons que, par suite de cette initiative, le secteur du tourisme jouirait d'un véritable essor économique. Les jeunes voyageurs sont en fait de grands consommateurs: ils ont tendance à voyager plus longtemps, et donc à dépenser plus. En outre, ils voyagent hors-saison, sortent des sentiers battus et encouragent les petites entreprises locales.
J'aimerais donner aux membres du comité un exemple concret de la contribution économique potentielle d'une telle campagne, qui susciterait également la fierté des Canadiens. La dernière fois que la CCT a obtenu un financement spécial pour organiser une campagne nationale, c'était dans le cadre du Plan d'action économique en 2009 et 2010. Normalement, notre travail consiste à attirer des voyageurs de l'étranger pour augmenter les recettes d'exportation, mais avec ce financement ponctuel spécial, nous avons organisé une campagne de marketing ici même au Canada. Cette campagne, intitulée « Secret d'ici », a été une réussite extraordinaire.
J'aimerais vous donner une petite idée de ce en quoi consistait cette campagne.
[Présentation audiovisuelle]
Cette vidéo ne vous a présenté que les résultats de la première année.
Voici les résultats constatés à la fin de la deuxième année: près de 1 Canadien sur 10 ayant été exposé à la campagne a réservé un voyage, ce qui totalise plus de 4,5 millions de voyages au Canada, 1,2 milliard de dollars de recettes. Cette activité a soutenu plus de 10 000 emplois dans l'industrie. Voilà pourquoi nous croyons que le marché des jeunes recèle un si grand potentiel pour 2017.
Après avoir fait toute une panoplie de recherches — groupes de discussion, sondages et entrevues avec des acteurs de l'industrie —, nous savons que notre proposition actuelle est bâtie sur du solide: les jeunes sont fiers d'être Canadiens, et même si seulement 10 p. 100 d'entre eux savaient que le Canada allait célébrer son 150e anniversaire, lorsqu'on l'a appris à ceux qui l'ignoraient, ils croyaient en la nécessité de célébrer l'événement en grand.
Pour ce qui est des voyages, pas moins de 91 p. 100 des personnes interrogées ont affirmé souhaiter ou souhaiter fortement explorer d'autres régions du Canada dans un avenir rapproché. Cela dit, nous savons que tout cet intérêt ne se traduit pas actuellement par des voyages intérieurs, car bon nombre des jeunes s'envolent plutôt vers des destinations plus dépaysantes comme l'Europe, la Thaïlande, l'Australie, etc. Nous savons aussi, grâce à nos recherches, que cette tendance est surtout attribuable au fait que le Canada est perçu comme une destination coûteuse et relativement peu excitante. En fait, beaucoup de jeunes Canadiens ne connaissent tout simplement pas tout ce qu'il y a à faire au pays. Nous avons demandé aux personnes faisant partie des groupes de discussion de nous indiquer la région qu'ils souhaitaient le plus visiter au Canada. Elles ont parlé de Toronto, de Vancouver, de Montréal, voire de Whistler et de Banff, si l'on poussait un peu. Toutefois, elles étaient incapables de penser à autre chose. C'est assez déconcertant.
Ce que nous proposons au gouvernement, c'est un programme en quatre phases.
La première concerne la valorisation de la marque. La CCT pourrait façonner une identité jeune et attirante qui inciterait aux voyages au Canada. La deuxième phase consisterait en une campagne éclair et en la création d'un engouement. Du nord au sud et d'ouest en est, nous ferions passer notre message grâce à une campagne éclair, et cultiverions l'engouement qui en résulterait dans les médias sociaux — cette vague d'enthousiasme dont nous avons parlé plus tôt. La troisième phase a trait à l'expérience. Il s'agirait de donner aux jeunes une raison de voyager en 2017. La première serait de se joindre à la masse pour ne pas rester seul dans son coin. Il y aurait tant à exploiter pour les partenaires, qui pourraient organiser des événements spéciaux pour les jeunes, par exemple, des activités de bénévolat touristique, ou encore proposer des défis comme celui de parcourir une distance donnée sur le sentier transcanadien.
La dernière phase consisterait en des offres spéciales. Nous collaborerions avec des partenaires de l'industrie pour proposer de formidables aubaines à durée limitée que les jeunes ne pourront pas refuser. Le potentiel de partenariats que recèle un événement comme celui-là est immense: on pourrait créer des partenariats, par exemple, avec les compagnies aériennes, les entreprises touristiques, les provinces et les territoires, les festivals et les marques axées sur le style de vie comme Red Bull et MTV. Voilà comment un investissement du gouvernement du Canada pourrait se transformer en un programme beaucoup plus large qui retentirait avec force.
Merci de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue au maire Watson et aux conseillers, et les remercie de nouveau d'être venus ici.
Nous avons entrepris la présente étude l'automne dernier. Monsieur Watson, nous avons discuté de cela il y a un bon moment, et je crois donc qu'il est formidable que vous agissiez de façon très proactive à cet égard. Quelques-uns d'entre nous, y compris vous et moi, avons de vagues souvenirs à propos des célébrations du centenaire en 1967 — il était merveilleux de voir la ville prendre des initiatives en ce qui concerne cet événement.
Comme nous le savons tous, la ville d'Ottawa est l'hôte d'un bon nombre de grands événements, par exemple, le Festival canadien des tulipes, le Festival de jazz, le Festival d'été Bluesfest, le salon des vins et de la gastronomie, etc. Parmi les événements les plus récents qui ont eu lieu à Ottawa, M. Watson a mentionné, bien sûr, la cérémonie des Junos et le match des étoiles de la LNH.
Ainsi, nous savons quels sont les événements positifs qui existent déjà. Vous pourriez peut-être nous dire si, d'après vous, nous pourrions tirer profit de ces événements en leur donnant une nouvelle image en vue du 150e anniversaire du Canada en 2017. Il se peut qu'une telle initiative comporte des avantages et des inconvénients, et vous pourriez peut-être nous dire quelques mots à ce sujet.
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En fait, monsieur Brown, votre question arrive à point nommé, car nous avons lancé la saison des festivals tout juste la semaine dernière. Ottawa compte un plus grand nombre de festivals par habitant que toute autre collectivité du Canada — plus de 65 festivals sans but lucratif ont lieu durant l'année.
Ce soir, la programmation du Bluesfest — à présent l'un des plus importants festivals de musique du Canada — sera dévoilée. Je ne sais pas si Mme Hobbs et M. Bloess avaient prévu y assister.
Nous avons rencontré un certain nombre de groupes chargés de l'organisation de divers festivals. Le président de Festivals d'Ottawa fait partie de notre groupe de travail. Nous comptons nous appuyer en grande partie sur le succès de ces festivals, et peut-être sur la modification partielle de l'image de marque de ces festivals ou sur l'ajout d'éléments à leur programmation, de manière à ce qu'ils présentent un caractère particulier durant les célébrations du 150e anniversaire en 2017. Ces festivals comptent déjà un très grand nombre de fidèles, et nous croyons que nous pourrions en quelque sorte profiter de leurs succès afin de toucher un nombre encore plus grand de personnes, et peut-être même convaincre des résidents et des visiteurs de prolonger leur séjour dans notre ville d'un jour ou deux après le festival, ou d'arriver ici quelques jours avant sa tenue.
Dans notre collectivité, les entreprises du secteur touristique constituent le troisième employeur en importance. Durant mon passage à la CCT, j'ai appris que chaque député représentait une collectivité où l'on trouve une industrie touristique très dynamique. Le tourisme est un élément important de la création d'emplois. Chaque collectivité possède des caractéristiques qui lui sont propres. Toutefois, le pays n'a qu'une seule capitale nationale, et nous estimons que nous devons saisir l'occasion de collaborer avec le gouvernement fédéral, le secteur privé et le secteur sans but lucratif — surtout dans le domaine de la culture, des arts et du tourisme — pour nous assurer que nous pourrons obtenir un succès semblable à celui que la ville de Québec a obtenu avec les célébrations de son 400e anniversaire.
Je vous rappelle que, lorsque j'étais ministre à l'échelon provincial, presque toutes les réunions des ministres FPT avaient lieu à Québec. En 2008, il s'agissait de la destination de choix puisque c'est ainsi qu'elle était qualifiée par le gouvernement du Québec, la ville de Québec et le gouvernement fédéral. La même chose s'est produite en ce qui concerne Vancouver en raison de la tenue des Jeux olympiques de 2010. Ainsi, nous sommes d'avis que les festivals constituent, pour Ottawa, un pôle d'attraction idéal, qui servira à attirer les gens ici.
De toute évidence, l'un des moments forts du séjour que font les touristes dans notre ville est la visite de la Colline parlementaire. Nous aimerions bonifier leur séjour en leur donnant l'occasion de visiter une « Maison du Canada » qui serait située juste en face de la Colline parlementaire, et qui viendrait s'ajouter à l'offre existante, qui comprend de merveilleux musées, la galerie d'art et le Centre national des arts.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici. Je suis honoré d'être membre du comité et d'avoir l'occasion d'entendre des opinions et des idées très éclairées à propos du 150e anniversaire du Canada et des projets connexes, et, de façon plus générale, d'être renseigné sur l'état des choses en ce qui a trait à la culture canadienne dans l'ensemble du pays. Je tiens à vous remercier de cela.
À la Chambre des communes, nous avons tenu des débats à propos de la suppression du programme Katimavik — initiative d'échanges jeunesse ayant essentiellement pour objet l'édification de la nation — et de nombreuses préoccupations ont été soulevées à ce sujet.
Madame McKenzie, je tiens à souligner, au passage, que la vidéo et l'initiative que vous nous avez présentées sont excellentes, à mon avis. Durant ma vie, j'ai arpenté le pays de long en large environ 30 fois, et j'ai eu l'occasion de vivre l'expérience dont vous avez parlé, et que bon nombre de jeunes n'ont pas vécu.
En tant que père de jeunes enfants, je dois dire, tout d'abord, que j'ai vraiment de la difficulté à considérer que les jeunes forment un marché dont on peut s'emparer et dont on peut transformer ceux qui le constituent en consommateurs à long terme d'un produit, en l'occurrence le tourisme.
Revenons sur ce programme dont le gouvernement et le ministre du Patrimoine canadien ont parlé à la Chambre. Le ministre a affirmé que ce programme était pour lui le plus facile à supprimer, et cela est véritablement scandaleux. Je suis certain que quelques-uns des membres de l'autre côté ont été choqués du fait qu'il ait été si facile de supprimer le programme Katimavik. Pour l'essentiel, il s'agit d'un programme qui pourrait être bonifié pour célébrer véritablement le 150e anniversaire du Canada, vu qu'il s'agit d'un programme qui ne comporte aucun aspect commercial — il est axé sur la vision que nous avons de notre propre pays, et non pas sur l'idée selon laquelle les jeunes représentent un marché. Il me semble que, si nous voulons faire quelque chose pour souligner le 150e anniversaire du Canada, cette célébration devrait avoir pour objet l'identité de notre pays.
Je suis vraiment préoccupé lorsque j'entends des personnes dire qu'elles considèrent les jeunes comme constituant un marché. Ce type de discours m'inquiète beaucoup, et je crois qu'il inquiète également la plupart des parents.
Je ne veux pas m'attaquer à vous personnellement, car je respecte votre travail et sais que le tourisme est très important pour nous tous. Cela dit, le 150e anniversaire du Canada représente pour nous une occasion d'envisager les initiatives que nous lancerons selon une perspective plus globale, et non pas en fonction d'une vision étroitement commerciale, et cela explique pourquoi nous craignons que, à bien des égards, on transforme les célébrations du 150e anniversaire du Canada en un exercice plus ouvertement partisan et politique.
Vous nous avez soumis un document volumineux. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'y jeter un coup d'oeil puisque j'ai été captivé par votre exposé.
Ne croyez-vous pas que le fait de considérer les jeunes simplement comme un marché soulève des préoccupations?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je m'adresserai d'abord à vous, Michele, qui représentez la CCT.
Un certain nombre de personnes ont évoqué ce qu'elles ont vécu durant l'Expo 67. De toute évidence, encore aujourd'hui, cet événement évoque — non seulement à Montréal, mais aussi dans l'ensemble du pays — une époque où le Canada est passé à l'âge adulte, et a invité des gens de tous les pays du monde à venir découvrir qui il était 100 ans après sa fondation.
Pour ma part, mes souvenirs concernent plutôt le 125e anniversaire du Canada, qui a été célébré en 1992. À bien des égards, les célébrations entourant cet événement ont été modestes, mais il y a une initiative que j'avais trouvé extrêmement heureuse, à savoir celle lancée par Air Canada, si je ne m'abuse — ou alors par Air Canada et Canadian Airlines — qui consistait à offrir aux jeunes de moins de 25 ans un billet sans réservation à 125 $ pour toute destination au pays.
Je me suis procuré un de ces billets et je me suis rendu à Whitehorse, car c'était la destination la plus éloignée de chez moi. Là-bas, j'ai rencontré quelqu'un de Terre-Neuve qui s'était rendu à Whitehorse parce qu'il s'agissait de la destination la plus éloignée de chez lui. Cette idée de découvrir le pays était extrêmement puissante.
Le fait que mon ami du NPD soit préoccupé par l'utilisation du mot « marché » me laisse perplexe. La réalité, c'est que le marché des jeunes en est un que nous devons absolument exploiter. Les habitudes qu'ils acquièrent pendant qu'ils sont jeunes les suivront toute leur vie. S'ils visitent des coins extraordinaires du pays pendant qu'ils sont jeunes parce que nous les avons incités à le faire, ils seront plus enclins à vouloir les montrer à leurs enfants, et à voyager davantage tout au long de leur vie.
Je vous félicite sans réserve, et vous encourage à poursuivre votre travail. En ma qualité de critique en matière de jeunesse — au sein du seul parti de la Chambre qui possède un critique en cette matière —, je signale que je suis extrêmement favorable à votre vision des choses à ce chapitre. Comme mon collègue de l'opposition officielle l'a souligné, je crains que la suppression du programme Katimavik ne dénote une absence de volonté d'investir dans la jeunesse, et je me pose des questions en ce qui concerne l'ampleur des ressources qui seraient requises pour mettre véritablement sur pied une campagne visant les jeunes.
À votre avis, quel serait le coût approximatif d'une telle campagne? Pouvez-vous nous donner une idée de l'ampleur des investissements initiaux que cela exigerait?
:
Merci à vous tous d'être ici aujourd'hui.
Je vais adresser mes questions à Michele, de la Commission canadienne du tourisme.
Évidemment, en tant que président du caucus parlementaire du tourisme et député de Banff, l'une des plus belles régions touristiques du pays, j'ai eu souvent l'occasion de parler du travail que vous faites et du secteur du tourisme en général. Vous savez comme moi à quel point l'industrie du tourisme est importante. Il s'agit d'une industrie qui génère 74 milliards de dollars. Elle offre 600 000 emplois aux Canadiens. Il va sans dire que le travail que vous faites dans le domaine du marketing est un facteur important du succès que le secteur du tourisme connaît au Canada, et je vous en félicite. Vous avez démontré ce que nous pouvons accomplir à cet égard en faisant preuve d'innovation et de résolution dans notre travail de marketing.
Un facteur important, c'est la qualité de la collaboration avec notre gouvernement, à l'égard de certaines des initiatives, ainsi qu'avec d'autres organisations, par exemple les organisations provinciales et des organisations de promotion de destinations touristiques dans l'ensemble du pays. Je pense qu'un excellent exemple de ce dont je parle, c'est le fait que le a obtenu le statut de destination approuvée en Chine, ce qui a été quelque chose de très important que le gouvernement a été en mesure d'accomplir pour le secteur du tourisme, en collaboration avec vous et les organisations de promotion de destinations touristiques dans certaines régions du pays. Je sais en tout cas que, dans ma région, c'est-à-dire Banff-Lake Louise, il y a eu une campagne de publicité touristique primée sur ce thème. Nous avons donc prouvé à quel point nous pouvons réussir à attirer des voyageurs lorsque nous travaillons tous ensemble.
Vous avez conçu une vidéo dans le cadre de la campagne Secret d'ici, et je veux souligner à quel point j'ai trouvé cette campagne brillante. Elle a certainement été très utile pour le secteur.
Je veux examiner les chiffres que vous nous avez fournis concernant cette campagne, par rapport au succès qu'elle a connu. Vous avez parlé de certains des indicateurs: 4,5 millions de voyages de plus effectués par des Canadiens, 1,2 milliard de dollars de plus en recettes dans le domaine du tourisme et 10 000 emplois de plus. Ce sont là des résultats assez importants que vous avez été en mesure d'obtenir grâce à cette campagne.
Je veux examiner ces chiffres et ensuite la proposition qui est devant nous, et qui m'a beaucoup intrigué, concernant les voyages des jeunes pour notre 150e anniversaire. À quels résultats vous attendez-vous ou quels résultats projetez-vous d'obtenir d'une campagne du genre, à l'égard des mêmes indicateurs? À quoi pouvons-nous nous attendre pour ce qui est de l'augmentation du nombre de voyages et d'emplois pour les gens du secteur, ainsi que de recettes pour l'industrie du tourisme? Pouvez-vous nous donner une idée des prévisions que vous feriez?
:
Bonjour, je m'appelle Judith Baxter.
[Traduction]
Je suis très heureuse d'avoir été invitée à discuter des idées pour la célébration du 150e anniversaire du Canada, en particulier d'un point de vue rural. Je représente un petit musée communautaire, le musée commémoratif de John Fisher, qui fait partie du mandat de Kingston Peninsula Heritage Inc. Le musée est situé dans le sous-sol d'une école — de la maternelle à la huitième année — dans la zone patrimoniale de Kingston, au Nouveau-Brunswick.
En raison du fait que Kingston Peninsula Heritage Inc. est une organisation entièrement bénévole et membre de l'Association canadienne des musées, je voudrais d'abord dire que nous sommes très partisans de la proposition de l'AMC concernant le programme de dons jumelés, c'est-à-dire le Fonds des Canadiens qui appuient leurs musées. Kingston Peninsula Heritage Inc. a également été bénéficiaire d'un programme de Jeunesse Canada au travail dans les établissements du patrimoine, et nous soutenons l'effort de l'AMC visant l'augmentation de ces fonds.
Puis-je dire que je me rappelle clairement les célébrations du 100e anniversaire du Canada en 1967. Je suis allée à l'Expo. J'y ai amené les enfants. Cette année-là, John Fisher est venu parler dans notre église anglicane bâtie en 1789. Cet événement faisait partie de l'un de ses arrêts dans le cadre de sa tournée du pays, et il est venu parler des petites villes canadiennes en tant que M. Canada.
En 1967, le programme de désignation centenaire des fermes a connu un grand succès, surtout dans notre région. Chaque ferme d'un siècle ou plus s'est vu attribuer une plaque commémorative, et il y en a même quelques-unes qu'on peut encore voir aujourd'hui sur les routes de campagne.
La ferme familiale est en déclin depuis les célébrations de 1967. Toutefois, il y a ces dernières années une croissance dans le domaine des petites fermes en agriculture biologique, lesquelles attirent une nouvelle génération d'agriculteurs. Il y a dans la péninsule de Kingston un marché agricole qu'on organise le samedi matin, et on y trouve 60 p. 100 de fruits et légumes et de produits agricoles. À l'appui de ce secteur qui est petit, mais en expansion, puisqu'il y a beaucoup de marchés du genre au pays, qui sont fortement soutenus par la population générale et qui sont vus comme une destination pour faire les emplettes, je propose que ces endroits soient ciblés pour la célébration du Canada rural.
Comment les fonds fédéraux peuvent-ils être dirigés? S'il vous plaît, ne posons aucune affiche. L'affiche est au mieux un gaspillage de votre argent. C'est quelque chose que l'on jette rapidement. Puisque je suppose que, dans le climat économique actuel, on n'a pas envie de lancer des projets d'immobilisations à grande échelle, nous devrions faire porter notre attention sur quelque chose de durable et d'efficace comme par exemple une trousse de célébration.
Il y a bien des années, Kingston Peninsula Heritage Inc. a acheté de l'étamine — du tissu rouge, blanc et bleu, très mince. Nous en avons des verges et des verges et nous décorons tout avec ce tissu. L'étamine qu'on trouve aujourd'hui pour la tenue d'événements est en plastique; c'est une dépense pour quelque chose qu'on n'utilise qu'une fois. En constituant une trousse de célébration contenant des articles réutilisables — de l'étamine, des drapeaux, des bannières et ainsi de suite — et en incluant des idées d'utilisation à l'échelle locale, vous pourriez créer une façon d'exprimer visuellement l'idée de fête partout au pays. Une trousse peut être réutilisée et recyclée. Ces trousses de célébration pourraient être mises à la disposition des musées, des marchés agricoles, des écoles, des légions, et ainsi de suite.
En 1967, le Canada était un endroit différent, moins un milieu d'affaires et plus un milieu communautaire. Le pays commençait tout juste à découvrir et à célébrer la diversité de ses habitants, mais, en 2017, nous pourrions travailler à découvrir en quoi nous sommes tous Canadiens et célébrer le fait d'être Canadiens en mettant moins l'accent sur la diversité. Une façon d'aborder les célébrations, ce serait de raconter l'histoire qui fait de nous des Canadiens et comment est née cette idée d'un pays, comment des gens de différentes provenances, à la situation financière et à la culture différentes ont pu en venir à un consensus juste et équitable.
Pourquoi l'histoire de la Confédération ne dit-elle rien aux jeunes d'aujourd'hui? Il doit exister une manière de faire connaître l'histoire des Pères de la Confédération, les arguments pour et contre la Confédération et ce qui se passait sur la scène mondiale et qui a provoqué ces discussions. Comment les fonds fédéraux pourraient-ils faciliter cela?
Dans une discussion avec un ami, l'idée suivante a fait surface: six degrés de séparation avec nos Pères de la Confédération. Nous avons vu la chose comme une activité dans les médias sociaux, avec l'espoir de viser les jeunes. Peut-être que c'est un domaine où il pourrait y avoir un partenariat avec RIM ou Rogers pour mettre à profit leur expertise en matière de conception et de promotion. Peut-être que le commanditaire pourrait organiser un concours pour l'élaboration du programme dans les écoles de technologie.
Il va sans dire que c'est une idée à développer. Le projet pourrait cependant évoquer la généalogie ainsi que les sciences sociales. C'est un projet qui est tout à fait susceptible d'intéresser les représentants d'un serveur en ligne de généalogie comme ancestry.ca.
Le Musée commémoratif John Fisher a ouvert ses portes en 1982, et ce n'est qu'une partie de ce que cette petite organisation communautaire de bénévoles fait, comme c'est le cas de tous les organismes communautaires. Située dans une péninsule, la collectivité a été épargnée par l'étalement urbain, car les transports sont assurés par un réseau de traversiers. Nous avons l'avantage d'avoir beaucoup de vues impressionnantes et de bâtiments historiques, ainsi qu'une faible densité de population. Nous sommes cependant dans une zone de service locale sans financement municipal, ni entreprises ou gens fortunés à qui demander des fonds dont nous avons grandement besoin.
En plus du musée, notre mandat couvre un phare patrimonial, une maison bâtie en 1810 dans laquelle il y a un salon de thé et une boutique souvenir, une collection d'artefacts comptant 3 449 articles et un jardin patrimonial qui attire beaucoup de gens qui viennent y passer la journée. Nous menons nos activités pendant l'été grâce à des subventions fédérales et provinciales aux emplois pour étudiants. Les étudiants en question reçoivent la formation nécessaire pour tout faire, de l'enregistrement des artefacts aux recherches généalogiques, en passant par le travail de guides touristiques auprès des visiteurs ou le service aux tables. Ils apprennent le travail de vente dans la boutique et le travail de cuisine. Chacun devient tout à fait à l'aise pour raconter l'histoire de la péninsule de Kingston, acquérant de nombreuses aptitudes pendant l'été, ainsi qu'un sentiment de fierté à l'égard de l'endroit.
Comment les fonds fédéraux peuvent-ils nous aider dans ce que nous faisons? Notre plus grand obstacle, c'est le renouvellement d'un organisme bénévole vieillissant. C'est un domaine où le Fonds des Canadiens qui appuient leur musée de l'AMC serait très utile à notre organisation. Les dons faits ensemble pourraient également encourager davantage de bénévoles à participer, car le secteur des musées est vu comme un secteur contribuant honorablement à la façon canadienne de raconter chacune de nos histoires.
Notre deuxième défi, c'est l'accès aux fonds déjà offerts aux organisations qui s'occupent de ces musées. À l'heure actuelle, tous les programmes offerts exigent que l'organisation ait au moins un employé à temps plein. En ce moment et dans un avenir prévisible, les fonds que nous recueillons ou que nous recevons sous forme de dons servent à l'entretien des bâtiments patrimoniaux que nous possédons.
Comment allons-nous célébrer le 150e anniversaire de notre beau pays? Dans le passé, nous avons célébré le débarquement des Loyalistes en tenant des défilés, des thés et des expositions spéciales. Nous avons célébré le bicentenaire de la province en organisant des festivals folkloriques, en faisant inscrire des bâtiments au patrimoine et en tenant des expositions spéciales. Nous avons célébré le nouveau millénaire en demandant à la province la désignation de secteur historique pour la croisée des chemins à Kingston, laquelle inclut l'église bâtie en 1789 et un cimetière loyaliste, le presbytère datant de 1788, la maison de l'Union bâtie en 1788, la maison Carter datant de 1810 et la Macdonald Consolidated School datant de 1910.
L'été dernier, durant la célébration de l'établissement de la première communauté européenne au Nouveau-Brunswick, c'est-à-dire le 400e anniversaire, nous avons tenu une cérémonie de réinauguration d'un monument sur l'île Catons, dans la rivière Saint-Jean.
Cette année, dans le cadre des célébrations de la Guerre de 1812, nous fournissons une chorale du patrimoine pour les diverses célébrations qui ont lieu dans toute la province.
En tant que bénévoles, nous sommes capables de travailler avec peu de moyens et au pied levé. Je peux vous garantir que, avec votre soutien, et, si nécessaire, sans celui-ci, nous allons célébrer le 150e du Canada, pour la simple raison que, dans le milieu des musées, nous nous remémorons notre diversité et célébrons notre patrimoine. C'est notre passion.
Je vous remercie de m'avoir invitée.
Nous étions très fiers de pouvoir ouvrir l'exposition sur les Néo-Brunswickois en temps de guerre au Musée de la guerre en décembre. C'était la première fois qu'un musée provincial présentait une exposition au Musée de la guerre. C'est pour nous une merveilleuse occasion de communiquer les histoires des Néo-Brunswickois au grand public, ici à Ottawa, et de les présenter en collaboration avec un musée national dans la capitale nationale.
Le Musée du Nouveau-Brunswick est le musée de la province. Notre mandat est très large et englobe tout, des fossiles remontant à un milliard d'années jusqu'aux oeuvres contemporaines créées il y a six mois, en passant par les infocapsules sur les sciences naturelles, l'histoire de l'humanité, les oeuvres d'art et les archives. Alors il s'agit d'un mandat large. Nous sommes le musée canadien en activité depuis le plus longtemps. Nous avons ouvert nos portes en 1842, avec une collection constituée par Abraham Gesner, et avons existé sous plusieurs formes jusqu'en 1929, date à laquelle nous sommes devenus le musée provincial. Alors 2017 est une année très importante pour nous, car nous célébrerons nos 175 ans. Nous tirons une grande fierté de la célébration et de la promotion de cette année.
Je suis ici aujourd'hui pour parler d'un autre événement important — peut-être aussi important, voire plus —, et il s'agit du 150e anniversaire du Canada. C'est assurément une excellente occasion pour les Canadiens des quatre coins du pays d'apprendre à mieux comprendre comment le Canada a vu le jour, comment nous sommes devenus un pays, comment nous avons survécu à un certain nombre de situations naturelles, économiques et autres au fil des années, ce que nous avons accompli en tant que Canadiens, et les voies que nous pourrions prendre dans l'avenir. C'est une occasion d'apprendre et de comprendre. Il vise aussi bien ceux qui sont établis au Canada depuis maintes générations que les nouveaux Canadiens. Nous considérons qu'il s'agit d'une occasion vraiment importante pour les Canadiens de se rassembler et de comprendre davantage nos origines et les voies que nous pourrions prendre.
Certes, les musées ont un rôle à jouer à ce chapitre. Certains croient que les musées sont là pour présenter des choses, des objets — le fossile, la plante, l'oeuvre d'art ou le chapeau qui repose sur une étagère quelque part. Mais en réalité, nous sommes là pour relater des événements. Nous sommes là pour raconter les histoires qui se rattachent à ces objets. Sans l'histoire, l'objet n'est pas important. Il n'a aucune signification. L'important, c'est l'histoire, la personne qui a porté ce chapeau et qui a ensuite fait quelque chose en portant ce chapeau.
C'est là la raison d'être des musées: nous relatons les événements. Notre rôle est de recueillir, de préserver et de comprendre ces histoires et de les communiquer au public de différentes façons pour que nous puissions établir un pont entre le passé et le présent et nous assurer qu'il est là pour l'avenir. Nous relions le passé et l'avenir. À ce titre, il convient certainement que nous — les gens du milieu des musées, qu'il s'agisse de musées provinciaux, communautaires, régionaux ou spécialisés ou de musées nationaux — songions à la façon de participer aux activités de 2017.
Les musées peuvent faire cela d'un certain nombre de façons. Certes, comme l'a mentionné Judy, les musées présenteront des expositions. Nous présenterons de grandes expositions, et nous en présenterons de petites. Nous trouverons des façons d'interpeller les collectivités que nous servons au moyen d'histoires canadiennes — comment le Canada a vu le jour et ce que pourrait lui réserver l'avenir.
C'est quelque chose que nous allons faire, et, certes, toute possibilité de faciliter et d'encourager cela serait très avantageuse.
Or, je crois que les musées pourraient saisir une autre occasion, à savoir celle de créer des liens entre les Canadiens. Nous travaillons dans notre collectivité, quelle qu'elle soit. Mais l'important, en réalité, c'est que le Canada est un pays vaste et géographiquement diversifié où les intérêts sont nombreux et variés. Au-delà du paysage, les gens, le travail et les activités diffèrent d'une région du Canada à une autre. Il est très important que les Canadiens comprennent les différentes régions et ce qui s'y produit.
Les musées peuvent créer des liens entre les régions et entre les collectivités de diverses façons. On peut organiser une exposition itinérante, comme celle du Musée du Nouveau-Brunswick à Ottawa, afin de pouvoir présenter dans la capitale nationale ce qui semble être une histoire du Nouveau-Brunswick et de situer celle-ci dans le paysage national. Ou il peut s'agir d'expositions plus modestes de trésors spéciaux. Le Musée du Nouveau-Brunswick pourrait envoyer en Alberta plusieurs trésors qui tiennent à coeur aux Néo-Brunswickois, et les musées albertains pourraient lui rendre la pareille. Ainsi, les liens qui sont là aujourd'hui et qui l'ont été par le passé sont reconnus et mis en relief au moyen d'histoires sur des événements clés. Alors, assurément, la tenue d'expositions spéciales, peut-être à plus petite échelle qu'une exposition itinérante de grande taille, est réaliste et peut créer des liens entre différentes parties du Canada et encourager le dialogue.
Certes, la technologie offre maintenant de nombreuses possibilités de relier les gens.
Le Musée du Nouveau-Brunswick pourrait songer à entamer des discussions avec le Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles à Yellowknife en vue de donner l'occasion à des écoliers ou à des personnes âgées d'échanger sur le mode de vie dans un environnement différent, sur ce qui leur importe, sur leur patrimoine et sur la façon de le partager. Il y a nombre de possibilités de créer des liens entre les enfants et les familles, les étudiants, les personnes âgées, les gens qui sont ici depuis longtemps et ceux qui viennent d'arriver au Canada, et ce, à l'échelle du Canada, de sorte qu'ils racontent eux-mêmes des histoires et apprennent de nouvelles choses sur le Canada et sur la voie que nous prendrons.
Dans le cadre des préparatifs pour 2017 en général et la période clé qui entoure la Fête du Canada, on pourrait envisager la possibilité de créer un programme qui aiderait les musées canadiens à offrir une admission gratuite. Durant la période du 21 juin — Journée nationale des Autochtones — au 1er juillet — Fête du Canada —, il serait fantastique que les musées, grâce à un certain soutien financier, puissent ouvrir leurs portes gratuitement, non seulement pour encourager les gens à entrer, à apprendre sur le passé et à songer à l'avenir, mais aussi pour encourager les collectivités à utiliser les musées et les autres centres culturels et du patrimoine comme des lieux de célébration. En vérité, les musées ne sont pas censés être ennuyeux et monotones. On est censé s'amuser et avoir du plaisir lorsqu'on visite un musée, et la possibilité de considérer ces endroits comme des lieux de célébration et d'encourager les collectivités à en tirer avantage dans le cadre de leurs activités et de pouvoir offrir un accès gratuit est, à mon avis, importante. Cela pourrait constituer un cadeau fantastique dans le cadre des activités actuellement prévues pour 2017.
Il convient aussi de voir au-delà de 2017 et de s'assurer que les choses mises sur pied en prévision de 2017 et des années suivantes contribueront à la croissance du Canada à long terme. Certes, je préfère renforcer ce qui existe déjà plutôt que créer du nouveau. Je crois que la viabilité à long terme des nouveaux débouchés est incertaine, alors nous devons nous assurer que ce que nous faisons, quoi que ce soit, puisse tenir bon dans l'avenir. L'idée d'un programme de financement de contrepartie — chose que l'Association des musées canadiens appuie — qui prévoirait une période limitée où le gouvernement fédéral encouragerait les dons privés aux musées ou à d'autres institutions culturelles en fournissant des fonds de contrepartie, serait une façon très importante d'encourager les Canadiens à réfléchir à ce qu'ils peuvent faire pour contribuer à l'avenir du Canada et préserver son passé.
Comme nous le savons tous, lorsque quelque chose se trouve dans sa propre collectivité, bien souvent, on a tendance à ne pas y attacher trop d'importance; on se dit que le musée d'en face n'a rien de bien spécial. Or, quand une personne venue d'ailleurs dit que ce savoir est important, qu'elle veut en assurer la pérennité et reconnaître sa valeur et nous aider à faire cela, les choses peuvent grandement s'améliorer. Cela peut amener les gens à prêter attention et à commencer à réfléchir à leur contribution à l'avenir, celui d'une institution et celui du Canada. Je crois qu'un programme de financement de contrepartie serait un héritage durable à laisser et dont nous profiterions après 2017. Il importe que, dans le cadre de nos activités actuelles, nous songions à l'incidence de tout cela dans l'avenir. Et, dans le cas des musées, nous nous intéressons au passé, mais nous savons aussi que nous serons toujours ici, alors nous devons réfléchir en fonction de ce long cycle de vie.
J'aimerais aussi penser que nous pouvons réfléchir à la façon d'amener certaines de ces histoires canadiennes sur la scène internationale en faisant fond sur des occasions existantes — en saisissant des occasions qui sont déjà là, qu'il s'agisse de visites internationales, de salons professionnels, de conférences et ce genre de choses. Nous devons vraiment réfléchir à la façon dont nous pourrions intégrer une plus grande part du patrimoine canadien à cela. Encore une fois, quand une personne venue d'ailleurs — de l'extérieur du Canada — s'émerveille de notre histoire, vous avez accompli quelque chose d'important: cela contribue à susciter la fierté chez les Canadiens. Nous savons que cela se produit au sein des collectivités locales. Le phénomène survient aussi à l'échelle nationale, et je crois que les occasions sont déjà là: il faut seulement en profiter davantage pour nous assurer que nous pouvons renforcer la reconnaissance internationale du Canada dans le cadre de notre cheminement vers 2017.
Je dirais pour conclure que 2017 n'est pas si loin. Pour nous, c'est le moment de planifier comment nous allons faire fond sur ce qui existe, comment nous allons tirer avantage des activités commémoratives à venir. Le Nouveau-Brunswick reconnaît certainement la guerre de 1812. Nous avons une histoire importante à raconter. Sans nous, le Canada tel qu'on le connaît aujourd'hui n'existerait peut-être pas. Alors, au cours des prochaines années, nous chercherons à parler de la guerre de 1812, mais nous savons aussi qu'il y a 2014 et le début de la Seconde Guerre mondiale, et 2015, et la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Voilà d'autres activités commémoratives ou anniversaires importantes qui surviendront au cours de la période à venir. Nous devons songer à la façon de les intégrer aux célébrations menant à 2017 et de veiller à ce que 2017 soit une année riche en activités. C'est une année que nous ne voulons pas regretter d'avoir négligée.
Chaque organisation ou musée individuel fera des choses, mais, ensemble, avec un soutien et peut-être une certaine orientation du gouvernement fédéral, je crois qu'il y a pour nous des possibilités d'en faire beaucoup plus, de le faire mieux et de créer une série d'événements plus solide, une année plus solide pour 2017.
Merci.
:
Bonjour tout le monde. Je m'appelle Pierre Wilson et je suis directeur-conservateur,
[Traduction]
qui n'a pas d'équivalent.
Une voix: C'est assez proche.
M. Pierre Wilson: Oui, assez proche.
« Conservateur », d'accord.
[Français]
Comme je le disais, je suis directeur-conservateur du Musée des maîtres et artisans du Québec depuis plus de huit ans.
Fondé en 1962, le musée est spécialisé en objets faits à la main par des maîtres et artisans du Québec. Le musée est l'un des 42 musées reconnus et soutenus par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec. Il est aussi accrédité par la Commission canadienne d'examen des exportations de biens culturels. Il est le seul musée au Québec à couvrir ce champ d'expertise, que nous aimons voir comme un continuum qui va du travail manuel domestique au travail d'artiste en métiers d'art, en passant par celui d'artisans commerciaux.
Notre collection de culture matérielle est faite de plus de 10 000 objets, qui vont du XVIIe siècle à aujourd'hui. Nos subventions pour le fonctionnement nous viennent du ministère de la Culture, de l'arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, et du Conseil des arts de Montréal. Malheureusement, ces subventions sont gelées depuis au moins 1995. Ce gel a évidemment pour effet, toutes choses étant égales et l'inflation ne connaissant pas cette limite, de réduire annuellement notre capacité financière. Nous avons pu faire face à cela pour un temps en augmentant nos revenus autonomes par de la recherche de commandites, des activités de levée de fonds et du mécénat, mais il y a une limite à notre capacité à recruter de nouveaux mécènes et, bien évidemment, nous sommes de plus en plus nombreux à tenter de puiser à cette source.
Afin de réduire les dépenses et de résorber un déficit accumulé, nous avons dû aussi, dès 2005, éliminer toutes les dépenses non reliées directement aux collections. Nous n'avons donc plus personne aux communications et aucun budget de publicité. Pourtant, nous sommes très actifs: les collections se sont accrues de 30 p. 100 dans les cinq dernières années et nous produisons en moyenne 16 expositions et quatre catalogues par année.
Situé dans l'arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, le musée est suffisamment excentré par rapport au centre-ville pour que nous ne profitions d'aucun achalandage touristique, même si nous sommes à deux pas d'une station de métro. Incapables d'attirer les touristes qui constituent en moyenne 70 p. 100 de la fréquentation des musées au Québec, nous nous sommes tournés vers la population locale. D'après le recensement de 2006, 51 p. 100 de la population de l'arrondissement de Saint-Laurent n'était pas née au Canada. Si on ajoute leurs enfants, on dit généralement que 85 p. 100 de la population est immigrante ou reliée de très près à l'immigration.
En rejoignant les organismes sociaux et les groupes communautaires, nous avons réussi à développer une approche de la base vers le haut, bottom-up comme on dit, qui nous permet de présenter maintenant plus de 10 expositions par année, qui sont en fait des projets des groupes et non des projets créés par le musée. Nos résultats nous ont d'ailleurs valu d'être invités à présenter cette approche à la conférence Metropolis de Vancouver en mars 2011, à codiriger un atelier de la conférence internationale Metropolis sur l'immigration aux Açores, en septembre 2011, et à être invités à partager cette expérience à un atelier organisé par le Musée de la civilisation en octobre prochain, à Québec
Je pense que nous pouvons dire que ces invitations sont, d'une certaine façon, une forme de reconnaissance de l'originalité et de l'efficacité de notre approche, mais elles montrent aussi que le multiculturalisme et l'interculturalisme sont à l'étude et sous la loupe des chercheurs et des décideurs à Montréal, au Québec, au Canada et partout dans le monde.
Les mouvements transfrontaliers des populations sont inévitables et au lieu de chercher à les contrôler à tout prix, il serait plus rentable de trouver des moyens non coercitifs de faire des nouveaux arrivants le plus rapidement possible des atouts et des richesses à développer. Ces hommes, ces femmes et ces enfants qui quittent pays et famille pour immigrer vers un monde incertain, qu'ils pensent et espèrent meilleur, sont en fait les meilleurs, la crème de leur culture, et ils méritent qu'on leur donne les moyens de réussir et de produire de la richesse pour eux et pour les pays.
Comme vous pouvez le voir, nous prenons très au sérieux notre rôle social et nous pensons sincèrement qu'un musée peut jouer un rôle de catalyseur, de cohésion sociale, de compréhension interculturelle et, en fin de compte, de créateur d'un sentiment d'appartenance collective.
Au-delà de notre mission sociale, notre devoir envers le patrimoine prime parce que le devoir principal d'un musée est celui de la pérennité, soit l'obligation de durer dans le temps, justement parce que les collections qui nous sont confiées par les donateurs le sont pour que nous les conservions pour les générations futures, autant dire pour l'éternité. Cela ne peut pas être pris à la légère et constitue le principe sur lequel nous devons juger toutes nos actions, surtout quand les temps sont difficiles sur le plan financier et que, pour plusieurs musées, on arrive à la croisée des chemins. Certains devront peut-être, à court terme, couper encore dans le personnel et certainement couper dans les services à la clientèle, au risque d'être encore moins compétitifs sur le dur marché des commandites et du mécénat, créant ainsi un cercle vicieux qui, à terme, verra peut-être la disparition des plus petits et des plus faibles.
Il est impératif que, dans cette lutte contre la montre, nous ayons la conviction que tous les gouvernements soient conscients des enjeux auxquels font face les plus petits d'entre nous et ajustent leur aide et leurs programmes afin de nous soutenir également.
Si je dis cela, c'est que je crois que si le 150eanniversaire de la Confédération doit être une occasion de fêter et d'éblouir les foules et les touristes, il faut aussi que l'on pense à la permanence, à ce qui va rester et durer dans le temps lorsque les touristes seront partis et que les médias internationaux regarderont ailleurs. Trop souvent, les intérêts politiques électoralistes, qui exigent à tout prix une visibilité à court terme, prennent le pas sur la logique pérenne dans le choix des projets à soutenir. Si un feu d'artifice est excitant au possible — et je serai le premier à m'exclamer pour faire des oh et des ah —, il n'en demeure pas moins qu'après la fête, il serait malheureux que tous les petits n'en sortent pas grandis eux aussi.
J'ai toujours pensé que pour un Maurice Richard ou un Wayne Gretzky, il y avait des milliers de ti-culs qui jouent au hockey dans la ruelle et sur un étang gelé. Les quelques pierres qui composent le dessus de la pyramide, que celle-ci soit sociale, économique ou sportive, reposent essentiellement sur des milliers de pierres anonymes et invisibles qui forment courageusement la base. Votre devoir, à mon humble avis, est donc de penser non seulement à aider les grands joueurs des centres-villes et des villes centres à se démarquer pour éblouir nos visiteurs étrangers et les touristes, mais aussi à aider les petits joueurs locaux et excentriques à se développer, à durer et, dans certains cas, à se relever d'une beaucoup trop longue chute.
Dans le monde capitaliste dans lequel nous vivons, le progrès est la seule option, y compris pour les institutions. Pour qu'il y ait progrès, le gel et les moratoires ne sont pas des options. Certaines institutions culturelles liées au patrimoine, comme les musées, ne seront jamais des entreprises rentables financièrement et il faudra toujours qu'elles obtiennent le soutien des gouvernements et de la communauté puisque leur rentabilité se calcule en richesse patrimoniale et culturelle.
D'autre part, plusieurs entreprises culturelles à but lucratif obtiennent aussi le soutien — parfois très important — des gouvernements. Je ne veux pas vous dire de les abandonner, mais simplement et très humblement vous demander de ne pas nous oublier dans vos programmes.
Je vous remercie.