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Merci beaucoup. Nous vous sommes très reconnaissants de nous donner l’occasion de témoigner aujourd’hui devant votre comité.
Je vais rapidement passer les premières diapositives de ma présentation PowerPoint en vue d’aborder certaines recommandations à la fin. J’ai essayé de me concentrer sur les principaux aspects que vous aviez mentionnés dans votre document au sujet de la formation, de la certification, de la participation et de ce que le gouvernement fédéral peut faire pour promouvoir l’entraînement avec encore plus d’efficacité au Canada.
Voici des renseignements sur l’Association canadienne des entraîneurs. L’organisme a été créé en 1970. Il s’agit d’un organisme national sans but lucratif dont le mandat est défini par les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral. Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables du sport ont donné le mandat à l’ACE de veiller à la formation des entraîneurs, tous sports et tous niveaux confondus.
L’organisme est vraiment axé sur les partenariats et compte sur les organismes nationaux de sport et les regroupements provinciaux et territoriaux d’entraîneurs qui s’occupent de l’entraînement.
En ce qui a trait à l’importance de la formation des entraîneurs, le Conference Board of Canada a réalisé une analyse en octobre 2011 en préparation de la nouvelle politique canadienne du sport. Voici trois aspects qui ont été abordés dans le cadre de cette vaste étude. Il a été déterminé que la priorité no 1 pour le système de développement du sport au Canada était les entraîneurs et les instructeurs; que la priorité no 1 pour le système de prestation du sport de haut niveau au Canada était les entraîneurs et leadership technique; et que le principal changement au sein du programme en lien avec le développement à long terme des athlètes était la formation des entraîneurs et des bénévoles.
Encore une fois, je vous rappelle que votre étude porte sur l’entraînement, et cet aspect est sans conteste appuyé par l’analyse faite par le Conference Board of Canada qui a mené à la nouvelle politique canadienne du sport, politique entrée en vigueur il y a un peu plus d’an.
En ce qui concerne la formation et la certification des entraîneurs, c’est le principal rôle de l’Association canadienne des entraîneurs et de ses partenaires. Notre slogan est « Tout athlète mérite un entraîneur certifié ». Nous formons aussi bien des entraîneurs de niveau communautaire que des entraîneurs de niveau olympique et paralympique.
J’ai une petite vidéo qui ne fonctionnera pas. Ce n’est pas important. La vidéo portait sur le travail réalisé en vue d’enseigner aux jeunes enfants, comme point de départ, les fondements du mouvement — l’équilibre, la coordination, la course, le saut, le lancer. De plus, c’est une partie essentielle du système de mise en oeuvre du sport de ce niveau jusqu’au niveau des Instituts nationaux de formation des entraîneurs, qui offrent un diplôme avancé pour les entraîneurs de haut niveau qui se préparent à devenir des entraîneurs pour des athlètes olympiques et paralympiques.
Ensuite, nous avons des programmes précis pour les femmes qui souhaitent devenir entraîneuses. Elles sont vraiment sous-représentées dans le milieu au Canada. Dans les équipes nationales, environ 15 % des entraîneurs sont des femmes, et les femmes ont tendance à être vraiment sous-représentées dans l’ensemble du système. Parmi nos programmes, nous avons aussi un programme de formation d’entraîneurs autochtones et des programmes de formation d’entraîneurs pour les athlètes ayant une incapacité.
J’attire votre attention sur une étude menée par l’Université de Toronto qui a évalué le module « Prise de décisions éthiques » du Programme national de certification des entraîneurs. L’étude a été réalisée par deux professeurs de l’Université de Toronto en 2011, et c’est une partie très importante de notre programme: l’ensemble du cadre éthique concernant les entraîneurs en tant que fondement important. Selon l’étude, 73 % des participants à l’atelier ont rapporté un changement d’opinion par rapport à la prise de décisions éthiques. Plus de 50 % des participants souhaitaient en apprendre davantage au sujet de l’esprit sportif, des mauvais traitements à l'égard des athlètes, de la santé et de la sécurité, de l’équité, du dopage, de l’honneur du sport et de l’éthique sociale.
Je répète que c’est vraiment un module fondamental de notre programme, et les commentaires à cet égard sont très positifs.
Pour ce qui est de la réglementation des entraîneurs, soit un autre aspect qui avait été mentionné dans votre document, je crois qu’il importe de mentionner que l’entraînement est très différent des autres domaines — le droit, la médecine ou la comptabilité —, parce que c’est défini comme un « domaine professionnel mixte », et des publications le confirment. C’est véritablement un amalgame d’entraîneurs bénévoles et professionnels ou d’entraîneurs rémunérés, alors que ces autres domaines n’acceptent personne qui ne fait pas partie de leur groupe professionnel. Dans le cas des entraîneurs, nous avons un véritable mélange d’entraîneurs bénévoles et professionnels. C’est important de respecter les deux types d’entraîneurs et de reconnaître leur importance. Nous avons besoin de plus d’entraîneurs professionnels rémunérés pour assurer l’essor du sport, mais le système a vraiment besoin d’entraîneurs bénévoles en vue de multiplier les occasions de faire du sport au pays.
Cependant, les deux types d’entraîneurs doivent respecter la gestion des risques et adhérer au code d’éthique qui s’applique aux entraîneurs bénévoles et rémunérés. C’est un aspect important de notre travail, et nous croyons qu’il nécessite qu’on s’y attarde davantage. Il y a des codes d’éthique, mais nous devons aborder de manière plus approfondie le respect de ces codes et le processus disciplinaire en vue de nous assurer de pouvoir retirer du système les gens qui l’enfreignent.
En ce qui a trait à la participation des entraîneurs, plus de 90 000 personnes participent chaque année aux ateliers du PNCE; c’est l’un des plus imposants programmes de formation pour les adultes au pays. Plus d’un million d’entraîneurs ont suivi un atelier du PNCE depuis sa création dans les années 1970.
Le rapport du Conference Board of Canada dit:
« Ce sont les entraîneurs qui sont à la base d’une expérience de qualité... C’est la qualité des entraîneurs qui fait la qualité du sport. »
Encore une fois, je crois qu’il y a un véritable consensus au sujet de l’importance du rôle que jouent les entraîneurs.
En ce qui concerne les domaines dont le gouvernement fédéral peut faire davantage la promotion, nous avons des obstacles et des défis. Nous tenons actuellement des discussions en vue de recueillir les commentaires du milieu, des entraîneurs et des formateurs des entraîneurs. Parmi les enjeux très souvent mentionnés, nous avons le coût et la durée du processus de certification. Dans la majorité des cas, il s’agit d’entraîneurs bénévoles qui offrent déjà de leur temps, et on leur demande en plus de suivre un programme de formation et d’en assumer les frais. Voilà d’importants enjeux au pays qui touchent divers sports.
L’accessibilité et la visibilité de la formation du PNCE... Dans les grands centres urbains, le programme est facilement accessible, mais dans les régions rurales... Nous avons 67 sports, dont certains sont moins populaires, et le programme n’est donc pas offert très souvent. Bref, l’accessibilité est un enjeu important. Une partie du problème tourne autour de la capacité des organismes de sport d’offrir le programme en raison de leurs ressources humaines et financières.
J’aimerais vous mentionner deux études: le Rapport sur la situation des entraîneurs et des entraîneures au Canada, qui a été réalisé en 2009, et l’étude sur l’amélioration de l’entraînement de haut niveau faite par À nous le podium et l’Association canadienne des entraîneurs. Ces travaux ont vraiment permis de souligner que nous avons besoin de plus de postes d’entraîneurs à plein temps en vue de soutenir les athlètes canadiens.
J’ai noté quatre aspects que j’aimerais que vous examiniez. Le premier concerne l’apprentissage en ligne en vue d’essayer de réduire les coûts et d’accroître l’accessibilité pour soutenir les organismes de sport. La prestation de certains éléments du PNCE en ligne aborderait la question de l’accessibilité et réduirait certains coûts. Je crois comprendre que certains programmes du gouvernement fédéral portent sur la technologie. Ce serait un aspect qui influerait grandement sur la formation d’entraîneurs pour divers sports.
Une autre idée qui revient très souvent est la possibilité de créer un crédit d’impôt pour les frais d’inscription aux ateliers du PNCE. Il y a déjà un crédit d’impôt pour la condition physique des enfants, mais les entraîneurs bénévoles qui suivent des ateliers du PNCE doivent en assumer les coûts. Les gens demandent fréquemment la création d’un tel crédit d’impôt.
Il y a aussi l’établissement de liens avec les universités, en ce qui a trait particulièrement aux entraîneurs de haut niveau et aux entraîneurs rémunérés, en vue de créer des programmes de diplôme en entraînement et de faire de la recherche en la matière. Le gouvernement fédéral investit beaucoup d’argent dans la recherche par l’entremise des diverses subventions des conseils, mais très peu de ces fonds sont investis dans le sport. C’est un commentaire que nous entendons souvent de la part des professeurs universitaires qui jouent un rôle important dans la conception, l’élaboration et la prestation du programme de formation des entraîneurs, mais ces gens vont là où il y a des subventions en santé, par exemple. Il y a donc un véritable besoin sur le plan de la recherche en sport et en entraînement. C’est vraiment le moteur des universités, et nous reconnaissons la valeur de la contribution que les départements d’éducation physique et de kinésiologie peuvent faire à nos programmes.
Enfin, pour ce qui est des programmes à coûts partagés entre les gouvernements fédéral et provinciaux concernant la rémunération des entraîneurs, même s’il y a récemment eu beaucoup de progrès en ce qui a trait à l’accroissement du nombre de postes d’entraîneurs sur la scène nationale, il est encore difficile de vraiment faire carrière en tant qu’entraîneur aux niveaux inférieurs à celui des équipes nationales. Nous avons eu beaucoup de discussions avec les provinces à ce chapitre, et il semble y avoir une certaine ouverture au sujet notamment des programmes à coûts partagés.
Je vais m’arrêter là; je dois avoir parlé environ 10 minutes. Voilà certaines des idées clés dont je tenais à vous faire part. Merci.
Je n'ai préparé ni de déclaration ni de notes, mais j'ai 46 années d'expérience comme entraîneur. Vous vous demandez sans doute comment un homme qui paraît aussi jeune peut avoir autant d'expérience. Je pense que j'ai commencé à entraîner quand j'étais encore dans la ventre de ma mère.
Je veux simplement vous faire part de certaines de mes réflexions aujourd'hui. J'ai de nombreuses solutions à proposer à quelques-uns des problèmes, mais comme nous n'avons pas assez de temps pour que je vous les énumère, si vous voulez me réinviter, je me ferai un plaisir de revenir. J'aimerais aborder quelques-unes des préoccupations que j'ai eues pendant mes 46 années de carrière. Je vais vous décrire brièvement mon parcours.
J'ai commencé à entraîner à un très jeune âge dans un sport différent de celui dans lequel j'oeuvre en ce moment, soit au basketball. J'ai entraîné à tous les niveaux. J'ai été entraîneur bénévole quand j'étudiais à l'université. J'ai entraîné au collège, à l'échelle locale, à l'université, au niveau junior et, enfin, j'ai été un entraîneur national pendant neuf ans. J'ai donc entraîné à tous les niveaux, et je le fais encore aujourd'hui parce que...
Il y a 65 personnes qui travaillent pour notre organisation. Nous sommes probablement la plus importante organisation de gymnastique en Amérique du Nord — ou l'une des plus importantes. Il y en a peut-être une ou deux dont nous n'avons pas encore entendu parler. Nous comptons 1 600 jeunes âgés de 18 mois à 18 ans, et nous avons un grand nombre de jeunes entraîneurs qui prennent la relève.
Nous avons du mal à trouver de bons entraîneurs, en fait, nous avons du mal à trouver des entraîneurs en général, car ce n'est pas vraiment un très bon emploi. Les heures, la paie et la longévité de la carrière dans l'entraînement sont mauvaises. Et selon le type de groupes que l'on entraîne, ce peut être encore plus problématique. Dans notre cas, par exemple — je sais que la situation n'est pas la même dans tous les sports —, lorsque les parents s'engagent... Bien entendu, les parents en savent plus que les entraîneurs parce qu'ils sont des parents formés et non pas des entraîneurs formés, et ils pavent désormais la voie. Les difficultés dans tous les sports sont différents — j'en suis conscient —, mais je peux vous faire part de certaines auxquelles on se heurte dans mon sport.
Lorsque j'étais un entraîneur professionnel, des gens m'arrêtaient dans la rue, des amis à moi, et me demandaient ce que je faisais dans la vie. Je répondais que j'étais entraîneur et ils disaient, « Non, mais que fais-tu vraiment »? Le sport au Canada est perçu comme une activité; on n'y accorde pas forcément autant d'attention qu'on le devrait.
J'ai aussi appris il y a très longtemps que ceux qui sont très engagés sont parfois ceux qui sont très attachés au sport, à leurs enfants ou à un entraîneur dans le sport. Comme il y a les Jeux olympiques et paralympiques et des compétitions de cette nature, nous avons tendance, comme tout le monde le sait, à agiter le drapeau et à en faire un peu plus, notamment avec l'entraînement.
Mais tout commence bien plus tôt. Si vous venez à notre club, vous verrez tous les jours des tout-petits de 18 mois se familiariser avec les installations, et ils doivent être accompagnés. Comme John l'a dit, la certification est très importante. Toutefois, si vous avez de jeunes entraîneurs qui travaillent avec ces jeunes enfants... Pour être certifié comme entraîneur de gymnastique, il faut suivre trois ou quatre week-ends de formation et débourser quelques centaines de dollars. Nous payons la moitié des frais et les futurs entraîneurs en paient l'autre moitié, puis ils regagnent cet argent par après. Comme je l'ai dit, ils doivent faire face à bien des problèmes, ce qui n'est pas facile pour eux.
Je suis content que John ait mentionné le document électronique. Je lui en ai glissé un mot seulement aujourd'hui. Je ne sais pas comment il a fait pour tout préparer en format électronique aussi rapidement.
M. John Bales: C'était assez rapide, n'est-ce pas?
M. Wayne Hussey: Oui, c'est fantastique. Vous avez réagi rapidement. J'en suis ravi.
La seule chose qu'il n'a pas indiquée dans le document... J'aimerais que cette formation soit offerte gratuitement. C'est l'une des mesures que nous pouvons offrir. Nous dépensons beaucoup d'argent sur ces formations, mais nous pourrions offrir des cours d'initiation à l'entraînement en ligne pour que les gens puissent suivre la formation sans frais et à leur convenance. Ces entraîneurs en herbe seront probablement plus tard les parents qui s'engagent dans les différents sports que pratiqueront leurs fils et leurs filles. S'ils veulent aller plus loin, comme je l'ai fait, et devenir des entraîneurs professionnels, il y a des niveaux supérieurs de certification en entraînement, qui prennent plus de temps car il y a plus à apprendre.
Au niveau communautaire cependant, dans mon jeune temps — certains d'entre vous qui sont de ma génération sauront de quoi je parle à tout le moins —, c'était nos mères et nos pères qui entraînaient les équipes de sport, et je sais pertinemment qu'ils n'avaient aucune certification. Ils aimaient le sport et les enfants et ils avaient le temps, l'intérêt et le désir sincère d'être là pour entraîner les jeunes.
Nous entendons bien souvent dans le sport maintenant — et je le sais grâce à des études réalisées dans le hockey, le football, le baseball et le basketball — que nous jouons à trop de jeux, mais ne pratiquons pas assez. Ce n'est pas forcément parce que nous n'avons pas d'excellents entraîneurs, car bien souvent, c'est le coup du hasard: Qui avons-nous dans notre région?
Je dirais que nous essayons maintenant de recruter des entraîneurs tous les trimestres, chaque année, et nous avons du mal a trouver des entraîneurs du Canada. Nous devons aller à l'étranger. Nous recrutons des entraîneurs de la Roumanie, de la Russie, de l'Angleterre et de l'Irlande. Comme c'est une profession difficile, nous devons trouver des moyens de la rendre plus attrayante, surtout si nous voulons la prendre au sérieux et voulons que les enfants qui travaillent très fort pour participer à des activités... parce que nous leur disons de le faire; nous leur disons de délaisser l'ordinateur et d'être plus actifs. Ce qui fait défaut cependant, ce sont des gens qui sont prêts à les entraîner.
Il y a sept ans, nous avons construit une installation consacrée à la gymnastique à Oakville. Comme dans bien des sports, nous étions situés dans un immeuble commercial. Nous sommes passés de 800 à 1 600 enfants par session — vous pouvez multiplier ce chiffre par trois —, et un millier de jeunes participent aux camps d'été.
Les installations jouent un grand rôle également. Si vous construisez d'excellentes installations et avez des entraîneurs qui offrent de bons programmes, les enfants s'inscriront.
Nous avons 240 enfants qui font de la compétition. Nous sommes passés d'une trentaine d'entraîneurs à environ 65 ou 70. Nous avons environ 500 enfants sur la liste d'attente.
Nous avons construit le nouvel immeuble grâce à l'aide financière des gouvernements fédéral et provincial dans le cadre d'un projet à Oakville. Il nous a coûté 1,7 million de dollars — le coût total était de 3 millions de dollars — et nous avons remboursé l'argent en 10 ans au lieu de 20 ans.
Conformément à notre entente, nous n'aurons pas à payer de loyer pendant 30 ans, mais parce que nous n'avons plus de place disponible et que nous pensons avoir la bonne formule, nous demandons maintenant à la municipalité de construire une autre installation avec nous. Nous n'aimons pas que des enfants soient sur une liste d'attente; nous voulons qu'ils soient actifs.
Je pense que bien des choses peuvent arriver dans le sport au Canada. J'espère que votre comité pourra cibler bon nombre des mesures pouvant être prises et faire des percées avec les différents sports. Je pense que certaines sont plus faciles que d'autres, et je sais qu'il y a des défis de taille à relever.
Je répète que j'ai 46 années d'expérience. Nous procédions à des planifications quadriennales quand j'étais un entraîneur national, où nous réunissions des gens de partout au pays. Nous avions tous de beaux projets, pour apprendre par la suite que nous n'avions pas les fonds nécessaires pour les concrétiser. Nous devions ensuite planifier à nouveau en fonction de l'argent que nous disposions.
Voici tout ce que je suggère. Je sais que les ressources sont limitées. Je n'aime pas trop demander de l'argent ou de l'aide. J'aimerais générer de l'argent par l'entremise de sociétés, en gérant le sport comme une entreprise. Je pense que c'est possible, mais il y a probablement certaines mesures que les gouvernements peuvent prendre aux niveaux fédéral et provincial pour venir en aide à la majorité des sports. Vous devez vous montrer créatifs, sortir des sentiers battus et mettre au défi les amateurs de sports à trouver des idées.
Merci.
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Pour moi, le sport est une pierre angulaire pour bien des choses. Par exemple, je ne suis pas un grand gymnaste. Je jouais au basketball et je n'ai jamais été doué en gymnastique quand j'ai débuté dans ce sport. Je me suis alors aperçu que ces enfants de 8, 9 et 10 ans faisaient des acrobaties et des figures sur des poutres que nous aurions peur de faire. J'aime que mes pieds soient fermement cloués au sol, mais pas eux. J'ai donc pris soudainement conscience à quel point il était important pour eux de se tenir en forme.
Nous avons également appris que le sport requiert un niveau de concentration si élevé que les bienfaits s'en ressentent ailleurs, dont à l'école. On a découvert que les résultats scolaires des élèves — qu'ils soient bons, mauvais ou indifférents — s'amélioraient une fois qu'ils commençaient un sport et qu'ils continuaient de le pratiquer plus longtemps, en raison du niveau de concentration.
Je l'ai remarqué même après mes études universitaires. Je n'étais pas certain que bon nombre de mes coéquipiers réussiraient en affaires — c'étaient des sportifs et ils avaient eu des études universitaires ou des habitudes d'étude, disons, discutables —, mais parce qu'ils faisaient du sport et qu'ils ont acquis quelques variables qui n'étaient pas enseignées à l'université, ils sont devenus d'assez bons entrepreneurs. Ils savaient comment traiter avec les gens, comment régler les problèmes; ils avaient des buts communs.
J'ai pratiqué un sport d'équipe. J'ai toujours cru que l'on est aussi intelligent que les gens que l'on côtoie. On est aussi compétent que les gens dont on s'entoure et avec qui l'on travaille. C'est pourquoi j'aime former des équipes. Je connais rien à la gymnastique, mais nous avons l'un des meilleurs clubs de gymnastique en Amérique du Nord. Je connais les affaires et l'entraînement, si bien que je recrute de bons entraîneurs et, parce que je peux gérer une entreprise, j'ai les moyens de les payer. Il existe donc des moyens de contourner les obstacles.
Le sport est une pierre angulaire. Il y a quatre sports clés; la gymnastique en est un, l'athlétisme aussi. Prenons un sport comme la natation. Apprendre à nager est une aptitude qu'on acquiert pour la vie.
Il y a toujours quelque chose que l'on apprend dans le sport et qu'on peut ensuite appliquer à son quotidien, et je pense que c'est la raison pour laquelle le Canada et d'autres pays sont si passionnés de sport. Ce n'est pas forcément à cause des aptitudes incroyables que des gens possèdent. Je pense que ce sont les autres avantages que le sport peut apporter aux gens.
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Je vous remercie de votre présence, messieurs.
Je veux me concentrer sur ce que j'ai devant moi, soit votre mémoire. Je le trouve très intéressant et constructif.
J'aime ce qu'il apporte à la table, c'est-à-dire un incitatif, le fait que l'entraînement fait partie intégrante de nombreux sports. Nous avons des programmes comme À nous le podium et d'autres programmes qui incitent les Canadiens à se dépasser et qui ont toutes sortes de retombées lorsque quelqu'un remporte une médaille d'or. Il y a toutefois un lien manquant avec la population: pour y arriver, il faut de bons entraîneurs. Je sais que je prêche ici à des convertis, mais il faut que la population sache que vous avez besoin de soutien et qu'il existe des incitatifs comme le crédit d'impôt pour aider les athlètes. Lorsque les parents jouent le rôle d'entraîneur, c'est merveilleux et super, mais le problème, c'est qu'ils doivent aussi s'occuper des collectes de fonds — vendre du pain, etc. —, et que l'expertise en entraînement passe en dernier.
La première partie est très intéressante. J'habite dans une circonscription entièrement rurale. Il y a une liste de mesures — les déductions fiscales, etc. Il me semble que vous suggérez que cela devrait se trouver en haut de la liste, mais nous n'avons jamais vraiment envisagé d'offrir des déductions fiscales, en particulier dans ce domaine.
Mais c'est la dernière partie qui m'intéresse: les programmes fédéral-provinciaux à frais partagés. Pouvez-vous me donner un exemple? Pour nous, les programmes fédéral-provinciaux à frais partagés... C'est beaucoup plus compliqué dans un pays comme l'Australie, je présume. Au Royaume-Uni, il n'y en a tout simplement pas, un programme fédéral, etc. Vous avez parlé d'un programme fédéral à frais partagés offert par Service Canada.
J'aimerais tout d'abord vous entendre sur les programmes fédéral-provinciaux à frais partagés et les moyens à prendre pour encourager la formation des entraîneurs.
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Dans notre région, ce sont souvent des jeunes qui fréquentent déjà la piscine qui vont devenir entraîneurs. La natation est fort populaire au Québec. Un grand nombre de jeunes s'inscrivent dans le cadre du programme de natation, que ce soit à l'été ou à l'hiver. Habituellement, ces jeunes finissent par devenir sauveteurs, et ce sont toujours les sauveteurs qui doivent faire office d'entraîneurs pendant l'été. Ce ne sont pas deux emplois distincts: on est entraîneur le matin et sauveteur l'après-midi.
Ce sont donc toujours des sauveteurs qui deviennent des entraîneurs. Ce sont pour la plupart d'anciens nageurs, qu'ils aient fait de la nage synchronisée, du water-polo ou une autre activité. Au Québec, nous sommes très chanceux d'avoir le programme de piscine extérieure, car il nous permet de former non seulement les athlètes, mais aussi les entraîneurs.
Pour ce qui est d'intervenir dans les universités, je ne saurais dire si je suis favorable ou non à l'idée. Je crois que ce qui manque au chapitre de la formation des entraîneurs, c'est un programme comme tel. Aux niveaux un ou deux du PNCE, avant d'arriver au niveau trois, on n'apprend pas grand-chose, qu'on soit d'accord avec moi ou pas. À ces niveaux, ce n'est que de la paperasse. On étudie en classe pendant environ un week-end, puis on aura peut-être un week-end de formation pratique.
À mon avis, on n'apprend pas beaucoup dans les cliniques officielles de certification des entraîneurs du PNCE. C'est quand j'ai été jumelé à des entraîneurs plus expérimentés pendant toute une session que j'ai le plus appris. C'est là que l'essentiel de l'apprentissage s'effectue.
Il est très difficile de conserver les entraîneurs, surtout pour des raisons financières, selon moi. C'est vraiment difficile; les clubs n'ont pas beaucoup accès aux piscines. Chaque club a un nombre déterminé de programmes, et ils se font concurrence pour pouvoir utiliser les piscines. On finit donc par être entraîneur 10, 11 ou 12 heures par semaine, et même si le salaire horaire est intéressant, on ne gagne pas suffisamment de revenus pour pouvoir continuer ainsi longtemps.
Pour ma part, je suis entraîneur professionnel, mais je dois donner quatre ou cinq séances d'entraînement par jour pour vivre de mon métier.
Ce serait une bonne idée d'offrir un programme à l'université, mais j'ignore combien de gens le suivraient jusqu'à la fin, en sachant que même s'ils le terminent, ils se retrouveront dans la même situation par la suite. Le problème financier sera encore là.
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Merci, monsieur le président. Je tiens à remercier nos deux témoins de comparaître.
J'ai fréquenté l'université dans le Canada atlantique et je me souviens des équipes de natation. Il en venait plusieurs de l'ouest de l'île de Montréal, et je présume que la plupart faisaient partie de votre association. Vous remportez donc certainement un brillant succès, en plus des athlètes qui ont participé aux Jeux olympiques.
J'ai quelques questions à vous poser.
Je m'intéresse, monsieur Showers, à la carrière d'entraîneur que vous poursuivez. Le témoin précédent a parlé de quelques initiatives, qui reviennent à ce qui s'appelle le PNCE. Il a parlé de l'apprentissage électronique; vous avez toutefois souligné l'importance du jumelage dans la formation des entraîneurs.
Regardons les choses en face: la vaste majorité des bons entraîneurs de hockey, s'ils ne sont pas d'anciens joueurs de hockey professionnels, ont certainement presque atteint ce niveau. Voilà qui constitue en soi un élément de jumelage, dans le cas d'une personne comme Alex Baumann, qui a connu une excellente carrière d'entraîneur. C'était malheureusement en Australie, mais il n'en demeure pas moins que c'est un bon entraîneur.
Comment les gens des petites communautés, comme un bon entraîneur potentiel à Rimouski, peuvent réussir à faire du jumelage dans un club comme le vôtre? On peut probablement apprendre davantage de ces initiatives.
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C'est peut-être un sujet délicat pour certaines personnes présentes, mais si nous parlons du développement d'athlètes d'élite, les parents représentent aussi un gros problème, en particulier là où nous sommes.
M. Scott Simms: Oui, et nous avons déjà vécu ça.
M. Matt Showers: Ils veulent des résultats immédiats, alors ils vont au club qui produit les enfants de 12 ans les plus rapides. Mais en fait, qui se préoccupe de la vitesse de votre jeune de 12 ans?
Regardez les 10 nageurs de 25 ans qui sont les plus rapides, et ceux qui étaient parmi les 10 premiers à 15 ans, 10 ans auparavant, et vous verrez que ce ne sont jamais les mêmes. Vous pouvez bien être une vedette à 10, 11 ou 12 ans, cela ne veut pas dire que vous allez continuer. Vous risquez plus vraisemblablement d'atteindre un plateau en quelques années, et personne ne saura qui vous êtes quand vous aurez atteint 20 ou 25 ans, et ce, si vous nagez encore. La plupart des enfants sont épuisés et arrêtent de nager.
C'est là que s'en va une bonne partie de nos talents. Ça fait peine à voir, mais beaucoup de nos jeunes talents de 13, 14 ou 15 ans ne donnent plus de résultats. Ça finit par vous peser. C'est un sport très dur, mentalement. C'est vraiment dur, mentalement, pour le jeune de cet âge qui n'arrive pas, en compétition, à faire mieux que quelques années auparavant, alors il abandonne. Nous avons eu tant de jeunes talentueux qui ne se rendent pas jusqu'au bout. Ils ne continuent pas, passé 16 ans.
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C'est compliqué, surtout, comme Matt l'a dit, parce que les Jeux olympiques intéressent énormément de monde. Les gens retiennent quelques noms et choisissent un pays. Si les Canadiens participent à une course à relais, les relais sont très excitants.
Les compétitions de natation se terminent généralement par le 50 mètres, style libre, ce qui est très excitant, mais en réalité, les principales courses sont le quatre nages individuel, sur 200 ou 400 mètres. Le 1 500 mètres, style libre, n'est pas vraiment très excitant à regarder.
Je ne suis pas pessimiste en ce qui concerne le sport en soi, mais pour répondre à votre question de savoir où commencer, je dirais que c'est dans les écoles primaires. Il s'agirait d'inclure la natation et tous les sports dans un programme d'éducation physique.
Aux États-Unis, quand il y a compétition de natation universitaire, les gradins sont bondés de gens qui viennent encourager l'équipe. Nous commençons à voir cela un peu au cégep. Si c'était possible dans les écoles secondaires — cette culture —, ça aiderait. Si chaque école secondaire, ou au moins une école du secteur avait une piscine, ce serait un pas énorme dans la bonne direction, celle de faire en sorte que des jeunes veuillent regarder de la natation à la télé.
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Pour obtenir les meilleurs résultats, je pense qu'il faudrait consacrer les fonds aux entraîneurs. Partout au Canada, je pense, et non seulement au Québec, les parents vont retirer leurs enfants d'un club pour en essayer un nouveau chaque année. C'est fréquent où nous vivons, mais je pense que cela se produit partout. Les parents vont inscrire leur enfant au club qui semble donner les meilleurs résultats. Ce club n'a pas nécessairement les meilleurs entraîneurs. C'est peut-être qu'il a eu de la chance et qu'il compte, parmi ses membres, des enfants talentueux.
J'aimerais voir la même chose qu'au hockey: les enfants jouent au hockey en fonction de leur lieu de résidence. Si vous vivez dans tel ou tel district, vous jouez au hockey à tel endroit.
Une voix: [Note de la rédaction: inaudible]
M. Matt Showers: Je ne le sais pas, mais... Que ce soit vrai ou pas pour le hockey, je pense vraiment qu'il devrait en être ainsi pour la natation, au moins jusqu'à un certain âge. Quand vous avez 16, 17 ou 18 ans et que vous voulez choisir où nager, pas de problème.
Mais je pense que les entraîneurs et les clubs font fausse route. Il y a trop de lutte entre les clubs concernant certains jeunes, certains entraîneurs et le talent, alors qu'il serait possible de dire que tout jeune du Québec ou du secteur qui a du succès représente une victoire pour tous les entraîneurs. Si un jeune Canadien réussit, c'est une victoire pour tout le monde: tout le monde peut s'entraider.
Je pense qu'en fin de compte, ce sont les entraîneurs. La location de la piscine, ça ne changera pas.