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Merci, monsieur le président.
C'est avec plaisir que je viens témoigner devant vous aujourd'hui pour vous aider à remplir votre rôle important.
C'est un honneur pour moi d'avoir été nommé président du CRTC, soit un important devoir public que j'entends assumer avec un sens élevé des responsabilités, ainsi qu'avec enthousiasme à l'idée de ce qui nous attend au cours des cinq prochaines années.
Je vous remercie de m'avoir invité à venir vous faire part de mes opinions concernant l'avenir et le mandat du CRTC. Ce n'est pas ma première fois devant votre comité, et je ne m'attends pas à ce que ce soit la dernière.
[Français]
Je vois beaucoup de nouveaux visages autour de la table, alors permettez-moi, monsieur le président, de me présenter un peu.
Mon intérêt envers l'industrie des communications remonte déjà à plusieurs années. Après avoir terminé mes études universitaires, j'ai pratiqué le droit administratif de la propriété intellectuelle et des communications à Montréal.
En 1994, j'ai commencé à travailler au CRTC, au sein du Contentieux, et cinq ans plus tard, j'ai été nommé directeur exécutif de la radiodiffusion. À ce titre, j'étais responsable de l'élaboration de l'application de toutes les politiques réglementaires liées à la radiodiffusion. J'ai bien sûr eu l'occasion de comparaître devant ce comité en portant ce chapeau à plusieurs occasions.
En 2002, j'ai quitté le CRTC afin de relever de nouveaux défis au sein du ministère du Patrimoine canadien. En tant que sous-ministre adjoint, tout d'abord, responsable des Affaires internationales et intergouvernementales et des Affaires culturelles, j'ai été entre autres responsable des lois, des politiques et des programmes liés aux échanges commerciaux dans le domaine de la culture, du sport, des investissements étrangers, du droit d'auteur, de la radiodiffusion, des industries culturelles et des arts. J'ai eu l'occasion de comparaître de nouveau et de porter chaque chapeau à plusieurs reprises devant le comité.
De plus, j'ai occupé le poste de secrétaire adjoint des opérations gouvernementales au Secrétariat du Conseil du Trésor de septembre 2011 jusqu'à mon retour, tout récemment, au CRTC. Malheureusement, je n'ai pas eu la chance de comparaître devant un comité pendant cette période parce que j'ai occupé le poste trop brièvement.
[Traduction]
Un peu plus de 100 jours se sont écoulés depuis mon retour au CRTC, et j'ai été extrêmement occupé. J'ai visité la plupart des régions du pays et tous nos bureaux régionaux, et j'ai rencontré des hommes et des femmes formidables qui ont à coeur les intérêts du CRTC. De plus, j'ai présidé une audience publique très importante à Montréal au sujet de la transaction proposée entre BCE et Astral.
L'avenir du secteur des communications repose avant tout sur une technologie qui évolue rapidement, le dynamisme et le caractère novateur de l'industrie, et la créativité des Canadiens. Au cours des prochaines années, le CRTC agira à titre de facilitateur; nous voulons jouer un rôle clé en vue de faire en sorte que les Canadiens, qu’ils soient citoyens, créateurs ou consommateurs, aient accès à un système de communications de calibre international.
[Français]
J'aimerais vous expliquer la manière dont je vois les besoins des Canadiens, des besoins qui sont à la fois différents, complémentaires et liés entre eux.
En tant que citoyens, les Canadiens veulent participer à la vie démocratique et culturelle du pays. Ils y parviennent en écoutant et en regardant des bulletins d'information et des émissions d'affaires publiques au sein du système de communications auquel tous les Canadiens ont accès, y compris les personnes ayant un handicap. Les citoyens s'attendent aussi à ce que les fournisseurs de services et les télévendeurs respectent leur vie privée.
En tant que créateurs, les Canadiens conçoivent du contenu novateur et s'assurent qu'il est diffusé sur toutes les plateformes, notamment la télévision, la radio, le Web et les appareils mobiles, à l'intention d'auditoires nationaux et internationaux.
Les producteurs, les acteurs, les réalisateurs, les artisans, les scénaristes, les techniciens, les radiodiffuseurs, les distributeurs de large bande, les fournisseurs de services sans fil et les innovateurs dans le domaine des médias numériques créent du contenu qui reflète la richesse de la diversité nationale, ethnoculturelle ainsi que linguistique du Canada.
Enfin, les Canadiens sont aussi des consommateurs, qu'ils soient des clients résidentiels ou des clients d'affaires. Ils désirent obtenir un choix de services de communications de grande qualité, fiables et à des prix abordables. Vous savez, chaque année, une famille canadienne typique dépense plus de 2 100 $ en services de communications. Cela représente la sixième dépense en importance pour la plupart des ménages. Il est donc tout à fait naturel que les attentes des Canadiens envers l'industrie des communications et le CRTC soient élevées.
[Traduction]
À la fin du mois d'août, j'ai annoncé la création d’un nouveau poste au CRTC, à savoir le poste de dirigeant principal de la consommation, parce que j'ai vu la nécessité de raffiner l'intégration des enjeux touchant à la consommation dans tous les aspects du travail du CRTC. La dirigeante principale de la consommation s’assurera que les besoins et les intérêts des consommateurs sont au coeur de notre processus décisionnel, de nos travaux de recherche et de nos activités d'information — en gros, dans tout ce que nous faisons.
Je veux m'assurer que les Canadiens sont au centre du système de communications. J'ai l'intime conviction que pour bien fonctionner un système de communications doit compter sur des fournisseurs de services pouvant se faire concurrence de manière équitable, mais un marché dynamique a aussi besoin de consommateurs éclairés et habilités. À cette fin, au cours des prochains mois, nous comptons être proactifs en vue de fournir aux Canadiens des renseignements utiles qui les aideront à faire des choix éclairés dans un marché de plus en plus complexe et concurrentiel.
[Français]
Le 6 septembre dernier, nous avons publié notre plan triennal. Chacun de vos bureaux a dû recevoir une version électronique de ce document. Le plan précise les activités que nous comptons réaliser d'ici 2015 afin de nous assurer que les Canadiens ont accès à un système de communications de classe mondiale. Ces activités sont réparties en trois jalons: créer, brancher, protéger.
[Traduction]
Le jalon « créer » renvoie aux activités qui permettent de nous assurer que les Canadiens ont accès à un contenu passionnant et créatif provenant de sources et de plateformes diverses. Ces activités comprennent l'élaboration de politiques pour les différents services de radiodiffusion et l'octroi de licences aux stations de radio et de télévision.
Le jalon « brancher » renvoie aux activités qui permettent de nous assurer que les Canadiens peuvent utiliser des services de communications novateurs et de grande qualité, et ce, à un coût abordable. Ceci comprend les services qui facilitent aux Canadiens ayant un handicap l'accès aux systèmes de communications.
Le jalon « protéger » renvoie aux activités qui permettent de renforcer la sécurité des Canadiens et de mieux faire valoir leurs intérêts. Par exemple, le CRTC s'assure que les Canadiens ont accès à des services de communications d'urgence, y compris le service 911. Ce jalon comprend aussi la mise en application et le respect des règles du CRTC en matière de communications non sollicitées.
[Français]
En tant qu'organisme de réglementation, il nous incombe d'informer le public du travail que nous comptons réaliser. J'ai donc l'intention de mettre à jour le plan triennal au moins une fois par année. En vue de favoriser la participation du public à nos instances, nous avons publié, le 4 septembre dernier, l'édition annuelle de notre « Rapport de surveillance des communications », que vous avez peut-être déjà eu l'occasion de consulter. Ce document public, qui renferme des données faisant autorité, vise à stimuler la participation éclairée des Canadiens au travail que nous réalisons. Il leur fournit de l'information sur le financement, l'établissement des coûts et d'autres indicateurs et tendances d'importance.
[Traduction]
Sans la participation du public à notre travail, nous ne pouvons tout simplement pas servir l'intérêt public.
En tant que président du CRTC, je préside les rencontres des conseillers à l'appui du processus décisionnel lié à la politique et à la réglementation. Je suis également l'administrateur général de cet organisme. C'est à ce titre que j'aimerais vous faire part de mes opinions concernant l'avenir du CRTC.
En 2017, au moment de quitter mes fonctions, je veux que le CRTC inspire davantage confiance aux Canadiens et qu'il leur permette de profiter pleinement d’un système de communications de calibre mondial. Voilà le haut niveau d'excellence que nous devons atteindre jour après jour dans toutes nos actions, peu importe si nous choisissons de recourir à la réglementation ou de compter sur le marché pour servir l'intérêt du public et atteindre les objectifs fixés par le Parlement.
De plus, comme tous les organismes publics, le CRTC doit observer les normes de probité les plus élevées. Chaque dollar dépensé doit apporter quelque chose aux Canadiens. Chaque action prise doit renforcer l’intégrité de nos processus et de nos décisions.
[Français]
Tout au long de ma carrière dans la fonction publique canadienne, l'engagement envers l'excellence dans la gestion a constitué l'un de mes principes fondamentaux. Il en sera de même au CRTC. Cela permettra d'assurer que notre conduite repose sur des valeurs et une éthique qui sont celles de la fonction publique canadienne, que nous gérons les fonds publics de manière responsable et que nous faisons rapport sur les progrès réalisés.
À cette fin, le CRTC a adopté récemment son propre code de conduite afin que les employés connaissent ses attentes au chapitre des valeurs et des comportements. Le code comporte des lignes directrices afin d'encadrer nos rapports avec les Canadiens et les représentants de l'industrie des communications, et leur confère un cadre approprié. Nous devons également voir à ne pas devenir des décideurs totalement détachés fonctionnant dans une tour d'ivoire. Nous devons comprendre les défis de l'industrie et les occasions qui s'offrent à elle, tout comme nous devons comprendre les préoccupations des Canadiens. Les échanges doivent se dérouler dans un contexte permettant de préserver l'intégrité de nos processus et du mandat public qui nous a été confié.
En conclusion, monsieur le président, je suis fier d'avoir servi les Canadiens tout au long de ma carrière, et c'est un honneur pour moi d'avoir été nommé président à ce moment décisif.
[Traduction]
Comme à l'habitude, c'est avec plaisir que je répondrai à vos questions. Je vous rappelle néanmoins que je ne suis en poste que depuis 100 jours.
Tout d'abord, je vous remercie d'avoir accepté l'invitation de nous rencontrer. De toute évidence, tous les sujets réglementés par le CRTC sont sur toutes les lèvres ces jours-ci. L'agenda de vos 100 premiers jours est certainement plus chargé que celui des présidents qui ont été nommés au CRTC au cours des années précédentes.
Le mandat est très large. Les technologies ont beaucoup changé. Je peux présumer que si vous aviez été nommé il y a 10 ans, vous auriez eu à traiter de questions complètement différentes. D'ailleurs, j'aimerais revenir sur le deuxième paragraphe de votre texte, où vous décrivez les besoins des Canadiens.
On a connu une décentralisation relativement à l'accès aux médias, au divertissement, aux nouvelles et à tout ce qui est normalement transmis par les ondes. Aujourd'hui, il y a une concentration des médias. Par conséquent, lorsque vous dites qu'on aimerait s'assurer que toutes ces activités reflètent la richesse et la diversité régionale, ethnoculturelle et linguistique du Canada, je ne peux m'empêcher de penser immédiatement au Fonds pour l'amélioration de la programmation locale qui, étonnamment, a été aboli.
Si j'ai bonne mémoire, une commissaire, Mme Poirier, ne comprenait pas comment on pouvait espérer que les stations allaient investir dans la programmation locale sans qu'ils aient de revenus publicitaires à cet égard.
Comment peut-on s'attendre à ce que les diffuseurs locaux réinvestissent dans la production locale, d'après vous, à la suite de la disparition de ce programme?