:
Merci, monsieur le président.
Je regarde l'horloge et je constate qu'il me sera possible de rester cinq minutes de plus. Je m'excuse d'être arrivé un peu en retard. Comme j'ai à faire à la Chambre à 10 heures, je vais rester cinq minutes de plus. Cela compensera.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui. Je voudrais commencer par vous féliciter, monsieur le président, pour vos nouvelles fonctions et votre élection à la présidence du Comité permanent du patrimoine canadien. Je sais que vous ferez de l'excellent travail.
Je voudrais aussi féliciter les membres du comité qui y siégeaient au cours de la dernière législature d'avoir été nommés à nouveau.
Quant aux nouveaux membres, je leur souhaite la bienvenue dans l'un des meilleurs comités du Parlement, un comité qui étudie des choses importantes pour tous les Canadiens, particulièrement dans les domaines de la culture et de l'unité nationale.
[Français]
En se penchant sur des questions importantes pour notre société, ce comité donne l'occasion à des Canadiens de tous les milieux de se faire entendre. De plus, il nous aide, nous les ministres et les députés, à mieux faire connaître notre travail. En ce début de session parlementaire, j'espère avoir établi une relation de travail productive avec vous.
Aujourd'hui, j'aimerais vous entretenir des plans et des démarches de notre gouvernement en vue de célébrer plusieurs anniversaires qui nous mèneront en 2017 aux célébrations du 150e anniversaire de la Confédération. Je suis accompagné ici de M. Daniel Jean, sous-ministre à Patrimoine canadien, et d'autres fonctionnaires qui sont derrière nous et qui seront heureux de répondre à vos questions par la suite.
[Traduction]
Permettez-moi de commencer en soulignant le fait qu'un 150e anniversaire n'est pas une chose courante dans les différents pays du monde. En fait, notre gouvernement croit que c'est un jalon qui doit être reconnu et célébré en grand partout dans le pays.
Certains d'entre vous se souviennent eux-mêmes des célébrations du centenaire de la Confédération en 1967, ainsi que de la fierté et du sentiment d'identité qu'elles ont inspirés. Je crois que le jalon que représente le 150e anniversaire du Canada est encore plus digne de célébrations bien pensées et de souvenirs durables. Voilà pourquoi je suis très heureux que votre comité ait adopté cette occasion comme l'un de ses premiers sujets d'intérêt dans cette nouvelle législature.
L'année du 150e anniversaire devrait être une occasion de réfléchir à ce que le Canada a réalisé dans un temps relativement court. Ce sera aussi le moment de susciter un fort sentiment de fierté et d'appartenance parmi tous les Canadiens. Les événements passés ont montré que les Canadiens participent avec enthousiasme aux grandes célébrations de portée nationale.
Le 400e anniversaire de la fondation de Québec a été célébré d'un bout à l'autre du pays, ce qui a permis aux Canadiens de mieux comprendre les premiers chapitres de l'histoire de notre pays et l'importance de cette illustre ville canadienne.
Plus récemment, nous avons vu le patriotisme des Canadiens atteindre des sommets inégalés lorsqu'ils ont encouragé nos athlètes et célébré leurs exploits aux Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 sur notre côte Ouest.
Les trois visites royales qui ont eu lieu au cours des deux dernières années ont aussi uni les Canadiens d'un océan à l'autre, les amenant à célébrer notre passé et à exprimer les espoirs que nous fondons sur cette importante institution pour l'avenir.
Ces célébrations ont permis aux Canadiens de tout le pays ainsi qu'aux visiteurs du monde entier de découvrir le Canada, son histoire, ses paysages, sa culture, nos artistes, nos communautés et nos langues officielles. Elles nous ont aussi donné l'occasion d'exprimer notre fierté et de resserrer les liens qui nous unissent.
Le 150e anniversaire du Canada pourrait donner lieu à des célébrations encore plus fastes parce qu'il fera participer tous les Canadiens de toutes les collectivités, grandes et petites, à des projets et des festivités de toutes sortes organisées non seulement pour honorer notre passé, mais aussi pour susciter un brillant avenir.
[Français]
Notre gouvernement connaît l'importance de l'histoire des symboles du patrimoine et des valeurs qui unissent les Canadiens dans une grande nation. Le discours du Trône de notre gouvernement l'énonce clairement, et j'en cite un extrait:
Les Canadiens et Canadiennes sont unis par des valeurs fondamentales et par une histoire et un but communs. Notre gouvernement joint sa voix à celle des Canadiens pour célébrer notre patrimoine, promouvoir nos valeurs et défendre ce qui est juste sur la scène internationale.
Au cours des prochaines années, nous célébrerons de grands événements, et le point culminant sera le 150e anniversaire du Canada en 2017. Cet anniversaire sera l'occasion de célébrer les grands moments qui ont façonné notre histoire et qui contribuent à notre identité nationale.
[Traduction]
Toutefois, il est évident que le plus important pour nous sera de continuer à travailler ensemble pour que le comité brasse des idées et invite des témoins à venir nous faire part de leur point de vue sur la façon dont le Parlement peut contribuer à un dialogue national sur les moyens d'en faire davantage à l'avenir. Les commémorations qui auront lieu dans les prochaines années nous permettront de mieux nous préparer en vue de notre 150e anniversaire. Nous y participerons et leur donnerons notre appui partout dans le pays.
Les thèmes communs qui relieront ces jalons comprennent le gouvernement responsable, la démocratie et la liberté, les symboles forts et les institutions stables, les droits et devoirs de la citoyenneté, l'engagement commun envers les concitoyens et la primauté du droit, nos anciens combattants, une fière histoire militaire ancrée dans le sacrifice et le service à la nation, et nous-mêmes, à titre de Canadiens qui contribuent tous les jours et par tous les moyens à l'évolution de notre pays.
[Français]
Les anniversaires qui serviront de jalons d'ici 2017 nous rappellent les grands événements, les batailles clés, les principaux personnages et les réalisations majeures qui ont forgé notre grand pays et notre identité. Notre gouvernement mettra ces anniversaires en valeur pour renforcer cette identité nationale et faire en sorte que les Canadiens comprennent leur histoire commune.
La semaine dernière, comme vous le savez, j'ai annoncé que notre gouvernement avait l'intention de souligner l'un des anniversaires historiques les plus importants, un anniversaire qui arrive à grand pas, soit le 200e anniversaire de la guerre de 1812. Cette guerre constitue un moment déterminant dans l'histoire du Canada. Sans la guerre de 1812, le Canada que nous connaissons aujourd'hui n'existerait pas. Sans la guerre de 1812, la francophonie de notre pays ne serait pas la même. Sans la guerre de 1812, l'identité des Autochtones du Canada serait complètement différente. La guerre de 1812 a jeté les bases de la Confédération et a joué un rôle déterminant dans la création de l'armée canadienne. Ceux qui ont défendu le pays sont de véritables héros canadiens, par exemple, Sir Isaac Brock, Charles-Michel de Salaberry, Tecumseh et Laura Secord. La guerre de 1812 a été celle du Canada, et il est important de la commémorer.
[Traduction]
C'est la raison pour laquelle notre gouvernement investira des sommes importantes dans les trois prochaines années pour sensibiliser les Canadiens à l'importance de ce moment déterminant de leur histoire. Ces fonds serviront au lancement d'une campagne de sensibilisation pancanadienne qui comprendra la réalisation d'un documentaire de portée nationale, l'organisation d'une exposition itinérante et la désignation du mois d'octobre comme moi de commémoration de la guerre de 1812. De plus, nous restaurerons plus de 40 sites historiques et financerons une centaine d'activités locales, de festivals et de reconstitutions partout au Canada.
Nous construirons en outre un monument permanent de la guerre de 1812 à Ottawa pour rendre hommage aux héros canadiens et pour saluer les régiments actuels des Forces canadiennes durant les cérémonies commémorant la guerre de 1812.
Nous invitons tous les Canadiens à souligner d'autres anniversaires clés au cours des prochaines années pour en apprendre davantage sur notre histoire et nos réalisations.
L'année prochaine, nous célébrerons le jubilé de diamant ou 60e anniversaire de l'accession au trône de Sa Majesté la Reine Élisabeth II.
Au cours des prochaines années, nous commémorerons la participation des Canadiens à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale, la création de plusieurs régiments canadiens et les grandes batailles qui ont marqué l'histoire militaire canadienne.
[Français]
Nous célébrerons l'anniversaire de naissance des bâtisseurs de notre pays et de notre confédération, comme Sir John A. Macdonald et Sir George-Étienne Cartier. Nous soulignerons les moments clés qui ont permis à nos ancêtres de jeter les fondations de notre pays, comme les conférences de Charlottetown et de Québec, ou encore l'institution du premier gouvernement responsable du Canada. Nous célébrerons les grandes réalisations qui ont changé le visage de notre pays et de notre société, comme l'établissement d'une colonie près de la rivière Rouge, l'expédition canadienne dans l'Arctique, l'accession des Canadiennes au droit de vote ou la création de notre drapeau national.
Au nombre des autres moments qui ont marqué notre histoire et que nous soulignerons bientôt, mentionnons le 100e anniversaire de la Coupe Grey, le 100e anniversaire de la bataille de Vimy, le 100e anniversaire de la Ligue nationale de hockey et le 25e anniversaire de l'Accord de libre-échange nord-américain. Enfin, comme vous le savez, le point culminant de toutes ces célébrations sera, en 2017, le 150e anniversaire de la Confédération.
[Traduction]
Notre gouvernement veut que les célébrations du 150e anniversaire en 2017 inspirent autant de fierté et de sens de l'identité nationale que le centenaire de la Confédération de 1967 et les Jeux de Vancouver de 2010 réunis. Nous voulons que ces célébrations demeurent gravées dans le cœur et la mémoire de tous les Canadiens. Voilà qui explique la très grande importance de l'étude entreprise par le comité pour susciter des idées et inviter les Canadiens à nous faire part de leurs réflexions et suggestions sur ce qu'il convient de faire.
Je tiens à souligner la détermination de notre gouvernement à honorer l'engagement pris dans le discours du Trône d'unir les Canadiens d'un océan à l'autre en vue de cette célébration nationale. Je crois que c'est pour le comité un excellent moyen d'entreprendre l'étude des événements liés au patrimoine canadien en se penchant sur une question qui, pour moi, échappe à toute considération partisane et à laquelle tous les Canadiens voudront participer dans l'intérêt de notre avenir.
Merci, monsieur le président.
Excusez-moi, j'avais la gorge enrouée.
:
Jusqu'ici, toutes nos institutions et sociétés d'État relevant du Patrimoine canadien ont été unanimes dans leurs efforts et leur engagement envers les projets liés à Canada 2017.
Lorsque nous choisissons les gens à nommer au conseil d'administration de nos musées nationaux, à Radio-Canada, à Bibliothèque et Archives Canada et dans tous les autres organismes, nous essayons en général de trouver des personnes tournées sur l'avenir, qui peuvent ressentir de l'enthousiasme pour un film — dans le cas de Téléfilm ou de l'ONF — ou pour l'infrastructure pancanadienne de diffusion de l'information canadienne aux Canadiens, dans le cas de Radio-Canada. Nous essayons de choisir des gens réfléchis, qui ont suffisamment d'imagination pour quitter les sentiers battus, qui ont des idées neuves à offrir, qui contestent le statu quo et qui ont une vision entrepreneuriale de la façon de diffuser l'information.
Par exemple, cette année marque le 75e anniversaire de la Société Radio-Canada. À cette occasion, la SRC a produit une émission extraordinaire sur John A. Macdonald, dont les critiques ont été quasi unanimes à reconnaître la qualité. Elle est donc engagée dans ce processus et se prépare pour 2017.
Nos musées nationaux sont en train d'organiser des expositions itinérantes. Je sais que le Musée de la guerre, le Musée des civilisations et le Musée des beaux-arts préparent tous des expositions itinérantes qui entreprendront des tournées d'ici 2017. Leurs responsables sont orientés sur l'avenir et très optimistes au sujet de ce qu'ils peuvent accomplir.
Je pense que chacun cherche à exploiter 2017 comme tremplin pour réaliser toutes sortes de programmes vraiment extraordinaires. Je suis persuadé que nous pourrons faire connaître partout dans le pays nos collections, notre histoire, notre art et notre incroyable variété de matériel éducatif. Tout le monde espère former des partenariats à cette fin avec les musées locaux et régionaux.
Je peux dire très honnêtement que je n'ai que des compliments à faire aux partenaires du Canada pour l'enthousiasme qu'ils ont montré à l'égard de 2017.
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Nous avons des projets.
Soit dit en passant, je trouve très agréable de voir un fier patriote canadien dans les rangs de l'opposition. Cela nous change de ce que nous avons eu dans la dernière décennie. Je vous félicite de votre nomination.
La réponse est oui, mais ces choses doivent se faire en partenariat. Je crois que cela a très bien marché dans le cas du quatrième centenaire de la fondation de Québec.
Il n'y a pas de doute qu'aucun Québécois — en fait, aucun Canadien — ne souhaite voir le gouvernement fédéral et un ministre du Patrimoine originaire de Vancouver se rendre à Montréal pour dire: « Voilà ce que nous envisageons de faire. » Cela ne se fait pas. Ce serait manquer de respect. Nous préférons donc travailler en partenariat.
La ville de Montréal, qui compte vraiment parmi les capitales culturelles de la planète, aura évidemment un programme très étendu, très ambitieux et très passionnant. Vous savez, j'en suis sûr, que Montréal est le siège du plus grand festival d'humour du monde, du plus grand festival de jazz du monde et de la deuxième plus grande célébration — certains affirment que c'est la plus grande, mais je pense qu'elle est au deuxième rang — de la Saint-Patrick.
Montréal fait tout en grand, et le fait très bien, surtout sur le plan culturel. J'ai hâte de collaborer avec le maire. Je sais que vous êtes le porte-parole de l'opposition officielle en matière de patrimoine, mais vous venez de Montréal. Par conséquent, le fait de collaborer avec vous au sujet de projets précis conférera une portée pancanadienne à la deuxième plus grande ville du Canada, tout en respectant le caractère essentiellement montréalais, aussi bien que canadien, des célébrations.
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C'est possible. La restauration de biens matériels relève ordinairement de Parcs Canada. Au Patrimoine… Si on découvre quelque chose et qu'on veuille organiser une manifestation pour commémorer la découverte et y intéresser le public, nous pouvons avancer des fonds. Je pense à l'infrastructure en général.
Nous avons aussi le Fonds pour les espaces culturels pour financer les infrastructures matérielles. Le fonds dispose d'un budget de 30 millions de dollars par an pour tout le pays, ce qui n'est pas beaucoup quand on pense à l'étendue du Canada. Nous disposons donc de 30 millions de dollars par an. En moyenne, les subventions versées s'élèvent à environ 150 000 $ par an et servent ordinairement à payer des choses telles que de l'équipement de lutte contre l'incendie, de nouveaux sièges dans les théâtres ou de nouveaux vitraux. Si on découvre des vestiges importants qu'on veut intégrer à un nouvel élément d'infrastructure d'une installation, nous pouvons offrir du financement.
La demande ne peut pas venir d'un député, mais si une organisation souhaite solliciter du financement pour l'amélioration d'une infrastructure matérielle de nature culturelle, elle peut demander une subvention au Fonds pour les espaces culturels. Je dis toujours aux députés que si quelqu'un a un projet de ce genre, il ne doit pas faire des plans détaillés. Il faut présenter une demande et espérer que tout ira pour le mieux. Si la demande est rejetée, il faut revenir à la charge et continuer à le faire malgré la frustration qu'on peut ressentir.
Le ministère du Patrimoine canadien a des bureaux régionaux. Je dis toujours aux gens de s'adresser en premier au ministère et aux bureaucrates. C'est là que les députés ont un rôle à jouer. Si quelqu'un a une idée, il viendra souvent vous voir. À votre tour, vous viendrez me voir, ce qui me permettra de demander à un responsable régional du ministère de rencontrer l'auteur du projet en vue de dresser un plan qui s'inscrit dans les critères du programme. On peut ainsi éviter le va-et-vient qui ne fait que susciter de la frustration parmi les petites organisations locales, qui sont souvent bénévoles.
Ces organisations — dans lesquelles le président cumule aussi les fonctions de trésorier, de comptable et d'avocat — n'ont pas les moyens d'affronter le stress et la paperasse. Venez nous voir si vous avez des organisations qui s'intéressent au canal Lachine ou à d'autres sites. Allez discuter avec les responsables du ministère du Patrimoine canadien. Trouvez un projet et faites en sorte qu'il s'inscrive dans les paramètres du programme, puis allez de l'avant. C'est beaucoup plus efficace, et le taux de réussite est beaucoup plus élevé.
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En ce qui concerne la SRC et l'émission sur Sir John A. Macdonald, je dois vous dire qu'il y a plus d'obstacles entre moi et Radio-Canada qu'il n'y en a entre les députés et la Société. En effet, Radio-Canada est une société d'État qui relève de moi. Nous surveillons son financement, je suis responsable de la Loi sur la radiodiffusion qui régit ses activités, mais la Société n'est pas un radiodiffuseur gouvernemental. Je ne peux pas téléphoner aux responsables pour leur dire de passer plus d'émissions de tel genre et moins de tel autre. Il appartient au conseil d'administration et aux Canadiens de se prononcer à ce sujet.
Je peux dire, comme citoyen et non comme ministre du Patrimoine, que je suis d'accord avec vous: l'émission sur Sir John A. Macdonald était fantastique. Je pense en fait que des Canadiens appellent Radio-Canada pour dire qu'ils en veulent davantage et qu'ils souhaitent en savoir plus sur nos fondateurs et sur les grands événements de notre histoire. Nous aimerions voir davantage de ces dramatiques fondées sur la réalité.
S'il y en a parmi vous qui partagent ce sentiment, je les encourage à écrire à Hubert Lacroix, président du conseil d'administration de la SRC, et à Kirstine Stewart, qui s'occupe de la programmation anglaise — la Société est encore à la recherche d'un directeur de la programmation française — pour leur demander d'en faire davantage.
Dans la seconde partie de votre question, vous voulez savoir pourquoi c'est important. Sans vouloir trop verser dans la politique, je veux noter que le Bloc québécois a été battu aux dernières élections, mais qu'il n'a pas été anéanti. Il y a encore beaucoup de Canadiens qui ne se voient pas comme membres à part entière de la famille canadienne. Je crois que nous devons faire mieux de ce côté. Je pense que cette situation est attribuable en partie au fait que nous n'enseignons pas l'histoire ou, du moins, que nous n'enseignons pas une version pancanadienne de notre histoire.
Nous nous identifions très souvent à notre collectivité. Je vais prendre l'exemple évident, parce que nous venons d'en parler, de la guerre de 1812. Si vous allez à Niagara-on-the-Lake et au fort George… Niagara-on-the-Lake est une ville d'environ 25 000 habitants. Chaque année, quelque 15 000 écoliers vont visiter le fort George. L'année prochaine, ce nombre doublera à cause du 200e anniversaire. Les habitants de Niagara-on-the-Lake connaissent bien Queenston Heights, Sir Isaac Brock, fort George, les événements importants et tout ce qui s'est passé. Mais dès qu'on sort de la ville, les gens ne savent pas. Cela est vrai partout dans le pays, pas seulement dans le cas de la guerre de 1812.
Les gens connaissent bien leur histoire locale. Je savais tout du capitaine Vancouver et des événements de Port Moody. Je peux vous donner tous les détails de ce qui s'est passé dans ma ville natale, mais je ne peux pas en dire autant de Gander. Je connais un peu l'histoire de la colonie de Cupids parce que nous l'avons célébrée, mais je ne pourrais pas vous parler de l'histoire lointaine de Gananoque. Nous devons faire mieux dans ce domaine.
Nous examinons certaines propositions très ambitieuses concernant l'enseignement de l'histoire du Canada. J'en aurais davantage à dire à ce sujet à l'avenir.
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Ce qu'on peut retenir, c'est surtout que chacun savait que les Canadiens se rallieraient autour de leurs athlètes si les résultats du hockey masculin et féminin étaient positifs: sept parties contre les Américains, le but de Sidney Crosby, la prolongation. Nous savions tous que les Canadiens seraient à la hauteur, que les ventes de maillots crèveraient le plafond et que ce serait un moment historique.
Pour être honnête, la grande surprise pour moi — cela n'aurait pas dû me surprendre — a été l'Olympiade culturelle, dont le parcours de la torche faisait partie et qui a coûté si peu. Les gens ont gardé autant de souvenirs du passage de la torche dans leur ville que des exploits des athlètes. Chacun se souvient du passage de la torche. Dans ma circonscription, cela s'est produit à l'aube. C'était en fait ridicule parce que l'obscurité n'a pas empêché les écoliers de Vancouver de s'aligner à 5 heures du matin sur le bord de la route en janvier, sous une pluie battante. J'étais là à leurs côtés. Ils avaient leurs petits gants de laine aussi rouges que leurs joues glacées et agitaient les mains pour saluer les porteurs de la torche. Ils étaient vraiment enthousiastes. Tous ces enfants en garderont le souvenir.
Nous avions aussi la Place de la francophonie, dans laquelle le gouvernement du Canada a investi 7 millions de dollars pour aménager un quartier français pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Comme vous le savez, le bilinguisme était un important élément du débat concernant les Jeux.
Je suis allé à la Place de la francophonie. Elle était remplie tous les soirs, et 80 p. 100 des membres du public étaient anglophones. Ils étaient là acclamant Roch Voisine, Stéphanie Lapointe et tous les autres grands artistes québécois qui étaient venus. Ils adoraient le spectacle. C'étaient des anglophones venus écouter pour la première fois de la musique canadienne-française. Ils ont pu voir des artistes québécois chanter avec un grand talent des chansons extraordinaires. Pour ces Canadiens-anglais, c'était incroyable: « Diable, disaient-ils, nous avons vraiment des artistes impressionnants dans ce pays. »
Cela m'a surpris. Toute l'Olympiade culturelle, qui a coûté si peu, m'a surpris. Les gens assistaient à une partie de hockey ou de curling, puis allaient dîner et voulaient ensuite faire quelque chose pour prolonger les festivités. Ils ont eu l'occasion d'écouter Jim Cuddy, Dallas Green et beaucoup d'autres très bons groupes: du talent canadien dans une salle canadienne dans une ville canadienne devant un auditoire mondial. C'était absolument extraordinaire. Pourtant, le budget de l'Olympiade culturelle était le moins élevé de tous les Jeux. Chacun pourra vous parler d'une activité sportive à laquelle il a assisté, du parcours de la flamme et des brillants artistes canadiens qu'il a eu l'occasion de voir ou d'écouter pour la première fois.
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Est-ce que Rodney Weston souhaite répondre à cette question?
Des voix: Oh, oh!
L'hon. James Moore: Oui, à des moments comme celui-ci, lorsque des Canadiens… Je veux dire en passant que c'est une bonne chose qu'un député de Brampton pose une question concernant la baie de Fundy. Quand des gens parlent d'aspects de l'histoire et de la culture du Canada allant au-delà de leur propre région, quand ils manifestent leur compréhension et font de la promotion, c'est une bonne chose parce que cela renforce l'unité du pays.
J'avais l'habitude de répéter constamment cela. Je ne sais pas si c'est encore vrai, mais c'était le cas, il y a 10 ou 15 ans, quand je prononçais un discours. Il était vrai au Québec que plus il y avait de jeunes, plus grande était la proportion de ceux qui s'identifiaient au Bloc québécois ou au mouvement séparatiste. J'ai toujours pensé en moi-même que c'était vraiment dommage. Si ces gens avaient eu l'occasion de visiter le pays, de regarder le paysage au sommet du plateau de Chilcotin à l'aube ou au crépuscule, de se rendre à Gander ou au cap Spear, de circuler dans le centre-ville de Toronto, de prendre un repas dans un restaurant d'Edmonton, ils comprendraient la diversité du pays et se diraient: « À quoi pensons-nous? Pourquoi diable voudrait-on quitter le plus beau pays de la terre? »
Les gens n'ont pas les moyens de parcourir le pays comme nous, députés, pouvons le faire. C'est un grand privilège pour les députés d'avoir ainsi l'occasion de visiter le pays pour mieux le comprendre. Trop peu de Canadiens ont cet avantage. Par conséquent, il nous incombe d'utiliser les institutions et les outils dont nous disposons, comme gouvernement, pour veiller à ce que les Canadiens comprennent ces choses.
Les gens devraient connaître la baie de Fundy et ses marées, ce qu'elles représentent et représentaient dans le passé et la beauté de ses paysages. Ils devraient pouvoir montrer la baie sur une carte et en parler. Je crois que ce serait une bonne chose, une chose dont j'ai l'intention de parler davantage d'ici 2017 et que j'évoquerai aux prochaines réunions fédérales-provinciales-territoriales des ministres de la Culture. J'ai également l'intention d'encourager les ministres à adopter un plan plus vigoureux pour l'enseignement de l'histoire. Il faut que cela se produise dans l'intérêt du pays.
Sans vouloir me lancer dans l'analyse politique, je dois dire qu'il y a une chose qui me préoccupe un peu. Les gens considèrent la Chambre des communes et se disent: « Eh bien, le Bloc québécois n'a plus que quatre sièges à la Chambre. Nous n'avons donc plus à nous en inquiéter. » Hélas non, car ces débats sont cycliques. Je crois que les Canadiens s'éloignent les uns des autres lorsque nous négligeons d'être fiers de notre identité de Canadiens, de nos institutions et de nos régions et d'en discuter entre nous.
Je n'ai pas l'impression que l'expression politique du 2 mai témoigne d'un plein succès dans la lutte contre ceux qui veulent faire de la politique régionale ou susciter des divisions régionales. Nous devrions considérer que cette expression nous ouvre un créneau de quatre ans qui nous permet de réaliser des choses comme 2017 et d'insuffler une nouvelle vigueur au patriotisme dans tout le pays. Voilà comment je vois les choses.
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Tous les députés participeront aussi à ces célébrations. Attendez donc un instant. Je dois demander…
D'accord. Nous décernerons des médailles du jubilé de diamant. Il fallait que je demande parce que je ne savais plus si nous l'avions déjà annoncé ou non.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. James Moore: D'accord, nous l'avons fait.
Beaucoup d'entre vous se souviendront que, dans la deuxième année du dernier mandat de Jean Chrétien, nous avions célébré le jubilé d'or de Sa Majesté, c'est-à-dire le 50e anniversaire de son accession au trône. Sheila Copps, qui était alors ministre du Patrimoine, et Jean Chrétien avaient établi un programme de médailles du jubilé d'or qui a eu beaucoup de succès. Nous allons le rétablir, mais je crois que nous comptons l'améliorer.
Comme c'est toujours le cas, le programme du jubilé d'or avait, malgré son grand succès, suscité des problèmes imprévus. Nous l'avons donc rajusté, amélioré et corrigé. Je suis sûr que tous les députés l'appuieront. Le jubilé de diamant occupera une large part de notre calendrier de l'année prochaine car nous devons déterminer les institutions qui ont occupé, occupent et occuperont une place importante au Canada. Les députés participeront à ce processus. Ceux d'entre vous qui étaient députés en 2002 — je ne crois pas qu'il y en ait beaucoup, je suis probablement le seul — se souviendront que c'était un excellent programme.
Quant au contenu du programme, je vous dirai qu'il s'agit essentiellement d'attribuer à chaque député un certain nombre de médailles à décerner à des Canadiens méritants vivant dans sa circonscription. Ce sera l'occasion pour vous de désigner ceux de vos électeurs qui ont de grandes réalisations pour les mettre en évidence dans votre circonscription et, par extension, partout au Canada.
Le programme du jubilé de diamant aura une grande portée. J'en aurai davantage à vous dire à ce sujet sous peu. Il fera intervenir tous les députés de tous les partis d'une manière exempte de tout esprit partisan afin de célébrer le jubilé et de veiller à ce que les Canadiens aient l'occasion de connaître leurs concitoyens qui ont réalisé de grandes choses pour leur collectivité.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais commencer par vous remercier tous de votre présence et par vous dire combien j'ai apprécié les paroles et les explications du ministre concernant les célébrations. Comme j'ai déjà été enseignante au primaire, j'ai trouvé très intéressantes ses observations sur l'enseignement de l'histoire en classe et sur la nécessité de le généraliser. Au Nouveau-Brunswick, l'histoire fait partie des programmes d'études.
Je dirais aussi qu'il est intéressant de donner ces cours un peu plus tard. Toutefois, comme enseignante au primaire, je sais que les enfants assimilent ces connaissances dès la troisième année. Si on peut présenter l'information sous une forme amusante, comme on le fait pour la fête du Canada ou lors de toute autre célébration, les enfants s'y intéressent et aiment beaucoup ces cours. À cet âge, l'enseignement de l'histoire a sur eux un impact qui fera partie de leur vie et dont ils se souviendront longtemps. Avec le temps, ils en viennent à se rendre compte à quel point le Canada compte pour eux.
Les enfants célèbrent, mais, à cet âge, ils s'empressent aussi — comme ceux qui ont des enfants à la maison le savent déjà — d'insister auprès de leurs parents, de leurs grands-parents, de leurs oncles et tantes pour qu'ils participent à ces choses. Cela s'étend en fait à l'ensemble de la collectivité, ce qui sensibilise encore plus les gens. Comme le ministre l'a dit au sujet des célébrations et des enfants avec leurs gants rouges, les petits iront dehors quelles que soient les conditions. Je sais que dans ma circonscription, il y avait une pluie battante, mais cela ne les a pas empêchés de sortir avec leurs petits gants pour agiter leurs drapeaux.
Est-ce que votre ministère a des projets qui peuvent aider ceux et celles qui enseignent à des enfants de cet âge?