:
Merci beaucoup, monsieur le président. Merci, chers collègues.
Mon sous-ministre, Daniel Jean, et Robert Hertzog m'accompagnent aujourd'hui.
C'est l'anniversaire de Robert, je lui souhaite donc bonne fête.
Des voix: Bravo!
L'hon. James Moore: Je suis certain qu'il rêvait célébrer son anniversaire ici. Sa journée ne sera que plus belle à partir de maintenant.
[Français]
Mesdames et messieurs, je vous remercie de m'avoir invité à me joindre à vous aujourd'hui et de me donner l'occasion de discuter des arts et de la culture au pays. Étant donné que notre horaire est serré, je serai bref.
Comme je l'ai dit plus tôt, je suis accompagné de M. Daniel Jean, sous-ministre, et de M. Robert Hertzog, directeur général de la Direction générale de la gestion financière à Patrimoine canadien.
[Traduction]
Demain, notre gouvernement déposera un budget qui met l'accent sur ce qui est important pour les Canadiens, c'est-à-dire l'emploi, la croissance économique et la prospérité à long terme. Ce budget contiendra des mesures pour favoriser la croissance économique et la création d'emplois, tout en nous menant à un budget équilibré en 2015.
Nous prévoyons poursuivre les efforts déjà entrepris dans le domaine des arts et de la culture partout au pays. Nous miserons également sur l'importance des arts et de la culture pour la qualité de vie de tous les Canadiens, de même que pour l'économie du pays.
Nous avons, entre autres, augmenté puis maintenu le budget du Conseil des Arts du Canada tout au long de la période d'austérité budgétaire. Nous avons renouvelé et fixé les budgets quinquennaux de tous nos principaux programmes de soutien à la culture.
[Français]
Nous avons adopté une nouvelle loi, à la fois rigoureuse et bien équilibrée, sur la protection du droit d'auteur — une loi qui a été applaudie par les créateurs et les consommateurs.
Nous avons établi deux nouveaux musées nationaux à l'extérieur de la région de la capitale nationale: le nouveau Musée canadien de l'immigration du Quai 21, à Halifax, et le nouveau Musée canadien des droits de la personne, à Winnipeg. Nous travaillons à la création d'un troisième musée: le Musée canadien de l'histoire, ici, à Ottawa.
[Traduction]
La seule chose que j'aimerais rajouter à ce sujet, parce que je sais que le comité tiendra d'autres discussions sur la proposition de notre gouvernement de créer un Musée canadien de l'histoire — simplement pour rappeler ce que j'ai déjà dit — c'est que je crois qu'il s'agit d'un enjeu. Le Musée canadien de l'histoire doit être traité comme le Musée canadien de l'immigration ou le Musée canadien des droits de la personne à Winnipeg. C'est un enjeu qui, à mon avis, va au-delà de la partisanerie.
Je serai heureux d'entendre les commentaires de l'opposition sur la loi que nous avons déposée pour la création du musée, et leurs suggestions sur la façon d'améliorer ou de modifier son mandat. Nous croyons qu'il est très important d'appuyer et de célébrer une institution pancanadienne qui vise à valoriser, à faire connaître et à étudier l'histoire du Canada. Nous devrions tous en être très fiers, alors que nous nous apprêtons à célébrer le 150e anniversaire du Canada en 2017.
[Français]
Nous avons aussi doublé le plafond d'indemnisation pour le faire passer de 1,5 milliard de dollars à 3 milliards de dollars par année, afin de soutenir nos musées et nos galeries d'art partout au pays.
Nous avons pris ces mesures tout en réduisant la taille du ministère du Patrimoine canadien et en simplifiant les processus de demande de soutien pour les organismes artistiques canadiens.
[Traduction]
Je suis fier d'affirmer que, grâce à nos efforts, les arts se portent très bien au Canada.
Il y a deux semaines, lors de la conférence « Grande écoute » qu'elle a tenue à Ottawa, l'Association canadienne de production de média a déposé son rapport intitulé Profil 2012: Rapport économique sur l’industrie de la production de contenu sur écran au Canada, dans lequel elle souligne que le secteur canadien des productions télévisées et cinématographiques a enregistré une croissance de plus d'un demi-milliard de dollars au cours de l'année, passant de 2,5 milliards à 3 milliards de dollars en 2011-2012. Cette augmentation de 20 p. 100 a généré près de 70 000 emplois bien rémunérés au Canada.
Le nombre de productions théâtrales au Canada a augmenté de 14 p. 100 l'an dernier, un sommet en 10 ans. La production théâtrale génère maintenant près d'un tiers de milliard de dollars d'activité économique au Canada chaque année. La valeur des productions télévisées au Canada a augmenté de 21 p. 100 depuis 2011 pour atteindre 2,58 milliards de dollars, du jamais vu en 10 ans. La valeur des productions de documentaires canadiens a aussi augmenté de 15 p. 100. Cette industrie génère près d'un tiers de milliard de dollars d'activité économique au Canada, soit 369 millions de dollars en 2011-2012. La valeur des productions canadiennes de films d'animation a augmenté de 47 p. 100 en 2011 pour atteindre 208 millions de dollars.
Tous ces chiffres sont le résultat des efforts des créateurs canadiens combinés aux investissements de notre gouvernement, du secteur privé et des philanthropes. Somme toute, le gouvernement et l'industrie ont fait énormément de chemin en travaillant ensemble.
Voilà une soixantaine d'années, ce n'était pas le cas. Pendant longtemps, au Canada, la valeur économique du secteur créatif était mal comprise et mal soutenue. Les résultats étaient, ma foi, embarrassants.
[Français]
En juin 1951, la Commission Massey a publié un des plus importants rapports sur les arts et la culture de l'histoire du pays. Ce rapport soulignait à quel point le secteur culturel canadien était en train de s'écrouler et de tomber entre des mains étrangères.
Une des constatations de la Commission Massey était que la seule publication véritablement nationale au Canada était le Reader's Digest, le seul magazine à rejoindre tous les ménages canadiens. Bien entendu, à cette époque, le Reader's Digest ne comportait que des articles des États-Unis.
[Traduction]
En raison de la domination américaine dans l'industrie des manuels, ceux-ci étaient utilisés dans toutes les salles de classe canadiennes. Les élèves canadiens en savaient plus sur le 4 juillet que sur le 1er juillet. Ils connaissaient davantage George Washington et Abraham Lincoln que John A. Macdonald, George-Étienne Cartier ou George Brown. À l'époque, les plus importantes collections de livres canadiens étaient à la bibliothèque du Congrès à Washington, à la bibliothèque publique de New York et à l'Université Harvard, à Boston. La Galerie nationale du Canada ne comptait que quatre employés à temps plein, alors que le musée d'art de Toledo, en Ohio, en comptait 26.
En 1948, la Grande-Bretagne avait publié plus de 1 800 oeuvres de fiction; les États-Unis, plus de 1 000; et le Canada, 14.
[Français]
Nous avons fait beaucoup de chemin en matière de soutien à la culture. De belles possibilités s'offriront à nous au cours des prochains mois, alors que nous nous apprêterons à célébrer le 150e anniversaire du Canada en 2017.
D'ici 2017, nous aurons la chance de raconter des récits portant sur le Canada à l'ensemble des Canadiens. Nous devons tirer parti de notre 150e anniversaire pour stimuler notre secteur créatif.
Comme le temps passe, je vais maintenant vous céder la parole et répondre à vos questions.
[Traduction]
Je remercie encore une fois le comité de m'avoir invité aujourd'hui. Je crois que nous pouvons être fiers des communautés culturelles canadiennes — du chemin que nous avons parcouru depuis le rapport Massey, des grandes réalisations du secteur de la création malgré les difficultés, de la popularité croissante de nos festivals et de la participation de la communauté philanthropique.
Je crois qu'il est très important que le comité poursuive son excellent travail pour accroître la valeur économique du secteur créatif canadien.
Merci.
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Bien sûr. Avec plaisir.
Le projet du Musée canadien des civilisations, qui deviendra le Musée canadien de l'histoire, avance très bien. Mark O'Neill, le président, et son conseil travaillent fort à établir un musée de portée nationale — qui sera non seulement une grande institution d'Ottawa, mais aussi une grande institution canadienne.
Le président et son équipe ont visité plusieurs villes du pays — je ne sais pas s'ils ont terminé leur tournée — et ont invité les Canadiens à prendre part à un dialogue sur la façon dont ils... et je le répète, ce n'est pas mon musée, ni le vôtre, ni le nôtre, mais bien celui des Canadiens. Ils ont demandé aux Canadiens comment on devait raconter l'histoire du Canada.
On peut évidemment le faire de nombreuses façons. Les divers musées de l'histoire du pays et du monde adoptent des approches chronologiques, thématiques... on peut créer des thèmes en fonction des régions du pays, des expériences canadiennes, et ainsi de suite. Ils tiennent donc cette discussion avec les Canadiens. Ils se sont promenés partout au pays, et les réactions sont très bonnes.
Je sais que le site Web civilisations.ca offre aux Canadiens la possibilité de participer au processus. Dans le cadre de ce projet, le Musée canadien de l'histoire sera... on signe des protocoles d'entente avec d'autres musées de l'histoire du pays. J'ai eu le privilège de visiter le Musée royal de la Colombie-Britannique, à Victoria, il y a deux semaines. Nous y avons signé le premier protocole d'entente avec une autre institution.
Il y avait beaucoup de monde: des écoliers et tout le personnel du musée. Ils étaient très enthousiastes à l'idée de signer un protocole d'entente qui leur donnera accès au contenu des chambres fortes du Musée canadien de l'histoire — plus de trois millions d'articles, donc 90 p. 100 sont actuellement entreposés — afin que les musées locaux de l'ensemble du pays puissent y accéder et raconter l'histoire du Canada à l'échelle locale, et non seulement ici à Ottawa.
C'est ainsi que nous allons resserrer les liens qui nous unissent. Nous avons signé des protocoles d'entente avec trois autres musées. Nous les annoncerons au cours des prochaines semaines.
Nous allons de l'avant, et le musée sera une grande réussite. J'espère que tous les partis le verront pour ce qu'il est, c'est-à-dire une occasion de créer une institution canadienne qui racontera notre histoire.
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Nous présenterons un plan à ce sujet très bientôt. Au gouvernement, nous avons divisé les choses de cette façon, et je ne pense pas que ce soit un secret: je suis responsable des célébrations qui auront lieu au Canada et le ministre des Anciens Combattants est responsable des célébrations et des commémorations relatives à la Première Guerre mondiale qui auront lieu en Europe. C'est ainsi que l'on procède habituellement et nous continuerons de le faire de cette façon.
Je pense que dans le passé, le pays a commis une véritable erreur en ne profitant pas du fait que nos anciens combattants de la Première Guerre mondiale étaient vivants pour leur permettre de raconter leur histoire, pour numériser ces témoignages et jouer un rôle proactif à cet égard.
Actuellement, nous travaillons avec les légions de partout au pays, nous tendons la main aux anciens combattants et leur demandons de se faire connaître et de raconter leur histoire. Nous avons déjà accordé du financement à cet égard et nous avons annoncé une deuxième tranche de financement pour ce qui est de la guerre de Corée. Nous numérisons ces témoignages, que nous conservons au Musée canadien de la guerre et que nous publions en ligne pour que les étudiants y aient accès. Ce sont des histoires de bravoure au combat, de service et d'abnégation de soi. Il pourrait s'agir de témoignages sur la façon dont ils ont rencontré leur âme soeur, leur retour à la maison après la guerre et leur nouveau départ. Il y a les histoires marquées par le chagrin, le courage, la fierté et la peur. Nous travaillons avec les légions, nous tendons la main aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et nous leur demandons de se faire connaître et de raconter leur histoire pour que nous puissions les conserver sur support numérique, les rendre accessibles à la prochaine génération de façon à ce que leurs témoignages soient à jamais protégés au Canada.
Nous avons raté cette occasion dans le cas de la Première Guerre mondiale, mais il s'agit du centenaire du début de la guerre et je pense que nous ne devrions pas rater l'occasion de raconter aux Canadiens les histoires de la Première Guerre mondiale. Par conséquent, nous le ferons grâce à un programme de commémoration que tous les députés, à mon avis, considéreront comme quelque chose de significatif et respectueux envers ceux qui ont combattu pour le Canada.
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C'est toujours une obligation, une responsabilité. Nous sommes fiers de protéger les intérêts de nos artistes, non seulement par l'entremise de nos investissements dans la culture, dans le cadre de nos programmes, mais aussi en vertu de nos politiques, qui iront toujours dans cette direction. C'est le cas, par exemple, pour nos investissements dans le Conseil des arts du Canada.
Certains des programmes que vous avez mentionnés étaient des projets à court terme, qui sont maintenant terminés. Pour ce qui est de la Conférence canadienne des arts, elle comptait à l'époque presque 800 organismes membres. C'est à eux de décider du maintien de cet organisme. Nous voulons investir dans la culture et non dans des organismes qui, franchement, n'ont presque rien fait au cours des dernières années.
[Traduction]
Je peux vous dire que lorsque nous avons annoncé que nous mettions fin au financement de la Conférence canadienne des arts, les protestations étaient pratiquement inexistantes. Beaucoup d'organismes culturels ont constaté qu'il s'agissait d'un organisme qui, au fil des ans, est devenu incroyablement inactif, au point où... Je ne crois pas qu'il y ait eu au Parlement un débat plus médiatisé ou important que celui sur la loi sur le droit d'auteur, ce qui s'est fait de façon respectueuse, notre parti étant en désaccord sur certains éléments et d'accord sur d'autres. C'est un enjeu essentiel pour les artistes du pays, et la Conférence canadienne des arts n'a pas pris position. Quel genre d'organisme de promotion des arts ne prend pas vraiment position sur la plus importante mesure législative liée aux arts à être présentée au Parlement en une décennie? Mais elle ne l'a pas fait.
Permettez-moi de vous dire que lorsque nous avons mis fin au financement de la Conférence canadienne des arts, nous n'avons pas créé un vide. D'autres organismes ont pris la relève. Vous avez rencontré leurs représentants, et moi aussi, d'ailleurs. La Coalition canadienne des arts a pris la relève. Il s'agit d'un organisme formidable; en fait, c'est un organisme pancanadien qui a pris position sur des enjeux très précis et avec lequel nous avons très bien collaboré.
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Merci, monsieur le président. C'est un plaisir de vous revoir, monsieur.
Plus tôt, vous avez indiqué — et je paraphrase — que c'est une erreur d'oublier notre histoire collective. Vous avez dit cela par rapport au nouveau musée.
Je le comprends. Actuellement, nous n'avons pas de musée de cette envergure. Le problème est le suivant: lorsque vous commencez à utiliser des mots comme « numérisation » ou « réunir les oeuvres de notre histoire », il y a un groupe de gens... Vous avez mentionné un groupe qui n'a pas trop protesté. Par contre, il y a un organisme qui a protesté avec vigueur, et c'est Bibliothèque et Archives Canada. Ces gens ne sont pas contents. Je ne penserais jamais agacer des bibliothécaires au point où ils m'écriraient continuellement, ce qu'ils font très bien.
Un des programmes était un petit programme formidable, qui a fonctionné dans ma circonscription et dans des centaines de circonscriptions, qui s'appelait le Programme national de développement des archives ou PNDA. Il permettait aux petites collectivités de numériser et d'archiver leur histoire collective.
Si vous voulez voir des histoires collectives, monsieur, je ne pense pas qu'éliminer des programmes comme celui-ci est la voie à suivre. Il semble qu'on a maintenant une version centralisée d'histoire qui ne peut être faite par les gens qui peuvent se le permettre sans aide gouvernementale.
Je sais que le budget sera présenté demain. Il est toujours un peu étrange de parler du budget avant qu'il ne soit présenté, mais cela dit, Bibliothèque et Archives Canada a une préoccupation particulière au sujet de ce programme et au PEB qu'ils utilisent.
N'en convenez-vous pas? Y a-t-il quelque chose pour eux?
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Les résultats sont très transparents. Nous publions une liste. Si vous consultez les chiffres du ministère du Patrimoine canadien, c'est très détaillé: il y a là tous les détails sur ce que reçoit chacun des organismes.
Les rapports du Conseil des arts du Canada sont très exhaustifs. La vérificatrice générale a fait une vérification au Conseil des arts du Canada et elle a affirmé que si tous les organismes du gouvernement du Canada étaient gérés de façon aussi efficace que le Conseil des arts du Canada, elle serait sans emploi. Ce sont les propos de Mme Sheila Fraser.
Donc, je pense que c'est plutôt bien.
Une chose qui m'a frustré un peu, je suppose — et ce n'est pas ce qu'il voulait faire valoir —, c'est que très souvent, par rapport au financement de la culture, c'est qu'on s'attend, parce qu'on a reçu 5 000 $ pour les célébrations de la fête du Canada ou pour le Festival du Bois dans ma circonscription, par exemple, où l'on a obtenu 5 000 $ pour du matériel de scène, de l'équipement, des clôtures, de l'éclairage et tout cela, et du gâteau pour les enfants, pour ajouter un petit quelque chose à la fête. Parce qu'on a reçu la subvention une année, on s'attend à l'avoir à perpétuité.
Bien entendu, le problème est qu'il y a toutes sortes de gens du milieu culturel qui ont un esprit d'entreprise et qui voudraient obtenir du financement pour la première fois et qui, dans bien des cas, ne peuvent l'obtenir parce que nous avons des organismes subventionnaires — comme le Conseil des arts du Canada, parfois — qui craignent de déplaire aux organismes qui reçoivent la subvention actuellement. Je pense qu'il faut une amélioration en matière de reddition de comptes, de souplesse et de transparence.
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Nous sommes plutôt transparents.
Je peux vous donner un exemple. En Colombie-Britannique, deux collectivités célèbrent cette année leur centenaire...
Cela s'adresse à tous les députés. Je le répète souvent.
Beaucoup de collectivités, comme vous le savez, surtout les très petites municipalités ou les organismes...
Comme vous le savez, Scott, il y a au pays beaucoup d'organismes dirigés par des bénévoles. Ce ne sont pas des gens qui sont des politiciens chevronnés passés maîtres dans l'art d'obtenir des fonds et un appui du gouvernement. Ils ne peuvent compter sur des avocats, des comptables et des actuaires qui peuvent intervenir et obtenir toutes ces choses. Ce sont des travailleurs bénévoles, et parfois les demandes peuvent être trop complexes et fastidieuses.
Ce que je dis souvent aux organismes, en particulier celles qui présentent une demande de financement pour la première fois, c'est de communiquer avec mon bureau. Nous leur permettrons de rencontrer un membre du personnel du ministère du Patrimoine canadien, parce que nous avons des bureaux partout au pays.
À l'occasion de telles rencontres avec le personnel du ministère, ils disent: « Voici ce que nous avons en tête pour notre festival. De quelle façon pouvons-nous organiser notre festival pour satisfaire aux critères de la demande? » Ils ne disent pas: « Comment présente-t-on une demande? », avant de dire, lorsque la demande est refusée: « Oh! Nous sommes à la dernière minute; nous ne pourrons pas tenir notre festival cette année. » Commencez en sens inverse: que doit-on faire pour être admissible au financement?
Il faut concevoir le festival de cette façon; ensuite, vous aurez le résultat positif. À cet égard, nous avons eu beaucoup de succès auprès des organismes dans l'ensemble du pays. C'est ce que nous essayons de faire pour éliminer tout mystère qui pourrait exister entre le ministère et les organismes qui cherchent du financement, parce que ce n'est pas ainsi que les choses devraient être. Nous ne voulons pas d'un obstacle insurmontable que les petits organismes n'arriveront jamais à franchir. Ce
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Comme vous l'avez dit, notre histoire antérieure à la Confédération et son importance ont été les raisons pour lesquelles nous avons été aussi favorables au 400
e anniversaire de la fondation de Québec. Voilà pourquoi nous sommes aussi fiers de nos commémorations du bicentenaire de la Guerre de 1812. Cette guerre a été l'événement le plus important, avant la Confédération, qui a mené à la confédération du Canada en 1867. Sans cette guerre, il n'y aurait pas de protection des peuples autochtones. Les Autochtones canadiens auraient subi à peu près le même sort que les Indiens d'Amérique. Il y a la protection du fait français en Amérique du Nord, et la définition de notre intégrité et de nos limites territoriales avec les États-Unis. Cela a aussi ouvert la voie à la Confédération en 1867, avec les conférences à Québec et Charlottetown en 1864. Ce fut l'événement le plus important qui soit survenu avant la Confédération même.
Alors vous avez raison. Mais pour répondre à votre plus grande question, je le dis toujours ainsi: le Canada est le deuxième pays au monde au plan de la superficie, mais le 34e au plan de la population. On peut dire bien des choses à son sujet. La plus impressionnante est que, malgré des différences et des tensions extraordinaires d'est en ouest, du nord au sud, entre protestants et catholiques, francophones et anglophones, et Autochtones et Non-Autochtones, c'est un pays dans lequel nous sommes non seulement restés unis, mais nous avons prospéré comme peu d'autres ont su le faire. C'est un exploit remarquable.
C'est une histoire très impressionnante, et je pense que les Canadiens devraient mieux la connaître. Nous devrions avoir des institutions comme le Musée canadien de l'histoire pour en parler. Et, en passant, il ne devrait pas s'attarder qu'aux moments glorieux de notre histoire, mais aussi à ses périodes sombres: l'internement des Japonais, la taxe d'entrée imposée aux immigrants chinois, le traitement des peuples autochtones dans les pensionnats. Certaines parties de notre histoire sont moins reluisantes, et nous ne devrions pas avoir peur d'en parler et d'en débattre. Le Musée de la guerre le fait déjà de certaines façons, et le Musée canadien des droits de la personne le fera aussi.
L'histoire du Canada est une épopée d'exploits vraiment impressionnants dans des situations extraordinaires. Voilà les choses que nous voulons souligner et célébrer de façon non partisane d'ici à 2017.
Encore une fois, j'espère que tous les partis politiques me croiront lorsque je leur dis sincèrement que c'est vraiment ce que nous essayons de faire, ce que nous cherchons à accomplir. Voilà pourquoi nous avons nommé des non-conservateurs au conseil d'administration du nouveau Musée canadien de l'histoire. Richard Gwyn y siège. C'est un chroniqueur très réfléchi au Toronto Star, un homme intelligent. C'est le biographe de Pierre Trudeau. Il a aussi écrit la biographie de John A. Macdonald. C'est un gars très réfléchi. Nous l'avons nommé au conseil aussi en raison de son expertise en matière d'histoire canadienne.
J'espère que tous les partis verront le mérite de cet effort et qu'ils appuieront le projet de loi lorsqu'il sera soumis à leur examen.
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Je voulais parler de la réalité des artistes au Canada et de l'impression que nous avons que votre gouvernement ne semble pas comprendre comment ils gagnent leur vie.
Si nous avons cette impression, c'est notamment parce que, quand votre gouvernement a sabré dans le budget de Statistique Canada, l'organisme a dû abolir sa direction culturelle et ses programmes pour comprendre les arts et la culture au Canada.
Je connais bien l'industrie de la musique. Elle me tient à coeur. Si on se fie à un rapport récent de la Canadian Independent Music Association, le revenu annuel moyen des musiciens au Canada est d'environ 7 228 $. C'est la réalité de bien des gens de cette industrie.
Mais dans le secteur indépendant de la musique, chaque dollar d'aide gouvernementale donne un rendement du capital investi de 22 p. 100. Pour chaque dollar que les gouvernements fédéral et provinciaux investissent dans le secteur indépendant de la musique, ils récoltent 1,22 $. En 2011, le montant de 76 million de dollars investi par des sources fédérales et provinciales a généré un revenu de 93 millions de dollars.
Je veux simplement vous citer d'autres petits exemples. Si je le fais, c'est que nous devons en faire le suivi.
En 2011, l'incidence directe totale sur le PIB de l'ensemble du secteur des arts et de la culture... Nous savons que le montant en 2007 pour tout le secteur, avec les retombées, était de 84 milliards de dollars. En 2011, l'incidence directe sur le GDP était d'environ 46 milliards de dollars.
Certains de ces chiffres viennent de la Canadian Independent Music Association et d'autres du Conference Board du Canada.
Ma question est la suivante: vous avez décrit bien des façons dont le gouvernement travaille dans le secteur des arts et de la culture, mais n'est-il pas temps d'investir dans des mesures ministérielles pour aider le gouvernement à comprendre comment les artistes gagnent leur vie au Canada?
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être venu, monsieur le ministre.
J'ai quelques questions. J'espère avoir le temps de toutes les poser.
Je crois que c'est M. Boughen qui a posé une question concernant le centenaire prochain de la Première Guerre mondiale, et vous avez mentionné les efforts déployés pour numériser les récits des anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale, et maintenant ceux de la Guerre de Corée. C'est une chose qui me tient vraiment à coeur. Il y a trois ans, j'ai eu l'occasion d'emmener mon fils, qui avait 14 ans à l'époque, et un de ses amis, visiter certains des champs de bataille sur lesquels les Canadiens ont combattu et voir la plage Juno, où de nombreux Canadiens ont sacrifié leur vie pour nos libertés. L'effet que cette visite a eu sur mon fils de 14 ans... Je pense que c'est quelque chose que tous les jeunes Canadiens devraient pouvoir vivre. Une façon de le faire est par le truchement de ces récits. Il est clair que notre génération a eu la chance d'entendre le récit des sacrifices qui ont été consentis pour nous directement de la bouche de nos pères ou de nos grands-pères.
Je veux demander un petit quelque chose de plus. J'ai eu la chance de participer au Projet Mémoire, de l'amener à ma circonscription et de rendre visite à de nombreux anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale. De nombreux récits ont été partagés et ils seront très bien préservés pour que les générations futures puissent comprendre. Je sais que le projet relatif à la Deuxième Guerre mondiale s'est fait en partenariat avec l’Institut Historica-Dominion. Je présume que le projet relatif à la Guerre de Corée l'est aussi.
Pouvez-vous nous donner un petit supplément d'information concernant ce projet et nous dire comment il se déroule et ce que nous, députés, pouvons faire pour l'appuyer?
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Il est pas mal semblable à l'autre. Les personnes qui sont curieuses d'en savoir plus devraient aller à l'Institut Historica-Dominion, qui gère le Projet Mémoire. Nous allons suivre la même procédure, car nous avons constaté qu'elle fonctionnait aussi très bien.
Nous passons beaucoup de temps dans les avions pour venir à Ottawa et rentrer dans nos circonscriptions — vous venez de l'Ouest canadien —, alors nous accumulons beaucoup de points Aéroplan. Au fil des ans, j'ai pris l'initiative, pendant mes propres voyages, de visiter les lieux de sépulture du Commonwealth dans différentes parties du monde. Sur mon bureau, j'ai du sable des cinq plages du jour J. Bien sûr, Juno est la plus marquante. Et puis j'ai des pierres des plages de Dieppe. J'ai du sable des plages d'Anzio. Et j'ai une pierre qui provient du site d'Auschwitz que j'ai ramassée à l'occasion d'une autre visite que j'ai faite de 16 camps de l'Holocauste.
Il est très important de comprendre les deux guerres mondiales, pourquoi elles ont éclaté, les causes que les parties ont défendues, les sacrifices qui ont été consentis, et ce qu'on avait à apprendre de ces batailles. J'ai eu le privilège de visiter ces différents sites, d'apprendre ces leçons, de voir ces musées et de parler aux anciens combattants.
Ce qu'il y a de vraiment très bien au Musée canadien de la guerre à Ottawa est que lorsque vous y allez, en temps normal, la première personne que vous rencontrez est un ancien combattant — ils sont tous bénévoles. J'ai visité le Diefenbunker il y environ un mois. Là-bas, il y a des anciens combattants tout disposés à vous raconter leur histoire. Après une vie à servir le public de la façon la plus noble qu'il soit, ils continuent à donner et travaillent bénévolement dans nos musées pour raconter des histoires à nos enfants. C'est impressionnant.
Alors, tout ce que nous pouvons faire pour les aider à raconter leurs histoires, pas seulement aux personnes comme moi, qui ont le privilège de visiter tous ces musées, mais aux générations d'enfants à venir, est de numériser leurs histoires et les offrir en ligne au Musée canadien de l'histoire ou au Musée de la guerre, pour que les enfants puissent les entendre, racontées sur le bon ton, dans la langue de leur choix... C'est incroyablement marquant. Voilà ce que nous essayons de faire avec le projet sur la Deuxième Guerre mondiale et l'extension du Projet Mémoire pour englober la Guerre de Corée. C'est vraiment important.