Je m’appelle Meg Beckel. J’ai l’honneur et le privilège d’être présidente-directrice générale du Musée canadien de la nature.
[Français]
Aujourd'hui, j'ai été invitée pour vous parler des plans du Musée canadien de la nature pour 2017, l'année du 150e anniversaire du Canada.
C'est un honneur et un privilège de participer aux célébrations. Nos plans pour 2017 et leur préparation miseront sur nos forces, notre mandat et notre vision. Notre projet Arctique 2017 vise à brancher les Canadiens et la planète sur l'Arctique canadien.
Pour faciliter l'interprétation simultanée, cette présentation sera faite en anglais aujourd'hui, mais des fiches d'information seront disponibles en français et en anglais.
[Traduction]
Avant de parler de notre projet, je vais dire quelques mots sur le musée.
Notre vision est d’inspirer la compréhension et le respect de la nature. Notre mandat, comme il est défini dans la loi qui a créé notre organisme, est d’accroître, dans l’ensemble du Canada et à l’étranger, l’intérêt et le respect à l’égard de la nature, de même que sa connaissance et son degré d’appréciation par tous par la constitution, l’entretien et le développement, aux fins de la recherche et pour la postérité, d’une collection d’objets d’histoire naturelle principalement axée sur le Canada ainsi que par la présentation de la nature, des enseignements et de la compréhension qu’elle génère.
Notre mission est d’être un musée national de calibre international reconnu pour ses liens inspirants et mémorables avec le monde naturel grâce à un programme percutant et persuasif de recherche, de collections, d'expositions et de participation publique.
Le projet Arctique 2017 fera progresser notre vision et célébrera le 150e anniversaire du Canada. Pourquoi l’Arctique canadien? Il est majestueux, mystérieux, extrême, fascinant, important, et c’est notre avenir. Le projet Arctique 2017 se fonde sur les forces du Musée canadien de la nature dans la recherche dans l'Arctique. L’étude de l'Arctique est un pilier important de la recherche au musée. Pas moins de 60 p. 100 des activités de recherche et des collections du musée concernent l'Arctique. Plusieurs de nos chercheurs ont participé aux activités de l'Année polaire internationale. Nos chercheurs sont sur le terrain chaque saison dans l'Arctique, où ils créent, font progresser les connaissances et les diffusent. Nos chercheurs scientifiques collaborent avec les universités et les instituts de recherche indépendants au Canada et à l’étranger.
Le projet Arctique 2017 se fondera également sur la force de nos collections d'histoire naturelle. Ces collections sur l'Arctique racontent le passé, le présent et l’avenir de l'Arctique. Les collections sur l’Arctique du musée sont composées de plantes, d'animaux, de fossiles et de minéraux.
Le musée possède aussi les collections du Nunavut. De plus, nos collections comprennent les dossiers et les artefacts de la première expédition canadienne dans l'Arctique par des chercheurs du musée en 1913. Le projet Arctique 2017 sera également édifié sur nos collaborations fructueuses. Depuis 20 ans, le Musée canadien de la nature crée et met de l’avant des expositions, des programmes publics, des programmes de visites dans les écoles et des stratégies de recherche et de collections avec plusieurs partenaires, dont Students on Ice, comme vous pouvez le voir.
Nous avons également collaboré avec l'Office national du film, le Musée canadien des civilisations, l'Alliance des musées d'histoire naturelle du Canada, le Secrétariat des relations avec les Inuits, Affaires autochtones et du développement du Nord Canada, Inuit Tapiriit Kanatami, Pêches et Océans Canada, ArcticNet et l'Université Laval pour n’en nommer que quelques-uns.
Le projet reposera aussi sur notre capacité de recruter des sociétés commanditaires avec lesquelles nous collaborons, comme dans le cas de la Galerie Eau Bleue RBC, de la Galerie des fossiles Talisman Energy, de la Galerie de la Terre Vale, de l’exposition itinérante Génome Canada, du Centre de découverte du CRSNG dans la Galerie Eau Bleue et de la commandite de la Fédération canadienne de la faune en vue de notre future exposition sur les baleines.
Le projet utilisera également notre capacité de créer des programmes nationaux ayant pour thème l'Arctique. Odyssée Arctique était une exposition spéciale au Musée canadien de la nature en 1998. « Sila : les énigmes du climat » est une petite exposition itinérante actuellement en tournée. Nos chercheurs ont participé aux expéditions annuelles de Students on Ice en Arctique et en Antarctique. De 2007 à 2009, le programme éducatif national Perspectives polaires a mis en contact les étudiants des écoles secondaires de l’ensemble du Canada avec les étudiants du Nord canadien pour discuter d’une question: « Qu’est-ce que l’Arctique signifie pour vous? »
Le projet Arctique 2017 sera un lien stimulant avec l'Arctique canadien. Le projet prendra son envol à compter de 2013 et se terminera avec l’ouverture d'une galerie principale au Musée canadien de la nature en 2017.
En 2013, nous lancerons notre projet pluriannuel avec un Festival national du film de l'Arctique. Nous entamons des discussions au sujet d'une collaboration avec le Centre national des arts pour un programme Scène de l’Arctique et l'Alliance des musées d'histoire naturelle du Canada. Un tel festival serait la plateforme idéale pour lancer le projet Arctique 2017 du musée. Ce serait également une occasion opportune de souligner les 100 ans de l’expédition de 1913.
En 2014, nous lancerons un programme numérique éducatif national. Ce programme sera disponible dans les écoles canadiennes en collaboration avec Students on Ice, l'Alliance des musées d'histoire naturelle du Canada et l'Association canadienne des centres de science.
En 2015, une exposition itinérante nationale et internationale sur l’Arctique sera lancée. L'intention est de présenter d’abord cette exposition aux musées canadiens, et par la suite, aux ambassades canadiennes à l’étranger. Nous nous concentrerions sur les ambassades situées dans les pays membres du Conseil de l'Arctique. Cela nous donnerait l’occasion de présenter l’histoire de l'Arctique canadien.
Cette exposition itinérante serait aussi l’occasion de faire participer les jeunes dans chaque ville-hôte aux programmes de sensibilisation conçus pour encourager la prochaine génération à explorer le Canada de l’Atlantique au Pacifique sans oublier l'Arctique. Le programme serait conçu en collaboration avec Students on Ice, qui est un organisme reconnu pour faire participer les jeunes.
En 2016, le programme d'exploration et de découverte de l’Arctique du Musée canadien de la nature sera lancé. Nous assurerons une présence continue et accrue dans les centres de recherche de l'Arctique canadien, en plus du Programme du plateau continental polaire à Resolute Bay et de la Station de recherche du Canada dans l'Extrême-Arctique à Cambridge Bay, dont l’ouverture est prévue pour 2016 ou 2017. Les deux centres d'excellence en recherche du musée pourraient s’avérer une excellente plateforme pour recueillir des fonds et financer nos programmes de recherche.
L’accroissement de nos activités de recherche dans le Nord canadien se concentrerait particulièrement sur les plantes et les animaux de l’Arctique. Nos activités comprennent le recrutement de chercheurs et d'étudiants postdoctoraux, et la numérisation de nos collections de plantes et d'animaux de l'Arctique pour la science, l’éducation et la postérité.
En 2017 aura lieu l'ouverture officielle d’une galerie permanente sur l'Arctique au Musée canadien de la nature pour célébrer le 150e anniversaire du pays, ce qui inclura un espace cérémonial à Ottawa qui sera une toile de fond pour les discussions et les célébrations ayant pour thème l'Arctique. La galerie offrirait une expérience immersive digne du XXIe siècle avec, notamment, la présence d’expositions interactives, des médias numériques et d’un portail Web « igloo » pour interagir en direct avec des expéditions dans l'Arctique, des chercheurs et Students on Ice.
La galerie donnera aussi l’occasion de présenter les huit parcs nordiques de Parcs Canada en diffusant en direct des images provenant des cybercaméras installées dans les parcs nationaux canadiens.
De plus, l'ouverture de la galerie donnerait le coup d’envoi d’une année d'activités pancanadiennes sur place, en ligne et dans l’ensemble du Canada pour célébrer l'Arctique canadien et le 150e anniversaire du Canada.
L'Arctique canadien pourrait être un thème rassembleur pour les Canadiens. Nous sommes, après tout, un peuple nordique fort et libre. Le projet Arctique canadien 2017 sera une célébration du Canada de l’Atlantique au Pacifique sans oublier l’Arctique. Il permettrait de nous assurer que le Nord canadien est reconnu à sa juste valeur dans la capitale nationale par l’entremise d’une galerie permanente au musée national d'histoire naturelle. Ce projet national et international unique pourrait inspirer les Canadiens et la planète et les sensibiliser à l’Arctique canadien, en plus de les éduquer. Il miserait sur la présidence du Canada au Conseil de l'Arctique en 2013 et en 2014. Il offrirait des occasions et des toiles de fond uniques, notamment, aux principaux représentants du gouvernement et aux partenaires qui se penchent sur l’élaboration de stratégies et de plans pour le Nord canadien. Enfin, ce projet fournirait un thème pour les célébrations dans les collectivités, les écoles, les universités, les collèges et les bibliothèques partout au Canada.
L'Arctique est mystérieux, majestueux et extrême; il inspire à la fois le respect et l’émerveillement. Quel thème séduisant et fascinant pour les célébrations du 150e anniversaire!
Nous vous remercions de nous avoir donné l’occasion d’exposer nos plans. Merci de votre attention.
Je suis honoré d’être ici aujourd’hui pour vous donner des idées et vous inspirer en vue des célébrations du 150e anniversaire de notre beau pays.
[Français]
Je vous remercie de cette invitation. Je suis heureux d'avoir l'occasion de vous parler d'un moment important dans la vie de notre pays.
[Traduction]
Les anniversaires sont une part importante de la façon dont la société progresse collectivement et définit ses objectifs futurs. Je me souviens des célébrations du 100e anniversaire du Canada en 1967. L’un de mes plus vifs souvenirs est la chanson symbolique Canada de Bobby Gimby.
[Français]
La version française s'intitulait Une chanson du centenaire.
[Traduction]
Cette chanson symbolisait la fierté et le sentiment d’accomplissement que les Canadiens ressentaient à l’époque. Elle est devenue l’hymne du 100e anniversaire et un puissant symbole.
En marge des célébrations du 150e anniversaire, nous avons l’occasion de créer de nouveaux souvenirs que les Canadiens se rappelleront pour des générations à venir. Les Canadiens ont des valeurs communes. Ils ont une histoire commune et un but commun. Nous chérissons notre histoire. Le gouvernement se joindra aux Canadiens en célébrant notre patrimoine, en promouvant nos valeurs et défendant ce qui est bien sur la scène internationale.
J’ai déjà eu l’occasion de participer à d’autres célébrations de grande envergure. Mon expérience me donne bon espoir en ce qui concerne la forme de ces célébrations et ce qu’elles signifieront pour les Canadiens.
Les Canadiens ne sont pas vraiment reconnus pour se péter les bretelles, mais je crois que de tels jalons nous donnent l’occasion de célébrer la diversité qui rend le Canada unique, fort et fructueux. C’est notre moment.
En 1999, j’ai eu l’honneur d’agir à titre de président du comité organisateur du championnat mondial de hockey junior qui avait lieu au Manitoba. Si vous avez déjà assisté à une partie du championnat junior ou si vous en avez déjà vu une à la télévision, vous savez que la passion et l’excitation sont au rendez-vous dans un tel tournoi. En fait, l’année dernière, à Edmonton et à Calgary, même si nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés, nous ne pourrions être plus fiers de la façon que l’Alberta a représenté le Canada dans le cadre du tournoi.
Au Manitoba, de nombreuses parties ont eu lieu en dehors de la capitale dans de petits marchés ruraux, comme Portage la Prairie, Selkirk, Brandon et Morden. Des partisans passionnés ont rempli les gradins chaque fois. Les gens ont pu vivre l’expérience directement en tant que collectivité. L’un des éléments dont nous devons attentivement tenir compte est comment nous allons présenter et célébrer notre vaste géographie, au lieu que cette même géographie vienne justement nuire à la participation.
Mon expérience au championnat mondial de hockey junior m’a confirmé que le hockey est notre sport national et il m’a appris les valeurs qui font du Canada une grande nation, soit le dur labeur, la persévérance, le dévouement, le travail d’équipe et l’intégrité.
Le hockey réussit à tirer le meilleur des Canadiens et à rallier la nation derrière une cause. Les célébrations du 150e anniversaire présentent l’occasion pour le peuple canadien d’ainsi s’unir.
J’aimerais seulement dire, monsieur le président, que je serais très heureux que la nouvelle franchise de la LNH de Winnipeg, les Jets, affronte les Nordiques de Québec dans une classique hivernale pour la Coupe Stanley en 2017.
Les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques de 2010 à Vancouver démontrent bien comment des célébrations de grande envergure peuvent accroître le sentiment de fierté et d’appartenance nationale. John Furlong, le directeur général du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Vancouver, a dit que les Jeux olympiques étaient les jeux du Canada à Vancouver. Pendant les cérémonies de clôture, il a dit que les Canadiens étaient plus forts, plus unis, plus en amour avec leur pays et plus en contact les uns avec les autres que jamais auparavant.
Des gens ont traversé le globe pour participer aux évènements à Vancouver et à Whistler; l’ambiance était franchement électrisante. Les compétitions sportives et les célébrations en musique, en danse et en théâtre à la Maison du Manitoba, où le Musée canadien des droits de la personne avait une exposition, dans la Place du Canada, ont rendu l’expérience inoubliable pour les visiteurs.
Le respect des quatre nations qui ont accueilli les JO a créé un sentiment de proximité et de convivialité encore plus grand, honorant ainsi les terres et les gens qui ont gracieusement accueilli le monde.
Ce qui m’a vraiment frappé, c’est l’éveil d’un esprit national, d’un sentiment de fierté nationale dans le coeur des Canadiens. J’ai regardé la partie de hockey pour la médaille d’or à l’extérieur sur les écrans géants de la Place du Canada avec des milliers de gens; il s’agit d’une expérience unique que personne n’oubliera.
Les Canadiens présents affichaient un sentiment de fierté, mais ce sentiment s’étendait bien au-delà des gens présents. C’était frappant partout au pays. La flamme olympique a parcouru en 160 jours chaque province et chaque territoire; cela représentait la convivialité et la proximité que nous espérions que les Jeux olympiques de Vancouver signifieraient pour le Canada. Des célébrations bien préparées qui se déroulent à merveille ont la capacité de changer fondamentalement la façon dont les gens se perçoivent, perçoivent leur pays et perçoivent leur place au sein de ce pays.
Bien que les manchettes d'aujourd'hui portent sur le Jubilé de diamant de Sa Majesté, en 2010, au cours de la visite royale, le Musée canadien des droits de la personne a eu l'honneur incroyable de recevoir une pierre angulaire de Sa Majesté la Reine. La pierre, choisie expressément pour le musée, provient de Runnymede, lieu de signature de la Magna Carta en 1215. La Magna Carta, ou la Grande Charte, est souvent présentée comme le précurseur des constitutions et des chartes des droits et libertés modernes. Dix milles personnes ont participé à l'événement à La Fourche à Winnipeg, et les médias canadiens et internationaux ont diffusé ce moment à des téléspectateurs partout au pays et dans le monde.
Le cadeau de la reine Élisabeth II représente un geste très important, non seulement parce qu'il témoigne de la longue et riche histoire du Canada, mais parce qu'il témoigne également de la longue et riche histoire des droits de la personne, une histoire qui continue de s'écrire tous les jours dans toutes les régions du Canada et partout dans le monde. Il représente la voix du Canada en matière des droits de la personne dans le monde.
Et cela m'amène à la vision du 150e anniversaire de la Confédération en 2017. À titre de Canadiens, nous sommes fiers de notre histoire et voyons notre avenir comme une épopée des plus brillants exploits. Dès les débuts, nous nous sommes rassemblés pour faire avancer nos buts communs, chacun d'entre nous étant prêt à faire sa part pour faire avancer le Canada, en utilisant notre diversité comme une force qui rend le tissu social du Canada plus solide.
Notre histoire des droits de la personne est une partie déterminante de notre histoire en tant que nation: on ne peut parler de l'une sans parler de l'autre. Je vois la célébration du 150e anniversaire comme une occasion d'honorer notre histoire, de regarder nos débuts en tant que nation et voir où nous sommes rendus aujourd'hui. Notre histoire des droits de la personne est notre histoire commune. C'est le fondement de notre identité en tant que Canadiens.
Nous avons de nombreuses histoires à raconter — certaines bien connues, d'autres moins — et ces histoires peuvent nous unir en tant que pays. Comme le fait de passer le flambeau, comme je l'ai dit plus tôt, les célébrations du 150e anniversaire constituent une occasion de renforcer le tissu de la société canadienne et sert de catalyseur positif pour la croissance pour des générations à venir. Mais qu'arriverait-il si, au lieu d'un flambeau, nous passions les histoires de notre nation, les histoires de persévérance, de lutte, de communauté, de triomphe?
Février est le Mois de l'histoire des Noirs au Canada. J'aimerais raconter l'histoire de Viola Desmond, une héroïne des droits de la personne du Canada. En 1946, Viola Desmond, une Canadienne de race noire de Nouvelle-Écosse, s'est rendue par affaires à Glasgow, en Nouvelle-Écosse. En raison d'ennuis mécaniques, elle avait quelques heures à occuper; alors, elle a décidé d'aller au cinéma. Elle a acheté une billet et est entrée dans le cinéma, ignorant que des lois fondées sur la ségrégation raciale lui interdisaient de s'asseoir au rez-de-chaussée en compagnie des personnes de race blanche. Elle était censée s'asseoir au balcon qui était réservé aux personnes de race noire.
Lorsqu'elle a refusé de quitter son siège au rez-de-chaussée, on a appelé la police. Les agents l'ont traînée dehors, l'ont emprisonnée et lui ont imposé une amende de 20 $ pour avoir enfreint les lois provinciales. Elle a également été accusée de fraude à l'endroit du gouvernement étant donné que le billet pour une place au rez-de-chaussée coûtait plus cher que le billet pour une place au balcon. Après cet incident, Viola a commencé à parler de ségrégation raciale et elle a galvanisé l'opinion publique autour de cette cause. Enfin, en 1954, la Nouvelle-Écosse a abrogé ses lois ségrégationnistes. Ce n'est que des décennies plus tard, en 2010, longtemps après sa mort, que Viola Desmond s'est vu accorder la réhabilitation; toutes les accusations portées contre elle ont été effacées et on lui a exprimé des excuses.
Il y a à peine quelques jours, Postes Canada annonçait qu'elle allait distribuer un timbre en l'honneur de cette héroïne des droits de la personne. Cette histoire reflète les valeurs que nous chérissons en tant que Canadiens: la diversité, la liberté, la justice, la persévérance, l'action collective et apprendre de nos erreurs. Il faut voir nos histoires comme une autre des ressources nationales du Canada.
Notre histoire en matière de droits de la personne n'est pas sans tache. Faire oeuvre de pionnier comporte son lot d'hésitations et d'erreurs. Par exemple, nous devrions reconnaître que même ces célébrations du 150e anniversaire ne seront pas perçues de la même façon par tout le monde. Pour de nombreuses collectivités autochtones, il ne s'agit pas nécessairement d'un événement qui mérite d'être célébré. Mais en jetant un regard honnête et ouvert sur notre passé, en faisant place à la diversité des voix et des perspectives et en célébrant ce qui a été fait pour corriger ces erreurs, nous contribuerons à rendre notre nation plus unie, plus fière et plus juste.
Nous pouvons utiliser cet anniversaire pour continuer notre démarche de réconciliation. Pour raconter ces histoires, le musée pourrait préparer des expositions dynamiques, bilingues, en ligne, des expositions itinérantes et des activités au Musée canadien des droits de la personne. Les histoires choisies pour être présentées seraient variées et viseraient à interpeller de nombreux groupes et collectivités, y compris les collectivités autochtones, les francophones, les anglophones, les allophones, les personnes handicapées, les groupes ouvriers et les collectivités ethnoculturelles, pour n'en nommer que quelques-uns.
Les dernières technologies ainsi que l'art, le théâtre et les objets rendraient les expositions itinérantes attrayantes pour un vaste auditoire. L'interactivité donnera aux Canadiens l'occasion d'en apprendre davantage sur leurs voisins et sur eux-mêmes, renforçant ainsi les liens civiques entre eux.
Nous pourrions travailler en partenariat avec d'autres musées nationaux avec lesquels nous discutons aujourd'hui pour nous assurer que le plus récent musée national du Canada, le Musée canadien de l'immigration du Quai 21, par exemple, présente des expériences d'immigration de nouveaux immigrants qui sont fortement liées aux droits de la personne.
Ces expositions pourraient également être utilisées longtemps après la fin des célébrations du 150e anniversaire et voyager dans d'autres musées de la conscience dans le monde, pour montrer au monde les progrès réalisés au Canada en matière de droits de la personne.
Une campagne dans les médias sociaux pourrait accompagner ces expositions. Elle aurait pour effet de sensibiliser un auditoire plus jeune et de les encourager à en apprendre davantage sur leur histoire et à participer à l'écriture de nouveaux chapitres. Par l'intermédiaire de YouTube, vous pouvez mettre au défi les Canadiens de raconter leurs propres histoires et les histoires touchant leur collectivité — leur Canada.
Bien que la vision du Musée canadien des droits de la personne tire son origine dans la vision d'un simple citoyen, feu Israel Asper, elle a évolué pour devenir un partenariat entre le gouvernement du Canada, la province du Manitoba, la ville de Winnipeg, le Forks North Portage Partnership et les Amis du Musée canadien des droits de la personne. Des gens de partout au Canada et de partout dans le monde ont adopté cette vision du musée comme la leur, et des milliers de donneurs individuels, des organisations syndicales, des gens du secteur privé ont contribué généreusement à la vision commune de ce que signifie notre projet et de ce qu'il peut faire pour le pays et pour le monde entier.
Les partenariats entre les différents paliers de gouvernement, fédéral, provincial et municipal, et le secteur privé sont des occasions que l'on doit saisir dans l'élaboration des plans en vue du 150e anniversaire de la Confédération.
De nombreuses entreprises canadiennes prospères ont des histoires à raconter dans le contexte du développement de notre nation. Elles devraient être invitées à devenir des partenaires actifs, aussi bien pour que leurs histoires soient racontées que pour qu'elles investissent financièrement dans les événements culturels, artistiques, sportifs et communautaires.
Dans ce voyage vers la célébration du 150e anniversaire de la Confédération en 2017, j'invite tous les Canadiens à imaginer des façons de bâtir une société meilleure, une société plus juste. Je les mets ensuite au défi de prendre les mesures nécessaires pour faire de cette société une réalité.
Je crois que pour réaliser notre vision, nous devons travailler ensemble, apprendre de notre passé pour renforcer l'innovation et encourager la philanthropie et le bénévolat. Nous devons bâtir sur notre fière histoire pour rendre notre avenir meilleur.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir offert le privilège de vous parler.
Travaillons ensemble pour faire de cette grande année dans l'histoire canadienne une année inoubliable.
[Traduction]
Chacun d'entre nous peut répondre à l'appel du devoir à sa manière et ensemble, poursuivre cette expérience audacieuse que nous appelons le Canada.
[Français]
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Membres du comité, bonjour.
Je suis heureux de vous rencontrer aujourd'hui afin de parler du rôle de la Société du Musée canadien des civilisations dans le cadre des commémorations du 150e anniversaire du Canada.
La société est composée de deux musées d'histoire nationale, soit le Musée canadien des civilisations et le Musée canadien de la guerre. Les deux musées préservent et font connaître le patrimoine du Canada. Ils contribuent à promouvoir et à renforcer l'identité canadienne.
[Traduction]
En 2011, les deux musées ont accueilli au total 1,7 million de visiteurs. De plus, des expositions itinérantes ont été présentées dans 14 villes canadiennes, attirant plus de 300 000 visiteurs. Sans compter que les sites Web des deux musées ont capté l'intérêt de 2,4 millions de visiteurs additionnels.
[Français]
Avant de vous faire part de nos idées et de nos projets pour le 150e anniversaire du Canada, j'aimerais vous parler de la façon dont nos deux musées ont souligné des événements importants dans le passé et comment ils comptent le faire d'ici 2017.
Chaque année, nos musées soulignent des anniversaires importants pour le Canada, et ce, de différentes manières: expositions, programmes publics, spectacles, conférences ou autres. Voici quelques événements d'importance que nous avons soulignés au cours des dernières années.
[Traduction]
En partenariat avec nos collègues du Musée canadien de la nature, nous présentons actuellement une exposition documentant la première expédition scientifique canadienne dans le Grand Nord qui s'est déroulée de 1913 à 1916 — un événement marquant de l'histoire canadienne. Cette exposition, intitulée Expédition: l'Arctique évoque les réussites et les revers de cette aventure et montre comment elle a marqué le Grand Nord canadien et ses populations. Une entreprise qui a redessiné la carte de l'Arctique en plus d'accroître nos connaissances sur son environnement et ses cultures.
En 2007, le Musée canadien de la guerre a présenté une exposition intitulée Afghanistan — Chroniques d'une guerre. Cette exposition révolutionnaire examine le rôle joué par le Canada dans la guerre en Afghanistan au moment où elle se déroulait, offrant un aperçu de la participation du Canada à la guerre contre le terrorisme et la reconstruction d'un pays dévasté par des années de guerre. Chaque année, en novembre, le Musée de la guerre souligne l'importance du jour du Souvenir. Il est devenu un lieu très fréquenté pour l'occasion.
En 2004, le Musée des civilisations a participé aux événements commémoratifs en présentant une vaste exposition sur la vie en Nouvelle-France pour célébrer le 400e anniversaire du premier établissement permanent fondé par des Européens en Amérique du Nord. L'année suivante, l'exposition intitulée Arpents de rêve était organisée pour célébrer les 100 ans des provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan.
Mon collègue a parlé des Jeux olympiques de Vancouver. En 2010, notre musée a présenté au Richmond City Hall l'exposition Coup de patins — La passion canadienne pour le patinage qui a remporté un franc succès. Elle raconte l'histoire de l'une des plus anciennes et des plus populaires activités sportives et récréatives pratiquée au pays: le patinage. En peu de temps, des milliers de visiteurs avaient vu l'exposition.
En octobre dernier, nous avons accueilli le lancement par le gouvernement du Mois de l'histoire des femmes au Musée canadien de la guerre. De même, la semaine dernière, nous avons accueilli le lancement par le gouvernement du Mois de l'histoire des Noirs. Monsieur Benskin, nous nous sommes rencontrés ce soir-là.
[Français]
C'étaient là quelques exemples seulement des commémorations que nous pouvons organiser afin de souligner des dates importantes et, du coup, mieux faire connaître et apprécier notre riche histoire.
[Traduction]
Nous effectuons actuellement la planification de nos expositions qui nous mènera jusqu'en 2017. Ces expositions mettront l'accent de plus en plus sur une réflexion essentielle axée sur l'histoire canadienne dans ses dimensions individuelles, nationales et internationales. Le programme d'expositions sera fondé sur des commémorations d'importance et donnera la priorité aux projets qui offrent un potentiel de diffusion à l'échelle nationale et qui sont élaborés en partenariat avec des musées et des organismes à vocation culturelle dans tout le pays.
Cet été, nous présenterons deux importantes expositions afin de souligner le Jubilé de diamant de la Reine au Musée des civilisations et le 200e anniversaire de la guerre de 1812 au Musée de la guerre. Dans les années qui suivront, une exposition au Musée de la guerre illustrera les batailles livrées au cours de la Première Guerre mondiale, alors que le Musée des civilisations proposera une exposition sur les faits marquants qui ont mené à la Confédération et à la naissance de notre pays.
Plusieurs expositions prévues seront montées en collaboration avec d'autres organismes fédéraux et elles voyageront au Canada après leur inauguration au Musée des civilisations et au Musée de la guerre. Toutes ces présentations, de même que les nombreuses activités publiques dont elles feront l'objet, constitueront autant d'étapes qui nous conduiront à 2017.
[Français]
En octobre dernier, la société a présenté au Comité permanent des anciens combattants ses projets relativement à la commémoration de la guerre de 1812 et celle de la Première Guerre mondiale.
Aujourd'hui, nous allons surtout parler des commémorations du 150e anniversaire de la Confédération, un événement qui sera souligné en majeure partie au Musée canadien des civilisations. L'année 2017 sera exceptionnelle au Musée canadien des civilisations, le musée national d'histoire du Canada.
Le musée est également une destination culturelle d'envergure pour tous les Canadiens et Canadiennes, avec son Musée des enfants, son cinéma IMAX, ses nombreuses manifestations culturelles et son emplacement exceptionnel au coeur de la capitale.
En fait, le musée est une vitrine exceptionnelle qui s'avère idéale pour souligner les 150 ans du Canada, et pour l'occasion, nous allons mettre à profit tous ses atouts.
[Traduction]
Pour souligner l'anniversaire du Canada, le Musée des civilisations offrira des expositions et des activités qui susciteront l'intérêt non seulement des résidents de la région de la capitale nationale, mais aussi des Canadiens dans tout le pays. Le cheminement qui mènera à 2017 constitue, pour des musées d'histoire nationale, une occasion unique d'entreprendre un dialogue avec les Canadiens, un dialogue sur les faits historiques qui ont façonné notre identité nationale et influencé l'évolution de notre pays.
Nous voulons discuter avec les Canadiens des faits marquants de notre histoire, des époques, des mutations, des changements et des gens qui ont façonné notre pays et qu'un musée d'histoire nationale tel que le Musée des civilisations se doit de faire connaître. C'est pourquoi nous lancerons une vaste consultation auprès de la population canadienne. D'avril à juin, l'initiative nous mènera dans six grandes villes du pays et suscitera la participation des Canadiens par l'entremise des médias sociaux.
Les Canadiens nous aideront à tracer nos plans et nos projets. Ils nous indiqueront la meilleure façon de susciter leur intérêt au cours des prochaines années dans ce qui, après tout, constitue leurs musées nationaux.
Raconter l'histoire du Canada de manière captivante est ce que nous faisons de mieux. Et nous nous engageons à faire du musée une destination incontournable en 2017.
[Français]
À titre d'institution vouée au savoir, le musée cherche à accroître notre compréhension de l'identité, de l'histoire et de la culture du Canada. Il cherche à diffuser ces connaissances au plus grand nombre de personnes par divers moyens. Il s'agit d'un défi très important pour nous.
De la même manière, notre approche pour 2017 sera multiple et variée. Un groupe de travail interne a été créé, ayant comme objectif de créer un plan pour l'automne prochain. Cependant, nous pouvons déjà vous faire connaître quelques idées que nous examinons actuellement.
[Traduction]
Le musée montera une exposition d'envergure sur l'histoire nationale qui sera axée sur des thèmes qui mettront en évidence 150 ans d'histoire canadienne. L'exposition fournira l'occasion de réfléchir à notre identité canadienne, comment cette identité s'est construite et combien l'expérience canadienne est unique au monde. L'exposition sera conçue de manière à ce qu'elle puisse voyager pour atteindre le plus grand nombre possible de Canadiens et s'accompagnera de programmes publics de grande qualité, comme une série de conférences, des activités virtuelles, la publication de livres et l'enrichissement de notre collection nationale d'artefacts qui nous aident à présenter l'histoire du Canada.
[Français]
J'aimerais également attirer votre attention sur un aspect du travail du musée, soit la collecte et la préservation des témoins matériels et intangibles de notre patrimoine collectif. Nous ne cessons d'enrichir notre collection d'artefacts historiques et contemporains par des dons et des acquisitions, par des travaux sur le terrain et par des transferts d'autres établissements. Au cours des prochaines années, ce musée présentera ses nouvelles acquisitions et l'histoire qu'elles racontent à tous les Canadiens, là où ils vivent.
[Traduction]
À titre d'exemple, nous avons apporté aujourd'hui une montre de poche en or dans un étui de 18 carats qui avait été remise à Sir John A. Macdonald par la Montreal Watch Case Corporation, à Noël, en 1890. La dédicace se réfère au tout premier premier ministre comme étant « le père de la politique nationale » et à la Montreal Watch Case Corporation comme étant « l'une de ses industries ». La politique nationale, entre autres, a permis de mettre sur pied un système de tarifs pour favoriser l'industrie canadienne.
Nous sommes l'une des sources d'information sur l'histoire du Canada parmi les plus fiables et accessibles et nous possédons l'une des plus vastes collections d'artefacts et nous entendons le demeurer. Pour conserver notre position et enrichir notre collection, nous devons obtenir du soutien financier et établir des partenariats. Le musée appartient à tous les Canadiens et devrait donc assurer son accessibilité au plus grand nombre. Dans ce cadre, nous prévoyons établir et renforcer des partenariats indispensables non seulement avec d'autres musées, mais aussi avec des institutions culturelles, des ministères et organismes gouvernementaux, des diffuseurs et d'autres fournisseurs de contenu. L'établissement de ce réseau nous permettra de mettre à contribution les atouts de chaque partenaire pour inciter les Canadiens à en apprendre davantage sur leur pays, à constater la richesse de leur histoire et à échanger leurs points de vue sur l'identité des Canadiens en 2017.
Nous effectuons notre planification en ce moment même. Le Musée des civilisations fixe comme objectif précis de s'assurer que le 150e anniversaire du Canada fournira aux Canadiens l'occasion de se pencher sur les 150 ans d'histoire qu'ils ont vécus en tant que Canadiens.
L'histoire du musée est aussi ancienne que celle du Canada et l'expertise de son personnel en matière d'histoire est unique. Notre expérience démontre clairement que les Canadiens s'attendent à ce que nous réussissions à leur présenter leur histoire de manière inimitable et captivante.
Nous avons appris à organiser et à offrir des activités et des expositions qui se complètent, qui permettent aux Canadiens de découvrir leur histoire de manière nouvelle et différente. Nous avons aussi appris que la création de partenariats solides avec les secteurs public et privé est essentielle à l'atteinte de nos objectifs.
[Français]
Monsieur le président, membres du comité, nous sommes très enthousiastes à l'idée de souligner les 150 ans du Canada. Nous avons élaboré une approche variée permettant d'oeuvrer à de multiples projets de façon simultanée. Nous avons comme objectif d'offrir 12 mois d'activités non seulement au musée, mais aussi dans toutes les régions du pays.
[Traduction]
« Cent cinquante ans de citoyenneté canadienne » est un thème qui trouvera écho dans tout le pays et qui sera pour tous les Canadiens, nous l'espérons, une occasion d'apprentissage, de participation et de célébration collective.
Merci.
J'aimerais vous dire tout d'abord que c'est pour moi un honneur d'être ici. Si votre musée est ancien, Mark, le nôtre a aujourd'hui un an et trois jours, ce qui nous réjouit. Au moment de sa création, le gouvernement a commencé à parler des travaux prévus pour 2017. Bien que notre musée soit relativement modeste, si l'on tient compte du thème que nous étudions et du fait que la plupart d'entre nous tracent leurs origines auprès des immigrants, plutôt que des peuples fondateurs, nous pensons avoir une large audience dans le pays et sommes enthousiasmés par l'occasion qui nous est offerte.
Lorsque j'ai parlé pour la première fois de 2017 à notre équipe, alors que nous envisagions notre première exposition itinérante dans tout le pays, il semblait tout à fait opportun de lier les deux événements. Nous avons donc amorcé le processus de planification de notre première exposition, que l'on intitulera « Canada: Jour 1 ». L'exposition sera présentée dans tout le pays à compter de 2014. Au cours des deux prochaines années, nous colligerons l'information nécessaire à sa présentation, dont des témoignages oraux, des histoires et des résultats de la recherche, depuis la création de la Confédération jusqu'à aujourd'hui, ainsi que les premières impressions et premiers souvenirs que les gens ont de ce jour.
Je vais vous dire d'où l'idée nous en est venue, sans que Stuart et moi ne nous consultions auparavant. Alors que nous étions tous ensemble sur la côte Est en train de regarder les cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques, à environ une heure du matin, John Furlong déclarait qu'à son arrivée au Canada, les premiers mots que lui avait adressés l'agent d'immigration avaient été: « Bienvenue au Canada; rendez-nous meilleurs ». Cette déclaration a été accueillie par des explosions de joie dans toutes les banlieues de Halifax, car nous sentions que notre mission était exactement cela. Ensuite, lorsque l'on a cité Joe Schlesinger, citation qui provenait de notre musée du Quai 21 — alors modeste — et dans laquelle il rappelait son premier jour au Canada, nous savions que pour bien des gens, ce jour de l'arrivée au Canada est rappelé et transmis de génération en génération, comme une légende familiale.
Lorsque Joe Schlesinger a pris la parole au Quai 21, il y a de cela de nombreuses années et dans la voix chaude qui est la sienne, il comparait son arrivée au Canada au renversement d'un sablier. Je sais que ma collègue Judith avait vu le sablier dans mon bureau et je parlais beaucoup de cette métaphore. Joe Schlesinger parlait de ces gens qui venaient des quatre coins du monde et qui, à un moment donné, avaient tous en commun l'expérience de l'arrivée au Canada, l'expérience des premiers sons qu'ils y ont entendus, des premières choses qu'ils y ont goûtées et de leurs premières impressions. Comme nos collègues l'ont dit, certaines de ces expériences étaient bonnes, d'autres pas, mais toutes sont restées mémorables et n'ont jamais quitté la famille.
Après votre arrivée, vous êtes dispersés dans tout le pays pour commencer une autre vie quelque part. Mais ce premier moment lie entre eux tant de gens. Qu'ils soient arrivés la semaine dernière par avion ou en passant la frontière — ou comme le racontait Joe Schlesinger; avec son amie, il avait traversé une rivière en République tchèque pour échapper aux soldats et à son arrivée avait raconté son histoire à l'agent d'immigration qui ne semblait pas l'apprécier —, les gens gardent ces souvenirs.
Pour notre première exposition itinérante, nous voulons traverser le pays et recueillir ces souvenirs avec lesquels nous alimenterons et enrichirons l'exposition en 2014, en 2015 et en 2016. Comme il s'agit de présenter des histoires, des histoires rapportées par les gens, on peut le faire de bien des façons.
Grâce à vous, Mark et Jean-Marc, nous avons appris l'existence de ces nombreuses plates-formes et de leur utilisation, qu'il s'agisse des technologies mobiles, de notre site Web, etc., de sorte que lorsque l'exposition retournera au Musée canadien de l'immigration du Quai 21 en 2017, elle sera totalement différente de ce qu'elle était au départ et aura changé au gré des conversations que nous aurons eues pendant tout ce temps.
Lorsque nous étions une petite institution à but non lucratif, nous avions rencontré des gens qui nous avaient raconté certaines de ces histoires et offert des objets. Ce qu'ils nous avaient donné avait dépassé toutes nos espérances. En trois heures passées un après-midi à la station Liuna de Hamilton, plus de 400 personnes nous avaient présenté objets, photos, cartes d'embarquement et de repas, titres de voyage et nous avaient raconté leur voyage à travers les Prairies en quête d'un logement. Nous avions trouvé un filon. Ainsi, lorsque l'occasion s'est présentée et que nous commencions à planifier notre première exposition itinérante qui coïncidait avec la célébration du 150e anniversaire, nous avons pensé qu'il n'y avait pas de meilleur moyen de témoigner de ces années, de parler de ces racines et de ce qui nous rassemble, et de rapporter les sentiments que nous avons tous éprouvés: la peur, l'espoir et nos réactions face à l'inconnu, de même que les petits gestes de bonté et, quelquefois, de cruauté.
Mais comme l'a dit Stuart — et nous lui avons peut-être emprunté quelques mots de ses rapports annuels —, nous ferons preuve de courage en relatant aussi les histoires difficiles, mais ces histoires nous lient et continuent de nous faire grandir. Mais le point réellement important, je crois, à propos de nous tous en tant que collègues est que nous voulons contribuer à forger cet avenir et à rendre les gens très fiers d'être ici.
Je peux vous dire que notre logo a été conçu par une jeune femme de Téhéran qui s'appelle Azam Chadeganipour et travaille aujourd'hui avec nous. Quand je lui ai parlé de notre 150e anniversaire, elle a déclaré: « Vous savez, je viens de Téhéran, où notre histoire remonte à des milliers d'années et je trouve tellement passionnant de célébrer une histoire aussi jeune que celle du Canada ». Je peux donc vous dire que pour les néo-Canadiens, la perspective est différente, mais aussi réellement passionnante. D'après les clichés des gens que nous avons présentés dans notre musée — des gens de huit pays différents —, je sais qu'il y a désormais un sentiment d'enthousiasme.
Je terminerais en me faisant un peu l'écho de Stuart, sauf que je suis née en fait en 1967 et que je ne me rappelle pas la chanson…
Des voix: Oh, oh!
Mme Marie Chapman: Je sais; je n'ai pas pu résister, mais il sait encaisser.
Je suis revenue à Ottawa en 1992 pour le 125e anniversaire du Canada. Mes parents y vivaient alors et je travaillais à l'Université Mount Allison. La reine était sur la Colline, j'étais avec mon frère et la foule nous poussait littéralement vers le Parlement. Je me suis sentie très importante. J'ai senti que je faisais partie de quelque chose de plus grand que moi. Je n'ai pas été aux Jeux olympiques et pourtant, j'ai ressenti cela à nouveau. J'espère que pour un jeune de 25 ans, ou de 15 ans, ou pour l'un d'entre nous plus âgé, on puisse encore avoir le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand que soi.
Notre brochure parle entre autres de legs. L'une des chances fantastiques que nous avons de travailler dans un endroit comme le Musée canadien de l'immigration du Quai 21 est que beaucoup de gens sont relativement nouveaux dans ce pays. Je vais vous raconter une petite anecdote.
Je prie encore Judy de m'excuser, car elle l'a déjà entendue.
Un jeune couple d'Israël, Danny et Maria Dechtiar, sont venus travailler au Quai 21. C'était leur premier hiver au Canada et lorsque vous venez d'Israël, cela peut vous donner un choc. À leur arrivée, ils étaient emmitouflés jusqu'aux yeux… Imaginez, à Halifax. Ils avaient pris le bus et dans l'ascenseur je leur ai dit qu'ils devaient avoir trouvé l'expérience terrible. Je leur ai demandé s'ils avaient dû attendre longtemps à l'arrêt. Ils m'ont répondu que tout était parfait: « Nous adorons prendre le bus ici, car c'est une chose merveilleuse. »
Or, le transport en commun à Halifax, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux. Maria m'a dit: « L'une des raisons pour lesquelles nous sommes venus ici est que chez nous, lorsque l'on monte dans un bus, on regarde autour de soi et si on ne se sent pas à l'aise, on descend à l'arrêt suivant. » Sa meilleure amie ne l'a pas fait et s'y trouvait lorsqu'une bombe a explosé. Danny et Maria ont alors décidé qu'ils ne voulaient pas cela pour leurs enfants. Ils voulaient aller dans un endroit où ils pourraient se sentir à l'aise. Le premier jour où ils sont arrivés, ils ont sauté dans un bus tout simplement parce qu'ils pouvaient le faire sans crainte. Cela fait partie de leur histoire.
Je pense que ce que nous pouvons offrir à nos enfants est de pouvoir aller au-delà de nos frontières pour réfléchir à leur situation. Quand on voyage — et vous l'avez fait —, on se rend compte que les choses que nous tenons pour acquises ne le sont pas: comme les droits humains. Les droits humains fondamentaux dont nous jouissons ici ne sont pas ceux du monde entier. Un jeune qui va l'étranger et revient… revient changé. Il prend conscience des grandes choses de ce pays, mais il réalise aussi que l'on peut en apprendre d'autres pays. Quelquefois, il peut se sentir un tout petit peu plus grand en tant que Canadien.
À maintes reprises, nous l'entendons de ceux qui viennent à nos déjeuners de conférenciers éminents, je veux parler de M. Schlesinger, de Mme Clarkson et de Rick Hillier. Lorsqu'ils sont à l'étranger, des gens les abordent en brandissant des feuilles d'érable et en criant « Canada ».
On se rend mieux compte de ce que l'on a lorsque l'on est ailleurs. On tient quelquefois pour acquis ce que nous avons. Je pense donc que l'une des choses que l'on pourrait offrir à nos jeunes est de les envoyer quelque temps à l'étranger. Cela peut sembler bizarre a priori. C'est pourtant ce que me laissaient entendre les représentants de l'association des présidents d'université que j'ai rencontrés la semaine dernière. Ils trouvaient que l'on n'envoyait pas assez d'étudiants universitaires à l'étranger pour s'en rendre compte. Je pense que c'est une partie importante de ce qu'est être un Canadien.
Notre territoire est vaste; et comme le sait Meg, qui vient du Nord, il est immense. Partir et le voir en prenant du recul peut vous faire envisager l'avenir avec optimisme et vouloir y participer.
Parlant de participation, je tiens à vous remercier de votre invitation que je considère comme un honneur pour moi. Je serais très heureuse de répondre à vos questions.