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Merci. J'ai oublié de vous apporter des bonnets de bain. La dernière fois, je vous en ai donné un paquet. J'espère que vous ou vos enfants les utilisez.
Et John Weston vous envoie constamment des courriels concernant les leçons de natation que je donne aux députés les jeudis matins à 6 h 45, alors je vous attends demain. J'ai un paquet de maillots Speedo ici, tailles 28 à 34, alors je m'attends à vous voir demain au Château Laurier à 6 h 45. Si vous êtes en retard, vous devrez faire 10 pompes.
Ce rôle est, selon moi, l'un des plus importants au pays, et je vais vous expliquer pourquoi. Ensuite, j'aimerais vous mentionner un certain nombre de choses que nous devrions probablement mieux faire dans le milieu de l'entraînement.
Premièrement, les Jeux olympiques et paralympiques de Londres qui ont eu lieu il y a quelques mois ont été une grande source d'inspiration pour une génération. C'était d'ailleurs le thème de ces Jeux: inspirer une génération. Si je vous dis cela, c'est qu'à la fin de la saison, avant les Jeux de Londres, Natation Canada comptait 39 000 nageurs. Seulement cinq mois après le début de la nouvelle saison et de la nouvelle période quadriennale avant les prochains Jeux, nous avons plus de 45 000 jeunes.
Au cours des cinq derniers mois, la performance de nos jeunes à l'échelle internationale en a inspiré bien d'autres. Cela représente une hausse de presque 20 %. C'est la plus grande amélioration que nous ayons jamais connue. Lorsque je suis arrivé au Canada il y a sept ans, nous étions environ 25 000. Il est, selon moi, crucial d'avoir de meilleurs athlètes olympiques pour faire de notre pays celui dont les citoyens sont les plus en forme au monde.
La collaboration avec M. Weston et les leçons de natation du jeudi matin sont le fruit d'une discussion. Je crois fermement que les personnes comme moi à l'ONS et comme M. l'entraîneur en Alberta réussiront à faire des choses remarquables grâce à leur passion. Nous aimerions croire que vous continuerez à crier haut et fort au Parlement que nous devrions être la nation la plus en forme au monde, que nous devrions tout faire pour éviter la rue à nos enfants et les tenir en forme. Je crois que les entraîneurs ont le pouvoir de créer un environnement dans lequel les enfants ont hâte de s'exercer.
Mon meilleur exemple de cela est l'expérience de l'un de mes fils. Lorsque nous sommes arrivés au Canada, mes enfants n'avaient jamais vu de neige; nous avions vécu en Australie. Un vendredi soir, il y a sept ans, lorsqu'il avait 11 ans, mon fils s'apprêtait à aller à sa pratique de ski de fond — nous vivons à Chelsea, juste au nord d'Ottawa — et il faisait moins 24 degrés, nuit noire, et le vent soufflait de côté. J'ai dit à Marc-André: « Es-tu certain de vraiment vouloir aller à ta pratique aujourd'hui? » Ils doivent skier dans le parc avec une lumière sur le front. Il m'a répondu: « Non, papa, je veux vraiment y aller. » Je lui ai répondu: « Mais il fait si froid », et il a insisté: « Non, je veux y aller ».
Alors je l'ai emmené et lorsque je l'ai déposé — si jamais vous allez dans le parc de la Gatineau, je l'ai déposé au P8 —, j'ai vu à quel point ces enfants étaient excités d'enfiler leurs skis à moins 24 degrés, et c'était grâce à un entraîneur qui avait créé un environnement dans lequel les enfants voulaient être.
Je pense que l'entraîneur a ce pouvoir. Il est capable de détruire ou de bâtir. Il est capable de faire des choses extraordinaires pour les enfants. À mon sens, il est crucial d'investir dans l'entraînement et dans le travail nécessaire pour faire de nos entraîneurs les meilleurs au monde, pas seulement au plan technique, mais aussi éthique et professionnel, et quand je dis au plan professionnel, je ne veux pas seulement parler de ce qu'ils gagnent, mais plutôt de la qualité des services qu'ils offrent à nos enfants.
J'ai seulement deux autres choses à mentionner avant de passer aux points dont j'aimerais parler. J'espère que si vous êtes en ville du 2 au 5 mai, vous viendrez à la toute nouvelle piscine de Gatineau, qui a été construite il y a seulement trois ans... J'ai participé à la construction de l'installation et je me souviens des discussions dans le cadre desquelles les autorités de la ville nous ont dit que nous n'avions pas besoin d'une piscine de 50 mètres et d'une grande piscine de 25 mètres. Trois mois après sa construction, cette piscine était remplie à craquer, et il y avait des gens sur la liste d'attente.
Il est primordial d'investir dans l'infrastructure, car elle fait en sorte que les enfants d'une collectivité ne se sentent pas obligés de quitter leur patelin. Dans mon équipe nationale de 2004 et de 2008, nous avions deux jeunes de Gatineau qui avaient dû déménager à Québec pour nager dans une piscine de 50 mètres. Maintenant qu'il y en a une ici, les enfants peuvent rester dans la région avec leurs entraîneurs. Je crois que c'est vraiment primordial.
Du 2 au 5 mai se tiendra le Grand Prix FINA de plongeon. Les huit meilleurs plongeurs au monde viendront à la piscine de Gatineau, et ce serait super si vous pouviez venir assister aux épreuves. Nous accueillerons les Chinois, qui ont raflé à peu près toutes les médailles. Alexandre Despatie, si le nom vous dit quelque chose, ne plongera pas puisqu'il a une commotion cérébrale, mais il sera là. Ce sera un grand événement si vous voulez y assister.
Vraiment, pour moi, le but de cet événement est d'inspirer plein d'enfants. Je vais emmener pleins de jeunes de Chelsea qui ne sont pas plongeurs, car je veux qu'ils voient les meilleurs plongeurs au monde et qu'ils comprennent la différence entre être bon et être le meilleur.
Le 1er juin, il y aura aussi une Journée nationale de la santé et de la forme physique que nous essayons de promouvoir. L'un des concepts est d'encourager chaque maire des collectivités de vos circonscriptions à ouvrir leurs piscines et leurs patinoires gratuitement pendant une journée pour permettre à tous les enfants de les essayer. Si cela nous permet d'inspirer un enfant, il pourrait s'inscrire à un club, être influencé par un entraîneur et voir sa vie transformée. Ce n'est pas tout le monde qui finira aux Olympiques, mais tout le monde pourra apprendre d'excellentes compétences, comme être un bon équipier, être bon gagnant et bon perdant, et toutes les autres compétences que l'on n'enseigne pas toujours à l'école.
C'était ma petite campagne de promotion des jeudis matins de natation. Je vous attends demain.
Les entraîneurs sont essentiels à la réussite de notre système sportif canadien et pas seulement les entraîneurs professionnels à l'échelon international. Vous entendez constamment parler du programme À nous le podium, un lien essentiel avec notre programme olympique, mais qui commence en fait par « à nous les municipalités ». Ce sont les entraîneurs amateurs qui éveillent l'intérêt des enfants. À l'échelon supérieur, nous ne faisons que perfectionner leurs compétences, mais il est primordial de faire participer les jeunes à l'échelon municipal et de faire en sorte qu'ils puissent facilement accéder aux clubs gérés par des bénévoles.
Les collectivités disent de plus en plus qu'elles doivent générer des revenus pour ces clubs bénévoles, car ils n'ont pas suffisamment d'argent. Les bénévoles ne font pas que gérer un club: ils font tout le reste. Ils font des collectes de fonds. Vos entraîneurs participent à des campagnes de financement. Lorsqu'ils arrivent aux pratiques le soir, ils sont épuisés et ils ne sont pas à la hauteur de leur talent. Ce serait comme demander à un enseignant de participer à des collectes de fonds pour l'école et à laver les planchers en plus. Nous devons trouver une façon de faciliter l'accès aux installations pour que les entraîneurs puissent continuer à faire ce qu'ils font de mieux.
Les entraîneurs sont le pivot pour créer un environnement propice à l'excellence. L'excellence est inévitable. Vous avez tous entendu parler de Michael Phelps. Au fil des ans, j'ai souvent demandé à mes clubs s'ils sont prêts à accueillir un Michael Phelps de 11 ou 12 ans. Ils disent qu'ils ne le sont pas vraiment, mais que s'il se présente, ils mettront en place la structure nécessaire. Je leur dis que c'est trop tard, parce que Michael Phelps va être passé sans que la structure soit en place. Les entraîneurs pourraient créer pareille structure, mais nous devons leurs donner les outils et la capacité de le faire.
Le hic est que vous avez des entraîneurs passionnés de natation ou d'un autre sport, mais qui sont souvent jeunes. Ils ont 20, 22, 24 ou 25 ans. Ils aiment le sport et ils aiment les enfants, mais ils n'ont aucune autre compétence. Ils ne comprennent ni les budgets, ni la planification à long terme, ni aucune des autres compétences nécessaires.
Il arrive souvent qu'ils aillent à un club, qu'ils se fassent embaucher par le président et qu'ils se fassent dire très rapidement par les membres du conseil d'administration ce qu'ils ne font pas bien. Les membres du conseil critiquent leur bulletin d'information ou leur budget au lieu de les prendre sous leur aile et de les guider. Je crois qu'il est primordial que nous formions les bénévoles pour qu'ils sachent le faire, car nous bâtissons notre pays grâce à la passion des jeunes.
Il arrive souvent que ces jeunes entraîneurs se retrouvent ensevelis sous la paperasse et qu'ils voient des échecs sans arrêt au lieu de faire ce qu'ils font de mieux, c'est-à-dire entraîner. Si je le dis, c'est parce qu'on passe son temps à les critiquer. On ne repêche pas un ailier gauche pour lui dire qu'il est mauvais à la défense. On fait fond sur ses points forts. C'est essentiel pour nous.
Les entraîneurs déterminent les rêves des jeunes. Je peux vous parler des notes que j'ai reçues depuis que j'ai quitté le bord de la piscine pour travailler dans un bureau, des notes sur lesquelles il était écrit « Merci, car maintenant, je suis vice-président de Husky Oil », ou telle ou telle chose, « et vous m'avez permis de voir grand ». Qui était le gars du programme The Apprentice? Comment s'appelait-il? Il a dit que si vous rêvez, bon sang, rêvez en grand. Je crois que c'est ce que les entraîneurs font.
Voici une très belle expression: les entraîneurs font en sorte que l'impossible soit un petit peu plus facile à réaliser. Il est possible de réaliser l'impossible. La seule chose est que ces jeunes ne sont encore jamais arrivés à ce point. Notre travail est de les emmener là où ils ne pensaient jamais pouvoir se rendre.
Nous devons faire fond sur l'éthique professionnelle. Le pays doit miser sur les enfants de demain par le truchement du meilleur programme d'éthique professionnelle que nous n'ayons jamais connu, et cela ne sera possible que si nous avons des entraîneurs très éthiques. Cela est primordial dans notre programme. Nous devons lutter farouchement pour que nos entraîneurs soient éthiques, irréprochables et prêts à faire ce qu'il faut en tout temps et à ne pas dépasser les bornes, que ce soit avec les stupéfiants ou toute autre question de ce type. Nous devons faire en sorte qu'ils soient responsables. Chaque petit Canadien a besoin d'avoir un entraîneur certifié. Toute personne qui entraîne un enfant doit être certifiée, alors nous devons encourager la formation des entraîneurs.
Les entraîneurs doivent veiller à ne pas seulement penser à la Ligue nationale de hockey ou aux Olympiques, comme je l'ai mentionné tout à l'heure; il nous faut dire À nous le podium et à nous les municipalités. Chelsea compte, à elle seule, une population de 7 000 habitants. Il y a 1 000 jeunes qui jouent au soccer et chacun d'entre eux est entraîné par un parent bénévole. Ces personnes travaillent 30, 40, 50 heures par semaine et consacrent ensuite leur temps à nos enfants. Nous devons les aider à acquérir la formation rapidement et facilement, peut-être en la leur offrant en ligne.
Le problème, je pense, avec les cours en ligne au Canada est que nous avons des entraîneurs à former dans 52 sports et que dans chaque cas, nous réinventons la roue. Nous cherchons un programme des TI au lieu de nous regrouper et de dire « Voici un super programme et c'est celui-là que nous allons utiliser ». Je dois payer des spécialistes des TI. Le hockey doit en faire autant. Même chose pour le baseball. À l'échelon de l'ONS, l'organisme national de sport, nous n'utilisons pas notre financement au meilleur escient parce que nous tentons tous de réinventer la roue. Nous voulons tous et devons tous offrir de la formation aux entraîneurs, mais nous devons pouvoir rejoindre facilement les personnes à Gander, Fort St. John, Brampton, et nous devrions le faire en ligne.
Pour ce qui est du programme scolaire, vous savez fort bien que les programmes d'éducation physique tombent comme des mouches. Nous devons trouver une façon de rétablir les programmes d'éducation physique dans les écoles. Je ne peux pas parler pour vous, mais si je n'avais pas eu l'éducation physique et la récréation, on m'aurait enfermé il y a longtemps. On jouait au ballon chasseur à la récréation. On courait dans les corridors pour aller jouer pendant 11 minutes et on avait déjà formé les équipes quand on arrivait en bas de l'escalier, sinon on aurait manqué de temps.
Il existe un livre merveilleux intitulé Spark, qui consiste à faire 15 à 20 minutes d'activités avec les enfants, surtout les délinquants, avant qu'ils commencent les leçons de la journée. Ils ont constaté que pendant la première heure et demie, leur capacité d'apprendre était stupéfiante.
Au sein de la communauté des entraîneurs, on doit accorder de l'importance à l'éthique. Les entraîneurs sont passionnés, mais il faut aussi les aider à ne pas perdre leur passion parce qu'ils sont trop occupés à faire tout le reste. Les entraîneurs sont les visionnaires, les éducateurs, les programmateurs, ceux qui mobilisent souvent les bénévoles et leur enseignent comment gérer des rencontres de natation et organiser ou gérer des compétitions de gymnastique. Vos meilleurs entraîneurs siègent à tous les comités. Mes entraîneurs olympiques siègent tous aux comités régionaux, provinciaux et nationaux. Les meilleurs entraîneurs le font tous. Ce sont aussi eux qui vont aux Olympiques et aux championnats du monde, alors ils sont très sollicités. Là où je veux en venir est que soit vous participez à la solution, soit les personnes au-dessus de vous décident à votre place et vous êtes coincés. C'est souvent la raison pour laquelle les meilleurs entraîneurs sont les meilleurs: ils participent aux décisions.
J'ai quelques points de plus à aborder. Nous devons trouver des façons de reconnaître le pouvoir des entraîneurs, que ce soit par l'intermédiaire d'un programme de reconnaissance ou d'une journée des entraîneurs. Je ne sais pas à quel point c'est efficace, mais pour tous les enfants à la grandeur du Canada qui sont influencés par un entraîneur, et j'ai quatre de mes enfants et je leur ai souvent demandé quels étaient leurs meilleurs entraîneurs. Ils en ont eu tellement. Vous connaissez l'expression qui dit qu'il faut un village pour élever un enfant, eh bien ces personnes font partie intégrante du village dont il est question.
Je vais mentionner certaines choses auxquelles il nous faut travailler au pays, à mon avis.
Les programmes pour les entraîneuses sont essentiels. Nous avons un bon programme. Je peux vous dire que dans le cadre de ce programme, nous avons constaté que les femmes ne veulent pas de cadeaux. Elles ne veulent pas être incluses dans l'équipe olympique parce qu'elles sont des femmes, mais bien parce qu'elles le méritent. Nous devons leur donner les outils qu'il faut pour atteindre ce niveau.
L'un des problèmes qui se posent pour les femmes, c'est que souvent, elles ne peuvent pas se rendre aux rencontres, par exemple, parce qu'elles ont des enfants. Nous devons trouver une façon, par différents moyens, de faire en sorte que les entraîneuses puissent emmener leurs enfants, de prévoir des services de garde, etc. Nous devons leur faciliter la tâche. Je pense que les femmes sont les personnes les plus touchées par ces changements.
Nous devons améliorer les programmes de mentorat. Nous avons tous appris des choses à l'école, mais nous avons tous probablement beaucoup appris avec un excellent mentor. Nous devons trouver une façon d'améliorer les programmes de mentorat. Très peu de programmes au Canada nous permettent d'obtenir un diplôme en éducation pour l'entraînement. Je pense que nous devons ouvrir la porte aux programmes d'éducation physique et de kinésiologie et offrir beaucoup plus de grades universitaires en entraînement et des grades de maîtrise.
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Je vous remercie de m'accueillir aujourd'hui.
C'est très difficile de prendre la parole après un tel exposé. C'était très bien. Je vais essayer d'être très bref pour que nous puissions passer rapidement aux questions.
Dans le milieu du hockey, nous n'avons peut-être pas autant de difficultés pour ce qui est des installations, même si on n'en a jamais de trop. En général, nous avons la chance d'être dans une situation convenable. Je pense qu'elle est bonne pour le hockey.
En ce qui concerne la certification des entraîneurs, je pense que tout le monde sait que c'est au niveau de base que nous avons besoin d'un peu plus d'entraîneurs d'expérience. C'est à cette étape qu'on enseigne aux joueurs et qu'on apprend beaucoup. Je pense que c'est un problème auquel nous faisons face, du moins dans notre sport, car nous n'avons pas suffisamment d'entraîneurs d'expérience à ce jeune âge.
Deux ou trois raisons expliquent cette situation. Parfois, un parent pourrait être un entraîneur très compétent pour les équipes pee-wee, par exemple, mais on ne lui permet pas de jouer ce rôle parce que c'est un parent, et en raison de la situation de l'employeur. Nous embauchons donc un entraîneur qui n'est pas aussi qualifié que d'autres. C'est une situation que nous pouvons changer. Peu importe s'il s'agit d'un parent ou de qui il s'agit, si nous pouvons trouver des entraîneurs compétents, je pense que c'est à eux que nous devons faire appel.
J'ai acquis de l'expérience en Finlande. Ceux d'entre vous qui suivent le hockey connaissent Saku et Mikko Koivu. Leur père entraînait notre équipe pendant qu'ils jouaient au hockey. Cela fonctionnait très bien.
Je sais que nous avons des exemples au Canada, comme Darryl Sutter. Il entraîne les Kings de Los Angeles maintenant, mais il a déjà entraîné les Flames de Calgary, et lors du dernier lockout, il entraînait l'équipe de son garçon. Je pense que c'était une équipe pee-wee, atome ou bantam. Lors de la dernière partie de la saison, on l'a reconduit à la sortie parce que selon les normes de Hockey Alberta, il n'avait pas les qualifications voulues pour être entraîneur.
Ce genre de situations se produit de temps en temps et il faudrait être plus compréhensifs dans certains cas.
Il y a de bons exemples de parents entraîneurs, et évidemment, il y a de moins bons exemples, mais je pense que l'important c'est d'avoir les entraîneurs les mieux qualifiés pour les plus jeunes.
Évidemment, l'argent entre toujours en jeu. Dans chaque catégorie, tout le monde réclame plus d'argent, mais c'est la réalité.
Je pense qu'au Canada, le taux de participation diminue constamment. Je n'ai pas les chiffres, mais les provinces ont de la difficulté à envoyer les joueurs dans les camps provinciaux. On est passé de 200 à 80 joueurs. Je comprends que les ordinateurs et ce genre de choses, les activités qui coûtent moins cher, sont en train de prendre la place. C'est également l'un des enjeux auxquels nous faisons face.
Si l'on compare la situation de la Finlande à celle du Canada, pour le hockey féminin, l'Ontario compte environ 45 000 joueuses tandis que la Finlande en compte 2 500. C'est le nombre de joueuses que nous avons. Évidemment, la Finlande fait tout ce qu'elle peut, mais nous avons beaucoup de joueuses ici, et nous nous retrouvons dans une situation où, si nous avions des entraîneurs qualifiés, nous pourrions faire encore plus de bruit au Canada, à mon avis.
Je pense qu'évidemment, c'est une situation où tout le monde veut l'aide du gouvernement, où tout le monde veut de l'argent.
Je pense que c'est une très bonne chose de tenir ce genre de discussions, et je suis vraiment privilégié de pouvoir y participer.
Je serai ravi de répondre à vos questions. Je n'ai présenté qu'une petite partie de mon exposé.
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C'est une excellente question et je vais essayer d'être aussi bref que possible, car la réponse pourrait être très longue.
Il y a énormément de joueurs de hockey de part et d'autre et ils sont nombreux à échapper à nos radars. J'estime que nous devrions nous intéresser de plus près à la structure du hockey mineur. Je ne sais toutefois pas si le moment est bien choisi pour en discuter plus à fond.
Si nous prenons l'exemple d'un jeune Canadien engagé dans une équipe midget AA, il lui est impossible de quitter cette équipe au bout de deux ou trois mois dans la saison, même s'il a offert d'excellentes performances, ce qui est assez fréquent. Il doit demeurer dans son équipe. Il ne peut pas essayer d'accéder au niveau midget AAA, car les équipes y sont déjà formées. Pendant ce temps, vous pouvez très bien avoir un joueur du midget AAA dont les performances ne sont pas du tout à la hauteur et qui néglige même ses études. Il va tout de même continuer à ce niveau, car ce sont les engagements qui ont été pris.
La structure européenne est tout à fait à l'opposé. On y retrouve tous les groupes d'âge et tous les niveaux différents. En début de saison, les joueurs sont répartis selon le niveau où ils sont rendus. En cours de saison, il y a beaucoup de souplesse quant aux possibilités de transfert entre les différents niveaux. C'est une formule que nous devrions certes envisager, car le Canada n'a pas les moyens de gaspiller tout ce talent, malgré le grand nombre de hockeyeurs que nous avons ici. Je pense que c'est un élément très important, mais cela relève peut-être davantage du hockey mineur.
Il y a également les compétences des entraîneurs qui peuvent être à considérer. Notre système de hockey mineur souffre d'une absence de structure. Chacun se débrouille à sa façon. Tous s'efforcent de gagner, coûte que coûte. C'est la mentalité qui prévaut ici. Je vais comparer à nouveau avec l'Europe, mais qu'on ne s'y trompe pas, j'ai davantage le Canada à coeur que bien des Canadiens eux-mêmes. Les Européens essaient de tirer le maximum de chaque joueur parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent d'aucune manière se permettre de gaspiller quelque talent que ce soit.
Je crois que les Canadiens ont trop tendance, tous sports confondus, à s'asseoir sur leurs lauriers. Personne ne veut remettre les acquis en question pour voir comment on pourrait encore s'améliorer. On discute de bien des choses, mais jamais de ce qui pourrait être fait concrètement.
Pour en revenir plus particulièrement au hockey mineur, je pense que nous pourrions instaurer un système où l'on demanderait à une personne très compétente d'établir une structure pour le hockey peewee ou atome, par exemple, et d'informer les parents et les joueurs du rôle qu'ils auront à remplir et de la manière dont les choses vont fonctionner. Tous les plans des exercices seraient ainsi établis en mettant sans cesse l'accent sur les compétences jusqu'à la fin du bantam, par exemple. Arrivé chez les midgets, vous jouez sous les ordres d'un personnel d'entraîneurs extrêmement qualifiés à ce niveau et vous avez accès à tous les outils nécessaires pour que votre talent s'exprime vraiment.
C'est ce qui manque dans la structure en place. Si l'on pouvait faire évoluer les choses en ce sens... Il s'agit de consentir les investissements voulus pour que les jeunes puissent bénéficier d'entraîneurs compétents.
Nous pourrions discuter longtemps de tout ce scénario et de ses différentes manifestations ici et là, mais que pouvons-nous faire concrètement? J'estime que toute la structure du hockey mineur, tout au moins en Alberta, car je ne sais pas comment les choses se passent ailleurs, souffre d'un manque de connaissances et d'intégration de telle sorte que les joueurs de talent puissent passer à un niveau supérieur lorsqu'ils sont aptes à le faire.
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Hockey Canada est un chef de file mondial dans la formation et le perfectionnement des entraîneurs. Je suis devenu l'entraîneur de l'équipe nationale turque notamment parce que le président de la Fédération turque de hockey assistait aux réunions de la Fédération internationale de hockey sur glace avec des représentants canadiens et voulait savoir ce qu'il devait faire pour rendre le hockey turc semblable au nôtre, qui est considéré comme le meilleur au monde.
J'ai été embauché parce que j'ai beaucoup d'expérience non seulement comme entraîneur, mais également dans la formation des entraîneurs. Je donne des stages aux entraîneurs. Mon travail était polyvalent en Turquie. Je disposais de cinq entraîneurs adjoints pour chacune des quatre équipes nationales que je dirigeais. Je devais être leur mentor. Parallèlement, j'étais responsable du niveau un, ce que nous appelons au Canada le niveau des entraîneurs. Je donnais des stages aux entraîneurs de hockey de concert avec l'université.
Au Canada par exemple, vous avez besoin d'un samedi pour donner un stage de niveau un, ce que nous appelons le niveau des entraîneurs. En Turquie, ce stage dure une semaine complète, et nous y abordons la culture du sport dans ce pays. De plus, des conférences sont prévues à l'université, et nous avons même accueilli un entraîneur des gardiens de buts américain. On traite beaucoup plus d'aspects dans les stages en Turquie qu'ici au Canada.
J'ai appris avec intérêt que la Fédération internationale de hockey sur glace avait acheté tous les programmes canadiens de formation des entraîneurs, c'est-à-dire tout ce qui me permet de donner un stage à Regina en Saskatchewan. Cependant, le stage est beaucoup plus détaillé et dure plus longtemps en Turquie.
La Turquie voulait copier le modèle canadien en utilisant les livres et les méthodes de la Fédération internationale de hockey sur glace. Ces livres et ces méthodes sont entièrement canadiens. C'était la raison de ma présence en Turquie.
À mon avis, nous avons obtenu des résultats fructueux, car la Turquie est passée du 43e au 37e rang au monde. C'est pourquoi on considère que le Canada est un chef de file. Je ne pense pas que nous devrions modifier beaucoup d'aspects à notre programme de formation des entraîneurs ou à nos méthodes. Ce qui est intéressant, c'est de comparer le hockey canadien au soccer turc, qu'on appelle le football là-bas. Le soccer déclenche les passions les plus folles dans ce pays. Tous les enfants jouent au soccer dans la rue, la ruelle ou les terrains de stationnement, comme le font nos jeunes Canadiens pour le hockey.
C'était intéressant. J'étais l'entraîneur de l'équipe des moins de 18 ans. Les joueurs lançaient en direction du gardien de but. Lorsqu'ils manquaient le filet, ils rebroussaient chemin. Je leur ai demandé: « Qu'est-ce que vous faites? » Ils m'ont répondu: « Nous avons manqué le filet. » Ils pensaient qu'ils jouaient au soccer et que le gardien de but devait sortir la rondelle de la zone.
Les Turcs, qui aiment beaucoup le hockey, adoptent maintenant le modèle canadien. Ils utilisent les méthodes d'entraînement canadiennes. Ils essaient de nous imiter et de transmettre au hockey la passion qu'ils ont pour le football. Dans une certaine mesure, ils y réussissent. Ils ont construit un certain nombre d'arénas et ils ont formé beaucoup plus d'entraîneurs.
Quelle leçon pouvons-nous en tirer pour nous? Cela nous rappelle toute la passion que nous vouons au hockey et pourquoi nous continuons d'occuper le premier rang au monde pour ce sport.