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CHPC Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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Emblème de la Chambre des communes

Comité permanent du patrimoine canadien


NUMÉRO 034 
l
1re SESSION 
l
41e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le jeudi 31 mai 2012

[Enregistrement électronique]

  (1110)  

[Français]

    Tout d'abord, je voudrais m'excuser à tous de mon retard. Nous allons commencer sans plus tarder.
    Je remercie tous les témoins qui sont ici aujourd'hui. Je vous les présente: Son Excellence M. Andrew John Pocock, haut-commissaire britannique au Canada, M. Marcel Aubut, président du Comité olympique canadien, M. Overholt, et Mme Charmaine Althia Crooks, olympienne canadienne. Je vous félicite pour tout ce que vous avez fait.
    Je cède immédiatement la parole à Son Excellence M. Pocock.

[Traduction]

     Merci, mesdames et messieurs, de m'avoir invité à vous parler un peu des Jeux olympiques.
     J'ai pensé vous donner d'abord un bref aperçu de la situation générale avant de dire quelques mots des Jeux olympiques et paralympiques. Il va sans dire que cette année est particulièrement enthousiasmante pour nous puisque c'est l'année non seulement du jubilé de diamant mais aussi, bien sûr, des énormes Jeux de 2012. Nous sommes très fiers de les accueillir car Londres sera la seule ville à les avoir accueillis trois fois.
    La bonne nouvelle est que les préparatifs vont bon train et que tout sera prêt à temps. Les principaux sites ont été terminés il y a environ un an, de façon à permettre leur mise à l'essai de manière exhaustive, ce qui se fait en ce moment même. Pour vous rappeler les dates, la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques se tiendra le 27 juillet, et celle des Jeux paralympiques, le 29 août.
    Ce qui vous étonnera peut-être, c'est que le budget ne sera pas dépassé. Le budget public total des Jeux olympiques est de 9,3 milliards de livres, ce qui englobe tous les services supplémentaires de sécurité, de défense et de transport public. Évidemment, nous estimons qu'il s'agit là d'un investissement non seulement pour l'avenir du sport en Grande-Bretagne mais aussi pour toutes sortes d'autres choses, comme les infrastructures, le transport, les communications, l'emploi et, en fait, l'économie elle-même.
    Le parc olympique —j'espère que vous aurez l'occasion d'aller le voir sur place — est une vitrine des talents britanniques en design, en construction et en e gestion environnementale. Durant tout le processus, nous avons employé des méthodes de construction qui ont réduit les empreintes de carbone, ont accru le recyclage et contribueront, selon nous, à des Jeux très écologiques.
    Comme pour tout exposé de cette nature, je me dois de vous donner quelques chiffres. Les voici. Nous prévoyons un public mondial de 4 milliards de personnes, soit une bonne proportion de la planète. Il y aura 14 000 athlètes olympiques et 4 000 athlètes paralympiques. Nous attendons 120 chefs d'État et de gouvernement pour la cérémonie d'ouverture, ce qui représente une hausse notable par rapport aux 89 de Beijing. Plus de 25 000 journalistes seront là pour vous communiquer les événements seconde par seconde, et nous attendons environ 330 000 visiteurs supplémentaires au Royaume-Uni durant cette période.
     En ce qui concerne les Jeux olympiques eux-mêmes, il reste 57 jours avant la 30e Olympiade, ce qui me permet de dire, si je peux faire une comparaison un peu vaseuse, que notre marathon se termine et que nous sommes dans le sprint final. La torche olympique est en Grande-Bretagne et fait actuellement le tour de tout le pays, Irlande comprise. À la fin du parcours, elle sera passée à moins d'une heure de 95 p. 100 de toute la population.
    Le parc olympique est l'un des joyaux du projet. Il a transformé à l'est de Londres un site abandonné depuis la guerre, et qui était de ce fait caractérisé par la déréliction et la pollution industrielle, pour en faire le plus vaste parc urbain d'Europe. On y trouve aujourd'hui toute une nouvelle écologie de vie faunique, de secteurs boisés, de marais et de cours d'eau. L'objectif n'était pas seulement de produire une vitrine écologique éclatante, mais aussi de léguer un puissant patrimoine écologique.
    Le sport est évidemment au centre de tout le projet mais, si ces Jeux peuvent avoir un thème plus vaste, c'est celui du patrimoine, d'un patrimoine fondé sur la durabilité. C'est vraiment l'ADN du projet. Tout a été conçu pour minimiser son empreinte. Par exemple, le stade olympique est le plus léger jamais construit, avec 10 000 tonnes d'acier seulement, par rapport aux vrais monstres du passé. On a voulu en faire non seulement un chef-d'oeuvre architectural mais aussi une structure efficace pour l'avenir. Nous ne voulons pas d'éléphants blancs à Londres, et six des huit principaux équipements olympiques ont déjà des réservations allant au-delà de 2012. Par exemple, après les Jeux, le stade olympique deviendra un terrain de football de la première ligue, et il accueillera les championnats mondiaux d'athlétisme en 2017.
    Le parc olympique a lui aussi été conçu pour les 20 prochaines années. Nous voulons qu'il devienne un nouveau lieu de travail, de vie et de loisirs. Il aura de beaux espaces verts, il aura une architecture remarquable et, plus important encore, il aura des liens avec le reste de Londres, de la Grande-Bretagne et de l'Europe, bien sûr, car les Jeux sont plus que le sport, et même que Londres. Les Jeux sont la réhabilitation, en partie, des cinq quartiers les plus pauvres de l'est de Londres où nous avons déjà vu arriver d'importants investissements d'entreprises.
    Un nouveau quartier de l'est de Londres appelé Tech City est un regroupement en expansion rapide de petites entreprises nouvelles du secteur numérique, et il s'étend jusqu'au East End. Nous avons un quartier d'entreprises vertes qui attire des jeunes pousses de technologie durable. Nous avons déjà très près des Jeux le plus vaste centre commercial d'Europe, avec 10 000 emplois permanents, qui a attiré 1 million de clients la première semaine. Je sais qu'on parle de récession mais certainement pas dans l'est de Londres en ce moment.
    Un aspect central de tout le projet est l'infrastructure de transport. Ce qui était l'un des quartiers de Londres les moins bien desservis en transports publics est aujourd'hui celui qui le sera le mieux, avec un service ferroviaire léger, un service d'autobus souterrain et beaucoup d'autres choses. Tous ces services sont quasiment prêts à démarrer.
    Parlons maintenant un peu de la 14e Paralympiade. Nous avons voulu que ces Jeux soient les plus accessibles jamais proposés. De fait, les Jeux de Londres 2012 seront les premiers dont la planification et l'organisation auront totalement intégré l'Olympiade et la Paralympiade. On a prévu l'accès des personnes handicapées à tous les niveaux : stades, espaces verts, transports publics. Si vous me demandez pourquoi, je vous dirai que c'est pour trois raisons.
    La première est que le mouvement paralympique a vu le jour à Londres, en 1948. Comme je l'ai dit, Londres aura accueilli trois fois les Jeux olympiques, en 1908, en 1948 et cette année. En 1948, il y avait eu un tournoi de tir à l'arc sur le site d’un hôpital qui s'appelait Stoke Mandeville, juste à l'extérieur de Londres, qui était plein d'anciens combattants handicapés de la Deuxième guerre mondiale. À partir de ce tout petit début est née l'idée d'athlètes handicapés participant aux plus grands Jeux du monde. En 1960, leur participation est devenue plus officielle, et c'est en 1984 que les Jeux paralympiques ont été totalement intégrés aux Jeux olympiques. En un sens, les Jeux paralympiques reviendront chez eux à Londres, ce dont nous sommes très fiers.
    La deuxième raison concerne les personnes handicapées elles-mêmes. Notre ambition est que les Jeux amènent autant que possible les gens à envisager différemment la notion de handicap, et rehaussent l'idée que les personnes handicapées peuvent mener une vie plus indépendante.
    La troisième raison est évidemment que nous souhaitons encourager plus de personnes handicapées à faire du sport. J'ai eu le très grand privilège de rencontrer un certain nombre d'athlètes paralympiques du Canada en natation, en basket-ball en fauteuil roulant — votre capitaine a déjà gagné des médailles dans des Jeux précédents et semble bien déterminé à nous soutirer l’or encore une fois — et en rugby en fauteuil roulant. J'ai constaté des niveaux extraordinaires de forme physique, de confiance en soi et de détermination. Nous sommes très heureux à Londres d'avoir tout cela.
    Je conclus en disant que nous sommes très optimistes et accueillerons avec enthousiasme les athlètes du Canada et, bien sûr, du monde entier. C'est dans très peu de temps. Nous sommes enthousiastes mais nous ne nous croisons pas les doigts. Il nous reste à faire en sorte que ces Jeux soient les plus sûrs, les plus amicaux et les plus accessibles possible, et nous allons y veiller.
    Merci beaucoup de votre attention, et je répondrai avec plaisir à vos questions.

  (1115)  

[Français]

    Merci beaucoup, Votre Excellence.
    Je donne maintenant la parole à M. Marcel Aubut, du Comité olympique canadien.
    Merci, monsieur le président.
    C'est un plaisir d'être ici. Bienvenue à tout le monde.

[Traduction]

    Je suis très heureux d'apprendre que les athlètes canadiens bénéficieront d'un traitement spécial à Londres.

[Français]

    C'est un honneur d'être parmi vous ce matin afin de vous mettre à jour sur les préparatifs de l'équipe olympique canadienne à moins de deux mois des jeux.

[Traduction]

    Merci de m'avoir invité à me joindre à vous aujourd'hui. J'attire votre attention sur l'écran où vous verrez la première esquisse de ce que fait le Comité olympique canadien 24 heures par jour, 365 jours par an.
     [Présentation d'une bande vidéo.]
    Je suis très heureux d'être accompagné d'un membre du conseil du Comité olympique canadien, Charmaine Crooks, une médaillée olympique, et du PDG du Comité olympique canadien, Christopher Overholt.
    La bande vidéo que vous venez de voir met en exergue la recherche inexorable de l'excellence de nos athlètes olympiques.
     Honorables députés, le Comité olympique canadien est connu dans la communauté sportive mondiale pour son professionnalisme et ses programmes de première classe.
    Vous allez être surpris par ce que je vais vous dire. Chaque fois que je le dis, les gens ont du mal à le croire : le Comité olympique canadien, que nous représentons, est le plus gros bailleur de fonds du secteur privé du sport de haute performance au Canada.

[Français]

    Il ne faut pas confondre cela avec le rôle du gouvernement du Canada qui, lui, est le plus important contributeur du sport au pays. Cependant, en ce qui concerne la haute performance au niveau du secteur privé, c'est le Comité olympique canadien.

[Traduction]

    Un financement gouvernemental soutenu et stable est essentiel au succès aujourd'hui, demain et à l'avenir. C'est absolument crucial.
     Dans le dernier budget fédéral, le gouvernement Harper a réitéré cet appui, même avec un budget très dur. Au nom des athlètes et entraîneurs de ce pays, ainsi qu'au nom de toutes les fédérations sportives nationales, nous remercions le premier ministre, le ministre des Finances et le ministre d'État aux Sports de leur confiance.
    Cela dit, nos athlètes continueront de démontrer que la continuation de l'appui est vraiment essentielle si nous voulons préparer la prochaine génération d'olympiens.

  (1120)  

[Français]

    L'approche du Comité olympique canadien en matière de préparation olympique s'apparente davantage à la Formule 1, qui arrivera d'ailleurs à Montréal dans une semaine, par rapport à ce qu'on fait d'habitude en sport amateur.

[Traduction]

    Préparer l'équipe canadienne pour les Jeux olympiques, c'est comme préparer une course de Formule 1.

[Français]

    Nos athlètes et nos entraîneurs ne laissent rien au hasard dans la préparation, et le Comité olympique canadien fait de même. On ne laisse rien au hasard dans nos efforts en vue de fournir aux athlètes et aux entraîneurs tous les outils dont ils ont besoin pour remporter des médailles et avoir du succès.

[Traduction]

    En ce qui concerne les résultats attendus aux Jeux olympiques, le but de l'équipe canadienne est de finir parmi les 12 premiers pays pour le total de médailles. Notre slogan était « Dans les 12 en 2012 ». C'est un objectif audacieux et ambitieux qui ne sera pas facile à atteindre mais, comme vous le savez tous, l'excellence ne l'est jamais.
     Nous prévoyons envoyer à Londres une équipe de plus de 250 athlètes et 90 entraîneurs dans deux mois.
    Le Comité olympique canadien fait tout pour veiller à ce que les athlètes canadiens puissent concourir dans des conditions optimales à Londres. Notre meilleur atout à cet égard est d'écouter ce que les athlètes et les entraîneurs eux-mêmes ont à nous dire. C'est de cette manière que nous formulons et améliorons nos programmes, en écoutant.
    Nous avons ainsi appris que les compétitions olympiques sont à leurs yeux très différentes de toutes les autres, à cause de l'attention médiatique. En voici quelques exemples.
     En 24 heures, ils deviennent des vedettes mondiales, ce à quoi beaucoup ne sont pas naturellement préparés. Notre rôle est de les y préparer.
    Ils subissent beaucoup de stress, moins à cause des compétitions qu'à cause de tous leurs amis, parents et observateurs. Ils veulent des billets, ils veulent des accréditations, ils veulent toutes sortes de choses, et ils sont stressés pour leurs familles. Je pense qu'ils subissent déjà suffisamment de stress pour qu'on n’en ajoute pas, et notre rôle est d'y veiller.
    L'accréditation est un bon exemple de ce phénomène. Elle est très limitée, surtout à Londres. Je ne sais pas ce que les organisateurs ont fait avec l'accréditation mais elle est très limitée parce que le monde entier sera là-bas.
    C'est grâce à notre analyse de ces performances que nous avons pu concevoir notre plus solide programme de préparation olympique jusqu'à présent. C'est le meilleur que nous ayons jamais conçu en matière de préparation.

[Français]

    Notre préparation inclut un large éventail d'événements de familiarisation visant à préparer les athlètes et toute l'équipe de mission pour l'environnement très spécial, incomparable, qui est créé aux Jeux olympiques. Cela inclut des séminaires pour la famille et les amis des athlètes sur les attentes qu'ils doivent avoir et sur le rôle qu'ils jouent pour soutenir les athlètes. Les familles et les amis de ces derniers ne doivent pas avoir trop d'attentes, juste assez; ils doivent se faire à l'idée avant d'y aller. Tout cela vise à mieux soutenir les athlètes, soit en leur enlevant de la pression, soit en les encourageant de la bonne façon en étant à la bonne place au bon moment, et en évitant de mettre sur eux une pression additionnelle. C'est une autre manière de nous assurer que toute la famille olympique canadienne sera prête à soutenir nos athlètes à Londres en tout temps.

[Traduction]

    Voici comment nous visons l'excellence grâce à la préparation. Je vais vous donner quelques exemples de ce que nous faisons pour vous montrer combien nous voulons offrir une préparation optimale à nos athlètes.
    Nous avons fait notre premier voyage préparatoire à Londres en mai 2007, plus de cinq ans avant les Jeux.
     Notre équipe opérationnelle est chargée de tous les détails logistiques pour environ 600 personnes pendant environ 28 jours, du 16 juillet au 12 août. Et quand je parle de 28 jours, c'est jour et nuit. Le COC assume la responsabilité totale de toutes ces personnes pendant chaque seconde de ces 28 jours. Nous sommes les seuls responsables. Nous ne pouvons pas décider, par exemple, de faire telle ou telle chose et de laisser quelqu'un d'autre faire le reste. Nous devons nous charger de tout. Nous assumons la responsabilité de cette équipe de 600 personnes pendant chaque seconde des 28 jours.
    Pour vous donner une idée de l'ampleur de nos opérations, nous avons envoyé il y a quelques semaines un chargement de vêtements, d'équipements et de collations canadiennes à Londres. Pour ce faire, nous avons dû employer 10 conteneurs de 40 pieds. Notre poste d'équipement à la Langdon Park School, près du village olympique, sera le quartier général des uniformes, et c'est seulement pour les uniformes. Les athlètes et l'équipe de mission seront totalement équipés en uniformes par notre partenaire officiel, la Compagnie de la Baie d’Hudson, tous les vêtements ayant été fabriqués au Canada.
     Pour vous donner une autre idée de l'ampleur de l'opération, l'équipe d'habillement de 10 personnes préparera pendant cinq jours avec l'aide de quelques bénévoles 600 sacs de sport contenant chacun l'habillement dont auront besoin nos différents athlètes et les membres de l'équipe de mission. Dans chaque sac

  (1125)  

[Français]

qu'est-ce qu'il y a?

[Traduction]

    Il y aura 29 articles d'habillement et 13 cadeaux de commanditaires ou partenaires.
    Nos athlètes seront principalement logés au village olympique, bien sûr, mais aussi dans quelques locaux satellites comme au parc olympique, à Dorney Lake et à Weymouth.
    Au village lui-même, le COC dispensera de nombreux services différents. Par exemple, les athlètes pourront obtenir des informations d'orientation, des postes informatiques, la couverture télévisée des compétitions, etc.

[Français]

    Ils y trouveront aussi des suppléments, des collations nutritives et des boissons. Nous avons une équipe qui s'occupe des billets, pour permettre aux athlètes d'assister aux épreuves des autres sports.
    Vous en voulez deux? Après, on choisira tous ceux qui veulent des billets pour vous permettre d'y aller. Vous en voulez seulement deux? Vous me direz dans quelle discipline.
    Je voulais vous dire qu'il vous reste environ deux minutes.
    Ah! d'accord.
    Nous avons une clinique de santé et de science complète avec les meilleurs experts pour les athlètes. Nous avons un endroit appelé

[Traduction]

le centre de bien-être pour donner aux athlètes un environnement de détente et de relaxation. Cela les aidera aussi à se concentrer sur leurs compétitions. La technologie est de toute première qualité. Nous aurons un centre de technologie qui permettra d'analyser n'importe quelle performance en vue de la prochaine, et nous aurons aussi une très vaste salle de gymnastique, de première qualité.
La plupart des équipes de mission seront installées au centre de performances situé dans la vaste nouvelle résidence étudiante proche du village olympique. Des installations quasiment identiques à celles du village olympique seront disponibles là-bas pour le reste de l'équipe.
En plus des athlètes, des entraîneurs, des chefs d'équipe et du personnel de soutien technique, qui sont le coeur même de l'équipe, il y a beaucoup d'autres personnes. C'est une grosse équipe.

[Français]

    Cette équipe est composée de médecins, de thérapeutes, de l'équipe des opérations, de l'équipe organisationnelle, de l'équipe des communications et du personnel responsable de la sécurité qui vient de la GRC.
    Parlant de sécurité, on est très bien équipé dans ce domaine aussi. Le personnel de sécurité est spécifiquement responsable de la sécurité de l'équipe olympique canadienne et de protéger nos athlètes.

[Traduction]

    La sécurité sur place sera assurée par l'organisme d'accueil, LOCOG, qui a toute notre confiance. LOCOG est ce qu’était VANOC à Vancouver. C'est une organisation très bien équipée pour assurer la sécurité. Toutefois, s'il devait y avoir un problème quelconque, nous avons aussi dressé notre propre plan très solide de gestion de crise.
     Les communications seront de pointe. Nous pourrons communiquer entre nous. Il y aura beaucoup d'installations et nous aurons le meilleur système de communications de notre histoire pour communiquer avec tous les Canadiens à n'importe quel moment.
    Comme vous le savez, nous faisons régulièrement des annonces sur ce qui se passe. Nous avons la synchro, nous venons de faire le plongeon, et nous faisons ça tous les jours. Cela donne à nos athlètes le maximum de visibilité, ce qui est une priorité du comité olympique. Nous voulons que ces athlètes soient aussi bien traités que les athlètes professionnels. Ils le méritent parce qu'ils représentent tellement bien notre pays.
    Sur le terrain, notre équipe de communications travaillera avec le centre de presse principal et avec la Maison olympique du Canada de façon à tenir les Canadiens pleinement informés sur le déroulement des Jeux.

[Français]

    C'est certain que, compte tenu des opérations de cette ampleur, nous ne vous avons présenté qu'un avant-goût de tout ce que nous faisons pour être prêts à gagner.

[Traduction]

    Vous pouvez voir qu'un effort incroyable est déployé pour gagner. Nous voulons tout simplement gagner. Nous voulons que ce pays soit très fier d'avoir son équipe là-bas, représentant tous les Canadiens.
    Nous allons maintenant vous diffuser une dernière bande-vidéo avant de terminer.
    Merci de votre attention.
    Allez-y.
    [Présentation d'une bande vidéo.]

  (1130)  

[Français]

    Merci, monsieur Aubut. De toute évidence, cela nous met dans l'ambiance. Nous avons bien vu à quel point nos athlètes sont bien soutenus. Ils iront à un événement plus que bien organisé. Nous vous remercions.
    Nous avons la chance d'avoir avec nous une athlète qui en est à sa quatrième participation aux Jeux olympiques. C'est the real McCoy, le nec plus ultra.
    Merci, madame Charmaine Crooks. Nous vous écoutons.

[Traduction]

    Merci, monsieur le président, membre du comité, votre excellence.
     C'est un grand plaisir pour moi de m'adresser à vous aujourd'hui pour parler du cheminement des athlètes canadiens vers Londres 2012. Comme on vient de vous le dire, il y aura là-bas environ 14 000 athlètes, chacun d'entre eux représentant la passion et la persévérance qu'il faut pour être un champion, aussi bien dans le stade qu'à l'extérieur.
     J'ai aussi l'honneur de faire partie des nombreux athlètes olympiens du Canada, plus de 4 000, qui ont porté les couleurs du Canada et qui appuient aujourd'hui le Comité olympique canadien et tous ses partenaires du monde sportif pour aider la nouvelle génération d'athlètes en route vers les Jeux olympiques de Londres.
    Le président Aubut vous a parlé de l'appui de l'équipe, appui qui n'a rien à envier à celui que dispensent d'autres comités olympiques nationaux. Ayant eu la chance de faire partie de l'équipe canadienne pendant plus de 20 ans — j'ai pris ma retraite il y a une quinzaine d'années —, je peux vous dire que notre comité olympique national fait un excellent travail pour préparer la nouvelle génération d'olympiens. Avec le programme d'excellence, les voyages de familiarisation, les nouveaux partenariats, ainsi que l'innovation technique de nos nombreux partenaires, nous faisons tout ce qu'il faut pour nos athlètes de tout le pays. Nous faisons aussi ce qu'il faut pour inclure les olympiens dans le processus de planification. Comme vous le savez, nous serons dirigés à Londres par notre chef de mission, Mark Tewksbury.
     Le personnel de soutien, les bénévoles, les entraîneurs et les collectivités de tout le pays jouent un rôle crucial pour assurer le succès de chacun de nos athlètes à Londres. Mon expérience personnelle, confirmée par ce que nous avons entendu aujourd'hui et par mon association quotidienne avec le système sportif canadien, me prouve que tout est fait pour aider nos athlètes à donner le meilleur d'eux-mêmes durant les compétitions.
    Nous donnerons peut-être aussi du fil à retordre à votre équipe, monsieur Pocock.
    Nous relèverons le défi.
    Exactement.
     Très franchement, ces Jeux n'auront jamais été plus difficiles pour nos athlètes. Face à plus de 204 comités olympiques, le but du Canada est de faire partie des 12 premiers en 2012. C'est un but que nous nous sommes tous fixé et auquel nous oeuvrons tous d'arrache-pied chaque jour.
    L'excellence est l'objectif que vise chaque athlète quotidiennement. Dans mon cas personnel, c'est quand je suis arrivée comme jeune immigrante au Canada que je me suis fixé cet objectif, et c'est le sport qui m'a donné confiance en moi. Il m'a aussi aidée à travailler au sein d'une équipe et à embrasser ma nouvelle communauté. C'est dans le sport que j'ai appris tout ce qu'on peut faire quand on se fixe des objectifs ambitieux et qu'on essaye d'atteindre l'excellence. C'est pourquoi je suis tellement attirée par le sport, et pourquoi je suis si fière de faire partie de cette équipe et de vous parler de ce qui va se faire à Londres dans une cinquantaine de jours.
    Comme beaucoup d'athlètes, j'ai eu bien des modèles durant ma carrière sportive. Il ne fait aucun doute que les athlètes que vous avez vu sur les bandes vidéo et que vous aurez l'occasion de rencontrer deviendront eux aussi des modèles pour nos jeunes, quand leurs succès et leurs performances seront partagés avec tous les Canadiens. Toutefois, pour arriver là, il leur aura fallu de nombreuses années de travail acharné, de détermination et d'engagement, pour une compétition qui ne durera souvent que quelques minutes voire, dans certains cas, quelques secondes. Tout avantage technique que nous pouvons offrir à nos athlètes peut faire toute la différence, et l'équipe qui est derrière l'équipe olympique travaillera sans relâche jusqu'à ce que chaque athlète ait pu donner le maximum de lui-même.
    C'est ça, notre objectif : préparer les athlètes. Qu'ils aillent à Londres ou non, ils seront entourés d'une atmosphère de soutien et d'inclusion, encouragés par tous leurs concitoyens. Grâce à leur participation, les Canadiens jouiront d'un lien direct avec les valeurs olympiques qu'ils représentent : la concurrence loyale, l'excellence et le plaisir de participer.
    L'enthousiasme constaté lors des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver à Vancouver, en 2010, résonne encore dans l'esprit des Canadiens. Je sais que vous vous souvenez tous d’avoir entendu 14 fois l'hymne national célébrant notre record de 14 médailles d'or gagnées sur notre sol. C'est encore une source d'inspiration pour nous tous, et cela motive et encourage notre équipe en vue de Londres. Ces Jeux organisés dans notre pays ont aussi été une rampe de lancement pour forger une culture plus durable du sport, une culture qui engage les collectivités, bâtit des patrimoines, bâtit des capacités et bâtit des champions au-delà du sport.

  (1135)  

    Cette culture du sport a de nombreuses facettes, dont certaines vous ont déjà été présentées, mais nous savons qu'une partie vitale de cette équipe comprend les fédérations sportives nationales, les nombreux bénévoles qui travaillent chaque jour sans relâche avec les athlètes, et le réseau de centres d'entraînement dans tout le pays qui permet à nos athlètes de s'entraîner et de s'améliorer. Et, bien sûr, nous ne pourrions rien faire sans l'appui de nos familles et de nos entraîneurs de niveau mondial, tout aussi engagés vers la haute performance.
    Ces athlètes font cela à un niveau mondial, et ils le font sous une pression considérable. Mais ils le font avec une détermination d’airain et avec la volonté de gagner inhérente à notre campagne « Tout donner ». Et si leur expérience ressemble le moindrement à la mienne, d'il y a très longtemps, quand beaucoup de ces ressources n'étaient pas aussi disponibles qu'aujourd'hui — mais ils ont besoin de plus —, je sais qu'ils seront capables de faire face a cette pression parce que tout le Canada sera derrière eux quand le monde entier aura les yeux fixés sur leurs efforts.
    Finalement, j'aimerais à nouveau vous remercier tous de l'appui que vous accordez aux athlètes canadiens. Nous savons que, lorsqu'ils seront à Londres, tous les Canadiens seront derrière eux.
     Merci beaucoup.
    Merci, madame Crooks, de ce vibrant témoignage.
     Nous entamons le premier tour de questions, de sept minutes.

[Français]

    Je cède donc tout d'abord la parole à M. Calandra.

[Traduction]

    Merci, monsieur le président.
     Merci à tous nos invités.
     Excellence, je commence avec vous. Il se passe évidemment beaucoup de choses dans la zone européenne en ce moment, et il est agréable d'entendre parler d'une chose positive et enthousiasmante.
    Vous avez dit que le parc olympique a revitalisé un quartier de Londres, mais je suis sûr que les Jeux olympiques ne sont qu'une petite partie des éléments qui revitalisent toute cette communauté. Cette question m’intéresse beaucoup car nous accueillerons les Jeux panaméricains en 2015. Pourriez-vous nous donner quelques précisions?
    En outre, je tiens à vous féliciter pour ceci : quand on parle d'événements internationaux, aujourd'hui, on semble toujours être totalement focalisé sur la sécurité. Certes, nous savons que de bonnes mesures de sécurité ont été prises pour les Jeux olympiques, mais je suis très heureux que vous ayez mis l'accent sur les Jeux eux-mêmes, sur les athlètes et sur la revitalisation de ce quartier de Londres, plutôt que seulement sur la sécurité.
    Pourriez-vous nous parler un peu plus des projets entourant le parc olympique?

  (1140)  

    Merci beaucoup de cette question. J'y réponds avec plaisir.
    Les Jeux olympiques ont été un facteur central de la revitalisation de l'est de Londres. Je vous rappelle que c'est le quartier le long de la Tamise où l'on trouvait autrefois les arsenaux maritimes, qui a été fortement bombardé durant la guerre et qui n'avait jamais été reconstruit. Son infrastructure de transport public était très mauvaise, et il y avait aussi beaucoup de pollution industrielle des années 1950 et 1960. C'était vraiment un quartier de cheminées industrielles.
    Quand nous avons proposé notre candidature, nous avions envisagé dès le départ que ce projet dépasserait largement le sport. Certes, l'élément central serait le sport, parce qu'il s'agirait d'un énorme festival sportif. De fait, ce sera l'événement sportif le plus complexe au monde. Les Coupes mondiales attirent peut-être un public un peu plus vaste, d'une certaine manière, mais elles ne concernent qu'un seul sport. Ici, il y aura 25 championnats du monde en même temps. Donc, le sport sera certainement au centre de l'événement, mais les Jeux auront un rayonnement beaucoup plus large.
    Nous nous sommes dit dès le départ que nous n'allions pas dépenser près de 10 milliards de livres de deniers publics rien que pour le sport. Nous avons donc immédiatement envisagé deux choses : la revitalisation d'un quartier de la ville de Londres, et, comme je l'ai déjà dit, ce qui resterait après 2012. Évidemment, les deux choses sont liées.
    Bien que je n'aie pas visité le parc olympique, je suis passé devant en voiture et j'en ai vu les photos et les vidéos, et je peux vous dire que c’est l'infrastructure la plus étonnante que j'aie jamais vue. Elle est vaste, elle est compliquée, et elle a beaucoup de couches différentes. C'est un chef-d'oeuvre architectural, mais c'est aussi un chef-d'oeuvre environnemental, comme je l'ai dit, qui restera après 2012. Les Jeux sont aussi une question de transport, car personne ne pourrait s'y rendre ou en revenir avec le réseau qui existait auparavant.
    À mon avis, cette combinaison d'infrastructure, de transport et d’investissement corporatif a rayonné loin au-delà du parc olympique comme une sorte de bombe bienfaisante. Des sommes considérables ont été investies dans les collectivités locales sous forme d'emplois et de contrats. J'estime que cela durera pendant des décennies, et c'est ce qui était prévu.
    Les Jeux olympiques sont au coeur même du projet, mais celui-ci est aussi un projet de revitalisation économique, technologique et prospective. Comme je l'ai dit, six des huit principales installations seront réutilisées. Le village olympique sera transformé en logements communautaires, en partie, et il y aura beaucoup d'autres retombées, comme la technologie et les deux ou trois autres choses que j'ai déjà mentionnées. Il y a donc là un ensemble énorme et intégré de revitalisation économique et d’activité durable.
    Je peux vous donner avec plaisir d'autres détails si vous voulez.
    Vous avez mentionné le mot effrayant de « sécurité ». J'étais en Australie en 2000, lors des Jeux olympiques de Sydney, qui furent merveilleux. L'ambiance était remarquablement amicale. Les Australiens avaient fait appel de manière particulièrement visible à des bénévoles pour faire venir les gens aux compétitions et faire en sorte qu'ils s’y sentent à l'aise. Ils avaient fixé la barre très haut. Nous essayons de les égaler à Londres, ce qui nous oblige à trouver le juste équilibre entre la sécurité et l'accessibilité.
    L'Australie avait deux avantages. Premièrement, elle est loin de tout. Ses frontières sont assez faciles à sécuriser. Deuxièmement, ses Jeux se sont tenus avant le fameux 11 septembre. C'était avant l'éclatement de toutes sortes d'attaques dans le monde entier. Au Royaume-Uni, nous avons nos propres préoccupations internes en matière de sécurité, elles n'ont pas à être importées.
    Ce que vous avez vu dans la presse britannique — et la presse britannique adore les histoires excitantes —, c'est le collier de fer qui entoure Londres. Nous avons des milliers d'agents de la police municipale et aussi des milliers d'agents de sécurité privés. Il y a l'armée britannique qui est calmement sur le pied de guerre en arrière-plan. Nous avons la marine royale qui patrouille la Tamise. Nous avons des avions de combat à Londres pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale. Nous avons des missiles Rapier installés sur les toits de certains immeubles. Tout cela est vrai. Tout cela est nécessaire parce que tout cela montre que nous ne voulons faire preuve d'aucun laxisme et ne rien tenir pour acquis.
    Cela dit, vous avez raison, ce n'est pas l'image que nous voulons donner en priorité de ces Jeux. Ce que nous voulons, ce sont des Jeux amicaux et accessibles. Certes, il y aura un contrôle de sécurité à l'entrée mais, une fois dans le parc, nous espérons que c'est le même esprit qu’à Sydney qui régnera, un esprit montrant que Londres est une ville ouverte, chaleureuse et amicale. Le monde sera à notre porte et nous lui souhaitons la bienvenue.
    Merci.
    Combien de temps me reste-t-il?
    Environ deux minutes et demie.
    Très bien .
    Monsieur Aubut, je veux seulement féliciter le COC. On semble avoir vraiment remis l'accent sur l'athlète et la performance, ainsi que sur l'appui aux athlètes, pas seulement ceux qui participeront aux Jeux mais aussi ceux qui se seront entraînés pour cela. Ça semble être une orientation vraiment différente.
     Je me demande comment vous avez fixé cette orientation et, pour l'avenir, quelles ressources nous pourrions vous donner pour vous aider à continuer dans cette voie.

  (1145)  

    Merci de cette question.
    Nous appelons cela un virage à 180 degrés. Nous sommes arrivés avec un programme très ambitieux. Je viens du monde du sport professionnel où j'ai beaucoup appris sur les aspects commerciaux du sport.
    Nous avons réussi à bâtir la meilleure équipe. Nous avons le numéro deux des Miami Dolphins et le numéro deux de Nike.
    J'ai simplement dit à tous ces Canadiens qui s'étaient éloignés de leur pays de venir avec moi, de se joindre à moi pour faire quelque chose de grand pour ce pays. Il y avait déjà des personnes fantastiques au COC, comme Caroline Assalian, la directrice des sports, et beaucoup d'autres. Nous avons même attiré le directeur des communications du premier ministre du Canada. Pour ce genre de projet, il faut vraiment attirer les meilleurs.
    Afin de composer une équipe capable d'assurer une transition et de faire de tout le Comité olympique canadien ce qu'il devrait être, nous avons mis les athlètes au premier plan de toutes nos préoccupations, au milieu de tout ce que nous faisons.
    Ce qui m'a beaucoup influencé, c'est qu'il y a un défilé de la Coupe Stanley et un défilé de la Coupe Grey, mais que je n'ai jamais vu de défilé des athlètes olympiques. Ils font pourtant beaucoup plus.
    J'ai mené une vie secrète quand j'étais le propriétaire des Nordiques : j'aidais les athlètes amateurs en grand secret. Si vous parlez à Sylvie Bernier, à Caroline Brunet et à Pierre Harvey, ils vous diront que Marcel a fait des choses pour eux. Ce n'est plus un secret. Je pensais vraiment que ces athlètes avaient quelque chose de spécial. Je ne dis pas que les miens n'étaient pas bons, mais les miens jouaient en équipe et gagnaient des millions de dollars. Ceux-là ne gagnaient pas le moindre sou et, généralement, ils jouaient individuellement. Quand j'ai vu une famille, un couple, être détruit par les rêves de son fils, cela m'a vraiment influencé.
    Après avoir quitté le hockey professionnel, il était tout naturel pour moi de boucler la boucle et d’aider le sport amateur de mon pays. C'est pour ça que j'ai fait cela. Je voulais rendre quelque chose, mais je voulais le rendre avec un plan très précis en tête, qui était de mettre absolument l'athlète au milieu de tout, et de le faire comme j'ai toujours fait auparavant, avec la meilleure équipe de Canadiens qu'on puisse bâtir. Ils sont totalement dévoués à cette cause. C'est pourquoi vous voyez tant de changement.
    Nous voulons que les athlètes soient visibles 365 jours par an. Nous venons tout juste de découvrir, et cela a aussi été une découverte pour moi, que ces athlètes sont le meilleur atout de ce pays. C'est ce que nous pouvons offrir de mieux.

[Français]

    Merci, monsieur Aubut.

[Traduction]

    Avoir la chance de travailler avec eux est un privilège.

[Français]

    Je cède la parole à Matthew Dubé.
    Merci, monsieur le président.
    Je veux aussi remercier les témoins de leur présence.
    J'apprécie ce que vous venez de dire, monsieur Aubut. En effet, je pense que, en ce qui a trait aux Olympiques, ce qui est très intéressant, contrairement au sport professionnel, c'est l'esprit olympique. On parle d'athlètes qui proviennent des rangs amateurs et qui font de belles choses avec beaucoup moins, par opposition à un athlète professionnel. Je pense que nous pouvons tous apprécier cela. C'est ce qui est tellement beau pour nous, les gens en politique. Il s'agit habituellement de victoires qui dépassent ce qui peut constituer des divisions habituelles dans le pays. Nous sommes très conscients du travail que vous faites et nous vous en remercions.
    Cela étant dit, à titre d'ancien athlète — et je pense que n'importe qui dans le milieu sportif vous dira la même chose —, on veut toujours mieux faire et on veut toujours avoir plus de succès. Je pense que c'est ce que vous faites dans votre travail en vue des Olympiques de cet été.
     Je sais que vous avez eu la chance de faire des demandes et des recommandations dans le cadre des consultations prébudgétaires de 2012 et qu'elles ont été déposées l'été passé. J'aimerais revenir sur ce sujet et savoir à quel point cela a influé sur vos préparatifs et vous a orienté vers l'avenir pour faire encore mieux qu'à Vancouver. On a alors vu de beaux succès, entre autres, depuis qu'existe le programme À nous le podium.
    Je sais que certaines initiatives ont été recommandées, comme la création d'instituts canadiens de sport, la création d'une initiative nationale de prix de littératie physique des enfants et un crédit d'impôt pour la condition physique des enfants totalement remboursable aux familles défavorisées. Ce sont de belles initiatives qu'on n'a malheureusement pas encore vues.
    Dans cette optique et tenant compte des succès, que pourrait-on faire à l'avenir pour améliorer encore plus les préparatifs des Olympiques de cet été et des futurs Jeux olympiques?

  (1150)  

    Dans ce cas-ci, on est vraiment très proche. On ne peut pas faire grand-chose, à part raffiner les détails, faire du polissage. Quant aux Jeux olympiques de Vancouver, on a vu que, lorsque les gouvernements et le secteur privé investissaient, les résultats étaient immédiats. Le programme À nous le podium, qui a été créé pour les Jeux olympiques de Vancouver, a produit les résultats escomptés.
     Immédiatement après les Jeux olympiques de Vancouver, le gouvernement aurait très bien pu y mettre fin, étant donné que les jeux étaient finis. De notre côté, nous insistions pour que ça ne soit pas aboli. Il faut saisir l'occasion chaque fois qu'on participe aux jeux. Il ne s'agit pas de faire une exception parce qu'on est chez soi. Ça ne fonctionne pas de cette façon, avec les athlètes. On va avoir autant de chances à Londres qu'à Sotchi ou à Rio de Janeiro. On a donc été entendus. Le programme À nous le podium a été sauvé, et pour les Jeux olympiques d'été, on a pu conserver la majeure partie de l'appui financier dont on avait bénéficié pour les Jeux olympiques de Vancouver.
    Par contre, il y a tant à faire! On a la chance d'avoir reçu cet appui, cet intérêt, de ne pas avoir subi de compressions budgétaires, et ainsi de suite. Les besoins, pour ce qui est des athlètes, augmentent constamment. Chaque fois, c'est plus coûteux et il y a toujours plus de technologie. Il faut avoir accès à cette technologie pour être concurrentiel, sinon on se fait dépasser. Comme on me disait récemment, si on s'est classé premier aux Jeux olympiques de Vancouver, par exemple, la première chose que font les autres pays, c'est de se demander comment ils peuvent faire en sorte qu'on ne soit plus là. Rester au 1er rang, c'est ce qu'il y a de plus difficile. Il faut donc que cette aide continue. Il existe une foule de solutions.
    À ceux qui nous demandent comment ils peuvent nous aider, nous avons environ 50 solutions à proposer. Seulement, il faut procéder étape par étape, une marche à la fois. Je pense que c'est à notre tour de démontrer aux divers ordres de gouvernement que le secteur privé est prêt à en faire davantage. Nous nous employons à conclure des ententes avec Bell Canada, Suncor, Air Canada, la Banque Royale, Hudson's Bay, et ainsi de suite, comme ça ne s'est jamais vu dans l'histoire du mouvement olympique canadien.
    Généralement, après les Jeux olympiques, tout ça tombe à zéro. Les gens ont tellement investi dans les jeux qu'ils veulent faire autre chose de leur argent. Dans la situation économique difficile que nous connaissons, c'est très volatil. Malgré cela, nous les avons convaincus d'investir des montants records de sorte que nous puissions continuer. Il est alors possible de retourner voir les gouvernements, de mettre en parallèle la contribution du secteur privé et la leur, puis leur indiquer comment il est possible de faire mieux.
    Des idées, on en a à l'infini, dans ce cadre. Les crédits d'impôt sont une très bonne idée. Il y a aussi ce fameux réseau de sport amateur que l'on veut créer afin de faire connaître les sports et de les promouvoir, et pour qu'un jour, on puisse tirer des revenus récurrents de ce genre d'opération.
    Merci. J'apprécie votre réponse. Je trouve intéressant que vous parliez du rôle du secteur privé et que vous établissiez une comparaison avec la Formule 1, en termes d'organisation et d'envergure. Je pense en effet que les nouvelles technologies et l'amélioration des communications font que les gens peuvent de plus en plus facilement avoir accès à des événements d'envergure internationale, malgré les fuseaux horaires et tout le reste. Parfois, la compétition se déroule au beau milieu de la nuit.
    Dans cette optique, je pense à un exemple assez célèbre. En 1980, il y a eu le Miracle sur glace. Une des raisons pour lesquelles c'était une si belle histoire était qu'il s'agissait d'étudiants, de jeunes amateurs qui avaient relevé un défi d'envergure.
     Comment réconciliez-vous le côté marketing, l'envergure que prend l'aspect corporatiste, et le côté sain du sport, qui est l'esprit même des Olympiques depuis ses origines, en Grèce?
    Je ne pense pas qu'il y ait de paradoxe, de contradiction entre les deux. Même si on fait preuve du meilleur esprit qui soit, qu'on obtienne un excellent rendement, qu'on ait de bons entraîneurs, de bons programmes et ainsi de suite, on ne peut rien faire si on n'a pas d'appui financier. Un jour, ça va se fissurer et tomber. Il faut vraiment une combinaison des deux. Il est possible d'éviter que ça devienne totalement commercial et de conserver la pureté de la compétition, la discipline et ces valeurs olympiques qu'on défend tous les jours. Il y a moyen de composer avec cela, mais il faut tenir compte de tous ces éléments. L'un ne risque pas d'effacer l'autre. À ce sujet, il n'y a aucune crainte à avoir.

  (1155)  

    J'aimerais revenir sur un point, qui peut sembler mineur, mais qui est très important, je pense. Il en a été question quand on a parlé de l'appui aux familles des athlètes. On a tous suivi avec beaucoup d'intérêt ce qu'a vécu Joannie Rochette, dont la mère est décédée pendant les Jeux olympiques de Vancouver. On se rend compte à quel point la famille est une pierre angulaire de la vie des athlètes. L'appui de la famille à l'égard des résultats est très important.
     Ma question, qui s'adresse à tout le monde, concerne ce qui se passe à Londres, mais aussi la façon dont un athlète vit une telle situation. Vous en avez parlé brièvement. Que peut-on faire pour aider les familles et entretenir cet appui collectif?
    Prenons le cas de Joannie Rochette. On avait des psychologues, des experts à peu près de tous les domaines pour l'entourer. Pourquoi pensez-vous que cela n'a pas déraillé et qu'elle a été capable de revenir à la compétition, malgré la situation? C'est en grande partie grâce à cette personne et à son équipe. Elle a été entourée des meilleurs experts pour calmer le jeu et lui faire comprendre que la vie continuait. On lui a fait comprendre que livrer une performance à nouveau dans ce contexte était la meilleure chose à faire pour elle. Elle a eu confiance et elle a gagné une médaille.
    C'est un bon exemple qui démontre que nous sommes prêts à toute éventualité.
    Merci, monsieur Aubut.
    La parole est maintenant à Mme Lise St-Denis.
    Ma question va s'adresser à Son Excellence M. Pocock.
    Vous avez parlé de vision, et cela m'intéresse. Vous avez dit que les Jeux olympiques de 2012 allaient avoir des retombées sur le plan technologique et sur le plan municipal, en ce sens que cinq quartiers seront améliorés.
     Est-ce que la Grande-Bretagne a envisagé une politique du sport amateur en lien avec les Jeux olympiques, après l'événement?

[Traduction]

    C'est une très bonne question, dont je vous remercie. Elle nous ramène un peu à ce que vient de dire monsieur Aubut.
    Le Royaume-Uni est depuis longtemps un champion de l'idéal amateur mais, dans le monde compétitif d'aujourd'hui, il est très difficile de soutenir le sport amateur à un niveau de championnat. Nous constatons que beaucoup de nos athlètes olympiques, tout comme ceux du Canada, s'entraînent à temps plein. Au niveau de championnat, le sport n'est plus une activité à temps partiel. C'est une activité à temps plein, jour et nuit, 365 jours par an. Cela exige un soutien financier. Au Royaume-Uni, nous avons une double optique pour le sport. Ce que nous souhaitons, au niveau compétitif, c'est un appui provenant à la fois des associations sportives et du secteur privé, pour les champions qui sont au sommet de leur sport et pourront participer aux Jeux olympiques ou à d'autres formes de compétition.
    Cela dit, votre question est très pertinente car, derrière cela, ce que nous aimerions voir avec les Jeux olympiques, c'est qu'ils amènent des jeunes — et même des gens de tout âge, y compris des personnes handicapées — à faire du sport, peut-être pas à un niveau de championnat mais de manière compétitive et efficace. Comme beaucoup d'autres pays, nous sommes confrontés, notamment parmi les jeunes, au défi de l’âge du numérique, au fait que les gens passent des heures devant leur ordinateur, au phénomène des lézards téléphages. Il y a aussi le problème des gens qui sont peut-être trop préoccupés à certains égards par les aspects de santé et de sécurité du sport de compétition, surtout dans les sports de contact. Il y a beaucoup de facteurs dissuasifs pour les jeunes. Notre espoir est que les Jeux olympiques encourageront les gens, en dessous du niveau de championnat, à voir dans le sport l'occasion d'exceller, la chance d'atteindre son potentiel, la chance de se mettre en forme. Quand nous avons vu dans cette bande vidéo ces belles images d'excellence humaine, c'était très stimulant.
    En bref, je vous réponds que le sport au niveau le plus élevé exige des subventions énormes de plusieurs sortes différentes, du secteur privé ou du gouvernement mais, en dessous de ce niveau, nous espérons que les Jeux inciteront des gens de tout âge et de toutes tailles à refaire du sport.

[Français]

    Ma prochaine question s'adressait à vous, monsieur Aubut.
    Je serai à Shawinigan le jour où les Jeux olympiques commenceront, car c'est dans cette ville que commenceront, ce même jour, les Jeux du Québec. L'organisation olympique prévoit-elle un soutien au sport amateur, notamment les Jeux du Québec?

  (1200)  

    Nous faisons partie d'un groupe de 204 pays qui ont un comité olympique légal. Nous sommes comme une filiale du Comité international olympique. Nous sommes les patrons du Canada et nous adoptons les mêmes valeurs et paramètres que ceux du Comité international olympique. L'athlète de haute performance est donc notre priorité.
    Toutefois, notre rôle vis-à-vis des valeurs olympiques devient beaucoup plus large. Nous travaillons sur la jeunesse. Notre travail consiste à démontrer comment les modèles que l'on crée avec les Jeux olympiques peuvent être bénéfiques aux jeunes susceptibles d'éprouver des problèmes liés à la drogue, au décrochage scolaire ou à l'alcool. Le sport s'avère même une grosse partie de la solution pour le contrôle des coûts de santé pour les Canadiens.
    C'est ce que nous essayons de faire. Notre mandat est beaucoup plus large que le simple fait de s'assurer de gagner des médailles. C'est de cette façon que nous devenons un peu le leader de notre pays au sein du système sportif, mais aussi un agent majeur d'amélioration de notre société. Par exemple, nous nous assurons qu'un bassin de gens talentueux participent aux Jeux du Québec. Ainsi, ces derniers auront peut-être la chance de gravir les échelons de la compétition sportive, jusqu'au podium olympique en guise de summum.
    Ma dernière question s'adresse à Mme Crooks. Toujours dans l'esprit de la vision, est-il question parfois de la façon de sensibiliser les pays qui interdisent le sport aux femmes? Y a-t-il une discussion sur la façon de modifier ces politiques discriminatoires? Il y a toute une partie des femmes provenant de certains pays qui ne peuvent pas participer aux jeux parce qu'on ne veut pas qu'elles le fassent. Est-ce qu'on discute parfois de ce problème? Essaie-t-on de trouver des solutions?

[Traduction]

    Tout d'abord, merci de votre question.
    Je suis très fière qu'il existe au Canada une Association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique, avec laquelle nous collaborons étroitement pour favoriser un rôle de leadership des femmes dans le sport.
     En outre, pour ce qui est de la participation des femmes au sport, nous en sommes probablement à 50-50 internationalement. J'ai été membre du Comité international olympique à une époque où il n'y avait que 10 femmes sur environ 140 membres. Aujourd'hui, le nouveau quota est de 20 p. 100, et nous croyons qu'il sera atteint durant les Jeux olympiques de cette année quand de nouveaux membres arriveront au comité.
    Bien que la participation des femmes au sport ait augmenté, il y a toujours un écart énorme en termes de leadership féminin dans le sport aux très hauts niveaux. Je suis toujours à la recherche de méthodes nouvelles et innovatrices pour le combler. Il y a beaucoup d'excellentes athlètes et de femmes du secteur des entreprises qui s'impliquent plus aujourd'hui dans le sport, mais nous avons aussi la possibilité de mettre en exergue le leadership des femmes dans le sport en accueillant des compétitions. Nous aurons par exemple au Canada la Coupe du monde féminine, en 2015, qui sera l'occasion de voir des femmes exceller dans le sport et, peut-être, d'attirer des jeunes filles dans ce sport précis. En outre, quand nos athlètes ont de bons résultats, elles peuvent stimuler les générations futures.
     Il est clair que nous devons continuer à nous attaquer à cette question de leadership féminin dans le sport, et je travaille avec de nombreuses organisations à cet effet.
    Merci, madame Crooks.

[Français]

    Je donne maintenant la parole à M. Armstrong.

[Traduction]

     Merci à tous les témoins.
    Charmaine, merci en particulier d'être ici. C'est un plaisir d'accueillir une médaillée d'argent aux Jeux olympiques. Il est dommage que vous n'ayez pas apporté votre médaille avec vous.
    J'ai plusieurs questions à vous poser. Vous avez dit que nous n'avons rien à envier au Canada du point de vue de l'appui aux athlètes de haute performance. Je ne sais pas si cela a toujours été le cas. Je pense qu'à votre époque les athlètes amateurs avaient beaucoup de mal à trouver du temps, du soutien et des entraîneurs experts. Nous ne donnions pas de soutien financier à nos athlètes.
    Pourriez-vous comparer le soutien consenti nos athlètes aujourd'hui à celui qu'ils recevaient à votre époque?
    Il y a plusieurs différences. L'une des plus importantes est la technologie. Accueillir les Jeux olympiques chez nous a été un vrai catalyseur pour injecter plus d'argent dans le sport. Cela a été vraiment utile. Chaque fois que nous avons l'occasion d'accueillir les Jeux ou d'autres compétitions, ça nous aide énormément.
    À mon époque, il y a une quinzaine d'années, nous avions le système d'athlète breveté, qui reste aujourd'hui très solide et qui est un excellent système. Nous avons aussi de nouveaux partenaires. Il y a le Comité olympique canadien, qui travaille beaucoup plus étroitement avec les commanditaires pour offrir plus de soutien financier aux athlètes, que ce soit par sa stratégie de marketing ou par toute autre forme de soutien direct. Nous avons aussi la Fondation olympique canadienne, qui soutient solidement les athlètes. Il y a beaucoup d'autres organisations qui font un excellent travail en identifiant de nouvelles méthodes pour appuyer les athlètes, que ce soit en réponse à un besoin particulier ou à un besoin plus général. Tout ça fonctionne très bien.
    Chris peut peut-être vous donner d'autres informations sur ce qui se fait au plan interne au COC.

  (1205)  

    Merci de cette question, monsieur Armstrong, car c'est une chose dont nous sommes très, très fiers.
    La progression de l'effort déployé pour préparer les athlètes et les entraîneurs à l'expérience qu'ils connaîtront durant les Jeux a été extraordinaire. Dès les Jeux d'Athènes, le Comité olympique canadien, sous le leadership de Carol, a déployé beaucoup d'efforts pour tirer les leçons de ces Jeux et formuler la stratégie destinée à améliorer le processus de cheminement de l'athlète et de l'entraîneur en préparation à l'expérience olympique qui, selon les indications de la communauté des athlètes et des entraîneurs, était tellement différente de toute autre expérience qu'ils avaient pu avoir auparavant : jeux multisports, la distraction, comme l'a dit Marcel, de la famille, des médias et de toutes les choses que cela représente.
    Il n'est pas nécessaire de remonter aussi loin pour voir certains de ces changements. Je le répète, nous sommes très fiers de ce que Carol Assalian et son équipe ont réalisé pour les Jeux, de tout le travail qui se fait à l'avance. On a dit tout à l'heure que c'est en 2007 que nous avons fait notre premier voyage préparatoire à Londres. C'est notre procédure standard, maintenant. Nos équipes font déjà des voyages à Rio et en ont déjà fait plusieurs en Russie en vue de ces Jeux-là.
     Le comité travaille directement avec les familles et directement avec les athlètes. Il y a toute une série de séminaires qui se tiennent sur plusieurs années en vue de préparer les athlètes, de façon à entamer ces conversations et à répondre à leurs questions : préparation aux médias, travail préparatoire pour aider les familles à comprendre ce qui va se passer. Il y a là un élément de différence très fort pour le Comité olympique canadien d'aujourd'hui. Je peux vous dire que c'est un travail de qualité mondiale, quelque chose dont nous sommes très fiers et qui continuera d'évoluer avec le temps.
    Merci.
     Il y a un autre aspect à cette question. Avant d'être député, j'étais directeur d'école. Les athlètes que nous aidons, bon nombre des athlètes recevant l'appui du gouvernement fédéral, vont dans les écoles parler aux enfants. Ils le font régulièrement, ce qui est une source d'inspiration pour les enfants. Le message n'est pas de gagner à tout prix, c'est plutôt de s'efforcer d'exceller dans tout ce qu'on fait, que ce soit dans les arts, dans le sport ou dans les études. Les athlètes sont des modèles vraiment très positifs pour nos jeunes. C'est particulièrement nécessaire aujourd'hui quand nous sommes confrontés aux abus commis contre des enfants, comme disait M. Pocock.
     Êtes-vous allée dans les écoles parler aux enfants, madame Crooks? Les athlètes le font-ils souvent? Selon ce que j'ai pu constater, ils le font très régulièrement.
    Absolument. Je pense que la plupart des athlètes le font. Moi-même, j'ai commencé à le faire quand j'étais au secondaire.
    Vous avez raison, parler aux enfants peut les stimuler et les encourager à exceller dans leur domaine, que ce soit la musique, les arts ou autre chose. L'inspiration du sport transcende. C'est un principe universel. Comme je l'ai dit, l'excellence est l'une des valeurs du mouvement olympique. Il s'agit de l'excellence dans tous les domaines, mais le sport est notre plate-forme. Si cela peut stimuler les enfants, j'encourage chaque athlète à retourner dans son école pour parler aux enfants de son expérience personnelle.
    Comme je l'ai dit, il y a 14 000 expériences personnelles d’athlètes du monde entier mais, ici même, au Canada, nous avons un message très puissant à diffuser. Nous avons accueilli les Jeux et cela continue de nous stimuler. En retournant dans les écoles, les athlètes qui se préparent à aller à Londres et qui continuent d'avancer auront d'autres exemples à donner aux enfants de tout le Canada. Nous sommes donc toujours désireux de travailler avec le réseau scolaire pour poursuivre cette action, et nous le faisons dans le cadre des programmes éducatifs de notre comité olympique.
     Chris, voulez-vous ajouter quelque chose?
    C'est tout à fait la bonne question. Nous avons la ferme conviction que le sport, surtout le sport d'élite, est un laboratoire absolu de leadership. Vous n'avez pas à chercher plus loin qu'au bout de cette table pour voir le genre de leadership exercé par Charmaine, non seulement dans la communauté sportive mais aussi dans sa vie quotidienne. Mark Tewksbury en est aussi un exemple remarquable, et c'est bien sûr notre chef de mission à Londres.
     Le travail du Comité olympique canadien que vous avez décrit, monsieur Amstrong, est tellement important. Comme vous l'avez dit, nous avons d'abord le devoir de faire preuve d'excellence sur les terrains de sport, et c'est certainement notre mandat puisque le sport est notre coeur de métier. Cependant, comme Carol et moi en discutons tous les jours, nos athlètes, comme leaders au Canada, sont absolument un point de référence pour les Canadiens. Si le sport est notre coeur de métier, et si notre équipe olympique est notre marque de commerce, les athlètes sont au coeur même de tout cela, et c'est la connexion émotive absolue pour les Canadiens.
    C'est le pivot central de la fierté, un symbole d'excellence et, comme l'indique Charmaine, cela transcende le sport. Ça peut être une question d'excellence en éducation, ça peut être une question d'excellence en affaires, il y a tellement de choses merveilleuses que nous pouvons mettre en relief en ce qui concerne ce que représentent les athlètes.

  (1210)  

    Combien de temps me reste-t-il?
    En fait, il ne vous en reste pas. Désolé.

[Français]

    Je cède la parole à M. Andrew Cash.
    Merci, monsieur Overholt.

[Traduction]

    Merci, monsieur le président.
    Merci à tous d'être ici.
    C'est un honneur pour nous de vous écouter, madame Crooks, et de vous avoir parmi nous, excellence.
    Je vais devoir faire un effort gigantesque pour ne pas parler des Nordiques, de Forsberg et de Sundin. Comme je viens de Toronto, je peux vous dire que nous avons toujours dû être discrets, nous les partisans des Nordiques.
    Ne vous inquiétez pas, ils reviendront.
    Je voudrais parler un peu de la situation financière des athlètes amateurs.
    Je tiens à dire aussi qu'il était intéressant d'entendre dire que les athlètes olympiques et les athlètes amateurs aux niveaux les plus élevés font aussi preuve d'un grand activisme communautaire et de leadership, comme on pourrait espérer le voir de la part des athlètes professionnels, ce qui n'est souvent pas le cas, et je crois que c'est donc une excellente preuve de l'engagement des athlètes olympiques et des athlètes d'élite au niveau amateur. Ce que vous faites avec vos collègues est extrêmement apprécié, pas seulement pour vos prouesses athlétiques et mais aussi pour votre engagement envers notre communauté du Canada.
     En ce qui concerne le financement, qui est évidemment le nerf de la guerre, j'aimerais savoir d'abord quelle est la proportion entre les commandites du secteur privé et l'investissement public.
    C'est difficile à dire exactement car, comme vous le savez, il y a Sport Canada qui, par le truchement d’ANP, est notre meilleur partenaire en ce qui concerne l'obtention de ressources financières. Pour ce qui est de l'obtention de ces ressources dans le secteur du sport, c'est notre devoir, notre travail, notre rôle. Il n'y a rien de secret là-dedans. Notre pays fait beaucoup avec pas grand-chose. Nous ne sommes pas encore l'équivalent des pays du G8 en ce qui concerne l'appui consenti à nos athlètes de haute performance. Nous n'en sommes pas encore là.
    Ce qui est particulièrement encourageant, toutefois, c'est que, depuis quelques années, depuis les préparatifs de Vancouver, je dirais, les gens ont décidé de faire du sport un élément de notre culture en y investissant plus, et nous avons obtenu des résultats immédiatement, ce qui veut dire que l'argent a donné des résultats. Ce n'est pas le cas dans beaucoup d'autres domaines où l'on investit de l'argent, comme vous le savez. Nous le savons tous.
    C'est le gouvernement fédéral qui est le principal.
    En ce qui concerne la proportion, la majeure partie de l'argent vient du gouvernement, mais je dirais que nous pourrions atteindre 50 p. 100 de ce que fournit le gouvernement en ce qui concerne les commandites additionnelles.
    D'accord. Avez-vous une sorte de code d'éthique ou de code de conduite quand vous vous adressez à votre liste de commanditaires potentiels du secteur privé?
    Nous sommes très exigeants. Tout d'abord, nous avons la possibilité de traiter avec les plus grandes entreprises de ce pays, qui sont généralement très bien équipées du point de vue des codes d'éthique.
    Quels sont certains des principaux aspects de ce code d'éthique dont vous tenez compte?
    Y a-t-il ici un expert en la matière?
    Oui, je peux répondre à cette question.
    Si vous voulez, je fais un pas en arrière pour jeter un peu plus de clarté sur ce qui a déjà été dit du point de vue du financement.
    Le comité olympique canadien est financé à 98 p. 100 par le secteur privé. Le soutien merveilleux qui vient du gouvernement fédéral résulte du financement de base de la communauté sportive et ressort probablement le plus publiquement de la contribution apportée au sport de haute performance avec le programme « À nous le podium ».
    En ce qui concerne la conversation et la question sur le secteur privé, le point de départ, quand on cherche des partenaires, est celui des valeurs, n'est-ce pas? C'est probablement là qu'il faut chercher en premier une résonance du point de vue de ce qu'est votre message, en tant qu'équipe olympique canadienne : le mouvement olympique canadien reflète un certain type de valeurs, bien sûr. Notre effort a donc été, depuis que cette équipe a été formée, de nous aligner avec des partenaires qui partagent les valeurs, qui voient la force et l'opportunité, et qui ont une résonance avec les valeurs que nous représentons.
    C'est là encore un plan qui avait débuté longtemps avant que nous soyons réunis. Si vous remontez à peu près sept ans avant Vancouver, bon nombre des partenaires qui étaient attachés à l'effort de VANOC ont renouvelé avec nous et se sont engagés à rester avec nous à l'avenir. Les valeurs sont le point de départ de cette conversation. Ensuite, on cherche des opportunités identifiables où les deux marques ensemble peuvent offrir une possibilité de changement, que ce soit pour assurer une rentabilité ultime pour leurs partenaires ou, certainement, pour le pays.

  (1215)  

    Dans ce cas, j'ai une autre question pour vous. Hier, le CTC a demandé au Comité olympique canadien de rompre toute relation avec Rio Tinto en ce qui concerne les médailles dont elle a obtenu un contrat de production. Quelle est la position de…
    Pouvez-vous répondre très brièvement, monsieur Aubut, s'il vous plaît?
    Notre position est de ne pas mettre notre nez dans les problèmes de relations syndicales. Ce n'est pas notre rôle. Notre rôle est de nous associer aux meilleurs. Rio Tinto, chacun en conviendra, jouit d'une réputation incroyablement bonne dans le monde, mais elle a eu un problème syndical localement dans le cadre de sa fabrication des médailles pour Londres. Je ne pense pas que nous devions mettre notre nez dans ce genre de relations régulières, qui peuvent avoir des hauts et des bas. Notre rôle est de gagner ces médailles, quel que soit leur fabricant. Pour nous, Rio Tinto est une entreprise avec laquelle nous sommes fiers de collaborer.

[Français]

    Merci beaucoup, monsieur Aubut.
    Merci, monsieur Cash.
    Je cède la parole à M. Parm Gill.

[Traduction]

    Merci, monsieur le président.
     Je tiens à remercier les témoins de leur présence, et aussi de leurs merveilleuses présentations.
    Je tiens à vous féliciter, madame Crooks, de ce que vous avez accompli dans votre vie. C'est incroyable.
    J'ai une question pour vous : pourriez-vous nous dire quelle serait la meilleure manière pour les Canadiens d'appuyer leurs athlètes durant ces Jeux, du point de vue des athlètes et aussi du point de vue du comité?
    Merci beaucoup de cette question, monsieur Gill.
    Tout d'abord, ils pourraient suivre les compétitions sur nos réseaux officiels, qui sont des supporters des Jeux, bien sûr. En outre, si certains athlètes vivent dans leurs collectivités et que des célébrations sont organisées parce qu'ils vont aux Jeux ou qu'ils en reviennent, ils pourraient y participer. Je pense qu'ils pourraient aussi appuyer certains des événements organisés au Canada même, ce qui leur donnerait l'occasion de rencontrer des athlètes ou d'accorder un appui financier s'ils en avaient l'occasion. Finalement, ils pourraient simplement leur accorder un soutien de principe parce qu'ils représentent le Canada. Je crois que ce sont là diverses manières permettant aux Canadiens d'accorder leur appui aux athlètes sur une base quotidienne.
     Il y a aussi des méthodes plus organisées et certains programmes que mettent en oeuvre le Comité olympique canadien et beaucoup de ses partenaires. Ces athlètes vont raconter leur expérience, que ce soit en utilisant les nouveaux médias ou en participant à des entrevues. Le but est de faire en sorte que leur nom soit connu dans chaque chaumière afin que leurs concitoyens puissent y trouver une source continuelle d'inspiration, comme nous l'avons dit.
    Voilà donc certaines des méthodes nous permettant d'appuyer nos athlètes.
    Très bien.
     Pourriez-vous aussi nous communiquer certaines des principales stratégies employées pour faire la promotion de nos athlètes et des Jeux de Londres qui se tiendront bientôt? Utilise-t-on les médias sociaux à cette fin?
    Bien sûr, et je suis devenue membre de Twitter il y a quelques mois. C'est une énorme manière d'exprimer son appui. Le Comité international olympique a publié des lignes directrices sur la manière dont les athlètes peuvent utiliser les médias sociaux.
    Je sais que Chris et l'équipe travaillent avec les athlètes pour leur montrer comment utiliser les médias sociaux dans ce contexte de manière à ne pas enfreindre les ententes que nous avons avec certains de nos supporters. Chris peut peut-être vous donner des précisions.
    Certainement. La question était de savoir ce que nous faisons pour faire la promotion de nos athlètes en vue de Londres. Vous en avez certainement eu des exemples aujourd'hui. La bande vidéo que nous vous avons montrée est au coeur même de notre campagne de promotion. La manière dont nous envisageons notre position dans ce contexte est qu’il nous incombe de rehausser la conversation sur le sport dans ce pays. L'une de nos tâches est d’aider les athlètes à communiquer leur expérience aux Canadiens pour que celle-ci soit une source de fierté et d'inspiration. Nous le faisons de plusieurs manières et avec un certain nombre de partenaires. Ainsi, certaines des choses qu'on a déjà mentionnées, comme Twitter, Facebook et notre site Web, ont toutes reçu une attention renouvelée depuis que notre équipe de leadership a été créée.
    Nous travaillons avec des partenaires importants qui nous aident à diffuser le message, comme notre campagne de marque. Il y a énormément de supporters du secteur privé dans les médias, dans le cadre du processus créatif que cela a impliqué. Et il y a ensuite nos nombreux partenaires de marketing, bien sûr, qui ne nous aident pas seulement à faire savoir ce que font nos athlètes mais aussi à élaborer des programmes pour appuyer les athlètes dans leur cheminement vers les Jeux olympiques, et pour appuyer le cheminement de leurs familles, comme on l'a dit plusieurs fois aujourd'hui.

  (1220)  

    Combien de temps me reste-t-il, monsieur le président?

[Français]

    Il reste une minute et demie.

[Traduction]

    Excellence, à quoi peuvent s'attendre les Canadiens qui se rendront à Londres pour les Jeux olympiques?
    À de très bonnes choses, j'espère.
    Des voix : Oh!
    M. Andrew John Pocock : Je serais catastrophé si ce n'était pas le cas. Londres est une énorme capitale cosmopolite. En plus des Jeux, que les gens aient des billets ou non… Je précise en passant qu'il y aura d'énormes écrans pour le public tout autour du parc olympique. Même si les gens n'ont pas de billets, ils pourront y suivre les compétitions.
    Tout le pays sera à leurs pieds. Le Royaume-Uni est un splendide mélange, sur un petit territoire, de populations incroyablement diversifiées et d’une très riche histoire.
    J'espère tout d'abord que les gens pourront profiter du glorieux et célèbre été britannique. Vous pouvez parfaitement compter dessus, comme vous le savez. Il ne pleut jamais au Royaume-Uni. J'espère que les gens y passeront un séjour très positif.
    Pour vous donner une idée du sentiment qui règne actuellement dans le pays, je peux mentionner deux gros événements en cours. Le premier, que nous partageons avec le Canada, est le jubilé de diamant, qui se déroulera pendant toute la fin de semaine à venir. Il y a en ce moment une atmosphère très festive au Royaume-Uni, ce qui est peut-être un peu contradictoire considérant les difficultés économiques auxquelles le pays est confronté, comme l'ensemble de l'Europe, d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, on a le sentiment que le jubilé de diamant est un événement extraordinaire et exceptionnel. Et ce sera la même chose avec les Jeux olympiques pour notre génération. Tout le monde les attend avec enthousiasme. Tout le monde est prêt à accueillir le monde entier.
     Nous avons une relation particulièrement chaleureuse avec le Canada, à tous les niveaux, et j'espère donc que les visiteurs canadiens passeront un séjour très chaleureux et positif chez nous — et me contacteront personnellement si ce n'est pas le cas.
    Merci beaucoup, votre excellence.

[Français]

    Nous passons à Mme Lise St-Denis.
    Monsieur Aubut, j'ai une question, qui n'est pas facile. Le Canada participe-t-il à l'intégration des pays en voie de développement aux Jeux olympiques? Y pense-t-on? En parle-t-on, parfois? Que peut-on faire à cet égard?
    Me demandez-vous ce que l'on fait pour être sûr que les pays en voie de développement participent aux Jeux olympiques?
    Oui, ou pour qu'ils soient en mesure de le faire.
    Je pense que le Comité international olympique et l'Organisation sportive panaméricaine travaillent très fort pour que les pays émergents puissent avoir un vrai comité national olympique, être organisés et obtenir une partie de certains revenus qui proviennent d'un système, d'un fonds de solidarité qui provient, justement, du succès des Jeux olympiques. Ce fonds sert à donner à ceux qui veulent créer un comité national olympique en Afrique, ou un peu partout dans le monde, la chance de le faire et d'avoir des athlètes.
     D'ailleurs, lorsque vous allez aux Jeux olympiques maintenant, vous êtes surpris de voir beaucoup de noms de pays que vous n'avez parfois jamais entendus. C'est plaisant. Vous voyez donc qu'il se fait un travail énorme pour alimenter la possibilité de venir et d'avoir au moins une équipe d'athlètes pour se dépasser pour ce pays. Je pense que les valeurs olympiques vont bien avec ça. Je pense que c'est très bon pour le monde entier. Beaucoup d'efforts sont faits pour que ce soit accessible.
    Bravo!
    Regardons vers l'avenir: comment peut-on améliorer la façon de penser et de préparer les Jeux olympiques? Qu'est-ce qu'on peut espérer?
    Il est beaucoup question de rendre les Jeux olympiques accessibles. En effet, les organiser est devenu tellement coûteux, ils sont tellement gros. On parle de 14 000 athlètes, comme on le disait plus tôt. C'est rendu tellement gros et ça demande tellement d'infrastructures!
    On est de plus en plus conscients qu'il faut limiter le nombre d'athlètes et le nombre de sports. Il faut que les Jeux olympiques arrêtent de grossir à l'infini. Il faut que les pays qui auraient vraiment besoin de recevoir les Jeux olympiques puissent se les payer. Un très grand effort est fait autant pour les Jeux olympiques d'hiver que pour les Jeux olympiques d'été.
    Il vient d'ailleurs d'en être question lors d'une grande réunion qui a eu lieu à Moscou. C'était une réunion de l'ensemble des comités olympiques du monde. D'ailleurs, le président Jacques Rogge travaille très fort là-dessus. Il en parle souvent. Il a dit qu'il voulait que son héritage soit que le monstre olympique ait arrêté de grossir pour qu'on y ait toujours accès. Il pense à cela. Il était conférencier à Québec, comme vous le savez, la semaine passée, et cela faisait partie de son discours.

  (1225)  

    C'est bien.
    Ma dernière question s'adresse à Mme Charmaine Crooks. Comment l'obtention d'une médaille olympique a-t-elle modifié votre vie personnelle et professionnelle? Qu'est-ce qu'une médaille olympique donne, sur les plans personnel et professionnel?

[Traduction]

    Merci beaucoup de cette question, madame St-Denis.
     Tout d'abord, le sport, c'était tout pour moi. Quand j'étais petite et que je regardais les Jeux olympiques, je me disais que je pourrais faire la même chose que ces athlètes. Plus tard, j'ai réussi à obtenir une bourse pour aller étudier la psychologie à l'université.
    J'ai toujours été attirée par les défis, même aujourd'hui. Je crois que c'est la qualité universelle de beaucoup d'athlètes qui ont été actifs dans le sport. Les leçons de vie qu'on tire du sport du point de vue de l'établissement d'objectifs, de la motivation personnelle, de l'organisation et du travail d'équipe, sont les mêmes que nous appliquons dans notre vie professionnelle. Le sport m'a appris ces grandes leçons précieuses.
    Nous parlions des athlètes comme étant des leaders de nombreuses manières dans le système sportif parce que ce sont les mêmes qualités qui sont en jeu. Que l'on soit chef d'une équipe de championnat, chef d'une entreprise ou membre d'un conseil d'administration, toutes ces qualités du sport sont universelles et je pense que beaucoup d'entre nous pouvons le comprendre. C'est l'une des qualités dont parlait le président. L'universalité du sport et ses qualités sont ce qui nous relie au-delà du terrain de sport.
     J'ai été très privilégiée de pouvoir venir dans ce pays et d'avoir la possibilité de représenter le Canada dans le sport, parce qu'il m'a tellement donné. Cet investissement que nous faisons tous dans le sport aujourd'hui est un investissement pour tous les Canadiens afin qu'ils puissent voir concrètement l'expression de ces qualités et, idéalement, grâce au sport, nous aurons de meilleurs citoyens et de meilleures collectivités.
    Merci beaucoup, madame Crooks. C'est très touchant.
    Je donne maintenant la parole à Paul Calandra.
    Madame Crooks, il y a certaines choses que j'ai toujours beaucoup de mal à regarder : la période supplémentaire au hockey quand il s'agit d'une équipe que j'appuie, le tir de penaltys à la Coupe du monde de soccer, et le début de n'importe quelle compétition olympique, que ce soit en athlétisme ou en natation.
    Je vais profiter de votre présence pour vous poser une question qui m'a toujours intrigué. Quand je regarde une compétition olympique, je ne peux m'empêcher de détourner la tête de l'écran au moment où elle débute. Qu'avez-vous en tête juste avant le signal du départ? Pensez-vous à quelque chose à ce moment-là?
    Chaque athlète aborde son sport différemment sur la ligne de départ. C'est une chose que j'ai analysée pendant 20 ans en représentant le Canada.
    Tout commence à l'entraînement. On s'entraîne pendant de nombreuses années et on essaye de simuler ces situations mais, le jour même, n'importe quoi peut arriver, que ce soit un problème de météo, de la tension nerveuse ou n'importe quoi d'autre. On se prépare vraiment à faire face à ce genre de situation pendant l'entraînement.
     Je me souviens des Jeux de Corée en 1988, quand j'étais dans le stade avec 80 000 personnes. On a l'impression qu'il y a un murmure parmi tout le public mais on est tellement concentré sur sa performance qu'on n'y pense même pas. On est concentré parce qu'on s'est préparé, parce qu'on sait qu'on a une bonne équipe qui nous a aidé à arriver là, tout comme nous le faisons pour nos athlètes que nous préparons pour Londres. On essaye de gérer ces distractions naturelles qui nous entourent, parce qu'il y a tellement de choses qui requièrent notre attention. Le jour de la compétition, on essaye de se détendre, de se souvenir des conseils de l'entraîneur, de ce qu’on devra faire à chaque étape de la compétition, et puis on se lâche et on fonce.
    Je crois que pour beaucoup de ces athlètes qui se placeront sur une ligne de départ dans moins de 50 jours… Comme je l'ai dit, chacun vit cela à sa manière mais toute cette notion de concentration, de relaxation et de répétition de chaque geste des centaines et des milliers de fois, c’est une chose par laquelle nous passons quasiment tous.

  (1230)  

    Chaque fois qu'il y a des Jeux olympiques, il se passe toujours quelque chose qui a sans doute moins à voir avec la performance brillante des athlètes. Je songe à un nageur qu'il y avait à Sydney — je me trompe peut-être — et qui venait d'Afrique…
    Il était du Burkina Faso.
    Il lui a fallu très longtemps pour finir sa compétition. Je pense que c'était le seul athlète de son pays. Son histoire a fini par avoir autant d'importance que les Jeux eux-mêmes.
     Monsieur Aubut, je crois que vous avez évoqué ça aussi. Nous avons peut-être appris ça grâce aux Jeux olympiques.
     Je me souviens que, lorsque la torche olympique a traverser ma ville de Stoufville à 7 heures 30 du matin, par moins quinze, je m'étais dit que je serai le seul à aller la voir passer. Or, à 6 heures 30, notre heure de rassemblement, pratiquement toute la ville était là. Tous les étudiants étaient là. Tous les commerçants aussi. C'était incroyable. Rien n'assure autant la cohésion d'un pays que la participation au sport. Ce n'est pas toujours une question de victoire, c'est une question de préparation et de participation.
     Je me demande comment on peut faire durer ce soutien. Réussissons-nous à former des entraîneurs pour que nos athlètes puissent donner le meilleur d'eux-mêmes dans les compétitions?
    Tout d'abord, nous avons eu les Jeux de Vancouver, qui ont connu un énorme succès. Pour la première fois de ma vie, j'ai vu un projet social où il n'y avait aucune différence entre les hommes et les femmes, les francophones et les anglophones, les blancs et les noirs. Tous les Canadiens appuyaient le projet à 100 p. 100. Ça n'arrive pas si souvent. On n'a malheureusement pas souvent ce genre d'occasion mais c'est ce que le sport peut offrir. C'est très rare. Parfois, il y a une pause dans une guerre parce que c'est la période des Jeux olympiques et que le sport est une bonne raison de faire la paix. C'est la même chose quand on rallie tous les Canadiens autour d'un même projet. C'est exceptionnel.
    En ce qui concerne les entraîneurs, nous ne faisons pas assez pour eux. Je peux vous dire que nous commençons tout juste à en prendre conscience. Il y a une femme, la directrice des sports, qui ne cesse de répéter, depuis que je fais partie de cette équipe et depuis son arrivée, que les athlètes sont le centre de l'action, ce qui est parfait, mais que leurs entraîneurs sont juste à côté. C'est une leçon que nous commençons à apprendre. Nous avons désormais des programmes pour récompenser les entraîneurs, pour souligner leurs efforts, pour tenir compte de ce qu'ils font. Ce sont des gens qui donnent leur vie au sport. Sans eux, il n'y aurait pas d'athlètes. Nous en sommes parfaitement conscients, et nous aurons des nouvelles à communiquer après Londres au sujet du programme très spécifique que nous prévoyons à leur intention.
     Voulez-vous ajouter quelque chose?
    Je suis désolé d'intervenir. J'espère que nous pourrons y revenir.

[Français]

    C'est très touchant, vous êtes très convaincu, mais malheureusement, le temps est écoulé.
    Je donne maintenant la parole à Mme Sitsabaiesan.
    C'est plate, votre affaire. Dès que ça commence à être hot, on arrête tout.

[Traduction]

    Merci, monsieur le président.
    Votre excellence, vous avez dit que les Jeux de Londres 2010 seront plus que des Jeux olympiques puisqu'ils concernent aussi l'importance d'un patrimoine et de la reconstruction de collectivités qui ont pu être négligées ou être privées d'investissements au cours des années. Vous avez souligné l'importance des transports publics comme legs des Jeux. À Toronto, nous attendons avec enthousiasme les prochains Jeux panaméricains. C'est plus petit que les Jeux olympiques mais c'est quand même important pour nous.
     Quels conseils pourriez-vous nous donner? Quelles leçons la municipalité de Toronto ou le Canada pourraient tirer de l'expérience de Londres pour que les Jeux panaméricains contribuent de manière importante à l'avenir de la collectivité?
    Merci beaucoup de la question.
    Je suis sûr que les édiles de Toronto en parlent à leurs homologues de Londres. L'une des choses que nous avons faites en prévision de nos Jeux a été de parler aux édiles de Vancouver et aux représentants du Canada. Même s'il s'agissait de Jeux d'hiver, de taille légèrement plus modeste, il y avait beaucoup de leçons utiles pour nous. Nous avions fait venir tout le monde à Vancouver : les athlètes, les entraîneurs, les organisateurs, les responsables de la sécurité. Je suis sûr que Toronto fait la même chose. Il y aura un esprit de coopération.
    Je ne suis pas expert en la matière mais, comme cela exige un énorme engagement de capital et de temps, je pense que ce que chaque ville doit faire, c'est bien cerner ce qu'elle attend de l'événement, pas seulement dans l'immédiat mais aussi à l'avenir. Il n'y a aucun intérêt à se concentrer sur un seul événement, aussi vaste soit-il, ou même deux avec les Jeux olympiques et paralympiques. Cela fait six semaines de compétition, mais il nous a fallu six ans de préparation. Dans ce contexte, nous nous sommes fixé un horizon de 20 ans et il nous a paru logique de concevoir des Jeux fondés sur la durabilité au sens large.
    Premièrement, les Jeux se tiennent physiquement dans une communauté. Que doit-on que prévoir pour cette communauté et, plus important encore, comment peut-on l'intégrer au processus pour qu'elle appuie le projet? Cet aspect est très important, pour toutes sortes de raisons. L'adhésion de la communauté est essentielle, et on peut pas réussir sans cela.
    Deuxièmement, il y a l'infrastructure. Elle place un fardeau énorme sur la ville, pour une période très intense, mais elle offre aussi l'occasion d'investir pour l'avenir. Les communications et les transports sont les deux choses que nous avons privilégiées.
    Troisièmement, il y a l'aspect environnemental. Comment peut-on construire en laissant l'empreinte la plus légère possible, tout en laissant aussi un patrimoine matériel, un parc, des cours d'eau, ou une contribution quelconque au milieu urbain? C'est un aspect très important de Londres.
    Le dernier facteur est peut-être celui qui a le plus dominé nos vies, le legs économique. Comment créer des emplois permanents, ou des emplois aussi permanents que possible, dans la localité? À longue échéance, le facteur beaucoup plus important pour nous a été qu'il ne s'agit pas seulement des Jeux de Londres mais aussi des Jeux de la Grande-Bretagne. Des efforts sont déployés partout dans le pays sur le plan de la culture et du patrimoine, de l'art et de l'architecture, du théâtre de la musique. Autrement dit, il s'agit quasiment aussi de Jeux culturels en parallèle.
    Mon seul conseil est d'engager une réflexion multidimensionnelle. Ça marche.

  (1235)  

    Puis-je ajouter un mot?
    Merci.
    J'aurai aussi une question à poser à Mme Crooks ensuite. Allez-y, monsieur Aubut.
    J'ai appris pour la première fois la semaine dernière du président du CIO, Jacques Rogge, que nous faisons partie du G6. Quand il m'a dit cela, je me suis demandé de quoi il parlait. J'avais entendu parler du G20 et du G8 mais pas du G6. Il m'a alors expliqué ceci : « Oui, vous êtes l'un des pays ayant organisé avec succès trois Jeux olympiques dans le monde, et il n'y en a que six ».
    Cela veut dire que nous possédons une expérience considérable. Certes, il est toujours bon d'apprendre des autres, et du dernier événement, bien sûr, mais nous possédons une expérience incroyable. Vous verrez, vous serez fiers des Jeux panaméricains. Vous avez raison de dire que ce seront des Jeux très proches du niveau olympique, et Toronto sera alors très bien placée pour organiser des Jeux d'été à l'avenir. Le Canada jouit d'une excellente réputation dans ce domaine.
    Certainement. Merci.
    Madame Crooks, votre histoire est une source d'inspiration pour moi. Pour d'autres enfants qui pourraient trouver une source d'inspiration dans les Jeux olympiques, comment pouvons-nous les aider ou les aider à avoir accès au sport, surtout ceux qui font face a des obstacles socio-économiques ou à des obstacles culturels traditionnels? Que faisons-nous, ou que pouvons-nous faire de plus?
    Puis-je vous demander de répondre rapidement, s'il vous plaît?
    Je serai très brève.
    Comme je l'ai dit, investir dans le sport, c'est investir pour tous les Canadiens, surtout les jeunes. Je pense que nous devons collectivement faire autant que possible pour abattre ces obstacles à l'accès, qu'il s'agisse d'installations ou de programmes. Il y a beaucoup d'excellents programmes dans le pays qui permettent aux jeunes d'avoir accès au sport. Évidemment, avec le Comité olympique canadien, vous nous avez entendu parler des programmes éducatifs que nous menons dans les écoles, qui vont dans le même sens.
     Tout ce qui peut contribuer à surmonter ces obstacles pour permettre aux enfants de faire du sport, de s'amuser et apprendre en faisant du sport bénéficie d'office de mon appui.
    Merci beaucoup, madame Crooks.
    Je donne à nouveau la parole à Scott Armstrong.
    Je reste sur ce sujet car vous n'avez pas eu beaucoup de temps pour répondre. Toutefois, avant de vous rendre la parole, je vais dire qu'aider les étudiants et les jeunes à faire du sport n'est pas une question d'argent. Cela nous ramène en fait à ce que nous disions des entraîneurs.
    Si vous avez un entraîneur motivé qui a à coeur les intérêts des enfants, il ne faut pas beaucoup d'argent pour mettre sur pied un bon programme. Je le sais parce que je l'ai fait. J'ai vu d'autres personnes le faire aussi. L'une des plus grandes différences entre le Canada et les États-Unis est que l'entraînement chez nous est essentiellement piloté par des amateurs. Dans les écoles américaines, les entraîneurs sont généralement rémunérés, mais pas toujours énormément. Au Canada, c'est avant tout une activité d'amateurs. Les valeurs que ces bénévoles insufflent à tout ce qu'ils font se retrouvent partout dans leur sport.
    Ce n'est donc pas qu'une question d'argent, mais vous pouvez peut-être nous dire quand même comment nous pouvons aider les entraîneurs à lancer de tels programmes.

  (1240)  

    Tout d'abord, et je vous remercie de cette remarque, je partage votre opinion sur l'importance de l'entraînement. Dans mon cas, mais entraîneurs ont énormément compté pour moi, et c'étaient tous des bénévoles, surtout ceux que j'ai eus au Canada. Je suis aussi allée étudier aux États-Unis pour m'entraîner. À l'époque, c'était une excellente occasion dont je devais profiter, mais je pense que, si les athlètes sont le coeur du sport, les entraîneurs en sont l'âme. Ils font partie de l'équipe, et nous devons faire tout notre possible pour les appuyer.
    Je pense que Marcel a déjà parlé de certains des programmes que nous allons lancer. Je ne sais pas si vous voulez ajouter quelque chose à cela, Chris.
    Je partage tout à fait votre opinion sur l'importance d'appuyer nos entraîneurs.
    Chris, pouvez-vous préciser, car on vous a interrompu tout à l'heure?
    Merci.
     Comme on l'a dit plusieurs fois, les entraîneurs sont au coeur de notre stratégie de développement du sport dans ce pays, absolument.
     Deuxièmement, je reviens sur ce qu'on a dit du bénévolat. On n'a pas à creuser très profondément dans notre système sportif pour comprendre l'importance énorme des bénévoles dans le développement du sport à tous les niveaux. C'est aussi vrai au niveau des clubs individuels qui sont souvent la rampe de lancement vers le sport de haute performance, et c'est quelque chose que nous avons réalisé assez tôt lorsque ce groupe a été constitué.
     Il y a une occasion merveilleuse de célébrer la famille olympique internationale que quasiment personne ne connaît, la Journée olympique, le 23 juin. L'un des efforts que nous entreprenons, et dont vous aurez la preuve dans les semaines à venir — et nous nous attendons à ce que cela prenne de l'importance dans les années futures —, est d'attirer l'attention sur la Journée olympique, mais de le faire en ayant les bénévoles en tête.
    Je suis Canadien mais j'ai un peu vécu aux États-Unis ces derniers temps, et l'une des choses qui existent là-bas est un appel aux bénévoles à bâtir un meilleur pays de cette manière. Comme je l'ai déjà dit, nous croyons vraiment que le sport est un laboratoire de leadership et, dans le même ordre d'idées, nous croyons que les bénévoles peuvent être les auteurs du développement de ces athlètes pour fournir des leaders au pays.
     Le bénévolat n'occupe pas une place aussi importante qu'il le faudrait dans notre lexique national, mais il est très présent dans notre système sportif. Donc, je pense qu'il y a là une occasion de leadership sur laquelle vous nous verrez attirer beaucoup l'attention dans les mois à venir.
    L'un des grands défis et obstacles à la prestation d'un programme efficace, quand on est entraîneur dans une région socio-économique défavorisée, c'est l'équipement et les installations. Je sais que le gouvernement fédéral, quand il appuie de grands événements comme la prochaine Coupe du monde féminine, insiste beaucoup sur les installations, en collaboration avec les provinces et les municipalités.
     L'une des choses que nous pourrions faire serait d'améliorer l'équipement. Si nous pouvions fournir l'équipement, les uniformes, et cette expertise, je pense que c'est un domaine sur lequel nous devrions nous concentrer. Qu'en pensez-vous?
    Je suis favorable à tout programme offrant aux enfants plus d'occasions de faire du sport et de s'impliquer dans le sport plus tôt dans la vie. Dans la communauté du sport, dans la famille, nous ne parlons pas seulement du sport de haute performance mais aussi de tout le processus qui mène au développement d'athlètes, et qui commence au terrain de jeu de l'école. On parle souvent de la mentalité terrain de jeu-podium pour le développement d'un athlète. Le vieil adage disant que ça prend un village est absolument vrai quand il s'agit du développement d'un athlète de haute performance. C'est à ce niveau que ça commence. Nous sommes donc favorables à tout programme permettant de placer les enfants dans une situation où ils peuvent essayer une activité sportive pour voir si elle leur convient.
    Si vous avez un entraîneur bénévole, que vous avez des installations et que vous avez de l'équipement, cela modère les frais d'inscription. Modérer les frais d'inscription est ce qui rend plus efficace le crédit d'impôt qui a été mis en place, parce que ce n'est pas un crédit d'impôt énorme. On devrait donc déployer plus d'efforts pour intégrer tous ces éléments dans un seul programme, car c'est ce qui permettra à plus de jeunes de participer à une activité saine, et nous aidera à modérer certaines des dépenses de santé que les générations futures devront assumer à cause de l'obésité des enfants. Ce serait un choix politique très efficace pour nous.

[Français]

    Merci, monsieur Armstrong.
    La parole est maintenant à M. Matthew Dubé.
    Merci, monsieur le président.
    J'aimerais revenir sur l'inclusion des athlètes dans la planification au sein des comités olympiques. J'ai cru comprendre, par la façon dont vous avez abordé le sujet, madame Crooks, que c'était quelque chose de relativement nouveau. J'aimerais vous donner la chance de nous donner plus de détails sur l'importance d'inclure des athlètes dans la planification.
    Comme M. Armstrong l'a dit plus tôt, c'est intéressant, car ce ne sont pas seulement les sommes d'argent qui importent, mais aussi la façon dont on les dépense. Et qui de mieux pour discuter de cette question que les athlètes, les gens qui sont les principales cibles de ces subventions?
    Pourriez-vous nous en dire davantage? Comment pouvons-nous intégrer les athlètes davantage dans la planification pour améliorer les programmes à l'avenir?

  (1245)  

[Traduction]

    Merci beaucoup de votre question.
    Les athlètes sont actifs dans de nombreux domaines. Au niveau international, il y a une Commission des athlètes du CIO, dont le membre actuel du CIO pour le Canada est Beckie Scott. J'en ai fait partie pendant 15 ans et mon mandat vient tout juste de se terminer.
     Du point de vue canadien, nous avons plusieurs commissions d'athlètes. Le Comité olympique canadien a un conseil des athlètes très dynamique. Nous avons aussi Olympiens Canada, qui représente les 4 000 olympiens du Canada. Et nous avons également AthletesCAN. En outre, bon nombre de fédérations sportives nationales ont leurs propres comités d'athlètes.
    Prenez l'exemple de VANOC, qui avait un conseil d'athlètes chargés de conseiller le comité organisateur, typiquement sur les questions de sport. Il y a aussi un très solide conseil consultatif des athlètes pour les Jeux panaméricains. Notre Comité olympique canadien a dans sa structure de gouvernance des athlètes qui sont pleinement intégrés, ainsi que des représentants des olympiens. De temps à autre, en ce qui concerne les groupes de travail, les athlètes sont invités à s'impliquer beaucoup plus, pas seulement du point de vue cérémonial mais aussi du point de vue de l'élaboration et de la mise en oeuvre de politiques.
    Sur toutes ces questions d'implication des athlètes, le Comité international olympique a joué le rôle de chef de file en encourageant les 204 comités olympiques nationaux à inclure des athlètes dans leurs instances de direction. Au Canada, les athlètes sont très bien représentés au sein de notre exécutif.

[Français]

    Monsieur Overholt, désirez-vous ajouter quelque chose?

[Traduction]

    Merci, monsieur Dubé.
     Mon avis, comme on l'a dit plusieurs fois déjà, est que, si les athlètes sont vraiment le coeur de notre marque, nous voudrons naturellement faire profiter notre entreprise de cette expérience, et c'est ce que nous faisons. À part les choses que Charmaine a mentionnées, Veronica Brenner, Isabelle Charest et Tania Vincent sont certainement toutes des membres clés de notre personnel au Comité olympique canadien.
     Plus récemment, Mark Tewksbury est notre chef de mission pour Londres, et nous avons déjà annoncé Steve Podborski pour la Russie.
    Donc, du point de vue de la planification et de l'exécution, à la fois dans notre activité quotidienne et pour notre préparation aux Jeux, certains des athlètes canadiens les plus célèbres au Canada sont impliqués dans pratiquement tout ce que nous faisons aujourd'hui.

[Français]

    Merci.
    C'est assez important et je suis content d'entendre cela.
    Avant de manquer de temps, je veux revenir sur quelque chose que vous avez mentionné au début, monsieur Pocock. Vous avez parlé de l'importance des Jeux paralympiques pour encourager les gens ayant différents handicaps à s'intégrer au milieu sportif. Il faut qu'il y ait des infrastructures et des outils pour se rendre au niveau élite en vue de compétitionner aux Jeux paralympiques.
    Étant donné que vous venez du lieu de naissance des Jeux paralympiques, que pensez-vous de la situation actuelle pour encourager la participation aux Jeux paralympiques?

[Traduction]

    Merci beaucoup.
    Je pense qu'ils ont probablement besoin de toute l'aide, de tout l'encouragement, de tout l'entraînement et de toutes les installations dont ont besoin les athlètes non handicapés, et même un peu plus. Quand il s'agit de personnes handicapées, on part d'un peu plus loin, je pense.
    Les principales raisons pour lesquelles nous insistons sur les Je paralympiques, comme j'ai essayé de le dire un peu plutôt, sont que nous voulons faire deux choses. Premièrement, élargir l'horizon des possibilités pour les personnes handicapées. Beaucoup d'entre elles n'envisageraient tout simplement jamais de participer à du sport de compétition, à n'importe quel niveau. Voir cela à la télévision, et peut-être même entrer en contact avec certains des athlètes paralympiques, élargira peut-être leur horizon. Deuxièmement, et c'est tout aussi important, cela donnera à l'ensemble de la société une meilleure compréhension de ce que peuvent faire les athlètes handicapés et, partant, toutes les personnes handicapées. Nous espérons que la chimie de ces deux choses motivera un peu plus les personnes handicapées à aller de l'avant.
    Le sport est une tellement bonne méthode. Il ne fait pas que contribuer au bien-être physique, il incite à avoir l'esprit d'équipe, de communauté. Il rompt l'isolement dans lequel vivent souvent les personnes handicapées. Elles vivent dans des appartements isolés et cela les fait entrer dans une communauté plus vaste. En outre, cela rend les gens plus conscients, et peut-être aussi les entraîneurs, qu'il n'y a pas que les personnes non handicapées qui répondent bien à la discipline et à l'instruction. Tout le monde peut le faire.
    Nous espérons vraiment que les Jeux paralympiques seront une vitrine de ce que peuvent faire les athlètes handicapés. Comme je l'ai dit, j'ai vu personnellement de près la condition physique tout à fait extraordinaire que peuvent atteindre les athlètes handicapés par l'autodiscipline et par un entraînement sans relâche. C'est aussi un catalyseur. Ce n'est pas seulement une vitrine mais aussi un catalyseur, à la fois pour que les personnes handicapées prennent elles-mêmes des initiatives, et pour que les gens fassent un peu plus d'efforts et leur fournissent un peu plus d'installations.
    Merci de la question.

  (1250)  

[Français]

    Merci beaucoup, Votre Excellence. C'était une chance exceptionnelle pour nous de prendre le pouls de la situation de nos athlètes qui s'en vont à Londres, chez vous.
    Cela conclut notre rencontre. Au nom de tous les membres de ce comité, j'aimerais remercier chaleureusement chacun des témoins qui sont venus ce matin.
    Nous allons suspendre la séance pendant environ une minute, puisque nous allons passer aux travaux du comité qui se feront à huis clos.
    On va devoir se séparer de vous. Je vous remercie encore de votre présence.
    Merci à tout le monde. Bonne journée.
    [La séance se poursuit à huis clos.]
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